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Ça m’échappe ( note de chantier #40jours)

J’y pense, j’essaie de le dire, l’écrire pour en conserver une trace, je relis et zut ça m’échappe ; ou ça m’a glissé entre les doigts, les mots les lignes. Et souvent non sans effroi je lis le contraire de ce que je pensais avoir dit. Mais c’est quoi cette chose qui m’échappe ? Hier une piste, quelqu’un dans un commentaire « L’essentiel est ailleurs » Et ce fut soudain limpide. L’essentiel nous échappe à tous C’est une constante, une nécessité de l’infini.|couper{180}

Ça m'échappe ( note de chantier #40jours)

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Ce que j’en pense

Il y a toujours une occasion d’apprendre ou d’améliorer sa compréhension. D’affiner ses dégoûts jusqu’à les transformer même en plaisirs par la même occasion.Idée sans doute la plus précieuse de toutes celles qui m’auront traversé et que j’ai pu conserver, par chance. Ainsi la communauté sous quelque forme que ce soit me pose de très nombreuses difficultés depuis toujours. enfin j’exagère comme toujours, « nombreuses » pourrait se résumer à une seule mais permanente. Je ne parviens jamais à trouver une place satisfaisante dans quelque communauté que ce soit. Et quand je parle de communauté cela commence à partir du chiffre 2, puis la famille, l’école, l’entreprise, en passant par tous les types de services militaires et autres, l’association, le sport collectif, les mariages, les enterrements, les fêtes de tout acabit où on se réunit pour fêter Noël, les noces de papier d’argent, de diamant, et j’en oublie forcément, la liste n’est pas exhaustive et là je ne parle que de communautés aisément visibles, perceptibles, en couleur en bruit en odeur. D’où mes tentatives multipliées de fuir toutes les communautés. Lorsque j’ai découvert internet, l’anonymat me convenait tout à fait. Je visitais les tous premiers forum et me gardais d’intervenir même si l’envie ne me manquait pas. Cependant qu’inconsciemment je devais bouillir d’impatience d’intervenir justement. Je ne suis plus à un paradoxe, une contradiction prêts. Et je crois que cette dichotomie du désir est due surtout à de nombreuses tergiversations, encore accompagnées de doutes quant à cet espoir de trouver une place numérique d’autant que j’avais lamentablement échoué dans la vraie vie. J’hésitais pataugeais dans mes doutes. Bizarrement je suis arrivé tard sur les réseaux sociaux. Je n’ai ouvert un compte Facebook qu’après avoir largement dépassé la cinquantaine, puis encore un peu plus tard un compte Instagram pour poster des images de mes peintures, d’après des conseils répétés, insistant sur la nécessité d’y apparaître pour être « vu », « connu » en tant que peintre. J’ai testé d’autres réseaux sociaux, sans intérêt. J’ai crée des sites, un blog, et désormais j’ai encore essayé de me pencher sur l’utilisation d’un groupe Facebook privé à l’occasion de ma participation ( payante) à cet atelier d’écriture. Et bien tout ça est bien pathétique, et je m’inclus dans ce tout ça, en tête de file même. Car ce qui est évident désormais, le fruit de longues années d’observations issu de mon incapacité chronique d’appartenir à la moindre communauté, c’est que j’en perçois les intentions désormais avec une insupportable acuité. Plus précisément derrière chaque façade mise en avant, l’aridité des êtres, la volonté de paraître pour tenter d’oublier un instant ce vide, le combler coûte que coûte et dans toute une collection de postures toutes pathétiques, une fois qu’on en a saisi l’intention justement. Il résulte de tout ça cette sensation plus ou moins désagréable de se sentir seul même accompagné, tant qu’on a encore cette illusion enfantine d’être accompagné tout bonnement. Et donc c’est un peu comme un secret, l’un des plus secrets du monde et sans cesse farouchement défendu que l’on aurait soudain élucidé. Certaines personnes sont seules tout en croyant qu’elles ne le sont pas. Tandis que d’autres le sont, sans illusion, sans espoir, j’oserais même dire désormais résolument. L’effort est le principal responsable de tous mes égarements au sein des communautés auxquelles j’imaginais pouvoir apporter très naïvement mon humble pierre à leur édifice. Quel soulagement de m’en apercevoir en premier lieu, et en second lieu, quelle sérénité trouvée de n’avoir plus à en faire aucun.|couper{180}

Ce que j'en pense

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Je me suis aperçu ( #40jours exercice du 9eme jour variante )

Un acteur, dans ce bar de Saint-Germain, accoudé au bar, seul, hermétique, on le reconnaît mais on ne s’en approche pas, quelque chose empêche l’approche. Son regard, son nez, quelque chose d’inquiétant sur son visage, comme si le dégoût c’était ce rôle qu’il est en train de jouer. Le joue t’il vraiment ? Il doit aller puiser du vrai au fond de lui tant c’est bien joué. Je l’aperçois à chaque fois que je viens ici, vers 22h, quand il ne reste plus que les habitués. Je les connais tous les habitués, mais pas lui, je reste toujours bien à distance je me suis aperçu. La jambe est partie en avant, je suivais ça des yeux en téléphonant dans la rue une conversation chiante, en fait un monologue. Je regardais cette femme âgée et je pensais à ma mère. Une femme élégante, avec des talons aiguille, mais rien de vulgaire, et à un moment j’ai vu la jambe partir en avant, cela formait un angle inattendu, c’est aussi ça qui a éveillé mon intérêt. Puis le corps s’est retrouvé déséquilibré, c’était d’une logique implacable qu’elle se casse la gueule sur le trottoir je me suis aperçu. Lu un passage d’Hildegarde de Bingen dans le RER sur la façon dont s’achèvent les choses, comment elles se désagrègent, pourrissent, meurt et disparaissent. De deux choses l’une, c’est soit par la mort humide ou la mort sèche. J’ai levé les yeux du bouquin en arrivant à Vincennes et j’ai suivi du regard ce type d’un certain âge qui me rappelle de mauvais souvenirs, une défaite, je l’ai suivi ainsi des yeux depuis le quai jusqu’au siège où il s’est assis juste devant moi, ses yeux gris bleus se sont accrochés à l’au- delà des vitres, j’ai suivi son regard pour voir et comme il faisait sombre à l’extérieur je n’ai vu que son reflet, son regard était planté dans le mien je me suis aperçu. Quand Coucou, ma copine pute de la rue des Lombards entre dans la salle à manger, qu’elle s’écrit joyeusement »mon chéri » que son parfum atroce envahie toute la pièce puis qu’elle pose son cul énorme sur la chaise, celle-ci couine je me suis aperçu. À la caisse du supermarché d’Aubervilliers juste en face de chez moi je plaisante avec cette fille blonde à l’air triste, au début c’était pour rire je lui ai proposé qu’elle vienne prendre un verre chez moi, j’habite juste en face j’ai dit.. Après le boulot j’ai ajouté . Elle m’a regardé et ses yeux ont changé elle était étonnée. Il y a eu un moment de flottement et j’ai senti qu’il ne fallait pas que je me dégonfle à ce moment là. Elle le prenait au sérieux je me suis aperçu J’attendais que mon épouse ressorte de l’hôpital, j’étais mal garé, une heure que je cherchais une place de stationnement. Il y avait un vent terrible, obligé de refermer la vitre du véhicule et la fumée de la cigarette envahissait l’habitacle. Mon épouse n’aime pas que je fume dans la voiture. De temps en temps j’essayais d’ouvrir la portière pour aérer un peu. Une camionnette blanche a faillit me l’arracher en passant puis s’est garée en double file. Un type est sorti en courant, à ouvert la porte arrière pour attraper des colis, mais il y en avait trop, et de tailles différentes, c’était prévisible qu’avec ce vent il flanque tout par terre et qu’il perde du temps à se baisser pour tous les ramasser je me suis aperçu.|couper{180}

Je me suis aperçu ( #40jours exercice du 9eme jour variante )

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A quoi ça sert de prendre des notes qu’on ne relit jamais ?

Des fois j’ai envie de relire mes notes, comme des fois j’ai envie d’entrer dans une boulangerie et d’acheter 4 religieuses. Quand j’avale du sucré j’ai une moiteur autour des yeux qui vient systématiquement, je le sais, ça ne m’empêche pas de recommencer. Quand je relis mes notes je les trouve débiles, donc par contre j’évite de les relire. On aime se faire du mal mais pas n’importe comment. Il faut y mettre un minimum de forme, c’est comme pour tout. On apprend ça avec le temps, l’âge, la fatigue aussi probablement. Et puis la mort crée une urgence. On se dit qu’on n’a pas le temps. Que se relire serait un risque de tout détruire, par agacement, par dépit, par cette même folie qui s’empare d’un maître de cérémonie du thé qui d’un coup proche du dernier souffle envoie tout valdinguer dans la cambuse. Il faudrait s’aimer mieux, mais on ne l’apprend pas à l’école. En tous cas je ne me souviens pas d’avoir vu ça au programme. Surtout dans les écoles catholiques ou j’ai usé mes fonds de culotte. Cette abnégation qu’on nous enseigne, cette antichambre de la culpabilité quasi permanente qui nous suivra, est certainement bien plus profitable. A qui ? Toujours les mêmes depuis la nuits des temps. Soulever ce joug là, le constater déjà n’est pas une sinécure, s’en défaire encore moins. Alors prendre des notes et ne jamais les relire c’est aussi ça la résistance, c’est se dire que ce qu’on note appartient à un instant T et qu’il n’y a aucune raison de le modifier, d’en tirer un quelconque profit, la haine du profit peut aller jusque là. Ou rien. Autrefois j’avais cette hantise qu’on puisse tomber sur toutes ces notes et que ça blesse, vexe, déçoive qui les lirait. Qu’on puisse n’avoir plus que ça dans les mains sous le nez quand je ne serai plus là, j’avais peur de cette image laissée derrière moi après ma mort. Des que j’ai commencé à écrire cette peur ne m’a plus quitté. Ça ne m’a pas arrêté pour autant. J’ai persisté malgré ça. C’est comme ce blog dans le fond. Je ne relis jamais, ça s’accumule, et en prime j’ai tout publié comme pour aller encore plus loin que je n’avais jamais été. Pour que cette image dont j’ai toujours eu peur, qui m’effrayait, qui effrayait surtout moi même , je puisse l’amadouer de mon vivant comme si j’étais déjà mort. Ça peut paraître complètement foutraque bien sûr. Les choses sont plus simples, j’entends déjà, que de peine tu t’infliges pour des prunes et tout et tout, et surtout ça ne rapporte rien. Le grand mot est encore une fois lâché, le rapport. Toujours détesté les rapports et les rapporteurs. Tout ceux qui auraient sans hésiter collaboré avec l’ennemi l’air de rien en dénonçant un ou deux juifs, un tzigane, un communiste. Ils sont plus nombreux qu’on l’imagine encore aujourd’hui. Et eux les notes ils adorent les relire, scrupuleusement en quête de la moindre faille, la plus petite anomalie afin de s’améliorer scientifiquement dans l’élaboration abjecte de leurs rapports dossiers mémento. Les notes sont elles faites pour ça ? Moi je vois plutôt ça comme un graffiti dans les chiottes, une façon d’exister si on veut par l’opposition, par la rature, le gribouillage, la bite qu’on dessine à la va vite avec sa paire de couilles sur la porte, sur le mur. Ceux tellement propres surtout. J’ai lu un article hier ou des archéologues étaient tout ébaubis d’avoir découvert une bite et une insulte datant de l’époque romaine sur un bas relief. Voilà une note comme j’aime, qui traverse le temps sans encombre et qui nous enseigne surtout quelque chose d’essentiel. A savoir que dans les temps les plus reculés ce qui comptait déjà c’était de rédiger une note, de dessiner une bite, et puis de continuer sa vie ensuite avec soulagement certainement d’avoir déposé un truc personnel, une crotte un poème un juron, et quelle importance dans ce cas de se demander si oui ou non il faut se relire ? A part peut être pour se souvenir d’une culpabilité ou d’une satisfaction de l’avoir fait. pour mesurer une distance, un progrès vers la liberté d’être soi. https://youtu.be/ILB17uWiWX0|couper{180}

A quoi ça sert de prendre des notes qu'on ne relit jamais ?

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Pour qui t’écris ?

A partir du moment où tu publies ça signifie que tu écris pour quelqu’un, tu veux être lu. C’est ça le but non ? —Blanchon, réveille toi je te parle ! — Hein ? Quoi ? Qui vient me déranger ? Z’êtes qui vous ? — Je m’y attendais, tu fais encore semblant de ne pas avoir bien entendu, tu esquives… c’est ça ? — non mais déjà on ne se connaît pas, je vous demanderais d’utiliser le vouvoiement, d’être un minimum respectueux, c’est pas la foire d’empoigne, ni une bauge à gorets ma tête ! Soyez poli merde ! —Mais bougre de crétin c’est moi, tu ne me reconnais pas ou tu fais encore le mariole ? — Mossieur, , je vois que vous persistez dans l’erreur… vous ne tirerez rien de bon de moi de cette façon, moi qui vous le dis…Allez au diable — Mais je suis toi ! Réveille toi andouille ! — Qui moi ? Vous dites n’importe quoi vraiment car il n’y a que moi qui suis moi ! Bon déjà le simple fait de se poser une question à soi-même n’est peut-être pas la meilleure solution, c’est évident, surtout si on ne s’entend pas. Peut-être que cette question on ne devrait pas se la poser à soi-même , vu le résultat. Sinon ça risque de devenir un monologue absurde. — Mais tu aimes l’absurde, tu me le dis tout le temps, pourquoi ne pas en profiter ? Te déroberais-tu ? Fuirais-tu ? Te carapaterais-tu lâchement ? — Vous ne comprenez rien à rien, laissez moi tranquille ! Partez ! Sortez de ma tête ! — Et pourquoi ce serait moi qui m’en irais ? J’ai tout autant le droit d’être là que toi, puisque j’y suis depuis le début ! De plus, j’ai souvent l’impression que tu n’écris que pour moi, ça me correspond tellement certains jours que je jurerais l’avoir écris moi-même. —Arrêtez ça immédiatement , vous n’obtiendrez rien de moi par la flatterie, je connais la musique ! — Oui, bien sûr, mais regarde un peu dans quel état ça te met cette question, juste ça… on dirait que tu es en colère encore une fois. À chaque fois que tu ne sais pas quoi répondre c’est la même chose, tu te braques, te referme comme une huître, es tu bien conscient de ces choses ? — Absolument désolé, mais je ne sais pas faire autrement avec les emmerdeurs, pardonnez moi du peu … — Hum, je vois, et dans 5 minutes tu ne diras plus rien tu t’enfermeras à nouveau dans ton mutisme et il n’y aura plus rien à tirer de toi. Je te connais par coeur tu sais. —… ! — Pas de problème, tu peux rester muet, ça ne me gêne pas. Je sais aussi que tu prendras le temps de réfléchir à ma question quand tu croiras que je suis parti, quand tu t’imagineras seul et tranquille. Et qu’à ce moment là tu ne te feras aucun cadeau. Tu répondras tout seul à ma question comme si c’était toi qui te l’étais posée. Pourtant si tu me permets de te dire encore une chose simple, personne d’autre que moi ne pourra jamais satisfaire à ta demande d’amour, parce que tu écris probablement que dans ce but uniquement, si tu parviens à éluder tous les prétextes fumeux qui te permettent de te dissimuler cette évidence à toi même, en revanche moi, tu ne pourras jamais me berner. —… — oui, je t’entends déjà ruminer sur l’amour, cette chose dégoûtante comme tu dis souvent, cet amour des autres qui n’est jamais trop bien pour toi, ou l’inverse en tous cas qui ne répond jamais à tes attentes, dont tu ne cesses jamais de te plaindre à toi même parce que ça te parait si ridicule de l’exprimer tout haut n’est-ce pas…cet amour que tu refuses d’emblée systématiquement désormais parce que tu t’es persuadé qu’il n’est pas l’Amour. Tout simplement parce que tu défies le miracle encore à ton âge, et que lorsque par miracle justement il surgit dans ta vie, tu le repousses toujours comme si tu voulais qu’il reste dans l’impossible, que sans cet impossibilité motrice tu ne saurais être qui tu es vraiment. https://youtu.be/D3w-UTen7Co|couper{180}

Pour qui t'écris ?

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S’ôter du chemin ( note de chantier atelier #40jours )

Il y a s'ôter du chemin parce qu'on doit laisser passer quelqu'un d'autre, sous peine d'être écrabouillé au passage ça je connais bien. Mais il y a aussi s'ôter du chemin pour laisser les choses exister par elles-mêmes, ne pas intervenir de trop, non pour ne pas déranger, mais parce qu'on a compris que quoi que nous fassions, quelque chose ou rien ça ne changera pas grand chose à l'affaire. C'est un peu zen s'ôter du chemin, probablement bouddhiste de la façon dont je l'avais compris, mais si mal et puis il y a tellement d'années. Ce qui fait que j'aurais fait tout le contraire sur certains plans. Pas tous, seulement certains qui me tiennent à cœur. L'écriture par exemple. Pour la peinture c'est fait déjà depuis pas mal de temps. J'y arrive bien désormais. Et puis il a aussi une façon de s'ôter du chemin en étant le plus possible qui on est. L'écriture permet cela mais attention il suffit d'une seconde d'inattention pour tout perdre. On peut se laisser totalement posséder par l'écriture, penser que c'est fait alors que tout est à reprendre à froid la plupart du temps, la relecture, la réécriture, c'est certainement là que se différencie le blabla du reste. Mais si on ne s'autorise pas le blabla on ne peut pas non plus comprendre de quoi on parle. C'est comme là peinture exactement, il faut avoir cette humilité là, savoir que l'on écrit du blabla, ne pas prendre tout ça trop au sérieux, et s'y remettre plus tard quand on comprend ce que recouvre les parasites, la confusion, la maladresse, et le désordre.|couper{180}

S'ôter du chemin ( note de chantier atelier #40jours )

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Bon qu’à ça

C’est la réponse de Samuel Beckett à la question posée « pourquoi écrivez-vous ? » juste trois phonèmes. Blaise Cendrars quant à lui aurait juste répondu un « parce que ! » coupant court sans doute à la moindre tentative d’en savoir un peu plus. J’ai relevé ces informations dans une émission de François Bon sur sa chaîne YouTube. L’intitulé de celle-ci est justement cette question du pourquoi. En tant que peintre je me suis déjà beaucoup fourvoyé dans cette affaire louche du « pourquoi » A l’époque j’essayais de coller à un système bien rodé instauré par les galeries, les salons, le marché de l’art, à cette injonction de devoir s’expliquer sur les raisons qui peuvent pousser quelqu’un à peindre, d’autant plus si on se prétend « artiste-peintre » ( voir ma chaîne YouTube et la playlist « les raisons de peindre ». Au bout du compte, les réponses que je formulerais désormais seraient proches de l’onomatopée. Un euh un hum un bouh un bla-bla-bla. Quelque chose proche du monde animal, un feulement, un hululement, un grognement, qui placerait la sensation de réponse pour l’interlocuteur dans un espace, une dimension primale. A quoi cela sert-il de poser cette question sinon pour tenter de faire revenir l’écriture à quelque chose de commun, de facile à comprendre, d’interprétable à l’aulne d’une simplicité de façade,pratique, mais qui dans le fond survole l’essentiel. Vous me demanderez alors c’est quoi l’essentiel ? Et vous n’auriez dans un tel cas qu’un grognement à peine audible, un grognement proche du soliloque et certainement rien de plus. Possible que renoncer à la tarte à la crème de ce fameux pourquoi ce soit un engagement, peut-être l’ultime et qui coïnciderait avec une maturité. Cette fameuse maturité dont j’entends parler de puis presque 60 ans désormais|couper{180}

Bon qu'à ça

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Terminus Château Rouge ( notes de chantier d’écriture #40jours proposé par François Bon)

Terminus Château Rouge Beaucoup de monde à contre jour s’engouffre et file sur l’escalator, sensation de voir des fourmis, ça fourmille. On grimpe à contre flux, péniblement car certains trop pressés dévalent par la aussi en empruntant l’escalier, et on débouche enfin à l’air libre boulevard Barbes, à l’angle de la rue Poulet. Exotique au niveau des couleurs, des odeurs, les fourmis reprennent forme humaine. Beaucoup d’africains, certains bras ballants, d’autres avec des ballots, des femmes poussant de leur voix claires chantantes des marmots. Peu de blancs, à par quand on regarde à l’intérieur de la pharmacie, pas mal de vieux qui ressortent avec des pochons de médicaments, la plupart traversent à petits pas pour s’enfiler dans la rue Custine. Continuer rue Poulet, entrer dans le Lidl, acheter un poulet PaC, vite ressortir ensuite et rejoindre la rue des poissonniers, tourner à gauche, passer le magasin d’épices en lorgnant l’étalage, hésiter, puis saisir quelques tomates et poivrons, une tête d’ail un oignon, pas besoin de sac merci ça va aller suis à côté. L’entrée de l’hôtel jeter un coup d’œil au travers la porte de la loge, la concierge est absente, une aubaine. Gravir quatre à quatre les 4 étages sans voir personne, sans connaître personne. Arriver devant la porte, chambre 30 c’est écrit sur la plaque, chercher les clefs, ou donc les a t’on encore fourrées ? Les voici ouf, refermer la porte soigneusement derrière soi. Placer les provisions sur la plaque du réchaud près de l’évier. Ouvrir en grand la fenêtre, respirer, allumer une cigarette, regarder la façade en face, les habitants de l’immeuble d’en face. Puis fermer les yeux écouter le cri des martinets qui strient le ciel, tout à l’heure il fera nuit, changement total de décor, les voix appelleront d’autres voix qui s’élèveront pour atteindre l’étage, la fenêtre ouverte pénétrer dans la chambre. Un second texte faisant écho à un premier sur le même thème. On crée un protocole et on s’y tient, arbitrairement la station de métro, on sort on voit quoi ? Lien vers Terminus Bastille https://www.tierslivre.net/ateliers/40jours08-marqueurs-terminus/|couper{180}

Terminus Château Rouge ( notes de chantier d'écriture #40jours proposé par François Bon)

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Amour ou schizophrénie ?

Pourquoi écrit on ? Pourquoi j'écris ? Par ce que je ne peux pas faire vraiment autrement, je peins également mais ça ne suffit pas, ça ne suffit plus. C'est irrépressible, et pour évacuer, j'écris et publie les choses comme elles arrivent. Du coup je me demande Blanchon tu publies pour te faire mousser ? Pour être aimé ? Ou bien es tu malade comme on me le suggère dans un groupe Facebook, le mot schizophrénie a été avancé ... serais tu possédé par un esprit malin qui, dès que tu relâche ton attention s'empare de ta souris pour cliquer, exhiber ta bite ? J'essaie de bafouiller deux trois trucs mais la sidération est là. Peut-être que je suis schizophrène, et pourquoi non ? Et alors ça change quoi ? pas grand chose dans le fond. Par contre je peux essayer d'y mettre un peu plus de formes. Me méfier. Je suis d'une naïveté de plusieurs tours ; une naïveté retorse. Parce que finalement je m'en fous. j'en connais des chemins sans issues, des impasses. J'aime bien les gens, ils peuvent dire ce qu'ils veulent, tout ce qui leur passe par la tête à mon sujet, ça ne me gène plus vraiment, c'est vrai. J'en apprends sur le monde encore de cette façon. Puisque finalement je suis une sorte de miroir renvoyant l'étrangeté toujours tôt ou tard à son envoyeur (euse) Si si j'aime les gens ce n'est pas des blagues. Mais qu'on ne me demande pas de le prouver par contre car aussitôt je fais tout le contraire de l'attendu, je me replie comme se replie l'écriture pour se redéplier à un autre endroit, Phoenix. —Et ça tu vas le publier aussi ? bien sur ! parce que tout compte, le bon le mauvais le médiocre le pire et le meilleur rien ne peut être totalement écarté mis de coté, ou pire au ban. Et effectivement à la fin, ça me regarde. ça ne regarde pas les gens et pour cause, ils ne voient souvent qu'eux-mêmes. Mais dans l'ensemble je pencherais plus pour l'amour oui. Avec le dicton populaire qui aime bien châtie bien qui rappelle qu'on n'est pas obligé d'être chez les bisounours, une bonne claque sur l'épaule, bien franche, c'est bien plus sain, à mon humble avis bien sur.|couper{180}

Amour ou schizophrénie ?

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Densité du réel ( note de chantier sur l’atelier des #40jours)

Écrire pour donner une existence au réel, une densité particulière peut-être être proche d’une sensation kinesthésique de celui-ci ci au travers des mots. Encore que, c’est plus un faisceau de registres, allant du toucher au goût en passant par la vision et l’ouïe, qui crée encore comme d’autres strates inédites de ce que nous nommons « les sens » et qui trompe le mental qui perd ainsi ses habitudes ses repères, ouvrant ainsi l’accès à un supra mental, proche d’une ubiquité soudaine, éphémère pourtant sitôt qu’on change paragraphe de page. Attirer l’attention du lecteur par la diversité phénoménale du détail, de la précision de celui-ci qui sitôt qu’on croit les saisir, les arrêter dans une image mentale, saute de détail en détail. La lecture ainsi, proche d’une hypnose, d’une transe, qui éjecte l’être soudain d’un réel approximatif, effleuré, pour le plonger dans un fourmillement d’informations, un univers d’ondes de vibrations, et où la phrase devient le fameux serpent, l’anaconda, le guide au travers de cette confusion soudaine, une réalité étrangère, totalement, une réalité qui de ce fait touche au magique, au fantastique. Mais avec des objets de tous les jours, rien d’extraordinaire dans ces objets sinon d’être tout à coup débarrassé de l’habitude de trop les voir, c’est à dire de ne plus les voir. Soudain une irrépressible envie de retrouver Francis Ponge au fin fond de la bibliothèque., de tenir physiquement le bouquin dans les mains, de refuser une lecture uniquement numérique, virtuelle. Hier soir un second texte sur le thème de la ville souterraine, descendre, descendre descendre… Le premier texte #40jours#07 : /https://www.tierslivre.net/ateliers/40jours07-amnesie-crescendo/|couper{180}

Densité du réel ( note de chantier sur l'atelier des #40jours)

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Mobilisation générale

Non, rien à voir avec les élections, c’est à partir d’un poème. Mobiliser quelque chose pour démarrer la journée. Résister d’une certaine manière à une nonchalance qui amasserait ses troupes de tous côtés, qui selon la même stratégie éculée, assaille de façon circulaire, en brandissant son étendard « akoibon » Se réveiller, s’extraire, poser le pied par terre, puis se tenir debout. Sautiller vers la douche, tourner le bouton, vérifier que ce ne soit pas trop chaud, aller vers le froid progressivement ou d’un seul coup, voire le glacé. Frotter ensuite énergiquement, enfiler les claquettes pour ne pas glisser sur le carrelage mouillé, descendre à la cuisine, préparer le café, attraper la tablette, puis récapituler l’important, les petites choses retenues comme ça, les prendre entre deux doigts avec dans l’autre main une loupe de diamantaire. Avaler la première gorgée, allumer une cigarette, laisser un instant reposer. Puis s’y mettre. Et puis parfois quelqu’un passe pour dire — tu es vraiment sûr que ce que tu fais là est essentiel ? Résister à la facilité de s’emporter. Rester mobilisé. Pas d’image. J’ai cherché mobilisation je ne suis tombé que sur des gens faisant de la gym. Pareil pour résistance. Sur Pinterest ces deux mots sont essentiellement associés à du fitness par l’algorithme…|couper{180}

Mobilisation générale

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La forme de nouveau

J’écoute plus que je ne regarde les vidéos, sur la route il faut faire attention. Et donc j’écoute mais sans écouter comme je vois sans voir, c’est à dire sans que mon attention ne se fixe sur quoique ce soit en particulier, le bon deal pour se rendre sans encombre d’un point A vers un point B. Mais tout à coup un mot, une bribe surgit, « ce qui m’intéresse c’est la forme » dit François Bon. Je mets ça de côté, pas le temps d’y penser à l’instant T. Le lendemain matin, je reprends ces petites choses mises de côté dans la journée d’avant. Et du coup la forme ça me parle. J’entends la voix de Thierry Lambert qui m’en parle, un peintre de mes connaissances que je ne vois plus guère que lors de mes visites rapides sur Facebook. Le fond que ce soit en littérature, en peinture, c’est la tarte à la crème. Mais la forme, ce n’est pas la même chose, c’est ce qui identifie une façon parmi d’autres à partir d’un fond commun. On a tous des expériences assez similaires de la réalité. C’est par la forme que l’on peut les distinguer vraiment, voir s’apercevoir à quel point la réalité est un millefeuille. Je fais l’impasse ici sur ce que je pense des formes en peinture, je l’ai déjà dit, peut-être pas encore suffisamment, parce qu’encore trop accroché à l’illusion du fond, un fond personnel, un fond de placement.|couper{180}

La forme de nouveau