Atlas mnémosyne

Cet Atlas Mnémosyne est un chantier de montage. Je n’y cherche pas une histoire continue, mais des retours : des motifs, des phrases, des scènes, des noms, des gestes, des détails qui reviennent à distance les uns des autres. Les planches sont composées à partir d’extractions faites dans le site (recherche plein texte, mots-clés), puis réassemblées en séries. Une même image mentale peut migrer d’un texte à l’autre : c’est cette migration qui m’intéresse, plus que l’événement “en soi”. Chaque planche est un document de travail. Je peux la compléter, déplacer des extraits, corriger un lien, changer l’ordre, supprimer ce qui parasite. Il ne s’agit pas d’un récit stabilisé, encore moins d’une preuve : c’est une méthode d’approche, une manière de mettre côte à côte des fragments pour faire apparaître des proximités, des tensions, des contradictions. Mode d’emploi : on peut lire par planches, comme on feuillette un mur d’images ; on peut aussi suivre un motif (un nom, un lieu, un mot) et voir comment il se transforme selon les années. Les dates restent visibles parce que la chronologie est une donnée, mais l’Atlas n’obéit pas à la chronologie : il obéit aux correspondances.

Atlas mnémosyne

26 décembre 2025

Cette histoire de planches (Aby Warburg) pourrait faire penser à un cercueil. Enfin, j’ai le squelette que je cherchais : un code qui me permet de chercher l’occurrence d’un mot dans tous les billets du site, et surtout de pouvoir appuyer sur un bouton pour obtenir une exportation de l’ensemble des occurrences en Markdown. Cela me permet de suivre ainsi l’utilisation de ce mot depuis le début des textes (2018) jusqu’à la fin de cette année. Ensuite, ce n’est que la première opération, car la matière est énorme, même en extrayant seulement un paragraphe contenant le mot. J’ai donc créé une rubrique racine nommée « Atlas Mnémosyne » (Mnémosyne n’appartenant pas, à ce que je sache, à A. W.). Le projet est de créer ensuite des sous-rubriques à partir des mots recherchés (ex. : Voix, Gestes, Objets, Lieux, Typographie, Rêves, etc.). Une fois une série de planches terminée, on peut construire quoi : le cercueil (joke), des systèmes solaires, avec quelle étoile et quelles planètes, avec quels satellites (à méditer). Le soleil, c’est le mot, de toute façon. Ensuite, les rotations sont intéressantes à étudier. Images : rouvrir la boîte en fer ; reprendre chaque carte postale (écrite au dos en estonien), faire traduire par IA ; associer les cartes aux textes. Présentation : idéalement par planche, avec textes et photographies. Difficulté : les sélections. Comment décider qu’un extrait vive ou non sur une planche ? Et aussitôt l’image des camps revient. Agitation très forte du dibbouk. Règle : ne rien montrer tant qu’une planche n’est pas totalement achevée. Et possible qu’une fois tout ce boulot terminé, il sorte complètement autre chose. S’y préparer. À moins que je ne me fasse, au final, interner, et que, pour sortir de l’enfermement, je sois sommé, comme A. W., de produire une « preuve » que je ne suis pas complètement fou. Ciel bleu aujourd’hui, mais froid sec. Il faut que je me prépare : j’ai cours. S’enfouir pendant deux heures. Hâte de revenir à ces sélections. illustration planche de l'Atlas Mnémosyne d'Aby Warburg|couper{180}

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