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Refonte d’une page d’accueil de blog
Google toujours. Et dans la suite de l'idée de s'exposer. J'ai rajouté mon nom en toutes lettres dans le titre pour apparaitre. Cela prend un peu de temps pour que les machines de Matrix gigotent dans les tubulures et analysent à nouveau. Et puis la présentation aussi pendant que j'y étais. C'était finalement un peu trop court de n'être qu'un tuyau. De n'apparaitre que comme ça. Donc wait and see. Le but c'est quoi ? d'avoir plus d'abonnés, non je ne crois pas. D'attirer les bons abonnés surement. Désolé pour les marabouts. Rien contre vous. Le point de départ, la prise de conscience, une séance zoom avec François Bon. La question : comment se retrouver nous autres auteurs, échanger les uns avec les autres, se découvrir se visiter, s'apprécier. Tout commence souvent par une requête avec un prénom et un nom et la flemme d'appuyer sur suivant lorsque la première page de Google s'affiche à l'écran. https://peinturechamanique.blog/|couper{180}
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Comment s’exposer
Passons rapidement sur le pourquoi. Après tout chacun est libre de faire ses expériences. D'exposer son cul ou pas. Et d'en assumer ensuite les conséquences. Mais comment s'exposer. Voilà une question que tout le monde se pose plus ou moins. Par exemple moi, pour ne pas me citer. Comment je m'y prendrais aujourd'hui pour m'exposer. Maintenant que j'ai fait à peu près toutes les bourdes possibles dans ce domaine. Si je me souviens bien j'avais attaqué avec humour. La dérision, l'ironie. Je faisais cela naturellement, avec cet air de ne pas vouloir y toucher que vous connaissez certainement. Ah vous ne voyez pas du tout ce que je veux dire. Ok silence radio. Je n'insiste pas. Donc l'humour. Est-ce que c'est une bonne chose pour s'exposer au public. Est-ce que tu veux que d'emblée les gens te prennent pour un clown, un amuseur. Ben non. Mais tu te dis que c'est moins pire que d'être pris au sérieux. Dans le fond dès les premiers pas tu t'aperçois que tu es totalement désarmé. Tu ne sais pas du tout comment t'exposer. Sur quel mode. Alors tu fais souvent n'importe quoi au début. Tu n'as pas de ligne éditoriale si je puis dire. Important la ligne éditoriale. C'est à dire que le problème n'est pas tant de quoi tu as envie de parler, de partager, ça on s'en fout généralement. Surtout aujourd'hui où tellement de gens s'exposent pour ne parler que de la même chose. Non ce n'est pas le sujet, pas la thématique l'important. On se trompe si on continue à penser à ça. Ce qui compte c'est toi, et comment tu vas en parler. C'est pour cela que tu peux avoir dix restaurant de pizzas dans ce quartier de la ville. Ce n'est pas la pizza qui compte c'est comment elle est fabriquée et comment on t'installe pour te la faire bouffer. Evidemment elles sont toutes aussi bonnes. Qui ne sait pas faire une bonne pizza de nos jours... Donc le comment, l'ambiance, voilà ce qui est important. L'humour, ce n'est qu'un ingrédient. On ne peut pas tout baser sur un seul ingrédient. Désormais un glissement vers l'émotion, l'empathie est à la mode. Plus besoin de vanter les vertus d'un produit, car tous les produits d'une même catégorie sont plus ou moins de qualité égale. Ensuite c'est leur durée de vie qui peut changer. Mais là n'est pas la question. C'est la façon dont on te vend ce produit qui focalise ton attention. J'ai envoyé ce foutu mail à mon banquier. Cela m'a fait énormément de bien. Et je n'y suis pas allé de mainmorte. Puis dans ma tête j'ai fait le ménage. J'ai dit ce n'est pas important tout ça. Je m'en fous d'avoir cette pseudo sécurité, ce découvert autorisé. Va te faire lanlaire la banque, le banquier. Ah j'ai respiré ensuite. Mais j'ai dû quand même toucher un point sensible. Deux heures plus tard coup de fil du banquier. M'explique par le menu ses soucis de banquier. Vous savez ce n'est plus comme avant. Les gens sont devenus très malhonnêtes, ils mentent comme des arracheurs de dents. On est obligés de se protéger, de créer des protocoles, des alertes. Les clients peuvent se retourner contre nous pour aide abusive. Etc. Etc. J'ai presque eu la larme à l'œil sans déconner. une poussée de compassion pour un banquier. Faut le faire. Mais à la fin, il ne m'a pas réactivé mon découvert. Il a dit non non non et mince et zut on ne peut pas à cause de l'informatique. En raison d'une 2035 à entrer dans la machine. Du chinois. Comment il s'expose lui le banquier. Par l'émotion qu'il parvient à créer en me narrant ses soucis de banquier. Que ces arguments soient convaincants, bof, pas vraiment. Mais à la fin tu sors de là avec la sensation d'avoir participé à une partie de bonneteau. Tu la vois la carte, tu la vois, tu ne la vois plus elle est où ? Et on raccroche comme ça voilà. C'est le fameux c'est comme ça qui ressemble à un tube de vaseline. Ce qui ne m'étonne nullement. J'allais pas m'énerver plus que ça. Je savais avant qu'il ne m'appelle que je n'en n'avais plus rien à foutre de ce découvert autorisé. Que je pouvais me passer de toutes les autorisations si je le voulais. Le voulais-je ? Oh oui je le veux, je le veux à fond. L'autonomie bordel voilà ce que je veux. Ne plus dépendre de ces banques qu'au strict minimum. Ne pas être exposé à leurs crachats à leurs entourloupes cousues de fil blanc, qu'on n'insulte plus mon intelligence. Et probablement que mon intelligence ne s'en sentira que mieux. Qu'elle me donnera les moyens. Voilà ce que je pense. S'exposer d'accord mais avec intelligence. ça n'empêche pas d'en rire, d'en sourire. Pas la peine d'en faire un plat. Mais ce qui vaut la peine c'est surtout d'observer comment les autres font pour s'exposer avant tout. De saisir leur technique, leurs stratégies. Etre observateur comme un homme qui doit faire pousser des légumes dans son jardin sans rien connaitre au jardinage. L'unique chose qu'il pourra faire c'est de prendre le temps d'observer le lieu et de s'armer de beaucoup de patience. De s'exposer à quelques intempéries mais aussi à quelques beaux jours. Puis au final récolter le fruit de son travail.|couper{180}
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Exposition « visages imaginaires »
Si vous êtes disponible et à proximité. Si vous avez envie d’échanger, je serai présent les dimanche entre le 8 et le 28 octobre à la Tour d’Orlienas, Orlienas (69). Sauf le dimanche 23 où je propose un stage.|couper{180}
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l’ordre des priorités
Reste calme. Conserve ton sang-froid. Pas de geste intempestif. Observe. Observe comment les événements se mettent progressivement en place. Ceux qui sont issus de ton fait et ceux provenant de l’extérieur. Ne te laisse pas envahir par la peur, la colère. Remets donc autant que tu puisses le faire encore de l’ordre dans ce que tu considères être des priorités. Ainsi par exemple met de côté tout ce qui t’entraverait pour monter cette exposition de visages imaginaires. Peins les bords, signe, vernis les toiles, vérifie les systèmes d’accroche, trouve un titre pour chacune. Prépare tout cela en priorité. Pour le reste la banque, l’expert comptable, les impôts, remets à la semaine prochaine. Oui mais cela me prend la tête. Je ne pense qu’à ça. La désinvolture de cet employé du CIC par exemple qui me sucre mon découvert autorisé sans autre. Pas même un simple mail, pas un courrier. Juste le rappel d’un vague coup de fil au mois de juillet pour me demander mon bilan. Sans me dire que cette autorisation de découvert était liée au fait de le produire. Il se dit « surpris » par la véhémence du mail que je lui ai balancé. « Surpris ». Et depuis deux heures tu ne penses plus qu’à ça. Un nouveau mail expédié n’y changera rien. Mais cela fait du bien de l’expédier tout de même. Ne serait-ce que pour dire que tu n’es pas naïf ou aveugle concernant les rouages vicieux de ce genre d’établissement. Le contraste entre la réalité et l’image publicitaire qu’il désire imposer. Te voici donc à découvert pour de bon. Réfléchis. Mets de l’ordre dans tes priorités. Sûrement la semaine prochaine tu découvriras qu’au fond c’est exactement ce que tu voulais. Que rien de tes actions comme de ton inertie est innocent. Que le but n’est pas forcément négatif. Que là aussi il faut savoir effectuer un pas de côté. Changer de point de vue. Mettre en œuvre dans la vie ce que peindre ne cesse jamais de t’enseigner. Ce qui te met en colère ? N’est-ce pas encore une forme de dépendance que tu as crée toi-même. Un manque de foi finalement dans le fait qu’aligné rien de fâcheux ne peut arriver. L’ordre des priorités tu le vois désormais n’est qu’un reflet. Le reflet d’un alignement avec tes valeurs. Le doute qui s’immisce ne sert jamais à autre chose qu’à mieux corriger l’alignement.|couper{180}
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Enseigner à se demander.
J'aurais adoré devenir professeur d'université. Pas toute une vie, non. Quelques temps seulement, aller mettons un lustre. cinq petites années ce n'est pas beaucoup dans une vie. Pour contribuer. Placer sa petite pierre à l'édifice. Mettre un peu le doute. Réveiller ceux qui dorment. Ou encore leur instiller des rêveries plus fécondes dans leur sommeil. Je crois que j'aurais vraiment pris un réel plaisir à brouiller les pistes. à faire des cancres les bons élèves provisoirement. juste pour qu'ils goutent ne serait-ce qu'une minute ou deux à cette sensation si confortable. Puis que la peur s'emparent soudain d'eux. qu'ils se secouent. Qu'ils se fabriquent enfin une raison à la /cancritude/. Il suffit d'une raison. C'est cela la créativité. Rien d'autre. S'inventer, se trouver des raisons. Arrêter d'en chercher. Je pense à Deleuze un peu. A Jankélévitch beaucoup. Lui avait le sens de la musicalité. Avantage certain. Il connaissait la valeur précise d'un silence. Alors que d'autres dont je ne citerais pas les noms ne furent que des moulins à paroles. Des bonzes récitant plus ou moins leurs mantras afin que ceux-ci, héritage, patrimoine, se perpétuent. Enseigner mais quoi. Ce n'est pas la matière l'important. C'est la façon. J'ai connu des profs sans gloire. Dans des lycées obscurs. Des environnement hostiles. Des matières pas vraiment baisantes derechef. Mais quel feu d'artifice quand l'un d'entre eux prenait le taureau par les cornes. Qu'il prenait appui justement sur le prétexte d'une matière à enseigner. Pour tous nous extraire peu ou prou de la médiocrité. pour parler de la vie en général. Pour enseigner à se demander ce que la vie est. Gloire à ceux-là. J'aurais aimé appartenir à cette catégorie. Peut-être, encore mieux que j'y appartiens déjà sans le savoir. De manière totalement inconsciente. Ce ne serait pas une première. Cela se serait déjà vu aussi mille fois. Que l'on soit totalement ignorant de notre vertu réelle de notre véritable impact sur le monde. Est-ce que c'est grave de ne pas savoir. Non, c'est aussi du savoir plus profond.|couper{180}
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Face à la consigne
Se tenir là bras ballants face à la consigne. On peut glisser dans le temps. Se retrouver assis à un pupitre. Prenez vos cahiers. Ecrivez la date. Ne débordez pas. Pas de pâté. Attention Attention Attention. Attention à quoi ? à la mauvaise note ? au coup de règle en fer sur les doigts ? à l'oreille qui soudain est tirée vers le haut par un pouce et un index ? Les innombrables heures de colle. La punition et la brimade. Ou encore le bon point. L'image. Dix pour obtenir une belle image. Qu'ai-je appris vraiment. comment me tenir en toute intégrité face à la moindre consigne. D'ailleurs on ne dit pas consigne on dit devoir. On dit obéir. On dit sinon. Et puis tous les si. Si tu travailles bien tu ne seras pas battu. Si tu as de bonnes notes tu auras une période de répit. Etc. La consigne de la gare a t'elle quelque chose à voir avec celle de l'école d'autrefois. L'endroit où j'ai souvent déposé mon sac à dos faute d'avoir un logis pour défaire ce qu'il y avait à l'intérieur. La consigne de la gare. Ne pas perdre la clef, ou le numéro. combien de fois le trou de mémoire. Je ne compte plus. La consigne si on va encore plus loin se découpe en con et signe. Sois con et signe. En gros le contrat minimum à passer pour travailler. La plupart du temps pour un patron. Pour soi, rare que l'on utilise le mot consigne. Ensuite cela s'attenue. On fait ce qu'on veut de la moindre consigne. D'ailleurs, il n'y a plus guère de consignes pour les bouteilles non plus. Enfin parait-il que cela est en train de revenir. Comme les poussées d'idées d'extrêmes droites. La consigne et le mot d'ordre ça va surement assez bien ensemble. Mais ne t'énerve pas. Reste calme. Tu as appris depuis le temps. que la consigne ne provient pas seulement d'une bouche. Que la consigne n'est rien de plus ou de moins qu'un événement sur le chemin. Un caillou, ou un serpent qui traverse. Parfois cela t'arrive de ramasser un caillou qui attire ton œil. Et certainement que tu ne fais aucun mal aux serpents. Tu respectes tout cela. Face à la consigne qu'y a t'il sinon toi. Comme entre le je et le soi. Donc à toi de faire avec.|couper{180}
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Le temps d’une exposition
Ecrire vite, pas s'attacher aux fautes, aux règles, temps d'exposition de 5 minutes. Puis laisser tel quel. Protocole. le fait de toujours penser être un idiot. C'est de là que part l'idée. que la moindre de mes intentions est biaisée par cette idiotie. Est-ce me déconsidérer de voir les choses ainsi, non, plus maintenant. L'acceptation au cours du temps que cette réalité est mienne. fondamentalement. le parcours effectué pour parvenir à l'acceptation est déjà un voyage. Comment fait-on pour partir avec un handicap et en extraire une force. Non pour dominer qui que ce soit, pas même soi-même. Mais au contraire pour pénétrer peu à peu dans cet état que l'on résume à tort comme étant de l'indulgence. Je n'ai jamais vraiment été indulgent pas plus que bienveillant de nature. Il y a de la brute en moi que je ne cherchais la plupart du temps qu'à déguiser, à dissimuler. Parce que la brutalité est souvent confondu avec la violence. Que la violence n'est qu'une expression de la brutalité lorsque celle-ci n'en trouve pas d'autre. Ignorer la brutalité provoque souvent la réaction contraire. Elle revient en pleine lumière et, faute de mieux, s'exprime maladroitement. Alors que si l'on prend le temps de s'asseoir auprès d'elle, d'échanger un peu, elle peut être une conteuse formidable. Bien sur elle ne raconte pas autre chose que des histoires. elle aussi. Des fictions toutes aussi semblables que celles proposées par la gentillesse, par la délicatesse et l'élégance. Seule la forme me semble changer. Mais le fond reste le même. Ce qui fait que l'on passe ainsi d'une idée de négatif à positif me ramène à mon idiotie encore une fois. A cette période totalement inconsciente de celle-ci. Et aussi à ce petit réduit étroit où je développais mes films, exposais sous la lumière d'un agrandisseur tous ces négatifs. le septième étage de l'immeuble de la Banque de France à la Bastille. Et bien sur j'entends encore le tic tac du minuteur lorsqu'il fallait chercher le bon temps de pose afin d'obtenir un positif "bien équilibré". Une photographie correcte. C'est à dire qui restitue le plus fidèlement possible toutes les informations se trouvant sur le négatif. On apprend par la suite que toutes les informations du négatif ne sont pas si indispensables. Que l'on peut aussi modifier l'image à un point tel qu'elle n'a presque plus rien à voir avec son aspect inversé. Réglage de valeurs et de contrastes. Masquage habile d'objets gênant la bonne lecture. Recadrage. Autant de possibilités que l'on découvrira pas la suite. Mais le temps de pose joue un rôle primordial. Savoir le calculer d'instinct peu à peu en se passant de minuterie. C'est aussi ainsi que j'ai voulu m'améliorer en photographie. En me passant peu à peu des gadgets, comme des règles, et des normes. en cherchant par moi-même ce que pouvait être une photographie. Ma propre idée de la photographie. Etre peintre aujourd'hui et être aussi soumis finalement à ce même temps de pose. Apparaitre sur les réseaux sociaux, sur ce blog, dans les divers structures où je dispense des cours, des ateliers. Apprendre à trouver le "bon temps de pose" là aussi. Pas si simple. Surtout si on croit savoir quelque chose parce qu'on a eut affaire avec un agrandisseur. Non, tout est toujours je crois à inventer dans l'instant. On ne peut pas vraiment s'appuyer sur l'expérience, le temps nous manque. C'est la raison sans doute pour laquelle je fonctionne souvent à l'instinct. L'instinct c'est le bolide de l'expérience. Moins d'un clignement d'œil pour changer une roue, refaire un plein et repartir sur le circuit. Et on peut aussi faire évoluer le prototype avec les années. le rendre encore plus aérodynamique. Changer les peintures, et même avoir la sensation que ce n'est plus tout à fait le même pilote au volant. Découverte des différents avatars. Toutes ces prises de conscience au fur et à mesure du temps et en n'oubliant pas l'idiotie dont on est parti, apportent au final un soulagement. tout en cernant de plus en plus finement les peurs qui nous auront sans relâche accompagné. Si maladroitement s'est-t 'on exposé, si l'impression d'échec en subsiste encore, c'est souvent parce qu'on oublie d'où on est parti. C'est ce que l'on s'en raconte encore naïvement. Parce que perdre une peur est souvent comme perdre un membre de la famille. Parce que devenir lucide et intelligent c'est aussi se confronter au deuil. Personne ne peut vraiment aimer cela. On possède à terme l'intelligence de l'idiotie d'où on est parti. Il ne faut pas non plus imaginer que c'est l'Intelligence toute entière. C'est là toute la nuance entre croire et savoir. Une affaire de temps de pose très vraisemblablement.|couper{180}
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rester à l’écart
La bienveillance n’est peut-être plus si naturelle que je l’imaginais il y a peu. Être uniquement honnête avec soi-même et se poser cette simple question. À quoi cela me sert d’être bienveillant. Ou encore quel bénéfice ai-je à en tirer. À qui profite vraiment la bienveillance ? Désormais cette question formulée de diverses façons semble être une bonne piste pour économiser une énergie précieuse. Le sourire non plus. Pas obligatoire. Ça va généralement de pair. Et, l'amabilité qui souvent se confond avec une injonction intérieure de politesse. Au quotidien je vois des fonctionnements complètement cons. Et, souvent en raison de cette fameuse bienveillance, je m’abstiens de fournir un avis sur ceux-ci. Il faut. En tache de fond, il y a ce foutu « il faut » ou « il ne faut pas ». Tu as peur de quoi ? Qu’est-ce qui t’oblige ? Le changement. Toujours le changement. Un déraillement du confort de l’habitude peut-être. Simultanément les habitudes me font chier. Reste poli, tu t’y ennuies. Comment résoudre un tel paradoxe ? Le nombre de personnes qui ne prennent pas les précautions que moi, je ne cesse de prendre. Est-ce que je les envie, les trouve admirables ? Vieux truc de cabaret d’envoyer paître le chaland.De le secouer pour l’attendrir comme un bout de bidoche. Toute une histoire de la séduction en quelques mots. Dans le fond aucune bienveillance vraiment. Pas de cet acabit-là en tout cas. Pas cette traîtrise. Cette hypocrisie crasse. Plus de l’ordre d’une distance. Toujours garder la distance. Ou rester en retrait. Je fais de l’art pour m’évader de la bienveillance. Comme probablement d’un tas d’autres concepts. Je fais de l’art pour fuir les vieilles lunes. Les peurs ataviques. Est-ce à dire qu’elles disparaissent pour autant, non. Elles demeurent contenues dans l’écart. La politesse des uns la bienveillance des autres peut parfois servir de bouclier. De façade ou même de miroir. Se mirer dans la bienveillance générale. Les commerçants seuls sont obligés. Et, encore, l’obséquiosité met mal à l’aise presque aussitôt le plus rustre d’entre les rustres. Et, qui suis-je sinon un rustre ? Malgré tout le trompe couillon, on ne peut pas réellement changer sa nature sur ce point. Est-ce une tare, non. J’y vois bien plus un soutien. La rusticité comme béquille. Pour s’en aller par les chemins de traverse, clopin-clopant.|couper{180}
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Sur la route
Belle journée passée chez des amis au dessus de Trévoux. Sur le chemin du retour, le regard est attiré sur le bas côté de la route. Des arbres multicolores comme dans les rêves. Pas d’arrêt. Pas de photographie. Juste conserver ces images ainsi. Accepter que cela soit ainsi. Puis l’arrivée à la maison. Reprendre les vieux visages fatigués, la somme des petits drames et tragédies en cours. En brisant les biscottes dans le pot de soupe demander : tu les as vu aussi les arbres multicolores tout à l’heure. Temps mort. Silence. Rire. Baisers.|couper{180}
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La mémoire comme un film
Non, pas une salle de cinéma, non, pas le rôle d’un spectateur ayant acheté son billet. Juste le hasard des choses, je crois que l'on dit ainsi. Se retrouver ici ou là, je ne sais jamais quel mot choisir entre ces celui-ci ou celui-là. Être soudain avec cet homme qui ouvre les boites en fer blanc numérotées, dans sa cabine. Le titre du film, peu importe. Le simple fait d’être passé de l’autre côté du miroir même si je garde les mains enfoncées dans les poches, dans une attente. Ainsi. J’aurais pu dire à la Clark Gable. Un tantinet désabusé. Ou plutôt Humphrey Bogart. Pas Clint Eastwood non. Cliché trop facile. Enfin oui, désabusé. C’est le mot que je cherchais. Avoir l’air désabusé surtout. Comme un acteur. Un acteur qui tient le rôle d'un jeune type arrivé ici ou là, par hasard, dans la cabine de projection d’un cinéma de quartier, ici ou là dans cette ville. Un bruit de motorisation. Une odeur âcre de tabac, et la fumée qui flotte dans l’air. On est avant 1979. C’est une pièce aveugle, seule ouverture la petite fenêtre par laquelle passe la lumière du projecteur. Blancs les murs. Il vient de faire du café, derniers soupirs de la cafetière crachant sa flotte dans le filtre. Dessous un pot en verre, un huit tasses, presque arrivé à sa limite. Pas surpris de me voir, le type ne s’occupe pas de moi. Il attrape une revue et tire de profondes bouffées de sa gitane. Parfois, il sort de sa poche de veste un briquet qu’il bat pour la rallumer. Enfin, il se lève, attrape deux tasses qu’il remplit à moitié et m’en tend une. De plus, je comprends que l'on doit se connaître depuis longtemps, on n’éprouve pas le besoin de parler. Les minutes s’égrènent. Une gitane après l’autre. Le voyant de la cafetière s’éteint. Curieux, je regarde par l’ouverture, mon regard suit le faisceau de lumière jusqu’au bout de la grande salle en bas. C’est à cet instant que j’aperçois la tache brune qui envahit l’écran. Une odeur entêtante de brûlé, le type se lève et fait un certain nombre de gestes rapidement. Mais, son visage est tranquille. Il fait avancer la bobine un peu plus avant et l'on entend des murmures de soulagement. Tu es toujours aussi en retrait qu’avant. Avant l’accident. C’était pourtant l’occasion. Ainsi, tu n’as pas su en profiter. Par ailleurs, il me lance ça sans même me regarder. Son ton est neutre, je n’y lis aucun reproche, pas d’émotion particulière. Juste le ton d’un simple constat. Comme on dirait, il pleut, il fait un peu plus frais, je vais acheter des cigarettes. J'entends mon silence en guise de répartie. Toujours cette obligation d’imaginer une répartie, fut-elle silencieuse. Je comprends de quel accident il me parle. Alors, je sens bien que quelque chose de ce genre s’est produit. Difficilement identifiable. Il y a juste eu cet accident sur lequel je n’ai jamais pu poser le moindre mot. Des centaines de fois la même scène. Cette cabine de projection et ce projectionniste, ce jeune type mains dans les poches qui paraît être dans un désœuvrement chronique. La même suite de micro événements. Le déchirement que produit sur ma poitrine le râle ultime de la cafetière. Le bouton rouge qui s’éteint. Puis cette attirance pour aller jeter un coup d’œil en contrebas. Cette obscurité qui entoure l’écran et soudain cette tâche qui apparaît et qui envahit tout. Et ces mots prononcés d’un ton neutre. Cette dernière, ce constat. Tu es toujours aussi en retrait qu’avant. Est-ce la même sorte d’émotion qui me traverse à la réception de ce message ? Au début, je crois me souvenir qu’elle était une forme de révolte. Puis je suis passé à autre chose, une forme de fatalisme. Puis à une indifférence étrange. La force des répétitions probablement, la camisole chimique des habitudes. Dans cet enfermement dans lequel nous résidons, nous les différents personnages de cette petite scène, il me semble qu’une réplique neuve est parfois attendue. Ou peut-être une action particulière qui soudain mettrait un terme à cette répétition. Un rebondissement soudain qui nous libérerait enfin. Qui ferait progresser l’action ? Mais, j'ai beau me creuser la cervelle, rien ne vient d’autre que ce silence. Alors, j'essaie de me concentrer sur tous les détails, de ralentir le temps. De me déplacer dans cette pièce durant cette paralysie du temps. De temps en temps je regarde la tache sur l’écran et je tente d’y découvrir autre chose qu’une tache. Cela peut être un visage, un paysage ou une tache qui ne soit pas toute à fait la même tache tout simplement. J’étudie différents points de vue. Une fois je me suis même retrouvé à la place du projectionniste. je me suis entendu prononcer les mêmes mots à ce jeune type mains dans les poches qui tente d’imiter Bogart. Mais qui de toute évidence devrait plutôt mimer Clint Eastwood. Je vois la tache aussi et je fais à avancer le film pour un meilleur confort utilisateur. Ça ne va jamais bien au-delà. Je veux dire que c’est notre prison. Même la cafetière, le bouton rouge, la cendre de la gitane qui tombe systématiquement au même endroit sur le sol. Un disque rayé. Ce que nous attendons est soigneusement ignoré. Tellement. Attendons-nous quelque chose ? c’est aussi à se demander. Toujours autant en retrait qu’avant. Avant l’accident. Cela veut dire aussi que l’accident n’a rien changé à l’habitude. Que quel que soit l’événement qui surgit, on ne perd pas une habitude à cause ou grâce à cela. Certains dans d’autres films y parviennent peut-être, ou alors, ils inventent un changement quelconque. Ensuite, ils mettent ça sur le dos d’un événement. Un accident, une rencontre, un coup de pot ou un coup de chien. Enfin, ils ont besoin d’un levier, d’un élément déclencheur pour inventer leur film. Suis-je envieux de ne pas posséder cette inventivité, la question n’est pas ici ou là. Cela n’empêcherait pas la mémoire de tourner à vide jusqu’à ce que la tache revienne. Qu'elle envahisse tout l’écran. Que le projectionniste se lève à nouveau et que tout recommence à jamais.|couper{180}
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Palimpseste
Faire revivre. Abluer la feuille avec une mixture quelconque à base de noix de galle. galeux avec une seule aile. Ou boiteux. Faire revivre l'écriture. Ce qui s'est écrit jadis dit-on comme ce qui s'écrira demain. Tout entremêlé, illisible encore. Le temps à coté de ça. Faire la nique au temps. Abluer comme ablution. Comme abreuver. Abreuver la toile ou le papier d'eau ; d'huiles, de couches pour recueillir tout l'excrément qui y gît. Fabriquer de l'or à partir de la merde. Il n'y a pas d'odeur quand on n'a pas d'odorat vous savez. Il n'y a plus de gout quand on perd la langue. Retrouver tout cela. En plissant les yeux. Voir apparaitre un premier signe. Un mouvement issu de l'immobile. Puis voir enfin les troupeaux du vivant dans le dessous qui paissent. Tous les aurochs, les mammouths, les tigres, et les gorilles se martelant la poitrine d'être enfin vus d'un œil neuf. Renouer dans les encres pâles et colorées. Les encres qui cherchent autant à s'échapper qu'à venir se blottir. Et tout cela à la surface de quoi ? ce support on n'y pense pas souvent. Pas suffisamment en profondeur. Quand on l'imagine usé, trop vieillot, on le change lui aussi comme un bébé. Aller mon gars va donc cul nu un moment le temps que ça sèche et qu'on te rhabille. Cela n'est qu'apparence, apparence encore, apparence toujours. Pas de nouveau-né qui ne dissimule un beau palimpseste. Illustration image mise en avant : georges-noel-tornado|couper{180}
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laver le vieux
Prendre une bonne goulée d'air. Gonflé à bloc. Pas de pensée. Prendre le gant, le passer sous l'eau. Tester vaguement la température. Pas longtemps. Laver le vieux. Toucher sa peau, et frotter. Ne pas avoir peur de s'enfoncer dans le recoin. Le plus intime. Réfléchir à une chronologie des gestes la prochaine fois. Ne pas commencer par la fin. Un minimum de respect va bien avec l'ordre des choses. Ou alors prévoir plusieurs gants. Et ne pas regarder le regard. Ne jamais s'appesantir. éviter de s'émouvoir. Enchainer. Enchainer surtout. Chorégraphie. Se détacher totalement de la main serait idéal. Mais idéal n'est encore qu'une idée. Laver le vieux c'est être dans le dur. Dans le vif du sujet. Tourne toi le vieux, d'un coté puis de l'autre, que rien de ce que tu es matière et chair n'échappe au gant. Ce que tu es pour moi ne compte guère. Dire que des gens sont payer pour faire ce genre de gestes à ta place. Il faudrait être tout à fait comme eux. Laver son vieux comme si on était un autre. Ici on ne parle pas de père, de papa, de grand-père ni d'aïeul ici on s'occupe de dépouille déjà. de se dépouiller soi et l'autre. Jusqu'à l'os. Images paléolithiques qui affluent. Des monceaux de cranes blancs et de tibias. Celui qui lave et celui lavé. Réduits à leur plus simple. Puis Expirer un bon coup à la fin.|couper{180}