Ecrivaine

La dose de confiance en soi quel dealer quel carrefour quel parking la nuit ou le jour on y touche comment quand le matin un soir et on est à crocs sûrement en tous cas c’est ainsi que j’ai compris ce que j’ai vu et entendu et puis le milieu le terreau ça compte aussi certainement une histoire de terre acide ou basique terre riche ou de silex Conserver la détermination parce que la rage seule ne suffit pas il faut un but et s’y résoudre à chaque instant, mais même 10 minutes par jour dans le métro peuvent suffire si c’est répété durant des jours des mois peut-être des années / La détermination alimentée par la régularité on peut s’installer comme ça mais sans but ça ne fonctionne pas j’ai beaucoup essayé je peux en parler mais hier pas osé un mélange curieux d’admiration et d’agacement contre moi-même m’en aura bien empêché il faut au moins avoir été mené je me dis ça sa mère à elle qui lit Proust dans le RER, je l’ai retenu et c’est pas rien de lire Topor aussi toute une fois à cette fameuse confiance en soi pour ça que c’est si dur pour les enfants d’ouvriers de paysans qui ne connaissent de la détermination que ce que leur parents leur apprennent à moins qu’ils ne l’apprennent en creux par réaction mais la réaction seule suffit t’elle pour se dire je suis écrivain écrivaine et cela tout de suite quasiment avec encore du lait plein le nez qu’est ce qui fournit la détermination et la confiance en soi l’orgueil sans doute aussi il doit bien y avoir de la violence brute de la violence à l’état pur a un moment donné ou de l’amour brut c’est la même chose non En tous cas il y a cette chose qui s’insinue au plus profond et qui dit vas-y c’est ça ton truc ne lâche rien quoiqu’il advienne ne lâche rien /Est-ce qu’on peut se le dire seul à soi seul à force de détermination à force de régularité peut-être oui aussi bien qu’on peut aussi passer par là quand la première voie s’est dérobée sous les pieds /c’est plus *dur* mais on peut et puis enfin qu’est ce qui est dur ou pas c’est selon chacun certainement aussi une résistance au mal une propension à se contenter du douillet doit aussi jouer dans la balance C’est injuste tu dis tu le dis souvent comme on se rabâche une excuse injuste que d’autres aient eu plus de chance, plus de détermination et aussi plus de rage plus d’amour que toi tu n’en as jamais eu que tu n’en auras probablement jamais Je comprends intellectuellement toutes ces choses et aussi que j’en suis arrivé au même point avec la peinture que l’écriture à ce plafond de verre contre lequel je n’arrête pas de buter comme envers l’autre aussi c’est la même chose le même plafond de verre je m’arrête toujours à la centième bosse pas plus vraiment totalement acharné jusqu’à 100 mais pas plus ce serait la limite donc fixée jusqu’au sang. Ce que j’ai appris de cet entretien avec A.S c’est sans doute que 100 ce n’est rien qu’il faut pousser jusqu’à 1000 au-delà du sang en tous cas. Et qu’à partir de là recommencer finalement dans un état d’esprit flirtant avec l’infini du recommencement jusqu’à ce que finalement on devienne un junky du recommencement plus que n’importe quel but à atteindre la providence s’en émeut devient amène et cependant nous teste encore et toujours en nous offrant ce que nous désirions le plus juste pour voir si la détermination la régularité tiendront encore tiendront toujours ///farceuse providence/// Et au bout du compte aimer jouer est d’une importance capitale jouer avec tout ce qui nous entrave nous empêche nous gêne s’attarder aussi à cette ludicité plus qu’à la lucidité qui de plus en plus je le crois de plus en plus chaque jour est une croyance S’entraîner aussi à se répéter cette croyance qu’elle n’est qu’une croyance. A partir de là être brillant n’a plus d’importance d’enjeu on n’a plus besoin de vouloir le dissimuler pour ne blesser personne surtout c’est sans doute cela aussi la conclusion que je trouve à cet entretien la liberté d’être brillant et tant pis si cela peut sembler injuste pour les gens injuste ou transmuté en petits noms d’oiseau comme chiant pénible vaniteux exaspérant pas grave du tout puisque au demeurant cela nous laisse tout aussi seul qu’indiffèrent. Et enfin est-ce qu’on écrit on peint pour les gens ou pour soi c’est encore une fois cette même question qui fabrique en grande partie ce fameux plafond de verre dans l’idée que l’on se fait des réceptions en amont souvent de faire quoi que soit qui nous entrave régulièrement jusqu’à ce qu’on décide que ce n’est pas là l’important, le vital //Que l’important est de parler sa propre langue autant que possible une langue bien à soi de l’explorer tout en la parlant et en s’amusant de préférence bien sur//

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Faites au mieux

—Faites au mieux… Phonétiquement j’eus un doute. Fête ou faites. Je perdis quelques heures en supputation sans oser demander de précision. Il vaut mieux ne jamais poser de question en réunion. C’est très mal vu. Les jeunes se font avoir régulièrement. Les jeunes posent des questions en réunion. Un ange passe. Les vieux sourient intérieurement. Mais ils ne le montrent pas bien sûr. Avoir un jeune en réunion c’est toujours une attraction à ne pas louper. Chacun doit faire sa petite expérience. Et Au mieux, OMIEUX ? était-ce le nom d’un lieu-dit où la fête se tiendrait si, dans mon incompréhension totale, en tâtonnant je dusse m’y rendre. Je me doutais que ce ne pouvait être si simple, et puis c’était illogique d’envoyer ainsi un employé faire la fête avec tout ce travail encore à faire. Je fis semblant de ne pas avoir entendu ce que je venais de penser et je hochai la tête en silence. Ce fut la réponse attendue. Un ou deux jeunes gens posèrent des questions saugrenues, des anges passèrent et repassèrent, les vieux furent, comme chaque lundi matin, hilares intérieurement. Je sortis mon calepin pour faire des gribouillis destinés à faire baisser la tension nerveuse, pour m'évader tout en étant là, pour être attentif autrement à tout ce qui pourrait se dérouler là. Mais tout de même cela me préoccupa durant quelques heures encore. Car ne faisais-je pas déjà du mieux possible à peu près chaque tâche qui m’incombait. Fallait-il faire encore faire mieux que d’habitude ? Fallait-il faire mieux que mieux, c’est à dire mal au final ? Un étrange doute accompagné de plusieurs soupçons naquirent comme des champignons après les pluies d’octobre, étaient-ils comestibles, toxiques, je me penchais encore des heures sur l’embarras du choix et fit chou blanc comme il se doit. A la fin de la journée je n’avais strictement rien fichu. Le directeur entra en trombe dans la salle, s’approcha du bureau derrière lequel j’étais et il me demanda :— alors c’est fait ? Sans ciller je hochais gravement la tête. Il exhiba un sourire satisfait. Ce qui était une chose excessivement rare pour être marquée d’une pierre blanche. Où allais-je dégotter une pierre blanche à cette heure cependant ? Je l’ignorais. Puis la semaine passa et nous passâmes tous en même temps à toute autre chose. C’est à dire à la semaine suivante. Nous avions tous fait au mieux sans nous appesantir plus qu’à l’ordinaire. Nous serions prêts pour la prochaine réunion hebdomadaire. Aucun incident notoire ne pourrait l’empêcher. A part la fin du monde si elle daignait arriver comme un cheveu sur la soupe. Encore qu’on peut encore avaler la soupe nonobstant le cheveu , quand on n’est pas bien fier, quand on veut faire au mieux, et surtout ne pas se poser de question insoluble.|couper{180}

Faites au mieux

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Se lancer

D'après une idée d'atelier d'écriture où je ne pense pas avoir tout compris du premier coup. Mais, je me lance tout de même Photo découverte sur l'excellent site https://www.michellagarde.com/ dans ses dramagraphies Il faut vous lancer… on ne sait pas comment vous le dire… et sur tous les tons… lancez-vous… Je mis un temps avant de comprendre qu’ils s’adressaient à moi. Ou du moins à eux-mêmes au travers de moi. Car il est extrêmement rare que l’on s’adresse vraiment à moi tel que je suis. Moi-même y parvenant une fois tous les dix ans et encore, assez difficilement Il fallait donc se rendre à l’évidence. Il fallait se lancer aussi dans cette approche. Je n’étais ni plus ni moins qu’un épouvantail, un homme de paille, à moitié Turc. Il insistaient sur la tête. Se lancer… ils me la baillaient belle. On ne se lance pas comme ça sans y penser. Sans y réfléchir. Sans établir de plan en tous cas. Peser le pour et le contre en amont mais aussi en aval. On oublie toujours l’aval. Sans compter qu’il faut en premier lieu une rampe de lancement. Une armée d’ingénieurs, des super calculateurs. Sans oublier la matière première, le béton, l’acier, le fer. Sans oublier la bonne volonté, une quantité très précise de hargne, ajouté à quelques soupçons de naïveté. Et puis c’est tellement trivial de le dire mais il faut tout de même le dire, pour se lancer il faut surtout le nerf de la guerre. Ça ne se trouve pas sous le sabot du premier cheval bai cerise venu. Tout une machinerie à mettre en branle, pour dégotter le fameux nerf. Sans oublier tous ces rencards. Rendez-vous chez le banquier avancez de deux. Rendez-vous à l’Urssaf reculez de trois. Sans oublier l’imprimeur, combien pour une publicité de lancement je vous prie. Et si je ne prends que le recto ? Attendez il me reste peut-être quelques pennies pour une ou deux capitales. C’est bien les Capitales pour lancer une campagne de lancement non. Ne pas être trop bégueule. Voir grand. Un flyer format A5. Avec en gros Demain, JE me lance.. Venez assister au spectacle. Deux francs six sous la place. Et ne croyez pas qu’il s’agit de l’homme Canon. Une vieille resucée de Luna parc. Rien de tout ça. Juste une tentative burlesque, tragique, comique ? Ah ah ah mystère et boule de gomme, vous le saurez si vous achetez le billet. Tarif promotionnel pour les Cents premiers : un francs vingt-cinq centimes seulement pour en prendre, EN AVANT PREMIERE , plein les mirettes. Lancez-vous ! laissez-vous tenter ! Venez nombreux assister au lancement.|couper{180}

Se lancer

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Tendre

travail d'élève, stage "oser, hésiter" mai 2023 Il faut tendre, sans être tendre, c’est à dire, ne pas céder comme le beurre cède au couteau qui rabote la motte ( négligemment le plus souvent) Il faut dire au couteau : Ce n’est pas parce que je compte pour du beurre qu’il faut en profiter ! Il faut tendre l’oreille, sans être dur de la feuille. Ceci étant dit si on tend l’oreille, ce n’est pas ce qu’elle va capter qui nous intéressera en premier lieu, mais plutôt se concentrer sur cette action machinale, vous savez, qui consiste à tendre une oreille. Comment tendre une oreille sans se casser les pieds, ou les casser aux autres, un enjeu de taille. Le placement du corps tout entier doit avoir une importance. Selon que l’on se tient de face ou de profil, on ne peut tendre l’oreille de la même façon. Idem si l’on est assis ou debout, voire allongé, et encore vivant ou mort, à dix-huit mètres de profondeur sous l’eau ou au sommet d’un poteau télégraphique. Le son frappe l’oreille suivent une règle de tangentes assez absconse mais bien réelle. Tendre du linge sur un fil demandera aussi un peu d’attention. Ne pas perdre de vue le fil, tout en tenant d’une main l’épingle, de l’autre la chemise— si c’est bien une chemise ( on peut le vérifier et modifier le mot ça ne changera pas grand chose sauf la phrase). Tendre vers le mieux, s’efforcer vers ça est à prendre avec des pincettes, sachant d’une part que le mieux est l’ennemi du bien et que d’autre part il faut savoir d’où l’on vient avant de prétendre se rendre où que ce soit. Mais si c’est vers un mieux, il y a de grandes chances que l’origine soit Un bien que l’on ne saurait supporter en l'étatUn mal que l’on cherche à renommerUne énigme, on ne sait pas d’où l’on part on se contente simplement d’emboîter le pas du plus grand nombre vers le mieux. Il faut noter les pistes consciencieusement pour ne pas s’égarer inutilement. Tendre vers une certaine précision, mais sans jamais l’atteindre de plein fouet, aucun carambolage n’améliore la précision. Aucun carambolage n’apporte quoique ce soit de bien précis si l’on n’en meurt pas, qu’on ne se retrouve pas hémiplégique, amnésique, amputé, groggy ou même indemne. On a juste assisté à un carambolage, peut-être même avoir endossé un rôle de premier plan, mais il ne vaut mieux pas profiter de l’occasion pour tendre vers la célébrité tout de même, où ce qui est la même chose, vers une idée toute faite. La précision ne s’atteint pas plus que la perfection, elle se rumine seulement, elle se rêve, on peut la désirer certes, la convoiter, mais la posséder serait beaucoup trop grossier. Tendre vers un soupçon de modestie à ce moment là si l'on sent que l’on s’égare, si l'on tend vers l'abus, l'extrême. Dans la tendance moderne d’arriver avant d’être parti, tendre est un verbe oublié. Enterré. Mais dont il faudra tout de même faire l'effort se souvenir pour ne pas sombrer à la fin des fins. Et puis par pitié, ne pas s’attendrir pour autant comme un bifteck sous le plat du couteau du boucher. Ne pas se ramollir. Quand bien même l'adversité produirait autant d' efforts démesurés pour nous nous maintenir dans l'ignorance ou dans l'oubli. Se réveiller le matin et toujours voir en premier inscrit sur un post-it qu’on aura collé sur la table de chevet la veille. TENDRE. En lettres capitales . Maître mot d’un début de journée . Ensuite si besoin est, se détendre en se levant, prendre une douche, un café si c’est absolument nécessaire. si l’on a pris l’habitude de s’imposer ce genre d’habitudes. Ce qui n’empêche nullement de tendre à les réduire voire les supprimer si elles ne vous servent à rien, si ce ne sont que de simples programmes installés dans la cervelle pour nous permettre de ne penser à rien.|couper{180}

Tendre