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Notule 79
Poète vos papiers. Une élégance à vouvoyer encore Du temps où la maréchaussée incarnait l’ennemi. Et sa vacuité désormais que le monde est uniforme. Et des murs d’ennui pour terrasser les gueux. https://youtu.be/CDlB3VJz35E|couper{180}
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Notule 78
Avancer au jugé, naviguer à l’estime, escamoter le plan, être têtu. Et se retrouver seul. Le même depuis toujours. Et surtout ne pas s’en plaindre. De beaux jours annoncés Pour une éducation à venir Silencieuse.|couper{180}
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Notule 77
Peinture au brou de noix et crayon Reste l’enfant sauvage sur le seuil d’un âge adulte fantasmé . L’âge à la voix de chèvre lui enjoint sur divers tons, plutôt faux, de franchir le pas. Désir et peur renouvelés à chaque invite qu’il décline. — résistance bête, ridicule, inutile, dit un vieux bouc en retrait. Et le chou ? Que dit le chou ? Il ne dit rien. Il pommelle au soleil, paresseusement le chou. Un papillon écarte ses larges ailes sur une feuille de l’ampelopsis du grand mur. On dirait une fleur là où normalement il ne devrait pas y en avoir. C’est cette sauvagerie là qu’on doit oublier pour devenir triste et grand. Pour ne plus rien prendre au sérieux que la coquille vide, le noyau et l’os. S’engager dans une maturité d’arbre sec. pour entrer dans l’adieu à la viande, dans le Carnaval. La violence lui tend un masque civilisé. Qu’il repousse là-bas vers le soleil couchant par delà l’horizon des promesses intenables.|couper{180}
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Notule 76
Attirer l’attention par un thème, la circonscrire dans la réalisation d’un exercice, puis d’un autre, et ainsi de suite. Cette fois le labyrinthe sur papier, au crayon puis à l’acrylique… Le résultat cependant est bien au delà de la feuille. Il est dans une journée entière passée pour les élèves à s’interroger, à s’égarer comme il se doit pour trouver une issue. Et pour le professeur aussi. Cette relativité et cette relation ne peut pas être anodine. https://youtu.be/J70fCKUW2LwStage de peinture : les labyrinthes|couper{180}
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Notule 75
Transmigration des âmes plutôt que réincarnation. Aucune métaphysique digne de ce nom n’utilise le terme de réincarnation. Et cette idée de se souvenir de vies antérieures est une supercherie bien sûr, issue du délire de durer dans le temps. Se survivre… quel intérêt ? Et l’immortalité quel ennui… il suffit de se souvenir de ces trajets en voiture depuis la campagne jusqu’à la capitale, quand on était enfant. Aujourd’hui ce n’est plus pareil. Il suffit d’à peine deux heures, quelques pages d’un livre, une vidéo ou deux sur internet, scroller le fil d’actualité des réseaux sociaux et nous y voici. Le terme du voyage. On nous a volé l’ennui. On nous a volé l’éternité. Pour nous annoncer comme un bonus marketing la possibilité des réincarnations, en payant un peu plus de notre naïveté. Transmigration d’un principe plutôt, d’une essence, d’un esprit résultant de la combustion de toute une existence. On ne peut pas se l’approprier, ça appartient à l’ensemble. Ça en vient et ça y retourne par l’opération des metempsychoses, pas des névroses.|couper{180}
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Notule 74
Penser à soi plutôt que de penser à l’autre. Je le prends comme ça quand on me dit : tu ne penses qu’à toi. Ça va de soi pour moi. Et forcément ça en agace plus d’un. Encore un soucis de définition. J’ai cette tendance à confondre soi et moi. Et souvent après coup je m’en accable, m’en plains tout seul à moi-même. Pour m’extraire du poids de cette douleur je deviens fou invariablement. Pourquoi ne pas accepter que ça ne fasse pas de différence soi et moi. Que ce moi est inclus dans le soi et qu’il puisse se dilater à un tel point qu’il en épouse tout l’espace. C’est ce qu’il faut taire à l’autre absolument car aussitôt toute la place étant prise il ne trouve plus la sienne. Un artiste ce n’est sans doute que ça. Un dictateur si on le voit du mauvais œil, un individu qui renie toute altérité consciemment ou pas. Mais d’un autre côté cela peut aussi être une proposition de l’être à lui-même de se créer un espace aussi vaste qu’il veut. Et ça inclut l’altérité dans son ensemble.|couper{180}
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Notule 73
Encre Alechinsky. Commenter quoique ce soit sur les réseaux sociaux produit un double effet régulier que j’ai déjà évoqué. Il y a la spontanéité en premier lieu ou ce que l’on pense, imagine de cette spontanéité qui nous dédouane de tout calcul puis la réflexion s’en mêle, on remonte progressivement à la source de l’intention et on se dégoûte. On ne peut pas être dupe tout à fait ou on ne le veut pas. Je crois surtout que l’on a peur que cette spontanéité soit ridicule, mal interprétée, qu’elle relève forcément du calcul malgré soi. Et on se charge alors de la démolir personnellement si je peux dire. Certains y verront un esprit tordu à l’œuvre. Certains diront qu’on coupe les poils de cul en 8. Que tout ça n’est pas si compliqué, que la vie est bien plus simple que ça. Etc. C’est surtout que la plupart ne se pose aucune question, ne remettent jamais en question cette fameuse spontanéité. Ils pensent ou n’y pensent pas plutôt qu’elle puisse être un outil. Que cet outil possède une fonction et que la fonction crée puis suit sa pente vers un but. Il en résulte souvent quelque chose de l’ordre de l’obscène et il faut alors que je mobilise tout ce que je peux de la tolérance, de la bienveillance, pour résister à l’envie de gerber sur les pompes de cette spontanéité là. Ce qui me place malignement à une altitude particulière qui est aussi un but recherché sans doute. Le sachant on peut tout à faite être spontané comme tout à chacun mais sans pour autant s’aveugler grâce à une pseudo naïveté. Au contraire remonter à la source de l’intention m’en apprend toujours plus sur l’utile et l’inutile. Comment je sépare toujours le monde en deux par le moyen de ces deux mots. Et comment je m,inventé aussi une place dans ce monde. Ca passe le temps. Quand on s’ennuie ça passe le temps de s’interroger sur ce genre de chose. D’aucuns me disent que c’est du temps perdu. Comme si je possédais tellement de temps, comme on jouit d’un capital. Et aussi que je devrais plutôt passer ce temps à l’employer à peindre, à préparer mes cours, à réparer telle ou telle panne ou degradation dans la maison. Ce qui est utile et inutile pour tout le monde et pour soi … ça ne s’accorde pas toujours, les définitions surtout ne s’accordent pas. Cet écart concernant les définitions se creuse de plus en plus. C’est peut-être un danger plus grand pour l’humanité que le réchauffement climatique. A moins que l’on veuille le considérer comme une poésie inédite. Que chacun ainsi soit un poète à déchiffrer pour autrui. Et que le temps de l’utile comme de l’inutile n’existent plus.|couper{180}
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Notule 72
Être peintre c’est comme être con. Ça ne s’apprend pas vraiment, c’est inné. Certains s’évertuent à vouloir à tout prix le devenir… c’est toute l’histoire d’une compétence que je vous narre ici. D’abord on ne sait pas qu’on est peintre On se dit faut que j’apprenne. Des années … Et puis à la fin on le fait sans y penser. La compétence inconsciente comme machin qui fait de la prose sans le savoir. Donc on part d’une compétence inconscience pour arriver à une autre Sacré tour de manège !|couper{180}
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Notule 71
https://videopress.com/v/hZuvKpU4?resizeToParent=true&cover=true&autoPlay=true&loop=true&playsinline=true&preloadContent=metadata&useAverageColor=true Etude de labyrinthe, Stage de peinture « Je ne me dis pas artiste, je ne me dis pas poète, mais je me sens artiste, je me sens poète parfois. Je me sens paysan. Je me sens traceur de piste, guide. Je me sens dompteur. Je me sens prêtre. Je me sens voyageur. Et je me sens surtout le spectateur d’une pièce ou tous les hommes et tout ce qui existe sur la terre, jouent un rôle. Je me sens soldat qui doit lutter pour la paix. Je me sens tout. » Lettre de Gaston Chaissac à Raymond Queneau, mars 1946. Cette différence entre dire et sentir échappera à beaucoup. C'est la raison pour laquelle parfois le silence vaut mieux. Surtout en ce moment où règne une telle confusion. N'a t'elle pas toujours régné ? Peut-être que la clarté n'est qu'une prise de conscience personnelle, individuelle. Une sorte d'illumination dont le partage, malgré l'espoir qu'on y place-un espoir de quoi d'ailleurs ?- est le dernier lien qu'on entretient avec le groupe. Peut-être que cet espoir nous l'inventons de toutes pièces pour ne pas être "résolument seul " pour toujours". Ce qui est encore une illusion bien sûr. D'autres sont déjà passés et d'autres passeront encore dans les mêmes sillons. Vouloir être compris comme reconnu ou aimé est encore un enfantillage. Toujours cette emboitement de poupées russes pour tomber à la fin sur notre petitesse, notre immense vulnérabilité, celle là même qu'on ne veut jamais voir. Elle est immense et c'est de cette immensité du fragile pourtant que la vraie force seule peut venir. Cette béance là ne peut être un mensonge tout à fait, on le sent bien. La révolte peut-elle mentir ? Et tous les mensonges qui lui servaient jadis de garde-fou, de remparts, de frontières paraissent vains sans que pour autant on ne puisse s'en défaire tout à fait. Vivre dans une béance traversée par la lumière et l'ombre que l'on s'invente encore, comme le clignement d'œil, comme on descend en rappel une falaise sécurisé par la corde et le mousqueton. Il y a trente ou quarante ans ces mots retrouvés sur lesquels je retombe encore. "L'avenir sera l'anonymat" Toujours d'accord avec ça. C'est pourquoi il faut écrire tous les matins aussi, pour épuiser quelque chose, illusion, espoir, orgueil, énergie de la Kundalini mal placée, va savoir. Et tout autour des personnes prennent grand soin de frapper sur des tambours pour que Zeus ne s'en mêle pas. Pour couvrir les pleurs les cris les vagissements. Une naissance qui n'en finit pas. Et vient encore cette drôle d'idée, une éclaircie : celle de naître à l'impersonnel. Comme une ruse probablement pour berner encore et toujours le foutu cyclope.|couper{180}
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Notule 70
Labyrinthe au crayon Seulement 15 minutes. Ensuite il faudra s’enfouir dans la journée de stage, se tourner entièrement vers l’autre, s’oublier. Tout en maintenant cette vigilance, celle de l’indien qui marche pieds nus dans la forêt. Ne rien fixer trop longtemps, naviguer tout en gardant le cap. C’est la même conscience, se le répéter comme un mantra. Le savoir, la connaissance, tout comme l’ignorance ne sont que les acteurs obligés de cette conscience qui joue sans cesse à s’oublier pour mieux se retrouver. Le thème du jour est une évidence puisqu’il s’agit d’étudier l’art du labyrinthe.|couper{180}
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Notule 69
Karel Appel peinture L’issue est t’elle possible en s’engageant tout entier dans le dionysiaque ? Possible, encore faut-il saisir la profondeur de ce terme. Peindre avec sa bite n’honore pas vraiment le principe. Tout au contraire il le ridiculise, et les dieux n’ont jamais éprouvé une bien haute bienveillance pour l’inutile. Le dionysiaque c’est certainement tout autre chose qu’une banale histoire de cul, si homérique fut-elle. Il y a l’ivresse, la transe, avant toute chose et le sexe n’est pas un moyen plus utile que la danse ou la pratique du tambourin pour y accéder. La peinture peut mener à la transe. Pour certains elle doit mener à celle-ci et rien d’autre. Il est très séduisant d’y croire. Sauf que la transe que savons nous réellement de ce qu’elle est ? Peut-être que la techno ou la dance est une tentative pour la recréer dans notre monde tombé bien bas dans la matière. Pour canaliser un besoin naturel dans des lieux identifiables, pour que tout ne se transforme pas en “rêve party” incontrôlable Mais on voit bien comment la parole politique peut tout autant donner cet espoir dionysiaque, assez brièvement avant de retomber en quenouille sitôt que les “affaires” et les “responsabilités” sont obtenues. Dans un cas il s’agit de contrôle ou d’échapper au contrôle et dans l’autre de gaver des fois à la bouillie dans laquelle les promesses, les mensonges, l’espoir d’un âge d’or sont savamment dosées dans un but électoral. Mais la transe ce n’est pas ça non plus. Ce n’est sûrement pas une enculade pas plus qu’un tube de Vaseline. La transe c’est cette énergie dont Apollon veut nous priver pour rester Apollon. Et ce n’est pas non plus une rêverie europeocentrée qui voudrait s’accaparer le primitivisme pour redonner du jus aux bourses, à rendre soudain solides les couilles molles. On voit bien à quel point l’inspiration peut manquer aujourd’hui, ce vide inouï que rien ne semble vouloir combler en peinture notamment pour un regard acéré autant que désespéré. Donc le dionysiaque, la transe, le cul comme une sorte de pas sage obligé. Oui mais dans quel but ? Quelle intention véritable ? Si ce n’est trop souvent encore, hélas que pour s’arrêter sans savoir se maîtriser ni se contenir au profit ? Et donc aussi pour s’engager dans une démarche la plus juste possible vis à vis de ce mystère intact c’est au contraire de ce que l’on peut penser en marchant sur des œufs, en expérimentant un certain degrés de discipline ou d’ascèse qu’on peut entrevoir un peu plus précisément le sentier qui s’enfonce dans la bonne grotte. Et puis l’erreur aussi est comprise comme toutes les illusions, que ce soient par vrais et faux dégoûts, par le bavardage intempestif et les silencieuses joies, l’important est de persévérer, de percer pour voir, ou plutôt pour s’aveugler proprement.|couper{180}
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Notule 68
Que viennent chercher les gens dans un cours de peinture ? Le savent-ils vraiment ? Et de plus cela a t’il une importance ? Souvent ils commencent avec une idée plus ou moins précise de ce qu’ils veulent puis ils se heurtent à différents obstacles assez rapidement. Est-ce que savoir ce que l’on veut est un moteur véritable dans ce domaine comme dans tous les autres ? Souvent on ne voit que l’arbre qui cache la forêt. Tentons de lister ces arbres sur lesquels le regard s’aveugle. La recherche de preuve Vouloir se prouver quelque chose à soi-même. Je vais peindre des tableaux parce que ça fait un moment que ça me titille mais jusque là j’hésitais, je ne parvenais pas à passer à l’acte. Je ne suis pas plus bête qu’un autre et peut-être même ai je du talent qui sait ? Donc la question serait pourquoi vouloir se prouver quelque chose ? Et cette question en soulèverait encore plusieurs probablement. On pourrait alors découvrir qu’il s’agit de trouver une sorte de remède, de solution à différents maux qui remontent souvent à l’enfance comme par exemple Un sentiment d’inférioritéUn manque de confiance en soiUne envie de s’exprimer qui a été contrariéeLe sentiment qu’il en faut toujours plus pour être accepté ou aiméFaire de jolis tableaux Vouloir faire du beau en peinture ce serait en premier lieu vouloir l’être soi-même et montrer ensuite cette beauté au monde. Problème, la beauté ne se mange pas en salade. Interrogez 1000 personnes chacune vous donneront une définition plus ou moins convenue de ce qu’est la beauté. Convenue car elles iront chercher dans un fond de phrases toutes faites pour s’exprimer à ce sujet. Réfléchir à une définition personnelle de la beauté n’est pas une chose simple. Souvent d’ailleurs c’est tellement difficile de poser des mots sur celle-ci qu’on n’en parle pas. Notre relation véritable à la beauté est une sensation, une émotion personnelle que nous définissons quand nous le sommes obligés par des clichés. De plus cette sensation, cette émotion peut très bien se transformer le long de notre ligne de temps. Ce que nous trouvions beau à 7 ans n’est sans doute plus la même chose tout à fait à 20, 40, 60 ans et plus. Ce qui pourrait nous mettre la puce à l’oreille sur l’éternelle modernité de ce que nous nommons la beauté. Accepter alors de ne pas avoir d’idée arrêtée sur ce qu’est le beau et le laid lorsqu’on pénètre dans un cours de peinture serait une sorte de préliminaire correct. Il faudrait trouver une formule et l’inscrire au-dessus de la porte comme un avertissement. Tout ce que tu crois savoir sur le beau et le laid, oublie le. Devenir artiste La plupart des gens pensent qu’on devient artiste alors que c’est faux. Nous le sommes tous dès le début, et puis nous l’oublions selon les priorités que nous choisissons parfois contraints et forcés pour construire notre vie. À cet oubli s’ajoute un paquet de mensonges plus ou moins conscients qui nous renforcera dans l’opinion de ne pas avoir de talent et donc d’en acquérir à l’extérieur. C’est comme cela que l’on mûrit le projet de devenir artiste, et que par ce postulat même ce projet ne tient pas. On ne peut pas être autre chose que ce que l’on est. S’en suit souvent de la tristesse, de la colère, de l’amertume et puis le temps si on n’y prend pas garde nous amène au deuil. Ce qui n’est pas une mauvaise chose. Encore faut-il comprendre que ça ne remet pas en cause que nous sommes des artistes ou pas. Cela permet simplement modestement surtout de changer de point de vue sur ce que l’on place derrière le terme d’artiste. Et surtout tout ce que l’art comme la plus belle fille du monde ne peut donner. Bien des gens ont encore une vision poétique, archaïque , romantique du statut d’artiste. La médiatisation de ce statut n’arrange rien à l’affaire car nous sommes bombardés continuellement d’images flamboyantes de personnages souvent totalement imaginaires. C’est à dire utilisés à dessein par une élite intellectuelle et financière pour perpétrer ses valeurs. Pour cette élite, pas de demie mesure, un artiste est célèbre et ses œuvres se vendent à prix d’or. Tous les autres ne sont que des amateurs ou des artistes ratés. Je force le trait mais si on réfléchit au principe même du marché de l’art c’est un peu ça tout de même. Le statut fiscal n’arrange pas la situation. Il faut se déclarer à l’URSSAF du Limousin en tant qu’artiste pour obtenir un numéro de siret. N’importe qui peut effectuer la démarche et éprouver la confusion entre le statut obtenu et les privilèges souhaités. Se détendre et participer à une activité avec d’autres Dans ce monde où le virtuel prend tellement de place, décider de prendre des cours de peinture est une manière de retrouver un peu de réalité, un peu de chaleur humaine, de se confronter aux autres ou bien relativiser qui l’on est. Encore une fois tout dépend des intentions véritables qui se dissimulent derrière les prétextes que l’on se donne. L’art a souvent bon dos pour tenter de régler des carences de toutes sortes, affectives, sexuelles, puisqu’il faut dire les choses. J’ai même de bons amis freudiens qui me reprendraient s’ils me lisaient en déclarant : surtout sexuelles les carences. Évidemment il ne s’agit pas du premier degrés. Je n’ai encore jamais participé ni même assisté à une partouze générale durant les cours que je dispense. Je me demande parfois si ça ne décoincerait pas certaines personnes. Mais je ne le dis pas évidemment. La peinture est proche à mon avis du tantrisme. Cette énergie qui prend naissance au niveau du trou du cul et ne cherche qu’à rejoindre l’ouverture au sommet du crâne, est souvent gaspillée en vain. Mais on peut tout à fait suivre son parcours en notant les méandres du pinceau au fur et à mesure des jours, des semaines, des années de pratique assidue. Quand la justesse du tableau surgit c’est grosse modo aussi jouissif qu’un orgasme. Et en tant que vieux peintre j’ai aujourd’hui tendance à dire que c’est mille fois plus. Mais vous n’êtes pas obligés d’y croire ou de l’espérer. De tous les prétextes que l’on peut se donner pour rejoindre un cours de peinture prendre du plaisir, se détendre, partager avec les autres sans y accorder une gravité excessive est sans doute le meilleurs de tous. Le plus honnête. Car souvent en suivant cet emboîtement de questions susceptibles de mieux cerner les tenants et aboutissants d’un acte il n’y en a qu’un qui soit à la fois juste comme utile à tous comme à soi même. Élargir sa conscience du monde, améliorer la vision de ce qui nous entoure est l’acte créatif par excellence. J’ai beau chercher depuis des années je n’en vois aucun autre qui ne soit qu’illusion et vanité.|couper{180}