Revisiter la photographie
Nikkormat
J’utilise aujourd’hui la photographie pour documenter ou illustrer des textes, essentiellement sur mon blog. Ou bien pour reproduire mes tableaux. Et, je m’aperçois, amené, dans le cadre de cette nouvelle proposition de François Bon, #photofiction, à devoir y réfléchir. Devoir m’expliquer, à moi-même d’abord, pourquoi j’insère une image plutôt qu’une autre. Quelle en est l’intention ? Et j’avoue que pour moi encore, tout ce qui procède des choix et des buts, se situe toujours dans le domaine de la confusion, du flou.
J’aime ce flou justement, car je crois fermement qu’il déjoue toute velléité de but. Je crois de moins en moins aux buts. Au bout du compte, ma préférence va vers la vacuité si j’ose dire. Tenter de fournir une explication, à l’appui de mon parcours étrange avec l’objet photographique, mais également l’objet peinture, me semble simultanément vaniteux et foncièrement inutile désormais. Ce serait comme vouloir expliquer pourquoi je mets du jaune ou du rose à la surface d’une toile. Ce serait trahir l’instant où cette intuition surgie.
Je crois qu’il y avait à la base, qu’il y a encore, une croyance probablement enfantine, mais que j’aime entretenir, envers et contre tout, notamment contre les bouffées de pseudo-lucidité qui parfois m’accablent en me traversant. Une vieille croyance en la magie de l’instant.
Autrefois, dans une autre vie, j’ai exercé le métier de photographe. Ce fut le résultat d’une suite de circonstances fortuites. Cependant, au centre de laquelle, l’air du temps y est pour beaucoup. Un point central invisible dû à un angle mort puisque le cône de vision d’alors se focalise sur la brillance des légendes que l’on s’invente jeune. Des modèles que l’on installe en points de fuite pour dessiner une perspective. Ansel Adams, Doisneau, Cartier Bresson, Édouard Boubat, Willy Ronis... et plus tard Dytivon, Depardon, Gamma, Sipa, Viva, l’agence Vue du journal Libération…
J’étais loin d’imaginer lorsque j’ai acheté mon tout premier appareil photo, un vieux Nikkormat d’occasion, chez Prophot boulevard des Filles du Calvaire, pas loin de la Bastille où j’habitais, que cet objet allait changer ma vie. À cet instant où je me revois pousser la porte du magasin, cela me semble tenir un peu plus de la lubie, de la folie, que d’une intention véritable. Il me fallait ce Nikkormat absolument. Ce fut un désir impérieux.
Dans quelques jours, nous rejoindrions Cork en Ferry. Alors, nous louerions un véhicule pour remonter doucement vers Galway dans le Connemara. L’Irlande était un rêve qui allait bientôt devenir réalité.
Par ailleurs, je ne pouvais pas me résoudre à traverser la manche avec un Instamatic. C’était beaucoup trop cheap comme on dit désormais. Cet appareil, un legs familial, posé sur une étagère de la bibliothèque, semblable pour moi à une relique des temps enfouis, un fossile, symbole aussi comme bon nombre d’autres objets que les conditions de vie avaient changées, qu’elles s’étaient améliorées pour les membres de la famille. Les trente glorieuses, le plein emploi, une attirance étrange pour les gadgets, l’inutile, le superflu, le luxe. Aussi, m’étais-je mis en tête que faire des photographies à l’aide d’un appareil aussi désuet et chargé de symboles ne m’appartenant pas, relèguerait cet événement important de ma vie, ce voyage en Irlande, dans une catégorie inappropriée. Celle des choses faites une bonne fois pour toutes parce qu’il faut les faire. Il faut les faire pour éprouver une sensation de vivre ou d’avoir vécu. Pour se dire longtemps après les avoir faites que tout ne fut pas vécu en vain. Que l’on a bien profité.
J’avais déjà à vingt ans ce genre d’appréhension. Lorsque je souhaite revisiter mon rapport à la photographie, je pense aussitôt à ce voyage en Irlande et presque immédiatement me revient cette appréhension. Toutes ces choses, ces buts que l’on se donne et qu’une fois atteints, obtenus, on collectionne, on nomme souvenirs, pour se rappeler qu’on les a vraiment vécues. Que cette vie ne fut pas simplement un rêve. Et, cette idée de documenter ce voyage, pour plus tard m’en souvenir, créait une gêne. Pourquoi faire des photos de voyage ? Pour se souvenir, pour prouver quelque chose ? Tout cela était en tâche de fond déjà depuis des jours. De plus en plus intensément au moment de toucher enfin au but, de sauter le pas, de s’assoir sur la banquette du train qui, parvenu à Roskoff, mènerait nos pas vers le Ferry.
Et, vu ainsi, je cherchais à désamorcer une tendance que je tenais pour facile, forte et suspecte, celle de consommer un voyage. Comme pour déjouer une fatalité. Celle de mitrailler dans tous les sens, de vivre tous ces merveilleux moments l’œil collé à un viseur poussiéreux. Reproduire du même comme l’avaient fait mes parents, mes grands-parents, fascinés par la nouveauté du moment. Et, dans le but de quoi ? fabriquer de fausses preuves, ou une fausse monnaie. Cela représentait ce risque de revenir encore d’un rêve avec comme seul bagage la banalité, le déjà-vu. Et, aussi, le risque de réaliser toute une série de clichés dans le cliché sur le cliché. La fameuse notion du cliché ingurgité comme un médicament contre l’establishment, via les livres, les conférences de Gilles Deleuze, découverte de ces années 80, mal comprise, tout autant que la notion de lieux communs. C’est de cela qu’il est question quand j’évoque l’air du temps. Je me souviens encore de mon malaise à la vision des albums de photographies que l’on rangeait dans des tiroirs chez mes grands-parents, puis chez mes parents. Cette banalité, car voici comment j’appelais alors cette traduction photographique de la réalité. Par ailleurs, ils me mettaient surtout extrêmement mal à l’aise, parce qu’ils évoquaient non pas des scènes de vie, mais au contraire la mort. La plupart des personnes que l’on pouvait observer sur ces photographies en noir et blanc étaient mortes. Quant aux lieux, ils avaient tant changé qu’ils remettaient une fois de plus sur le tapis un vieux fantasme-enfantin – de durée, de fiabilité que j’aurais encore voulu entretenir pour Le Lieu de façon générale. Peut-être du même ordre que ce fantasme baudelairien pour l’immobilité. Cette translation d’un lieu que l’on s’est approprié en pensée, vers cette inquiétude qui naît de la réalité décevante sur laquelle on tombe lorsqu’on y retourne. Notamment quand on n’y reconnaît rien. Et, aussi, par ricochet, quand on ne s’y retrouve plus non plus soi-même familier. Mais, au contraire étranger, exilé. Cette expérience de l’exil tellement de fois vécues enfant. Et, toujours cette redondance, toujours la même étrangeté me sautant aux yeux, via les photographies de famille et qui, à terme, provoque la migraine. Le refuge dans un mal-être diffus. Et, pour botter en touche, pour tenter une diversion, le mot banal, qui me montait presque aussitôt aux lèvres. Banal ou déjà-vu mille fois douloureusement. Non, cette fois, je refusais que ce voyage se transforme en banalité à venir. Je voulais en faire une plus belle chose. Je voulais peut-être tout simplement coller au temps présent, prendre de bonnes photographies en imaginant qu’il suffirait de s’équiper d’un meilleur outil. Changer d’appareil, changer de focale, d’objectifs , de point de vue. C’était partiellement erroné évidemment. Mais, cette croyance m’a toutefois aidé les toutes premières fois pour oser appuyer sur le déclencheur du Nikkormat.
En revenant d’Irlande, j’ai donné le film à développer au photographe du coin, rue Saint-Antoine. Et, quelques jours après, j’ai pu découvrir les images couleurs ainsi réalisées. Tout était là, rangé chronologiquement dans une boîte de plastique jaune. Des diapositives. Je m’étais trompé. Je croyais obtenir des photos tirées sur papier. Mais, je n’avais pas pris la pellicule adéquate. Cette erreur fut sûrement salutaire, car ce que je découvris bientôt en tenant ces petits carrés de carton entre deux doigts, les orientant vers la lumière de la fenêtre de l’appartement dans lequel nous vivions, mon amoureuse et moi, fut un vrai choc esthétique. Si j’avais obtenu des photos tirées sur papier, elles se seraient certainement confondues avec ce dont j’avais si peur... des photographies de famille rangées dans cette catégorie effrayante des choses réalisées et auxquelles on ne pense plus. Que l’on exhume une fois l’an pour se complaire dans la nostalgie. Elles auraient rejoint tout au plus le bric-à-brac d’un tiroir, dépossédées de toute valeur une fois la prise de conscience de leur réalité passable effectuée. Une disjonction claire, triste, malheureuse, du fantasme. Alors que là, ce fut un retour immédiat à la magie. Une ouverture soudaine sur l’éternité. Par la luminosité des couleurs surtout, bien plus que par les sujets, les cadrages les compositions.
Je crois que je ne les ai regardées qu’assez peu ces diapositives. Les tout premiers jours seulement. Un jour, elles sont parties avec cette amoureuse et jamais, je n’ai revu ces couleurs si magnifiques, symbole d’une période par ailleurs si difficile, mais parfois aussi illuminée de moments fabuleux. De même que je ne suis jamais non plus retourné en Irlande.
Néanmoins, à partir de cet événement, la passion pour la photographie devint une obsession. Je ne l’abandonnerai qu’avec l’arrivée des premiers appareils numériques dans les années 90. Invoquant le fait que l’équipement était trop coûteux pour ma bourse. Ou bien que les tirages obtenus ne proposaient jamais des noirs assez riches, jamais suffisamment profonds. Mais ce n’était que des excuses bidons. La vraie raison pour laquelle j’ai arrêté la photographie, fut la même que pour arrêter l’alcool, l’écriture, dans ces mêmes années : la sensation aiguë d’une immaturité sans doute qui me contraignit à avancer enfin, sans filet, sur la corde raide de la réalité, et rejoindre un fantasme tout aussi commun que pour bon nombre. Devenir adulte. Une chimère de la même nature que toutes les autres précitées. Tout n’est-il pas ainsi de l’imagination dans l’imagination ? Existe-t-il autre chose que cette imagination ? Nous ne sommes peut-être rien d’autre qu’imagination et il faut l’accepter, c’est probablement une des difficultés les plus hautes à gravir, ou à dévaler. Et en même temps c’est certainement toute cette imagination qui en produit l’émotion, l’effroi et la beauté.
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Faites au mieux
—Faites au mieux… Phonétiquement j’eus un doute. Fête ou faites. Je perdis quelques heures en supputation sans oser demander de précision. Il vaut mieux ne jamais poser de question en réunion. C’est très mal vu. Les jeunes se font avoir régulièrement. Les jeunes posent des questions en réunion. Un ange passe. Les vieux sourient intérieurement. Mais ils ne le montrent pas bien sûr. Avoir un jeune en réunion c’est toujours une attraction à ne pas louper. Chacun doit faire sa petite expérience. Et Au mieux, OMIEUX ? était-ce le nom d’un lieu-dit où la fête se tiendrait si, dans mon incompréhension totale, en tâtonnant je dusse m’y rendre. Je me doutais que ce ne pouvait être si simple, et puis c’était illogique d’envoyer ainsi un employé faire la fête avec tout ce travail encore à faire. Je fis semblant de ne pas avoir entendu ce que je venais de penser et je hochai la tête en silence. Ce fut la réponse attendue. Un ou deux jeunes gens posèrent des questions saugrenues, des anges passèrent et repassèrent, les vieux furent, comme chaque lundi matin, hilares intérieurement. Je sortis mon calepin pour faire des gribouillis destinés à faire baisser la tension nerveuse, pour m'évader tout en étant là, pour être attentif autrement à tout ce qui pourrait se dérouler là. Mais tout de même cela me préoccupa durant quelques heures encore. Car ne faisais-je pas déjà du mieux possible à peu près chaque tâche qui m’incombait. Fallait-il faire encore faire mieux que d’habitude ? Fallait-il faire mieux que mieux, c’est à dire mal au final ? Un étrange doute accompagné de plusieurs soupçons naquirent comme des champignons après les pluies d’octobre, étaient-ils comestibles, toxiques, je me penchais encore des heures sur l’embarras du choix et fit chou blanc comme il se doit. A la fin de la journée je n’avais strictement rien fichu. Le directeur entra en trombe dans la salle, s’approcha du bureau derrière lequel j’étais et il me demanda :— alors c’est fait ? Sans ciller je hochais gravement la tête. Il exhiba un sourire satisfait. Ce qui était une chose excessivement rare pour être marquée d’une pierre blanche. Où allais-je dégotter une pierre blanche à cette heure cependant ? Je l’ignorais. Puis la semaine passa et nous passâmes tous en même temps à toute autre chose. C’est à dire à la semaine suivante. Nous avions tous fait au mieux sans nous appesantir plus qu’à l’ordinaire. Nous serions prêts pour la prochaine réunion hebdomadaire. Aucun incident notoire ne pourrait l’empêcher. A part la fin du monde si elle daignait arriver comme un cheveu sur la soupe. Encore qu’on peut encore avaler la soupe nonobstant le cheveu , quand on n’est pas bien fier, quand on veut faire au mieux, et surtout ne pas se poser de question insoluble.|couper{180}
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Se lancer
D'après une idée d'atelier d'écriture où je ne pense pas avoir tout compris du premier coup. Mais, je me lance tout de même Photo découverte sur l'excellent site https://www.michellagarde.com/ dans ses dramagraphies Il faut vous lancer… on ne sait pas comment vous le dire… et sur tous les tons… lancez-vous… Je mis un temps avant de comprendre qu’ils s’adressaient à moi. Ou du moins à eux-mêmes au travers de moi. Car il est extrêmement rare que l’on s’adresse vraiment à moi tel que je suis. Moi-même y parvenant une fois tous les dix ans et encore, assez difficilement Il fallait donc se rendre à l’évidence. Il fallait se lancer aussi dans cette approche. Je n’étais ni plus ni moins qu’un épouvantail, un homme de paille, à moitié Turc. Il insistaient sur la tête. Se lancer… ils me la baillaient belle. On ne se lance pas comme ça sans y penser. Sans y réfléchir. Sans établir de plan en tous cas. Peser le pour et le contre en amont mais aussi en aval. On oublie toujours l’aval. Sans compter qu’il faut en premier lieu une rampe de lancement. Une armée d’ingénieurs, des super calculateurs. Sans oublier la matière première, le béton, l’acier, le fer. Sans oublier la bonne volonté, une quantité très précise de hargne, ajouté à quelques soupçons de naïveté. Et puis c’est tellement trivial de le dire mais il faut tout de même le dire, pour se lancer il faut surtout le nerf de la guerre. Ça ne se trouve pas sous le sabot du premier cheval bai cerise venu. Tout une machinerie à mettre en branle, pour dégotter le fameux nerf. Sans oublier tous ces rencards. Rendez-vous chez le banquier avancez de deux. Rendez-vous à l’Urssaf reculez de trois. Sans oublier l’imprimeur, combien pour une publicité de lancement je vous prie. Et si je ne prends que le recto ? Attendez il me reste peut-être quelques pennies pour une ou deux capitales. C’est bien les Capitales pour lancer une campagne de lancement non. Ne pas être trop bégueule. Voir grand. Un flyer format A5. Avec en gros Demain, JE me lance.. Venez assister au spectacle. Deux francs six sous la place. Et ne croyez pas qu’il s’agit de l’homme Canon. Une vieille resucée de Luna parc. Rien de tout ça. Juste une tentative burlesque, tragique, comique ? Ah ah ah mystère et boule de gomme, vous le saurez si vous achetez le billet. Tarif promotionnel pour les Cents premiers : un francs vingt-cinq centimes seulement pour en prendre, EN AVANT PREMIERE , plein les mirettes. Lancez-vous ! laissez-vous tenter ! Venez nombreux assister au lancement.|couper{180}
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Tendre
travail d'élève, stage "oser, hésiter" mai 2023 Il faut tendre, sans être tendre, c’est à dire, ne pas céder comme le beurre cède au couteau qui rabote la motte ( négligemment le plus souvent) Il faut dire au couteau : Ce n’est pas parce que je compte pour du beurre qu’il faut en profiter ! Il faut tendre l’oreille, sans être dur de la feuille. Ceci étant dit si on tend l’oreille, ce n’est pas ce qu’elle va capter qui nous intéressera en premier lieu, mais plutôt se concentrer sur cette action machinale, vous savez, qui consiste à tendre une oreille. Comment tendre une oreille sans se casser les pieds, ou les casser aux autres, un enjeu de taille. Le placement du corps tout entier doit avoir une importance. Selon que l’on se tient de face ou de profil, on ne peut tendre l’oreille de la même façon. Idem si l’on est assis ou debout, voire allongé, et encore vivant ou mort, à dix-huit mètres de profondeur sous l’eau ou au sommet d’un poteau télégraphique. Le son frappe l’oreille suivent une règle de tangentes assez absconse mais bien réelle. Tendre du linge sur un fil demandera aussi un peu d’attention. Ne pas perdre de vue le fil, tout en tenant d’une main l’épingle, de l’autre la chemise— si c’est bien une chemise ( on peut le vérifier et modifier le mot ça ne changera pas grand chose sauf la phrase). Tendre vers le mieux, s’efforcer vers ça est à prendre avec des pincettes, sachant d’une part que le mieux est l’ennemi du bien et que d’autre part il faut savoir d’où l’on vient avant de prétendre se rendre où que ce soit. Mais si c’est vers un mieux, il y a de grandes chances que l’origine soit Un bien que l’on ne saurait supporter en l'étatUn mal que l’on cherche à renommerUne énigme, on ne sait pas d’où l’on part on se contente simplement d’emboîter le pas du plus grand nombre vers le mieux. Il faut noter les pistes consciencieusement pour ne pas s’égarer inutilement. Tendre vers une certaine précision, mais sans jamais l’atteindre de plein fouet, aucun carambolage n’améliore la précision. Aucun carambolage n’apporte quoique ce soit de bien précis si l’on n’en meurt pas, qu’on ne se retrouve pas hémiplégique, amnésique, amputé, groggy ou même indemne. On a juste assisté à un carambolage, peut-être même avoir endossé un rôle de premier plan, mais il ne vaut mieux pas profiter de l’occasion pour tendre vers la célébrité tout de même, où ce qui est la même chose, vers une idée toute faite. La précision ne s’atteint pas plus que la perfection, elle se rumine seulement, elle se rêve, on peut la désirer certes, la convoiter, mais la posséder serait beaucoup trop grossier. Tendre vers un soupçon de modestie à ce moment là si l'on sent que l’on s’égare, si l'on tend vers l'abus, l'extrême. Dans la tendance moderne d’arriver avant d’être parti, tendre est un verbe oublié. Enterré. Mais dont il faudra tout de même faire l'effort se souvenir pour ne pas sombrer à la fin des fins. Et puis par pitié, ne pas s’attendrir pour autant comme un bifteck sous le plat du couteau du boucher. Ne pas se ramollir. Quand bien même l'adversité produirait autant d' efforts démesurés pour nous nous maintenir dans l'ignorance ou dans l'oubli. Se réveiller le matin et toujours voir en premier inscrit sur un post-it qu’on aura collé sur la table de chevet la veille. TENDRE. En lettres capitales . Maître mot d’un début de journée . Ensuite si besoin est, se détendre en se levant, prendre une douche, un café si c’est absolument nécessaire. si l’on a pris l’habitude de s’imposer ce genre d’habitudes. Ce qui n’empêche nullement de tendre à les réduire voire les supprimer si elles ne vous servent à rien, si ce ne sont que de simples programmes installés dans la cervelle pour nous permettre de ne penser à rien.|couper{180}