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Rester dans l’entre-deux.
L'arrivée à la frontière polonaise D'un coté la raison, de l'autre ce que je dois bien appeler la mystique, l'imagination, la poésie, l'intuition, la peinture, ou ce que l'on voudra et qui ne sera qu'un mot. C'est à dire quelque chose de déraisonnable à priori pour la plupart d'entre nous. Comment vivre ainsi, coincé entre ces deux mots ? Comprenez que je ne dénigre pas la raison, je lui trouve une utilité, mais je ne peux pas plus dénigrer l'intuition. En résumé il s'agit de trouver une position médiane entre cerveau gauche et droit. De parvenir à les unifier, d'établir une relation harmonieuse entre les deux. Aussi lorsque j'évoque le doute comme une nécessité c'est qu'il m'aide régulièrement à revenir au centre, à la confluence de ce que j'ai appris plus ou moins à considérer comme deux opposés. Et pourquoi la raison est-elle opposée à l'intuition ? A part le fait que la raison veuille toujours avoir raison ? Admettons alors que la raison puisse se considérer telle qu'elle est vraiment comme un processus se basant sur l'action et la réaction, dans une durée définie, avec un objectif clair, alors et c'est sans doute de la répétition qu'elle note que presque rien ne peut la gêner vraiment pour atteindre à ce but. D'où ce malaise indéfinissable qui monte régulièrement en moi face à la certitude affichée par mes contemporains qu'il suffit de faire un plan et de le suivre à la lettre pour parvenir à quoique ce soit. Si je répète l'expérience et qu'elle donne toujours le même résultat est-ce dû à ce que j'appelle la raison ou bien n'est-ce dû qu'à moi qui ne voit l'expérience que dans le même cadre que je ne cesse de reproduire pour obtenir strictement que la même chose toujours. Je pourrais me demander s'il ne s'agit pas bêtement d'un programme de la même nature que ceux réalisés avec des 0 et des 1, en langage informatique. Car l'objectif si clairement inscrit soit-il sur le papier est t'il une intention véritable ? Ou bien n'est t'il toujours que le clone que nous impose la relation triangulaire de tout désir. Je veux ceci parce qu'un autre le possède et qui lui-même le désire par ricochet tout simplement. Trouver sa véritable intention ce ne peut pas être de s'arrêter à ces désirs dupliqués. La structure même de cette phrase me saute aux yeux à priori comme une faute, une lourdeur, cependant qu'en même temps je lui trouve une étrange justesse syntaxique. S'il y a de l'être ça ne peut pas s'arrêter au désir. Voilà ce que je comprends de ma propre maladresse linguistique. Cela nécessite un parcours, et surtout de comprendre qui l'on est vraiment, à savoir ce que l'on veut dans la vie sans que cette volonté ne prenne racine dans le désir commun comme une simple obéissance, ce que j'appelle un aveuglement. Savoir qui l'on est vraiment, parfois j'en rirais tellement cela me semble ridicule, nombriliste, comme si moi je pouvais être quelqu'un de différent des autres. Que je puisse soudain me démarquer de la masse par la découverte stupéfiante de ma propre différence. J'ai souvent botté en touche à cause de ça exactement. Parce que je n'ai pas tant le cœur à vouloir à tout prix être différent. Je voudrais juste que l'on me laisse tranquille, intérieurement, ne pas être gêné par les clichés incessants, les mots d'ordre perpétuels avec lesquels je ne cesse de composer depuis toujours. Ce que je veux n'a rien à voir avec ce qui est nécessaire pour entrer dans la danse, Ce que je veux n'a rien à voir avec un passeport, avec lequel j'aurais l'autorisation de passer une frontière vers le commun. Mais voilà qu'est ce que je veux vraiment ? La plupart du temps j'arrive à peine à détecter ce que je ne veux pas, ce que je ne veux plus. Donc il faudrait que je me fasse à cette idée qui représente le cœur même de toute impuissance, que je ne veuille rien car je ne suis pas parvenu à savoir vraiment qui je suis. Que je n'en possède qu'une très vague idée, ou mieux certitude. Ce que je suis je ne l'apprends jamais que par la réaction à ce que je ne veux pas. Ce qui semble terriblement rationnel et qui justement me coupe de tout le potentiel qui peut me parvenir depuis l'inconnu, depuis l'étrangeté que m'offre comme un défi l'inconnu. Il n'y a que par la peinture que je parviens à trouver plus ou moins une position qui ne me semble pas totalement factice. Lorsque je peins je suis dans l'entre-deux. J'accorde autant de poids à la raison qu'à l'intuition, je les tiens en joue du bout du pinceau. La peinture une fois tous les désirs épuisés, comme autant de clichés traversés à quoi donc me servirait-elle ? A célébrer le fait d'être en vie, célébrer la vie car au fond de tout je ne vois que cela comme intention qui vaille encore la peine de m'y accrocher. Et peut-être que je me trompe encore, peut-être ne suis-je pas si peintre que je veux bien me le dire, me le répéter. Peut-être puis-je trouver d'autres façons de célébrer cette vie qu'en réalisant des tableaux, en donnant des cours. Hier soir par exemple je me suis dit que peindre était tellement dérisoire au regard des évènements actuels. Et si j'allais proposer mes services à une association, et si j'allais me proposer comme chauffeur pour traverser l'Europe et aider. Ou encore proposer d'héberger quelques Ukrainiens à la maison, nous avons un peu de place. Et puis j'ai pensé au prix de l'essence, j'ai pensé que cela m'obligerait à interrompre mes cours durant quelques jours j'ai pensé aux factures aussi qui elles ne s'arrêtent jamais. J'ai tellement pensé au final que je n'ai rien fait. Exactement le résumé d'une vie vécue entièrement ou presque en imagination. Une vie dans l'entre-deux. Ce qui relie soudain cette notion d'intention à un autre élément essentiel : Le choix. Choisir parmi tant d'émotions de sensations, de sentiments que l'on comprend souvent contradictoires parce qu'on veut justement leur trouver des raisons. C'est sans doute à ce moment là qu'il faudrait s'en remettre à nos intuitions pour entrer en conformité avec l'intention, et faire sans y penser ce que l'on sent juste de faire.|couper{180}
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Toucher le mystère
Toucher le mystère cela n’est sans doute pas grand chose, mais en revenir, se hisser à nouveau dans le quotidien et partager comme on peut ce qu’on est, c’est une autre paire de manches pour le manchot que je suis. Alors peindre quelque chose vite, s’y jeter. Un travail à l’éponge, où effacer fait naître des formes. Et surtout le “on verra bien” entre les lèvres, mieux qu’une fleur au fusil.|couper{180}
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Modifier le futur d’un tableau.
Si on se base sur une théorie déterministe ( pourquoi ne pas le faire ? ) le tableau est déjà réalisé avant d'être commencé. Et dans ce cas le "libre-arbitre" n'est qu'une illusion. Car en fait lorsque je prépare la couleur, que je l'étale sur la toile je ne fais que suivre un programme. Ce programme aurait pour fonction d'atteindre un objectif : le tableau achevé avec un certain nombre de critères qui indiqueraient cette finalité et qui seraient déjà paramétrés à l'avance. Autrement dit lorsque je peins je suis dans un couloir temporel qui commence à un certain point et s'achève à un autre. Et malgré tout ce que je peux penser du hasard, de mes préoccupations du moment, de mon gout pour telle ou telle couleur, forme, ligne, tout serait déjà potentiellement gravé en amont et je ne ferais qu'exécuter ce programme dans une totale ignorance, et confondant cela avec des notions de choix, de créativité. Comment prendre conscience de cela, et surtout en avoir la preuve dans un premier temps ? En abandonnant l'idée du libre-arbitre, c'est à dire en me remettant totalement à ce que j'appelle le hasard. Ce qui laisse un sentiment mitigé à la fin car suis-je vraiment l'auteur d'un tel tableau ? C'est en tous cas ce que pense régulièrement l'ego et qui pour tenter de récupérer quelque chose de l'événement met en branle le jugement. Ceci est bien ceci ne l'est pas, en se donnant la possibilité d'intervenir "plus consciemment" sur une partie ou la globalité du tableau. Ce qui provoque ce que j'appelle aussi une tricherie. Ce sentiment de tricher avec quelque chose de l'ordre du hasard c'est sans doute pour moi là justement que se situe la possibilité de transformer le futur du tableau. Cependant qu'il ne faut pas que je m'en détourne, que je l'oublie, que je le dénigre. Au contraire si j'éprouve à un moment donné cet écart, cela signifie que je ne comprends rien à l'intention d'origine. Car bien sur rien ne peut exister sans une intention. Ce qui me renvoie encore une fois à cette tarte à la crème que représente encore ( pour moi toujours) le serpent de mer de la démarche artistique. Puis je décider seul, c'est à dire moi le petit je d'être l'auteur pleinement de quoi que ce soit. C'est exactement sur cela que je n'ai jamais cessé de buter tellement je sens que cette décision est erronée. Que je ne peux n'être qu'en partie, et de façon réduite parcellaire le créateur du tableau. Que toutes les informations qui me seront arrivées en amont, durant le processus de la peinture, et ensuite en constatant un résultat, ne m'appartiennent pas totalement. C'est une cocréation avec beaucoup de paramètres qui ne cessent de m'échapper sitôt que je tente de les identifier, pire vouloir les contrôler ou les maîtriser. Ce qui oblige à une humilité immédiate que je ne maîtrise pas non plus. En général je suis assez énervé que l'on me dise que mon tableau est beau par exemple. Ou que l'on me considère avec du Monsieur, de l'artiste, et je ne sais quoi encore. Mais je m'étale encore. Bref je me demandais si on pouvait intervenir sur le futur d'un tableau. Ce qui pour la plupart des gens qui liront ce texte relève certainement de la pure idiotie ou d'une perte de temps, ou d'une maladie mentale avérée. Mais tout de même... et puis de toutes façons au point où j'en suis... Le problème une fois posé un certain nombre de questions commencent à fuser. Comment peut on modifier le futur d'un tableau alors qu'en théorie on ne sache pas comment il va s'achever dans une première réalité à venir.Si je prends comme hypothèse un tube temporel qui va d'un point A vers un point B et qui désigne le début et la fin d'un tableau, je crée déjà moi même une sorte de réalité avec un passé, un présent et un avenir.Est-ce que je suis seul c'est à dire moi Patrick Blanchon à créer cela ? Ou bien dois je prendre en compte toutes les interactions incessantes qui accompagnent le seul fait que je respire, comme par exemple la luisance de cette feuille de lilas qui se déploie dans le jardin, les images encore fumantes d'une ville dévastée par les bombes, l'odeur du café qui monte de la cuisine et en fait des milliards et des milliards d'informations qui continuellement ne cessent de me traverser.Est ce que toutes ces informations qui me traversent font partie d'un programme général que l'on pourrait résumer par l'air du temps ? Et si oui qui crée un tel programme ? Est t'il dû à des combinaisons purement aléatoires ou bien est t'il manipulé par des intentions que j'ignore totalement ?Comment alors s'abstraire d'un tel programme dont on sent bien que la conscience n'y trouve pas son compte, que cette conscience désire quelque chose de plus vaste, et en même temps de plus léger, une liberté ?La peinture comme je le suppose depuis un certain temps n'est que le moyen que j'ai trouvé pour pallier mon ignorance en mathématiques, en physique et tout de même participer modestement, à mon échelle à un questionnement sur la nature de la réalité. C'est certainement assez proche de tout ce que j'observe, ces avancées qui mixent le rationalisme désormais avec la mystique ancestrale.Peut-on alors imaginer que ce ne sont que des intentions prisent dans un futur déjà réalisé depuis toujours qui résonnent tout à coup avec ce que j'ai comme intention soudain dans mon propre présent qui me permettent d'identifier soudain un chemin, un futur particulier.Est ce que la joie ou la peine, c'est à dire le facteur émotionnel seul vis à vis de ces intentions "personnelles" peut me guider vers une certitude quelconque de changement ou plus précisément de modification réelle d'un futur que je ne suis pas en mesure de voir ? Je pourrais évidemment botter en touche et dire tout cela était pour rire, pour vous divertir, m'en tirer encore par une pirouette et aller boire mon café, fumer ma cigarette, passer à autre chose comme on dit. Et probablement que c'est encore ce que je vais faire. Car il ne suffit pas de poser une intention de changement, il faut ensuite l'oublier, et faire confiance tout en restant vigilant à tout ce qui peut advenir à partir de cette première intention posée là dans le temps.|couper{180}
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Création, croyance et morale.
huile sur carton format 30x30 cm Peut-être en va t'il de la peinture comme de toutes les grandes choses comme disait Nietzche, "celles-ci périssent par elles-mêmes par un acte d'auto destruction." Mais je crois que c'est en raison d'une vision individualiste qui s'offusque soudain de s'être bernée elle-même. Enfant nous créons comme nous respirons, nous ne nous posons pas vraiment de question à propos du pourquoi et du comment. La vigueur d'un rouge, nous la suivons sans y penser là où celui-ci veut bien nous emporter. C'est ensuite que les choses commencent à se gâter. Lorsque nous disons j'ai peint une belle chose, regarde donc. Lorsque nous finissons par croire que la peinture vient du je, de la cervelle, lorsque nous répudions les muses en les transformant en de simples contes à dormir debout. On se croit maître de quelque chose, on s'enivre d'un tel pouvoir et évidemment comme on veut asseoir cette autorité, l'étendre, on finit par lui adjoindre une morale. Moi je sais bien faire alors que les autres pas vraiment. Moi seul comprend quelque chose à tout ce bordel et je vais vous fournir des règles, des lois, afin de mieux vous orienter dans la confusion tout en vous mettant évidemment le grappin dessus. C'est l'être humain de base. Ce besoin atavique de conquête, de pouvoir, de profit, cette pensée unique autour de laquelle tant de choses tournent encore de nos jours. Qu'un pays entier soit ravagé par de tels objectifs encore parait hallucinant. Mais si surnaturel cela soit-il en même temps que monstrueux, je crois que cela nous apprend encore quelque chose. Surtout suite à cet autre événement extraordinaire que représente le Covid. Cela indique une résistance et en même temps une agonie. Ce sont des sursauts d'agonie. Un monde s'évanouit laissant place à un autre. Quelque chose aura été poussé à l'extrême de sa propre absurdité. Ces notions de pouvoir et de profit qui agitent encore plus ou moins les peuples alors que nous pressentons bien que la vie ne veut pas cela vraiment. Que le but de la vie n'est pas la conquête mais la créativité et l'échange d'informations. Et que l'argent, l'exploitation d'autrui ne sont pas nécessaires à cela. Que cette habitude de laisser nos existences gouvernées par une poignée d'hommes ou de femmes plus intelligents, plus cultivés, plus riches, plus ceci ou cela n'a aucun fondement véritable. L'art, et la peinture notamment n'échappent pas à la règle nietzschéenne dans ce cadre égoïste du monde bordé par le ressentiment, l'appétit de gloire et de richesses, le désir d'avoir un ascendant quelconque sur autrui. Quand l'émotion se transforme en matière à challenge, quand elle ne sert plus qu'une volonté de performance, ou bien encore de s'élever artificiellement au dessus de la concurrence, par une morale d'entreprise qui consiste à trouver des trucs des astuces pour placer un produit, cela signifie aussi qu'un changement important est en train d'arriver, que toutes ces choses ne sont pas autre chose que des sursauts d'agonie également. Un art se meurt vive l'art. Certainement le monde nouveau est déjà là, et je veux être optimiste car je vois bien qu'il existe malgré tout en moi une conscience qui me dépasse. Malgré tout ce que j'ai pu penser, imaginer de bien et mal, tout cela n'a absolument rien à voir avec cette conscience qui ne se meut que dans le but d'étendre son amour. Je dis "amour" mais je pourrais aussi parler de clarté comme de justesse. Dans le fond à ce propos il n'est pas besoin d'avoir beaucoup de vocabulaire. Il suffit de faire confiance à la source, d'affronter la peur en tant qu'illusion nécessaire à la compréhension encore pour un moment. Elle disparaitra d'elle-même lorsque nous n'en n'aurons plus besoin. Car nous avons besoin de la peur pour comprendre ce qu'est le courage. Comme nous avons besoin du mensonge pour comprendre la justesse. Ce que nous faisons ensuite de toutes ces choses apprises parfois douloureusement est encore un étape, un point de bascule qui crée soit une morale soit un avenir et en même temps un passé. Mais c'est par ce chemin que nous pouvons déplacer parfois d'un iota un univers tout entier, le métamorphoser. Il suffit de très peu, comme par exemple d'oublier ne serait-ce qu'une micro seconde la notion d'impossible. Pour cela je crois que la notion de tourbillon peut nous guider. Etre attentif aux tourbillons, car c'est par ceux-ci que voyage l'information.|couper{180}
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Le bien peindre et le bien écrire
J'appartiens à cette génération à qui on a inculqué l'envie, parfois de force, de former des belles lettres à la plume. Le pâté à l'encre violette était à bannir, signe d'une inattention qui ne tarderait pas de mener aux pires méfaits, à une délinquance crasse. J'appartiens à cette génération dont les pères s'en revenaient cassés d'Algérie et qui disaient à leurs rejetons : travaille bien à l'école, applique-toi bien, et encore : trouve un bon patron, une bonne place et reste-z'y, applique-toi bien, sois ponctuel et bien sage, sois patient, ça finira par payer. J'appartiens à une génération à qui on a inculqué une certaine idée du beau et du bien et dont j'ai vu les contours se déliter tout au long des années. Je ne parle pas de regret ici, je parle de changement. Il en va de même avec une certaine idée de la peinture, probablement un écho de la Renaissance qui aura poussé ses stries jusqu'à ma rétine. Le bien peindre comme le bien écrire. Mais qui ne sont plus que des coquilles souvent bien vides désormais tant on aura insisté sur la forme justement bien plus que le fond avec cette croyance que les deux étaient intimement liées. Et la génération d'avant autant que je me souvienne prenait à cœur de s'effacer dans le travail bien fait sans pour autant guetter la louange, c'était comme ça Je fus récalcitrant. Je fis énormément de pâtés dans les marges et sur mes écrits. Et je me crus pataud, inapte, méchant comme mauvais durant longtemps. Je crois surtout que j'ai flairé, une partie de moi-même qui appartient à l'ange, le coup fourré ou de Jarnac quasiment illico. Je fus récalcitrant par amour. Pour changer mon avenir en élevant les vibrations du cœur vers les fréquences inaudibles. Tout en demandant je ne me souviens plus quoi. Je savais seulement qu'il fallait que je m'adresse, que je demande quelque chose à mon futur pour qu'il remodèle mon passé, et par ce fait m'entraine à découvrir le présent profond, la conscience vaste de l'espace. J'ai tout foiré hypnotisé par l'angle obtus de mes maladresses, ce que j'avais fini par accepter comme une fatalité. Puis une année le printemps comme cette année est venu. Mes maladresses étaient un masque que l'ange fit voler en éclat avec le surgissement des jonquilles. Mon cœur s'ouvrit encore je crus mourir de grâce. Puis, j'enterrais toutes ces découvertes sur le bord d'un chemin en forêt. Et je continuais ma route un brin d'herbe entre les dents avec l'air encore plus abruti que jamais. Et je me mêlais à la foule, et je tirais la langue à gauche, à droite, pour m'appliquer sans but à bien écrire, à bien peindre, jusqu'à ce que les premiers froids s'amènent et qu'il gèle. Que la graine s'étourdisse s'oublie se meurt. Et puis un jour je me mis à écrire et à peindre comme ça, le bien et le mal avaient été réduits à un ou deux vers de Prévert, je ne saurais guère en dire beaucoup plus. Ils m'ont tiré au mauvais sort par les pieds et m'ont jeté dans la charrette des morts des morts tirés des rangs des rangs de leur vivant numéroté leur vivant hostile à la mort Et je suis là près d'eux vivant encore un peu tuant le temps de mon mal tuant le temps de mon mieux. Complainte du fusillé Jacques Prevert ( Fatras) Huile sur panneau de bois 20x20 cm 2022|couper{180}
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Avoir un bon fond en peinture.
Encore un réveil impromptu. J'enchaine les habitudes sans y penser. Café, cigarette , petit coup d'œil sur le toit en me rendant à l'atelier. j'ai rêvé ou je crois que c'est la pleine lune ? Il fait toujours froid. Puis mon regard se pose sur les 3 petites feuilles de papier tâchées de peinture que j'ai posées sur le buffet de l'atelier hier soir. Et aussitôt je pense à la cette histoire de fond. Je pense à cette obsession sans doute qui me poursuit depuis des années : qu'est ce que c'est d'avoir un bon fond ? Je pense à la peinture bien sur. Mais tout à coup je tombe sur cette évidence comme lorsqu'on tombe sur un mot que l'on croit connaitre et qui soudain s'avance tel un inconnu. je découvre que la peinture à ce sujet n'est peut-être rien d'autre qu'un prétexte. Depuis l'enfance elle me taraude cette histoire de fond. — Cet enfant n'a pas bon fond. Il a le diable dans la peau. Me rappelle quelqu'un encore une fois. Ce contre quoi je me suis toujours révolté. Se révolter contre quelque chose d'inexorable, je connais. Donc peut-être que je n'ai jamais cherché autre chose dans ma vie que de comprendre cette histoire de fond. Et par ricochet c'est le sujet qui en pâtit. D'ailleurs qui serais-je pour "avoir des sujets" ? Je le dis souvent à mes élèves, en peinture le sujet n'est rien d'autre qu'un prétexte. Ce que je ne leur dis pas c'est mon obsession silencieuse, sans doute occultée par tout un tas de prétextes, personnels, pour ne pas la regarder bien en face. Cette importance pour moi de savoir si j'ai ou non "bon fond". Il y a eu des jours avec et des jours sans. Des jours où j'ai réellement pu penser que j'étais le diable, d'autre un ange. Mais évidemment rien de tout cela n'a d'importance. Ce qui est important c'est de s'inventer une histoire qui permettrait de comprendre pourquoi on fait certaines choses, c'est de les tirer à la conscience en les extirpant de notre inconscience permanente. D'une immanence à une autre finalement. Et donc le véritable boulot ensuite c'est bien de dépasser l'aspect risible, dérisoire, puéril. Faire tout ça pour prouver au monde ou à soi-même que l'on n'est pas à jeter aux chiens, que l'on n'est pas cette "petite ordure", ce "déchet", cette "déception permanente" que l'on nous aura dépeint jadis. On a beau se relever après chaque chute, ça laisse des bleus quand même. L'ignorance réciproque laisse des ecchymoses qu'on le veuille ou pas. Qu'on veuille les oublier en serrant les dents puis en sifflotant par bravade, puis encore par joie vraie en respirant l'air des grandes étendues. Je veux dire comme c'est étonnant, terrible, lamentable, tout ce parcours entre avoir été mis plus bas que terre et parvenir à simplement se tenir debout. Alors que d'autres font ça sans même y penser comme s'il s'agissait d'un acquis ou d'un dû. Je me félicite de ça quand même. Je ne peux pas être un si mauvais bougre. Je dois tout de même avoir quelque chose dans le fond. Peut-être même qu'il ne s'agit pas tant d'avoir mais d'être enfin. Voyez-vous cela... et l'explication soudaine, sans doute une nouvelle hypothèse. On se hâte toujours tellement de vouloir en trouver. Comme je ne savais pas si j'avais bon fond je me serais fait peintre pour travailler ça. Pour l'explorer, pour l'exploser aussi cette histoire de fond et de sujet. C'est à dire surtout que ça se retourne directement contre toute notion de sujet, que le sujet incarne le doute face à la certitude qu'il puisse y avoir un fond derrière toutes ces conneries. Et vice versa, pas de jaloux. A la pèche enfin je m'en souviens aussi, il fallait prendre une plombée pour mesurer le fond du fleuve. Pour pouvoir ensuite régler la hauteur du flotteur et attraper tel ou tel type de poisson. Les carpes, les tanches préfèrent le fond, la vase, alors que les ablettes, les gardons oscillent entre le lit et la surface. Donc quand je peins, la plupart du temps et que je veux surtout ne pas penser à quoique ce soit qui ait la moindre relation avec la notion de sujet c'est parce qu'il n'y a que le fond de toute cette histoire qui m'intéresse vraiment. Sans doute aussi n'intéresse t'elle que moi. Sans doute est-ce une sorte d'auto hypnose. Et pour revenir au monde encore faudra t'il en revenir au sujet ? Souvent je me sens honteux lorsque je me rends compte qu'il est probablement trop tard déjà pour jouer ce nouveau Je. C'est une honte que je déguise avec un sourire comme je l'imagine beaucoup d'entre nous le font. Comme si le sourire était absolument nécessaire. Mais l'est t'il ? Le sourire n'a rien à voir avec les procès et les preuves par plus qu'avec la moindre patte blanche de chat ou de lapin. Et soudain au second café je me frappe presque le front. Et si je grand sujet désormais était le fond ? Et je vois les peintures de Rothko s'entretenir avec celles de Pollock et je vois tous ces posts sur les réseaux sociaux en même temps qui répercutent, en peinture, la déflagration. Cette obsession du fond, que les choses ne doivent surgir que d'un fond avec quelques traits par ci par là, quelques formes tentant de se distinguer d'un chaos. Et qui ont désormais pour habitude de déclencher chez moi une émotion "facile". Une émotion "réflexe" si j'ose dire et dont je me détourne assez vite finalement. Ce qui expliquerait-autre hypothèse, autre conte de fée aussi, mes élans répétés vers la peinture figurative, la fabrication de ces fameux visages notamment qui joueraient un rôle d'intermédiaires, d'intercesseurs, dont la fonction ne serait que recréer un lien social, une relation avec le monde tant parfois il me semble m'être égaré profondément justement dans cette histoire de fond.|couper{180}
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Tout ça me travaille
peut-être que le coureur s'est arrêté, a fait une pause, un genou à terre, avant de rejoindre Marathon. Je m'étais dit aller soyons raisonnable, prenons soin de l'âne, mettons la viande dans le sac. A 21 h quelques pages d'un roman populaire me font sombrer dans les bras de Morphée. Puis dans mon rêve je me retrouve quelque part dans une maison en bordure de forêt. Une région inconnue, une maison inconnue. Et là je vois qui ? je vois ma chatte Lola qui me file entre les jambes comme elle a l'habitude de le faire depuis toute petite. J'ai à peine le temps de lui parler que déjà je me réveille. Un coup d'œil sur la table de nuit et j'aperçois l'heure 00:05... je me dis qu'il faut que je me lève, le temps s'est rafraichi, elle est peut-être par là dans la cour a attendre. Je m'habille et je descend et évidemment il n'y a personne. Il faut que je me rentre bien ça dans la tête, cette évidence. Et c'est comme une abdication lente qui n'en finit pas de tomber en elle-même. Un puit sans fond. Ce qui me laisse dans une tristesse, comme un coup en traitre. Je me rappelle maintenant que si les animaux ne sont pas morts on ne peut les voir en rêve. Et la guerre que tout le monde ici regarde à la télé. La nausée. La guerre spectaculaire qui moi me donne la sensation d'être lâche. Un lâche comme tous ces français de la dernière guerre qui ont entendu la Pologne envahie en touillant leur café leur thé leur chocolat en petit déjeunant en écoutant la radio à l'époque. Lâche ou abruti je n'arrive pas trop à savoir le bon mot, tellement le mal est d'une banalité ordinaire comme le disait Hanna Arendt J'enfile les raisons de m'être réveillé, comme des perles. je me retrouve au milieu de la cour dans le froid ahuri de ne pas voir se découper sur le toit la silhouette de Lola qui tout à l'heure descendra de l'échelle de bois et viendra ronronner contre mon bras. Je cherche l'origine et je ne vois que de la colère, due à une sensation de trahison et d'impuissance à l'origine de tout. C'est peut-être ainsi que tout a réellement commencé pour chacun de nous, dans l'incompréhension d'une telle colère, d'une telle impuissance sur lesquelles nous tentons de poser des mots, des couleurs, des pensées, dans l'espoir d'atténuer le vertige procuré par leur intensité, contrepoids exact me semble t'il à toutes les joies les plaisirs les espoirs qui auraient surgi comme une rose au bout de tant d'épines. Voilà il est 1h30, écrire ces quelques mots ne résout rien vraiment mais procure juste un peu plus de clarté à cette confusion, à tout ce qui me travaille comme un vieux meuble.|couper{180}
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La peinture pansement
Trop de coups, de bleus, d'ecchymoses, trop d'agressions multiples et variées, à la tête, au cœur, à l'âme et de tous les côtés, à confondre les 4 points cardinaux en un seul, unilatéralement pénible, hostile, inutile. Donc je peins comme je panserais si j'étais à un front quelconque. J'infirmerais la certitude morbide, les gorges chaudes, la péremption. Les guerres ne sont pas toutes médiatisées, les guerres on ne s'y intéresse vraiment que lorsque nos intérêts sont touchés. Et ceux dans les tranchées ne pensent guère qu'à survivre, c'est partout et toujours ainsi. Et ce sont toujours les pauvres types que l'on habille d'un uniforme, à qui l'on donne une arme, l'espoir de vaincre l'ennemi accessoirement. Des pauvres types de pauvres gens. La guerre est toujours un amusement de puissant. J'accoure du fin fond des trous noirs le couteau à peindre en l'air et je panse les blessures, plein de blessures, pas que les miennes je bouche le noir avec la couleur, j'espère toujours que ça sera clair. ça c'est clair. Aujourd'hui 3 petits pansements de format 20x20cm à l'huile sur panneau de bois.|couper{180}
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Je vais encore vous embêter.
Même pas fait exprès car ce tableau date de 2019 Je regarde parfois la boite à conneries, et un truc m'horripile c'est le petit drapeau dans le coin en haut à droite de l'écran. Comme ça m'horripile aussi de voir que même les peintres se mettent à placer fort opportunément du jaune et du bleu dans leurs tableaux. Du coup je m'interroge sur mon horripilation tout seul dans mon coin en m'ôtant les poils à la pince à épiler, ouille ça fait pas du bien, surtout ceux au bout du nez. Donc pour montrer sa solidarité désormais il suffit d'afficher les bonnes couleurs au bon moment. Voyez-vous cela. C'est d'autant plus agaçant lorsque vous ouvrez le poste et que vous tombez sur une émission de Hanouna, ou encore une pub de bagnole qui sont pléthore en ce moment ( 1er loyer à 3200 euros pas moins) Bref je dis ça je ne dis rien. Il y a un tel constat d'impuissance générale qu'on n'est plus à une tarte à la crème près. Cependant mine de rien, c'est du copywriting. La première règle étant d'attirer l'attention du consommateur, je me méfie toujours lorsque je remarque que mon attention est attirée régulièrement par les mêmes choses. Et du coup assez vite je suis agacé. Ce qui fait que je reviens à mon point de départ sans autre explication que ça à vous fournir. Vous m'en voyez désolé désormais en plus d'être horripilé. Une chose encore sur les "bons sentiments" proposer un tableau jaune et bleu sur internet c'est toujours faire une offre à des clients potentiels. Celui-ci n'est plus à vendre, c'est juste pour dire qu'il faut réfléchir à ce que l'on fait.|couper{180}
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Le "profil artistique" matière de l’art contemporain
Aujourd'hui découverte d'un site qui met en parallèle les éléments de la psychologie cognitive avec la démarche artistique. Le but est de parvenir à rapprocher chaque artiste de sa singularité en lui proposant un certain nombre de "moteurs" reliés à nos principaux besoins fondamentaux, puis à étudier les "moyens" utilisés pour y parvenir. Ainsi sera dressé à la fois le profil artistique de chaque artiste et la possibilité ensuite de créer des ensembles de personnalités tant sur la scène française qu'internationale en les reliant les unes aux autres au travers de ces filtres. Les trois besoins fondamentaux, ou "moteurs" La psychologie cognitive identifie trois besoins fondamentaux chez l'être humain RessentirFaireComprendre A partir de ces trois moteurs principaux on peut relier chacun d'eux à des sous-moteurs immergés ElementsdePsycognitiveTélécharger Maxime Chanson, parvient ainsi à créer un système dans le cadre d'une œuvre exposée au Palais de Tokyo ( à partir d'artistes qui ont exposé au Palais de Tokyo) qui se résume ainsi je cite Sa pratique est centrée sur le portrait analytique : composition réalisée sur la base de profils artistiques et ayant pour sujet les artistes ou toute entité du monde de l'art qui exprime sa vision par leur intermédiaire (collectionneurs, institutions, galeristes). En revanche le postulat de départ semble être, d'après ce que j'en ai compris, que le moteur ne change pas en cours de route dans le parcours d'un artiste. C'est à dire que si je suis animé à l'origine par le besoin de ressentir ( le corps, moi, ma vie ) je ne peux pas tout à coup changer de moteur et créer des œuvres dont le moteur serait de vouloir comprendre le monde ( codes-société, perception) Car les conviction en bout de chaîne sont différentes. Cela signifie donc qu'on ne peut pas changer de conviction en cours de route. Et là je crois que j'ai besoin d'une clope, peut-être même deux d'un seul coup, ça me fait trop flipper. https://youtu.be/BCklTYIxBJI|couper{180}
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L’ère des simulacres
2022 mon vieux Platon, nous y voilà, et rien de ce que tu disais n'a changé. Nous sommes toujours dans une caverne à gribouiller sur les murs des vérités qui nous arrangent pour expliquer le monde, les événements, et ainsi nous conforter, nous réconforter, autant qu'il est possible de le faire avec des bribes que l'on nous jette, depuis la table des banquets comme des restes à des chiens. Les grands de ce monde ne se salissent toujours pas les mains. Ils planchent sans relâche sur la nouvelle façon de conserver leur pitoyable avantage, leur belle image, leurs intérêts. Leur priorité absolue reste la même : Faire fructifier le profit sur la pourriture des cadavres et des morts-vivants, arroser tout ça avec la sueur et les larmes, telle est leur sempiternelle rengaine. D'où découlent l'école, l'usine, le bureau, le bureau de placement, l'EHPAD, le crématorium, et toutes les petites urnes dont on disperse le contenu à tous vents. Nous voici donc 2000 ans et des broutilles plus tard parvenu à l'ère des simulacres. Le film Matrix est encore une sorte de conte de fée à côté de la plaque. Tout ce qui nous reste c'est un fantôme de rêve, un fantôme de liberté, un mince espoir aussi tenu que les dernières racines de la dernière dent que je viens de perdre en mordant dans mon pain dur. Il faut 21 jours pour que le souvenir d'un membre perdu, amputé s'estompe, que la cervelle enfin soit au parfum, au diapason de l'absence. 21 jours à voir passer de la viande rouge comme Tantale l'eau et ensuite passer joyeusement et sans regret à la purée. Dans 21 jours nous en serons où ? encore vacillants à nous demander ce qui a bien pu se passer ? Vacillants et hésitants, à faire appel à des experts encore ? Le cadre ne tient plus la route, aucun cadre ne peut supporter autant d'ineptie. Sans doute que je vais proposer un nouveau service, je ne vais plus monter mes toiles sur châssis, je vais proposer de leurs envoyer roulées, par tubes à mes collectionneurs, en leur faisant grâce des frais de port, l'argent ainsi gagné pourra servir à les monter sur des châssis sur place. Et ma foi ils encadreront ou pas si ça leur chante.|couper{180}
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Sortir de sa zone de confort
Je ne prépare rien. J'aime improviser, j'aime cette sensation de se retrouver soudain suspendu au dessus du vide à marcher comme un funambule sur un fil. Si j'ai peur ? oui, bien sur, un peu tout de même, c'est à dire juste ce qu'il est nécessaire d'éprouver pour être poussé à effectuer le premier pas, et continuer ensuite à avancer. Je me disais ça en rentrant de mon stage de peinture hier soir. Je me disais que ça avait fonctionné encore une fois comme par miracle. J'avais encore osé me rendre là-bas les mains quasiment dans les poches j'avais osé encore me dire on verra bien. Car quel enjeu au fond que ça marche ? que ça rate ? Que je gagne ou pas de l'argent ? Toutes ces questions que l'on se pose sans relâche à chaque pas que l'on effectue dans un sens ou dans un autre... à quoi bon ces questions ? Si je suis ce que je dis alors tout ira bien. Et si ça ne fonctionne pas, c'est que je dois continuer à polir mes phrases encore et encore, c'est que je suis encore trop éloigné de moi et du ciel. Donc une leçon nouvelle, des choses à apprendre... il suffit de l'accepter, d'y prendre plaisir, de conserver l'enthousiasme comme une braise. Assez classique le début de ce stage. Quoique la présentation soit originale, trois vignettes en bas un grand format dessus, le tout réalisé à l'encre de chine et avec juste un coin de tableau. Puis on enchaine avec le fusain. Encore plus classique finalement sauf qu'à un moment je propose de zoomer d'agrandir le premier dessin, mais peu s'égarent de la représentation d'un visage connu. Et puis vient l'après-midi, la peinture. Je fais coller des bouts de papier journal, puis on peindra en les oubliant, un fond, puis le fameux visage. Oh les beaux visages bien peints, superbes .... Et maintenant retirez donc les morceaux de papier que vous avez collés au tout début... Horreur, stupéfaction, désolation, les visages sont presque entièrement détruits par les déchirures. Reprenez le fusain, complétez la parie manquante ... rien de grave aller courage ...|couper{180}