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se rendre à l’étrange

Se vomir. Renaître, dégueuli béni. Ainsi soit-il. La noix explose au sol, rejette sa gangue. Oh gangue dont l’intérieur si doux sidère et le dehors piquant pique. Et, lisse la noix ouvre son œil de noix sans vice. Fraîcheur marron. À mettre dans une poche, un mouchoir par-dessus. Bon pour les rhumatismes. Quand encore, t'imagines-tu vieux. Ensuite, ne cherche pas, trouve un ou deux mots. Le mieux est qu’ils soient banals pour en extirper tout l’incongru au moulin à paroles. Sous la meule langue broie et rebroie de plus en plus, essaie finement. Autant que la patience le peut. Te voici devant le son de l’étrange, rejeté loin pour mieux l’entendre. Tu n’es plus toi-même. Tu es l’étrange. Te voici rendu énergie noire, bile de mélancolique, filtrée à l’étrange. Savoure le moment. Il ne dure pas si longtemps qu’une inconnue te hèle et que l’oubli te remplisse.|couper{180}

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Déchirure

Que toute nouvelle déchirure t’indique l’ancienne étoffe. Tamise, l’or de l’oubli. Toi, revêtu de déchirure. Te voici à nu. Avance, n’aie pas peur de ce babil neuf. Issue des cendres. Regarde l’écho des écorces rejoindre celui des pierres. Recueille accueille marche. Marche après marche. Danse ta chute. Ne te retourne plus. Ne ravaude plus. Ne rumine plus. À vif est le vivant. Les mots des morts ricochent sur ta peau nue. Pluie et soleil sur la neige absente. Là-bas, à l'horizon, s’écrivent les signes, qui prodiguent force à l’espace, à l’infini. Les oiseaux marins criblent le ciel de glyphes que tu sais lire maintenant.|couper{180}

Déchirure

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Quelque chose d’intime

Souvent la peinture s'arrête. Elle se tarit comme s'il s'agissait d'une source. Et c'est parce que j'imagine qu'elle est source qu'elle se tarit Il m'est alors impossible de la forcer et il me faut attendre. Les premières fois que ce phénomène s'est produit, c'était compliqué. Je me demandais ce qu'il se passait. En m'en souvenant, la naïveté qui me revient Une naïveté refuge. Il fallait que je revienne à cette naïveté pour ne pas me taper la tête contre les murs. Car, à ces moments là, je crois que je tombais dans le vide j'étais totalement impuissant, puceau, face à cet événement. Cette sensation de vide j'essayais de la combler comme je le pouvais à l'époque. Il y a eut la tournée des bars, les filles, la marche effrénée, la catalepsie où je restais allongé sur mon lit durant des jours et des nuits avec les rideaux tirés. La lecture également et bien sur la masturbation. J'étais totalement incapable d'affronter ce vide que la peinture laissait en moi lorsqu'elle se retirait. C'était la même sensation de vide, enfant lorsque ma mère surgissait et aussitôt repartait. Et je retrouvais sans même me rendre compte la même sensation de désolation avec la peinture. Quelque chose se répétait . Quelque chose d'intime et qui me paralysait. C'est à dire qu'à ces moments là je n'avais plus d'identité. La monde ne me renvoyait plus d'image. Le monde qu'enfant j'avais confondu avec un visage maternel, un regard maternel qui avait ce pouvoir de me faire exister ou disparaitre. La peinture possédait le même pouvoir je crois. C'était cette naïveté dans laquelle je pénétrais. Je n'étais pas l'acteur de ma peinture, je la recevais, je l'accueillais comme s'il s'agissait d'une grâce, d'une bénédiction, qui me propulsait alors dans un état second. Et c'est dans cet état alors seulement que l'action de peindre était possible. Parce que je crois que l'espace de l'intime enfin était retrouvé. Et parce que l'abondance ne pouvait venir que de cet état si particulier. L'abondance était directement issue du silence paisible, de l'absence soudaine de question. Peindre était cet acte qui provenait d'un silence sans questionnement. Je n'avais pas encore trouvé la régularité, ou bien je la refusais. Contraindre la peinture à venir dans un espace temps décidé, imposé me paraissait être une enfreinte à ce silence comme on se trouve face à une sore de tabou, une limite infranchissable. Si je tentais d'installer une discipline, elle ne durait que quelques jours et aussitôt tout ce que je pouvais peindre dans ce système m'échappait, devenait laborieux, ridicule. Parce que dans mon esprit la notion de miracle était toujours extrêmement forte. Et je me suis souvent dit que je ne peignais que pour éprouver cette sensation de miracle. Ce qui me procurait aussi une sensation de malaise alors. Comme si j'enfreignais encore une limite, un interdit. Comme si finalement j'insultais la peinture en la répudiant plus ou moins consciemment comme j'ai pu autrefois répudier la femme qui était ma mère quand le miracle s'évanouissait. Quand je n'avais plus aucun pouvoir pour faire apparaitre ce miracle. C'est à ce moment là sans doute que j'aurais du être logique. Comprendre que c'était seulement moi qui interprétais les choses ainsi et qui fabriquait cette nécessité de miracle pour éprouver quelque chose que je ne peux nommer qu'intime. Si l'intime ne m'était plus renvoyé par l'autre afin que je prenne conscience de mon être, alors il devait venir d'un miracle. Et si ce miracle n'existait pas il me faudrait l'inventer tout seul. Tout cela était inconscient bien sur, c'est pour cela que je dis que je me réfugiais dans la naïveté. Cette naïveté de croire en un extérieur tout puissant qui avait le pouvoir de me rendre tout puissant au même titre. La toute puissance du miracle crée depuis l'inconscience. Et c'est parce que justement je n'en étais pas conscient, que je confondais le destin, la fatalité, Dieu, l'univers avec cette inconscience que le miracle alors surgissait lorsque je me retrouvais devant ma toile. Parce que je m'abandonnais à cette inconscience. Cependant si je repense à cette naïveté, à cette pauvreté qui me servait de refuge, si je regarde sans ciller le ridicule qui surgit soudain à ce souvenir. Je sens que quelque chose de juste se trouve au fond de ce ridicule. Cette intimité se trouve dans le ridicule. Cette intimité dont je ne peux me passer pour peindre. Pour traverser ce ridicule, l'explorer, j'utilise l'écriture. Je me dis que lorsque j'en aurai terminé avec cette notion de ridicule, le fait de livrer ainsi toutes mes pensées, mes états d'âme, mes élucubrations incessantes, mes fantasmes et mes défaites alors le job sera réalisé. J'aurai fichu dehors tout ce qui m'encombre, tout ce qui est inutile, tout ce qui n'est pas l'intime véritable. Je crois que c'est tout aussi naïf et ridicule d'utiliser le ridicule pour éjecter le ridicule. Parfois je me dis que je perds un temps fou à écrire pour rien. Comme d'ailleurs à peindre pour rien lorsque je n'éprouve pas cette sensation de miracle. Je me dis ça mais je continue. Parce qu'en creux quelque chose bouge, quelque chose remue je le sens parfois. J'imagine que les femmes enceintes doivent éprouver ce genre de sensation, à la fois effrayante et formidable. Porter l'intime en soi et rêver de le mettre au monde sans jamais probablement savoir vraiment qui il est, qui il sera au travers des pensées. Sans doute est ce pour cela que les femmes m'ont souvent dit qu'agir c'était plus juste que de penser. Que la pensée ne mène à rien. Sauf à recréer l'absence, l'absence de la peinture comme l'absence de la mère. C'est ma vision négative de l'intime qui se dérobe sans relâche par les pensées qu'on tente de jeter sur lui comme un filet de pèche. Parce qu'on voudrait comprendre, et bien sur contrôler. Mais l'intime ne peut pas être compris ou contrôlé tout comme cette sensation que j'éprouve lorsque je peins ou que je retrouve en moi le souvenir de ma mère. L'intime que j'écris n'a rien à voir avec l'intime. Et c'est un soulagement de m'en rappeler parce que j'ai de temps en temps l'obligation aussi de l'oublier pour créer tous ces textes que je place aussitôt dans la catégorie "récits de fiction". Cet intime est l'intimité du je, de l'égo, c'est un intime totalement fabriqué, artificiel, qui n'a rien du tout à voir avec l'intime, avec le silence profond de celui ci surtout. Un silence que je perçois pourtant avec de moins en moins de difficultés désormais derrière la peinture et les mots.|couper{180}

Quelque chose d'intime

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Débordé

Sensation bizarre. Qui a fait glisser la couette, me voici débordé. Froid aux pieds, alors je cavale dans tous les sens. Trop de choses en même temps. Et toujours cette méfiance avec les listes de tâches. Faire une tâche de confiture, une tâche de sauce tomate, par ci par là. On fini tout tâché. Gros Jean comme devant. Un Template de ma journée alors ? le lundi je lis tous les articles de mes abonnés, et je les commente si j'éprouve l'envie. Le mardi je m'occupe de tous les auteurs collègues du Tierslivre. Bon dieu tous les textes en retard. En plus je ne réponds pas aux commentaires que l'on m'adresse. Pas bien. Etre occupé. Monter aux créneaux. Autant de termes guerriers qui me gonflent, ne me motivent nullement. Mais pourquoi suis-je si débordé en ce moment, comme toujours. La passion. Essentiellement la passion. Je suis en train de monter un site avec le CMS SPIP, que je ne connais pas du tout. Donc des heures. Je suis en train de monter un autre site wordpress pour essayer de regrouper tous mes tutoriels, idées de thèmes d'atelier. Je planche toujours sur Patréon. Je peins des visages à la pelle. Je fais aussi les courses, la cuisine, les cours à l'atelier et ailleurs.. Je roule durant des heures. Je prends le temps de caresser la chatte, pas beaucoup. Et évidemment j'écris quelques trucs. Moins en ce moment, je réactualise d'anciens textes. Débordé, et toujours pas allumé le chauffage. D'une pierre deux coups, je dansicule ainsi dans le bureau comme dans l'atelier.|couper{180}

Débordé

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Encore des visages imaginaires

Travail de cette fin de semaine, reprise de vieilles toiles pour la plupart|couper{180}

Encore des visages imaginaires

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Fiction

Zoran Music , peinture. Tout est souvent mal compris. Vite et mal. La surface seulement attire l'œil, la première impression, celle qu'on se hâte de recouvrir par des mots, des pensées, par tout un tas de choses qui nous confortent, nous rassure. C'est souvent comme ça mais on n'est pas obligé de s'y habituer. Il faut le savoir. Ce genre de réflexion me ramène à Louis-Ferdinand Céline et aux premières lignes du Voyage. Il le dit très clairement que tout est dû à l'imagination. Cependant qu'on les passe vite ces lignes. Je me souviens comment je les ai avalées tout rond, en me disant tiens c'est certainement un artifice. Il aura fallu que j'écrive des pages et des pages, des milliers pour me souvenir de ces premières lignes et de cette grande responsable qu'est l'imagination. Responsable mais pas fautive. Il faut le savoir aussi. Et on en met un temps fou pour se rendre compte. On écrit "je" et déjà c'est de l'imagination pure. Il suffit d'écrire les premiers mots pour comprendre à quelle point la sincérité est suspecte. Comment elle est difficile à suivre, comment elle ne cesse de nous esquiver. Jusqu'à la capitulation. Certains disent l'acceptation. Mais j'insiste. Capitulation ce n'est pas un vain mot lorsqu'il s'agit de remettre les clefs de la ville à l'imagination. Lorsqu'on saisit son pouvoir, sa puissance par rapport à toute quête de sincérité, d'authenticité, d'amour Capituler devant l'amour passe par l'acceptation des faits, par la reconnaissance d'une impuissance primordiale de ce "je" qui ne cesse de vouloir en placer une dans " j'écris". Laisser les commandes à l'imagination sans se mettre en travers du chemin, en s'écartant pour la laisser passer. ça ne donne pas grand-chose de plus dans l'absolu. ça donne des récits, des fictions comme on dit. Les lecteurs se demandent ensuite est ce que tout ça est vrai ? Pourquoi faudrait-il donc tellement que quoique ce soit soit vrai ? Pourquoi ce besoin perpétuel de se rassurer dans la présence d'une vérité, dans l'idée de faire la part du vrai et du faux ? Dans cette chose que nous nommons raisonnable et qui nous ramène toujours plus ou moins à l'amertume. Je n'arrive pas à boire mon café sans sucre. Bien que je n'en prenne désormais plus qu'un demi il me faut toujours ce gout légèrement sucré pour passer l'amertume. C'est peut-être mon coté hédoniste qui veut ça. Encore que je connaisse mieux comme hédoniste. Il y a un tas d'hédonistes qui boivent leur café ou leur thé sans sucre. Peut-être est-ce alors une relation personnelle à l'amertume en générale. En l'amertume tout court. Peut-être il y a t'il tant d'amertume que la fiction du sucre et qui flirte avec la dangerosité de son effet sur les artères et le taux de cholestérol m'est utile pour vivre. Je vis à la journée je ne vis pas pour dans 1000 ans. suis déjà bien content comme ça. Bien sur que ce texte est encore une fiction. Ils le seront tous à des degrés plus ou moindre. Quand on écrit je crois qu'on n'est pas tout à fait soi. On est tout le monde et personne. C'est à la fois agréable et désagréable en même temps lorsqu'on ne s'en rend pas compte. Il n'y a personne à féliciter ni à accabler surtout je crois que c'est ce qui manque à l'auteur le plus souvent Car il y a indéniablement imposture. Enfin moi je le prends comme ça. Ce qui fait qu'au bout du compte on peut me féliciter ou me conspuer, je m'en fiche, je sais bien que ce n'est pas tout à fait à moi que l'on s'adresse, même si pour ne pas heurter je fais semblant d'être content ou triste. J'ai cru devenir cinglé plusieurs fois en effectuant ce constat. Et sans doute le suis-je devenu sans même me rendre compte. Dans ce cas ce ne sera pas bien grave non plus, je serai classé comme fou et voilà tout. Le monde continuera de tourner comme il l'a toujours fait, c'est à dire en rond en créant d'immenses mensonges d'énormes illusions autour d'un grain de sable que l'on veut à tout prix nommer la vérité. — Et nous alors tu en fait quoi ? me disent un tel une telle. Je n'en fais rien justement. Je vous regarde, sans doute que je vous aime, certainement je vous aime, mais je ne peux rien faire avec ça. je veux dire que la surface visible de cet amour je la traverse sans vraiment m'y attarder, c'est là le hic car c'est justement là que se situent pour la plupart les preuves. Les preuves d'amour. Je n'en suis pas dénué. Je ne cesse de donner des preuves si vous voulez, pas celles que vous attendiez. Et puis des fois je me dis aussi que si vous m'aimez vraiment vous comprendrez, vous ferez vous aussi l'effort Moi j'ai l'impression d'avoir soulevé le monde déjà mille fois, sans doute que ça continuera encore mille fois sans que je ne me fatigue de trop. tant que j'ai suffisamment d'énergie pour me rappeler que tout ça n'est que de la fiction. Que je suis seul et fort pour supporter cette vérité.|couper{180}

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La mémoire, le temps

Pakistan 1986 Photographie Patrick Blanchon Certaines choses ne changent pas. Ces derniers temps j'ai suivi avec consternation la situation en Afghanistan tiraillé entre un point de vue occidental et ma connaissance de ces gens que j'ai côtoyés il y a de cela des années. Ils m'avaient accueilli à l'époque et avaient pris le temps de m'emmener sur les routes, de partager leurs repas, leurs logis de fortune. Certains étaient encore plus jeunes que je ne l'étais, 26 ans. On aurait dit des gamins excités à l'idée d'aller se bagarrer contre l'ennemi d'alors, le russe. Nous buvions à petites lampées du thé brulant en parlant des Amériques. C'était le rêve de ces jeunes gens de se rendre là bas et pourquoi pas de s'enrichir. Ils étaient victimes de clichés tout autant que je l'étais vis à vis d'eux que l'on nommait déjà barbares. Bien sur il y avait la guerre, bien sur il y avait les armes, bien sur il y avait des camps à choisir, le bon et le mauvais comme d'habitude. Je n'avais pas vraiment de préjugés lorsque j'y repense, j'étais totalement ignorant de la politique certainement tout comme la plupart d'entre eux. C'était une sorte de jeu finalement. Je jouais au photographe reporter et eux aux Moudjahidines. Nous étions téléguidés par l'illusion, chacun la notre. C'est par un matin poussiéreux et doré que nous avons pris la route de la passe de Khyber dans un vieux pickup, et après des kilomètres de piste nous avons fait halte sur une sorte de fortification. Je me souviens du silence et du vent, soudain la gravité nous étreignit, tout le monde se taisait et les regards dérivaient vers le lointain, sans doute aussi vers l'avenir. Quelques instants plus tard, un autre pickup arriva qui emporta mon ami Osmani . Il m'étreignit avec émotion puis je le vis enjamber la ridelle du véhicule, il me fit un petit geste encore juste avant de disparaitre dans un virage dans la direction de Quetta et je ne l'ai plus jamais revu. Certaines choses ne changent pas, la mémoire est étonnante tout comme les émotions qui ressurgissent soudain à l'improviste et qui confère soudain une profondeur au moindre instant comme si celui-ci déposait son voile et s'avançait rayonnant comme une éternité.|couper{180}

La mémoire, le temps

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Photographie

Vieil homme Quetta Pakistan 1986 Patrick Blanchon La ruelle était écrasée de lumière et d'ombres et tout à coup ce vieil homme a surgit de je ne sais où. Je me suis arrêté face à lui, il riait. J'ai appuyé sur le déclencheur après avoir échangé quelques mots avec lui. Il riait toujours comme s'il voyait en moi le jeune homme qu'il avait du être un jour et je me suis bien sur mis à rire avec lui en me reconnaissant tout à coup moi aussi.|couper{180}

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vraie voix

jeune, il m'agrippe, me suit partout, me harcèle. je cherche ma vraie voix. Quel con. navrante cette histoire de vraie voix. prononce vraie voix vite vraie voix vraie voix vraie voix vraie voix, encore, plusieurs fois. maladroit, noroit, anchois, wrap au poulet et voix au chapitre, pitre et curé. voilà. Jeune il n'est pas si différent d'un vieux. tout ça pour ça wouah wouah !|couper{180}

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Rêves

Rêve de vouloir atteindre, rêve de ne rien vouloir atteindre. Entre les deux, passage. Suivre le battement de l'aile. par le son surtout. Suivre s'endurcir, silex et granit, alliage , trainer en chemin, viser la plume, le plus possible jusqu'à se réveiller mort. Recommencer encore tant que ça dort|couper{180}

Rêves

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Citadelle

Le confort de l'habitude, la paresse, avaient fait d'elle une citadelle. Puis avec les années et le fait de n'avoir jamais été forcée par aucun chevalier digne de ce nom, elle se fit nonne. Dieu y pourvoira se disait-elle. Comme si Dieu au 21 ème siècle s'occupait encore de billevesées. Le diable en revanche, toujours disponible pour venir au secours des âmes perdues, le diable vint toquer à son huis. Il était comme elle avait toujours désiré son chevalier. Elle résista tant et tant à ses assauts renouvelés que son plaisir mêlé à la douleur s'accrut. Puis enfin elle fut mure comme une pomme sur le point de choir. Alors le diable lui sourit et d'un geste tendre lui caressa la joue. C'est bien lui dit-il tu as joué ton rôle à la perfection, bravo. Et maintenant regarde-toi comme tu es vieille et ridée, de quoi aurions nous l'air. Puis il tourna les talons pour retourner à ses moutons. Il n'y a pas de morale à cette histoire sauf celle crée par la nature des choix. se rendre soudain compte d'un mauvais choix n'est jamais autre chose qu'une mauvais moment à passer. Le lendemain, elle quitta le couvent pour devenir plus légère. C'était aussi ridicule que son premier choix de ne pas l'être. Quelle solution alors si, dans un cas comme l'autre, nous sommes faits comme des rats ? Ne pas choisir serait tentant. C'est à dire avant tout savoir ce que l'on veut à l'instant où on le veut. Puis y céder ou pas. Qu'on ne le veuille plus le lendemain, quelle importance ? On a agit, on a été vivant que demander de plus ? Tout le reste si impérieux soit-il, est-il vraiment si nécessaire ? à chacun d'effectuer son choix.|couper{180}

Citadelle

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créer le trouble

La raison désire la clarté la limpidité pour ne pas se laisser envahir surtout par le trouble. Le rejetant. Cependant que l'état amoureux ne se nourrit que de celui-ci. Un trouble qui soudain apporterait une lueur nouvelle au désir. la responsabilité des fauteurs de trouble ne doit pas être considérée à la légère. Qui sème le vent rapporte la tempête. voilà ce que pense la tradition. De quel vent parle t'on vraiment, il y en a tant. Et la bise prend un petit air de brise quand parfois on y songe. Une affaire pneumatique le trouble. Au sens figuré comme propre, l'autoroute ou le sentier. Cependant pourrions-nous jamais nous sentir vraiment vivant sans le trouble. Encore faut-il se rendre disponible à l'accueillir, le recevoir. ainsi lire des poésies. Quand j'éprouve du désordre je ne lis pas de poésie. Il faut que je me sente calme pour accueillir son trouble comme il se doit. Là seulement je peux constater à quoi sert le trouble, à me faire éprouver le calme. L'épreuve du calme et non l'épreuve du trouble. C'est comme un petit caillou lancé dans l'eau qui crée des circonvolutions, des stries, des ondes à partir du lieu du choc. En désordre on n'y verrait goutte. Cette époque troublée. Y a t'il jamais eu une époque qui ne le soit pas. Et l'ordre que l'on invente souvent dans l'urgence, quand le trouble devient par trop insoutenable. On devrait s'habituer plus à ce trouble dès les bancs de l'école. En examiner les différentes façons, reformuler le nom des vents pour que le vent devienne compréhensible au plus grand nombre. Ne pas ainsi mélanger les torchons et les serviettes. Ce qui est toujours intéressant de constater c'est quand et comment cette obsédante volonté d'ordre, de clarté interviennent presque toujours en période de trouble, de crise. Lors d'une prise de conscience des limites finalement. Cela indique un manque total de préparation. Et en amont un refus obstiné des institutions, d'un système politique, économique. Image d'une moule s'accrochant désespérément à son rocher. Mais ce refus, cette obstination, cette psychorigidité crée tout le contraire de ce qu'elle pensait obtenir. Un trouble encore plus grand. Et ce malgré toutes les mimiques sensées représenter la séduction qu'offrent parfois leurs dirigeants. C'est que la séduction n'est plus non plus du même tonneau qu'avant. Que désormais Chevaliers et citadelles ne sont plus de notre monde. Qu'il n'est plus nécessaire de forcer pour que l'on cède. Là aussi face au trouble en général d'autres formulations sont requises.|couper{180}

créer le trouble