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Exposition « vues d’artistes »
Voici le lien vers une petite vidéo de l’expo ! Encore merci à tous les participants ! https://youtu.be/kw4wyVPmywU|couper{180}
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l’ogresse a de belles dents
Le beau marquis de Truedeball naviguait par monts et par vaux à la recherche de l'amour. Juché sur son cheval blanc, panache au vent il farfouillait par ci par là dans les buissons, les forets, les vals et les mares les océans armé de sa petite lorgnette pointant ceci pointant cela. Est ce que c'est t'y du lard ou du cochon ? Est ce de l'amour ? De la gnognotte du toc ou du verre blanc ? Surgit soudain l'ogresse d'un trou ici séant une ogresse a fort belles dents qui scintillaient comme du diamant. Et polie avec ça Et bien peignée ce qui ne gâte rien. Que viens tu faire là jeune demoiseau troublant minauda t'elle en souriant Je cherche l'amour l'avez vous vu ? Frétilla le vaillant Truedeball Oh mais oui celui là je le connais comme ma poche comme le fond de ma petite culotte regardez donc profondément dans ma profonde gorge mettez y le chef et penchez vous franchement ce que le jeune puceau fit ô l'inconscient ! et elle lui coupa le cou d'un seul coup de dent En avalant son beau minois avec délectation. Celui là alors quel cornichon ! Depuis Truedeball erre sans tête sur son vieux cheval blanc Il ne cherche plus rien d'autre que le bord du monde pour finir sa course d'écervelée. Auriez vous vu le bord du monde ? c'est son nombril qui parle étant donnée la circonstance Evidemment il y a toujours une ogresse qui sort d'un trou ici ou là séant et qui dit oui mais comment donc mais bien sur je vais vous dire tout ça fissa et elle ouvre sa grande bouche montre un beau sourire penchez vous donc au dessus du puits et vous verrez enfin le bord du monde sacré Truedeball impénitent ou bête comme ses pieds. Quoiqu'il faut se méfier les pieds ne sont pas si bêtes d'ailleurs il n'est plus réduit qu'à ça notre cher marquis il n'est plus qu'un pied qui vole dans l'azur bleu ou dessus d'un drôle de nuage blanc qui ne demande plus rien sauf d'être un honnête pied j'allais dire un bon pied mais ouvrons l'œil méfiance dans les qualificatifs ce sont des friandises des amuse gueules qui attire les grandes gueules et le dit on aussi les ogresses charmeuses ou charmantes. Est ce qu'on a déjà vu un pied discuter avec une ogresse qui a de belles dents ? Non monsieur Non madame Un pied reste un pied et même si le pied n'est pas un mètre il sait se contenter de ce qu'il est n'est il pas enfin temps ?|couper{180}
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L’Autre est le temps
On peut apprendre de tout et tout le temps. Je me suis toujours dit ça plus ou moins tout en m'acharnant à ne jamais en tirer le moindre profit. Comme si devant moi s'étendaient des coffres bourrés de ducats, de louis d'or, de lingots et de bijoux et que la posture à laquelle je m'accrochais m'interdisait d'y fourrer les doigts. Il en va de même pour tout pouvoir. Pouvoir et richesses semblent depuis le début les écueils qu'il faut repérer soigneusement afin de vite s'en écarter. Cependant c'est effectuer qu'une moitié du chemin. Peut-être dans une autre vie explorerais je ces vertiges d'être un Crésus, un de ces potentats imbus d'eux mêmes à fond que pour mieux chuter et de plus haut vers la douceur infinie des prises de conscience qu'offre le dérisoire. Et cela n'est rien encore de découvrir le purgatoire, encore faut il rester dans une vigilance correcte pour en tirer le meilleur parti Car après tous les mea culpa, les larmes, la bave qui coule sur le menton, après s'être tambouriné copieusement les tempes et le poitrail et s'être usé les genoux dans d'improbables pèlerinages, il faut parvenir à se redresser encore, à se mettre debout et repartir du bon pied. N'est ce pas paradoxal alors de découvrir que prendre le temps est aussi souvent en donner ? Donner du temps à l'Autre, c'est soudain découvrir cette richesse que l'on ignorait en soi. En plein Butor en ce moment, immergé et sans doute submergé je m'interroge sur la volonté de cette pointure capable d'écrire autant de volumes savants et de réduire soudain la voilure. Collaborer à la fabrication de livres d'artistes. Ce fut une activité qui l'occupa beaucoup les dernières années de sa vie. Parfois pour ne créer que très peu d'exemplaires, deux ou trois avec des artistes qui ne furent pas des célébrités, juste par affinité. Cela réhausse le bonhomme soudain dont je ne connaissais que peu de choses finalement à part la Modification et l'Emploi du temps lus hâtivement à l'époque pour des impératifs scolaires. Ce que je comprends de cette démarche ? c'est encore entremêlé avec ça et là quelques fils qui s'échappent et que j'ai envie d'extirper de la pelote doucement. Celui là par exemple qui silencieux me dit que le temps c'est l'Autre ou l'Autre c'est le temps, on peut inverser les termes dans tous les sens ça ne change rien au fond. Ce temps qu'on veut conserver pour n'en rien faire bien souvent, ce temps égoïste et jouissif, y aurait il un apaisement véritable à le consacrer à n'importe qui d'autre qu'à soi-même ? Sans sombrer dans une spiritualité de bon aloi, dans cette pensée pieuvre d'une gentillesse et d'une bienveillance forcée, sans se baratiner. Les réseaux sociaux ont parfaitement compris cela. tous ces likes c'est je t'aime ces commentaires rapides sous forme de smileys cordiaux, c'est une bonne occasion d'utiliser cette règle fondamentale : il n'y a pas de temps sans l'Autre. Le hic c'est que ces salauds rajoutent aussi Time is money, ce qui devient l'Autre c'est de l'argent. Dommage.|couper{180}