import
import
Questions
Les bonnes questions sont aussi rares que les bonnes idées. La plupart du temps on réinvente la roue maladroitement. On pioche dans l’air du temps. Sortir de la roue nécessite d’être soit un crétin congénital ou bien d’endurer mille souffrances. Du reste, les deux ne sont pas incompatibles. C’est la beauté ou le sordide de la chose. S’en remettre au Yi King, à un jeu de tarot pour les questions. Observer surtout les peurs qui aussitôt s’y associent tout comme les désirs. Tirer une carte, lancer une pièce six fois pour créer un hexagramme... revenir aux osselets. Ne pas quitter des yeux la peur et le désir.|couper{180}
import
Interroger
Interroger êtres et choses revient à s’interroger sur soi. Faire la liste des questions qui reviennent naturellement. Puis les écarter. En trouver d’autres. Possible de se modifier soi par la découverte de ces nouvelles questions. Ceux qui ne changent pas s’arrêtent juste à l’étape intermédiaire. Ils ne se posent plus de question. Ensuite ce n’est pas affaire de jugement mais de nature. Certains fonctionnent comme des arbres , vont chercher le plaisir ou la difficulté qu’offrent les arborescences. D’autres sont des papillons qui voltigent et créent des lignes, invisibles à notre regard, dans le ciel . Ce n’est pas une affaire de hiérarchie non plus. Encore et toujours la nature des êtres et des choses. Un mystère qui reste intact car sinon il disparaîtrait, et tout avec. Savoir cela c’est l’éprouver, oublier tout le savoir empirique. Non pas parce qu’il ne vaut rien. Parce que tu n’en as pas besoin tout simplement. Parce qu’éprouver est déjà tout un savoir en soi.|couper{180}
import
Code
Il y a une intelligence du code comme dans les autres domaines. Mais les critères pour dire ceci est intelligent ou ne l’est pas… difficile de dire… l’efficacité, la simplicité semblent arriver en tête. Résoudre les complications de toutes sortes. Et, si en plus c’est élégant, la sensation du beau n’est probablement pas bien loin. Évidence que subjectif. le code CSS permet un bon entraînement pour s’attaquer au compliqué. Avec une simple feuille de style impacter la présentation entière d’un site. Et jouer avec un seul paramètre pour changer une vue d’ensemble. L’intelligence est aussi liée à l’époque. Style flamboyant, pompier, ou minimaliste. Encore une fois l’observation de la nature réconforte. Rare qu’elle subisse l’influence des modes. Mais est-ce que le lilas qui se fait berner par cet automne estival en produisant des bourgeons possède une intelligence … ou bien est-il programmé. Apprendra t’il l’année prochaine de ce que j’imagine être une anomalie aujourd’hui. Fera t’il avec cette anomalie… quoiqu’il advienne. L’adaptation aussi un critère d’intelligence ou bien notre nature commune.|couper{180}
import
Revenir sur ses pas.
Comme tout va vite. Un tourbillon. Une tornade. Comment ralentir. Pourquoi. Toujours l’assaut des questions pour essayer de se ramasser, vouloir faire quelque chose de soi. Il faudrait relire Schopenhauer. Pour se souvenir d’une volonté. Une ancienne volonté de vouloir. Il faudrait tant de choses, une accumulation encore. Mais la tornade nous emporte et quelqu’un quelque chose se dessaisît. On maintenant après je. Et puis cette bribe qui remonte d’un temps noir comme une eau noire. Revenir sur ses pas. Mais la mémoire est comme ces filles, ces fleurs. Elle fait imaginer. On croit revenir mais non, au contraire, elle nous fait juste bifurquer. la bifurcation comprise dans la vitesse, le vecteur de l’entropie. Une arborescence qui a perdu son origine dans la vitesse vertigineuse à laquelle elle se déploie. Écrire au jour le jour pour un jour revenir sur ses pas, relire. Se retrouver. Retrouver quoi. On sait comme c’est illusoire. Celui qui relit n’est plus le même. Ça ne l’aide en rien sauf à se désespérer un peu plus de sa propre volonté. Ou d’en rire, en sourire. Attraper le temps d’un instant une certitude comme on attrape un rhume. En même temps regarde tu te fais un monde de la moindre chose et ce monde passe. Tu te retrouves comme un idiot encore une fois. Cette importance que tu attribues aux choses se dissout dans la rapidité elle aussi. Soulagement après l’angoisse, en attendant qu’une autre surgisse pour t’habiter à nouveau, te procurer cette sensation d’être quelque part cloué à quelque chose. L’angoisse comme la tentative de recréer l’immuable. Le soulagement pour tout oublier et reprendre le cours du temps. Deux façons de revenir sur ses pas.|couper{180}
import
L’arène 15 minutes avant
Badgé comme artiste Bon je ne suis pas gladiateur. Ni lion. Mais je ressens quelque chose qui doit leur avoir appartenu. 15 minutes avant l’ouverture des grilles de l’hôtel de ville. Pour le moment je fume une cigarette et je sirote une bière. Est-ce qu’il faudra rentrer pile poil à l’ouverture ou bien retarder encore un peu l’entrée dans l’arène. Je pense au compteur du parking des Terreaux qui tourne, inexorablement. Et si je me dépêchais, peut-être suis encore dans la limite de la gratuité. J’ai fais le job, me retirer soudain est-ce que ce ne serait pas le mieux à faire… Dieu seul sait toutes les conneries que je vais dire ou entendre si je reste… Et puis le souvenir de mon dernier endormissement me revient. Je ne sais pas je ne sais rien. Se répéter cette phrase en boucle avant de sombrer dans le sommeil. Il en résulte des rêves étonnants hauts en couleurs subitement. Tous mes morts sont là et ils ont du rose sur les joues. je ne sais pas je ne sais rien.|couper{180}
import
Un peu plus encore
Vu le succès remporté pour ma petite exposition personnelle vous avez droit royalement à Un peu plus encore Tous ces petits formats seront visibles de près ou de loin à partir du 28 octobre à l’hôtel de ville de Lyon dans le cadre du 111 des arts ( je crois que ça ne dure qu’une semaine et ensuite pfffuittt, finito )|couper{180}
import
La différence
Le fou dit que tout est insensé. Le sage aussi. Cependant, il ajoute un bémol. Parfois il peut aussi arriver que les choses aient un sens.|couper{180}
import
ignorance et émergence.
Avec l’âge je dis que je suis de plus en plus ignorant. Tout ce que je croyais savoir je ne le sais plus. C’est à dire que je n’accorde plus la même importance à ce capital de savoir accumulé . Ne bénéficiant plus de mon attention, il s’évanouit peu à peu. Il fond au soleil noir de l’ignorance. Souvent il m’est facile de confondre l’ignorance et l’idiotie, la bêtise. Ce que je fais régulièrement dans mon perpétuel monologue intérieur. Et, si je pratique de la sorte c’est qu’il y a une raison. La principale à ce que je peux en rêver, imaginer, serait de ne pas perdre de vue la modestie. Encore que pour ce faire je sois encore bien immodeste justement en me traitant régulièrement d’imbecile. Ce que masque ce jugement, souvent intempestif, c’est un cadre de pensée qui se précise de plus en plus avec les années et qui m’émerveille autant qu’il m’effraie. L’intuition que les choses les êtres, les événements soient à la fois prédéterminées dans le temps comme si une intelligence surhumaine, un daemon, pouvait les contempler dans leurs causes et finalités mais que ce daemon lui-même était lui aussi soumis à des lois qu’il ignore. Que parfois à lui aussi quelque chose puisse lui échapper. Que certaines lois naturelles du vivant peuvent ainsi émerger pour des raisons aussi diverses que variées sans qu’on ne puisse les relier à du déjà existant. Cette ignorance dont je me moque tout en m’attachant à y rester vigilant régulièrement n’est certainement qu’un pâle et faible écho de celle de ce daemon imaginaire à qui je souhaite évidemment le même recul le même humour que j’éprouve ou répercute sur le monde et moi-même. Peut-être lui aussi reste- il attentif à sa propre ignorance, la cultive t’il, sachant mieux que personne qu’elle est le lieu de l’émergence de nouveautés. Évidemment, ces nouveautés ne peuvent être compréhensibles à l’humain que je suis, elles seront aussitôt considérées sous des aspects scientifiques, moraux, philosophiques. Je tenterais d’en fabriquer de nouveaux cadres de pensée. Me sauver encore de ce que j’imagine en bien ou mal de l’ignorance. Ainsi va la vie, ses aléas, son effroi comme ses merveilles.|couper{180}
import
Explorer la peur du protocole.
Comme si, Annette Messager Le mot protocole. Rien à voir avec un simple mode d’emploi. Ici il est question de formules et d’usages, de tout un système qui souvent me dépasse. Qui m’effraie par son aspect juridique, médical. Informatique, diplomatique, institutionnel. Je n’utilise pas le mot. À la rigueur j’ai de temps en temps évoqué celui de démarche. Venant d’une famille de petits commerçants cela me semblait plus familier. Démarche comme démarcher. Mais en dehors du contexte habituel le découvrir dans l’art comme moteur, permet-il de dépasser cette peur instinctive. Pour cela il faudrait que je puisse à la fois oublier tout ce que le mot protocole contient pour moi de négatif. Rencontrer cette peur, dialoguer avec elle. Et ce faisant peut-être parviendrais-je à m’en libérer. Ce qui surnage c’est encore l’aspect médical. C’est lui qui arrive en tout premier. Le protocole mis en place pour le cancer notamment et dont l’issue n’aboutit qu’à la mort. Par deux fois. Autant dire qu’il puisse y avoir quelques bonnes raisons de douter. C’est à dire aussi un doute sur les conventions et usages dans le domaine médical, arbitraire bien sûr car il y a aussi des protocoles - les memes- qui ne donnent pas le même résultat. le protocole contient donc une inconnue, ce qui est paradoxal, on imagine en amont un système et ce système peut provoquer deux résultats opposés, la vie où la mort. Dépassons le paradoxe. Oublions le. Penser à ce qu’est un protocole beaucoup plus simplement. Une communication entre deux personnes par exemple. Un simple échange d’informations. L’un veut connaître l’heure et la demande à l’autre Quel est alors le protocole à suivre Bonjour -Bonjour. / quelle heure est-il - il est 5 h. / merci - de rien. Trois phases donc. Une connexion, un échange d’information, puis la clôture de la communication. Même chose que sur le plan informatique quand on effectue un clic sur un lien url. Sauf que j’ai du mal à imaginer cette simplicité dans les rapports humain. J’ai l’habitude que l’on me demande quelque chose mais que cette chose en dissimule quantité d’autres. Ce qui provoque le malaise. La communication au travers d’un protocole simple je n’y crois guère. A part dans le domaine informatique. Chez les êtres humains beaucoup moins. Sur le plan juridique, horreur du protocole. Tous ces termes incompréhensibles dont on use pour assigner pour se plaindre pour ordonner sous couvert de la loi, et cette injonction que nul n’est sensé ignorer. La sensation que l’on agite un voile pour n’attirer l’attention que sur ce voile masquant ainsi des intentions prosaïques. Du genre je vais te dépouiller, t’enfermer, te punir, te condamner. Tout cela fort poliment. Hypocritement oserais-je dire. Le poids inouï d’une société de roués qui saisit l’homme seul dans ses rouages. Encore une forme de mort. En art l’idée du protocole également pour en finir avec une certaine idée du génie romantique. La mise en place de systèmes créant pour ainsi dire des œuvres autonomes ou les faire exécuter par n’importe qui. Fort déplaisante. A priori. La mort de l’artiste qui ne se reconnaît n’existe que par son résultat, son œuvre. on place à sa place l’inventivité d’un système. Mais qui déraille heureusement de temps à autre. Et désormais c’est dans ce tout petit écart que réside l’être humain. Dans l’inconnue à nouveau presque l’espoir de ce déraillement ou bien encore la poursuite jusqu’au boutiste du système. Amusement d’intellos me dis-je régulièrement. En plus mis au pinacle par les institutions, le marché de l’art. Sensation d’être un dinosaure qui accompagne cette aversion. Cependant si je reviens à cette possibilité d’anomalie, de déraillement… n’ai-je pas aussitôt le désir de l’expérimenter moi aussi Le protocole est donc le lieu d’une transmutation. Entre la matière brute de la peur et sa sublimation le désir. Reste à régler la température de la flamme, et aussi nettoyer les miasmes de l’opérateur probablement. trouver un protocole pour dépasser la peur du protocole … ?|couper{180}
import
Certaines chansons
La chambre, l’étang chimérique… restent intactes comme en nous reste intacte … quoi… qu’importe https://youtu.be/YFEH4s3gNlM|couper{180}
import
Plus j’ai peur plus j’écris
Tu ne peux pas peindre des choses gaies… rengaine. Je fais surtout comme je peux quand la peur me. laisse un peu de répit. D’ailleurs on me le reprochera aussi, j’écris beaucoup trop et vite. Et non plus toujours des choses gaies. Plus j’ai peur plus j’écris. Si j’avais encore des jambes je courrais c’est sur. je la bouclerais et je cavalerais sur la steppe je serais cheval au moins.|couper{180}
import
Nostalgie
Susan Sontag Lire un journal. Ces alternances entre quotidien, extérieur, intérieur, paragraphes de tailles différentes, le vide ou la photographie entre. Cela ressemble à la vie. Ces engouements pour les journaux, Leautaud, Calaferte, Nin, Woolf, Kafka… et tant d’autres finalement se confondent désormais en une seule entité. Quelqu’un écrit un journal. Quelqu’un dessine un morceau de vie, ou qui y ressemble. Quand comment pour quelles raison ai-je cessé d’écrire un journal… je reviens toujours à cet événement d’avoir brûlé tous ces carnets. À l’impossibilité découverte de ne pouvoir reprendre le cours de ce type d’écriture « comme avant » Le blog est-il un journal ? Bien sûr que non. Conscient de tout l’imaginaire auquel s’associe l’acte d’écrire, il ne m’est désormais plus possible d’écrire « naïvement » tous les micro événements d’une simple journée. Presqu’aussitôt ceux-ci s’évadent vers un récit. Pas possible de me duper sur ce point. Et cette nostalgie est de la cendre rien que ce résidu consumé qui flotte encore dans la mémoire. De la poussière avec laquelle joue la lumière. D’où vient cette lumière ? Aucune idée. C’est ma limite.|couper{180}