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Notule 91
Rêve de vol. En peinture l’impression de liberté jusqu’à ce que l’on comprenne la nécessité du choix. Le choix se heurtant comme une mouche sur une vitre à l’infini des possibles. Pourquoi est-ce que voler est si important ? S’envoler cela consiste à plonger dans une ivresse tranquille à s’abandonner à la sensation de légèreté. Et dont la raison majeure, puisqu’il faut de nos jours des raisons à tout, serait de vouloir s’extraire d’une autre sensation, ordinaire cette fois, celle que la pesanteur provoque. La volonté peut elle avoir un lien avec l’imaginaire, et ce lien ne serait-il pas purement imaginaire vu sous cet angle ? Vouloir maîtriser l’envol est surement le pire postulat qui soit dans le domaine de la créativité, dans l’art en général ? La peinture permet de s’envoler à condition toutefois que nous voulions bien capituler, mettre de côté cette volonté, afin de nous en remettre à la forme, à la couleur, à l’espace et au déséquilibre bien plus qu’à une idée provenant du vouloir. Car savons-nous vraiment ce que nous voulons ? Mon expérience quotidienne d’enseignant me démontre que la plupart des gens ne veulent que ce qu’ils connaissent déjà sans même s’en rendre compte. Ils ne décollent pas malgré toute leur bonne volonté, ou plutôt à cause de celle-ci d’un plancher constitué essentiellement de déjà vu, de clichés. La peinture permet de s’envoler, mais pas n’importe comment. Tout comme l’écriture, la musique et le sexe. C'est-à-dire que toutes ces activités offrent la possibilité d’une permutation de conscience depuis ce qu’elle connait vers l’inconnu. La lucidité du rêveur au sein même du rêve de vol, ne devrait se réduire qu’à une simple observation, maintenue dans une vigilance dépourvue de volonté de profit. C’est sans doute ce que l’on appelle rapidement une utopie, mais l’infini n’est-il pas la preuve mathématique que l’utopie non seulement existe mais qu’elle est en même temps et de tout temps, une nécessité ? De quoi s'agit il d'autre sinon de ce passage d’une dimension considérée profane vers une autre considérée sacrée ? Au travers de ces activités, nous avons la possibilité de nous connecter au plus vaste de nous-mêmes. L’idée même du vol est de s’élever d’un niveau vers un autre. De s’offrir l’occasion de changer de point de vue, d’explorer en tous les cas quelque chose qui nous est étranger, inconnu. Le philosophe Gaston Bachelard évoque le rêve de vol dans son ouvrage l’air et les songes. Et il attire notre attention sur l’aspect factice de celui-ci quant il est utilisé en littérature ou dans la poésie. Il en va certainement de même pour la peinture. Cette sincérité du rêveur relatant tout haut son rêve, tout d’abord dans une illusion d’intimité qui se métamorphosera en dit public, se rapproche beaucoup d’un questionnement quant à la nécessité de sincérité de l’artiste. Sincérité servant de pilier à l’empathie, utilisée désormais comme ingrédient nécessaire à constituer une valeur artistique pour le grand public. Je pourrais même dire que ce passage de l’intime au public dans une sorte d’inconscience plus ou moins désirée -et c’est dans ce plus ou moins que la possibilité de l’artifice se loge- c'est le rêve lui-même. Tout texte comme tout tableau, toute œuvre a pour vocation d’être lue ou relue, vue ou revue, ne serait-ce que par l’auteur lui-même grâce à une distance lui octroyant le recul, le retour d’une pseudo altérité. Écrire, peindre, marcher sans but dans les rues participent avant tout de ce rêve de vol qui continue d’exister dans l’être humain et dont il est plus ou moins conscient. C’est un désir de changement d’état, le désir de passer d’un plan à un autre, de ce que l’on peut nommer le profane et le sacré au sens large c'est-à-dire sans être inféodé au religieux ni à la mode de propos new âge. Sans doute la nostalgie de l’enfance est-elle plus vivace chez les artistes, et peut-être que cette nostalgie est commune à tous , que celle-ci est fantasmée par le grand public, qui par procuration la projette sur l’art et les artistes en général. La nostalgie de ce temps où il était possible de s’élancer depuis une fenêtre, du haut d’un toit, d’un escalier est d’être pour la première fois surpris agréablement de ne pas chuter. La nostalgie d’un temps où l’imagination était une force vive sur laquelle nous nous reposions pour nous endormir et rêver en toute sécurité. Créant au besoin cette sécurité soi-même dans la tiédeur du lit, la fraicheur d’un drap. Sans doute qu’en raison de ce sentiment de sécurité nous pouvions nous permettre de passer aussi du rêve au cauchemar avec une jouissance, un plaisir esthétique non dissimulé. Quand la psychanalyse évoque le rêve de vol elle le réduit à un symbole qui glisse aussitôt vers un concept. Sans même s’interroger sur le « bien-fondé » de la logique d’un tel glissement. Une autre erreur à mon sens est que la psychanalyse réduit la définition de ce qu’est l’imagination en la reléguant à une récréation de notre activité affective permanente ou persistante. En la réduisant au rôle de soupape d’évacuation de l’affectif. Un symbole ne peut pas se réduire à un concept ni l’imagination à un automatisme. Mais revenons à la sincérité. Gaston Bachelard évoque les envolées lyriques de plusieurs poètes et nous indique ainsi au fur et à mesure, une supercherie directement reliée à l’exagération, à l’emphase qui rend caduque toute véracité du vol onirique lorsqu’il est ainsi rapporté. Bachelard attire l’attention du lecteur en disant qu’il ne sert de rien d’en faire des caisses. Il suffit d’un léger coup de talon sur le sol donné par inadvertance pour décoller, voilà ce qu’il considère comme les prémisses d’un rêve que l’on ne peut remettre en question. Qu’est ce le philosophe tente de nous dire au travers de cette « inadvertance » ? Sinon le fait que c’est l’imagination seule qui s’empare du rêve en premier lieu, entrainant à sa suite cette pseudo lucidité qui nous fait penser soudain que nous volons au sein même du rêve. Ce que le philosophe tente de dire c’est que le moi n’est pas le créateur de l’imagination mais au contraire qu’il est son outil, son faire valoir, son vassal. Et cette sensation d’imposture n’est pas à prendre non plus à la légère quand nous créons quelque chose et que nous nous l’approprions sans trop y réfléchir, par pur réflexe égotiste. Le syndrome de l’imposteur a le vent en poupe de nos jours, tout comme la procrastination. Des formations sont proposées dont le but est de donner confiance en soi pour éviter ces deux écueils. J’en reçois des dizaines dans ma boite mail et elles disent toutes peu ou prou la même chose. Elles parlent de la confiance en Soi à des personnes qui ne font pas la différence entre moi et Soi. Pour bien établir la différence, l’éprouver, l’expérimenter il n’est pas besoin de faire de longs discours, ni de dépenser des fortunes en formations fumeuses. Il suffit juste de donner un léger coup de talon sur le sol, et se lancer dans le dessin, la peinture, l’écriture, la musique. S’en remettre à l’imagination c’est s’envoler vers notre vraie maison. Cela fait des années que j’ai cette intuition, pour avoir été enfant un grand explorateur des rêves de vol. Cette intuition que ce n’est pas une affaire de volonté de créer quelque chose, que ce soit un tableau, une histoire, un poème. En tous cas au début c’est toujours l’inadvertance qui prend la main et nous entraine. La volonté vient peu de temps après bien sur comme pour vouloir retenir quelque chose qui lui échappe. Et une fois qu’elle le tient, enfin, ce n'est souvent plus autre chose qu’une coquille vide, une simple enveloppe. Très certainement, quelque chose de précieux s'y loge mais nous ne pouvons plus le regarder vraiment, nous sommes déjà partis vers un autre rêve.|couper{180}
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Notule 90
Photo de GEORGE DESIPRIS sur Pexels.com Le propre du désœuvrement est de ne s'occuper que de lui-même. Même si je sais qu'il suffit de prendre un pinceau et une toile et d'y aller sans réfléchir, il y a des jours où c'est plus fort que moi, je me complais à contempler mon désœuvrement comme on pourrait s'hypnotiser de voir une tâche de fond à l'œuvre justement. C'est de ce désœuvrement que l'œuvre peut surgir, jamais d'une autre raison que je pourrais inventer. Tous les thèmes, les idées, les émotions, les sensations ne pèsent pas bien lourd face à la puissance de celui-ci. C'est ce désœuvrement qui m'envahit, que je laisse m'envahir c'est lui la cause originelle. Ce n'est pas l'ennui, c'est bien plus puissant que l'ennui. C'est une dévastation qui revient comme un tsunami à période régulière. Où plutôt dont les effets se font sentir plus intensément selon certaines phases de la lune. J'ai essayé de lutter contre bien sur. De faire l'autruche, d'en rire, de l'insulter, mais rien n'y fait. Il faut l'accepter tel quel pour ce qu'il est et en miroir pour ce que je suis. Même si je ne sais pas qui je suis. Et si l'ego, le moi en souffre, s'en trouve à chaque fois modifié c'est probablement aussi parce que ce désœuvrement provient de l'ego lui-même, comme un mécanisme qu'il se crée à la fois pour se faire peur, s'angoisser et tester les limites de sa puissance. Et c'est étrange que la déception vienne du fait que ces limites tiennent comme des digues. Des digues que l'on aurait parfois envie de voir submergées. Mais qui éprouve cette envie ?|couper{180}
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Notule 89
Vous savez quelque chose, j'aime pas ce mot mais disons le : une expertise... ( sans pouffer svp) et là vous recevez une avalanche de questions, et pas de skis pour vous tirer d'affaire. D'ailleurs évidemment je n'ai jamais skié non plus. Rien que d'y penser j'ai déjà mal aux fesses. Mais l'avalanche de questions s'en fout de votre état d'âme. Elle dévale. —comment qu'on fait ceci et pourquoi fait on cela ?? sans arrêt Toute la sainte journée des comment et des pourquoi Et donc vous répondez au début, c'est comme un jeu si on veut. Un genre de QCM à répétition qui flatte votre ego quelque part, cet ego qui vous rabâche que vous savez quelque chose que les autres ignorent. Mais même le meilleur ego du monde subit l'érosion ou l'entropie, l'usure. Surtout que la plupart des réponses sont déjà dans les questions, et donc vous comprenez soudain qu'il ne s'agit ni plus ni moins que d'une putain d'agression. Du coup vous vous levez, vous vous fichez debout sur une table, en vous débarrassant de votre chemise vous vous frappez la poitrine comme un vieux singe en guise de réflexe Puis vous avez une petite lueur de doute C'est juste un petit soucis de prostate. Vous vous confondez en excuses en faisant une blague ou deux, remettez la chemise, et vous vous dirigez à reculons vers les vécés.|couper{180}
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Notule 88
Et bien je sais fabriquer de l'or à présent, c'est vrai, ce n'est plus à remettre en question. Sauf que ça ne me sert strictement à rien, que je m'en tamponne allègrement le coquillard. Comme quoi le désir est inépuisable, et ce quelque soit la satisfaction de celui-ci obtenue, un autre s'avance encore et encore... Et nous voici rendu de nouveau esclave au moment même où l'air du large nous fouette le visage. Le désir de partir est le même que celui de la moule s'accrochant à son rocher. Une fois ceci compris et digéré s'élever au dessus de la gravité que l'on s'était inventée. Observer de sang-froid l'agacement, l'énervement, comme des sources où se baignent de vieilles fées à la peau flétrie. Et les trouver belles encore comme au premier jour. Si j'avais sous la main un Ukulélé sûr que j'en jouerais. Ou un banjo pour me souvenir de Délivrance. Mais j'ai bien peur de n'avoir en réserve qu'une vieille tronçonneuse et une envie de massacres.|couper{180}
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Notule 87
https://youtu.be/4PnQkYOt_SM Se faire reluire le berlingot. Une expression de mon vieux qui la tenait de son vieux probablement. Expression ancienne donc qui se passe comme un relais dans la famille. Plutôt péjoratif si possible, comme pour dire, t'as rien d'autre à foutre que de te branler. La valeur travail est une valeur refuge, comme l'or évidemment. L'or dur c'est connu. L'art dur aussi. Enfin c'est ce que tout le monde semble espérer quand les transactions roulent bon train. Je soulève sans doute un lièvre mais quand l'art ne sert plus à se faire reluire le berlingot, les carottes sont cuites et ça sent le pâté. Je veux dire qu'à un moment tout lasse tout passe ou tout casse. Quand le plaisir de se branler se dissipe avec les odeurs de térébenthine que reste t'il donc ? Quel invention trouver encore pour s'emparer du manche ? Donc les psy ont un peu raison en déclarant que tout est sexuel, toutes les motivations, les actions, tout ce merdier perpétuel que l'on nomme les activités humaines, la civilisation ... C'est juste une accumulation de tentatives plus ou moins réussies de balancer la purée à toutes les sauces. De se faire reluire le berlingot ad vitam eternam. Et du coup possible que tout retombe en quenouille à un moment donné quand il n'y a plus de jus. C'est simple comme bonjour, pas la peine de s'embarrasser de gros traités de philosophie, de couper les cheveux en quatre, ni d'enculer les mouches. Les fleurs d'ailleurs en connaissent un rayon sur les abeilles et sur le miel, plus que moi en tous les cas qui vole en toute maladresse comme un bourdon ronchon.|couper{180}
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Notule 86
Comme il y avait ce risque évident de se retrouver gros jean comme devant, j'ai toujours éprouvé beaucoup de compassion pour les personnages les plus affreux rencontrés dans ma vie. Comme si c'était une manière de prévoir une certaine sollicitude envers un moi à venir. A coté de ça j'étais ébloui par la netteté des décisions prises par les personnes que j'ai pu fréquenter quant à toute la cohorte de mes "pardonnés d'avance". Ce tranchant net des affirmations, comme des couperets, et qui surgissaient de façon intempestive de tous les cotés, m'obligeait à devenir une sorte d'Harrison Ford s'enfonçant avec sa foi dans des galeries souterraines sans fin. Je n'arrivais jamais à condamner totalement personne pas plus que moi-même. Et je crois que la plupart de mes ennuis viennent justement de cette impuissance crasse. Sans doute que ma vie eut été différente si j'avais su dire merde en temps et en heure. Mais il m'aura fallu tellement de temps, tellement d'années d'atermoiements... Les rares fois où l'expression a surgit de mon bec ce fut homérique. Sans aucune nuance. Merde disais je et dans la stupéfaction générale je me foutais à poil, en montrant mon cul. Puis j'allais souffrir comme un chien sur le bas coté des chemins, ne voulant plus rien entendre ni plus rien voir de ce monde débile. J'ai du le faire en tout et pour tout 4 ou 5 fois. Ce n'est pas beaucoup. Mais c'est sans doute ce qui m'a été alloué, suffisant pour être ce que je suis à présent. Je veux dire ce type débordant de compassion certes pour tous les êtres vivants, mais qui ne cherche pas à les approcher. Qui veut plus que tout au monde m'en tenir à bonne distance. A coté de ça je ne me fréquente pas beaucoup moi non plus, le moins possible et seulement lorsque j'y suis contraint, je fais partie du lot.|couper{180}
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Notule 85
Photo de NEOSiAM 2021 sur Pexels.com Il y a toujours un moment où la profondeur se transforme en surface, où tous les efforts ne sont que des coups d'épée dans l'eau. La profondeur pas plus que la surface n'y sont pour rien, c'est limpide. Non, ce qui ne va pas c'est juste l'œil, le filtre. Et la nostalgie d'en rire s'amène séance tenante bien évidemment, en même temps. L'humour est une chose merveilleuse tant qu'on ne connait rien à sa source. L'humour noir surtout. Et quelle rêve d'envol de légèreté pourrait à nouveau nous dépêtrer des certitudes ? Je suis dans cet état là en ce moment. La certitude d'être un gros con. Ces mêmes gros cons que j'ai tellement détesté tout au long de ma vie. Lourdeur, naïveté, imbécilité et orgueil mal placé m'accablent. Et certainement que j'en jouis tout autant que lorsque j'étais autre. Jouir pour un rien ma spécialité. Et cet éblouissement de constater que tous les chemins mènent effectivement à Rome. La grâce peut tout à fait surgir comme ça. Comme une baffe prodigieuse, ou la caresse d'une aile d'oiseau. Qu'importe le flacon pourvu qu'on ait l'ivresse. Hier j'ai connu l'angélisme, aujourd'hui le démon m'habite. Ange et démon dansent la sarabande sur mes nerfs et j'arrive encore à contempler le spectacle. Comme si j'avais réduit en poudre un objet très complexe et que je pouvais désormais voir la plage comme un goéland. Je peux passer ainsi du sable à l'océan, mon regard est fixe et ne cligne pas. Mais je ne sais pas qui est ce je. Je ne sais rien de ce que je suis. Et je m'en fiche pas mal aussi à présent. S'enfoncer dans l'ombre jusqu'à se perdre en elle est pareil à s'enfoncer dans la lumière. L'égarement est le même. Peut-être est-ce moins risqué d'aller plus loin dans l'ombre malgré tout. Elle nous achève sans bavure. Alors que la lumière dessine aussitôt qu'on la pénètre un labyrinthe de péroraisons. Tout une série de conclusions trop hâtives qui ne servent qu'à amuser l'angoisse. Et comment ne pas perdre le peu d'humanité auquel on s'accroche pour ne pas s'égarer dans tous les genres, les règnes ? Devenir inhumain par cette même fatuité que possède le pécheur qui rapporte son poisson, avec ce sentiment enfantin d'avoir accompli de grandes choses. Quelle frontière entre l'humain et l'inhumain ? On ne peut que mesurer l' étendue du no man's land qui se crée peu à peu au fur et à mesure des années. Mais ce n'est pas à confondre avec la frontière elle même. Car on ne sait rien de l'au delà de la frontière c'est évident sinon le risque de se perdre dans l'absence de catégorie. Le risque, la peur de ce risque qui nous fait préférer la connerie quand l'intelligence ne tient plus.|couper{180}
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Notule 84
Travaux d’élève : l’atelier de Mathis. Acrylique et fusain sur papier. Voici un pays totalement inconnu, c’est la journée à venir qui s’étend devant vous. Vous n’avez rien préparé la veille, pas de bagage, pas de projet, pas d’idée particulière et vous voici rendu à son seuil après une plus ou moins bonne nuit de sommeil. Il ne servira probablement à rien de vous interroger sur le comment et le pourquoi vous en êtes arrivé là. Ce serait encore une fuite et vous le savez, une occasion pour ruminer le passé, de ne pas faire face à ce qui est en train d’arriver et si vous êtes comme moi de vous accabler d’une culpabilité semblable à un totem auquel se raccrocher pour tenter d’exister. Mais comment s’y prendre pour aller de l’avant ? Y a-t-il une ou plusieurs astuces sur lesquelles vous pourriez vous appuyer pour faire le premier pas et ainsi profiter, autant que faire ce peu, de cette nouvelle journée ? C’est la raison de ce billet, il est là pour vous inspirer tout autant que son auteur. Car je vous l’avoue, il y a des journées sitôt levé je n’ai guère qu’une envie c’est d’aller me recoucher. L’imagination et la mémoire ne sont pas toujours nos amis Donc vous êtes désormais assis ou pas, votre mug de café à la main et vous vous demandez tout un tas de choses. Enfin moi je fais exactement comme ça, je me demande ce que je vais faire de ma journée plus ou moins et ce dès les petites heures du matin. C'est-à-dire que j’ai une vague idée qui tient plus de l’habitude que d’autres choses. Par exemple nous sommes mercredi et je sais par avance que ma journée sera longue car je dois me rendre en région lyonnaise pour dispenser des cours de peinture à des enfants et des adultes jusqu’à ce soir 21h30. Disons que c’est ainsi toutes les semaines et que je n’ai même plus à réfléchir. C’est programmé sur mon calendrier comme une tâche récurrente. C'est-à-dire que j’ai décidé en début d’année scolaire que tous les mercredis exceptés les périodes de vacances scolaires je me rendrais dans ce lieu invariablement entre 14h et 21h30. Et que cela me plaise ou non il en est ainsi. Cette habitude de réaliser la même tâche peut être rébarbative si on n’y prend pas garde. C’est un peu comme une relation de couple. On finit par ne plus vraiment se parler ou s’interroger sur la raison d’être de ce couple. On accepte progressivement au cours des années que les choses soient établies ainsi et on se réfugie dans la formule du « c’est comme ça ». C’est souvent parce que notre esprit est occupé à trouver une issue à l’ennui que nous créons de toutes pièces ainsi que cet ennui devient de plus en plus pesant. Moi par exemple il m’arrive de rêver assez souvent de voyages ces derniers temps, d’île grecque où j’irais seul de préférence pour profiter des dernières années qui me restent à vivre. En imagination tellement de choses sont possibles, accessibles immédiatement. Tellement, que l’on laisse en plan la réalité et que la journée peut tout à fait s’écouler comme toutes ces journées que nous connaissons tous. Une journée insipide où il ne se passe pas grand-chose sinon toujours plus ou moins les mêmes choses depuis des années. C’est totalement faux bien sur mais ça nous arrange de le penser, ça nous dédouane de dire que c’est plus de la faute de la journée qu’à soi-même. Car évidemment il y a mille façons de considérer le terrain vierge de la journée comme on peut aussi imaginer qu’il y a mille histoires différentes à écrire sur la page blanche de ce traitement de textes. Prendre le taureau par les cornes Vous le voyez passer, impossible de le rater, et le souvenir d’une fresque de Cnossos vous revient. Une belle bête assurément, sauf que vous n’êtes pas danseur pour deux ronds. Quelle énergie faudrait il pour parvenir à s’élever dans les airs, et surtout quelle motivation pour vous donner le moindre allant. Une chaleur étouffante s’est insinuée dans la maison désormais, et vous avez beau tenter d’ouvrir ou de fermer les fenêtres rien n’y fait. C’est énervant. Une sensation énervante vous offre comme issue quelque chose qui ressemble à une bonne vieille capitulation. Cela commence par se resservir un café puis attraper la tablette pour consulter les emails. Mais la répétition ne peut vous échapper, pas plus que la prise de conscience d’une nouvelle fuite. Il faut prendre le taureau par les cornes certes, mais vous vous sentez lourd, et autant dire le mot : impuissant à effectuer le moindre effort. Dans le fond le mot obligation est un petit poisson argenté qui file vers encore plus de profondeur. Vous tentez de vous projeter pour contrer l’écroulement. Et si je prenais ce foutu taureau par les cornes que se passerait-il ? Et vous voyez toutes les tâches remisées par ordre de priorité ressurgir aussitôt dans vos pensées. Elles vous plombent encore plus n’est-il pas ? C’est un Everest à gravir et le sport aussi vous dégoute. Le petit poisson virevolte encore une dernière fois avant de disparaître définitivement avec le grand taureau blanc. La vérité est ainsi comme le mensonge de toutes les obligations que l’on veut s’imposer. Tenter un petit coup de nostalgie Un instant on se souvient de jours meilleurs, lorsque la créativité contenait à la fois sa cause comme son but. Lorsque elle dominait le débit de la journée en ouvrant les vannes en grand sitôt le pied posé sur le parquet. Elle faisait de nous ce pantin qu’elle trimballait jusqu’à la table de travail en agitant devant son nez une belle idée comme on fait avancer les ânes à l’aide d’une carotte. L’imagination, la créativité sont devenues suspectes, ce sont des femmes au sourire un peu trop engageant pour être sincère, et dont le regard est un petit peu trop maquillé. Des putes ne feraient guère mieux pour vous alléger le portefeuille, vous sucer la sève. Et puis cette obsession de vouloir faire preuve de quoique ce soit vous relègue invariablement au banc des accusés. Dans un tribunal où vous êtes à la fois juge et partie. Rien de bien nouveau à l’horizon. Et le verdict est archi connu aussi. Vous êtes accusé d’avoir gâché proprement toute votre vie quand ce n’est pas celle d’autrui. Vous voilà en pleine rétention d’information. Aucune preuve ne servant à quoique ce soit comme d’habitude, sinon à être débouté, sans la moindre perspective d’appel. Vous voici don condamné à ouvrir l’œil et le bon cette fois. D’ailleurs vous êtes borgne il faut aussi vous en souvenir. Borgne de ne voir systématiquement que le mauvais côté des choses avec cette prétention et cette naïveté de croire que vous êtes le seul à le voir. Toujours ce même refrain vous vous bercer d’être le seul éveillé dans ce monde de somnambules. Et si on prenait garde aux mots ? Si le mot “occuper”arrivait en bouche de la même façon que toutes les foutues pensées qui nous accablent, pourrait-on décider d’en utiliser de nouveaux pour s’extraire de la poix ? Occupe t’on une journée comme on occupe un pays où un enfant ? Et s’occupe t’on aussi soi-même pour juguler cette sensation d’être et de vivre si puissante est t’elle qu’elle nous effraie ? Qu’on ne puisse jamais rien bâtir sur celle-ci qui ne se transforme tôt ou tard en défaite, en illusion ou en mensonge ? Il ne reste qu’un résidu à la fin de cette transformation alchimique de soi et on n’a l’œil rivé que sur ces déchets. On n’a aucune conscience de l’essence, de l’esprit qui s’en élève et sans doute est-ce très bien comme cela. C’est même une étrange consolation qui nous berce de se rendre compte d’une telle ignorance. Une consolation à partir de laquelle on peut peut-être entrer enfin dans la journée avec une confiance renouvelée, et ce que l’on s’occupe ou pas, n’y changera pas grand chose.|couper{180}
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Notule 83
Le vieillard et le chevreau, Marc Chagall L’essence est à la mode autant que l’essentiel. Et comme les deux coûtent cher de tant de façons diverses. Sans parler d’argent. Mais d’un capital d’errances et d’égarement propre à la notion d’urgence des temps. Ce capital dilapidé en grande partie par les sexagénaires dont je fais partie. Sans doute ce phénomène est il tout aussi nécessaire que les millénaires de patience et d’assujettissements à certains maîtres et leurs “églises” de la part de leurs adeptes pour ne pas parler de serviteurs. Ce grand élan vers l’idée d’une liberté qui serait un dû est très moderne. Qu’est ce que 2000 ans de christianisme au regard de l’histoire de l’humanité… Aujourd’hui elle se transforme en devoir de plus en plus. Le devoir surtout de ne pas être dupe quant à tant de libertés factices. On se presse à vouloir extraire une essence de soi comme du monde en omettant une chose importante de l’ordre de la prière, de l’oraison. Bien sûr que prier rend le raccourcis possible et même tangible pour se mettre au travail. Mais reste que pour un grand nombre prier est encore une démarche incompréhensible. Et donc on fait n’importe quoi n’importe comment évidemment et on le paie encore si souvent non seulement à prix d’or mais de plus d’égarement, plus d’errance encore… Pourtant nous avons prié juste jadis et l’avons oublié prier ce n’est compliqué ni intellectuel il faut juste se souvenir du regard que nous portions sur le monde, enfant. Sur le monde enfant que nous avons porté à son âge adulte en même temps que l’adulte que nous sommes.|couper{180}
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Notule 82.
Plaisir de voir le plaisir Des enfants qui dessinent à l’atelier du soir. Peu de questions Moins. C’est sans doute parce que j’ai posé sur la table ces crayons Woodies de chez Stabilo. Une pure merveille aquarellable. https://www.instagram.com/reel/Cd8q8ipD2SS/?igshid=YmMyMTA2M2Y=Dessins au crayon de couleur Woody de chez Stabilo. Et dans le même temps la continuation du thème de l’atelier sur papier pour étudier la suggestion Plus facile à mettre en œuvre aussi chez les enfants. Crayon de couleur sur papier de SophiaCrayon de couleur de Mathis|couper{180}
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Notule 81
Vous qui êtes obsédé. Zob cédé. O cédar dit l'aspi Rateur. Et jules aussi César veni vedi vite chié. fini les druides et druidesses oh nous voici bons comme la romaine. laitue, l'es tu lustucru. Mais flûte Pan revient s'il te plait Pour nous jouer de l'épinette et que le doux bruit du Gui choyant haché par les serpettes revienne le fameux bon vieux vent à l'odeur de chou vert. De chou gras. Et que merde et remerde au chou blanc. Vade retro Ananas, Sauf au bal à Jo à l'heure du thé dansant ousqu'on se frotte le couenne sur une ou deux vieilles duègnes. Pour faire sortir du rond d'un cul de poule. des ronds dans des carrées et des ressorts qui grincent.|couper{180}
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Notule 80.
Ah Dada sur mon bidet ! J'attire votre attention, attention, sur le fait que sur le fake. Envoyez le chèque, pas d'échec. J'attire votre attention, attention, sur le fait que vaut mieux être, mieux, beaucoup mieux riche qu'autre chose. L'argent fait le bon beurre le bonheur et ta sœur. Mieux, beaucoup mieux qu'être, biquette qu'un sans-dent ascendant sans espoir Les seins en attendant, les seins sont beaucoup mieux en poire et en chair oui mais chers Chers seins en poire montés sur des roulettes, russes. A se fendre la poire la poire et le fromage. Tiktok ! Tiktok ! le tempax. Non mais avez vous vu cela, ce las rhalala Quel vieux désembué, désabusé, et cochon avec ça mais les seins lourds gros balourd l'essaim lourd remplis de miel qu'en fais tu J'attire votre attention, attention sur la loi de la pesanteur pas que les poires la pomme aussi a son rôle à jouer, à jouir, âgé ou pas âgé pas de fait que, de fake pas de voix de fait non plus, allons cul nu mignonne voir si la rose, ou la cirrhose et caetera Marchons marchons sans s'arrêter surtout et sur tout pas de voix de fait ni de lit défait, que du fake du fakir, du tapir et des planches à billet, pas de clous. Le clou dans la main ou le poil c'est tutti cet outil ouistiti. J'attire votre attention, attention sur l'effet sur les faits et les fées ni sont pour rien hélas, et lasses elle se sont tirées des carioles, des rigoles, des caniveaux, plus à niveau dénivelés les vaches aussi se sont mises à vêler des formes saugrenues, des volumes ronds et carrés Du veau comme à vau l'eau. Et du coup je dévale, ce sont les faits, les faits que l'on ne peut pas remettre en question. je dévale ou j'avale, Pierre Laval tandis que Jean moule un. Résister en max, brother et en félicitant, citée si t'es, frêle et fêle lisse sister j'attire votre attention sur ce point proche tout proche du point final. On ne me l'ôtera pas de l'esprit ce point noir du cul j'attire votre attention , le pénis en tension ou pas mais pas trop cadencé ni caducée, hermétique finalement. vive le trépas ça veut dire qu'on arrive au bout du bout j'attire encore votre attention là dessus , ou au delà, de toutes façons on ne meurt que trois fois, et puis ça passe car tout lasse tout passe. C'est très bien les passes ça passe le temps et ça peut rapporter gros et moche, et suant et bavant, les biffetons et les beefsteak. Je suis aux biscottes personnellement. J'attire votre attention sur le fait qu'étaler le beurre n'est pas simple sur le fake beaucoup se brisent en miettes les biscottes comme les cocottes à ce train là ce train là comment je voudrais le prendre à pleines dents si j'avais encore des dents toutefois, et toutes les fois que j'y pense encore gare quelque chose siffle trois fois aussi en moi et de la fumée me sort de l'anus c'est le Paraclet après toutes ces raclées je peux vous garantir 6 mois au moins que ça fait fichtrement du bien.|couper{180}