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lacunaire
José Alberto Mujica Cordano, surnommé Pepe Mujica, est un homme d'État uruguayen, né à Montevideo le 20 mai 1935. Il est président de la République de 2010 à 2015. Guérillero des Tupamaros dans les années 1960-1970, il est détenu en tant qu'otage et torturé sous la dictature militaire Après le rétablissement de la démocratie, il participe à la création du Mouvement de participation populaire (MPP) avec le Mouvement de libération nationale Tupamaros (MLN-T). Élu député en 1995 et sénateur en 2000, il est nommé en 2005 ministre de l'Agriculture du gouvernement Vázquez. En 2009, il remporte la primaire présidentielle au sein de la coalition de gauche du Front large, puis est élu au second tour de l'élection présidentielle contre le candidat du Parti national, Luis Alberto Lacalle. En tant que chef de l’État, il refuse les avantages inhérents à sa fonction et mène des réformes sociétales. Ex-guérillero d’extrême gauche, il conduit une politique de nature sociale-démocrate par pragmatisme affiché, tout en dénonçant la logique de consommationengendrée par le système capitaliste, dont il souligne le coût humain et environnemental. En vertu de la Constitution, il ne peut se représenter à l’issue de son quinquennat présidentiel. Il siège ensuite à nouveau au Sénat. Principalement composé de vide. Définition trouvée ce matin. Le vide me renvoie aussitôt à la peinture. A un rapport entre le plein et le vide. Et aussi à l’idée que la vision occidentale du vide correspond à un manque. Alors qu’en Asie le vide soutient en grande partie le plein. Des souvenirs lacunaires ce serait quoi. Une composition avant tout, un surgissement produit par une respiration. Non par un manque mais par un rapport esthétique. Ainsi le goût d’un rouge à lèvres. Rouge baiser la couleur associé à l’embrasement, à l’embrassade. L’ambassade d’un mot ancien arrivant soudain en terre étrangère, c’est à dire au présent. On me croit ici mais non. Toujours ailleurs. En Uruguay par exemple. Et ce vieil homme aux yeux encore remplis de désir. Des yeux sombres et brillants. Un président paysan. Une relation entre pauvreté et abondance, une résistance tranquille. Pépé Mujika soudain derrière « Rouge baiser ». Puis un champs dont la terre rouge et noire vient d’être retournée non par une machine, mais à main d’homme.|couper{180}
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Ode
https://youtu.be/wF6PObm2pzs « Destinée à être mise en musique. D’inspiration élevée. » Tout est sexuel disait Freud. Pourquoi l’ode échapperait-elle à ça… Et soudain il s’écria : odamabite. Un cri de guerre mi-burlesque mi-déchirant. Puis, épuisé, il se tut turlututu. Et on ne l’entendît plus de la journée.|couper{180}
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Au-delà
Un jeu d'enfant qui dure parfois longtemps, l'expérience des limites. l'espoir d'un au-delà. Tout à fait comme ce peintre dont j'ai perdu le nom qui perdait son temps à fabriquer des masques, à jouer l'acteur et qui pressentait, qui désirait sans doute parce que c'est dont il avait le plus peur, qu'au-delà de tous ces masques on ne découvre rien de plus. Un pas de plus encore à effectuer pour s'engager au-dessus du gouffre. Tenir sur le vide, avancer. Se le répéter comme un mantra : Il n'y a pas d'au-delà. Ce qui rend encore plus féroce la misère, la bassesse, toute une humanité prête à la moindre occasion à se jeter dans la barbarie. L'au-delà cette croyance est comme une laisse, une longe, et étrangement aussi l'une des fondations de notre civilisation. Que notre temps si désespérément moderne ne puisse se détacher de cette croyance en un au-delà qui se tient à chaque carrefour de la ville comme un agent de la circulation. Si tu travailles chaque jour de ta vie tu auras, au-delà, une retraite. Si tu cueilles ces fleurs des champs, que tu en fais un beau bouquet pour cette fille, au-delà elle t'ouvrira son cœur et ses cuisses. Le conditionnel et l'au-delà tellement ancrés au plus profond de tous nos gestes. Que la barbarie s'associe au présent pour commettre tous les méfaits possibles et inimaginables, c'est le revers de la médaille, la monnaie de la pièce. Encore que les barbares aussi possèdent aussi une croyance en l'au-delà très certainement. Au-delà des cités, au-delà des barres, au-delà des banlieues il y a les responsables tout trouvés de l'iniquité. Merde pourquoi les gens ne restent-ils pas tranquilles. Pourquoi font-ils chier autant les autres avec cette histoire d'au-delà. La peur de crever se métamorphose en désir de crever et vice versa. Un cercle vicieux. Même les bonzes les bouddhistes n'y peuvent plus rien. Tout est résolument fichu ici, et pas d'issue. Pas d'au-delà. Se le répéter encore et encore. Et puis s'éloigner de l'ordinateur, descendre dans la cour s'apercevoir que la pluie est là, aucun oiseau ne chantera ce matin. Ouvrir l'atelier, s'installer devant la toile, rester là, résolument, et faire avec.|couper{180}
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Provocation
En peignant j'écoute France Culture, une émission sur le poète John Giorno, personnage dont je n'ai jamais lu le moindre texte. Des érudits des experts se gaussant, se délectant d'en écouter un autre lire à haute voix ses considérations poétiques sur la bite de William S. Burroughs m'ont plutôt laissé de marbre. je veux dire que ça ne m'a pas ému. J'ai même trouvé tout cela pathétique de prime abord. Rencontrer le pathétique renforce la touche, elle devient soudain plus nerveuse, plus hargneuse, enfin je crois. Donc j'ai continué d'écouter. En me disant que tout de même j'avais un sale petit coté pudibond bien enfoncé au fond de moi-même. Pourquoi la poésie n'utiliserait-elle pas tous les mots sans exception. Est-ce que petite pine fine mais très dure ne fait pas un vers aussi poétique qu'un autre. Encore une fois, on s'accroche à des significations, à vouloir trouver du sens, de la raison, là où certainement il n'y en a pas. Pire, là où il n'en faut pas. Ce qui m'a ébranlé c'est que je serais tout à fait capable d'utiliser ces mots précisément dans l'un de mes textes, d'ailleurs je crois l'avoir déjà fait, sans que ça ne me dérange le moins du monde. Sans omettre bien sûr le plaisir de la provocation assez régulièrement, et qui en est que plus vif je dois l'avouer. Or primo je ne pense pas que dans la poésie de Giorno on puisse parler de provocation. Secundo le fait de tout de suite penser à ce mot provocation en dit long sur les raisons de celle-ci quand je fais acte de provocation. C'est le signe d'un refus viscéral de quelque chose, comme par exemple le beau langage que je trouve assez souvent dans bien des bouches à la fois grotesque comme hypocrite. Mais surement pas que. Il y a de la colère quand je veux provoquer ainsi par les mots, ce que je n'entends pas du tout dans les poèmes de John Giorno. Mais tout compte fait de quoi je me mêle, comme si j'y connaissais quoique ce soit en poésie. Mais cette colère quand j'y pense à qui est-elle adressée ? Et patati Et patata blablabla. BITE CUL CON COUILLE ! ( voilà, je me retrouve) A noter que John Giorno est aussi l'acteur principal d'un film réalisé par Andy Warhol en 1964 " sleep". Il n'y fait que dormir. Un film que je m'empêcherais de voir étant donné que sitôt que je vais au cinéma désormais je m'endors presque aussitôt.|couper{180}
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Détails
On écrit un texte, on peint un tableau. On en flanque souvent beaucoup trop. Dans ce cas zoomer sur quelques détails seulement peut redonner de l’élan. sur cette toile 60x80 j’applique la même technique que sur les petits formats précédents ce qui m’oblige à multiplier les formes pour fractionner l’espace puis à les remplir selon qu’il sont des ombres ou des lumières. Je ne sais pas du tout où je vais mais ce dont je suis sûr c’est que c’est trop rempli, qu’il faudra supprimer des formes en agrandir d’autres, trouver un équilibre.|couper{180}
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Le cercle des mots
Penser les mots dont je dispose comme créant la figure d’un cercle. Être au centre d’un cercle dont je tenterais d’envisager le périmètre. Quels sont les mots les plus proches, ceux que j’utilise spontanément tous les jours. Quels sont les autres, plus rares, moins familiers. Ceux dont je connais sur le bout des doigts la définition et tous les autres dont elle n’est, tout bien pesé, qu’approximative. Parfois l’emploi d’un mot à la place d’un autre en raison d’une ressemblance de sens qu’on leur attribue sans y avoir réfléchi. Juste parce que sa sonorité à cet instant où on l’utilise, correspond sans doute à une idée d’harmonie ou au contraire pour briser une ritournelle. C’est justement à l’intérieur du cercle que s’opposent souvent la pensée et l’esthétique. Puis comme en peinture l’une prendra le pas sur l’autre. Créera ainsi une dominance. Il me semble que je sois toujours le cul entre deux chaises autant en peinture que dans l’écriture vis à vis de ce problème de dominance. Rien que le mot dominante je ne peux faire autrement que de le modifier en dominance. Le rendre encore plus féminin. Sans doute parce que lorsque je pense à la domination beaucoup d’images, de situations, dans lesquelles j’ai le dessous prédominent. Que ce schéma ne m’intéresse pas du tout. Que c’est une sorte d’habitude prise d’avoir le dessous pour obtenir la paix. Avoir le dessous en apparence donc. Mais à quel moment l’habitude devient-elle une sorte de compétence inconsciente, un réflexe... à quel moment s’oublie t’on, se perd t’on de vue, à quel moment n’avons nous plus de mot à dire concernant l’asservissement. Je dis les femmes, mais tout est comme ça, la torture imposée par le travail abrutissant, les transports en commun, les agglomérations, la campagne, jusqu’à ce reflet que l’on aperçoit dans la glace en se rasant le matin. Pourtant vendredi dernier en descendant de La Croix-rousse, par les rues qui serpentent, ce souvenir des petits matins où je me rendais au boulot. Une luminosité très particulière due à l’automne, aux gris des immeubles dont les façades commencent à être mangées par la lumière de l’aube. Ces reflets brillants doucement sur les pavés, et les bruits, les bruits du matin si reconnaissables entre tous. Chants d’oiseaux se mêlant à l’arrivée imminente du camion des éboueurs, poubelles que l’on sort ou qu’on rentre sous les porches, et la naissance de cette clameur à peine perceptible de la ville qui s’éveille. Et encore mon attention n’était pas dans sa meilleure forme puisque ma cheville me tensait, qu’une pensée sur deux était dirigée vers la douleur de marcher, d’avancer.|couper{180}
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L’originalité n’est pas une issue
Comment son bâtis les murs ici, toujours impressionné par cette image. Se dire je vais tenter d’être original pour s’évader du déjà-vu. Ça ne fonctionne pas comme ça. Parce que primo l’idée que nous nous faisons de l’originalité aussi est du déjà-vu. Donc agir en plein centre du hasard me semble être la meilleure solution comme toujours. Non pour être original mais pour tenter autre chose et dont le résultat ne sera pas un but en soi.|couper{180}
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lassitude du déjà-vu
L’île des morts de Böcklin revisitée Confronté à l’impression du déjà-vu je m’en détourne, je l’esquive, je m’enfuis. Il y a une lassitude qui naît aussitôt. Un accablement. Et qui souvent dure encore une fois que j’ai fait volte-face. Parfois cette fatigue peut se reprendre sur une bonne partie de la journée. C’est une des raisons pour lesquelles j’évite les groupes, que je préfère être seul. Stratégie crée par la çroyance que ce déjà-vu provient de l’extérieur. Pourtant il y a aussi des moments où se représente quelque chose ou quelqu’un, une image, une voix, une musique et qui font naître soudain la joie. Paradoxe du déjà-vu. Il y a aussi ce sentiment de vertige provoqué par la sensation de revivre une scène déjà vécue. Il est même souvent possible d’anticiper à cet instant les événements, les phrases, et même une émotion que l’on a déjà vécue. Selon les scientifiques le conscient serait en retard sur les informations captées par l’inconscient et produirait ainsi cette redite. Mais comment le conscient reconstruit cette ensemble d’informations captées en toute inconscience, selon quel plan, on ne le sait pas vraiment. Peut-être pour des raisons pratiques possède t’il un certain nombre préétabli de plans de construction face à une situation donnée. Peut-être les reproduit-il inlassablement. Peut-être que cet lassitude provient alors de la tristesse éprouvée de ne posséder au final que très peu de possibilités pour faire face a n’importe quelle situation. Une pauvreté si l’on veut dont on se désespère. Mais cette désespérance n’est-elle pas aussi un plan préétabli, une sorte de facilité, une paresse. Le fait que cette lassitude surgisse de plus en plus fréquemment avec l’âge est un constat que j’effectue ce matin. Peut-être est-il encore temps d’inverser la vapeur. De s’entraîner face à telle ou telle situation d’écarter l’impression première de déjà-vu. D’obliger ainsi l’organe à créer de nouvelles connexions neuronales . Il paraît que la plasticité du cerveau ne s’interrompt jamais vraiment, sauf une fois mort. Peut-être qu’à cet instant ultime nous avons possibilité de percevoir ce réseau grillagé du conscient, le traverser, enfin prêt pour affronter l’inédit du néant.|couper{180}
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Rituel et évasion
Peu de rituel pour peindre. Juste un pinceau et quelques couleurs pures sur la palette, les trois primaires, un peu de de blanc. La grande table au centre de l’atelier, choisir une place où je vois le tableau au fur et à mesure qu’il se dévoile. Eclairage blanc température lumière du jour. L’atelier dans son ensemble est plutôt rangé. Une impression de calme, rien ne dérange. C’est dans ce rituel là que quelque chose s’effectue à condition que j’y passe suffisamment de temps. Que je prenne mon temps. Un fond de musique où aujourd’hui une émission de carnet nomade de France Culture. On y parle de Tanguy. De Pontalis. La pensée est attirée et la main va son chemin avec l’œil pendant ce temps. Trois tableaux aujourd’hui. Un encore à l’état d’ébauche réalisée dans une rapidité étonnante. Mais sur laquelle je sais qu’il faudra revenir. Et puis les deux autres pour m’évader. De quoi, qu’elle importance de le savoir. Rituel et évasion.|couper{180}
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Ecrire, dit-elle
Joseph Rouzel, Écrire, dit-elle. Texte extrait de Joseph Rouzel (1995), « Parole d’éduc », Éducateur spécialisé au quotidien, Éditions Erès 2014, pages 123-131 https://youtu.be/vQ7HTQ4rnrk|couper{180}
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ligne éditoriale.
Photo de NEOSiAM 2021 sur Pexels.com Source Clemi La ligne éditoriale définit l’identité d’un média et correspond à l’ensemble des choix rédactionnels effectués par les journalistes lors des conférences de rédaction. Elle fixe une ligne directrice et oriente la manière dont sera traitée l’actualité. Car il faut bien distinguer le fait d’actualité (information récente, factuelle, vérifiée, qui intéresse le plus grand nombre) et le traitement éditorial de ce fait d’actualité (un journaliste choisit un angle, c’est-à-dire un aspect particulier d’un sujet d’actualité). En ayant une ligne éditoriale, un média s’assure ainsi de la cohérence des sujets traités, à la fois sur le fond (les différents thèmes abordés) ou sur la forme (tonalité de la publication ou de l’émission). Je n'ai pas pensé à réfléchir à une ligne éditoriale pour ce blog. Pas d'histoire d'angles. Pas non plus vocation à distinguer ce blog des autres blogues. Pas de tension due à l'audimat. non pas même de calendrier précis de publication. C'est à dire pas voulu créer une habitude pour les abonnés, afin qu'ils puissent avoir un point de repère, une date, bref quelque chose de stable, de solide, de rassurant. Je n'y ai pas du tout pensé. Je ne vais pas m'en plaindre ni me flageller pour autant. Si je ne l'ai pas fait il y a surement une raison. Il y a toujours une raison. On ne peut pas toujours dire que je suis un individu caractériel. ça ne suffit pas pour tout expliquer. Et puis si je suis caractériel comme on le dit, j'ai aussi de bonnes raisons. Pourquoi se culpabiliser toujours de ce que l'on est. Au contraire le célébrer, aller tout à fait en sens inverse. Regagner ainsi un peu d'estime de soi au cas ou. Et se souvenir que cette estime perdue dans la navigation du même nom aura permis à certains de découvrir de nouveaux mondes. Bien que ce ne soit évidemment pas systématique, que les naufrages existent aussi. Et donc non, pas de ligne éditoriale. Liberté du coté des abonnés de se désabonner, de lire ou pas, de liker ou pas, de commenter ou pas. On ne se doit rien sauf le respect évidemment.|couper{180}
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Créer un univers
Je ne sais pas si on peut créer un univers. C'est assez emphatique comme expression finalement. Cet artiste qui possède un univers, sous-entendu qui l'a crée. Comment peut-on créer quelque chose qui existe déjà, qui est en soi. Alors où se situe la frontière, la difficulté. Comment savoir si l'on voit l'univers vraiment différemment de la plupart des personnes avec lesquelles on s'entretient. Souvent le malentendu peut nous mettre sur la piste. Quand les personnes proches ne nous comprennent pas. Que nous ne les comprenons pas non plus. On se demande pourquoi on dit les proches alors que la plupart du temps on finit par comprendre à quel point elles sont lointaines. Plus lointaines même que des étrangers. C'est à partir de là certainement qu'on commence à saisir cette notion d'univers. Que l'on comprend qu'il puisse exister ainsi autant d'univers que de personnes, proches ou lointaines. Que le facteur commun est la solitude comme noyau individuel. On peut s'en lamenter dans un premier temps évidemment. C'est sans doute adolescent. Et l'adolescence peut durer longtemps. Et ensuite comment cartographier ce que l'on nomme "mon univers". Des années de boulot pour faire la part des choses. Et ensuite probablement qu'un univers connu gagne a être encore plus connu, à désirer s'étendre se répandre, se dilater. Et finalement à envahir progressivement tous les autres univers qui le côtoient avant de les dévorer. C'est que l'on appelle l'influence. Comment tempérer tout ça. Comment conserver sa façon de voir le monde sans envahir ou polluer celle des autres, et comment considérer les autres univers qui nous entourent tout en restant intact ou intègre. Et surtout pourquoi cette peur d'abîmer ou d'être abîmé.|couper{180}