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Notule 55

Vachement bien ce plancher qui chante. 16h28 dimanche, enfin quelqu’un entre à l’étage. Je m’étais assoupi et grâce au plancher j’ai pu me recomposer une tête à peu près digne de ce nom. “Je vois un bébé” dit l’homme Et un peu plus loin on dirait un violoniste … est-ce que c’est bien ça un violoniste ? — c’est vous qui voyez ! Un dimanche de permanence. J’avais oublié tout ça pendant dans mon assoupissement. De permanence. J’ai écouté leurs pas qui tentaient de réduire le plancher au silence, en vain bien sûr. La gêne d’une pesanteur ça se met sous cloche. Exposition maison de pays de M’ornant|couper{180}

Notule 55

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notule 54

Photo de cottonbro sur Pexels.com Cette proximité de cœur ou d'âme, et pourquoi pas de peau. De peau serait plus sûr. Cette sensation qui naît à la lecture d'un poème qui fait mouche. L'espace s'en trouve agrandi comme le large et on peut entendre très précisément ce que murmure le monde et qu'on n'entend jamais. Parce que l'on dit c'est la mer, c'est un oiseau, parce qu'on a besoin de s'appuyer sur des rembardes durant les croisières. Hourra ! pour celles et ceux qui laissent passer au travers ce murmure et qui se désagrègent tout entier pour nous le restituer, intact. Hourra... j'utilise ce mot pour exorciser quelque chose je crois. Je l'ai entendu dire récemment lors d'un défilé guerrier, et encore ailleurs après une chasse à courre, la mort d'un grand cerf. Mais ces hourra là salissent le vrai hourra. Il n'y en a qu'un qui convienne c'est celui qui vient aussitôt aux lèvres à la lecture du poème.|couper{180}

notule 54

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Notule 52

L’expérience est une chose, l’expérience d’une experience c’est autre chose. On peut extraire des conjonctures de la première mais la seconde nous échappe. Elle est en tant que principe, elle n’est pas un objet pas plus que rien. Cette évidence nous n’en prenons conscience que dans un présent où quelque chose s’absente, une volonté personnelle de “tirer profit” qui s’évanouit. On ne peut rien en faire ni en dire qui ne nous apparaisse pas aussitôt erroné, voire stupide et en tous cas inutile. Peindre un tableau est une expérience qui produira le tableau, mais l’expérience de cette expérience nous reste étrangère, comme une évidence qui nous aveugle. Que le tableau soit réussit ou raté ne change rien à cet aveuglement. Et c’est peut-être lorsqu’on se dispense de ces deux mots, que l’on s’en délivre ou débarrasse qu’alors la sensation est pour nous la plus “vraie” Il peut exister un plaisir simple de ne rien voir du tout. Que cette volonté au dessus de notre volonté se laisse enfin percevoir de façon fugace. Et que cette nécessité de fugacité s’oppose notre volonté de durée elles seront l’une comme l’autre tout aussi nécessaires Il est nécessaire qu’une œuvre dure pour éprouver en même temps la fugacité, sans doute, de celle ou celui qui en est l’instrument. Et que ces deux nécessités ou volontés, en apparence contraires, dansent dans le moment présent est un mystère pour toujours.|couper{180}

Notule 52

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Notule 51

Entamer un jeûne suite à la perception d'un trop plein ou d'un trop vide ce qui revient à la même chose. Un pingouin peut tenir 100 jours. On démarre par le glucose, puis les lipides, il faut s'arrêter à temps pour ne pas taper de trop dans les protéines et l'usine se remet en route. La mémoire des cellules c'est quelque chose... 3 petits jours pour passer le cap de l'inconfort, puis ensuite s'installe une stratégie d'économie d'énergie. On ne se nourrit que de l'intérieur. On s'abstient de parler on esquive les conflits on se déplace sur coussins d'air. on zigzague entre la réalité et la rêverie dans un état second On ne jeûne pas pour maigrir évidemment. On jeûne parce qu'on éprouve cette nécessité impérieuse de l'inconnu encore une fois de plus. Et on fait un bras d'honneur à la gabegie organisée, celle de la bouffe, des gadgets qui ne servent à rien, des bavardages et des querelles inutiles. On peint, on écrit un minimum comme de temps à autre on boit un verre d'eau en appréciant la gorgée.|couper{180}

Notule 51

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Notule 50

Toile inachevée Les premiers mois de la vie comptent plus que toute la vie. C'est dans cet intervalle que la plupart de nos perceptions, sensations, désirs et peurs se codifient comme des programmes dont nous ne cesseront d'explorer les variations tout au long de notre vie. Il est très difficile de prendre de la distance avec ce programme, d'en étudier les occurrences, les répétitions, les boucles sans en être sorti. Et si l'on parvient à s'en sortir on se trouvera encore plus démuni qu'avant bien souvent car la liberté de choisir soudain sa propre vie est encore une épreuve à dépasser. Combien de tout ce que l'on croyait cher, indispensable doit on laisser derrière soi pour s'extraire du programme ? Une multitude d'êtres, d'objets, de pensées, d'idées... Pour parvenir à encore plus de solitude se dira t'on parfois non sans un certain dépit. Ou bien pour rejoindre les autres plus intimement se dira t'on aussi. Car être vraiment seul est encore un fantasme, une peur, une chimère. Tout est connecté mais lorsque la conscience en prend conscience l'utilité de le déclarer tombe comme un fruit mur de l'arbre. Que ce Je soit un dieu ou un diable quelle importance quand on ne sait même plus désormais ce qu'est d'être tout simplement humain. Cette fille dont je me souviens était un trésor, et aussi le dragon assit sur ce trésor. Depuis sa plus tendre enfance elle avait été aimée, choyée, probablement comme une princesse et évidemment on la destinait à épouser un prince moderne, médecin, chirurgien avocat, etc. Il a fallu qu'elle jette son dévolu sur le miteux que j'étais à 18 ans. Un farfelu total, désespéré d'avoir sans cesse à prouver que j'existe. Vivre sans avoir besoin de preuve c'est quelque chose et ça se voit, ça se sent. Lorsqu'on s'est séparés elle m'a vaguement parlé d'aller je ne sais où pour " faire de l'humanitaire" une fois sa médecine achevée. C'est là que j'ai compris que même les dragons assis sur des trésors peuvent suffoquer et se culpabiliser d'être ce qu'ils sont. Et dans mon for intérieur je me souviens aussi d'avoir espéré qu'elle renonce à ces conneries, qu'elle assume à la fois le dragon et l'or merde ! C'eut été la moindre des choses et je n'aurais pas eut par la suite à m'endurcir autant après une telle insulte à mon intelligence. Je lui en ai énormément voulu, en tâche de fond et durant des années. Cela a occasionné des ravages car au moindre dragon je me transformais en Saint-Georges et je me barrais avec la caisse. Mais heureusement tout finit par m'ennuyer et l'ennui se transforme ensuite comme le plomb en or, la rage brute en bienveillance, cet antichambre de la grâce. Puis quand la grâce s'amène je la vois clairement et j'y renonce On ne m'y reprendra plus c'est ce que je me dis à chaque fois. Et bien sur je recommence, je recommence comme un tableau en balançant des couleurs en pagaille sur la surface blanche.|couper{180}

Notule 50

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Notule 49

Travail d'élève sur l'utilisation du blanc en peinture La valeur est un mot important en peinture. Plus importante que la couleur elle-même c'est elle qui crée l'illusion d'une profondeur, de par les différents types de contrastes que l'on distribuera dans les plans du tableau. Lorsque j'évoque cette notion de valeur à mes élèves je leur conseille de ne pas en prendre plus de 3 ou 4 en incluant les basses ombres et les hautes lumières. S'il y en a trop la confusion s'installe rapidement, un peu comme dans la vie. Ce que nous nommons des valeurs dans la vraie vie, c'est ce qui nous importe, ce qui nous guide et nous limite accessoirement. Avec le temps il est possible que le champs de ces valeurs se réduisent au même titre que se restreint le champs du superflu, de l'inutile. Que l'on finisse par comprendre que seul l'utile est véritablement nécessaire, essentiel. C'est sans doute un des signes les plus flagrants que l'âge est là. On a de moins en moins envie de complication, ni de perdre son temps comme de gâcher sa vie comme on gâche du ciment, d'ailleurs l'envie de réaliser des travaux, d'entretenir un mur, un plafond, de refaire une façade se soupèse autrement. L'idée que la fin est proche fait mousser l'à quoi bon qui finit par devenir comme l'écume sale d'une vie somme toute assez égoïste. On pourrait alors faire le point comme un marin déboussolé. Qu'est-ce qui compte vraiment ? Que devrais-je retenir de cette expérience de vivre ? Que laisserai-je derrière moi ? Que me reste t'il de ce qu'autrefois j'appelais mes valeurs ? Et surtout comment est-ce que je veux vivre ces quelques heures jours, mois ou années qu'il me reste désormais que j'ai enfin trouvé ce qui m'est essentiel ? Et cet essentiel est t'il le même à chaque âge de notre vie ? Peut-être ne faut il pas confondre le but et la valeur. A mon humble avis chaque but que nous nous fixons n'a de véritable raison d'être que pour mieux appréhender les valeurs qui nous fondent et établissent ainsi notre profondeur. Et, cela sera bien sur unique, différent pour chacun. Ainsi pour explorer la valeur liberté qui m'a toujours été si chère je n'ai pas cessé de me mettre dans des positions d'esclavage. Il en est de même je crois de mon élan vers l'agitation pour étudier cette autre valeur importante qu'est la sérénité. J'ai étudié la vie comme la peinture de la même façon : par les contrastes. C'est à dire tout simplement en cherchant à percevoir la différence entre deux valeurs. Comme si la seule vérité personnelle ( autre valeur importante) que je pouvais accepter raisonnablement comme follement d'ailleurs, se situait toujours à la jonction, à la frontière des opposés. J'ai expérimenté la liberté ainsi que je l'ai comprise à différents âges de mon existence. Je sais que je m'y ennuie tout autant que si je me retrouvais enfermé dans un cachot. J'ai expérimenté l'enfermement et j'y ai découvert une forme de liberté inédite qui a aiguisé ma curiosité. Puis j'ai perdu de cette curiosité qui n'était poussée que par la volonté d'acquérir du savoir ou du pouvoir pour découvrir la compassion en voyant à quel point tout le monde se débat plus ou moins avec ces histoires de buts et de valeurs. J'ai décidé d'être sans but et sans valeur et je suis devenu soudain plus discipliné et moral que jamais en découvrant le quotidien et la régularité. Ainsi j'ai effectué mon travail de peintre jusqu'au bout je m'en rends compte à présent. Cela ne donne pas un résultat dont je puisse être fier outre mesure. La fierté d'ailleurs ne semble pas ou ne semble plus être une valeur nécessaire non plus pas plus que l'excès de mésestime de soi qui est son reflet inversé. Au demeurant remontent mes souvenirs de petit garçon qui s'interrogeait sur la vie, les questions essentielles : Qui suis-je ? d'où est ce que je viens et ou est ce que je vais ? J'ai tenté de trouver maintes fois des réponses à ces questions et il faut bien aujourd'hui accepter le fait qu'aucune de celles ci n'est réellement satisfaisante. Et je perds peu à peu ce besoin de vouloir répondre à mes vieilles questions. Je n'ai pas de honte, je n'en rougis pas, pas plus que je ne suis fier. Il n'y a pas là de défaite ni plus que de victoire. Ce que j'ai appris je l'ai appris avec chacun de mes organes différemment que ce soit la cervelle, le cœur, le colon, les reins, le foie, les couilles, et bien sur le pénis sans oublier le trou du cul. Chacun de ces organes possède une science particulière de la vie. J'aurais aimé pouvoir en rendre compte au travers de mes peintures et de mes textes. Mais même cela me semble inutile aujourd'hui. J'aurais poussé l'absurdité à l'extrême de ce que je pouvais la supporter, et surement bien au delà de ce que les proches qui m'ont côtoyé l'acceptèrent ou l'acceptent encore. Evidemment j'ai étudié aussi le proche et le lointain par la même occasion ainsi. Au bout de ce périple, j'ai vraiment parfois la sensation très nette de parvenir à un bout, mais peut-être n'est-ce encore qu'une peur ou un désir, au bout de ce périple donc, je m'aperçois qu'il n'y a pas de réelle différence entre deux valeurs que celle que l'on choisit de leur attribuer. Dans l'absolu et sans ce choix aucune différence ne saurait les distinguer l'une de l'autre. Il n'y a qu'une immanence face à l'immanence, une immanence face à elle-même et ce n'est restituable ni par la peinture ni par l'écriture évidemment. C'est à la fois un secret et un silence que l'on emporte avec Soi pour rejoindre les feuilles dans le vent et les oiseaux du ciel.|couper{180}

Notule 49

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Notule 48

On peut aimer l’amour comme la poésie pour une idée que l’on s’en fait. On peut tourner en rond ainsi, excentrique autour de son propre axe taré. Mais même ce cycle là possède une fin comme un renouveau. Inutile de vouloir s’échapper par volonté de la précession des équinoxes. La bonne heure arrive lorsque la pendule s’évanouit.|couper{180}

Notule 48

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Notule 47

https://youtu.be/Qr4azoVLqL0 Il faut que le point gris saute par dessus lui-même dit Paul Klee. C’est applicable partout… On peut se complaire dans la tristesse et la boue comme dans la frénésie de l’hystérique, et ce durant un moment, ou sur les réseaux sociaux, appartenir au concert général bon an mal an… Et tout à coup s’avancer et jouer sa propre partition en se fichant totalement des avis du chef d’orchestre qui d’ailleurs s’en fiche tout autant en tournant le dos au public. Et puis il y a ce type buvant demi sur demi dans cette éternité de l’instant, d’où surgit la mémoire, et qui dit : — le cul est le point noir de l’esprit Et qui se tait à nouveau.|couper{180}

Notule 47

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Notule 45.

https://www.instagram.com/reel/CdRdp2VDLcw/?igshid=YmMyMTA2M2Y= La notion d’impeccabilité dont parle Castaneda, ce leurre nécessaire pour tisser de l’étrange, du mystérieux lorsqu’on est jeune…et comment la compréhension d’un mot peut, elle aussi , se transformer avec le temps, avec l’âge jusqu’à évincer au final tous ces mots, les reléguer dans l’inutile. Quand l’attirance nous renvoie comme une brindille, après un long voyage de l’esprit, au travers de tout le compliqué que l’on s’invente , vers la berge, le clapotis permanent du simple. C’est un équilibre constitué de petits déséquilibres. Comme on tient le volant d’une voiture, on corrige l’axe par de petits gestes, des micro mouvements des bras et des poignets, sans même en être conscient. Pendant ce temps on pense à tout un tas de choses, on attribue de l’importance, une hiérarchie, des priorités. On pense à côté de ses roues pour ne pas dire à côté de ses pompes.|couper{180}

Notule 45.

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44.notule 44

Travail d’élève sur papier S’enfoncer sous la terre pour aller peindre, c’était déjà la tradition il y a 35000 ans. Rien de facile, rien de tapageur, pas d’esbroufe. Je me sens dans cette proximité là avec ces femmes et ces hommes, avec leur progression dans l’obscurité des galeries, des boyaux, des grottes. Humble face à leurs intentions. Ici désormais plus de tigre à dent de sabre, plus de mammouth, et la grotte doit être, elle aussi repensée, réinventée. Tout obstacle doit être rafraîchit. La jungle des clichés, des mots d’ordre, des slogans dans laquelle des furieux sont tapis, prêts à bondir sur leur proie pour survivre. Le danger comme le mystère, l’effroi sont une nécessité pour la paix, la lumière la sécurité , les uns ne vont pas sans les autres. Et parvenir à identifier en chaque occasion en soi le pleutre comme la tête brûlée se côtoyant dans cette danse est une étape. Un virage qui mène vers encore plus d’obscurité, et plus de nécessité aussi.|couper{180}

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Notule 41

Et bien même si j'ai beaucoup d'affection, de tendresse, tout ce que l'on voudra, en ce qui concerne la chatte , je crois qu'elle n'est pas plus avancée que je ne le suis sur le plan pratique. Après quelques échanges avec le voisin l'autre jour, il a bien voulu placer une poubelle sous l'auvent de son toit afin qu'elle puisse sauter sur celle-ci et rejoindre la maison comme le ferait n'importe quel félin normalement constitué. Mais c'est en vain. Elle tourne en rond dans la cour voisine en miaulant au secours aidez-moi, ou quelque chose que je traduis comme "viens me chercher" évidemment. Ce que je fais en pleine nuit , avec cette fois un escabeau. Je me retrouve à nouveau debout sur le compteur EDF dans la rue à vouloir basculer l'escabeau par dessus le mur du voisin. Mais l'engin est plus lourd que l'échelle que j'avais utilisée ( voir les épisodes précédents ) Donc je bascule le fichu escabeau qui pèse un âne mort, et je m'aperçois qu'il est trop court, que les pieds de l'autre coté ne touchent pas le sol. La chatte est assise au milieu de la cour du voisin et me regarde faire en miaulant faiblement comme pour dire, c'est quoi ce bidule, tu comptes vraiment que je monte là dessus ? j'essaie de l'appeler toujours avec au bout du bras l'engin en espérant qu'une lueur lui vienne pour sauter sur la première marche et me rejoindre. Mais non. On se regarde dépités tous les deux. Je ramène l'escabeau coté rue, je pousse un juron de plus. Car tout de même zut, elle pourrait faire un effort. Le voisin a bien placé la poubelle sous son versant du toit. Il ne suffirait que d'un bond pour qu'elle grimpe dessus et de là revienne vers la maison. Mais non, rien à faire. Penaud, désespéré, je reviens à la maison mon escabeau au bout du bras. Il ne faut pas faire de bruit car dans la chambre au rez de chaussée dort la petite fille. Ce serait la totale. Je me resserre un café, allume une nouvelle cigarette. Puis je me dis que ça n'arrive qu'à moi ce genre de péripétie et que ce n'est surement pas par hasard. Qu'il y a quelque chose à comprendre, surtout lorsque cela se représente plusieurs fois. Soit je me complique trop la vie, soit pas assez. Mais ce qui est sur de plus en plus c'est que pas plus la chatte que moi n'avons inventé le fil à couper le beurre, ni l'eau chaude. On est aussi nigaud l'un que l'autre. Ou peut-être que ça nous plait de nous sentir prisonniers, enfermés dans ce genre de situation à la noix. Peut-être que c'est juste une caricature de prison qui nous permet de nous habituer à d'autres petit à petit, à mieux nous familiariser avec cette idée... Enfin, je suis allé chercher le paquet de croquettes que j'ai froissé pour qu'elle reconnaisse le bruit par delà les murs et les toits. L'appel du ventre... Encore faut-il être suffisamment affamé pour y prêter la moindre attention. Voilà peut-être la raison ultime, une faim véritable qui nous fera, à elle comme à moi, retrouver le chemin du bercail, en finir avec la stupidité, ce prétexte.|couper{180}

Notule 41

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Notule 40

visage sur papier, Gauthier 7 ans Ecrire ainsi la nuit, quand tout le monde dort. Les petits enfants sont là pour une semaine. Ainsi les journées sont bourrées à craquer de petits moments qui s'enchainent les uns aux autres sans que la distance ne soit requise. Surtout pas. Puis quand je me réveille au bout de quelques heures de repos, toute cette distance neuve est là. J'ai toujours pratiqué ainsi. Entre l'immanence et la distance qui me sert de ligne pour pécher dans le courant des choses quelques éléments à retenir, non pour m'en souvenir, mais parce qu'ils symbolisent quelque chose sur laquelle je n'arrive pas à poser vraiment le doigt. Une sorte d'énigme. Un peu comme un tableau finalement que je commence en état de transe, en me remettant au hasard, à cette fameuse immanence, dans un premier temps. Puis je pose celui-ci sur le chevalet, je recule de quelques pas et c'est seulement à ce moment là, lorsque j'arrive à une certaine distance que je peux découvrir quelque chose d'insolite. Quelque chose qui ne sera pas un cliché. Et qui va alors si je peux utiliser ce mot : m'inspirer. Puis la vie reprend ses droits et nécessite d'expirer. Ecrire ainsi c'est une façon d'expirer. Puis dans quelques semaines, quelques mois quelques années, qu'en sais-je, quand j'aurais pris suffisamment de distance encore, tout cela m'inspirera peut-être. Mon projet s'arrête souvent à cela concernant ces textes. A un peut-être. Mais cela tient plus de l'incantation, d'une petite chanson que l'on se chante à soi-même. Pour que la vie passe vite et en même temps intensément, profondément comme une entaille, cette notion de projet a toujours été une sorte de d'étai ou de béquille. Parce que je me sens handicapé de la traverser ainsi sans y penser. je n'ai pas ce courage là.|couper{180}

Notule 40