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Notule 25

Tout a un sens. Je ne supporte plus beaucoup ceux qui prônent le contraire, les partisans de l'insensé. Juste retour des choses comme on dit. Karma. Moi qui pensais être l'insensé incarné quelle surprise. C'est sans doute à partir de faibles indices, de ceux qui passent comme presque insignifiants, que l'on peut reconstruire les puzzles. Qu'une pièce nous évoque vaguement une ressemblance avec une autre déjà vue, presque semblable et que soudain l'idée nous vienne de tenter de les ajuster ensemble. Soudain l'aimantation s'effectue, la gravité s'installe. Les planètes s'ajustent à leurs justes orbites entamant alors leurs rondes autour de soleil s qui pour le moment me sont encore invisibles. Je devrais éprouver un peu plus de compassion envers ces insensés mais la priorité ne semble pas être celle-ci. Après tout chacun est libre de comprendre comme il veut la vie sa propre raison d'être et le cheminement de sa propre existence. La peinture m'a beaucoup appris. Bien plus que n'importe quel ouvrage de philosophie, de science. Il n'y a que la poésie qui est son égale dans le silence qu'il faut creuser entre les mots comme je crois qu'il faut creuser l'absence de sujet, de thème entre les tableaux. Pour saisir l'inanité des raisons des justifications, des prétextes. Je n'ai jamais peint pour être un peintre. Je veux dire pour obtenir un statut ou devenir une statue. Je peins parce que cela m'aide à traverser tous les sujets sans m'y arrêter. Je peins pour comprendre ce qu'est la création, c'est à dire cette transformation de l'univers à chaque instant. je peins, je ne peux l'écrire comme l'effectuer qu'au présent. Comme je suis différent moi aussi d'instant en instant. C'est cette peur de la métamorphose permanente que quelque chose en moi affronte sans relâche pour parvenir à une confiance en soi-même. Une traversée de l'illusion par l'illusion. Ce qui reste au fond du tamis, une fois toute la boue enlevée ce n'est pas de l'or. On ne peut rien monnayer avec ça. On le possède mais on ne possède rien à travers ça. C'est la difficulté, la faiblesse en quelque sorte qui appartient à la matière et pour laquelle une fois la colère, le désespoir passés, on ne peut qu'éprouver de la tendresse. C'est rejoindre le geste des fleurs qui s'ouvrent plus ou moins glorieusement après l'hiver. Et j'ai un faible pour les moins glorieuses évidemment. Cela rejoint mon admiration pour les dessins d'enfant et aussi mon indifférence pour les œuvres réalisées avec habileté. Tout aujourd'hui me semble résider dans la maladresse et la fragilité. Dans ces deux forces qui soutiennent toutes les illusions du monde.|couper{180}

Notule 25

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22.notule 22

Dans cette période de vaccins et de cachets tomber sur une série comme En thérapie fait du bien. Je regarde de moins en moins la télévision car j'ai la sensation que l'on m'intube de la connerie liquide dans les neurones systématiquement. D'ailleurs en général il suffit que je la regarde 5 minutes pour sombrer dans les bras de Morphée. Bon je sais c'est devenu tout autant politiquement correct de ne pas aimer la télévision que de commander ses livres sur Amazon. Mais je ne prétends pas être ni meilleur ni pire que tout à chacun. Il m'arrive aussi d'avoir envie de gober, de me métamorphoser en poisson rouge. Et puis j'ai biberonné à la boite à conneries depuis l'enfance. D'ailleurs il me semble que le gout était meilleur avant, bien évidemment. Bref, j'avais déjà regardé la saison 1 et voici donc que je découvre sur le replay de la chaine Arte la saison 2. 35 épisodes d'environ 30 minutes, ça parait se digérer facilement. Et bien pas tant que ça. Car comme c'est une série "intelligente" elle peut déclencher des réflexions intempestives ( ce qui n'est pas conseillé à tout le monde je vous le concède). J'aime bien l'acteur principal Frédéric Perrot, alias docteur Phillipe Dayan, ce qui ne gâche rien. J'aime bien ses patients, interprétés par des pointures comme Jacques Weber, Carole Bouquet, Charlotte Gainsbourg, parmi les plus connues. On assiste à la vie de ce psychiatre, à ses séances, les hauts et les bas de la vie et de la thérapie. Rien de spectaculaire vraiment mais dit avec beaucoup de finesse. Quoique parfois un peu didactique à mon gout. Mais je crois que cet aspect didactique est nécessaire justement pour qui ne sait rien de la thérapie, ce qui est mon cas. A l'époque où les neurosciences semblent prendre le pas sur la psychologie, la psychanalyse, où le matérialisme se targue de tout vouloir résoudre par des formules, des équations, la logique et les pilules, je trouve rassurant qu'on puisse encore trouver des personnes qui puissent privilégier la parole, la discussion, la conversation comme outil de guérison. Personnellement si c'était à refaire, je pense que j'entrerais probablement en thérapie vers la quarantaine. Peut-être ainsi aurais-je emprunté un raccourcis plutôt que de me taper encore 22 ans de tâtonnements et de souffrances, de doutes, pour me sentir un peu mieux dans ma peau. Mais j'étais contre à l'époque. J'avais peur qu'en effectuant une thérapie je perde ma créativité. La belle affaire. En plus je pense que c'est faux aujourd'hui. Tout au contraire. Mais à l'époque non, j'étais contre, c'est comme ça. Il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis on le sait. Pourquoi je vous parle de ça déjà ? Ah oui. Le protagoniste principal, Phillipe Dayan se rend chez un autre psychologue ( Charlotte Gainsbourg) dans le cadre d'une supervision de son travail. Il raconte l'enterrement de son père et sa position de départ est qu'il n'a rien ressenti de spécial, il n'a même pas pleuré. Il dit qu'il a coupé les ponts depuis des années avec ce père. Progressivement on comprend grâce au questionnement des deux personnages que les choses ne sont pas si simples qu'elles puissent paraitre. Qu'il y a beaucoup de colère derrière cette prétendue indifférence du fils envers le père. Et c'est encore plus intéressant que chez un quidam moyen puisque le fils en question est thérapeute. On comprend bien que tout le monde passe par une ignorance profonde des véritables relations qui se tissent entre les êtres. On comprend toutes ces histoires que l'on ne cesse de ressasser sans arrêt et qui nous maintiennent dans une fiction de l'autre comme de nous mêmes. Il se trouve que la psychologie, notamment la psychanalyse soit en grande partie "inventée" par des juifs, ce qui ne m'étonne pas, car l'étude du Talmud et de la Tora c'est déjà en soi de la psychologie de très haut niveau. Je veux dire une certaine manière de poser la question en général. Je veux dire en sachant que la question est toujours bien plus importante que n'importe quelle réponse. Bref à un moment donné le terme de Shéol est lâché par Charlotte Gainsbourg. C'est le lieu où vont tous les morts et en hébreu l'étymologie renvoie au mot tombe mais aussi au mot question. C'est un lieu de passage en fait. Il n'est pas définitif, une sorte de purgatoire chrétien sans doute. Bref le père est mort, le fils et le père sont passés à coté l'un de l'autre sans se rencontrer pensent t'ils chacun. Du moins pensé encore celui qui reste plus que celui qui n'est plus. Reste la question. La question de l'autre, à la fois terrible et merveilleuse. Je vous conseille vraiment cette série si vous ne la connaissez pas. du coup j'ai commencé un autre travail probablement influencé par cet épisode particulier où l'on évoque le shéol. Deux tableaux dont j'ai travaillé un peu les fonds. Je laisse ceux commencés avant hier en suspens pour le moment. Il y a parfois des priorités émotionnels comme des priorités pour tout. Réalisés tous les deux à l'acrylique pour le moment... à suivre. Nb. Si un tableau vous plaît dans l’état où je vous le montre durant le processus, dites le moi vite avant que je ne le transforme parfois du tout au tout… je ne garantis pas que je vous le mettrai de côté car en ce moment j’observe une frénésie des métamorphoses… mais ça ne coûte pas grand chose d’essayer ! Je dis ça je dis rien comme il se doit.|couper{180}

22.notule 22

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20.notule 20

Je crois que c’est l’été 2013 que nous nous rendons au musée Pierre André Benoit à Ales.Probablement deuxième quinzaine d’août car les figues sont déjà mûres, il n’y a qu’à tendre le bras pour en cueillir lorsque nous petit déjeunons chez nos amis de Maruejols lez Gardon. Une exposition Francis Picabia et d’autres amis nous ont rejoint, ça y est ça me revient. Des psy que nous ne voyons plus désormais que nous habitons au diable vau vert. Comme l’amitié est drôle parfois, on s’entiche, on ne se quitte plus durant des mois, des années et puis soudain on se quitte justement sans qu’on ne trouve une raison valable vraiment pour cela. Alors on fait appel à la distance et aux adages. Loin des yeux loin du cœur. Je mise plus sur l’ennui ou la répétition pour ma part, sans oublier l’agacement pour être bien franc. Bref on se retrouve là devant les fresques d’Alechinski, puis quelques marches après sur le perron d’une demeure bourgeoise transformée en musée. Picabia m’a gonflé le boudin derechef. Dès « moi je »placardés partout. Je suis ceci je suis cela, et d’une méchanceté parfois difficile à saisir. Mais ce n’est rien à côté de la stupidité de cet ex ami s’il faut dire ainsi qui s’arrêtant devant des dessins dans lesquels se mélangent plusieurs silhouettes et visages, se permet un diagnostique à l’emporte pièce. J’ai du penser si fort quel con qu’il a fait un pas de côté. Je me retrouve seul devant tout cet étalage d’auto proclamation. Pourquoi donc cela m’agace t’il autant ? Mais parce qu’on n’est jamais content de voir son reflet dans les vitres certainement. En 2022, toute hargne retombée depuis envers Picabia et pratiquement le monde dans son entièreté, j’ai parfois la sensation d’un manque, d’une absence, de ce petit quelque chose qui rend plus présent le chant des cigales, la douceur des soirs d’été, et le bruit des glaçons dans le Ricard. Voici en passant la dernière mouture d’un travail commencée hier dont j’ai déjà parlé. C’est sans doute qu’il y a un lien mais je ne vois pas lequel pour l’instant. Techniques mixtes format 40x50cm|couper{180}

20.notule 20

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19.notule 19

Le tableau de Marianne sur l’île de Pâques vient d’être vendu On passe à la suite toujours sur des toiles de récup recouvertes de gesso noir Avec un peu de jaune un peu de blanc et du mauve Et l’outil magic ! Le Posca doré La seconde toile a subit plusieurs incident La couche de gesso noir s’écaille donc super ça va donner plus de grain à moudre De plus l’outil magic est presque vide, super on va s’arranger De plus je ne sais pas du tout où je vais sur ces deux toiles comme d’hab, super même pas peur ! Bon ceux qui ont peur du surnaturel peuvent sortir je préviens 1 ère étape 2eme étape 1ere étape seconde toile2eme étape seconde toile|couper{180}

19.notule 19

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Marathon.

Non mais là, c'est exagéré. Je ne sais pas si vous avez vu Word War Z, mais l'armée de zombis qui cavalent après Tom Cruise, c'est que dalle par rapport à ce que j'ai aux fesses. De plus fait exceptionnel à noter déjà dans ce film, les zombis sont dotés d'une vélocité jamais vue auparavant. Et bien les dracos vont encore plus vite. Je cours je cours je cours, je suis entrainé pour cela, je m'en aperçois en courant, c'est absolument dingue. Ils sont des milliers et moi seul devant, à petites foulées comme une ballade matinale. J'essaie de sauter une haie, et oh miracle, un bond facile, et de plus élégant, je retombe sur mes guiboles et reprends la course comme si de rien n'était. Monté sur coussins d'air. C'est en passant devant la vitrine du super U que j'ai aperçu mon reflet. C'est un peu hard à avaler, mais je ne suis pas celui que j'ai cru être. D'abord j'ai une petite tète et un très long corps type athlète africain, un corps visiblement taillé pour cavaler des heures peut-être même des jours. J'en ai sous les baskets, je le sens. Je peux allonger la foulée. Je l'allonge et creuse la distance avec l'armée de dracos. De temps en temps je me retourne et je les vois perdre de plus en plus de terrain. J'aperçois un fleuve. Je me demande si pour la nage c'est pareil. C'est pareil. Un crawl d'enfer ! je tente la brasse papillon et là stupéfaction j'ai la moitié du corps qui sort de l'eau sous l'effet double hélice des bras. Dingue non ? J'ai presque atteint la rive. Suis ivre de ces nouveaux pouvoirs que je me découvre. Et tout à coup je les aperçois. Une armée de dracos m'attend de l'autre coté. Je suis pris en sandwich. Je jette un coup d'oeil par dessus mon épaule. J'ai peut-être quelques options que je n'ai pas encore découvertes. Des hélices, des ailes, un bidule à faire tournoyer pour défier les lois de la pesanteur et m'élever au dessus de ce cloaque. Rien. Un deus machina m'arrangerait bien. Mais non ça ne se passe pas du tout comme ça. Les dracos savent nager , ils m'encerclent. Me voici pris à nouveau dans leur filet.|couper{180}

Marathon.

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Notule 17

Créer à chaque instant voilà la vie. Mais refaire la même chose tout le temps, les redire se les répéter comme un mantra , s'y accrocher comme une moule à son rocher, pouah ! Etre résolument moderne dit toujours Arthur. ça veut pas dire avoir le dernier modèle de lave-vaisselle. Merde. C'est comprendre la création comme une actualité perpétuelle. "L'homme que j'étais hier je ne le suis plus" disait Henry à l'ouverture du Tropique du Cancer. En fait il n'ose pas encore assez. L'homme que j'étais au début de cette phrase, je ne le suis déjà plus. voilà la modernité. Va bosser à l'usine, dans un bureau, faire le mariole dans une expo après ça. C'est surtout cette modernité là que les patrons du Cac 40 ne supportent pas. Dont ils ont peur plus que tout. Imagine, il y a 5 minutes j'avais 100 milliards sur mon compte. Et là tout de suite tout s'est envolé. Merde. Mais l'attachement à 100 milliards ne riez pas c'est pareil que de s'attacher à n'importe quoi. Comme moi au plaisir de pondre ces notules par exemple. je pourrais perdre ce petit plaisir Et du coup faudrait que je m'en crée un autre aussi sec Moderne quoi !|couper{180}

Notule 17

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16.Notule 16

J'essaie d'imaginer le paradis. C'est assez proche du cauchemar. Tout le monde sourit, tout le monde s'aime, tout le monde au petit soin l'un pour les autres, il ne pleut jamais ni ne neige. Soleil radieux chaque jour. Pire qu'un cauchemar une éternité d'ennui. vue d'ici. ici, c'est un vrai paradis d'une certaine manière. Il y a un ordre convenable, éprouver de la peine ou de la joie, suivant nos propres choix. Dans l'opposition, dans l'alternance. Enfin là on en reprend pour 5 ans sans alternance. Reste à voir ce que les législatives donneront. Du coup je reviens sur l'action de demander, un peu. Ne pas demander le paradis. surtout pas. D'ailleurs je me demande si au bout du compte la véritable sagesse ce n'est pas de ne plus rien demander du tout. se contenter à chaque fois de ce qui est suffit amplement à créer tout ce que l'on peut imaginer et plus encore. une nouvelle peinture commencée hier soir évasion à l'ile de Pâques. Les habitants adoraient un dieu à Tête d'oiseau. Et les oiseaux on sait bien ce que c'est, ce sont les descendants des dinosaures Ils ont des os creux. Des dinos à plumes. Belle, très belle évolution et en plus ils sifflent et chantent Bref, en faisant un saut sur l'ile je me suis dit Reste là un moment, le temps que ça passe. Le temps de digérer tout ça. Et ça ce n'est pas rien je vous prie de le croire. Bref format 40x50 encore ( ce sont toujours de vieilles toiles que j'ai recouvert de gesso car elles ne me plaisaient plus) Voici les deux premières étapes. 12|couper{180}

16.Notule 16

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15.notule 15

Dernière mouture de cette toile qui finalement relève plus de l’icône. Mais comme le hasard n’existe pas il s’agit donc de se demander pourquoi elle s’achève ainsi… Un de ces quatre matins j’aurai la réponse puisque je l’ai demandée. Techniques mixtes sur toile format 40x50cm 2022|couper{180}

15.notule 15

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14.notule 14

Commencé dans la foulée du précédent, comme le 3 suit le 2. Toujours en plein aveuglement. Cet aveuglement qui m’est nécessaire pour voir. Je tâtonne beaucoup avant de prendre une décision. Toute l’histoire de ma vie. Puis je la prends, au bout d’une série plus ou moins longue de petites actions. Il en résulte un soulagement qui peut parfois se transformer aussi sec en stupéfaction, très vite. Prendre le temps de vivre ce soulagement peut-être… ? Un autre format 40x50 technique mixte 12345|couper{180}

14.notule 14

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notule 13

Photo de Nitin Arya sur Pexels.com Quand je pense au mot écriture, je pense au mot crier, au mot torture, naturellement, sans y penser. Parce que l'écriture a débuté ainsi dans la difficulté d'être. Dans le passé. Et que ce passé s'introduit comme un intrus souvent dans mon présent. Parce que je suis attaché à cette mémoire du passé comme un avare à ses deniers. Lorsque je désire me fustiger, je peux très bien valider ça. Et ainsi rester le même envers et contre tout. Quel plaisir étrange de toujours vouloir être le même contre vents et marées. Proche de l'obscène. Ainsi donc tout partirait en carafe, tout se désagrégerait autour de moi, tout ne serait plus que ruines, pertes, désolation, oubli, disparition. Sauf moi ? Superbe imbécile rayonnant d'imbécilité ! Enfant. Mais je peux encore remettre les mains dans la boue juste après la pluie. Je peux reconstruire Ninive, et Babylone et même Paris vous savez juste avec trois cailloux et deux brindilles. vous ne me croyez pas ? C'est cela le problème à dépasser depuis toujours que vous ne me croyez pas cela n'est rien, c' est une chose facile à régler. Mais vous, pour quelle raison ne me croyiez vous pas ? Et tomberais-je dans l'illusion encore de me risquer à vous plaindre ? Si je n'étais pas constitué uniquement de ce même silence que l'on trouve entre les mots, les phrases, les lignes et tous les textes jamais écrits jusqu'à présent.|couper{180}

notule 13

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Notule 12.

Photo de Jovana Nesic sur Pexels.com Je n'avais pas envie d'aller voir sur internet, de m'en remettre ainsi à une quelconque autorité afin de savoir si merci au pluriel prenait un S ou pas. J'avais écrit "mille merci". Pourquoi mille allez donc savoir ... pourquoi pas 1 ou 10 000 ? pourquoi pas une infinité de merci merci merci ... comme une sorte de punition archaïque qui m'eut rendu les doigts gourds ? Tant qu'à faire. J'éprouvais ce besoin impérieux, presque brutal, de dire merci, voilà tout. Mais comme d'habitude il fallait encore que j'en rajoute, que je veuille enfoncer je ne sais quel clou ou encore que je noie un poisson. Je peux tout à fait être comme ça. Et ce n'est qu'une infime partie de toute l'étendue des dégâts. j'ai donc écrit mille merci et me suis retrouvé comme un con à la fin du dernier mot. Heureusement, elle me répondit que l'on pouvait faire selon les besoins de la cause. Mettre un s ou pas n'avait guère d'importance. Mille fois merci chère amie !|couper{180}

Notule 12.

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11.Notule 11

S'il était simple d'aimer, le monde serait sans doute très différent. Encore que ce ne soit pas simple de croire en l'amour désormais que tout est devenu si binaire. Du genre : — tu m'aimes oui ou merde ? Même si ce n'est pas dit comme ça exactement, ça y ressemble souvent. Comme si tout l'espace se tenait désormais entre 0 et 1 annulant la suite innombrable des autres chiffres et nombres, annulant ainsi une notion précieuse de l'infini. Cet amour là, distillé par les médias de tous bords, qu'on le veuille ou non nous empoisonne la vie. C'est une lutte de chaque instant pour ne pas succomber à une telle facilité. Cela exige beaucoup de patience, de tolérance, de paix intérieure, une distance à acquérir dans le présent étrangement sitôt que l'agacement, l'énervement, la colère même surgissent. C'est loin d'être facile. Aimer au quotidien c'est de plus en plus se transformer en médecin au chevet d'un malade. Il faudrait rassurer continuellement, faire l'emplette de fruits et de fleurs fraiches à déposer sur un chevet, égayer comme on peut la pièce. Une abnégation aussi dont l'injustice emmène parfois l'élan d'aimer aux limites de la révolte. Cependant tout prend un sens lorsque, par hasard, ce fameux hasard qui n'existe pas, on s'aperçoit que nous ne sommes que des outils manipulés par un maître ouvrier. Que tous ces espoirs, ces déceptions, ces rapprochements, ces éloignements ne sont rien d'autre qu'une matière, tout comme nous précieuse et sans laquelle rien ne peut se faire. Evidemment on n'y pense pas dans le moment. On subit ou on esquive. Mais il suffit souvent de se rendre compte de l'absence pour que tout alors se mette en forme. Et là encore nous avons le choix d'en être triste ou joyeux.|couper{180}

11.Notule 11