bistrot de la Bérézina
articles associés
Carnets | septembre 2024
15 septembre 2024
À partir d'une simple coïncidence autour du mot « Bérézina », l’auteur remonte le fil de sa propre histoire familiale et personnelle, à la manière d’une fouille archéologique de la pensée et des souvenirs. Entre la chirurgie, l’anatomie du web, et l’écriture, c’est une tentative d’organiser le chaos, de comprendre les mécanismes de la pensée et d’interroger la matière même de la vie et de l’écriture.|couper{180}
Carnets | septembre 2024
11 septembre 2024
Dans un café, un groupe d’individus commente la fuite de la foule et l’action des désespérés qui s’agitent dans la rue. À travers des discussions banales, l’auteur se perd dans une réflexion sur l’espoir, le désespoir, et la manière dont chacun cherche un sens, même dans l’inutilité des révoltes collectives. Un texte fragmentaire qui entrelace les événements publics et la solitude intime.|couper{180}
Carnets | septembre 2024
10 septembre 2024
Raisonner, garder la raison, perdre la raison. En partant de ces expressions, l’auteur s’engage dans une méditation sur l’équilibre précaire entre la raison et le chaos. Il revisite l’humanisme à travers le prisme des épopées spirituelles et des grands récits mythologiques, tout en s’interrogeant sur les dangers du désespoir, les illusions du bien et du mal, et la nécessité de choisir la vie, même au cœur du néant.|couper{180}
Carnets | septembre 2024
07 septembre 2024
À travers une réflexion inspirée par la notion de « dilapidation de la parole », l’auteur aborde la vanité de la condition humaine, vue à travers le prisme littéraire. Entre la gestion des mots et leur usage excessif, se pose la question de la résistance à une parole dominante et uniforme, offrant ainsi une critique poétique et théâtrale de l'existence.|couper{180}
Carnets | septembre 2024
06 septembre 2024
De l'expression « entrée en matière » à la bien-traitance en passant par des réflexions sur l’évolution de notre rapport au langage, ce texte questionne la façon dont nous abordons les sujets, organisons nos pensées, et structurons nos actions. Entre humour et réflexion, l’auteur s'interroge sur la manière dont les mots façonnent notre perception des choses, parfois à notre insu.|couper{180}
Carnets | septembre 2024
05 septembre 2024
L’art de vivre et de comprendre le monde passe par la langue et la clarté de l’esprit, mais quand cette lucidité s’étiole, que reste-t-il ? Entre la nostalgie des langues mortes et la déconstruction du monde moderne, ce texte s’interroge sur le rôle de la connaissance et des mythes anciens pour donner du sens à notre époque, submergée par des récits contemporains absurdes et effrayants.|couper{180}
Carnets | septembre 2024
04 septembre 2024
Dans un geste radical de refus de la réussite conventionnelle, l'auteur se place face à sa toile, les yeux fermés. Il dépose des touches de peinture sans les voir, sans jugement, avant d’ouvrir les yeux sur un résultat qu’il classe dans la catégorie des "œuvres ratées". Mais cette expérience le conduit à interroger la nature même de la réussite. Et si la vraie réussite consistait à accepter le raté, à transformer l'échec en accomplissement ?|couper{180}
Carnets | Mai 2024
17 mai 2024
des bribes de notes sans conviction au sujet de la proposition en cours de l’atelier d’écriture. Des flashs d’un feuilleton télévisé en noir et blanc, « Sans famille ». Et tous ces souvenirs qui remontent. D’abord la question de savoir si je suis un enfant adopté, puis si on va me vendre à un montreur d’ours. Déjà une imagination plus que fertile. La question étant de savoir s’il peut vraiment y avoir de la fumée sans feu. Si l’imagination sert à quelque chose, à part passer le temps, elle doit aussi servir de bouclier, du moins je l’envisage ainsi désormais. Une sorte de protection contre la banalité du mal. En fabriquant un mal parfois encore plus gigantesque, plus effroyable, c’est à dire un mal spectaculaire. Pendant qu’on passe du temps ainsi à s’effrayer du produit de sa propre imagination, on s’angoisse peut-être moins de tout le reste. A moins aussi que ce ne soit qu’un phénomène de vase communiquant. Je n’arrive toujours pas à me décider pour faire cet exercice le plus simplement du monde, c’est à dire prendre la première famille qui viendrait, la décréter instance et à cheval sur mon bidet. Non je n’y arrive pas. Peut-être que je repousse. L’instant je le repousse aux calendes grecques. Bref je n’ai pas envie de me fourrer dans cette affaire. Du coup je préfère comme d’habitude le retrait. Quand je serai à la retraite peut-être que je pourrai m’y mettre, comme d’autres décident de se mettre au puzzle, à la pèche à la ligne, au vélo, à la sieste. C’est dans pas bien longtemps, mais ça doit faire deux ans que je dis ça. C’est aussi une marche d’approche fameuse pour parvenir à la retraite sans qu’elle devienne une Bérézina. Suffit de glisser sur la savonnette sous la douche et hop là, Waterloo morne vol plané. Je dis n’importe quoi comme quand je peins, aujourd’hui j’ai fait par exemple deux tableaux uniquement avec cette technique. Elle aura fait ses preuves. Je ne comprends décidément pas mes élèves lorsqu’ils se plaignent d’arriver à rien, de faire n’importe quoi. Au moins ça ne ressemble à rien d’autre non ? C’est ce que je dis, mais il n’ont pas l’air de goûter toute la subtilité de cette remarque. Au moins je continue imperturbablement à scanner mes vieux négatifs argentiques. J’ai retrouvé toute une série d’images de P. avec son chien, comment s’appelait-il déjà … et bien ça je l’ai oublié. Dans le fond je suis assez heureux de voir que je suis parvenu à oublier pas mal de petites choses. Ah oui, toute cette histoire à propos de l’imagination, il ne faut pas que j’oublie de dire quelque chose à ce sujet. Il faut que je parle de ces visions qui me tombaient dessus deux ou trois fois par jour et qui me faisaient perdre complètement pied. Je crois que j’étais parvenu à les voir arriver juste un peu avant qu’elles ne déboulent. Juste le temps de m’isoler, de m’écarter des autres suffisamment pour qu’on ne s’interroge pas sur mon comportement étrange. Donc la vision arrivait par une certaine qualité de lumière , la vue ne se brouillait pas, mais tous les plans s’enchevêtraient, il n’y avait plus de profondeur de champ. Je n’ai jamais trop parler de ces visions, je crois que je n’en ai jamais parlé du tout. Si je n’en ai pas parlé c’est que j’avais peur de les oublier complètement je crois. Ce qui me fait penser par ricochet à tout un tas de choses dont je n’ai encore jamais parlé dans ce journal, , ni à personne dans la vraie vie. Il y aurait comme une sorte d’instinct de préservation là aussi. Une peur de perdre quelque chose d’important, même si toute notion d’importance semble nous avoir abandonné, celle là non. Le bon moment. Attendre le bon moment. Y a t’il vraiment un bon moment. Pour que je les écrive ces visions, que je m’en débarrasse d’une certaine manière, en beauté si possible. Peut-être que c’est ce mot, la beauté qui me fait prendre parfois un certain retard. Ce ne sera jamais assez beau bien sûr, ni aussi effroyable que ça le mérite. Parvenir à trouver l’harmonie entre les deux, un poème.|couper{180}
Carnets | Février 2024
24 février 2024
Un regard cru et sans filtre sur notre époque, où l’on marche dans le vomi et le désespoir, en tentant de trouver un semblant de dignité. Entre souvenirs, récits coupés et télescopages de pensées, l’auteur nous plonge dans l’âge d’or du pire|couper{180}
Carnets | mars 2022
Cauchemar en peinture
Hier soir je me suis mis au lit de bonne heure. Je sais ce n'est pas palpitant comme intro mais attendez, un peu de patience, même si je sais que vous êtes toujours pressés. Mais je n'arrivais pas à dormir sagement. C'est à dire me concentrer sur mes pieds afin de les sentir pour de vrai , car il est bien connu que je marche à coté de mes pompes généralement, et sur ma respiration pour qu'elle m'emmène dans les bras de Morphée. Donc je prends ma tablette et je clique sur les programmes TV. En général ça marche assez bien comme soporifique. Je tombe sur une émission de M6 " Cauchemar en cuisine". J'allais zapper lorsque soudain il est fait état d'une énigme à résoudre. J'adore les énigmes à résoudre surtout si on me donne la solution assez vite. Donc le chef est excellent, le restau est en bon état, la serveuse est béate. Le chef Etchebest se demande en se grattant l'occiput ce qui peut bien clocher. Car ils n'ont évidemment plus de client, c'est la bérézina, des larmes coulent, on craint l'inondation et la faillite surtout. Soudain on s'apercevra que tout ça est dû au fait que la patronne n'assume pas son rôle de patronne. Bingo ! A partir de là, on change quelques trucs, à l'accéléré et tout se transforme sous nos yeux ébahis ( ou presque) pour atteindre le nirvana de l'hostellerie ni plus ni moins. Je vous la fais courte. Et j'ai pas vu jusqu'au bout du bout, la tablette m'a glissé des mains et j'ai sombré dans des cauchemars à mon tour. Et donc je deviens le chef dans une immense cuisine, mais je réalise qu'en fait c'est un atelier de peinture. Que le Chef Etchebest s'est laissé pousser les cheveux et a un petit air de De Vinci. Et qu'il m'engueule copieusement à tout bout de champs parce que je suis une espèce de "palline morbide" ce que je me suis hâté d'aller poser dans google traduction et qui correspond grosso modo à couille molle chez nous. La question est de savoir qui des deux de mon conscient ou de mon inconscient me traite de couille molle. Autrement dit, à creuser. J'avais juste écrit ça quand mon épouse est venue m'embrasser en se levant. — tu en fais une tête elle a dit, puis elle a enchainé parce que je maugréais — tu ne peux pas être un peu plus aimable, joyeux le matin ? —Je suis une triste couille molle j'ai dit et en l'entendant sortir de ma bouche j'ai rigolé et elle aussi. Voilà notre vie.|couper{180}