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Tristesse de l’orgasme en peinture.
L'horrible fresque ratée de Jésus, Ecce Homo, a désormais son musée - L'Express C'est comme lorsqu'on tourne la dernière page d'un roman qui nous a plu, comme lorsqu'on voit un ami partir au coin de la rue, lorsqu'on comprend que la passion s'achève une fois sa tache accomplie. Ou lorsqu'on qu'on se réveille soudain après l'orgasme et peu importe qu'il provienne de la chair ou de l'œuvre achevée. Un manque de gratitude total, semble nous murmurer encore encore alors que le fantôme de l'extase s'est à peine revêtu de son suaire et qu'il se tire au-delà. C'est rigolo, grotesque, burlesque finalement et je crois qu'il vaut mieux en rire, mieux : en sourire. Car c'est la tristesse qui nous est forcément échue en tant que consommateur. Dans ce personnage étriqué que l'on nous demande, sans nous le demander toujours tout haut de pénétrer, comme on essaie de chausser des souliers trop petits. L'orgasme devenu reflexe pavlovien qui, sitôt achevé délaisse ce qui l'aura crée pour s'en détourner et se jeter immédiatement presque sur "autre chose". Que ce soit une autre femme, un autre homme, une autre toile, peu importe sur quoi l'on jettera alors son dévolu pour réitérer l'expérience de l'orgasme. Au bout du compte cela devient une dépendance. On ne peut aimer vraiment dans un tel but ni peindre. On se rend compte tôt ou tard de cette supercherie. C'est là le moment important d'ailleurs. Une fois qu'elle est vue, ferme t'on les yeux ou bien aiguisons nous l'acuité ? that is the question Ce n'est pas to be or not l'importance c'est plutôt suis-je un branleur, une branleuse ou pas ...? Il n'y a pas vraiment de moralité au bout de cette réflexion. Plutôt un étrange soulagement comme lorsqu'on rompt avec des personnes "chères" si chères qu'on leur a laissé la peau et les os la plupart du temps avant d'oser prendre la poudre d'escampette sous peine de disparaitre tout entier. D'ailleurs ce sont les mêmes personnes souvent qui vous brandissent cette impérieuse nécessité d'orgasme à répétition, qui se servent de vous en tant que "chose" justement. Puis qui passent à tout autre chose sans même vous prévenir que vous êtes devenu "hors d'usage". Ce qui pousse à considérer la toile différemment une fois la vanité de cette notion d'orgasme découverte. S'agit t'il seulement d'évacuer une humeur, une pulsion, souiller les draps de coton ou lin ? Ou bien de tout autre chose qui ne soit pas l'offrande d'excréments que les petits enfants s'enjouent à offrir à leurs mamans ? La maman bat des mains avec un sourire benoit en disant encore encore et tout alors se passe très bien, la répétition proviendra du cœur au ventre ou au bas ventre ainsi gagné. La maman fait une bouche en accent circonflexe en disant —Tu ferais mieux de faire tes devoirs et de ranger ta chambre et on se retrouve alors rangé dans la catégorie des médiocres pour longtemps, avant de prendre du galon à l'envers de devenir, mercenaire, tueur à gages, curé, Ou peintre du dimanche.|couper{180}
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L’amour, la peinture, le tout ou rien
Peinture érotique japonaise époque Edo ( Galerie Collin Estampes ) Il y a sans doute autant de sottise à entrer en amour qu'en peinture avec à la bouche ce chantage permanent que l'on se fait à soi-même, ce fameux tout ou rien. On y perd en fluidité, en légèreté, et cette essence qu'on porte en soi, passe de l'état gazeux à l'état lourd d'un minéral, probablement un genre de cristal , sans intermédiaire. Avec l'âge il est possible qu'on comprenne mieux cette sottise, comme on saisit aussi la beauté des fleurs, sans pour cela faire de longs discours, interrompre enfin le monologue intérieur. Etre simplement là, interdit. Vieille expression désuète depuis que plus rien vraiment ne parait l'être, et que l'on nous serine à tout bout de champs des slogans sur ce que doit être ou pas cette liberté. La liberté, l'amour, autant de thèmes qui désormais sont là pour attirer le chaland puisqu'ils sont reconnus de nécessité publique. La douleur d'être enfermé en soi, la souffrance d'être seul au monde, comme tout cela rapporte gros désormais. Tant qu'on croit que quoi que ce soit vienne du dehors, de l'extérieur. Ainsi en peinture ce temps passé à reproduire des choses connues, archi connues et déjà mille fois faites comme en amour d'ailleurs. On se dit ce sera tout ou rien, on se le chuchote, se le murmure comme pour se donner une raison alors qu'en fait aucune raison n'est là. Aimer et peindre sans raison voilà la folie de nos jours. Et cela offusque l'intelligence à un tel point qu'elle préfère le mépriser plutôt que d'en tirer profit. Et c'est tout à fait ainsi que l'intelligence mène sans détour à l'idiotie. Comprendre que l'intelligence est un moyen et non une fin demande du temps, du recul comme l'amour et la peinture. Une fois passée la période faste des lunes de miel, il faut savoir conserver l'enthousiasme, c'est toujours le plus difficile tant la nostalgie nous force à l'égoïsme, à la tristesse. C'est à ce moment là justement, qu'il faut se souvenir des vertus de l'acceptation, se concentrer sur elle, comme un chien de berger guette les égarés dans les pâturages sans barrière. Accepter au quart de tour finit par mener au plaisir de l'attention et nourrit cet affamé perpétuel. Cependant que l'enthousiasme n'est pas une possession, mais un état d'être. Chez moi extrêmement volatile. Et s'il ne dure guère c'est que je remarque à quel point le moindre enthousiasme extérieur affiché m'agace prodigieusement la plupart du temps. Du coup j'en reviens au point de départ invariablement, j'accepte cet agacement pour ce qu'il me révèle, je finis par prendre plaisir à relever mes failles, mes défauts, et soudain, imperceptiblement mon cœur s'allège, le pinceau devient plus léger, la peinture plus fluide, et tout tombe alors dans cet espace vide, en apparence, d'où surgissent mille formes d'enthousiasme sans que je ne puisse m'en approprier vraiment aucune. Sans que je ne puisse m'approprier vraiment le moindre résultat. D'où cette difficulté permanente à recevoir le moindre compliment, tous ces pièges qui surgissent sous la forme de propositions laudatives. Comment appelle t'on cela déjà dans la langue de tous les jours ? Etre mal baisé je crois. Et bien accepte-le, accepte le fait d'être mal baisé pourquoi pas... et peut-être qu'à un moment où un autre tu en tireras du plaisir va savoir... et même un certain enthousiasme qui sait ?|couper{180}
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C’est plus fort que moi !
Je me disais ce matin encore je vais faire toute une série de visages meme manière même format c’est à dire en privilégiant le dessin. Et puis l’idée subite de flanquer plus de peinture a surgit. Et me voici avec une nouvelle toile qui est plus colorée que les autres et dont je ne suis pas certain qu’elle ne tombe pas comme un cheveu dans la soupe. Quand je peins des choses arrivent que j’accepte. J’y prends même du plaisir à me laisser emporter, alors que manque t’il pour que je ne parvienne pas à l’enthousiasme ? Mystère et esquimau… Visage acrylique et fusain 2022 format 70x70cm|couper{180}
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Le bon moment pour dessiner, pour peindre
jouer du piano sur un tapis volant d'accord, mais tout cela est cousu de fil blanc ! Y a t'il un moment meilleur qu'un autre pour dessiner ou peindre ? C'est que nous croyons en nous inventant de nombreuses raisons pour repousser ce fameux moment. Ce ne sont d'ailleurs pas tant des raisons que des excuses. —Excusez-moi mais en ce moment, ce n'est pas le moment. Quelles sont les excuses habituelles ? Essayons de les lister pour y voir un peu plus clair. Je ne suis pas assez doué ou expérimenté, donc il faut que je suive des cours, que j'aille voir des tutos sur internet.Je n'ai vraiment pas le temps de le faire parce que je dois faire tout un tas d'autres choses en priorité.C'est un hobby, je ferai cela lorsque je serai à la retraite.A chaque fois que j'ai dessiné ou peint quelque chose j'ai toujours été anéanti par le résultat, c'est nul à chier.Je ne possède pas le bon matériel.Je n'ai pas suffisamment de place et si je m'y mets je devrai tout ranger pour utiliser la table du salon, de la cuisine, le bureau etc.Je ne sais pas quoi dessiner ou peindre.D'autres sont doués, ils ont vraiment du talent ce qui est n'est pas mon cas, je préfère renoncer. Je pourrais continuer cette liste sur des pages et des pages car les excuses que l'on s'invente sont innombrables. Et c'est assez paradoxal d'ailleurs de voir un tel développement de créativité surgir lorsqu'il s'agit d'être négatif, de prendre ce prétexte du bon moment que l'on ne trouve jamais bien sur. On préfère ainsi rester dans une sorte de fantasme. Un jour peut-être... C'est ce que se disent les joueurs de loto, et les gratteurs de black Jack. Sauf qu'eux passent tout de même à l'action chaque semaine au moins une fois pour nourrir leur espoir. Je pourrais décortiquer chacune de ces excuses pour vous montrer qu'elles ne tiennent pas debout et que la véritable raison de cela n'est probablement aucune de ces raisons. La véritable raison est de ne pas être ok avec son désir dans le moment présent. J'ai envie de dessiner mais je me frustre parce que je connais mieux le renoncement que l'acceptation, je connais mieux l'échec que la réussite. Je suis exactement semblable à vous. Je me donne sans arrêt tout un tas d'excuses pour ne pas dessiner ou peindre. Mais je sais pertinemment que ce ne sont que des excuses, je ne peux pas me le cacher. Sans oublier la culpabilité qui me talonne car c'est mon métier de dessiner et peindre, si je ne le fais pas je ne peux pas payer les factures tout simplement. Encore que j'exagère, puisque je donne des cours je peux aussi trouver cette excuse de ne pas en avoir besoin, me dire que je sais dessiner et peindre, et que j'attends d'avoir une bonne idée pour m'y mettre. A chaque fois que j'ai pensé ce genre de chose je me suis retrouvé totalement déprimé très peu de temps ensuite. Donc non la bonne méthode ne consiste pas à repousser le fameux moment de s'y mettre. La bonne méthode découle d'une prise de conscience concernant l'organisation de son temps. On ne peut pas dessiner ou peindre toute une journée, je veux dire en obtenant un bon résultat. La vérité c'est qu'il suffit d'une ou deux heures par jour pour parvenir à un résultat et s'arrêter suffisamment à temps pour conserver le désir d'y revenir les jours suivants. Imaginez que vous rencontriez quelqu'un qui vous plait, avec qui vous éprouvez le besoin d'échanger, de partager. Imaginez que vous ne lui lâchiez pas les basquettes de toute une journée... moi personnellement je trouverais cela fatiguant. Je ne dis pas que je ne l'ai pas vécu, bien sur que oui je l'ai vécu, j'ai vécu ce genre d'illusion amoureuse. Mais tout bien pesé j'ai trouvé que c'était épuisant, et surtout parfaitement inutile. C'est une dérive de la consommation je crois bien que de vouloir épuiser les gens ainsi en leur disant le plus de choses possibles en un court laps de temps. En monopolisant leur temps. Ont-ils ou elles envie de réitérer l'expérience par la suite ? à voir. Sauf si l'amour rend aveugle, là vous ne serez bien sur pas en mesure de voir quoique ce soit, vous ne pourrez que découvrir votre besoin de dépendance, votre facette de client ou de consommateur en un mot : de micheton. Savoir quand commencer et savoir quand s'arrêter, voici une des clefs les plus importantes pour pouvoir durer sur le long terme que ce soit en dessin, peinture ou dans la simple vie de tous les jours. Une fois que vous avez décidé de ces limites le bon moment est une blague. Vous n'avez plus qu'à décider du créneau horaire pour vous lancer dans l'aventure, quelque soit ce créneau, il suffira ensuite de vous y tenir comme une moule accrochée à son rocher. Même si durant ce laps de temps vous ne faites pratiquement rien, même si le papier ou la toile reste blanche, restez devant, soyez imperturbable tout au long de la durée que vous avez choisie. Peut-être qu'au début vous devriez être raisonnable, prudent, et ne vous accorder qu'une demi heure chaque jour, voir même une ou deux fois par semaine. Mais faites le, ne réfléchissez plus une fois le créneau inscrit sur votre agenda, arrêtez de vous trouver des raisons, des excuses pour vous absenter de cet instant là cet instant que vous aurez décidé. Et vous verrez comme c'est magique. Au bout d'un mois à peine vous aurez enfin trouvé votre "bon moment" vous m'en direz des nouvelles, non ne me remerciez pas, j'accepte les cb et les chèques cependant. J'entends déjà les objections. C'est quoi ce discours ? l'art ce n'est pas ça, c'est faire ce que l'on veut quand on veut, c'est ça la liberté etc etc Et bien non la liberté ce n'est pas cela je suis au regret. Mais la liberté dont vous parlez ressemble comme deux gouttes d'eau à ce bon moment que vous cherchez je peux vous le garantir, j'ai l'âge, j'ai l'expérience, j'ai le capital de bêtises dites et faites. La véritable liberté comme le meilleur moment c'est lorsque vous aurez posé un cadre, quelques contraintes et que vous vous y tiendrez . C'est à ce moment que la créativité se réveillera qu'elle déroulera sous vos fesses un tapis volant et que vous pouvez vous envoler vraiment.|couper{180}
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L’attente de la vague
Je ne suis pas surfeur. J'aurais probablement adoré l'être si la providence m'avait conduit à habiter près d'un océan. Et je me vois très bien avec ma planche plantée dans le sable fin à guetter l'horizon dans l'attente de la vague. Ce ne serait pas si différent finalement de ce que je vis tous les jours dans mon atelier, au Péage de Roussillon, commune d'Isère, un peu sinistrée par les complexes commerciaux installés à sa proche périphérie. Je ne compte plus le nombre de locaux commerciaux à louer, à céder... c'est ainsi depuis nous sommes venus nous installer ici, il y a huit ans. Pas grand chose n'a évolué durant toutes ces années, et lorsqu'on croise les habitants pour échanger quelques mots sur le temps qu'il fait, le marasme ne tarde jamais trop longtemps à devenir le sujet principal de toutes les conversations. Ainsi on peut habiter quelque part en France, loin de l'océan, loin de la mer et être tout autant dans l'attente de la vague que ce surfeur imaginaire que j'évoque. On l'imagine, on l'espère, et en attendant on laisse passer de nombreuses occasions de s'entrainer sur des vagues plus modestes. Je crois que vous comprenez bien ce dont je suis en train de parler n'est-ce pas ? Parfois il y a des gouttes qui tombent sur les cranes, de petites gouttes de rien du tout qui ne nécessitent pas d'ouvrir un parapluie. On se dit toujours plus ou moins, ce n'est rien, ça va passer. Et puis il y a la goutte de trop celle qui fait déborder le vase. Et c'est alors que l'on se réveille, que l'on se dit ça suffit, je n'en peux plus de cette attente ! je n'en peux plus de me plaindre sans arrêt de ne pas voir arriver enfin cette fameuse vague. Que nous reste t'il alors comme possibilité sinon d'agir, d'expérimenter des solutions ? Parfois je crois qu'il faut apprendre à créer ses propres vagues tout seul. C'est ainsi que c'est venu, je veux dire cette idée de créer une page sur patreon, c'est venu deux semaines environ après ma décision d'arrêter de mettre des likes et des commentaires sur les réseaux sociaux, de partager des post que l'algorithme distille au compte goutte si je ne mets pas la main à la poche pour les propulser. C'est venu aussi d'un ras le bol des effets de manches, le fait que la rumeur nous apprenne que du jour au lendemain Facebook et Instagram pourrait fermer le robinet en Europe et ainsi laisser dans un état de délabrement total tous ces créateurs de contenu, de selfies, tous ces influenceurs et leurs abonnés. Je ne joue pas dans cette catégorie là évidemment, j'ai toujours préservé peu ou prou mon coté sauvage, quoiqu'on en pense ou dise. Peut-être que mes capacité d'analyse sont aussi émoussées par l'âge, par l'expérience. Et puis je me rappelle aussi d'un dicton populaire plein de bon sens qui nous dit que tout travail mérite salaire Donc j'ai crée une vague, j'ai crée une page sur patreon qui est une plateforme communautaire sur laquelle chaque créateur peut proposer un contenu à ses contributeurs selon différentes formules d'abonnement. En ce qui me concerne je ne pense pas m'enrichir ce faisant. Mais cela me permettra de mieux échanger avec les personnes qui apprécient mon travail. je veux dire celles qui sont prêtes à s'engager vraiment, pas seulement avec un like ou un commentaire dans l'espoir que je leur rende l'appareil. Je crois que la formule de base est à 3 euros par mois pour soutenir le travail des créateurs de tout acabit, ce n'est pas énorme mais c'est un vrai geste. Que l'on en arrive là est regrettable. J'entends déjà les réflexions des anciens qui disent que le web qu'ils ont connu autrefois, ce rêve de gratuité illimitée n'est hélas qu'un formidable fiasco. Moi même je le regrette aussi évidemment mais c'est aussi se faire une idée de l'humanité qui semble totalement irréaliste, un pur fantasme, une utopie. Il n'y a qu'à observer le jour des soldes la folie furieuse qui s'empare de n'importe quel quidam à l'entrée des grands magasins, à vivre un incendie n'importe où sur la terre pour comprendre que tout le monde ou presque est prêt à marcher sur les autres pour survivre. L'instinct de conservation additionné à l'appât du gain et de la sottise font un mélange détonnant. Là aussi on attend la fameuse vague, on espère que ça va changer, que l'homme devienne enfin bon, ou je ne sais quoi, mais l'homme reste l'homme et rien ne peut vraiment changer cela. Pas même une épidémie mondiale si vous avez bien tout suivi. Donc attendre la vague à ce point des choses c'est comme attendre l'inspiration pour un peintre, c'est de la connerie en barre ni plus ni moins selon ma modeste opinion. Maintenant je dis ça parce que j'oscille sans arrêt et depuis toujours entre déprime et enthousiasme, parce que j'ai du sang slave dans les veines et que je ne rechigne jamais devant un petit verre ou deux de vodka. Voyez vous j'aurais pu dire des choses à la mode, utiliser un mot à la mode comme bipolaire ou je ne sais quoi d'autre, mais je préfère dire que c'est tout simplement génétique, génétique comme une main que l'on obtient aux cartes, destinée ou fatalité peu importe. Quand la déprime se retire soudain sans prévenir elle laisse une plaie fantôme qu'il faut savoir distinguer et surtout cautériser au plus vite pour profiter de la moindre seconde d'enthousiasme qui suivra inexorablement cette déprime. C'est ce qu'en langage commun on appelle les hauts et les bas. Depuis toujours je cherche une formule qui me permette de les considérer égaux ces hauts comme ces bas, d'y être indifférent. Mais je me trompais évidemment. Il faut vivre ce que ces différences de relief nous offrent, les vivre pleinement. Puis prendre un peu de recul évidemment comme lorsqu'on vient de se jeter sur une toile et observer tout cela à tête reposée. Une chose aussi qui me vient ce matin comme une sorte d'illumination c'est que l'idiotie contient autant d'intelligence que l'intelligence contient d'idiotie. Autant dire match nul sur le terrain de la pensée. On comprend mieux pourquoi les derviches, dont je fais indéniablement partie, prennent ce désir furieux de tourner en rond. Ils ne font jamais autre chose que de donner une figure concrète à cette pensée qui tourne sur elle-même. Ils ont saisi que c'est par la caricature, l'exagération, la danse et le mouvement que l'on pénètre dans la transe, ce couloir qui mène à l'extase, à l'ivresse, à l'orgasme, à la véritable libération, c'est ainsi que l'on fabrique aussi cette fameuse vague et au bout du compte même la planche de surf est dérisoire une fois que l'on sait que l'on peut marcher sur l'eau comme devenir épave sous marine échouée sur un banc de sable au fin fond des abysses. Pour le moment il n'y a pas grand chose sur cette page patreon, juste une bafouille, une photo, et un lien vers une vidéo YouTube. je ne mets donc pas le lien. Je verrai si demain et les jours suivants je suis toujours partant ou bien si l'à quoi bon frappe encore en traitre comme d'habitude en traitre ou en ami car il n'y a pas de fumée sans feu pas de tourbillon sans vent, et bien sur pas d'extase sans transe.|couper{180}
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J’enchaîne.
Pour ne rien reprendre, ignorer les jugements, les auto critiques, j’enchaîne toile après toile. Des visages imaginaires qui surgissent, des femmes la plupart du temps. Les élèves me disent on te reconnaît tout de suite quand tu dessines un visage. Ce qui est ambiguë… est-ce la manière qui leur sert à faire le lien ou bien est-ce parce qu’on dessine toujours plus ou moins dès auto portraits … Visage acrylique et fusain 70x70cm 2022|couper{180}
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Bilan d’une exposition
Il n'y a pas de petite exposition même si parfois suivant le temps, la température, la digestion, l'abus de cigarettes, il m'arrive de l'oublier. J'avais déjà écrit un billet en mai 2019 que j'ai relu tout en réfléchissant à cette exposition qui vient de s'achever ce weekend dans le village où j'habite. C'est vrai qu'à priori je n'accordais pas vraiment d'importance à cette exposition qui ne nécessitait pas d'effort exagéré. Et dont je pensais aussi qu'elle n'attirerait pas vraiment de public dans ce coin perdu de l'Isère. J'avais simplement fait une sélection des œuvres de Voyages Intérieurs encore une fois, plus ramassée car le local est de taille modeste. Il y avait aussi un impératif de luminosité interne des toiles que j'avais pris en compte en remarquant l'éclairage, car celui-ci était chiche, diffusé par des spots encastrés dans le faux plafond. J'ai donc choisi tout de même, de prendre ou de rejeter en fonction de ces critères principalement. Sinon la logistique est déjà en place. Textes, blablas, cv, documents PDF divers et mon livre Propos sur la peinture dont le stock s'écoule doucement, sans précipitation exagérée non plus. ( je mets un lien pour les curieux(ses) on ne sait jamais ça ne mange pas de pain) Bref je suis encore d'accord avec moi-même sur le fait qu'il n'y a pas de "petite" exposition car j'ai été agréablement surpris par la qualité des échanges avec les visiteurs lors des quelques permanences que mon emploi du temps chargé m'a permis d'assurer. Du coté de mon épouse le bilan est assez positif d'après ce qu'elle m'a remonté. Peut-être de nouvelles inscriptions aux cours notamment. Des propositions d'expositions également dans d'autres lieux de la région. Et puis tout de même quelques toiles vendues, principalement de petits formats. J'avais même posé quelques vieux tableaux en solde en indiquant avec une pancarte "vide atelier" à moindre prix, mais personne ne s'est rué sur ceux-ci. Comme quoi proposer des soldes est aussi un bon indicateur du type de public qui passe. Un ami m'a même dit que j'avais mis des prix tellement bas qu'il n'en avait pas acheté pour que je puisse ne pas m'en séparer et revenir sur ma position dans d'autres lieux à venir. Ce qui évidemment me fait revenir sur le problème du prix des œuvres. Enfin problème qui n'en est plus un vraiment désormais. Car mes prix sont fixés sur l'indice de ma frustration à voir partir les toiles susdites. Pour certaines j'ai tellement peu de frustration qu'il ne me reste juste la notion du temps passé et du matériel pour ne pas les donner. Gaston est venu et m'a encore parlé de ses maladies pendant un bon moment et de ses séances d'auto hypnose que j'appellerais plutôt une méthode Coué. Il m'a pris deux petites toiles ce qui fera donc trois œuvres en tout puisque nous avons échangé l'une avec un de ses collages qui m'avait bien plus dans sa dernière expo. Ces amis peintres, des localités voisines de la mienne, ne se prennent pas la tête. Ils sont en retraite pour la plupart et ce n'est donc pas l'argent qui les fait courir les lieux d'expos. Ce que je trouve très sain à les fréquenter. Ils ne pratiquent pas des prix exorbitants, échangent entre eux de bons plans, donnent parfois des avis critiques des uns sur les autres mais tout cela reste globalement bon enfant, pas méchant pour deux ronds. Depuis que j'ai lâché Facebook et Instagram, je me suis rapproché d'eux je crois. Car le bon sens veut qu'il semble inutile de vouloir constituer un réseau virtuel lorsqu'on n'est même pas fichu d'en constituer un réel, authentique avec de vrais gens. J'ai de moins en moins envie de fournir d'efforts pour faire des courbettes et des ronds de jambes. Du coup, je me rends rarement dans les manifestions autour de chez moi, je reviens à l'état quasi sauvage. Je ne peux pas dire que je n'apprécie pas les gens, ce n'est pas cela. S'ils se taisent la plupart du temps ça se passe très bien. D'ailleurs moi-même vis à vis de moi-même je remarque aussi cela. Quand je ne me parle pas trop ça va nettement mieux. Je ne sais pas si c'est conjoncturel ou bien si j'ai pris un nouveau tournant réellement, celui de l'économie de paroles pour me diriger vers plus d'action, plus de faire dans mon atelier principalement. En tous cas je tiens le siège, je l'occupe toute la journée sans broncher. Parfois je peins, d'autres fois je balaie, d'autres fois encore j'effectue des recherches dans mes innombrables boites et cartons, pour faire du tri surtout, encore que je ne jette jamais rien, mais je les mets de coté je fabrique des tas dans les tas , j'étudie ma frustration à les imaginer hors de l'atelier, je place des prix à mon temps passé que je considère souvent comme autant de temps perdu, certainement à tort pour garder tout de même en moi une vraie douleur lorsque toutes les autres se seront dissipées et que je me croirai sage, tiré d'affaire ou sur mon lit de mort. La température semble remonter légèrement, ce qui me fait parfois penser au printemps surtout le matin lorsque j'entends les premiers oiseaux chanter et le coq au loin. Des déchirures de temps, soudaines qui me replongent dans une sorte de bain de jouvence même si j'ai passé une nuit blanche. Le printemps, chaque année supplémentaire qui passe renforce l'espoir d'y parvenir en pas trop mauvais état, d'en profiter encore éperdument.|couper{180}
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S’acharner ou pas ?
Voici un second tableau peinture et fusain. Finalement j’aime bien le rendu et je ne pense pas peindre plus que ça sur ces tableaux. Encore une fois je me rends compte que l’on a toujours une petite gêne lorsqu’on obtient un résultat rapidement… on se dit oh non ce n’est pas assez il faudra en rajouter… Au bout de 50 ans de peinture j’ai toujours cette difficulté à accepter que les choses soient justes du premier coup. Ce qui est d’autant plus étonnant que je n’arrête pas de faire référence à cette fameuse justesse… Visage acrylique et fusain sur toile 70x70cm|couper{180}
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Revenons à nos pinceaux
Fleurs travail d'élève Si l'au-delà est strictement pareil à l'ici, alors il faut peaufiner l'ici, en attendant d'être au-delà. Je me suis dit que je recommençais encore et toujours les mêmes erreurs en écrivant tout azimut, en publiant comme un dératé tout et n'importe quoi. Comme s'il ne s'était strictement rien passé, et que je ne tirais aucune leçon de ma décision subite d'arrêter ce blog et de mon passage à l'acte qui s'étend sur une petite dizaine de jours à peine. Tentons donc de canaliser un peu plus les choses. Ne fatiguons pas la lectrice, le lecteur... Cantonnons nous à la peinture. Du moins autant qu'il sera humainement possible de s'y atteler. Donc, nous avons fini de peindre des nuages et nous sommes attelés aux fleurs. C'est ce que je voulais dire surtout et puis j'ai oublié, j'ai dérivé, j'ai erré comme d'habitude. Les fleurs, il faut voir la tête de mes élèves... ça ne les emballe pas spécialement et ça se voit, ils ont peine à le dissimuler. Pourquoi les fleurs d'ailleurs ? A cause de la délicatesse qui sera une marche supplémentaire à gravir pour continuer vers une idée de l'érotisme en peinture comme je l'avais proposé il y a de cela quelques semaines. Les nuages c'était la notion de légèreté, nous avons vu à quel point l'interaction du ciel et des nuages était importante dans le rapport des valeurs qu'on y installe. C'est un peu la même chose avec les fleurs, c'est d'ailleurs la même chose toujours entre le sujet et le fond. —Dessinez-moi d'abord une fleur toute simple, revenez à vos 5 ans et ne vous censurez pas ! —...? — Non Madeleine, tu n'as pas 5 ans lorsque tu dessines cette fleur, tu dois être âgée entre 10 et 15 ans, revois ta copie je te prie. — Super Simone, là je vois que c'est toi à 5 ans et si tu le permets je vais montrer ce que tu as fait à tout le monde. Regardez la fleur de Simone, c'est une vraie fleur d'enfant de 5 ans, une fleur minuscule dans un petit coin de la grande feuille. Alors que toi Madeleine la tienne occupe tout l'espace de la feuille, et que ton dessin est déjà très structuré. Rappelez-vous : on se fiche que ça soit beau et bien fait ce n'est pas ce qui nous intéresse dans cette première peinture . Il faut juste que ça soit "juste" pour vous. fleur travail d'élève — Mais moi à mon âge j'ai oublié mes 5 ans me dit Madeleine. — Ah bon ? Tu crois ça vraiment ? tu ne te souviens de rien ? Rappelle toi l'odeur de la classe, celle de l'encre violette, l'écorce des platanes dans la cour, les moment d'averse où tout le monde se réfugie sous le préau et l'odeur de chien mouillé, rappelle-toi aussi du gout du pain frais, et celui des Roudoudous. — Ah oui je me souviens aussi des doryphores dans les patates, et aussi le poids d'une cerise dans la main, de celle qu'on chipe chez les voisins ajoute Simone, qui a l'air véritablement emballée. — On n'oublie pas son enfance Madeleine, même quand celle-ci s'est bien passée. Allez un petit effort de laisser-aller enfantin, essaie tu verras bien ! Le second exercice sera de réaliser une fleur en noir et blanc avec seulement trois valeurs de gris. Le dernier exercice sera de tirer partie des deux autres peintures pour réaliser un tableau abstrait. Et pour corser le tout car je dois partir vraiment pile poil à l'heure aujourd'hui je vous donne une contrainte supplémentaire : le temps, on va dire 10 minutes pour la fleur naïve, 25 minutes pour le noir et blanc et il restera donc environ 20 minutes aussi pour l'abstraction. Ensuite comme d'habitude on aligne tout et on commente. A vos pinceaux, partez ! Fleur travail d'élève|couper{180}
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Visage au fusain sur format carré
C’est un format 70x70 cm sur toile non montée encore sur châssis sur lequel j’ai préparé un fond au Gesso puis à l’acrylique. Ensuite un dessin préparatoire au fusain. Ce n’est pas un visage réaliste mais je crois qu’il dégage une expression intéressante… Reste à savoir si peindre par dessus ne détruira pas l’ensemble, c’est souvent le cas j’ai remarqué. Mais si on ne prend pas de risque quel intérêt ?|couper{180}
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Etre joyeux et con à la fois
https://youtu.be/EFG1QLCzICc J'y arrive sans problème. Il suffit d'appuyer sur le bouton, de claquer la porte derrière moi et de démarrer la voiture sans qu'elle ne cale immédiatement. J'effectue le trajet en écoutant la voix radiophonique du traducteur d'Eckhart Tollé, qui en anglais possède la voix de Donald Duck. Et voilà, je me retrouve dans la peau de ce personnage, je m'entraine depuis des années à épouser le rôle, me voici super entrainé, joyeux et con à la fois. C'est juste un moyen de conserver mon énergie cependant. Quelque chose de réfléchi puissamment. Comme par exemple cette découverte après de multiples analyses que le temps passe 10 fois plus vite comme ça qu'en étant intelligent et triste, cet autre rôle expérimenté, désormais parfaitement rodé aussi mais super fatiguant. Et puis surtout j'ai à faire à des enfants la plupart du temps, ils m'adorent lorsque je suis con et joyeux. Par contre avec les ados j'ai plus de difficulté, je suis nettement plus con que joyeux. C'est une affaire de miroir je crois. Et puis le soir les adultes arrivent, j'ajoute un peu de clownerie comme épice, ça ne mange pas de pain. Quand j'ai terminé mon show, que je remonte dans ma voiture pour revenir chez moi, j'appuie sur l'abonnement "André Dubois, du blog Traficmania sur sa chaine Youtube. Et là j'écoute religieusement tous les conseils qu'il dispense pour construire un blog intelligent, un blog qui rapporte de l'argent. Conseils que je ne suivrai probablement jamais évidemment car je sais pertinemment que cette partie de mon intérêt n'est là que pour revenir à l'essence de ma désespérance. C'est à dire au fait qu'en tant qu'artiste on puisse espérer gagner de l'argent sans trop se fatiguer et en prenant les gens pour des nigauds. Je sais que certains y parviennent sans trop d'efforts ni de scrupules, il suffit de peu de chose finalement pour que ça fonctionne comme sur des roulettes, et accessoirement fricoter avec le diable. C'est une affaire contractuelle avec soi-même. Car finalement il n'y a de diablerie que là. Etre con et joyeux à un moment de la journée puis s'imaginer intelligent, riche et beau à un autre moment pour terminer à la fin du jour en posant sa tête sur l'oreiller et se demander : —merde qui suis-je donc vraiment ?|couper{180}
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Les descriptions en littérature m’ennuient généralement.
Sonnette intelligente photo trouvée sur internet... Et cela m'ennuie d'être ennuyé par si peu. Mais il est vrai que sitôt que l'on commence à me décrire un personnage, un lieu, un bouquet de fleurs, et même une scène de cul, je baille désormais. Le bâillement est une chose formidable dont on ne parle presque jamais de la bonne façon, c'est à dire pour en constater et en relever les vertus. Plus je vais vers la fin plus je fais attention à mes bâillements. Plus je m'y fie. Et qu'on ne vienne pas me dire que c'est un phénomène digestif, je vous en prie, pas d'enfantillage. D'ailleurs même si ce n'était que cela, et puisque désormais l'intestin est considéré comme notre véritable cerveau, tout bâillement devrait appartenir à la sémantique du colon, à son vocabulaire, et sa syntaxe. Je trouve que flanquer des descriptions dans une histoire c'est tricher et se moquer des lecteurs. C'est les prendre par la main en disant viens voir par là je vais t'en narrer une bonne que tu vas en rester bouche bée durant 300 pages, alors qu'en vrai 50 auraient largement suffit pour énoncer cette somme de stupidités. Sans compter évidemment ce désastre écologique dû à la description. Toutes ces forets dévorées par des bavardages débiles si souvent. Je me demande si quelque part on ne pourrait pas parler de masturbation collective qui s'effectuerait ainsi en douce et à la barbe de l'Eglise via la littérature descriptive. Il faut être deux pour danser le tango bien sur, l'auteur et sa lectrice, l'autrice et sa lectrice les auteurs et leurs lecteurs. Mais on a déjà la télévision pour cela me semble t'il. Je veux dire pour sombrer dans l'onanisme en fin de journée en avalant des chips et des cacahuètes, faut-il vraiment en rajouter ?|couper{180}