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Indécis.
Joos van Craesbeeck, La Tentation de Saint Antoine, v. 1650, huile sur toile, 78 x 116 cm, Staatliche Kunsthalle, Karlsruhe (Allemagne). Je me suis défroqué plusieurs fois. En tant que prêtre. Cela pour mon chemin de croix mon calvaire personnel. Un jour je crois l’autre plein de doutes. Saint-Antoine ou Flaubert. Adepte de l’indécision, juste sans doute pour voir où elle menait. Dans le désert probablement. Et à la fin buisson ardent ou pas, c’est là que je suis le plus serein.|couper{180}
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Après l’ardeur
L’ardeur comme une fièvre épuise. Exister par salves ardentes, intermittence des anéantissements. Et ensuite l’habitude la douce et cruelle. Y survivre. S’en prendre au temps, vouloir le ralentir comme l’accélérer, s’en faire un jouet, à qui l’on chuchote à l’oreille, avant de s’endormir, si on le peut vraiment, tous nos regrets, tous nos remords, nos doléances. Temps perdu. Perte utile cependant.|couper{180}
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Décalage
Mon esprit si jeune , si vieux et mon corps vieillissant. Ce décalage. Quelle émotion. Rires et larmes, victoires et défaites, amour et haine. On dit que l’on a l’âge de ses artères… si l’âge se résume à une biologie, c’est vrai. Mais il y a autre chose. Cette éternité qui ne nous lâche pas. Dont on ne sait plus quoi faire sauf la subir silencieusement à en sourire, édenté comme il se doit.|couper{180}
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Biens sous tout rapport.
Illustration freepics Il n’y a qu’à piocher. Les gens biens sous tout rapport. Rire nerveux. Rares furent ceux qui résistèrent à un examen minutieux. Si je rédigeais mon rapport… mais quel intérêt. Aucun vraiment. Ils veulent être biens sous tout rapport, quelque soit ce rapport, ne les décevons pas. Parfois ne rien dire est une sanction plus cuisante que toutes les autres. Le silence est l’écart dans lequel ils s’évanouissent. Non pas que j’ai la prétention. Mais l’agacement tout de même quand il revient ainsi régulièrement. Ne faut-il pas en faire quelque chose. Lui offrir une utilité quelconque. Pour qu’il ne se retourne pas comme un chien malheureux qui n’a plus de maître que la douleur. Fut un temps où je les aurais tous assassinés en rêve, ces gens biens sous tout rapport. mais le soulagement n’est qu’une illusion. Quand les murs croulent on perçoit l’horizon. Et que se passe t’il alors ? Avance t’on ou recule t’on ? Quel rapport fera t’on ensuite quant à la peur l’audace la témérité. Un rapport d’où l’essentiel sera absent,|couper{180}
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Croire
Illustration Salvador Dali. C’est facile de croire spontanément. Plus difficile ensuite. Ardu en fin de parcours. Dépasser l’ardu est-ce de l’obstination. Ou bien est-ce plus fort que soi. C’est effectuer une boucle, proche de celle effectuée avec la naïveté. Croire et rester naïf malgré tout. Parce qu’on ne peut plus faire autrement. Parce qu’on a touché l’os du front.|couper{180}
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quitter l’humanité
Terre 80x80 huile sur toile Non pas pour revenir à un état sauvage, un fantasme. Mais, par curiosité. Imaginer ce qu’il pourrait y avoir après tout ce merdier, ces merveilles. Peut-être comme un astronaute s’éloigne et contemple la Terre. Ce que cela peut changer comme perception. voir les villes la nuit que comme de petites flaques de lumières, les déserts comme de grandes étendues ocres et les océans les mers comme des immensités de bleu de nuances diverses. Se retrouver seul là-haut. Éprouver à la fois une solitude plus vaste et cette sensation de détachement que propose le recul, la distance. Il y a peu de temps encore nous étions en bas prisonnier de la pesanteur et soudain cette sensation bizarre de ne plus avoir de poids. D’être en apesanteur comme le sont les astres tournoyants sur eux mêmes, les galaxies et nébuleuses, les particules cosmiques, météores et comètes. Mais doué de mouvement de vitesse malgré cela. Avoir malgré tout encore le ressort d’impulser un mouvement autre que celui de tourner autour de soi-même. C’est à dire obtenir une compréhension ultime de cette nécessité centripète comme centrifuge, mais savoir que l’on peut espérer s’en détacher. Tenter cette expérience. Que notre masse physique ou psychique imaginaire ou réelle est absolument en lien avec toute masse existante dans l’univers, qu’une intimité nous y relie consciemment ou non. Que nous ne formons qu’une seule et même chose mais, si infime soudain, cette quantité de matière, connexion entre l’intime et l’infime, équidistance révélée à ce que l’on pouvait imaginer encore aveugle jadis d’inverse entre l’intime et l’immensité, quand il s’agissait d’être deux. Et l’idée de séparation, sa validité ne changerait-elle pas elle aussi du tout au tout. À se retrouver si seul comme matière appartenant à ce peu d’où naissent tous les mondes incessants aiderait-il aussi à reconsidérer la solitude. bien sur. Que pourrait-il advenir une fois que l’on s’extrait de la mécanique des forces contraires qui, humain, nous font tant osciller entre compassion et rage, violence et amour. Se retourner quitter un instant notre planète bleue, s’extraire de sa fascination également puis jeter un regard à tous ces corps apparemment sans vie. Sont-ils dans un état proche du mien c’est à dire sans vie dans tout ce que l’on dépose ingénument dans un tel mot. Ou bien se seront-ils oubliés eux-mêmes ayant atteint à une totale inconscience, l’ayant acceptée comme donnée universelle, irréfutable ne leur proposant plus que cet état de flottement et de tournoiement autour de leur soleil. Et cette abnégation ne les rendrait-ils pas vivants plus que n’importe quoi d’autre ou qui ou quoi. Vivants car épousant désormais le mouvement, se fondant totalement en lui, une fois l’inutile franchit dépassé de désirer s’y opposer afin d’exister. Ce qui rejoint mes plus folles supputations d’enfant. Que la mort finalement est seul lieu où nous serions le plus vivant. Après l’humain, l’ectoplasme se situe t’il dans la logique universelle telle que je l’appréhende par éclairs par flash parfois, ce genre d’éblouissement qui presque aussitôt qu’il s’achève me fait toucher le plancher des vaches. Et le choc de chaque chute me plonge dans un nouveau sommeil comme une graine soumise au temps, à l’effort des saisons comme des sols, me plonge à nouveau dans un rêve d’arborescences sans fin dont je ne vois jamais la fin.|couper{180}
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Vite plutôt que bien
Vite parce que pas le temps de penser à bien faire Acrylique sur panneaux de bois formats 20x20 Zut flûte oublié le blanc… sans blanc ça ne fait pas vrai…|couper{180}
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Sujet
Bon faut un sujet sinon un fond tout seul on s’y perd. Prendre un fusain et bloquer sa respiration dessiner en vitesse sans réfléchir, pas oublier de respirer ensuite . Et puis du blanc… le blanc c’est tout de suite lumineux… Sujets sur fonds acrylique et puis du blanc pour donner la luminosité bien sur|couper{180}
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Encore du fond
Seulement trois couleurs primaires pas de blanc ni de noir Fonds format 20x20 acrylique|couper{180}
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La grâce ne suffit pas
Aucun tableau ne tombe du ciel et il y a fort à parier que ça n'arrivera jamais.Quand je traverse la cour pour me rendre à l'atelier c'est mon sas, j'abandonne l'inutile, le superflu, je fais le vide. Parfois je dois m’asseoir un peu sur le banc tant ces choses s'agrippent. J'allume une cigarette, je regarde le ciel, un oiseau passe et c'est ok l'essentiel me revient. Ce coté éphémère de la vie, du monde j'en ai besoin pour ouvrir la porte.M'y voici devant la grande table encombrée de pots de couleurs, de pinceaux , le long des murs en attente les tableaux commencés . Je ferme les yeux et les ré ouvre pour mieux les voir.Nettoyer le regard encore et encore comme si ce n'était pas moi qui avait peint tout cela mais un autre, disons un ami pour qui je resterais bienveillant mais sans grande indulgence tout de même.C'est que la nécessité de lumière prime. Un tableau qui n'éclaire pas est un tableau qui ne vaut rien. Alors l'indulgence n'a pas grand chose à voir avec la lumière dans ce cas là .Quand rien ne me parle rien ne m'appelle quand je ne sais plus quoi faire c'est le prémisse ! cet ennui particulier qui me tombe dessus je sais que c'est la bonne voie. Pas d'autre chose à faire alors que de prendre une toile au hasard et de m'y mettre, sans préférencejuste parce qu'il faut je sois là et elle la toile ici .Le plaisir physique vient , sortir la pâte des tubes, touiller, mélanger, à gratter la palette la main revit, l'oreille aussi en écoutant le son des pinceaux des couteaux et du lin qui répond, l’œil en dernier s'éveille comme si tous les autres sens s'écartaient pour le laisser avancer jusqu'à la surface de la toile. L'oeil et le coeur liés contractuellement par ce besoin quasi mystique de luminescence.Et en fait peu importe ce qui se peint, nature morte, paysage, visage, abstraction ou figuration tout n'est que prétexte, échafaudage, piège pour parvenir à capter cette lumière interne provenant du tableau.Il paraît que les nonnes qui s'enferment au Carmel doivent rencontrer l'ennui pour que la "gràce "leur tombe dessus.Moi j'ai trouvé la peinture et mon atelier est sans doute mon Carmel personnel, quant à la grâce elle tombe c'est sûr de temps en temps mais avec l'habitude on s'aperçoit que même la grâce ça ne suffit pas.|couper{180}
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L’habileté ou la vie
Publié également sur https://pblanchon.com/spip.php?article12Le mieux serait de réunir les deux mais c’est rarement ça. Trop habile c’est mort, trop vivant ça fait mal aux yeux...alors une fois encore la voie serait-elle celle du milieu ?Tu te souviens d’une époque lointaine où tu t’étais déjà posé une question similaire concernant la photographie.A l’époque le “piqué” comptait plus que la photo elle même... et le petit cadre noir qui préoccupait tant les puristes ; ceux ci limaient avec frénésie le passe-vue de leur agrandisseur afin de prouver au monde entier qu’ils n’avaient pas recadré leurs clichés...Mais dans le fond c’est bien la photo qui compte comme le tableau en peinture ... Ce que ressent le spectateur n’a pas grand chose à voir avec les recettes utilisées.L’habileté est préoccupante car elle semble prendre le pas sur la vie. J’ai beau ouvrir mon esprit et mes yeux, mon cœur , l’habileté sans âme me chaut peu.Une âme mise à nue aussi me procure un haut le cœur si la sensiblerie l’emporte sur la sensibilité.Trouver l’équilibre entre les deux peut-être .. encore que ce n’est pas sur : on risque de tomber sur du tiède.Les asiatiques, doués d’une patience infinie sont capables de répéter un trait des milliers de fois avant de sentir que ce trait enfin est juste. Un entrainement sur le long terme est alors accepté et c’est en se pressant lentement qu’ils cheminent dans la pratique et acceptent d’atteindre à la maîtrise à un age avancé.En occident nous sommes pressés, j’ai connu un élève de 70 ans qui était venu me voir pour apprendre à dessiner , et il voulait atteindre à la maîtrise en seulement une année ...Il aurait pu. L’expérience de la vie lui aurait servi d’ accélérateur. Encore faut il se libérer du connu comme de la comparaison.L’habileté en dessin et peinture ce ne peut être un art de la copie à terme, mais plutôt l’acceptation de qui nous sommes pleinement sans entrave, sans peur. La fameuse peur du ratage vous savez ...l’habileté ce n’est pas dessiner comme Leonard de Vinci mais comme tu es.Quand l’habileté épouse la vie, que la vie épouse l’habileté et qu’on en reste baba alors on peut dire qu’il se passe quelque chose du domaine de l’art, du sacré etc. Mais si on ne dit rien c’est très bien aussi : les grandes joies aussi sont silencieuses.|couper{180}
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Construction
Construire mais pas trop non plus Fusain sur fonds mais pas trop|couper{180}