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Trois approches de la forme

Essaie de résumer ce qui se produit en ce moment. Creuse un peu plus l'intuition. Ces visages imaginaires, ce blog, et l'intérêt étrange pour le marketing. En fait n'as tu pas l'impression que ces trois points d'intérêts ne cessent de tourner autour de quelque chose qui te tient à cœur. Pour résumer tu dis "Forme". Mais que signifie ce mot pour toi vraiment. Résume encore. A quoi sert une forme ? Remonte le cours des rivières et des fleuves, suis le mouvement de l'eau. Retrouve ce qui s'incarne dans toutes les variations de l'eau et que recueille l'océan, la mer. Papa, maman, un tout mêlé. N'est-ce pas cela finalement que tu nommes ton besoin de forme. Effrayant bien sur. Ridicule apparemment. Vas au bout du ridicule. Te distinguer. La distinction juste ce qu'il faut avant de replonger dans l'informe. Un battement de briquet dans la nuit. Presque rien. Je découvre après. Ces visages qui ont l'air d'être des portraits. La plupart des gens me disent tes portraits. C'est qu'ils y voient presque aussitôt une ressemblance avec quelqu'un. Au moins avec un être qui leur ressemble. Quelle était l'intention de départ pour réaliser ces visages. A la fois une volonté de pénétrer dans la forme classique pour mieux m'en évader par la suite. La saisir dans son intention première cette forme classique, retraverser toute l'histoire du portrait en peinture. Aller jusqu'aux portraits de tigres à dents de sabre de Chauvet, aux bisons d'Altamira. Figures également. Comment on se figure les êtres et les choses, voilà donc la question de départ. Etudier comment les autres s'y sont pris. Comprendre ensuite comment l'aura première s'est dissipée dans l'habitude et la fatigue, la répétition et la publicité. Voilà pour les visages, et ensuite agir en conséquence. Donner l'impression que ce sont des visages mais créer une sensation de trouble. Une interrogation. Pourquoi sont-ils mal dessinés ou plutôt pas si bien dessinés que ce que je pourrais faire. Pourquoi ce "laisser-aller" apparent. Pas de réponse à fournir surtout. Surtout pas. Ce seront les autres qui en trouveront. C'est toujours ainsi. Une collaboration par delà le temps. Pour le blog ce chantier le jeu avec le je. Perpétuel. Y compris avec moi l'auteur. Une incarnation de l'étrange aussi, de cette étrangeté qui décidemment est le leitmotiv. Et toutes les facettes, les catégories, les étiquettes pour donner l'impression de sérieux de comme il faut mais que je ne respecte pas vraiment. Avec lesquelles ce blog joue sans arrêt. Proche de la folie parfois. Mais la dureté du quotidien à partir de laquelle tout part est le mat. Le marketing, cet intérêt bizarre pour lire tous ces mails de vente que l'on m'adresse. Pour visionner les vidéos et découvrir le plan, le script, au travers de l'apparent naturel parfois des présentateurs, cela me ravit. Dans le sens de Shahrazade avec son Sultan. Cette obligation de mentir de raconter des histoires pour pouvoir survivre. Voilà le cœur du marketing. Pas uniquement l'argent. Trois approches qui paraissent étrangères à première vue donc. Trois vaisseaux errant après la guerre de Troie et qui battent pavillon tous au même endroit : le rocher des sirènes. le langage, et l'incohérence à partir de laquelle tout surgit.|couper{180}

Trois approches de la forme

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Ecrire, raconter, réciter.

Trois verbes, trois intentions. Dans un ordre chronologique, à voir. Mais d'emblée cela parait juste de penser qu'écrire vienne en premier. Que raconter prenne ensuite appui sur ce premier chantier. Qu'un choix, une sélection, s'opère par la suite, rétrospectivement à partir de la matière première de l'écriture. Qu'un livre finalement n'est qu'un surgeon. Surtout si l'on considère toute la galaxie de textes dont il aura été extrait. Ce qui m'apparait libérateur finalement c'est que l'on peut écrire ce que l'on veut quand on le veut. Sans avoir besoin de se creuser la tête, sans établir de plan, sans idée de but. Ecrire pour rien, écrire avec rien, écrire en partant de rien. Et, ce qui est paradoxal, c'est que ce rien est inépuisable. La sélection s'opère à partir de quels critères ensuite. Avoir une idée et tenter de rassembler tout ce qui tourne autour de cette idée ? trop scolaire. Trop didactique. Personnellement j'irais vers la sensation. Une sensation d'étrangeté en priorité. Peut-on parvenir à classer l'étrange en catégories ? Le fantastique, l'horreur, l'épouvante, tout ça existe déjà bien sur. Est-ce que j'éprouve l'envie de réinventer la roue, non. Mais tout de même. Peut-être que la forme est à étudier surtout. Périlleux car tout ce qui aujourd'hui ne correspond pas à une norme est écarté. Ou ce qui est pareil finalement réservé à des petits groupes d'initiés, des chapelles. Pas envie de devenir curé ni grenouille. Peut-être qu'utiliser une forme traditionnelle ( roman, nouvelle, fiction en général, insister sur l'enseigne, la lanterne rouge) pour, à l'intérieur de celle-ci, poser des bombes. faire exploser une manière de raconter. Sans boucherie, sans barbarie, sans cruauté. Pas possible pour moi d'aller aussi loin qu'Artaud par exemple. Italo Calvino m'avait séduit autrefois, Borges également, mais cela me semble aujourd'hui si loin. Récemment j'ai relu quelques pages de si par une nuit d'hiver. Me suis endormi. Pareil pour Cortázar. Plus la même boulimie de lecture qu'autrefois. Et surtout je n'arrive plus à adhérer à la façon dont même ces chers amis d'autrefois me racontent des histoires. Je m'y ennuie, en gros je regarde seulement la machinerie, je ne peux plus être aussi bon public. C'est un vrai problème de découvrir que l'enthousiasme, la ferveur, peuvent ainsi disparaitre avec les années. Cela oblige aussi à reconsidérer leurs définitions. Car au fond pourquoi si enthousiaste, pourquoi sinon un filon d'or que je m'étais mis à piocher dans mon petit coin. Des textes comme Calvino, comme Borges, mais pas que, Miller, Carver, Jane Austin, Cendrars, Céline, pêlemêle. Des centaines dans des cartons au grenier. C'était mon apprentissage. Je n'y suis pas allé de mainmorte. Résultat des courses toujours à recherche d'une forme qui m'appartienne vraiment. Stopper la récitation.|couper{180}

Ecrire, raconter, réciter.

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Ne pas peindre comme il faut

Depuis des mois je tourne autour de cette sensation. Supercherie, tromperie, artifice ? Ces mots qui viennent toujours si facilement… peut-être que ce n’est pas cela. Pas du tout. C’est un refus viscéral de peindre « comme il faut ». Sur tous ces visages notamment peut-être parce que c’est là où on ne cesse de me dire que je suis le « plus doué » Détourner alors cette facilité pour engager la maladresse, ne pas lui résister. Et peu importe le résultat final, qu’il soit plaisant ou non, comme il faut ou pas.|couper{180}

Ne pas peindre comme il faut

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fragilité

Regarde les feuilles de la grande plante dont les minuscules doigts semblent s’accrocher à la façade. Nous l’avons plantée dans un pot deux années auparavant déjà et elle atteint presque les fenêtres du grenier. Feuilles jaunes et marrons vidées de leur vie. Ployant de leurs branches. Impression étrange. On se souvient du printemps passé où tout a recommencé. Les minuscules pousses devenues vigoureuses avec les mois. Assister de nouveau à la fin d’un cycle. Est-ce que la croissance ne nécessite pas ces cycles de mort et renaissance ? On aimerait y croire. Alors, on se projettera. Ainsi, on ne parle plus de plante, mais de soi. C’est d’une même fragilité et d’une même force qui paraissent se réunir dans l’acceptation. Accepter le foutu cours des choses. Toujours la même résistance que je perçois à ne pas vouloir l’accepter. À demeurer du côté du fragile sans jamais explorer complètement son tréfonds, c'est-à-dire m’abreuver à sa force. La refusant obstinément. Pour ne pas être trop fort. Avoir tellement la trouille de cette force. Imaginant que l’intégrité de l’être ne saurait pas y résister. Devenir surhumain, toujours le même effroi. Devenir féminin finalement n’est-ce pas de cet ordre ? Est-ce un effroi réservé aux hommes, je ne le crois pas. C’est de l’ordre du vivant quels que soient son genre et sa perception de celui-ci. Suis-je different de cette ampelopsis. Je l’imagine immédiatement au féminin. Pas pour rien.|couper{180}

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Rien n’est plus vrai que la fiction

On ne le sait que tardivement, mais la notion du vrai aide beaucoup pour écrire d’admirables fictions. Plus on imagine être sincère et vrai, mieux cela fonctionne. Dans l’écriture et probablement dans la vie de au quotidien. S’en apercevoir, crée un choc supplémentaire dont on pourrait se passer. Sauf si l'on veut écrire. Enfin, j'en arrive à cette conclusion. Écouter une personne, n’importe qui, peu importe, raconter une histoire. Presque aussitôt la fiction est là. Dans le ton, dans la manière, dans l’emploi des mots. Peut-être faut-il volontairement l’oublier pour écrire. Avant de s’en souvenir. S’en souvenir aide assurément à la relecture. Sûrement aussi que c’est exactement pour cette raison que j’ai un mal de chien à me relire. Améliorer un texte, c'est ce que l’on désire faire en se relisant. Précisément pour dissimuler quelque chose qui nous saute soudain aux yeux. Telle ou telle maladresse ou exagération. Pourquoi faire tout cela, je bute sur ce pourquoi encore. Ma peur, c'est d’inverser le cours naturel des choses, je crois. Que la fiction devienne la réalité plutôt que l’inverse. Certainement, un garde-fou que je me suis inventé de toutes pièces.|couper{180}

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Où en sommes nous avec l’excellence ?

Encore une petite nuit durant laquelle j'ai tourné en rond comme un derviche. Mais pas d'éveil au bout de la transe. Cela arrive plus souvent qu'on l'imagine. Et après avoir balayé, rangé, feuilleté, fumé, bu du café, surgit une idée enfin. Ou plutôt une question à propos d'une idée. Toutes les actions que l'on mène ainsi dans une nuit, une journée, sont elles liées à une même volonté d'excellence ? Autrement dit doit-on balayer avec autant d'application que l'on écrit un texte, peint une toile, prépare le café, roule sa cigarette. Grande question. Mais sait-on ce que c'est que cette excellence dont on nous rabat les oreilles depuis l'école ? comment la définir dans mon souvenir ? O égal nul, 5 égal médiocre, 10 excellent. voilà en gros ce que j'en ai retenu. Mais c'est à mon avis insuffisant pour se faire une idée claire de ce qu'est l'excellence. On se sent gêné lorsqu'on essaie de vouloir la définir. Enfin moi surtout. J'ai l'impression que c'est plus une question d'habitude. On évoque l'excellence comme le loup, ou l'Arlésienne. Mais son visage on ne saurait pas vraiment le reconnaitre. Peut-être parce que nous vivons sur des acquis anciens, une idée d' excellence qui provient des vieux grecs ou romains. Depuis le monde a changé et il semble que peu de personnes ne s'attachent à reformuler la définition de ce mot. Est-ce que l'excellence aujourd'hui peut-être la même qu'au temps de Socrate, de Vitruve. Est ce que l'on ne se fourvoie pas en tentant de s'appuyer sur un modèle, un patron totalement démodé. Evidemment j'en reviens encore à la peinture. C'est elle qui m'apprend tout finalement. Est-ce que je vise cette notion d'excellence antique lorsque je peins, pas vraiment. Parfois oui bien sur, j'ai été tenté je peux l'avouer, dans ma jeunesse qui a duré longtemps. J'ai essayé de peindre comme De Vinci et Dali, comme tout le monde. Et je me suis arraché les cheveux de ne pas y arriver, et aussi de temps à autre d'y arriver. Car on a l'air fin au 21 ème siècle de peindre ainsi. Encore que cela revienne sous une autre forme, l'hyperréalisme, sorte d'avatar de l'excellence classique, utilisé pour faire du neuf avec du vieux. Peut-être que l'excellence était un concept s'appuyant aussi sur une audience, un collectif, qu'il fallait au moins deux personnes minimum pour décréter une quelconque excellence de quoique ce soit. En est t'on encore capable désormais, parfois j'en doute. La volonté d'atteindre à une excellence me parait aujourd'hui plus du domaine d'une lubie, voire d'une pathologie. Ainsi par exemple le discours politique ressassé par toutes les extrêmes droites, le retour aux valeurs notamment, quelles valeurs... Quelles valeurs pour un Berlusconi, un Salvini, une Méloni ? Voilà où peut mener la volonté inconsidérée de baser ses agissement sur un tel mot lorsqu'on ne prend pas la peine ou qu'on ne veut pas la prendre d'étudier ce qu'il représente, ce qu'il signifie. N'est-ce pas une volonté aveugle ? Ce que peut-être l'excellence désormais si elle ressemble au fascisme ni plus ni moins qui donc en voudrait sincèrement ? Sauf toujours les mêmes qui tirent profit de la misère du manque et du désir pour établir plus profondément leur profit. Peindre comme De Vinci comme Dali aujourd'hui cela rapporte quoi de plus au monde que le maintien d'un point de vue non pas fasciste, n'exagérons pas , mais de voyeur qui regarde le monde par le trou d'une serrure. Un voyeur pour qui la beauté sera toujours au delà de cette serrure finalement. Enfermée dans un cadre accrochée au mur d'un musée face auquel nous spectateurs sommes aussi réduits à n'être que des voyeurs. Je n'aime finalement pas ce mot d'excellence. Je lui préfère le naturel. Mot sans doute galvaudé si on ne l'associe pas à un autre qui est la justesse. Juste et naturel comme la musique si l'on veut. Et c'est ainsi sans trop y penser que l'on balaie un atelier, avec des jours avec et des jours sans, que l'on traverse l'insomnie, tenu en éveil par l'incroyable amnésie du monde qui ne se souvient jamais que de ses peurs ataviques, et trop rarement de la joie d'être.|couper{180}

Où en sommes nous avec l'excellence ?

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Impression de livre à la demande

Lorsque j'ai voulu publier mon bouquin "Propos sur la peinture", c'était lors du premier confinement de 2019, je n'ai pas cherché bien longtemps le comment faire. J'ai crée un manuscrit sur Word et roule ma poule , je me suis rendu sur le site de KDP ( en survolant rapidement la notice) pour le publier. Le résultat est à la hauteur de mon ignorance quasi totale en matière d'édition. Pourtant voilà j'ai publié un livre. J'ai osé faire ça. La belle affaire. Est-ce que le rouge me monte au front ? parfois oui, mais très vite je me souviens alors de ce premier objet reçu par la poste. Concret le livre. Donc la honte est atténuée par l'action effectuée au terme de longues tergiversations. Des hésitations qui ne provenaient pas du comment faire mais plutôt du pourquoi le faire. Quelle légitimité fallait-il dans mon esprit pour oser publier des choses qui, somme tout, sont très personnelles. Dont on se dit presque perpétuellement qu'elles ne sauraient intéresser vraiment quiconque. Un acte purement égocentrique cette publication ? Peut-être. Ce que ça a provoqué c'est l'envie de publier encore. Ecrire et publier cela semble tellement simple désormais grâce à la technologie. En quelques clics. Et un peu de culot. Tout le monde peut y parvenir sans mal. Oui mais en prenant un peu de recul, en se rendant compte de l'inconscience, de toutes les erreurs effectuées surtout, il se trouve que je n'ai plus osé publier quoique ce soit par la suite via ce système si facile. En fait j'ai cherché des tutos un peu partout par la suite. sur la typographie, sur la mise en page, sur le format, sur les meilleurs logiciels pour faire ceci ou cela, bref une errance totale au final, une paralysie aussi en découvrant la montagne de mes incompétences en ces domaines. Aussi quelle surprise et plaisir de trouver dans ma boite email un message de François Bon via sa plateforme Patréon proposant justement un tutoriel sur la façon dont lui s'y prend pour éditer ses livres sur Amazon ( oh c'est pas bien oh le vilain ) Personnellement publier sur Amazon ou ailleurs je m'en fous un peu. Ce que je trouve intéressant c'est de pouvoir publier. N'importe qui peut désormais le faire, et se servir de cette plateforme. C'est gratuit, efficace. Ensuite est-ce correct politiquement à chacun de faire sa propre balance entre livrer un contenu qui lui peut être subversif, ou pas, et des pudeurs qui au final ne font qu'entraver le désir de partager. Trouver un éditeur classique est-ce facile ? Surement pas. Alors publier sur KDP ou autre en quelques clics est une solution pour se libérer en premier lieu d'une obsession, d'une frustration de ne pas pouvoir, de s'entraver seul ou avec d'autres. Ensuite de toutes façons le résultat sera là. Le même au final que si l'on publie chez une éditeur classique. On aura un objet dans les mains, un livre. Puis une fois l'enthousiasme enfantin passé on commencera à s'interroger sur la façon de le promouvoir, et sur certains avis parfois désobligeants de lecteurs. Les plus proches parfois sont les plus cruels. Qui aime bien châtie bien ? Encore une fois la notion de limite est belle et bien là. Ce qui freine nos actions une fois que ces limites sont repérées, appréciées ou pas. L'audace, la frénésie, l'enthousiasme soudain s'y écrasent comme des mouches sur une vitre. On commence à réfléchir une fois encore sur le pourquoi le comment. Cela devient évidemment moins spontané. Mais un livre peut-il être une chose que l'on fabrique spontanément... ? Certains ont une durée de vie tellement supérieure à leurs auteurs que cela impose un minimum de respect n'est-ce pas. donc pour ceux qui comme moi seraient tentés par l'impression à la demande voici plusieurs liens que je partage en espérant qu'ils puissent apporter de l'eau à votre moulin comme ils en ont apportée au mien. https://youtu.be/E9c-GoaKKOghttps://youtu.be/BJcm5KunjEwhttps://youtu.be/uyOovdB_3Oshttps://youtu.be/2u619YY6aZM|couper{180}

Impression de livre à la demande

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cent fois sur le métier

Si j'écris, c'est plus pour tenter de clarifier ma pensée que pour convertir des lecteurs, voire obtenir des fans. Ecrire noir sur blanc les idées, les pensées, les émotions qui me traversent, ce ne peut évidemment pas être de la littérature. La plupart du temps ça n'intéresse que moi. Le fait de publier ces textes sur ce blog est sans doute plus un acte symbolique, thérapeutique que tout autre chose. Cependant l'assiduité avec laquelle je pratique l'exercice me surprend toujours. Si j'avais un objectif véritable je me demande parfois si je serais capable de soutenir la même discipline, la même endurance, on pourrait presque parler d hygiène ou d'ascèse. De quoi me suis-je persuadé pour que régulièrement chaque jour, chaque matin j'écrive ces textes ? Comment me suis-vendu à moi-même cette obligation devenue nécessité. Sans doute par le constat presque immédiat de tout le bien que cela me faisait. S'exprimer fait du bien. Voilà un élément majeur dans l'argumentaire de vente que je me suis adressé à moi-même. Ce sentiment de paix une fois le texte écrit, l'idée d'avoir accompli quelque chose pour moi-même, me permet depuis des années de résister à la dépression, ou du moins de ne pas la laisser tout envahir. Ecrire est vital vraiment. C'est l'unique moyen que j'ai pu découvrir qui produisait un réel bénéfice. Après avoir essayé tant d'autres choses. L'alcool, le sexe, les drogues, le mysticisme intense, la marche, les jeux vidéos pour n'en citer que quelques-unes. Je ne peux nier posséder une créativité importante dans le domaine de l'autodestruction, de l'anéantissement de soi. Est-ce que je suis fier d'écrire tous ces textes, non. Ce serait vouloir tirer un profit bien exagéré d'un bénéfice déjà tout à fait raisonnable. Le simple fait d'être encore en vie est d'une certaine manière parfois suffisant. Il faut que j'accepte souvent que cela le soit. Y a t'il un autre bénéfice plus important que celui-ci ? Je l'ignore totalement. Maintenant la question est de savoir si je comprends ce que j'écris. De plus en plus j'ai la sensation que ça me dépasse complètement. Et qu'en plus ce n'est pas vraiment important. Peut-être même que c'est lorsque je ne me comprends pas du tout que c'est la voie à suivre de plus en plus. toujours cette tendance à exagérer, à me rendre au bout du bout voire même au-delà. Je veux dire que je ne désire pas vraiment comprendre ce que j'écris quand je l'écris. Que ça ressemble pour beaucoup à de l'écriture automatique ou à un phénomène de possession plutôt. J'imagine assez bien être un roseau au travers quoi le vent souffle et pas grand chose de plus. C'est après que cela se gâte. Si je me mêle de vouloir m'approprier ce que j'ai écrit comme sous la dictée. Alors là rien ne va plus. Je ne vois plus que du charabia, de la lourdeur, et toute la magie la clarté première qui semblait conduire le bout de mes doigts sur le clavier semble s'être totalement évanouie. rêver d'écrire en imitant du mieux que l'on peut l'écriture. Mais sans jamais rien écrire vraiment. Voilà en gros à quoi tout cela me fait penser désormais. Est-ce que c'est triste ? non, pas vraiment. Est-ce que c'est drôle, un peu. Combien d'entre nous font la même chose dans tellement de domaines et ne s'en rendent jamais compte. C'est à dire qu'ils dorment et ne se réveillent jamais. et admettons que l'éveil ne soit pas un rêve au sein d'un autre rêve, cela se sera vu tellement de fois, que faire désormais de cette habitude quotidienne ? Serait-il possible soudain d'en faire autre chose ? Quelque chose d'utile non seulement à moi cette fois mais à un plus grand nombre de personnes ? Ce qui a déclenché ce texte par exemple provient juste d'une simple question que je me suis posée. Comment me suis-je persuadé d'écrire au point de passer à l'acte durant toutes ces années. Et revenir à ces premiers arguments mériterait sans doute l'effort du détour. Est-ce que je pourrais persuader quelqu'un d'autre que moi-même de s'assoir à une table deux ou trois heures par jour, chaque matin et de pratiquer la même opération ? Enoncer la liste des bénéfices , préparer celle des réponses aux objections. Dans le fond comme tout se vend à peu près de la même façon désormais pourquoi ne pas vendre aussi l'écriture. Surtout pas l'idée de faire des romans, de la fiction. non. L'écriture comme remède miracle afin de conserver à la fois la santé, faire des économies, et de ne plus voir le temps passer. Finalement ce blog tout entier ce n'est peut-être que cela, une sorte d'argumentaire de vente pour un remède miracle. Et pour le fabriquer je n'ai fait qu'adopter une vieille idée issue du corporatisme. "Cent fois sur le métier remet ton ouvrage". Reprise par Boileau assurément. Alors que le corporatisme à la base je m'en tape. Bien étonnant tout cela. Pour illustrer l'article je cherche le mot clef ouvrage sur Google. Je tombe sur des images de ponts. Des ouvrages d'art. Impeccable évidemment. Comme tout. Même si je suis seul à saisir la nature de cette impeccabilité , est-ce que c'est bien grave, non, pas plus que ça.|couper{180}

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Accepter sa maladresse

Ne pas tenter de faire comme cela devrait être mais plutôt chercher à ne pas entraver ce qui vient spontanément. C’est ce que j’essaie de faire avec tous ces visages imaginaires. Parfois j’y arrive, d’autre fois non. Un bon indicateur est la sensation de gêne. pas pour indiquer réussite ou échec, plutôt pour découvrir des pistes nouvelles. Travail de ce dimanche matin sur des petits formats|couper{180}

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sortir des limites

Peinture Marc Rothko Pourquoi vouloir sortir des limites. Sans doute par ignorance de ce qu’elles sont. En premier lieu. Il n’y a qu’à prononcer le mot pour éprouver presque aussitôt la sensation d’enfermement. La sauvagerie en nous ne le supporte guère. Pas plus — mais n’est-ce pas là toute notre sauvagerie-que cet élan vers l’autre ou le monde ? Se retrouver toujours contraint semble à première vue intolérable, insupportable. Le mur contre lequel on s’y heurte est souvent associé au mot limite. On apprend jeune qu’il y a des limites à ne pas dépasser, à ne pas franchir. Sous peine d’être rejeté la plupart du temps à notre solitude essentielle. Mais, qu'espère-t-on vraiment trouver au-delà ? Après tant d'années, la réponse semble graduellement se préciser. Ce que je crois, c'est que l'on souhaiterait se faire une idée personnelle de la limite. Trouver nos limites propres. Non celles dictées depuis l’enfance et auxquelles l’injonction d’y obéir nous plonge dans la stupeur ou la colère, l’agacement, autant de synonyme d’une paralysie. Mais, au contraire des limites qui nous canalisent, nous forcent à nous mouvoir. Peut-être alors que le mot limite change soudain pour se transformer en celui de valeur. Parce que ce sont bien ces valeurs qui conduisent nos actes plus que n’importe quoi d’autre. Il y a donc une confusion due à l’ignorance. À partir du mot limite qu’il s’agit de dépasser en premier. Encore une action éminemment politique à pratiquer sur soi que de ressortir un tel mot de la boue dans laquelle il gît. Que le capitalisme impose des limites pour conserver, protéger la propriété n’explique pas à elle seule la valeur d’un tel mot ! Tous les affrontements que crée ainsi une telle définition, tête réduite ou peau de chagrin, finalement, ne font que la renforcer dans son indigence. La limite, c'est bien autre chose que la haie d’un champ. Qu’un mur d’usine ! Que la marque au sol devant un guichet de banque ! C’est sans doute plus la définition de ce mot qu’il s’agit de franchir, d’aller regarder au-delà plutôt que toute limite réelle, imposée, physique ou psychique.|couper{180}

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Nature et perfection

Tout de cette idée pourrait se résumer en quelques mots. L’acceptation des limites. Accepter aussi pour soi-même ces limites. Réduire à presque rien l’idée de l’infini devenue soudain obsolète, caduque. Se souvenir que l’on ne peut appréhender celle-ci qu’au travers de nos limites. Alors qu’en général, on imaginait le contraire, détruire toute limite. Comme la liberté, l’infini ne peuvent plus se percevoir sans la nécessité d’une suite de contraintes, d’une suite d’achèvements. Remonter à l’origine d’une idée que l’on pense personnelle. Ainsi, par exemple, que la perfection ne soit qu’un synonyme du mot naturel Peut-être qu’internet propose cette possibilité. De prime abord, on se trouve face à un labyrinthe. Ne pas oublier de se munir d’un fil d’Ariane Quelques propositions de Wikipédia à ce sujet : Fil d'Ariane est une expression qui peut désigner : fil d'Ariane, un objet légendaire de la mythologie grecque, qui est à l'origine des acceptions métonymiques ultérieures ci-dessous ;fil d'Ariane, en ergonomie, un système d'aide à la navigation (souvent la navigation web) ;fil d'Ariane, en plongée sous-marine ou souterraine, le filin que le plongeur déroule derrière lui à l'aide d'un dévidoir afin de pouvoir retrouver son point de départ, en milieu trouble ou confiné ;Fil d'Ariane, le nom de la route métropolitaine 901 à Toulouse qui relie les autoroutes A621 et A624 ;fil d'Ariane, un fil de fer tendu, autonome, très proche du fil de fer ; c'est un objet d'équilibre et une discipline des arts du cirque.Le fil d’Ariane, un téléfilm français diffusé en 2012 ;Le fil d'Ariane, une association nationale d'entraide généalogique. Être naturel, ça veut dire quoi, est-ce qu’être naturel, c'est être soi-même ?Et, donc être soi-même quel sens personnel donne t’on à cette proposition vraiment ? Pour reprendre un leitmotiv du développement personnel, la question : quand sauras-tu vraiment que tu es toi-même ? Bienvenue aux nouveaux abonnés qui vont en prendre pour des années à tenter de résoudre la question. Pourquoi ? Sinon en raison d’une idée erronée concernant les limites et l’infini. Instinctivement, le refus de l’artifice tiendrait une place importante dans cette injonction de devoir être naturel. L’artifice, la ruse, le but à atteindre ainsi. Instinctivement, on se fabrique une idée du naturel. Pourrait-on réellement dire qu’elle tient debout, qu’elle n’est pas erronée dès le début par l’hypothèse première, qu'elle provient de l’instinct . Comme si l’instinct était un lieu, un espace magique, d’où surgirait une vérité. Magique, puisqu’en dehors de tout raisonnement, de toute pensée et non soumise à une durée. Abolition soudaine et péremptoire du temps. Appartenant à une autre idée probablement toute faite aussi, l’idée d’éternité, ou de temps mythique. L’hystérie provoquée par l’évanouissement des limites. Le fameux tout est possible. Une sauvagerie dirait-on. J’y vois aussi autre chose de l’ordre de l’abandon. Parce que le résultat est ni plus ni moins une façon de s’en remettre encore au destin, à la fatalité, à une pensée magique. Celle d’un ordre naturel. Résultat de la faillite de toutes nos institutions. Celles dont le rôle était principalement d’en imposer. Des limites humainement compréhensibles. Possible que cette difficulté à comprendre toutes ces idées, tous ces mots, ces concepts, pour le plus grand nombre aujourd’hui mène à ce besoin de reconsidérer la sécurité, la nation, l’ordre. Peut-être que cette incompréhension ajoutée à la ruine des institutions, du politique en général, ne propose que peu d’issues. En gros la dictature ou le yoga. Mais, dans un cas comme dans l'autre, cette nécessité de chercher, dans l’espoir de trouver, un maître. La voie du mysticisme est cependant bien plus ardue que tout apprentissage du profane. Ce qu’il faut y sacrifier dépasse l’entendement commun. Dans quel but surtout ? Revenir souvent à cette idée du but est loin d’être une sinécure également. En ressortir plus qu’humain n’est pas la moindre des inepties. Finalement, n'est-ce pas là ce fameux but recherché dans cette idée de nature et perfection associées ? Sûrement aussi qu’il faut passer par ce genre d’ineptie. Tout le genre humain. Revivre encore toutes ces imbécilités concernant la race pure, retourner dans l’utérus en raison de l’effroi provoqué par le fait d’être vivant et d’avoir le choix et le renoncement comme jougs. La fatigue du bœuf ou de l’âne ne pouvant échapper au sillon, au labour, pas plus qu’au fardeau.|couper{180}

Nature et perfection

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Peindre par dessus

De vieilles toiles qui ne me disent plus rien, me boudent. Tant pis, je peins par dessus. Avantages : économies et il y a déjà des couches de posées. et puis c’est bien aussi de peindre, par dessus tout.|couper{180}

Peindre par dessus