La logique reptilienne

 Une représentation approximative de ce que pourrait éventuellement être un reptilien…

—Le profit, la domination, sont les mots clefs de la logique reptilienne. Pour aller dans ce sens toutes les âmes qui se réincarnent ici sur Terre doivent traverser l’oubli. C’est au cours de ce passage que les lézards en profitent pour implanter leurs cristaux dans le corps éthérique. C’est ainsi qu’ils font de chaque nouveau né leur esclave en réduisant son taux vibratoire.

— Mais puisque l’on est au courant de ces choses, pourquoi ne fait-on rien pour les arrêter ? Pourquoi les laisse ton faire ?

— La notion de libre arbitre ! Et la nécessité de dualité de la conscience à la fois ici dans la troisième dimension mais aussi dans tout l’univers.

— Mais justement s’il y a des bons et des méchants, les bons aussi peuvent utiliser leur libre arbitre.

— Ils s’en servent à leur façon. Ils peuvent répondre à une prière, à une demande, mais ils ne peuvent intervenir de leur propre gré.


Quelle confusion dans mon esprit au réveil. La silhouette de Maria disparue presque aussitôt que je me fis la réflexion. Et je me levais avec comme seule sensation un doute sur la réalité qui m’entourait.

Cette impression d’avoir été capturé dans une illusion perdura quelques instants puis une fois ma tasse de café avalée je tentais de remettre de l’ordre dans mes idées.

J’essayais de trouver le fil conducteur, l’émotion qui revenait le plus tout au long de ma vie. Bien sur l’injustice arrivait en tête suivie de près par la colère, la révolte et au final l’impuissance.

Cette impuissance était comme l’irrémédiable conclusion que je pouvais formuler à chaque fois que je m’étais révolté contre ce que j’avais perçu comme une injustice.

C’était cette conclusion qui m’avait fait perdre autant de temps dans ma vie.

Je repensais à ce que m’avait dit Maria sur la notion de libre-arbitre et au fait qu’il fallait que nous demandions quelque chose pour que le camps des gentils nous aide depuis là haut.

Bien sur j’avais déjà tenté l’expérience de la prière, des milliers de fois. Mais la façon dont j’avais été exaucée avait souvent été fort décevante. Il avait fallu aussi que j’accepte cela, le fait que je ne sache rien demander correctement à la Providence.

— C’est tout à fait normal me dit Pablo en se servant une tasse de café. C’est à cause de l’implant, tout ce que nous demandons ici-bas n’est qu’un dérivé du profit ou de la domination sur les autres qu’on le veuille ou non.

— Mais moi Pablo je suis un artiste, mon seul but est de peindre et de partager ma peinture avec les autres !

— Comme tu es encore naïf mon ami ! Et orgueilleux aussi. Crois-tu vraiment que les gens vont s’intéresser à ta peinture juste en la montrant ? C’est beaucoup plus compliqué que ça crois-moi j’en connais un rayon sur le sujet. D’ailleurs je ne devrais pas te le dire, ta naïveté n’est qu’un mensonge que tu te fabriques à toi-même pour ne pas affronter la réalité en face. Pour ne pas accepter ta nature reptilienne. Et ce n’est pas en la fuyant que tu lui régleras son compte.

— Je ne comprends rien Pablo, tu veux dire que je me mens à moi-même ? Pourtant moi je pense vraiment que je suis sincère, authentique !

— Pas à moi mon ami, derrière cette écran de naïveté j’arrive fort bien à voir tous tes empêchements, tes colères, tes révoltes, et bien sur ton impuissance. En fait tu te sers de cette naïveté pour te penser différent des autres. Et si cela peut te consoler, tu n’as certainement pas inventé le fil à couper le beurre, bien des gens passent leur temps à se réfugier dans cette naïveté de la même façon.

J’avais la sensation de marcher sur des gouffres à chaque nouveau pas. Intuitivement je sentais que Pablo disait vrai. Ce qui expliquait en grande partie mon mal-être aussitôt que j’avais à parler de ma peinture à qui que ce soit. La plupart du temps je choisissais de me réfugier dans une sorte de mutisme car tout ce que je pouvais dire sur mon art me paraissait faux, inexact ou bien épousait une sorte de discours politiquement correct.

Dans le fond il y avait bien tout de même une envie d’être reconnu, accepté, distingué des autres, un genre de profit bien sur à tirer de la peinture, et par conséquent aussi une envie de domination de celle-ci , une volonté de l’asservir, de l’exploiter ne serait-ce que pour pouvoir payer mes factures.

Mais pas seulement. N’utilisais je pas l’art, la peinture pour me penser différent des autres ? pour penser même être meilleur que tous ces autres ? Si j’écoutais profondément ce que la voix de Pablo me disait et si je remontais le cours de toutes mes intentions ce que je découvrais m’effrayait.

— Je voudrais pouvoir me débarrasser de toutes ces intentions dis-je à Pablo.

— Plus tu voudras t’en débarrasser plus tu les renforceras encore plus profondément me répondit Pablo.

— Comment faire alors ? J’étais vraiment désespéré, ma vie toute entière me paraissait être un énorme gâchis.

— Apprend à demander correctement les choses me dit Pablo.

— "correctement" ? le mot m’agaça immédiatement.

— La notion d’impeccabilité peut prendre du temps à être comprise, de plus ce sera à toi de la trouver car nous avons tous la possibilité de créer une singularité une version unique de l’impeccabilité que seul chacun de nous peut sentir "juste" si tu préfères.

— Est-ce que toi par exemple tu pourrais m’enseigner à être impeccable ? Aller Pablo S’il te plait...

Pablo se mis à rire.

Pour la plupart des gens je suis un grand peintre mais je suis aussi un parfait salaud. C’est le paradoxe crée par la logique reptilienne lorsqu’elle passe par l’alambic des cervelles humaines.

Le seul conseil que je peux éventuellement te donner, c’est de ne pas chercher à être quelqu’un d’autre que celui que tu es depuis toujours. De l’accepter et d’accepter ta nature humaine telle que tu dois la vivre dans cette incarnation. Mais s’il te plait arrête de prendre les gens pour des idiots en te réfugiant derrière ta naïveté qui d’ailleurs est en toc.

Je me retrouvais soudain seul avec ma tasse de café vide, le jour se levait lentement, péniblement tout comme mes pensées d’espoir sur cette nouvelle journée, comment sortir de ce magma de confusion ?

j’étais désespéré par ce que venait de me dire Pablo. Peut-être était-ce là justement au fond même du désespoir que demander pouvait s’opérer de la plus juste des manières.

Je décidais de demander une chose simple pour commencer. Que l’on m’aide à y voir plus clair et que l’on m’oriente sur de vraies questions.

Post-scriptum

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Faites au mieux

—Faites au mieux… Phonétiquement j’eus un doute. Fête ou faites. Je perdis quelques heures en supputation sans oser demander de précision. Il vaut mieux ne jamais poser de question en réunion. C’est très mal vu. Les jeunes se font avoir régulièrement. Les jeunes posent des questions en réunion. Un ange passe. Les vieux sourient intérieurement. Mais ils ne le montrent pas bien sûr. Avoir un jeune en réunion c’est toujours une attraction à ne pas louper. Chacun doit faire sa petite expérience. Et Au mieux, OMIEUX ? était-ce le nom d’un lieu-dit où la fête se tiendrait si, dans mon incompréhension totale, en tâtonnant je dusse m’y rendre. Je me doutais que ce ne pouvait être si simple, et puis c’était illogique d’envoyer ainsi un employé faire la fête avec tout ce travail encore à faire. Je fis semblant de ne pas avoir entendu ce que je venais de penser et je hochai la tête en silence. Ce fut la réponse attendue. Un ou deux jeunes gens posèrent des questions saugrenues, des anges passèrent et repassèrent, les vieux furent, comme chaque lundi matin, hilares intérieurement. Je sortis mon calepin pour faire des gribouillis destinés à faire baisser la tension nerveuse, pour m'évader tout en étant là, pour être attentif autrement à tout ce qui pourrait se dérouler là. Mais tout de même cela me préoccupa durant quelques heures encore. Car ne faisais-je pas déjà du mieux possible à peu près chaque tâche qui m’incombait. Fallait-il faire encore faire mieux que d’habitude ? Fallait-il faire mieux que mieux, c’est à dire mal au final ? Un étrange doute accompagné de plusieurs soupçons naquirent comme des champignons après les pluies d’octobre, étaient-ils comestibles, toxiques, je me penchais encore des heures sur l’embarras du choix et fit chou blanc comme il se doit. A la fin de la journée je n’avais strictement rien fichu. Le directeur entra en trombe dans la salle, s’approcha du bureau derrière lequel j’étais et il me demanda :— alors c’est fait ? Sans ciller je hochais gravement la tête. Il exhiba un sourire satisfait. Ce qui était une chose excessivement rare pour être marquée d’une pierre blanche. Où allais-je dégotter une pierre blanche à cette heure cependant ? Je l’ignorais. Puis la semaine passa et nous passâmes tous en même temps à toute autre chose. C’est à dire à la semaine suivante. Nous avions tous fait au mieux sans nous appesantir plus qu’à l’ordinaire. Nous serions prêts pour la prochaine réunion hebdomadaire. Aucun incident notoire ne pourrait l’empêcher. A part la fin du monde si elle daignait arriver comme un cheveu sur la soupe. Encore qu’on peut encore avaler la soupe nonobstant le cheveu , quand on n’est pas bien fier, quand on veut faire au mieux, et surtout ne pas se poser de question insoluble.|couper{180}

Faites au mieux

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Se lancer

D'après une idée d'atelier d'écriture où je ne pense pas avoir tout compris du premier coup. Mais, je me lance tout de même Photo découverte sur l'excellent site https://www.michellagarde.com/ dans ses dramagraphies Il faut vous lancer… on ne sait pas comment vous le dire… et sur tous les tons… lancez-vous… Je mis un temps avant de comprendre qu’ils s’adressaient à moi. Ou du moins à eux-mêmes au travers de moi. Car il est extrêmement rare que l’on s’adresse vraiment à moi tel que je suis. Moi-même y parvenant une fois tous les dix ans et encore, assez difficilement Il fallait donc se rendre à l’évidence. Il fallait se lancer aussi dans cette approche. Je n’étais ni plus ni moins qu’un épouvantail, un homme de paille, à moitié Turc. Il insistaient sur la tête. Se lancer… ils me la baillaient belle. On ne se lance pas comme ça sans y penser. Sans y réfléchir. Sans établir de plan en tous cas. Peser le pour et le contre en amont mais aussi en aval. On oublie toujours l’aval. Sans compter qu’il faut en premier lieu une rampe de lancement. Une armée d’ingénieurs, des super calculateurs. Sans oublier la matière première, le béton, l’acier, le fer. Sans oublier la bonne volonté, une quantité très précise de hargne, ajouté à quelques soupçons de naïveté. Et puis c’est tellement trivial de le dire mais il faut tout de même le dire, pour se lancer il faut surtout le nerf de la guerre. Ça ne se trouve pas sous le sabot du premier cheval bai cerise venu. Tout une machinerie à mettre en branle, pour dégotter le fameux nerf. Sans oublier tous ces rencards. Rendez-vous chez le banquier avancez de deux. Rendez-vous à l’Urssaf reculez de trois. Sans oublier l’imprimeur, combien pour une publicité de lancement je vous prie. Et si je ne prends que le recto ? Attendez il me reste peut-être quelques pennies pour une ou deux capitales. C’est bien les Capitales pour lancer une campagne de lancement non. Ne pas être trop bégueule. Voir grand. Un flyer format A5. Avec en gros Demain, JE me lance.. Venez assister au spectacle. Deux francs six sous la place. Et ne croyez pas qu’il s’agit de l’homme Canon. Une vieille resucée de Luna parc. Rien de tout ça. Juste une tentative burlesque, tragique, comique ? Ah ah ah mystère et boule de gomme, vous le saurez si vous achetez le billet. Tarif promotionnel pour les Cents premiers : un francs vingt-cinq centimes seulement pour en prendre, EN AVANT PREMIERE , plein les mirettes. Lancez-vous ! laissez-vous tenter ! Venez nombreux assister au lancement.|couper{180}

Se lancer

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Tendre

travail d'élève, stage "oser, hésiter" mai 2023 Il faut tendre, sans être tendre, c’est à dire, ne pas céder comme le beurre cède au couteau qui rabote la motte ( négligemment le plus souvent) Il faut dire au couteau : Ce n’est pas parce que je compte pour du beurre qu’il faut en profiter ! Il faut tendre l’oreille, sans être dur de la feuille. Ceci étant dit si on tend l’oreille, ce n’est pas ce qu’elle va capter qui nous intéressera en premier lieu, mais plutôt se concentrer sur cette action machinale, vous savez, qui consiste à tendre une oreille. Comment tendre une oreille sans se casser les pieds, ou les casser aux autres, un enjeu de taille. Le placement du corps tout entier doit avoir une importance. Selon que l’on se tient de face ou de profil, on ne peut tendre l’oreille de la même façon. Idem si l’on est assis ou debout, voire allongé, et encore vivant ou mort, à dix-huit mètres de profondeur sous l’eau ou au sommet d’un poteau télégraphique. Le son frappe l’oreille suivent une règle de tangentes assez absconse mais bien réelle. Tendre du linge sur un fil demandera aussi un peu d’attention. Ne pas perdre de vue le fil, tout en tenant d’une main l’épingle, de l’autre la chemise— si c’est bien une chemise ( on peut le vérifier et modifier le mot ça ne changera pas grand chose sauf la phrase). Tendre vers le mieux, s’efforcer vers ça est à prendre avec des pincettes, sachant d’une part que le mieux est l’ennemi du bien et que d’autre part il faut savoir d’où l’on vient avant de prétendre se rendre où que ce soit. Mais si c’est vers un mieux, il y a de grandes chances que l’origine soit Un bien que l’on ne saurait supporter en l'étatUn mal que l’on cherche à renommerUne énigme, on ne sait pas d’où l’on part on se contente simplement d’emboîter le pas du plus grand nombre vers le mieux. Il faut noter les pistes consciencieusement pour ne pas s’égarer inutilement. Tendre vers une certaine précision, mais sans jamais l’atteindre de plein fouet, aucun carambolage n’améliore la précision. Aucun carambolage n’apporte quoique ce soit de bien précis si l’on n’en meurt pas, qu’on ne se retrouve pas hémiplégique, amnésique, amputé, groggy ou même indemne. On a juste assisté à un carambolage, peut-être même avoir endossé un rôle de premier plan, mais il ne vaut mieux pas profiter de l’occasion pour tendre vers la célébrité tout de même, où ce qui est la même chose, vers une idée toute faite. La précision ne s’atteint pas plus que la perfection, elle se rumine seulement, elle se rêve, on peut la désirer certes, la convoiter, mais la posséder serait beaucoup trop grossier. Tendre vers un soupçon de modestie à ce moment là si l'on sent que l’on s’égare, si l'on tend vers l'abus, l'extrême. Dans la tendance moderne d’arriver avant d’être parti, tendre est un verbe oublié. Enterré. Mais dont il faudra tout de même faire l'effort se souvenir pour ne pas sombrer à la fin des fins. Et puis par pitié, ne pas s’attendrir pour autant comme un bifteck sous le plat du couteau du boucher. Ne pas se ramollir. Quand bien même l'adversité produirait autant d' efforts démesurés pour nous nous maintenir dans l'ignorance ou dans l'oubli. Se réveiller le matin et toujours voir en premier inscrit sur un post-it qu’on aura collé sur la table de chevet la veille. TENDRE. En lettres capitales . Maître mot d’un début de journée . Ensuite si besoin est, se détendre en se levant, prendre une douche, un café si c’est absolument nécessaire. si l’on a pris l’habitude de s’imposer ce genre d’habitudes. Ce qui n’empêche nullement de tendre à les réduire voire les supprimer si elles ne vous servent à rien, si ce ne sont que de simples programmes installés dans la cervelle pour nous permettre de ne penser à rien.|couper{180}

Tendre