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Aération

Pas d'illustration imaginez une grille d'aération Petite réflexion pour une meilleure ergonomie du lecteur un meilleur profit mutuel Aérer les paragraphes, laisser de l'air, de l'espace. Lorsque je vois un gros pavé j'ai peur je le relis plusieurs fois pour être sur de bien tout digérer. Et puis je coupe, je sépare, c'est comme avaler un éléphant petit bout par petit bout|couper{180}

Aération

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Se rassasier

L'obligation se heurte presque toujours au dégout lorsque je pénètre dans un supermarché. Cet empressement à s'emparer de toutes ces denrées accessibles dans les rayons me navre et m'enivre. Parfois je peux remplir tout un caddy de produits qui, si je me mettais à réfléchir vraiment, remettraient totalement en question mes illusions mes croyances en matière de peur et de besoin. Il y a quelque chose de profondément désespérant dans la sensation d'avoir toutes ces choses que l'on pousse devant soi jusqu'à la caisse. A ce moment là je me sens comme un animal. Un écureuil apeuré dont les petits yeux noirs examinent le paysage. Le danger peut jaillir de partout. Notamment au moment de placer la carte bancaire dans son réceptacle. Toujours la trouille que le paiement soit refusé. Mais si ça fonctionne il n'y a même plus d'explosion de joie. Je pousse le caddy plein jusqu'à mon véhicule et rempli le coffre machinalement en songeant déjà à autre chose, principalement à tout ce que je ne possède pas, à tout ce manque encore qu'aucun supermarché ne pourra jamais combler aussi aisément que celui dont je m'enfuis, la queue entre les jambes. Je ne me rassasie jamais de cet ersatz d'opulence. Ce qui me rend louche toute idée d'opulence. Le poison est dans mes veines voilà.|couper{180}

Se rassasier

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Vérité

Il y a quelque chose de profondément emmerdant, risible, émouvant chez l'être humain. Chacun se démène pour trouver péniblement sa propre vérité. Et, une fois qu'il la trouve, il ne sait tellement pas quoi en faire qu'il la brandit devant les autres comme s'il avait inventé un nouveau feu. Je crois que nous en sommes arrivés là En raison d'une défaillance des institutions, des traditions. Lorsqu'il existait une vérité commune on ne se posait pas tant de questions. sans doute est-ce pour cela que les dictatures reviennent régulièrement Parce que c'est difficile de vivre avec sa propre vérité sans faire chier le monde. Et aussi parce que ceux qui peuvent se donner les moyens de l'imposer aux autres par la force répondent à un besoin profond, qu'on ne veut pas voir en soi un besoin de tranquillité, de paresse, un fantasme de paix.|couper{180}

Vérité

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accès simple.

Ce type qui décrit son expérience de la médiation me gonfle prodigieusement le boudin probablement parce qu'il me renvoie à ma propre stupidité à mon propre orgueil. Sauf que je ne propose à personne de me suivre sur un quelconque réseau social, je ne demande pas de rétribution pour les conneries que je débite. Suis je meilleur pour autant ou encore plus orgueilleux ? ça me fait beaucoup rire d'un seul coup d'y penser. Et puis le rire s'apaise et le sourire vient. Je suis un vieil homme je ne vais pas me changer je me dis pour me rassurer ou me consoler. Et pourquoi donc ne puis je pas changer ? Parfois les choses sont simples il suffit juste d'essayer et de voir si ça marche. Ce qui pose toujours des difficultés n'est que l'importance, l'enjeu que l'on accorde à tout cela en se disant quel gain ? quelle perte ? Est ce que l'on se pose autant de problèmes lorsqu'on joue à un jeu sans importance, un jeu de société ? Bien sur, ce sont exactement les mêmes règles sauf que tout le monde autour de la table est d'accord pour dire que c'est un jeu. Que l'on peut gagner ou perdre une partie et recommencer. Qu'est ce qui empêche alors de vivre la vie comme un jeu ? qu'est ce qui entrave l'accès au simple ? parfois je me dis que la véritable humilité ne peut être exempte d'orgueil, elle serait inhumaine sinon. rire en premier de cet orgueil que l'on découvre en sourire lorsqu'on comprend qu'il n'est qu'un reflet.|couper{180}

accès simple.

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Mad men

Je paie un abonnement à Netflix car malgré toute ma bonne volonté je ne parviens plus à être bon public face à la désespérance des programmes télévisés publics. Même si hier encore j'essayais de me convaincre de tout un tas de choses totalement inutiles. Comme par exemple le fameux 3ème degré que j'évoque souvent à mon épouse et qui la met en rogne parce qu'elle considère, certainement à raison, que c'est une façon peu reluisante de botter en touche. Le fameux c'était une blague au bout d'un moment lasse même le public le plus chevronné. Du coup je suis tombé l'année dernière, en pleine crise de Covid (déjà) sur la série "Mad Men" que je n'ai pas pu lâcher avant d'avoir vu toutes les saisons et tous les épisodes. Non sans éprouver un genre d'épouvante que je n'avais plus éprouvée depuis les débuts de mon adolescence. Ce genre d'épouvante dans lequel on trouve un plaisir étrange et où on se rend compte à quel point la peur et le désir sont étroitement liés. Je crois que j'ai commencé ce genre de pratique avec la bande dessinée "Vampirella" dont j'ai traqué tous les exemplaires chez le bouquiniste du village où j'habitais à cette époque, puis je suis passé ensuite comme un drogué à des produits plus dangereux évidemment, et à une sorte d'accoutumance dont je me suis désintoxiqué non sans mal sur le tard. Mais la rechute fait partie du processus et je ne nie pas celle-ci lorsqu'elle me tombe dessus. C'est que cette série d'émotions de sensations font appel à des énergies basses, facilement accessibles, tellement facilement d'ailleurs qu'on s'y rue comme un cochon sur les épluchures de légumes en patinant dans sa bauge. Donc la série Mad Men est tout à fait ce genre de chose dans laquelle on plonge, on se vautre, un véritable bain de boue qui, j'imagine, comme tout bain de boue qui se respecte ne sert qu'à se garantir des piqures d'insectes . Ce genre d'insecte qui nous suce le sang régulièrement les soirs d'été en nous rappelant que tout n'est pas si rose qu'on l'imagine dans la vie. Qu'il ne peut y avoir de bonheur parfait sans éprouver parallèlement un peu de douleur. Cette série remet sur le tapis cette question qui me préoccupe presque autant que le sexe jadis me préoccupait. Faut il ou non prendre les gens en général pour des cons ? Car on sent qu'une fois le choix effectué notre vie s'en trouvera définitivement changée. Que probablement aussi nous bénéficierons d'un formidable gain de temps aussitôt qu'une décision sera à prendre dans n'importe quel domaine. Et cela d'une façon simple, évidente en accompagnant cette première question d'une autre : Que veulent vraiment les gens ? C'est un processus implacable alors qu'il faudra suivre à la lettre. Les gens veulent ceci ou cela, beaucoup de personnes vont leur proposer ceci ou cela, comment pourrais-je moi me démarquer du lot en proposant un ceci cela qui réduira en poudre tous les autres ? C'est à peu près aussi simple qu'avec les femmes. D'ailleurs la pub est certainement crée au début pour les ménagères qui n'ont rien d'autre à faire que de regarder la télé. La persuasion dont elles s'imbibent le jour se répand ensuite par un échange de fluides et d'humeurs d'un corps à l'autre au creux du lit des rêves , et le mari se frappe le front dès le matin en disant Euréka. Prendre les gens pour des cons c'est ce que je dis moi évidemment. Ce n'est que ma propre interprétation grossière si l'on veut de la chose. Voire vulgaire si vous voulez. Mais les mad men proposent évidemment une autre appellation. Ils savent que nous avons toujours besoin de quelque chose et que nous sommes prêts à payer le prix fort pour l'obtenir. Et ce quelque soit ce nous pensions être. Même un ermite vivant dans une foret loin du monde est capable de payer le prix fort pour rejoindre un modèle de tranquillité que quelqu'un un jour ou l'autre lui aura vendu à son insu. Ce qui remet en question parfois profondément, douloureusement toutes les idées extrêmement naïves et prétentieuses à la fin concernant la générosité, le don, la gratuité. De toutes façons avec un peu de jugeotte et quelques heures de recherches sur Google il faut remonter à ce mot lui-même, le don, pour comprendre qu'il n'a jamais été gratuit, il s'agit toujours d'un échange, d'une prière. Et quoi que nous voulions penser qui puisse nous arranger ou pas, nous en attendons toujours une quelconque rétribution.|couper{180}

Mad men

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Les idées claires

Une nuit de sommeil enfin. Le genre de nuit capable de produire ces rêves du matin où l'on sent que l'on met le doigt, enfin, sur quelque chose d'important, sur quelque chose qui nous échappait. On se réveille avec cette satisfaction étrange car, même si on a pu entrevoir cette chose qui nous échappe, si on a l'impression bizarre de l'avoir identifiée, et ce d'une manière extrêmement précise au moment même du rêve, aussitôt que nous nous éveillons elle s'enfuit. Ce qui au bout du compte laisse une impression mi figue-mi raisin. Ce qui au bout du compte laisse penser, oblige à penser, que la seule chose dont on peut être à peu près sur, au bout du compte, c'est que nous courrons encore et toujours après cette chose jusqu'au plus profond du rêve avec l'espoir de savoir ce que c'est. La seule chose qui mobilise notre attention, c'est cette compréhension soudaine que l'on entretient encore cet espoir et ce quoiqu'on dise durant la journée, quoiqu'on pense durant celle-ci. L'idée claire que l'on conserve de tout cela c'est qu'on n'est pas aussi désespéré qu'on l'imagine. Que cet espoir fait partie des besoins "physiologiques" de base, comme manger dormir boire et rêver. Hier j'avais dentiste. Je déteste aller cher le dentiste. Se retrouver à la merci, la gueule ouverte, de ces deux femmes bardées d'instruments de torture, rien qu'à y repenser me soulève le cœur. Une qui gratte, fouille, râpe, lime et perce tandis que l'autre dirige le petit tuyau d'aspiration de la bave. — Tournez vous plus vers moi, ouvrez grand la bouche, voilà c'est bien. Pas d'anesthésie. Le souffle du froid qui cherche la douleur en détartrant l'émail. C'est là qu'on ne peut plus trop se mentir. Lorsque les jointures des doigts deviennent blanches à force de placer toute sa concentration sur le serrage des pognes pour pallier la peur, pour ne pas montrer à quel point putain on est douillet. Et cette sensation de ridicule lorsqu'on découvre que tout ça n'est encore du qu'à l'imagination, à la peur d'avoir peur, à la peur d'avoir mal, essentiellement, cette peur capable de créer une estafette de la vraie douleur. A classer dans la petite anthologie des échecs cuisants que rencontre le héros. Pour essayer de prendre du recul je pense à ces périodes de guerre où l'on torture les gens en leur arrachant les dents pour qu'ils balancent des noms. La vache, je n'ai pas grand chose à voir avec ces résistants. Possible que je livrerais père et mère pour que ça s'arrête. Mais je vis dans une époque de merde, je vis la fin du monde, je vis dans un monde où l'espoir s'amenuise de jour en jour, d'heure en heure. Je vis dans un monde où le seul héroïsme qui nous est autorisé est cet espoir de conserver un peu d'espoir. Et là je vois ce que j'écris. "nous est autorisé". Et toute l'étendue de ma paranoïa est surement contenue dans ces quelques mots. Ce qui en flanque encore un bon coup sur la nuque du prétendu révolté, de l'artiste, de l'écrivain, de cet orgueilleux, probablement plus trouille-cul que n'importe quoi d'autre. Ce pauvre type que je ne peux plus me cacher désormais d'être. Il faut que ce soit autorisé, comprenez. Parce que si cet espoir justement ne nous était pas laissé comme on laisse du mou à la chaine d'un chien, sans doute ce chien crèverait-il, et surtout serait parfaitement inutile à son maitre. Un chien en laisse sert à quelque chose forcément. Et peut-être que cette idée claire, lumineuse que je traquais au fil des rêves n'était rien d'autre qu'une sorte d'éblouissement, d'aveuglement pour ne pas voir ce chien, ces chiens en laisse et dont je fais partie intégrante. Je veux dire que même la contestation, la protestation, tout cela fait partie intégrante du processus sociétal. On ne peut jamais être totalement à la marge quoiqu'on pense ou dise. Même cinglé, enfermé au fond d'une cellule et ceint d'une camisole de force, on sert encore à quelque chose.|couper{180}

Les idées claires

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Juste un brin de vent

Sandro Botticelli Carte des enfers Il ne me faut pas beaucoup pour partir dans une histoire, juste un brin de vent. Je crois que je m'y accroche d'autant plus facilement, ou désespérément que je connais comme ma poche ces longues périodes sans vent du tout. Ces périodes arides dans lesquelles la mer est étale comme un miroir à peine déformé par le passage des mouettes, des goélands. Juste un brin de vent, un mot, une phrase qui revient et qui m'emporte soudain vers un territoire que je pensais connaitre et qui se révèle soudain presque tout entier inconnu, et qui fait de moi cet inconnu. Ce qui est difficile avec l'enfer c'est d'en franchir le premier cercle, celui dans lequel on réside depuis toujours. Ensuite les choses s'ordonnent, s'organisent, la confusion s'évanouit. Une fois que l'on est sur qu'on y est ça va beaucoup mieux. Sans oublier l'intuition héritée des mouches qui se cognent la tête contre les vitres. Rien n'est inutile. Chaque exploration si menue soit-t 'elle finit par profiter peu ou prou au plus grand nombre. Encore faut-t'il que le plus grand nombre s'y intéresse, qu'il soit conscient. Car l'ordinaire est l'inconscience. Un brin de vent, de parfum, une odeur ancienne qui remonte de je ne sais où, qui se faufile par mille chemins pour atteindre le souvenir et le rendre présent comme rarement le présent fut présent. C'est à dire offrande, consolation, rétribution. Cette rétribution que nous ne cessons jamais de chercher et qui ne vient vraiment que lorsqu'on décide de la trouver. Un brin de vent et je me rétribue. Je me rétribue de toute l'ignorance que j'ai osé traverser, je me rétribue de tous les amours faux que j'ai du abandonner pour fuir je ne sais quelle sécurité. Un brin de vent pour emporter la galère plus au large, vers l'épicentre des enfers. Il y a cette histoire de pesée des âmes où l'image d'Anubis se confond avec celle de notre diable occidental. Une plume et un cœur et il faut que le cœur et la plume s'équilibrent pour passer les fourches caudines que peuvent encore créer les regrets les remords les terreurs. — Est-ce par amour ? demande Anubis ou le diable, cherche bien la raison première de tous tes méfaits réels ou imaginaires. A cet instant s'ouvre une autre réalité, c'est probablement le franchissement d'un nouveau cercle de l'enfer. A cet instant rien n'est gagné. Rien n'est sauvé. D'ailleurs dans ce passage l'idée de gain, de perte, et de salvation seront abandonnées comme des bagages inutiles. L'errance dans le second cercle, on ne sait pas combien de temps elle dure. Sans doute est-ce variable suivant le cœur de chacun. Il me semble que l'écriture telle que je la considère représente ce passage de cercle en cercle, ces prises de consciences subites et fulgurantes, ces envols à la poursuite d'un brin de vent. Exactement comme autrefois enfant je cherchais à m'envoler dans mes rêves, que j'essayais tout ce qui humainement pouvait être possible pour y parvenir, en vain. comme se jeter d'un escalier, d'une fenêtre, d'un arbre d'une tour, d'un immeuble rien de tout cela ne fonctionnait jamais. Il fallait juste se souvenir qu'un léger coup de talon pouvait faire décoller le rêveur. voler pour voir les cercles de haut sans doute, pour mesurer l'étendu du labyrinthe en un clin d'œil, puis se réveiller sans le moindre souvenir de ces explorations nocturnes et oniriques. Et enfin trouver Ariane, sans doute propulsée par Anubis lui-même. Comme récompense, comme rétribution sur laquelle on s'appuie encore pour espérer avant que l'on comprenne que tout cet espoir est vain. Au centre de l'enfer que peut-il bien y avoir une fois tous les cercles franchis il est bien possible, ce serait d'une justesse parfaite qu'il n'y ait rien, sauf peut-être un brin de vent, un léger courant d'air et puis plus rien. Je pourrais dessiner une porte sur mon tableau et la refermer doucement derrière moi, disparaitre de la toile du tableau, ce serait vraiment stupéfiant, dernier petit coup d'éclat, sortie magistrale du rigolo.|couper{180}

Juste un brin de vent

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L’horreur

— Quelle horreur ! elle dit en voyant un cafard se carapater sur le papier peint. Et j'ai vu alors son vrai visage si je peux dire. Tout fut déformé en une nano seconde, le maquillage, le rouge à lèvres, les faux-cils et les vrais, le blush, tout ça ne fut plus qu'une bouillie de visage comme dans un film de science fiction où, tout à coup, l'extraterrestre n'a plus assez de jus pour maintenir une apparence convenable. J'ai rigolé, bêtement j'ai rigolé et elle a du me considérer totalement timbré à ce moment précisément. C'est dommage car elle s'était mise vraiment sur son 31 pour venir me voir. Plus que sexy, désirable et émouvante. Et ce parfum qui envahit encore la pièce, ce parfum que j'ai aussitôt détesté maintenant que j'y repense car il contredisait déjà tout le cinéma incessant que je m'étais fait sur elle. Ma mise en train personnelle si l'on veut. Des fleurs, un bouquet de glaïeuls, imposant, et des gâteaux qui devaient venir d'une pâtisserie prestigieuse, achevèrent de me conforter dans mon horreur personnelle, sans que je ne me départisse cependant du sourire. Alors que quelques instants plus tôt j'imaginais ses vêtements au sol, éparpillés dans la chambre et le contact de ma main sale sur sa peau claire , toute cette configuration nouvelle du réel abattit tout sur son passage. Son entrée victorieuse, le petit bruit des pattes du cafard sur le papier peint, les glaïeuls, le parfum et cette bouillie de visage et surtout le Quelle horreur ! C'est vrai que j'étais pauvre, au trente sixième dessous à l'époque, que j'étais jeune et con. Mais tout de même ce n'était quand même pas une raison. Elle avait réveillé une honte ancienne que je possédais sans même le savoir, son entrée déclencha la bombe à retardement de ma colère. Celle héritée de génération en génération et que les hommes ne cessent de se transmettre vis à vis des femmes. Et moi qui me croyais costaud. Plus costaud que ces hommes justement elle me mit le nez dans le caca tout de go. Soudain son horreur devint mienne. Non pas à cause d'un insecte qui courrait sur le papier peint, mais parce qu'à ce moment là je devins comme par magie cet insecte lui-même. Face à elle, j'avais beau lutter pour essayer de l'amoindrir, de l'avilir de toutes mes forces, en faire une pute ou une salope dans mon imaginaire, je me rendais parfaitement compte que je me gourrais. Mais pour sauver ma peau il fallait que je persiste dans l'erreur, rejoindre toute la cohorte des démons car le combat, mon combat se situait probablement plus dans cet enfer que dans le paradis si aisément accessible qu'elle me présentait, que j'imaginais qu'elle voulait me présenter surtout. Car en fait nous aurions pu épuiser le désir à cet instant précisément au centre même de nos horreurs réelles ou imaginaires. Juste un bon coup et ciao à la revoyure ou pas. Mais moi j'étais de la race des radins sans même le savoir. Je confondais coup de queue et placement en bourse, je n'étais au final pas mieux ni meilleur que tout ce que j'avais tellement détesté dans ma vie. Cette prise de conscience c'était cela l'horreur véritable et en y repensant je pourrais avaler tous les cafards grillés de la Goutte d'Or que ça ne me refilerait pas certainement pas tant la nausée.|couper{180}

L'horreur

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Faire l’intéressant

— Arrête donc de vouloir faire ton intéressant ! Dit grand-mère. Elle coud la tête penchée sur son ouvrage et mon babillage incessant l'énerve. Ma mère est en face d'elle, assise elle aussi. Elle a allumée une Benson & Hedges et sirote son café en déposant sur le rebord de la tasse des traces de rouge à lèvre. Un peu plus loin dans l'autre pièce Vania est assis à la table de la salle à manger en train de préparer son tiercé. Il me fait un signe de la main comme pour me dire viens, soyons entre hommes, laissons les femmes ensemble. Je m'avance vers lui et il replie le journal en me demandant : —Ti govorit po russki ? Tu parles russe ? Ce à quoi je réponds invariablement ia nietchevo ni panimaiou, je ne comprends rien Alors il attrape l'assimil, me fait signe de m'asseoir à coté de lui et nous commençons une leçon. ia lioubliou tchai ia nié lioubliou cacao. j'aime le thé, je n'aime pas le chocolat. J'adore parler russe. On dirait que cela me permet de rejoindre quelque chose ou quelqu'un. Personne vraiment dans cet appartement de La Varenne non. Quelque chose de plus lointain. Je vois des steppes, de la taïga, des chevaux qui galopent avec des cavaliers aux yeux légèrement bridés comme les miens. La leçon de russe ne dure jamais bien longtemps. Vania ne tient pas en place dans le petit appartement. — Je sors il dit, je vais faire tiercé. Vania mange certains mots tout comme grand-mère. Par exemple elle ne dit pas "je vous emmerde" elle dit "je vous merde" et ça me fait rire. Dehors il fait beau, je partirais bien avec Vania. Avec un peu de chance il m'emmènerait avec lui au bord de la Marne, On prendrait les cannes à pèche et on irait pécher tout près du grand saule, près du ponton et des barques. Mais Vania ne me propose pas. Alors je lui demande. — Tu vas pécher Vania ? on y va ensemble ? — Non juste tiercé aujourd'hui et rendez-vous, tu peux pas venir avec moi. — Il va encore retrouver sa blonde, dit alors la grand-mère avec sa voix grave et éraillée de fumeuse. Elle, ce sont des disques bleues qu'elle allume les unes après les autres et qu'elle laisse se consumer dans le cendrier lorsqu'elle coud. Il va retrouver sa blonde elle s'adresse à ma mère sans doute, à je ne sais qui, mais surement pas à moi. Mais elle le dit comme si je n'existais pas, comme si de toutes façons ça me passait au-dessus. d'ailleurs grand-mère dit souvent à maman : — Pourquoi tu énerves, laisse, il est trop petit, il ne peut pas comprendre, il ne sait rien. Vania ne dit rien, il prend sa casquette accrochée au porte manteau et referme la porte d'entrée derrière lui. J'écarte le rideau pour le voir partir vers je ne sais où. Personne ne me dit jamais rien. Et je me demande qui est cette blonde. Le sexe est le non-dit magistral qui fabrique tout l'ennui de mon enfance je crois. L'ennui que je ressens en présence des adultes perpétuellement. On dirait qu'ils vivent tous avec cette chose qu'ils tentent plus ou moins facilement de cacher aux enfants. Cette obsession du sexe de tous les instants. Le sujet principal de toutes leurs préoccupations. Même s'ils le déportent sur un tas d'autres choses, comme la nourriture, la boisson, l'argent, je ne suis absolument pas dupe. A partir de 7 ans on n'est plus dupe de grand -chose. Tout est là comme un gros nœud, que l'on met des années ensuite à dénouer juste pour s'effrayer, découvrir à quel point tout cela n'est qu'une longue et fastidieuse vérification. Et moi je fais le clown, je dis tout ce qui me vient en tête toujours, je fais l'intéressant, et je ne sais toujours pas si c'est parce que je veux vraiment les intéresser, ou les distraire , et me distraire par ricochet de toutes ces pensées bizarres, obsédantes qui occupent 90% de notre vie à tous.|couper{180}

Faire l'intéressant

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Il est présent cet absent

https://youtu.be/ruZ_lDXMrHY On cherche. La truffe au ras des pâquerettes, panache de la queue qui fouette l’air vif. Où donc se cache t’il ? Tous les signes sont présents, il pourrait surgir d’un instant à l’autre… il arrive ça y est presque ce presque qui permet de mentir Et bien sûr la peur bien sûr on a peur de le rater. Alors gaffe vigilance maximum, les cliquets écarquillés Les oreilles récurées Les mains manucurées ou au contraire un bandeau sur les yeux plissés le brouillard. Quand donc et où ? Et puis les avis, souvent contraires qu’on trait aux quatre pis des vents Je pose 1 je retiens 2 On cherche on cherche et ce n’est jamais ça C’est souvent pas assez des fois beaucoup trop. On se désespère on s’enthousiasme Des hauts et des bas et pas mal aussi de calme plat. Il est où cet absent il est où existe t’il vraiment ? Tant qu’on cherche on ne le trouve pas Tant qu’on parle on ne l’entend pas.|couper{180}

Il est présent cet absent

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La vie est un rêve.

— La vie est un rêve me dit Georges. Nous sommes au café et il y a un néon qui clignote plus que les autres dans la petite salle où nous déjeunons. Les autres sont sortis pour aller fumer des cigarettes ou pour téléphoner. Nous sommes seuls lui et moi, il vient de terminer sa gamelle de ragout préparé par son épouse. Et tout à coup il me balance ce truc comme un cheveu dans la soupe. — Oui si tu veux Georges mais il arrive que ce soit un cauchemar comme maintenant, je réplique. Il me regarde avec un air de chien battu. —Pourquoi tu dis ça, on n'est pas bien ici, au chaud, on a du boulot et dehors il fait beau malgré le froid. Et bien sur je donne raison à Georges immédiatement. Excuse Georges, je me suis emballé, tu as raison la vie est un rêve magnifique vu sous cet angle là. L'angle des pauvres cons, des bouseux, des peine à jouir, le point de vue des trous du cul, des foireux, des lâches, des impuissants. Tout cela intérieurement bien sur. Puis je vais laver ma tasse dans l'évier et je dis je vais aller fumer une clope. La vie est un rêve... le moindre trou du cul n'a plus que ça au bec depuis qu'ils ont parcouru un livre sur le bouddhisme zen ou vu la vie est belle. De l'autosuggestion à grand coups de marteau piqueur. La méthode Coué par la trépanation en dix leçons. Non la vie n'est pas belle connard, la vie n'est ni belle ni laide, c'est la vie point barre. On dirait que le monde est devenu encore plus cinglé que je n'aurais jamais pu l' imaginer... Désormais il a quelque chose de foncièrement dégoutant qui suinte de partout, aussitôt qu'on ouvre un magazine, la radio, la télé, voir même un bouquin. C'est cette espèce de consensus que l'on s'efforce de nous planter dans le crâne. La vie est belle, soyons positifs, et surtout attirons vers nous l'abondance en ayant les bonnes pensées. Sans oublier le dernier joujou à la mode, mieux que le canard en plastoque qui vibre dans la baignoire : la loi de l'attraction. La vie est un rêve Georges, surement pour toi gros flemmard alors que je me tape ton boulot pendant que tu glandes. La vie est un rêve prend une pelle et va faire du ciment dehors par tous les temps, va gâcher du plâtre et ratisser des murs toute une journée à n'en plus finir que t'en titubes dans les transports en commun en ayant la trouille de t'endormir, de rater ta station. Si même un type comme Georges en arrive à dire des conneries pareilles c'est que vraiment ça va vraiment mal je me dis. Parce que d'ordinaire ce genre de phrases je l'avais entendu plutôt dans les quartiers chics, chez les bobos, ce genre de personnes toujours impeccables qui ont l'art et la manière de tout bien faire au meilleur moment. Etudes, travail, permis, voiture, mariage, gamins, maison, résidence secondaire et tout le tralala qui va avec. Venant de là c'est assez compréhensible que la vie soit un rêve. Tant qu'il ne voient pas l'ennui qui les obligent à voir les choses ainsi. Mais que ça arrive aussi bas. Chez Georges. Merde. C'est dire si la confusion règne désormais sur le monde tout entier. Cela fait 6 mois que nous bossons ensemble. 6 mois le temps que prend un fœtus pour devenir achevé. Pourquoi alors 3 mois de plus ensuite ? on se le demande bien. Moi par exemple j'ai décidé de sortir plus tôt ça me gonflait surement toute cette attente. Un mois plus tôt. On m'a flanqué en couveuse. Isolé du monde paf. J'ai pas du entendre tout le message qui devait normalement m'être transmis durant les 3 mois après ma formation animale. Les voix du Seigneur ne sont elles pas de toutes façons totalement impénétrables. Le grand retournement dans l'utérus j'ai du le louper comme j'ai à peu près loupé tout l'extraordinaire du rêve en me cantonnant au cauchemar. Un bon tiens vaut mieux que deux tu l'auras. Sans compter que le cauchemar nous place dans le dur immédiatement. On ne peut guère s'illusionner. Et surtout on ne peut plus croire à toutes ces fariboles contemporaines sur le bonheur, la joie de vivre, l'amour et la fameuse loi de l'attraction. On sait, et c'est indélébile, au contact du cauchemar, à son contact permanent, vital, que tout ça n'est que de la masturbation provenant de l'ennui, de ne pas savoir s'ils sont males ou femelles, j'en passe et des bien pires. Ce jour là je n'en pouvais plus de Georges, de ses phases à la con, de ce local et de l'usine en général. Je suis aller trouver la petite dame de la boite d'intérim et j'ai dit bon s'il vous plait, je ne vous supplie pas mais tout de même, faut me trouver autre chose s'il vous plait vraiment madame , c'est trop loin je m'endors trop souvent dans le RER en rentrant chez moi. Et le lendemain j'ai trouvé Gaston qui n'était pas meilleur ou pire que Georges, mais ça me changeait, c'était au poil.|couper{180}

rêves
La vie est un rêve.

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Rechute

Longtemps je me suis couillonné tout seul et de bonne heure. Par exemple en ouvrant ce blog à mon propre nom. En me disant tu vas créer un site où tu vas parler de la peinture de façon intelligible et correcte, que tout le monde pourra lire sans avoir de vertige. Sauf que, dans l'art de s'égarer, la rechute vers le bon sens est toujours à prévoir. J'avoue que je ne l'avais pas prévue ce coup là. Et qu'il m'arrive de temps en temps d'avoir le rouge au front, d'éprouver un genre de honte fabuleuse lorsqu'il m'arrive de relire certains textes. A ce moment là je me dis putain tu aurais au moins pu prendre un pseudonyme. Que va penser un tel une telle qui dans la vraie vie me connait. J'avoue que cette pensée m'a souvent taraudé. Mais en même temps cette honte, cette gène, aura été une magnifique alliée pour progresser vers moi-même vraiment. Car elle met en relief, cette honte, la binarité fatigante entre personnage publique et personnage privé si je puis dire. Entre mensonge et vérité. Lorsque j'écris je me fiche totalement de savoir si je mens ou si je dis la vérité, l'écriture aplanit ce genre de dilemme qui n'appartient qu'à la vie de tous les jours. Lorsque j'écris, je est un autre. Parfois il m'arrive encore de l'oublier, c'est ce que j'appelle "mes rechutes". Ce sont des bribes de tous ces personnages que j'ai empruntés à un moment ou à un autre de mon existence et que j'ai transportées de mon imagination vers la vie de tous les jours. Cela vient surtout de ma formation d'autodidacte. Personne par exemple ne m'a jamais clairement expliqué qu'un roman, même s'il empruntait beaucoup à la réalité, n'était jamais autre chose qu'une fiction. Je veux dire qu' à mes débuts, j'étais une bugne formidable, un couillon cosmique. Je vivais carrément tous les personnages qui me venaient à l'esprit. D'où une suite interminable de malentendus avec mes proches, puis avec le monde en général. Je ne me souviens plus très bien du jour où j'ai enfin compris le hiatus. Probablement à la mort de mon père, puisqu'aussitôt que je pense à la réalité c'est son image en premier qui surgit. Je me revois encore dans la salle d'attente du service où il a été hospitalisé à Créteil. La femme de ménage avait appelé les pompiers en le trouvant étendu au sol dans sa chambre. Puis elle m'avait téléphoné pour que je monte au plus vite depuis ma cambrousse. Ce qui avait bousculé tout un tas de choses en quelques instants. D'abord mon boulot de l'époque que j'ai du lâcher car le petit jeune homme qui était mon patron s'impatientait de ce trop de temps que je prenais pour me rendre chez mon paternel , puis ma bagnole qui au cours d'un voyage sur l'autoroute m'a lâché et dont le prix du remorquage mis des mois a être remboursé, à tempérament, sans compter les frais de réparation. Mon vieux avait été opéré d'un cancer du pancréas. Ce qui ne lui laissait pas énormément d'espoir, mais le peu tout de même, suffisant, pour que nous nous y accrochions désespérément. Puis le médecin avait évoqué une chimio et là patatrac mon père a renoncé. Il n'a pas pris ses médoc, il est resté au lit à caresser son chien et à s'abrutir de télé. Il n'a même plus ouvert le moindre roman policier ce qui fut le signe de la fin pour moi Et pourtant dans cette salle d'attente je me souviens très bien d'avoir encore eu la force d'imaginer, d'interpréter, d'écrire dans ma tête un texte en observant les personnes qui m'entouraient. C'était des étrangers dont la langue m'était inconnue. Je traduisais leurs propos en me moquant un peu de la théâtralité de leur ton, de leurs gestes, ils arrivaient par petites grappes avec énormément d'éclats de voix, d'effusion. Sans doute qu'un de leurs proches était là, lui aussi, de l'autre coté de la porte close en train de passer l'arme à gauche. Je me souviens que dans ce moment, l'un des plus graves de ma vie, sans doute, j'ai encore trouvé le moyen d'inventer un récit, une fiction. Ce fut le lendemain que le médecin m'appela de bonne heure. Votre père n'en a plus pour bien longtemps voulez vous venir auprès de lui ? Et là j'ai dit non. Je me suis entendu dire ce non, c'était affreux. Je ne voulais pas affronter cette réalité là. Et j'ai laissé mon propre père crever tout seul comme un chien en me disant de toutes façons il est dans le coma à quoi cela servirait-il que je sois là près de lui. Et aussi une petite voix de gamin blessé à mort me disait —le monstre crève qu'il aille au diable alors que l'adulte en moi disait non c'est pas un monstre, tout au plus un homme ignorant, un type lambda qui a fait comme il a pu et qui ne semblait pas pouvoir grand chose coté affectif comme tu le souhaitais toi le petit gars. Bref pendant que je dialoguais ainsi avec moi-même mon père est mort tout seul. J'ai raté un sacré moment. C'est à partir de ce ratage que j'ai commencé à soupçonner que ça ne tournait pas très rond chez moi. Que je vivais plus dans l'imaginaire que dans une quelconque réalité commune. Du coup la suite m'ouvrit les yeux. D'abord la morgue où j'eus l'impression de voir un vieux gamin vidé de toute la terreur et de la haine qu'il m'inspirait autrefois en tant qu'homme. Puis un ou deux copains qui étaient là allez savoir comment et pourquoi. Enfin l'enterrement là bas dans l'Allier. Le convoi, les sandwichs que me tendait mon épouse tandis que je tentais de ne pas perdre de vue le corbillard sur l'autoroute. Je ne savais pas que la mort nous obligeait à nous goinfrer autant ceci dit en passant. Enfin l'enterrement en lui même, le croquemort qui disait un truc bateau compris dans la prestation, car je n'avais rien préparé à lui faire lire, un tout petit comité, mon frère qui jette une fleur et qui se retourne vers moi en disant —merde elle est tombée à coté du cercueil. Comment voulez vous que je ne parvienne pas à rire encore de tout ce merdier ? je veux dire au moment où j'écris ces choses. Car vraiment dans l'instant présent je n'en menais pas large du tout. C'était au delà de l'affreux, du désespérant, de l'ennui tout court. Mais c'est depuis lors que je vis ma vie avec une austérité quasi monastique. Et si j'avais un conseil à donner aux écrivains en herbe, ce serait exactement cela, de ne se fier qu'aux faits, aux événements tels qu'ils sont dans leur vie de tous les jours, de bien séparer l'imagination de la vraie vie. Et avec ça ton mouchoir par là dessus, bon courage ... Mais bon, les conseilleurs ne sont pas les payeurs, et puis à chacun de faire sa propre expérience. De quoi je me mêle. Donc du coup oui c'est mon vrai nom, celui marqué sur ma carte d'identité dont je me sers pour ce blog mais au bout du compte je me demande s'il ne vaut pas autant qu'un pseudonyme que j'aurais pu inventer un jour. Car personne ne connait jamais personne, la plupart du temps on interprète tellement les faits, les gestes, les dires en pensant que tout cela est la réalité alors que souvent on s'écrit à soi-même un roman. Parfois ce n'est qu'un seul roman et inachevé en plus par la mort de son auteur. La rechute c'est aussi cela. C'est se dire que la vie n'est pas un roman, qu'autour de nous il y a de vrais personnes en chair et en os qu'il ne faudrait pas trop souvent heurter, abimer, ni non plus louer excessivement. Il faut se souvenir de temps à autre aussi que la mort est là toujours qui rode et nous réveille avec sa petite odeur de pourriture aigre douce. Et puis une fois la rechute passée, se remettre au boulot, encore et encore avec un œil plus vif, plus de discernement et l'amour peut parfois aider bien sur, mais il n'est pas nécessaire autant que la méchanceté, la rage, la colère et bien sur une bonne dose de désespoir.|couper{180}

Rechute