import
import
Révélations, processus peinture
Le titre d’une nouvelle série qui sonne bien dans cet univers apocalyptique. Quelques étapes Révélations fusain et acrylique 70x70cm|couper{180}
import
Un peu plus d’anges.
Fusain sur bois esquisse format 20x20 cm Il arrive parfois que notre ange gardien éprouve un léger coup de mou. Il n'est pas rare qu'à l'appui d'un constat momentané d'impuissance ou de fatigue, voire pour cause de maladie, un ange se trouve obligé de faire appel à la communauté pour obtenir de l'aide. A ce moment il envoie un doodle aux autres anges gardiens afin de demander qui est disponible pour l'appuyer dans sa mission. Maria hésita un instant puis considéra le terrien allongé sans connaissance près d'elle. Puis elle revisita mentalement son agenda du jour. Il y avait tant de chausses trappes à éviter pour cette journée qu'elle essaya de reconsidérer la topographie des lieux. Peut-être était-il raisonnable de songer à étudier des raccourcis, à économiser ses forces afin de regrouper ses actions. Faire avec un miracle plusieurs coups. Bref établir un plan d'action, ce qu'elle n'aimait pas faire la plupart du temps comme du reste la majorité des anges gardiens assujettis comme tout à chacun le sait, à la spontanéité de l'instant. Maria consulta sa montre, une modeste imitation de Rolex, il était déjà tard dans la matinée et elle savait que passée l'heure du déjeuner les événement ne tarderaient pas à s'accélérer. On était le 24 du mois de février de toutes façons il ne pouvait pas en être autrement. Le 24 la possibilité de faire appel à un surplus d'anges n'est pas une rareté, pas plus qu'une anomalie, c'est inscrit dans n'importe quel traité de numérologie. Sa fierté en prenait à chaque fois un petit coup. Maria aimait bien assumer seule ses responsabilités et rechignait régulièrement à demander de l'aide. Du reste cela ne faisait il pas partie de sa mission également que d'apprendre à s'assouplir de ce coté là ? Après une courte réflexion , une rapide récapitulation de ses prérogatives et bien qu'elle fut un ange gardien du 7 ème échelon, il fallait bien se rendre à l'évidence qu'elle ne pouvait ce jour là, assumer sa tache seule. Elle regarda encore le visage angélique de son protégé, ne put s'empêcher de se laisser attendrir, puis elle enfila son long manteau, et referma la porte de l'appartement tout doucement derrière elle. En un clignement d'œil elle se retrouva devant le Séphirot , bar situé à l'angle d'une rue louche dans l'un des quartiers les plus mal famés de la ville. C'est là que la plupart du temps on pouvait retrouver les anges désœuvrés. —Tu as besoin d'aide Maria ? lui demanda un ange gardien inconnu à ce jour au bataillon aussitôt qu'elle eut franchi la porte de l'estaminet. — Un coup de main Maria lança un autre qu'elle ne connaissait ni d'Eve ni d'Adam — Je suis dispo quand tu veux Maria lui jeta un petit chérubin aux genoux écorchés assis sur le zinc. On aurait dit que la salle toute entière attendait sa venue. — Sers moi un double expresso Ernesto commanda Maria au grand type barbu dont les avants bras disparaissaient sous une couche douteuse de tatouages bleutés. —Et bien vous devez drôlement vous emmerder vous autres pensa t'elle tout haut en sirotant son café sans sucre. — Oh oui dit un caniche nain doué de parole, on se fait plutôt bien chier depuis que la révolution numérique s'est abattue sur cette dimension. Tout est déjà prévu d'avance par les algorithmes et ces couillons de terriens foncent dedans tète baissé. Tiens regarde, nous aussi on a une nouvelle appli et le clebs se tortilla un instant pour extraire un smartphone dont ils manipula le clavier avec une dextérité époustouflante. "HelpAnge" Est une communauté virtuelle ou chacun peut lister ses taches, ses problèmes ses coups de gueule, doléances et prières. Moyennant 5 euros par mois d'abonnement tu peux bénéficier d'un tas d'opportunités. — Décidemment on n'arrête pas le progrès. murmura Maria — ah bah non il y a même une partie rencontres genre Tinder pour anges en manque d'affection, continua le caniche en remuant la queue frénétiquement. — Bien bien bien. Mais s'il te plait mon chou, évite de te frotter contre mes jambes si tu ne veux pas que je te botte les fesses dit Maria en allumant une Winston à bout doré. Le Sephirot aussi avait bien changé constata Maria. La population n'était plus celle qu'elle avait connue autrefois. Il faut dire que ça devait bien faire plus de 20 ans en durée terrestre qu'elle n'y avait pas mis les pieds. Du coup elle leva les sourcils en constatant machinalement que cela faisait déjà un sacré moment qu'elle n'avait rien demandé à personne non plus, qu'elle s'occupait seule de ses petites affaires. La raison de tout cela ? un dégout de l'avancement probablement. Lorsqu'elle avait compris que tous les anges d'un échelon se pliaient en quatre pour atteindre le suivant parfois même non sans bassesse et coups fourrés. Parfois elle se demandait si elle avait toujours été naïve de croire à la solidarité angélique naturelle ou bien si à force d'avoir essuyé des déceptions elle était devenue à la fois plus lucide et aigrie. Un ange désabusé. Voilà sans doute ce que Maria était devenue se disait-elle en avisant son visage dans le miroir derrière le comptoir. Puis son regard dériva vers une silhouette assise seule à une table. Elle se frotta les yeux, ce n'est pas possible se dit-elle soudain et elle fit volte face pour considérer le personnage qui aussitôt tourna la tête vers elle avec un sourire un peu triste et en lui faisant un signe discret de la main.|couper{180}
import
Accumulation.
Un nouveau thème se profile pour mes ateliers de peinture. Celui de l'accumulation. l'idée m'est venue en déchirant une feuille de papier par inadvertance. Que faire de ces morceaux éparses ? je n'allais pas les jeter. Et puis un accident veut toujours attirer notre attention sur un point particulier à explorer. Prendre une nouvelle feuille, et jeter ces morceaux sur celle-ci en désordre dans un premier temps. Tracer les contours de chacun de ces morceaux à l'aide d'un crayon. Puis retirer les morceaux les réagencer autrement, retracer. Recommencer encore. On obtient ainsi une accumulation de traits et de formes. On peut ensuite s'amuser à déposer des valeurs de gris sur chacune de ces formes afin de les mettre en relation les unes avec les autres. C'est cela l'important : la relation que l'on permet de s'établir entre les formes. Je n'ai pas pris de photo de ce premier atelier du matin avec les adultes. J'ai réitéré l'expérience l'après-midi avec les enfants. En le simplifiant. Juste un seul morceau de papier déchiré dont on répercute la forme en l'orientant à chaque fois différemment. Une accumulation du même sous divers angles. Ensuite même principe, un remplissage à l'aide de valeurs de gris. Les enfants ont adoré. Plus tard le soir nouveau groupe d'adulte, je conserve l'idée d'un morceau à reproduire, cette idée d'accumuler la même forme puis je leur propose de créer un camaïeu avec une couleur primaire au lieu du coloriage au crayon. Pas pris de photos non plus car ce n'est pas encore terminé. A suivre donc mercredi prochain dernière séance avant les vacances de printemps.|couper{180}
import
Réussir
Le combat d'Hercule avec le lion de Némée, Pierre Paul Rubens Quel sens donner au mot réussite ? Que ce soit dans la rédaction de ces petits textes que j'écris quotidiennement comme aux tableaux qui s'empilent dans l'atelier. Au présent, de quelle réussite s'agit-il ? sinon d'un prise de conscience de la conscience sur ce qu'elle est. Et qui chaque jour tente d'élargir son horizon, de rejoindre, en vain, l'infini. La réussite est donc en grande partie la prise de conscience d'un échec qui étrangement apporte une légèreté. Une fois que tous les buts illusoires que l'on s'est fixés tombent. L'éblouissement est là. Un aveuglement qui permet de considérer la nécessité. La double nécessité à la fois de cet aveuglement comme l'infini des possibilités de voir ce qui doit aussitôt s'évanouir. Des étoiles filantes. Et toujours entre la matière et l'esprit l'importance de cette relation établie, cette quintessence qui s'évapore au dessus du creuset. L'esprit et la matière ne sont plus que cendres quand la relation advient. L'expérience de la peinture est identique à celle de l'écriture. Il n'y a que l'expérience d'une régularité de l'instant qui s'appuie sur des prétextes pour se survivre. Une forme de l'amour qui ne cesse de tendre dans l'instant vers l'infini tout en sachant qu'elle ne peut jamais l'atteindre. Elle semble parfois entrer en résonnance et éblouir, illusion d'un sens, d'une logique, d'une raison s'échappant de sa geôle d'incohérence. Ulysse encore une fois face aux sirènes. Ce n'est plus tant la curiosité cependant qui m'anime. Une autre vibration s'installe dans le présent de l'écriture dans le présent de la peinture. Une vibration personnelle qui ne se soucie plus de rien d'autre que de vibrer plus haut plus loin plus profondément pour estimer les limites de son propre néant. Pour entrer en compassion avec ces limitations après les avoir tant répudiées. J'arrive assez bien à proposer un cadre dans la pratique de la peinture, à mes élèves notamment. Je ne cesse de leur évoquer l'importance capitale du cadre, sans lequel aucune liberté ne peut agir vraiment. Alors que j'explore quant à moi sans relâche le hors cadre. Lorsque je peins je ne pense pas à présenter mon travail. Je suis présent au travail. C'est le seul cadre si l'on veut. Etre présent. A l'intérieur de celui-ci la liberté s'agite comme une jument sauvage que je tente de dompter parfois, d'autrefois non. Cette notion de maitrise, de contrôle de l'Energie que je nomme liberté, ou vie, ou être, me semble tour à tour ubuesque, passionnante, éreintante, enthousiasmante ou décevante. Ce n'est pas très important, toutes ces impressions, ces sensations, ces idées ces pensées qui me traversent librement, sauvagement. Ce qui est important c'est de rester présent à tout cela et de le restituer comme je le peux sur la toile. Ce qui l'enrichit si je puis dire de multiples couches souvent invisibles aux yeux d'autrui. Palimpsestes. Le fait de recouvrir les traces voilà une piste à creuser. Pourquoi vouloir les recouvrir ? Encore cette notion d'achèvement mal comprise, mal digérée probablement. Le traumatisme laissé dans l'instant perpétuel du faire qui, si l'on peut saisir le commencement facilement, donne toujours du fil à retordre vers la fin. Parce que l'on sent intimement cette illusion de toute fin. Parce qu'imposer une fin, se l'imposer à soi pour commencer, ressemble à un acte de haute trahison. Une injustice comme la première que rencontre l'enfant. Et du coup s'élancer vers le renouvellement, vers le principe, vers le recommencement. Il faut tout inventer, ses outils, ses raisons, sa folie, et même sa propre idée de la réussite.|couper{180}
import
le zéro et l’infini.
couverture de la première édition américaine. Blaise Pascal dit que l'infini est un cercle dont le centre est partout et le périmètre nulle part. Et c'est évident. Ce n'est pas une théorie. Pas besoin d'observation, d'hypothèse. Chacun de nous est en quelque sorte ce centre. Nous sommes en outre tous des zéros. C'est à dire un néant infini en opposition au tout infini dans cette vibration, cette manifestation du monde visible que nous nous acharnons à nommer la réalité. L'infini ne possède aucune caractéristique. Car s'il en possédait la moindre on pourrait grâce à celle-ci le définir, donc faire de son concept quelque chose de "fini" ce qui est à proprement parler une ineptie. Dieu par exemple ne peut être l'infini puisqu'il est Dieu, il est quelque chose. Eternel, tout-puissant miséricordieux, vengeur etc.... L'infini tel que la nécessité d'en prendre conscience me l'impose contient tout autant zéro que tous les dieux que l'on voudra bien s'imaginer. L'infini n'est rien sauf une nécessité. Et une nécessité qui passe par la plus haute forme d'honnêteté humainement possible, celle du cœur. Comme la suite infinie des chiffres et des nombres forme un infini mathématique dont on ne peut jamais voir la fin. Il n'y a ni début ni fin. On ne peut pas trouver un nombre qui caractérise la limite ultime de cet infini. Il n'existe qu'un symbole. En revanche on ne peut retrancher aucun nombre à cette suite menant vers l'infini. S'il en manque un seul tout s'écroule et on se retrouve face au néant. Le zéro c'est le néant qui s'oppose au tout pour que la conscience puisse créer sa propre opposition, pour que cette chaise soit suffisamment solide afin que je puisse m'y asseoir. Conscience et amour. C'est de cette friction que les mondes visibles naissent et meurent tout comme chacun de nous. Conscience donc quelque chose de fini en opposition à l'amour , à la nécessité d'infini. Je ne peux être conscient que de ce qui se trouve dans ma conscience. Au-delà de cette conscience il ne peut rien y avoir d'autre. Le zéro ne contient pas le tout. Il ne contient que l'infini d'un rien. En revanche la nécessité de l'infini absorbe l'infini du rien, l'infini du zéro la nécessité de l'infini ne peut se passer de la nécessité du néant. Voici donc le fragment numéro 22. Appartenant à l'ensemble des fragments retrouvés dans le fouillis des cartons qui gisent encore épargnés par les souris, les rats là haut dans le grenier. Tout ce fatras de notes, de manuscrits plus ou moins achevés que laisse derrière lui le peintre fêlé à quelqu'un comme à personne. A zéro comme à l'infini Et nul ne peut savoir qui des deux un jour les emportera vers l'oubli total ou la connaissance globale. Mystère et boule de gomme. Quelle importance accorder à tout cela ? Aucune probablement. Entre l'auteur et son lecteur rien d'autre ne compte véritablement que la lecture, c'est à dire la relation. On pourrait même imaginer que c'est la lecture, la relation qui crée de toutes pièces lecteur et auteur, qui ontologiquement sont à la fois nulle part et partout, ici et là, ailleurs et nulle part. Ils existent comme ils n'existent pas. Seule la lecture, la nécessité de la lecture qui s'élance vers l'infini ne peut être remise en question. Staline, les grands procès des années 30 et toujours la même léthargie des européens de nos jours avec Poutine. Assister à l'horreur et rester ainsi bras ballants paralysé par l'infini des hypothèses, des pour ou contre... Se mouiller, ne pas se mouiller.... Justement il pleut.|couper{180}
import
La traversée des égrégores.
Egregore est un projet de black metal américain sur 20 Buck Spin, pour les fans de Samael, Superstition, Morbid Angel, Mortuary Drape, Absu "De juillet 1968 à 1974, huit propositions de loi sur l'abaissement de l'âge de la majorité sont ainsi déposées. L'ensemble des partis s'y rallient progressivement, et tous les candidats à l'élection présidentielle de 1974 le promettent, sachant que le Royaume-Uni avait abaissé la majorité électorale à 18 ans dès 1969, la République fédérale d'Allemagne en 1970 et les Etats-Unis en 1971. Cet abaissement de l'âge de la majorité fait ainsi gonfler le corps électoral de 2 400 000 citoyens. Dans l'esprit de Valéry Giscard d'Estaing, il s'agit d'adapter la loi à l'évolution de la société et de prendre politiquement en compte la jeunesse, même si nombreux sont ceux à droite qui craignent que cette mesure ne favorise une prochaine victoire de la gauche, les jeunes lui étant majoritairement acquis." source Peut-être que la version officielle tient la route pour la plupart des gens. Je veux dire qu'à partir où tout le monde se met d'accord sur l'aspect plausible d'un événement celui-ci sera rangé dans la catégorie des lois ou des vérités. Et si par malchance il vous vient à l'esprit d'en douter on vous dira que vous êtes ignorant, ou fou, ou plus prosaïquement un simple emmerdeur. Mais 21 ce n'est pas rien. On ne passe pas de 21 à 18 comme ça. En numérologie ça ne se fait pas. D'abord parce que le scandium ne peut pas changer brutalement d'état malgré sa mollesse congénitale et selon le bon pouvoir d'une poignée de politicards mal intentionnés. Le scandium et les terres rares qui s'en soucie encore de nos jours ? Au moins autant de personnes qui savent le nombre de schillings dans une guinée. Au moins autant de personnes qui savent le nombre de coups de canons tirés sur l'esplanade des invalides lorsqu'un nouveau président est élu. Et qui se souviendra du petit nom d'agent de la belle Mata bien connue des "services" par le blaze de H21. Enigmatique 21. Dans la simulation générale "notre siècle" porte le numéro 21. 21 siècles vous contemplent péquins moyens, la belle ère des poissons qui glissent entre toutes les mains et renforce d'autant plus l'avidité générale. C'est le début d'une nouvelle période calendaire chez les maya, un nouveau sacrifice se prépare. Une boucherie de plus dont le prétexte est d'honorer et qu'importe que ce soit un dieu ou un homme. L'écoulement du sang sur la terre provoque visiblement une transe nécessaire. Sans laquelle rien de bon ne pourra advenir dans cette illusion du temps linéaire. Je vois à l'instant même la masse inouïe de tous les massacres engendrées pour maintenir l'illusion Stoïquement j'observe. Me voici arrivé au niveau de la tête de l'immense sirène qui git sur le sol sous la forme d'un dessin crée par la guerre et la poudre. Un pas de plus et je pénètre dans l'ailleurs à l'instant toujours présent de tous le présent. Je quitte l'égrégore en pleine conscience du risque de ne plus rien savoir de ce que je vais trouver au delà de celui-ci. Au sol mes croyances comme un bouquet, une corbeille funéraire avec écrite en lettres d'or "en mémoire de l'ami de la part de ses amis". Et en même temps la paix. Et en même temps la joie. Consubstantielles, malgré la somme d'efforts effectuée pour en douter.|couper{180}
import
20.Régénération du vide
Mermaid Réalisé dans le cadre de la Triennale d’Aichi de 2010. 300 x 1 600 cm. Poudre à canon sur papier japonais (washi). © Cai Guo-Qiang (Photo : Izumiya Gensaku) Quand l'empathie tourne à vide il convient de s'intéresser à la fois à ce que signifie l'empathie comme à ce que signifie le vide. C'est à dire à la façon dont chacun de nous se hâte plus ou moins de combler l'espace offert par ces concepts . Lorsque nous éprouvons une sensation de malaise celle-ci provient la plupart du temps d'un trop plein. Nous avons la certitude d'avoir comblé quelque chose et pourtant tout concorde à nous signifier que nous sommes toujours aussi vide. Ce paradoxe entre perception et impression nous propulse dans des fréquence basses de l'être, là où des milliers d'entités ne se gênent pas pour fondre sur nous comme la misère sur le pauvre peuple. A de telles occasions une possibilité de régénération existe où nous pouvons recréer de l'espace. Je me réveillais soudain en ayant la sensation d'avoir beaucoup œuvré durant mon sommeil. Comme si j'avais manipulé à vitesse supraluminique tous les éléments constitutifs de milliers de rêves. Un gigantesque puzzle de milliards de pièces aurait tout à coup défilées devant la tribune de mon discernement, qui lassé, aurait abdiqué soudain pour laisser à un nouveau rêve la possibilité de naître. En me réveillant j'eus ce réflexe de faire un pas de côté, la lame d'un long sabre effleura ma joue et j'en profitais, toujours mué par l'intuition issue elle-même d'une longue habitude, pour porter l'estocade à l'adversaire inconnu. — Excellent ! Maria bat des mains Tu es enfin revenu parmi nous. Café ou thé ? Bizarrement j'eus envie d'un thé. — Alors raconte dit Hildegarde tandis que je prends mon temps pour savourer le breuvage brûlant. Mais j'ai décidé de ménager le suspens. Je les regarde toutes deux tranquillement et continue à me concentrer sur le gout du thé. — Il le fait exprès lance une voix, et il me semble reconnaitre celle de Pablo. — l'attente est comme un sexe fatigué des grottes qui tente d'espérer dans la moiteur des étoiles déclame de façon burlesque Salvador Tous ces mots je les entends, je peux les comprendre, mais je les laisse passer en me concentrant uniquement sur la sensation de mes mains posées sur la tasse, sur la sensation du liquide qui glisse en moi et se mêle à mes humeurs. Rien ne me parait plus évident que cette attention à ce que je suis en train de faire plutôt que de penser, d'imaginer. — Stop reculez tous dit alors Maria, je comprends ce qui se passe. Il a atteint un nouveau palier il est en pleine régénération du vide, il faut lui foutre la paix. Nous reviendrons vers lui un peu plus tard. Peu à peu les voix s'éloignèrent et avec elles la sensation de familiarité étrange dont j'avais pris conscience. Puis je me rendis à l'évidence, j'avais la possibilité de déplacer cette sensation, de la faire reculer dans l'espace comme pour lui insuffler l'impulsion d'un mouvement. Enfin je la laissais vagabonder désormais emportée par l'unique conséquence cinétique de mon intention. Je la suivis ainsi durant un instant puis je la vis disparaitre aux confins d'un immense vortex, dont la forme était le zéro. Je n'éprouvais pas d'émotion particulière. A peine fus-je étonné de ne pas éprouver le moindre étonnement. Puis je me concentrais à nouveau sur la place que j'étais sensé occuper moi-même dans cet espace que je n'eus aucune peine à réduire à l'infiniment petit d'un point. Je me retrouvais alors dans un immense palais. Face à moi un chevalet et un magnifique paysage dont je compris immédiatement être l'auteur. Une voix que je sus être celle d'un empereur chinois m'ordonnait quelque chose dont je ne saisissais pas le sens. Alors je vis le petit tas de peinture noire sur le rebord de la palette. Je trempais mon pinceau dans celui-ci Puis je peignis une porte dans le paysage, une porte qu'il me fut facile d'ouvrir, et qu'au travers de laquelle enfin je pénétrais. Puis que je pris grand soin de refermer soigneusement derrière moi avant de me retourner pour faire face à l'immensité nouvelle du néant que j'allais de nouveau rencontrer devant moi. Bien qu'il n'y eut ni pétard ni flonflon j'eus soudain la nette impression de me retrouver face à l'impromptu. En l'occurrence la trace au sol d'une sirène gigantesque laissée là comme un indice à suivre pour le pèlerin du cœur.|couper{180}
import
Les uns et les autres.
Illustration Siddhârta médite Le nombre 19 est le symbole de l'ouverture de l'un vers les autres. C'est à 19 ans que Siddhârta décide de cheminer vers la sagesse. D'après certains érudits la naissance de Jésus aurait eu lieu le 19 ème jour du mois de mars. C'est aussi dans le jeu de tarot le soleil ou la flamme, la 19 ème lame. Il est aussi dans certains pays comme au japon un signe de malheur car il représente le malheur, le chagrin. Ce qui n'est pas étonnant étant donné la structure encore très féodale du pays du soleil levant, où chaque individu se doit plus que partout ailleurs d'œuvrer pour la collectivité. " Pour le bien de tous". Mal compris le 19 est aussi le signe du dictateur, de l'abus de pouvoir, de l'intérêt personnel au détriment des autres. C'est toujours le risque de rencontrer le pouvoir sans s'y être préalablement préparé. Tout le monde rit et je ris de concert et soudain je regarde les écrans géants et je comprends. La reine se tient devant un individu qui doit bien être moi. Mais je n'ai plus rien d'humain. Je suis un reptilien comme un autre. Rien de sensationnel ne me distingue de tous les autres. Je ne suis même pas blanc. Plutôt métissé si je puis dire. Pour un peu je jurerais que quelqu'un entonne il est des nôtres dans la foule, et que le champagne coule soudain à flot. Pétards et cotillons. Merde de merde je me dis si je m'attendais à ça... — Continue à respirer calmement, ne t'étonne de rien trop longtemps me rappelle le souvenir de Maria. —A genoux esclave m'ordonne la reine et comme je n'obtempère pas suffisamment rapidement des gardes m'empoignent pour m'y forcer. Un pour tous tous pour un me souffle t'on. Le spectacle semble terminé. Je vois la foule qui se lève, les gradins se vider. Sur les écrans désormais je saisis le message qui s'affiche : sortez ! Même les gardes tournent les talons et je reste seul avec la reine. — Je te dégoute toujours autant ? me demande t'elle une fois que nous sommes seuls. — Je n'appelle pas ça du dégout, je suis plus dans l'étonnement et la déception je réplique. — Majesté... — Oui je suis déçu profondément majesté. — tu te croyais humain c'est humain. — ce qui m'étonne c'est de m'être tellement trompé sur ma nature majesté. D'avoir été victime de ma propre illusion si longtemps. Et le fait est que j'ai beau récapituler ma vie toute entière que je ne trouve aucun indice. La reine fait un geste en l'air et soudain j'ai des images qui défilent. Au début elles sont un peu floues puis elles deviennent de plus en plus nettes. Je me retrouve à une période de la Terre où l'être humain n'existe pas encore. La Terre est alors le monde des reptiles. Je comprends aussi confusément que toutes les planètes sont ainsi, comme notre Terre Gaia. Les premiers enfants qu'elles enfantent sont des reptiles. Ce qui crée la différence c'est que l'évolution de ces reptiles suit des possibles différents sur chacune de ces planètes, dans toutes les galaxies. Dans un seul et même instant des milliards de possibles se chevauchent pour produire des résultats différents. Sur Terre les reptiles ont évolué durant des millions d'années et ont acquis une sagesse immense sur nombre de choses. Mais un portail s'est soudain ouvert depuis un univers parallèle pour laisser passer un possible tout à fait différent. Les drakos dont le but est d'asservir tous les mondes car leur unique obsession est le pouvoir. Il ne faut pas confondre les deux espèces elles sont en tous points différentes quant à leurs intentions. Le flux télépathique que m'envoie la reine s'interrompt. Sur les écrans géants on diffuse des scènes de guerre. Des centaines de cadavres jonchent les rues d'une ville totalement dévastée. Les deux camps adverses racontent chacun une version fort différente de l'évènement, relayée par les journalistes du monde entier. — Mensonges et vérités ne sont plus désormais que des mots d'ordre appartenant à des stratégies basées sur la perception me disait hier encore Maria. — Il faut des méchants pour qu'il y ait des gentils me dit la reine télépathe qui semble avoir compris ce à quoi je pensais. C'est la raison d'être de cet univers dans lequel nous sommes tous ensembles prisonniers volontaires. Au delà de nos perceptions que peut il y avoir réellement ? Certains pensent pouvoir franchir la frontière mais ils sont rares car franchir cette frontière confère un pouvoir incommensurable sur autrui. Pour ceux qui sont guidés par la compassion l'amour une chance leur est offerte de quitter cette dimension tandis que pour tous ceux qui ne jurent que par l'avidité aucune issue jamais ne leur sera permise. — Si je peux me permettre Majesté dans votre énoncé un truc me chiffonne. C'est que l'amour ne soit qu'un moyen alors que je pensais qu'il n'était que but. La reine me regarde avec un regard triste. — Qui peut savoir ce qu'est l'amour ? tous autant que nous sommes, bons ou méchants nous en sommes chacun le jouet. — alors pour vous le tyran ultime, plus fort que tous les autres c'est l'amour ? ( Majesté). Et j'ai à peine le temps de penser que cette reine là est un tantinet fleur bleue, que je me retrouve attiré dans un vortex lumineux, j'ai l'impression de n'être plus qu'un paquet de données téléchargées. Puis l'obscurité totale à nouveau. je ne sais plus où je suis, si je suis toujours, pas même ce que je suis vraiment. Je suis une conscience en vrac voilà ce que je suis pour le moment.|couper{180}
import
Drag Queen.
Trinakria, emblème de la Sicile Une chaleur suffocante règne dans ce que j'imagine être la salle du trône. Vaste espace dont les parois luisent doucement d'un vert émeraude. L'odeur est plus répugnante que jamais, et cependant peu à peu il semble que je parvienne à m'y habituer étonnement. Le trône est au centre sur un monticule de ce que je perçois comme étant des ossements soudés les uns avec les autres. Ils sont si vieux qu'ils paraissent minéral voire métallique. J'aperçois la silhouette gigantesque de dos car nous débouchons par une galerie à l'arrière de la vaste salle. Elle doit mesurer approximativement 5 mètres de haut. Encore que je ne la vois pas encore debout puisqu'elle est assise sur le trône. Mes gardiens contournent celui-ci et nous nous engageons au travers d'une double rangée de soldats blancs qui s'écartent pour nous laisser passer. Enfin tout s'immobilise et je me retrouve face à la bête immonde. Je reconnais immédiatement son regard. Celui de la bête du Gévaudan qui venait hanter mes nuits lorsque j'étais enfant. Un regard fou remplit de sang et d'avidité. Le regard de la faim et de la soif. Le regard de l'affreux manque qui déclenche toutes les sauvageries. Elle fait un geste et les gardiens répercutent l'ordre aussitôt en faisant basculer le plateau à la verticale sur lequel je suis retenu prisonnier. Je suis totalement paralysé par la peur car je sais qu'à n'importe quel instant le monstre peut fondre sur moi et me dévorer. Il peut dévorer bien plus que mon corps éthérique, je le sens , c'est mon âme qui l'intéresse. Un nouveau geste de la part de la reine reptilienne et aussitôt une torpeur m'envahit, je sombre dans le sommeil, puis dans le rêve. Alors elle se métamorphose soudain en se levant de son trône. Elle n'est plus ce monstre horrible qui un instant auparavant me terrifiait. C'est une femme, une humaine qui descend doucement les marches. Et quelle femme ! A priori je dirais qu'elle est splendide. Une brune aux cheveux longs, athlétique aux formes généreuses. La peur s'est éloignée pour laisser la place à la surprise puis réveille soudain le désir. L'idée du reflexe pavlovien m'agace en parallèle au plus haut point. Et c'est justement grâce à cet agacement que j'arrive à retrouver mes esprits au sein même du rêve. Presque immédiatement le souvenir de Maria s'interpose et je l'entends qui me rappelle encore une fois à la notion d'équilibre. — Trouve ton point d'équilibre et conserve le en n'importe quelles circonstances, bonne ou mauvaise. Nous nous sommes beaucoup entrainés à ce sujet Maria et moi. Notamment lorsque le désir est au paroxysme de l'excitation, lorsque le corps exulte à un point tel qu'il tente de se fondre en l'autre par la sécrétion, la propagation de l'humeur la plus intime, la plus précieuse de l'homme, son sperme. J'ai appris à patienter, à retenir l'humeur, en me concentrant sur la respiration et en observant le désir s'emparer de tous les plans de mon être pour l'emporter vers la dissolution, l'explosion, la fusion. Dans le fond il n'y a que cela que j'ai à peu près retenu de tous les cours d'alchimie que m'a prodigués Maria. La reine est nue. Elle est superbe, désirable mais j'ai atteint la zone de calme au moment où elle s'arrête devant moi. J'inspire j'expire, j'observe toutes les pensées fougueuses qui s'enchevêtrent dans mon esprit comme une colonie de serpents. J'éprouve même une nostalgie étrange de cet entremêlement. Je peux me souvenir du contact de ces peaux étroitement liées les unes aux autres dans une froideur sous laquelle palpite un désir sauvage. La peau des serpents les armures d'écailles et de métal forment la cuirasse des plus hautes folies qui nous emportent vers la dévoration ultime de l'autre. Et lorsqu'on y parvient le mirage s'évanouit et on se retrouve face à l'égarement, à la séparation radicale de Soi. — Ne sois pas rigide dans le contrôle me disait Maria. Ne cherche pas à retenir, centre-toi plus sur ta respiration encore et sur l'observation calme de tout ce qui advient. Alors l'énergie ne trouvera pas d'issue immédiate, elle continuera son chemin. Mon cœur bat plus lentement doucement désormais. La reine se tient tout contre moi et sa langue pénètre dans le creux de mon oreille. — N'aie pas peur me dit-elle laisse-toi aller et elle s'empare de mon sexe qu'elle caresse doucement tout en ondulant contre moi. Je me mets en méta position au plafond pour voir un peu mieux la scène. Je peux désormais voir la vaste salle de haut, il y a même des gradins comme dans un stade de foot. Des milliers de dacros sont assis là, un public entier avec des femmes des hommes des enfants dracos. Les soldats ont fait un cercle autour de nous. Parmi eux plusieurs filment la scène qui est retransmise sur des écrans géants sur les parois de la salle du trône. C'est à ce moment là précisément que je peux sur l'un deux à l'occasion d'un zoom indiscret apercevoir les attributs de la femme splendide qui me caresse de plus en plus énergiquement. Elle possède une bite et des couilles. Merde alors ! C'est une drag queen ! Du coup je ne peux m'empêcher de rire tout seul. Enfin je me crois tout seul. grossière erreur. Mon rire est désormais en gros plan sur les écrans. La foule s'agite et commence à vociférer puis me huer. Une haine comme j'en ai rarement ressentie est désormais palpable. C'est à ce moment là que choisit le roi-reine reptilien pour retrouver sa forme normale sans pour autant lâcher ma queue. Et je vois mon intimité disparaitre sous une énorme patte griffue. —Inspire, expire, observe et reste zen, même et surtout lorsque c'est difficile me rappelle la voix suave de Maria. Tu dois être capable d'accepter même de mourir pour ne pas perdre ce centre. Justement je suis en train de m'y préparer. Après un tel affront il est fort possible que la monarque moitié male moitié femelle me bouffe tout cru d'un seul coup. Exactement d'ailleurs comme dans mes cauchemars d'enfant ou les raclées terribles reçues par mon paternel. C'est à cet instant que je perçois le fil rouge de cette existence terrestre. Un apprentissage permanent pour dépasser la peur de la mort, rester centrer sur l'observation du réel comme des illusions, et laisser l'Energie filer sa quenouille ainsi soit-il afin de libérer l'essence de qui je suis dans le vaste multivers. Comme une fleur toute simple, pâquerette ou pissenlit. La reine rit. Elle s'est redressée , monstre effroyable et je comprends qu'elle rit. Zoom des gardes vidéastes sur son rire. Soulagement de la foule qui bêtement se met à rire elle aussi. Je rirais bien de concert moi aussi même si ne sais pas pourquoi. —Inspire, expire, observe pour le meilleur et pour le pire. J'ai soudain accès de nouvelles mémoires, le symbole du Baphomet, le symbole à trois jambes de la Sicile, Tinakria, Gorgone et Lilith ressurgissent. De très vieux contes, d'antiques légendes où la dualité féminin masculin se retrouve incarnée par des personnages ambigües. J'ai toujours apprécié justement cette ambiguïté. Car c'est souvent grâce à celle-ci qui se manifeste toujours par un détail insolite dans un univers apparemment ordinaire ou banal, que l'on peut voyager de rêve en rêve, de mémoire en mémoire, d'idée en idée. Que je puisse me mettre à songer à une drag queen au moment même où je risque de perdre mon âme entière ne devrait même pas m'étonner. Où plutôt je devrais me demander ce que je ne comprends pas encore dans l'expression âme entière.|couper{180}
import
Peut-être…
Un pas de plus entre habileté et maladresse Techniques mixtes 70x70cm|couper{180}
import
Les étapes d’un tableau
Voici un aperçu de la mélasse dans laquelle se débat le peintre pour ne pas sombrer dans les clichés Le tableau incessant huile sur toile 70x70cm|couper{180}
import
L’appel de l’ange.
Le train est en compote. Je plane au dessus dans une sorte de brume légère et lumineuse.De loin en loin j’entends de moins en moins distinctement les voix de mes compagnons. Des dizaines de cadavres jonchent le sol en bas. Certains sont incomplets. On dirait les pièces d’un puzzle macabre. C’est à cet instant qu’une voix traverse la confusion comme si c’était du beurre. Et cette voix je la reconnais entre toutes c’est la voix de l’ange, celle de mon ange, mon ange gardien, c’est Maria. Sauf que je ne la vois pas. Elle est là dans ce que j’espère être l’emplacement de mon coeur. Si tant est qu’un ectoplasme puisse posséder encore un coeur. —Écoute-moi me dit-Elle, il n’y a rien de grave, tu es juste dans le coma pour le moment, les secours ne vont pas tarder. Étrangement le coma est une sensation merveilleuse. Peu à peu on dirait que tous mes sens ont été augmentés. —c’est parce que tu es dans l’astral me dit Maria. Mais reste zen, ne commence pas à t’enthousiasmer pour des riens. Ici tout ce qui brille est loin de n’être que de l’or… A peine Maria finit t’elle sa phrase que je me sens soudain traversé par quelque chose de glacé. La peur m’envahit soudain sans que je ne sache pourquoi. Quelque chose est en train de m’attaquer et soudain je mobilise toute mon attention pour tenter de l’apercevoir. Surgissant de la brume un énorme Draco blanc, un Royal, la crème de la crème est en train de bondir droit sur moi. J’ai à peine le temps de tenter une position de karaté que me voici paralysé. Désormais ce n’est plus de la panique mais la rage, la colère qui m’envahit. Comment ai-je pu me faire avoir aussi facilement. Je ne peux pas bouger le petit doigt. Un filet aux mailles extrêmement serrées enveloppe mon corps éthérique tout entier…ma dernière pensée est pour mon corps d'os et de chair, quelque part en bas. Comment vais-je le rejoindre désormais que le lézard m’a capturé et qu’il m’emporte ? —N’ai pas peur me dit Maria soudain, le plan fonctionne comme prévu et ne t’inquiète pas pour ton corps nous l’avons déjà mis en lieu sûr.|couper{180}