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Le poison lent des belles images
Elle ne l'a surement pas fait exprès, cela partait de cette zone pseudo enfantine dans laquelle se loge les "bons sentiments". Cette belle image en couleur incitant à rêver sa vie, signée Walt Disney. Le genre d'image qui s'insinue lentement dans votre cœur d'enfant, et vous explose les neurones année après année. Une manipulation frauduleuse, éhontée de l'éblouissement premier à la vie. Un grand méchant loup caricature du juif qui vient se présenter devant la chaumière des trois petits cochons. L'obsession d'un homme pour le contrôle, ultra conservateur anti sémite et sexiste. Evidemment on peut toujours dire que l'art excuse tout et que ma foi l'homme n'est qu'un homme. Mais cette emprise sur l'enfance de toute une génération est tellement en miroir de l'emprise américaine sur notre monde, que je ne peux que la trouver désormais insupportable. Donc non je ne rêve pas à partir d'une belle image provenant des studios Walt Disney. Je n'ai pas besoin d'un tel support pour rêver je n'en ai plus besoin. Je suis au regret. Et puis tout de suite après je regrette mon agacement, au même moment je le regrette. Je suis comme ça. Ne m'en voulez pas trop.|couper{180}
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Notule 27
Tenir. C'est tellement tentant de lâcher. De laisser libre cours à tout et n'importe quoi. Et pourquoi pas de temps en temps se payer une bonne colère, une bonne crise de sanglots, une bonne baston, une bonne baise ? Il suffit de regarder dans sa tirelire. Est-ce que j'ai suffisamment de pièces jaunes ? Exploser le cochon et y aller, advienne que pourra. Il n'y a pas de raison de tenir face à la tempête. Ca ne vient pas de la tête. Ce n'est pas une affaire de sagesse non plus. Aujourd'hui être sage c'est être fou tout le monde le sait. Tout est désormais dans le contraire et l'inverse. Ainsi je contemple les éléments qui peu à peu s'agrègent. Je comprends ce genre d'agrégat très tôt en contemplant l'eau. L'étonnante attraction qu'exercent les déchets, les détritus entre eux. Du coup évidemment je redeviens pécheur à voir le bouchon filer à la surface du Cher. Il faut extirper tous ces mots d'ordre à la con concernant la pèche et les poissons, ne pas avoir honte de dire —merde j'aime la pèche, je suis un véritable pécheur et de plus je vous emmerde. J'aime la pèche pour tout ce qu'elle représente du mouvement de la pensée inconsciente qui surgit à la conscience. Regarde, souviens-toi, tu avais installé ce prétexte de rapporter du poisson pour midi. Pour faire comme papa. Pour être acclamé doucement par les yeux de maman. Mais, tout ça c'était la part jetée aux fauves n'est-ce pas. En vrai ce n'est pas pour ça que tu allais t'asseoir au bord de l'eau, pas du tout. suivre de l'œil le bouchon, le transformer en point fixe, lancer et relancer la ligne de nombreuses fois pour pouvoir à nouveau s'attacher durant une durée à ce point fixe dans le courant. Soudain il plonge et rejaillit. Cela ne dure qu'une fraction de seconde parfois. Mais c'est suffisant pour créer une rupture dans la continuité. S'éveiller à un autre plan des choses courantes. Ferrer ne vient pas de la tête non plus. Ferrer c'est être en adéquation avec le moment. Le poids au bout de la ligne, la résistance et soudain l'argent qui jaillit de l'eau. Gerbe ! En peinture je fais la même chose très exactement que lorsque j'étais enfant au bord de l'eau. Le bouchon c'est le mouvement répétitif du pinceau sur la toile, une hypnose dans la réalisation des fonds notamment. Puis le geste change imperceptiblement comme si le pinceau était taquiné par une envie mordante de traits Du coup je trace. Je trace des lignes sur le fond sans penser à rien comme lorsque je relançais la ligne jadis. Avec la vague idée d'attraper quelque chose, je ne sais pas quoi, un gardon, une perche, un trésor englouti, une lampe d'Aladin avec un génie, ou bien rien. Ou bien rien. Ce rien finalement qui se loge sous toutes les apparences dont on essaie de le recouvrir. Un rien tellement puissant qu'il peut créer toutes ces choses dont on pense être maitre afin de le revêtir. C'est absurde car nous aussi ne sommes que des riens déguisés en quelque chose. Le retour à la maison avec la friture dans la bourriche. C'est toi qui t'en occupe dit maman moi je n'y touche pas. Donc j'écaille, j'étête, j'éventre je fais deux tas. D'un coté le mangeable de l'autre les déchets. Le tout sur la Montagne le journal du coin. Ainsi s'effectue cette pèche dans la médiation, dans l'éveil, puis dans l'aspect pratique qui découle de toutes les actions menées en amont. Se nourrir. Il me semble que le gout de ces poissons avaient un petit quelque chose de plus que ceux achetés désormais dans le commerce. Ce gout provenait d'un accord trouvé enfant entre la nature des choses et comment j'éprouvais le plaisir de m'y livrer pour l'explorer. Je ne pèche plus guère, qu'à de rares moments où les petits enfants viennent nous voir. J'ai voulu transmettre ce gout de la pèche. Mais ils n'y trouvent pas de plaisir, pas d'intérêt je crois que pour eux le poisson est de forme carrée ou rectangulaire. Géométrique certainement. D'une géométrie hallucinante si je peux dire provenant de cette folie qu'on appelle la raison qui crée les temples en forme de supermarché.. Et que cette géométrie s'agrège à d'autres pour constituer un funeste égrégore c'est ce que je vois de plus en plus. Il y a quelque chose d'obstiné en moi qui me pousse à tenir droit comme un arbre d'autrefois dans ma foret de Tronçais, ces vieux chênes multi centenaires. Et pour acquérir cette volonté de droiture j'ai du passer par une myriade de contorsions, trouver ma verticalité tout seul. Tenir comme un arbre sans y penser traverser les saisons dans l'accueil et l'ouverture, tisser des liens souterrains avec mes proches qu'eux mêmes ne voient pas, n'analysent pas pas plus que moi je n'ai vues les racines antérieures que j'ai tétées en toute inconscience. Comme on pèche ou peint, Tenir tout en acceptant de laisser aller les choses à leurs propres pentes y compris les prétendues saletés.|couper{180}
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Notule 26
Travail d'élève sur le drapé. Une chose me frappe c'est mon perpétuel malaise avec la notion d'autorité, celle que j'ai pu approcher dans ce que je considérais comme à l'extérieur mais qui forcément résonne avec la notion intérieure que j'ai de la véritable autorité. Je crois que j'ai exploré beaucoup de formes de cette autorité. Des bonnes rarement, souvent de mauvaises. Il n'y a que lorsque j'ai commencé à enseigner la peinture que je me suis trouvé sur un chemin valable menant à cette autorité intérieure. J'ai commis pas mal de bévues, évidemment. Personne ne nait enseignant. Et de plus l'expérience ne se transmet pas. Nous devons être notre propre laboratoire et tester sans relâche la notion d'opportunité. Avoir la bonne remarque au bon moment. Plus on le cherche moins on le trouve au bout du compte. Jusqu'à ce que l'on commette une somme d'erreurs suffisamment conséquente pour que ça vienne naturellement , spontanément, ou intuitivement. Car l'intuition ce n'est pas un poulet rôti qui tombe du ciel. C'est plutôt pas mal de patates à l'eau et, en cas d'urgence, se nourrir des épluchures. La vie possède une autorité naturelle elle va ou elle doit aller et rien ne peut l'entraver si longtemps qu'elle ne puisse reprendre son chemin.|couper{180}
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Notule 25
Tout a un sens. Je ne supporte plus beaucoup ceux qui prônent le contraire, les partisans de l'insensé. Juste retour des choses comme on dit. Karma. Moi qui pensais être l'insensé incarné quelle surprise. C'est sans doute à partir de faibles indices, de ceux qui passent comme presque insignifiants, que l'on peut reconstruire les puzzles. Qu'une pièce nous évoque vaguement une ressemblance avec une autre déjà vue, presque semblable et que soudain l'idée nous vienne de tenter de les ajuster ensemble. Soudain l'aimantation s'effectue, la gravité s'installe. Les planètes s'ajustent à leurs justes orbites entamant alors leurs rondes autour de soleil s qui pour le moment me sont encore invisibles. Je devrais éprouver un peu plus de compassion envers ces insensés mais la priorité ne semble pas être celle-ci. Après tout chacun est libre de comprendre comme il veut la vie sa propre raison d'être et le cheminement de sa propre existence. La peinture m'a beaucoup appris. Bien plus que n'importe quel ouvrage de philosophie, de science. Il n'y a que la poésie qui est son égale dans le silence qu'il faut creuser entre les mots comme je crois qu'il faut creuser l'absence de sujet, de thème entre les tableaux. Pour saisir l'inanité des raisons des justifications, des prétextes. Je n'ai jamais peint pour être un peintre. Je veux dire pour obtenir un statut ou devenir une statue. Je peins parce que cela m'aide à traverser tous les sujets sans m'y arrêter. Je peins pour comprendre ce qu'est la création, c'est à dire cette transformation de l'univers à chaque instant. je peins, je ne peux l'écrire comme l'effectuer qu'au présent. Comme je suis différent moi aussi d'instant en instant. C'est cette peur de la métamorphose permanente que quelque chose en moi affronte sans relâche pour parvenir à une confiance en soi-même. Une traversée de l'illusion par l'illusion. Ce qui reste au fond du tamis, une fois toute la boue enlevée ce n'est pas de l'or. On ne peut rien monnayer avec ça. On le possède mais on ne possède rien à travers ça. C'est la difficulté, la faiblesse en quelque sorte qui appartient à la matière et pour laquelle une fois la colère, le désespoir passés, on ne peut qu'éprouver de la tendresse. C'est rejoindre le geste des fleurs qui s'ouvrent plus ou moins glorieusement après l'hiver. Et j'ai un faible pour les moins glorieuses évidemment. Cela rejoint mon admiration pour les dessins d'enfant et aussi mon indifférence pour les œuvres réalisées avec habileté. Tout aujourd'hui me semble résider dans la maladresse et la fragilité. Dans ces deux forces qui soutiennent toutes les illusions du monde.|couper{180}
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22.notule 22
Dans cette période de vaccins et de cachets tomber sur une série comme En thérapie fait du bien. Je regarde de moins en moins la télévision car j'ai la sensation que l'on m'intube de la connerie liquide dans les neurones systématiquement. D'ailleurs en général il suffit que je la regarde 5 minutes pour sombrer dans les bras de Morphée. Bon je sais c'est devenu tout autant politiquement correct de ne pas aimer la télévision que de commander ses livres sur Amazon. Mais je ne prétends pas être ni meilleur ni pire que tout à chacun. Il m'arrive aussi d'avoir envie de gober, de me métamorphoser en poisson rouge. Et puis j'ai biberonné à la boite à conneries depuis l'enfance. D'ailleurs il me semble que le gout était meilleur avant, bien évidemment. Bref, j'avais déjà regardé la saison 1 et voici donc que je découvre sur le replay de la chaine Arte la saison 2. 35 épisodes d'environ 30 minutes, ça parait se digérer facilement. Et bien pas tant que ça. Car comme c'est une série "intelligente" elle peut déclencher des réflexions intempestives ( ce qui n'est pas conseillé à tout le monde je vous le concède). J'aime bien l'acteur principal Frédéric Perrot, alias docteur Phillipe Dayan, ce qui ne gâche rien. J'aime bien ses patients, interprétés par des pointures comme Jacques Weber, Carole Bouquet, Charlotte Gainsbourg, parmi les plus connues. On assiste à la vie de ce psychiatre, à ses séances, les hauts et les bas de la vie et de la thérapie. Rien de spectaculaire vraiment mais dit avec beaucoup de finesse. Quoique parfois un peu didactique à mon gout. Mais je crois que cet aspect didactique est nécessaire justement pour qui ne sait rien de la thérapie, ce qui est mon cas. A l'époque où les neurosciences semblent prendre le pas sur la psychologie, la psychanalyse, où le matérialisme se targue de tout vouloir résoudre par des formules, des équations, la logique et les pilules, je trouve rassurant qu'on puisse encore trouver des personnes qui puissent privilégier la parole, la discussion, la conversation comme outil de guérison. Personnellement si c'était à refaire, je pense que j'entrerais probablement en thérapie vers la quarantaine. Peut-être ainsi aurais-je emprunté un raccourcis plutôt que de me taper encore 22 ans de tâtonnements et de souffrances, de doutes, pour me sentir un peu mieux dans ma peau. Mais j'étais contre à l'époque. J'avais peur qu'en effectuant une thérapie je perde ma créativité. La belle affaire. En plus je pense que c'est faux aujourd'hui. Tout au contraire. Mais à l'époque non, j'étais contre, c'est comme ça. Il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis on le sait. Pourquoi je vous parle de ça déjà ? Ah oui. Le protagoniste principal, Phillipe Dayan se rend chez un autre psychologue ( Charlotte Gainsbourg) dans le cadre d'une supervision de son travail. Il raconte l'enterrement de son père et sa position de départ est qu'il n'a rien ressenti de spécial, il n'a même pas pleuré. Il dit qu'il a coupé les ponts depuis des années avec ce père. Progressivement on comprend grâce au questionnement des deux personnages que les choses ne sont pas si simples qu'elles puissent paraitre. Qu'il y a beaucoup de colère derrière cette prétendue indifférence du fils envers le père. Et c'est encore plus intéressant que chez un quidam moyen puisque le fils en question est thérapeute. On comprend bien que tout le monde passe par une ignorance profonde des véritables relations qui se tissent entre les êtres. On comprend toutes ces histoires que l'on ne cesse de ressasser sans arrêt et qui nous maintiennent dans une fiction de l'autre comme de nous mêmes. Il se trouve que la psychologie, notamment la psychanalyse soit en grande partie "inventée" par des juifs, ce qui ne m'étonne pas, car l'étude du Talmud et de la Tora c'est déjà en soi de la psychologie de très haut niveau. Je veux dire une certaine manière de poser la question en général. Je veux dire en sachant que la question est toujours bien plus importante que n'importe quelle réponse. Bref à un moment donné le terme de Shéol est lâché par Charlotte Gainsbourg. C'est le lieu où vont tous les morts et en hébreu l'étymologie renvoie au mot tombe mais aussi au mot question. C'est un lieu de passage en fait. Il n'est pas définitif, une sorte de purgatoire chrétien sans doute. Bref le père est mort, le fils et le père sont passés à coté l'un de l'autre sans se rencontrer pensent t'ils chacun. Du moins pensé encore celui qui reste plus que celui qui n'est plus. Reste la question. La question de l'autre, à la fois terrible et merveilleuse. Je vous conseille vraiment cette série si vous ne la connaissez pas. du coup j'ai commencé un autre travail probablement influencé par cet épisode particulier où l'on évoque le shéol. Deux tableaux dont j'ai travaillé un peu les fonds. Je laisse ceux commencés avant hier en suspens pour le moment. Il y a parfois des priorités émotionnels comme des priorités pour tout. Réalisés tous les deux à l'acrylique pour le moment... à suivre. Nb. Si un tableau vous plaît dans l’état où je vous le montre durant le processus, dites le moi vite avant que je ne le transforme parfois du tout au tout… je ne garantis pas que je vous le mettrai de côté car en ce moment j’observe une frénésie des métamorphoses… mais ça ne coûte pas grand chose d’essayer ! Je dis ça je dis rien comme il se doit.|couper{180}
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20.notule 20
Je crois que c’est l’été 2013 que nous nous rendons au musée Pierre André Benoit à Ales.Probablement deuxième quinzaine d’août car les figues sont déjà mûres, il n’y a qu’à tendre le bras pour en cueillir lorsque nous petit déjeunons chez nos amis de Maruejols lez Gardon. Une exposition Francis Picabia et d’autres amis nous ont rejoint, ça y est ça me revient. Des psy que nous ne voyons plus désormais que nous habitons au diable vau vert. Comme l’amitié est drôle parfois, on s’entiche, on ne se quitte plus durant des mois, des années et puis soudain on se quitte justement sans qu’on ne trouve une raison valable vraiment pour cela. Alors on fait appel à la distance et aux adages. Loin des yeux loin du cœur. Je mise plus sur l’ennui ou la répétition pour ma part, sans oublier l’agacement pour être bien franc. Bref on se retrouve là devant les fresques d’Alechinski, puis quelques marches après sur le perron d’une demeure bourgeoise transformée en musée. Picabia m’a gonflé le boudin derechef. Dès « moi je »placardés partout. Je suis ceci je suis cela, et d’une méchanceté parfois difficile à saisir. Mais ce n’est rien à côté de la stupidité de cet ex ami s’il faut dire ainsi qui s’arrêtant devant des dessins dans lesquels se mélangent plusieurs silhouettes et visages, se permet un diagnostique à l’emporte pièce. J’ai du penser si fort quel con qu’il a fait un pas de côté. Je me retrouve seul devant tout cet étalage d’auto proclamation. Pourquoi donc cela m’agace t’il autant ? Mais parce qu’on n’est jamais content de voir son reflet dans les vitres certainement. En 2022, toute hargne retombée depuis envers Picabia et pratiquement le monde dans son entièreté, j’ai parfois la sensation d’un manque, d’une absence, de ce petit quelque chose qui rend plus présent le chant des cigales, la douceur des soirs d’été, et le bruit des glaçons dans le Ricard. Voici en passant la dernière mouture d’un travail commencée hier dont j’ai déjà parlé. C’est sans doute qu’il y a un lien mais je ne vois pas lequel pour l’instant. Techniques mixtes format 40x50cm|couper{180}
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19.notule 19
Le tableau de Marianne sur l’île de Pâques vient d’être vendu On passe à la suite toujours sur des toiles de récup recouvertes de gesso noir Avec un peu de jaune un peu de blanc et du mauve Et l’outil magic ! Le Posca doré La seconde toile a subit plusieurs incident La couche de gesso noir s’écaille donc super ça va donner plus de grain à moudre De plus l’outil magic est presque vide, super on va s’arranger De plus je ne sais pas du tout où je vais sur ces deux toiles comme d’hab, super même pas peur ! Bon ceux qui ont peur du surnaturel peuvent sortir je préviens 1 ère étape 2eme étape 1ere étape seconde toile2eme étape seconde toile|couper{180}
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Marathon.
Non mais là, c'est exagéré. Je ne sais pas si vous avez vu Word War Z, mais l'armée de zombis qui cavalent après Tom Cruise, c'est que dalle par rapport à ce que j'ai aux fesses. De plus fait exceptionnel à noter déjà dans ce film, les zombis sont dotés d'une vélocité jamais vue auparavant. Et bien les dracos vont encore plus vite. Je cours je cours je cours, je suis entrainé pour cela, je m'en aperçois en courant, c'est absolument dingue. Ils sont des milliers et moi seul devant, à petites foulées comme une ballade matinale. J'essaie de sauter une haie, et oh miracle, un bond facile, et de plus élégant, je retombe sur mes guiboles et reprends la course comme si de rien n'était. Monté sur coussins d'air. C'est en passant devant la vitrine du super U que j'ai aperçu mon reflet. C'est un peu hard à avaler, mais je ne suis pas celui que j'ai cru être. D'abord j'ai une petite tète et un très long corps type athlète africain, un corps visiblement taillé pour cavaler des heures peut-être même des jours. J'en ai sous les baskets, je le sens. Je peux allonger la foulée. Je l'allonge et creuse la distance avec l'armée de dracos. De temps en temps je me retourne et je les vois perdre de plus en plus de terrain. J'aperçois un fleuve. Je me demande si pour la nage c'est pareil. C'est pareil. Un crawl d'enfer ! je tente la brasse papillon et là stupéfaction j'ai la moitié du corps qui sort de l'eau sous l'effet double hélice des bras. Dingue non ? J'ai presque atteint la rive. Suis ivre de ces nouveaux pouvoirs que je me découvre. Et tout à coup je les aperçois. Une armée de dracos m'attend de l'autre coté. Je suis pris en sandwich. Je jette un coup d'oeil par dessus mon épaule. J'ai peut-être quelques options que je n'ai pas encore découvertes. Des hélices, des ailes, un bidule à faire tournoyer pour défier les lois de la pesanteur et m'élever au dessus de ce cloaque. Rien. Un deus machina m'arrangerait bien. Mais non ça ne se passe pas du tout comme ça. Les dracos savent nager , ils m'encerclent. Me voici pris à nouveau dans leur filet.|couper{180}
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Notule 17
Créer à chaque instant voilà la vie. Mais refaire la même chose tout le temps, les redire se les répéter comme un mantra , s'y accrocher comme une moule à son rocher, pouah ! Etre résolument moderne dit toujours Arthur. ça veut pas dire avoir le dernier modèle de lave-vaisselle. Merde. C'est comprendre la création comme une actualité perpétuelle. "L'homme que j'étais hier je ne le suis plus" disait Henry à l'ouverture du Tropique du Cancer. En fait il n'ose pas encore assez. L'homme que j'étais au début de cette phrase, je ne le suis déjà plus. voilà la modernité. Va bosser à l'usine, dans un bureau, faire le mariole dans une expo après ça. C'est surtout cette modernité là que les patrons du Cac 40 ne supportent pas. Dont ils ont peur plus que tout. Imagine, il y a 5 minutes j'avais 100 milliards sur mon compte. Et là tout de suite tout s'est envolé. Merde. Mais l'attachement à 100 milliards ne riez pas c'est pareil que de s'attacher à n'importe quoi. Comme moi au plaisir de pondre ces notules par exemple. je pourrais perdre ce petit plaisir Et du coup faudrait que je m'en crée un autre aussi sec Moderne quoi !|couper{180}
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16.Notule 16
J'essaie d'imaginer le paradis. C'est assez proche du cauchemar. Tout le monde sourit, tout le monde s'aime, tout le monde au petit soin l'un pour les autres, il ne pleut jamais ni ne neige. Soleil radieux chaque jour. Pire qu'un cauchemar une éternité d'ennui. vue d'ici. ici, c'est un vrai paradis d'une certaine manière. Il y a un ordre convenable, éprouver de la peine ou de la joie, suivant nos propres choix. Dans l'opposition, dans l'alternance. Enfin là on en reprend pour 5 ans sans alternance. Reste à voir ce que les législatives donneront. Du coup je reviens sur l'action de demander, un peu. Ne pas demander le paradis. surtout pas. D'ailleurs je me demande si au bout du compte la véritable sagesse ce n'est pas de ne plus rien demander du tout. se contenter à chaque fois de ce qui est suffit amplement à créer tout ce que l'on peut imaginer et plus encore. une nouvelle peinture commencée hier soir évasion à l'ile de Pâques. Les habitants adoraient un dieu à Tête d'oiseau. Et les oiseaux on sait bien ce que c'est, ce sont les descendants des dinosaures Ils ont des os creux. Des dinos à plumes. Belle, très belle évolution et en plus ils sifflent et chantent Bref, en faisant un saut sur l'ile je me suis dit Reste là un moment, le temps que ça passe. Le temps de digérer tout ça. Et ça ce n'est pas rien je vous prie de le croire. Bref format 40x50 encore ( ce sont toujours de vieilles toiles que j'ai recouvert de gesso car elles ne me plaisaient plus) Voici les deux premières étapes. 12|couper{180}
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15.notule 15
Dernière mouture de cette toile qui finalement relève plus de l’icône. Mais comme le hasard n’existe pas il s’agit donc de se demander pourquoi elle s’achève ainsi… Un de ces quatre matins j’aurai la réponse puisque je l’ai demandée. Techniques mixtes sur toile format 40x50cm 2022|couper{180}
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14.notule 14
Commencé dans la foulée du précédent, comme le 3 suit le 2. Toujours en plein aveuglement. Cet aveuglement qui m’est nécessaire pour voir. Je tâtonne beaucoup avant de prendre une décision. Toute l’histoire de ma vie. Puis je la prends, au bout d’une série plus ou moins longue de petites actions. Il en résulte un soulagement qui peut parfois se transformer aussi sec en stupéfaction, très vite. Prendre le temps de vivre ce soulagement peut-être… ? Un autre format 40x50 technique mixte 12345|couper{180}