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Le colibri.

déboisement en Amazonie Il se transforma en colibri et d'un battement d'aile rapide alla se poser sur la bordure de la canopée. Puis il observa les machines gigantesques, les hommes s'affairant autour de celles-ci et il eut envie d'en savoir plus. il avisa un homme d'une cinquantaine d'année, zooma pour atteindre la rétine de celui-ci puis se coula en lui par l'intention. Il su immédiatement qu'il se trouvait dans l'ignorance car l'esprit de l'homme était comme celui d'un nageur épuisé qui ne voit pas la rive. Il pénétra sans difficulté dans sa mémoire et ne vit que des lambeaux de naufrages successifs qui tournaient sur eux-mêmes animés par la peur, par l'amour et la colère. L'homme était marié et ils avaient trois enfants, son épouse et lui. Ils vivaient dans un appartement modeste à la périphérie de la ville. Cela faisait plusieurs années qu'il gagnait sa vie en faisant de petits boulots à gauche ou à droite pour des salaires minables. Aussi quand il avait consulté cette offre d'emploi de conducteur d'engins pour construire cette grande route traversant la jungle, il avait postulé dans l'espoir d'une longue mission qui apporterait un peu de répit à la famille. L'homme alluma une cigarette et fit quelques pas pour se diriger vers l'engin, ses semelles collaient à la terre rougeâtre . Depuis qu'ils avaient déboisé la parcelle quelques semaines auparavant, la pluie ne cessait plus et les hommes devaient supporter la chaleur moite et la boue. Il avait fini par s'habituer aux conditions de travail pénible en songeant à l'argent qui tomberait enfin à la fin de chaque mois, à la quiétude qu'apporterait l'argent pendant quelques temps, et il imagina le regard apaisé de son épouse, les rires innocents de ses enfants. Le colibri avait appris. Il voleta ainsi de cœur en cœur. Puis découvrit que tous avaient la même envie d'améliorer leurs vies, de subvenir à leurs familles et, pour cela ou à cause de cela, à cause de ces bonnes intentions, ils avaient apposé leurs signature au bas d'une feuille et s'étaient portés volontaires pour éradiquer la jungle. Il s'envola à nouveau pour pénétrer la profondeur de la jungle, il traversa le corps de milliers d’animaux, et d'indigènes puis le colibri s’arrêta pour reprendre haleine sur la branche d'un "marcheur". L'un des tous premiers arbres, qui avant d'être arbre n'étaient que pur esprit. Il s’associât à lui doucement en plongeant dans la fatigue qu'il ressentait d'avoir tant appris et leurs deux consciences ne firent plus qu'une. Alors le petit oiseau sut que l'âme de la jungle, chacune de ses racines communiquant avec chaque racine jusqu'à celles du marcheur non seulement étaient reliées par l'amour simple, illimité mais que cet amour englobait aussi le cœur des hommes qui allaient finir par la détruire physiquement à coup de bulldozer. La jungle était la conscience du monde, le joyau le plus précieux logée au cœur du monde comme au cœur des hommes. Il comprit à quel point cette vérité leur était insupportable., et comment par désespoir, par ignorance ils n'auraient de cesse de vouloir la détruire. Tout allait être détruit qui avait prit tant de milliers d'années à venir au monde. Mais ce n'était dans le fond encore qu'une affaire d'apparence, de surface, une coquille vide. Le marcheur l'emporta plus loin encore dans son propre rêve et il rejoignit le monde des esprits immémoriaux là où la jungle et les hommes de tous temps et à jamais vivent en harmonie.|couper{180}

Le colibri.

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blockchain

Esprit végétal Huile sur toile format 40x40cm Patrick Blanchon . Ce qui est remis en question dans la création des diverses blockchain c'est le paradigme de l'autorité de contrôle qui décide ou pas de valider une information. C'est un pouvoir centralisé qui se dissémine, se distribue à tous les utilisateurs de la blockchain, chacun se posant comme garant de la validité d'une information, la certifiant et donc créant de la confiance dans le cadre de cette chaîne. Appliquez ça à la finance si vous voulez, et vous comprendrez mieux ce qu'est le bitcoin par exemple, cette monnaie internet qui n'est gérée par aucune autorité centralisatrice mais par tous les "propriétaires de porte monnaies virtuels "en même temps pour résumer. L'idée que je retiendrais de cela ce n'est pas celle d' une catastrophe financière possible, elle est déjà certaine. Mais la naissance d'un nouveau paradigme qui peut soit améliorer notablement nos sociétés humaines soit le détruire complètement. Entendez par détruire, la propension maladive que l'humain possède en lui de vouloir toujours plus avec moins d'effort. Cette propension a pourtant du bon car elle permet à certains plus malins que d'autres de trouver des solutions pour accélérer cette dérive congénitale. De façons tout à fait inconsciente comme les scientifiques qui ont inventé la bombe H les petits génies du code informatique ne savent pas ce qu'ils font et c'est ma foi tant mieux, ceci entre dans l'ordre des choses. Cet ordre des choses c'est celui de la nature. Depuis mon enfance je me pose la question de savoir si une mobylette crée par l'homme est un objet aussi naturel qu'une boulette d'excréments produite par un bousier, qu'une maçonnerie complexe produite par un groupe de termites, et bien d'autres artefacts communément appelés "naturels". Cet arrogance extraordinaire ou pathétique- mais naturelle- que possède l'homme à considérer qu'il est le seul créateur sur la planète après m'avoir longtemps agacé me devient désormais indifférente ou provoque les meilleurs jours, un mince sourire sur mes lèvres gercées. Mais revenons à l'idée de chaîne, d'informations distribuées par l'ensemble d'un groupe qui les valide sans autorité centrale et regardons la nature.. elle ne produit que cela. Peu à peu on découvre des interactions entre les choses qu'on n'avait plus pensé depuis des centaines d'années peut-être même des centaines de milliers d'années. La forêt récemment nous livre de plus en plus de secrets sur les interactions de tous ses membres dans une simultanéité d'intentions- qui rappelle la magie de notre enfance, celle en laquelle nous étions prêts à croire sans argument, sans démonstration, d'une façon spontanée. Concernant les propriétés cryptographiques elle est évidente dans le sens ou chaque espèce, chaque essence, est sur une fréquence particulière. Et que nous autres humains ne sommes pas en mesure de comprendre dans une totalité. A la fois de dépendance comme de conséquences Comme une clef à multiples caractères nous nous retrouvons bras ballants à considérer le code de la nature et nous tentons encore de le balbutier comme des enfants. Chaque itération valide la confiance de tous par la mise à jour régulière de registres, chaque nouvelle opération impacte un effet sur la base de données simultanément accessible à tous. Une confiance qui se duplique ainsi à l'infini et pourrait agir sur l'écologie entière d'un système. Cette chaîne de blocs je la retrouve dans n'importe quel objet sur lequel mon attention se porterait. Car dans le fond pourquoi une forme reste t'elle stable, pourquoi ne se dissout elle pas au gré de sa volonté .. si tant est qu'on puisse lui accorder une volonté. Pourquoi les atomes restent-ils groupés de façon fidèle autour d'un même projet, d'un même consensus ? Alors que nous savons désormais que tout est constitué de 99,999 de vide entre les atomes ? Et si on regarde, de la même manière, tout ce vide qui ne manque pas de se trouver entre toutes les opérations d'une base de données, c'est à dire le temps que met chaque information à se propager d'un utilisateur l'autre , cette somme globale de temps "perdu", ce vide qui tient désormais à un cheveu, celui de la nano seconde et tend vers une apparente l'immédiateté. Fantasme aussi que cette immédiateté. Car c'est aussi un avantage ou un désavantage que de voir la centralisation du contrôle abolir peu à peu le temps. Magie blanche ou noire ? Ce qui est à interroger encore une fois, c'est la nature du temps, sa raison d’être .. il y a notamment une raison pour que toute action produite, si elle peut donner un résultat immédiat, ne présente pas toutes les conséquences que peut entraîner ce résultat. C'est que l'avenir est déjà là et entretient avec notre présence les mêmes relations que les membres d'une blockchain, copiant-collant les informations quelles qu’elles soient et les dupliquant à l'infini. Le problème d'une blockchain vue au travers du regard humain, c'est quelle ne véhicule qu'un seul type de données. en faisant ainsi le choix d'un certain type d'informations, elle renonce à toutes les autres. Fonctionnement qui n'est pas celui de la nature qui elle tient compte de la totalité des données existantes à un instant T, le présent mais probablement aussi depuis l'avenir en réemployant les informations pertinentes, dans le passé. Cette singularité agit sur le moment, en déclenchant des synchronicités, c'est à dire une duplication intense de données dans le présent qui agissent sur la construction du futur. ( des données de même type ) Cela me porte à conclure que tout ce que nous vivons ( ce que nous nommons bon ou mauvais d'une façon binaire) ne serait qu'une expérience de l'éternité. Une volonté d'agrandir sa conscience d'être. Ainsi l’éternité, le non temps produit-elle son contraire, son double. Le terme dont j'ai parlé le moins dans mon propos est celui de la confiance, paramètre apparemment incontournable de la chaine de blocks. c'est la distribution et la validation par tous les membres distincts du système qui la fait naître puis l'entretient. Ce qui implique immédiatement que si la confiance disparaît pour une raison ou une autre c'est toute la chaîne qui s’effondre. Cela ne se produit jamais dans la nature. La notion de confiance lui est étrangère car elle ignore cette peur. Ou plutôt la nature semble utiliser la confiance et la peur comme deux manières de biper d'une information , un code binaire dont elle tient compte durant ses duplications, en créant de l’asymétrie ou de la symétrie pour corriger la tendance. On peut alors s'interroger sur le phénomène de l'entropie, du vieillissement comme un phénomène qui ne serait pas forcément inéluctable. Qu'est ce qui crée de l'entropie ? quel est le facteur ou les différents paramètres entraînant la dégradation progressive d'un système. Peut-être est ce juste l'écologie naturelle qui ne produit aucun déchet. Ce que nous nommons "déchet" serait utilisé comme engrais-nouveau type d'information- dont elle extrait la meilleure substance pour s'élancer vers l'avenir. S'il n'y a pas de temps dans l'absolu, quels seraient alors les marqueurs qui infléchissent le phénomène et l’entraîne vers sa dissolution ?|couper{180}

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Blindé

parer à toute éventualité, être blindé, flegme, aucun tressaillement ni de la pomme d'Adam ni du canal du Sténon, salivation en silence. Et pour parfaire l'ensemble, ne pas cligner des yeux. Se confondre avec l'hiver, arbre mort|couper{180}

Blindé

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Mon ami Paul

Paul Léautaud Il se réveille avec la chatte sur les genoux et il la prend délicatement dans les mains se lève et la repose sur le siège, le fauteuil Voltaire. L'animal ronronne de gratitude et se recroqueville douillettement pour s'enfoncer à nouveau dans le sommeil . Monsieur Paul remplit alors le poêle de charbon en maugréant : la neige est de retour devant le petit pavillon de banlieue. Il effectue une toilette sommaire, au lavabo, s'habille de vêtements à peu près propres puis, flanqué de son vieux galure cabossé et de son pardessus beige, il regarde à nouveau la pièce qu'il s’apprête à quitter : un salon chaotique où dorment de multiples animaux, chiens, chats, lapins, et même un perroquet à l’œil mi clos sur le perchoir , puis il referme la porte et rejoint la mairie de Fontenay aux roses, dans l'espoir que le 86 sera bien en service malgré les intempéries nocturnes. Nous sommes en 1908, la voirie qu'on paie de nos impôts ce n'est pas pour des pommes lâche t'il pour se rassurer. Arrivé dans les locaux du Mercure, il ne salue personne et trotte jusqu'à la petite table du bureau qu'on lui alloue pour rédiger ses chroniques. Ici, il est plus connu sous le pseudonyme de Maurice Boissard. Au début on lui propose de s'occuper de la chronique "dramatique" mais il tourne tout en dérision et n'a pas son pareil pour relever le moindre défaut de langage, de style, et surtout il avertit de toute absence de style justement si bien que peu à peu les lecteurs se mettent à attendre avec impatience, la nouvelle saillie de Maurice Boissard, qui ne manque pas de leur faire se tenir les côtes ou d'assombrir l'avenir de ses victimes quotidiennes. Il tient comme cela 45 ans de suite , dans un travail mal payé en rédigeant parallèlement une oeuvre monumentale qui sera connue sous le nom de "journal". Il a déjà obtenu un succès d'estime qui ne dépassera guère les frontières des cercles littéraires, concernant un premier roman, autobiographique comme il se doit " le petit ami" mais ce sera dans les années 50 grâce aux entretiens radiophoniques avec l'écrivain Robert Mallet Par chance je tombe ce matin sur un podcast de France Culture nous étions en 2019 je ne sais plus le mois. https://www.franceculture.fr/emissions/les-nuits-de-france-culture/entretiens-paul-leautaud-robert-mallet|couper{180}

Mon ami Paul

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Importance du point de vue.

joueur de cornemuse the bag tripper 4h le matin. Concernant le point de vue que tu portes sur un objet, casserole, vêtement,bouche, œil,veine qui bat sur une tempe,buée sur la vitre, peu importe .. Quel état d'esprit oriente ton point de vue ? Mieux, qui regarde ? qui donne ce point de vue ? Est ce le gamin ? l'ado ? le jeune homme égocentré, l'adulte,le vieillard ? Ou bien encore un de ces milliers d'inconnus encore en toi ayant vécu une existence autonome, dans cette vie ou une autre et qui parfois s'empare du crachoir ? Kaléidoscope, manège incessant, tous les événements de la vie ainsi vus au travers d'un gigantesque œil de mouche, facettes. Si un jour tu as eu l'envie de te réfugier dans le regard de l'artiste, n'est ce pas parce que tu cherchais confusément la permanence d'un point de vue ? la solidité rassurante d'une vision qui ne se déploie pas horizontalement dans un zapping interminable mais verticalement dans l'affinage des formes le creusement des sillons , des idées, des mots. Jusqu'à aujourd'hui en vain. Tu t'es éparpillé, dispersé, ne parvenant pas à trouver de centre. la rencontre d'une oeuvre véritable que t'apprend -t'elle ? ne serait ce pas la découverte d'un point de vue régulier par son étrangeté même ? Et ce point de vue est non pas une des multiples émanations d'un centre fixe, d'un axe, mais la seule possible, la seule qui semble avoir été choisie en tous cas par l'artiste qui renonce par concertation silencieuse à tous les autres point de vue possibles. une question pourrait être "le fait il exprès , de façon consciente, réfléchie, ou bien en toute inconscience, parce que tout bonnement il ne peut rien faire d'autre ? Mieux parce qu'après avoir tenté l'évasion de mille façons il sent que ce n'est effectivement pas possible. Il adopte alors l'unique point de vue qu'il peut et ce par une régularité qui ne change pas , qui ne change plus. c'est montrer le vrai visage de cette régularité, sa discipline. La plupart du temps une économie surprenante de moyens pointe un minimum d'idées majeures, parfois même une seule. La focalisation à l'aide du rudiment apparaît de l'extérieur comme une contrainte pour le profane. Mais, à bien y réfléchir l’absence de focalisation, ajouté à la pléthore de moyens enraye l'acte créateur bien plus que tu ne peux l'imaginer On peut faire des centaines de tableaux avec cette impulsion première qu'on appelle de façon trompeuse "liberté" . Ce sera un déploiement de savoir faire, de maîtrise plastique éventuellement, une performance parfois aussi. Les pièces majeures dans ce mouvement seront des raretés si elles ne sont pas des impossibilités. Ainsi pour être un artiste digne de ce nom, renoncer à l'anecdotique que l'on peut aussi appeler éparpillement, papillonnage. Élaguer tout ce qui ne sert à rien, qui entrave la croissance d'une ou deux branches maîtresses , l'arroser chaque jour, l'abreuver de travail, d'attention, de doutes et de certitudes, Dans le fond c'est en gros la définition de l'amour sauf que j'ai omis les préliminaires, le désir et la passion parce que sans doute ils ne sont qu'un préambule et que l'essentiel dans ce point de vue encore très intello que je porte sur l'art et les artistes m'en éloigne à des milliers d'années lumière. "Un gentleman c'est quelqu'un qui sait jouer de la cornemuse mais qui n'en parle pas." Allan|couper{180}

Importance du point de vue.

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La peinture et le silence.

Souvenir d'une Geisha. 2017 Patrick Blanchon Huile sur toile. Il y a le silence gênant, lourd. un silence difficile à traverser. Un silence constitué de tous les bruits que l'on ne souhaite pas entendre, les bruits du monde que l'on ne sait pas comment prendre ni interpréter. Le bruit en soi. Un silence interactif. Un silence à partir duquel le regard effleure, esquive, se détourne aussi. Le silence comme une équation que l'on voudrait résoudre, en vain. Découverte de cette vanité. Puis las détourner les yeux, détourner l'attention. s'inventer à la fois un silence comme un bruit différent. voir autrement, écouter différemment. Avancer à tâtons. La carotte de la beauté. Le bâton de la déception. Le beau n'est pas reposant tant que l'agitation demeure. Une intimité s'évanouit entre le silence et la beauté. L'intimité que l'on s'était inventée. ainsi commence l'errance, l'égarement, l'éloignement du but. Revenir ensuite et observer l'écart. Le maquillage. Parvenir à s'attendrir, mais conserver en soi la possibilité de s'évader de tout attendrissement. Tout flanquer en soi par terre. Commencer par l’adresse et l’habileté pour découvrir la maladresse et les mensonges. Et enfin se débarrasser encore de ce qui tient lieu de vêtements illusoires, de peaux mortes, tout ce qui entrave encore l'accès à ce silence. Etre sans feu ni lieu. Etre là silencieusement.|couper{180}

La peinture et le silence.

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Le sens de l’algorithme.

Se demander ce qui intéresse le plus l'algorithme. A part être aimé, comme tout le monde. Ce que peut vraiment vouloir dire " un meilleur confort utilisateur". Surement pas poser un coussin sous ses fesses, ni lui lécher le fondement, pas plus que de vouloir l'émoustiller toujours de plus en plus exagérément. La malédiction du confort c'est qu'on s'y habitue tellement. On imagine que la solution a l'ennui c'est le changement, la nouveauté. Qu'est-ce qui est nouveau sous le soleil disait déjà un vieillard il y a fort longtemps. —Oui mais c'était un vieux con comme toi, ziva, laisse moi avec tes trucs de vieux, je joue à fifa19 là.|couper{180}

Le sens de l'algorithme.

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Lilas

le lilas de la cour qui a comme un étourdi déployé tant de nouvelles feuilles à l'automne, ne fleurira pas cet hiver. La sève reflue vers ses racines depuis que le froid est là. Et je me demande si les oiseaux migrateurs n'ont pas aussi été trompés par leur rêve sédentaire. Peu de chance que les nids intéressent la chatte au printemps. Le monde se meurt doucement de ses automatismes défaillants , du manque de prévoyance, d'une carence d'imagination.|couper{180}

Lilas

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Habiller, mettre à nu, le cœur

Le sentiment, le cœur, comment faut-il ou pas l'habiller. Il faudrait entrer dans une boucherie, commander un cœur de porc, de bœuf, de mouton, d'agneau, de poulet lièvre ou de dindon. Et ensuite suivant si on a de quoi ou pas en acheter un ou tous. Puis revenir chez soi. Les poser en rang d'oignon sur une grande table. Et aller chercher tous les habits de la maison. Les costumes de papa, les corsets de maman. Et jouer quelques instants à habiller ces morceaux de viande pour voir l'effet que ça fait. Car finalement même coiffé d'un haut de forme, d'un melon ou d'une casquette un cœur de poulet mort ne bat pas plus que lorsqu'il fut vivant. Je crois que quelqu'un a essayé plusieurs pages ou livres d'aller ainsi cœur nu, quelle ténacité dans la stupidité. Car que l'on montre son cœur ou son cul dans une époque qui en a déjà tellement vu, peu d'intérêt. Donc ce soucis d'habillement se soulage rapidement, suffit d'aller, vieille momie, entourée de bandelettes tel l'homme ou la femme invisible, par monts et vaux et de ne pas prêter trop d'attention aux nigauds ( mon cœur ceci mon cœur cela etc) aller, léger, sans se soucier d'avoir ou non du cœur. c'est probablement plus juste que de vouloir trop l'inventer, de rêver son absence.|couper{180}

Habiller, mettre à nu, le cœur

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Andromaque au milieu de la phrase.

Andromaque en pleurs, Demarteau « Oreste aime Hermione, qui aime Pyrrhus, qui aime Andromaque, qui aime Hector, qui est mort. »|couper{180}

Andromaque au milieu de la phrase.

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Entre hier et maintenant

3 tableaux tres différents réalisés entre hier et maintenant, comme les textes que j’écris. Si j’étais un objet manufacturé je m’inquièterais de tant d’écart de production. Mais ce n’est pas le cas.|couper{180}

Entre hier et maintenant

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Carnet 12

Lien vers le carnet entier compilation au jour le jour Proposition reçue le 20/11 à 18h42 Le dessous des dessous, la grisaille. Dans l'écriture comme dans la peinture. Coïncide avec la mort ce jour de Jean-Marie Straub. https://youtu.be/6OHPfIrqzJ4 Le dessous des textes, leur grisaille, participe de leurs fulgurances à venir. Pour Cézanne, le peintre, pas moins de trois catastrophes pour qu'il puisse démarrer vraiment. Il faut écouter Deleuze en parler ( propos sur la peinture) il appelle ces peintres qui ont besoin de la grisaille, du dessous des choses, d'os , de squelettes, de champs de bataille ou de champs de ruines les peintres de la catastrophe. Y a t'il aussi des écrivains de la catastrophe. Mais oui tous je crois. Sauf que ce n'est pas tout de traverser des catastrophes, il faut être disponible pour la fulgurance qui suit. Ne pas se reposer en route. Récemment je parlais de Marcel Moreau. On ne peut pas vraiment dire qu'il soit devenu un Cézanne de la littérature. Je crois que c'est dû à ce que Leiris nomme "l'écriture tauromachique". Personnellement j'appellerais cela comme un vieux grec, le dionysiaque. Notre époque refuse le dionysiaque. Elle ne le supporte pas. Et que se passe t'il quand on refuse de participer à la fête ? Et bien les ménades vous tombent dessus et vous bouffent tout cru n'est-ce pas. Ce qui rejoint une pensée de ce matin sur la verdeur clamée affichée de ces vieux peintres. Peut-être ai-je été un peu trop sévère. Le sexe, l'érotisme sont parmi les premiers creusets du dionysiaque, c'est le lieu de tant de métamorphoses. Le lieu de la passion, de la violence de celle-ci puis de tous les raffinements que l'on met en place pour l'épuiser ou la raviver. Et comme en écho a cette affaire de grisaille, l'œuvre au noir est un préambule obligé. C'est à dire que la décomposition la merde, la boue, le sperme, la cyprine recèlent des trésors à condition qu'on veuille bien se pencher sur eux. Or notre époque se pince le nez. ( mais j'ai le sentiment que toutes les époques se pincent perpétuellement le nez non ? ) Il y a peu j'ai proposé un stage pour apprendre à peindre des grisailles, je n'ai eu personne, sans surprise. Mais il fallait bien tenter le coup. Et aussi en période de décadence, de marasme il est possible que l'orgiaque, comme les trop longs préliminaires devienne vite hors-sujet. Preuve ce besoin d'ordre qui monte désormais partout en Europe, dans la monde. Ordre et sécurité voilà ce que la plupart des gens veulent. Et surtout pouvoir travailler en paix. Travailler et vivre en paix tant c'est déjà dur, est-ce du luxe ? certainement pas. donc l'écrivain est un privilégié s'il se donne la possibilité d'étudier sa propre grisaille, c'est à dire s'il se paie ( souvent cher) le luxe du temps. Si l'on prend les émotions qui nous traversent une à une, si on n'a pas peur de s'enfoncer au plus profond d'elles, pénétrer la boue de celles-ci, un orgasme est fortement possible. Ou attend calme toi Ben Hur, parlons d'intuition aller. C'est de cette fulgurance là dont il est question et de tout le travail préalable à effectuer en amont. Dans ce film qui évoque une visite au Louvres le propos tenu provient d'un mort. Au delà de sa propre mort Straub évoque la disparition de plusieurs générations d'artistes pour lesquels le dessous des œuvres étaient d'une importance capitale. Peut-être en ai-je déjà parlé aussi toute déférence gardée lorsque j'évoquais les conversation entre De Vinci et Botticelli à propos des "fonds" Le premier toujours pressé et toujours en quête à la fois d'argent comme de protection n'avait pas le temps d'étudier aussi minutieusement ce travail de fond que son interlocuteur qui lui, n'était pas gêné de s'y consacrer jusqu'à une année entière. La fameuse Renaissance, c'est là que commence vraiment notre époque moderne avec Léonard, l'homme pressé, le travail rapidement fait, et pourquoi pas avec brio. Vite et bien. Sauf qu'il y a toujours une raison à tout. Aujourd'hui on réinvente les haies dans la campagne par exemple, et on peut imaginer qu'un de ces quatre on en revienne à l'étude des grisailles. 19h43 Continuer l'exercice. Aller vers un épuisement, tout ce qui sort est cette grisaille finalement. Ne pas penser à faire de la littérature comme pour peindre il ne faut pas penser aux galeries, aux expositions, mettre les mains dans le cambouis. La problématique est qu'on y prend souvent gout. On peut même finir par se perdre complètement de vue tant on y est jusqu'au cou. Et trouver cela désopilant. Donc une bonne question à poser serait : A partir de quel moment à t'on assez d'argile pour fabriquer un Golem qui tient le coup. Il y a donc une estimation à effectuer. L'estimation un sacré mot. Estimer son travail, estimer une distance, estimer quelqu'un ou soi-même. Il faut que l'œil s'accommode à la pénombre. Cela peut prendre un temps plus ou moins variable. Des années chez moi. On croit que je suis rapide mais c'est faux. Il y a beaucoup d'obscurité et de temps en amont. Mais parfois je crois aussi tout ce que l'on me dit. Et je me flagelle, me fustige, oh oh comme je suis rapide, trop rapide, etc. Sortir de la grisaille serait botter en touche, l'éluder. Au contraire y replonger pour faire sans doute le tour de quelque chose. Avant la mort. Avant d'être emporté par le doute. Je crois que selon le temps dont je disposais, le temps à ne pas avoir à gagner ma vie, j'ai barboté beaucoup. Aujourd'hui ce serait différent si j'avais la possibilité de tout recommencer. Mais tout le monde dit cela mon cher, comme si je gagnais le gros lot au loto. Mauvaise piste. Non tu as fais ce que tu as pu je crois. Ni plus ni moins. Mais la relecture de tous ces textes fut la plus grande des difficultés. Elle l'est toujours un peu. Parfois j'ai honte, le rouge au front, des frissons. Est-ce vraiment moi qui ai écrit ces horreurs ? Oui et non. Avant je ne savais pas. Le je était le je. Puis le je s'est évanoui remplacé par un autre. Et à la fin il y a fort à parier que le je redeviendra le je. comme dans les petits contes bouddhistes quand ils parlent de la montagne. La grisaille tient chez moi en une destruction du je mais qui ne se voit pas du tout à l'œil nu. Qui ne se voit pas du tout. le mimétisme est tellement surprenant que je comprends mieux pourquoi je me suis autrefois fait surprendre. Donc l'écriture et la lecture sont liés oui mais la grisaille c'est dans notre vie qu'il faut aller mettre les bras dedans. Ou alors il faut être un génie, mais je crois que l'on en trouve plus dans le domaine de la poésie que dans le domaine de la littérature en général. Parce qu'il n'y a pas que l'émotion. Il y a aussi une forme d'intelligence à développer concernant la langue. Quelle langue parle t'on vraiment ? Je me souviens, à une époque j'avais bien aimé la langue de Laurence Durrel. Elle avait un gout exotique. Celle de Miller avait un gout de hot-dog. Je ne parle même pas de la langue de Hölderlin, un flocon de neige qui fond. Pas plus de celle de Fante qui avait un gout de Malboro ou de Lukies. J'ai emprunté tellement de langues diverses et variées, sans compter celles apprises à l'école, ou par moi-même, comme le farsi par exemple et quelques rudiments de russe, de sanskrit qu'il doit bien y avoir une raison. Et cette raison était de trouver la mienne par défaut si je peux dire. C'est pourquoi je n'écrirais jamais plus comme toutes ces personnes que je viens de citer mais il fallait bien que je le fasse avant de découvrir "le pot aux roses". 21h26 l'idée, la matière la forme. Bon... prend donc ça comme tu veux. L'idée avant ou après la forme hein. Grande question. Et bien une idée ne nait déjà pas comme ça. Ou alors c'est une idée ordinaire. Pour qu'une idée naisse il faut beaucoup élaguer toutes les idées ordinaires. Les ruminer. Les mâcher. Les avaler. Donc écrire des conneries n'est pas si inutile qu'on le croit. D'abord qu'est-ce qu'une connerie c'est souvent une idée non aboutie. Un avorton. Et comme la plupart des gens n'aiment leurs semblables que lorsqu'ils ne se ressemblent pas trop fort voilà le ridicule qui fuse, la connerie comme on dit. Straub est tout à fait digne de respect quand il évoque l'idée, la matière, se colleter à la matière et que c'est de cette bagarre que la forme surgira. Mais il faut pour cela partir d'une idée qui ne soit pas une idée à la mode, une idée dans le vent. Et comment va t'on la trouver cette idée hein ? Par une succession d'essais, de ratés. C'est aussi ça la grisaille. On n'en parle pas beaucoup quand on voit les livres sur les étagères des libraires, ni quand on voit les tableaux accrochés dans les galeries. Toute cette grisaille à traverser pour arriver à quoi, à si peu de chose au final. Des cendres comme dirait Klein. Et là dessus bien d'accord 21/11/2022 3h47 L'épuisement, pas encore. Tant de choses à dire sur la grisaille, il faudra bien que je vide mon sac complètement pour fouiller la merde et trouver la pépite. Incidemment (oh ce mot), incidemment Normal Rockwell refait surface. Et j'ai choisi cette illustration là en particulier parce qu'elle représente ce que j'ai dû quitter pour m'enfoncer dans la grisaille. Je veux dire ce mensonge ( pour moi et à l'époque, c'est à dire à 16 ans) d'une vie de famille que l'Amérique aura vendue à tant de gogos pour écouler ses bagnoles rutilantes, ses robots ménagers, ses réfrigérateurs imposants, en un mot son mode de vie obscène. Mode de vie qui déjà donc m'écœurait à la sortie de mon adolescence. Sans doute que si j'ai un jour été possédé par quoi que ce soit, ainsi qu'on me le disait régulièrement, par le diable, ce fut véritablement dans cette période entre la fin de l'enfance et le début de l'âge adulte. L'obsession d'être à l'abri du besoin me dégouttait absolument car elle ne cessait d'être la cause principale ( toujours pour moi) de toutes les bassesses des êtres qui m'entouraient. Encore faut-il comprendre ce que toutes ces personnes nommaient le "besoin". Une génération ayant connu la guerre et surtout ayant assisté au déferlement de gadgets pondus par les trente glorieuses ne mettait pas le besoin sur le même plan que l'adolescent nanti que j'étais alors. Ma faim et ma soif n'avaient rien à voir avec la leur. S'enfoncer dans le manque, dans la privation non plus. Pour mon père ses cheveux se mettaient à blanchir aussitôt qu'il croisait un misérable. Quant à ma mère c'était sans doute plus la déchéance morale que la pauvreté la misère lui rappelaient. Ce qui ne l'empêchait pas comme très souvent les gens moralisateurs, de n'en avoir que peu pour elle-même. Le mensonge était tellement bien ficelé je m'en souviens comme si c'était hier. Et je dois dire qu'avec le temps rien n'a vraiment changé, tout au contraire le mensonge s'est encore plus enfoncé dans les cervelles, il est devenu une norme et a fait de nous tous des consommateurs à la solde des grandes entreprises du Cac 40 et de leurs actionnaires. Moi, je suis né en 1960, le mal était déjà fait depuis belle lurette. Il a fallu quelques années pour je prenne conscience que quelque chose clochait. Cette obsession de confort qui à la fin me devint insupportable. Donc partir et s'enfoncer dans l'inconnu. Pouvait-il exister autre chose que de se goinfrer à tire larigot, et de déverser dans les chiottes tous ces tombereaux de défécations de merde disons-le ( minimum 5 tonnes par être humain désormais ) Manger et chier voilà le cycle. Insupportable si on y pense. Et si on n'y pense pas ce malaise lancinant, perpétuel. A son climax les dimanche, durant les repas de famille. Peut-être suis-je totalement fou de renier cette image. Celle du bon père de famille observant la dinde prêt à la retenir si elle perdait par hasard l'équilibre avec le bout des doigts d'une main bien carrée posés sur la nappe blanche. Et la maitresse de maison, cheveux bien ramenés en arrière, avec ses lorgnons son tablier blanc et sa robe à fleurs mon Dieu l'asepsie, la platitude de la poitrine, le remède contre toute passion. Tout le monde est si heureux. On me traitera de cinglé de ne pas vouloir participer à un tel bonheur n'est-ce pas. alors oui et encore et toujours je suis cinglé. Et je ne vais pas me changer maintenant. Je crois que tout est désormais si bien inversé de la vérité et des mensonges qu'il est presque totalement impossible pour un nouveau né aujourd'hui de ne pas naitre abruti. Je veux dire que génétiquement le capitalisme est parvenu à ce tour de force génétique. ensuite comment passer de l'abrutissement total à la première lueur de discernement est une autre histoire. Une histoire terrible s'il en est, probablement un récit digne de Stevenson et son "ile au trésor" ou drôle—son docteur Jekyll et mister Hyde, sans oublier l'âne le chemin et les Cévennes, bien sûr. L'implantation du confort va sans doute avec celle de la schizophrénie. Mon Dieu tout ce cinéma qu'il faut se taper pour gagner désormais trois ronds. les masques fusent et les acteurs n'en parlons même pas. Et le pire de tout ça c'est que la plupart ont oublié qu'ils jouaient l'acteur, ils se sont pris au sérieux. Refuser de jouer et vous vous retrouverez à la porte voilà. Dans les années 80 ça allait encore à peu près. On pouvait encore avoir ce loisir délicieux de dire merde à son patron et traverser une ou deux rues pour retrouver un autre boulot. Je ne me suis pas privé. Le monde de l'entreprise est une grisaille toute autre que celle dont je parle plus haut pour peindre ou pour écrire. Les pépites qu'on y découvre vont directement dans une autre poche que la tienne. C'est ce que j'ai noté assez rapidement. Il faut donc ruser, et trouver un autre type de rémunération à sa peine. L'observation, les notes, l'attention que l'on aiguise comme un coupe-chou de barbier, et arroser chaque jour cette petite plante qui commence à naitre au milieu de toute cette désespérance. L'humour, la dérision, seule porte de sortie pour ne pas se pendre. Mettons une croix sur tout ça et allons donc vers le plaisir, l'étonnement, la joie. Les livres, les bibliothèques, la musique, les arts et comme un sauvage réinventons des totems en évitant les tabous. Voilà donc aussi ce que je me suis dit à cette époque, celle de mes vingt ans. Ce fut ça mon or et j'ai été capable à l'époque de peiner mille fois plus que si j'avais eut quelques velléités pour festoyer et me goinfrer de dinde aux marrons, de poulets en sauce, d'ortolans et toute la kyrielle de récompenses dominicales que l'on s'offre après une bonne semaine de boulot. Puis enfin repu allumer la boite à cons et roupiller sur un divan moelleux.. Oh les beaux jours 4h46. Tout ce que tu écris sur la page de ce carnet, voilà la véritable grisaille. Des choses que les autres et toi connaissent par cœur pour la plupart. Qu'ils n'auront guère envie de lire. Et tu vois, tu pensais placer l'autre à l'écart, ne pas tenir compte du lecteur, mais il est là malgré tout dans le recul que tu prends par rapport à tant de signes déposés sur la page. Cependant que ce lecteur c'est aussi toi. Une idée qui revient de temps à autre comme un papillon c'est celle d'écrire des livres que tu aimerais trouver dans les rayons d'une bibliothèque, et qui t'emporte jusqu'au bout de toi-même en les lisant. Bien sûr tu ne captures pas les papillons, tu les laisses virevolter dans l'éphémère. Tu as ce sens aigu de l'éphémère. Tout le contraire d'un livre fait pour durer. 6h20.La grisaille, c'est un peu comme une montagne. Au tout début on pense qu'elle est la grisaille puis on ne sait plus trop ce qu'elle est, et enfin elle redevient ce qu'elle a toujours été, la grisaille. Une pensée aussi pour la peinture je crois que beaucoup de peintres de nos jours peignent des grisailles sans le savoir. Moi-même par exemple. Et ce n'est pas une affaire de noir et blanc, de gris ou de couleurs. C'est simplement une préparation que l'on confond avec un aboutissement. Douter de tout aboutissement serait une solution s'il ne fallait gagner son pain. On en revient toujours à une forme d'urgence lié à la contingence C'est pourquoi la nouvelle, le fragment, se déploient de plus en plus comme les petits formats en peinture. Il faut tenir compte de l'espace que les gens allouent aux livres, à l'emplacement des bibliothèques dans les appartements, et aussi des murs dont la surface se réduit, elle aussi comme une peau de chagrin. Le pragmatisme accompagne le doute et peut même nous en soulager un temps. Cela ne soigne pas pour autant la schizophrénie. Il faudrait apprendre à se dédoubler sans se perdre de vue totalement. Tailler dans le temps la part du lion et celle du mouton. Pas simple, et même coton. Mais pas impossible. 18h00. Autrefois la grisaille était un passage convenu pour accéder ensuite à la lumière sur le tableau. Elle était aussi la sous couche d’événements invisibles ou à peine perceptibles de l’œuvre. Des défaites notamment, des catastrophes, en moyenne deux ou trois parfois chez Cézanne. C’est qu’il y a une bagarre pour atteindre quelque chose qui se produit souterrainement dans la peinture. Une idée est là qui se dérobe. C’est par une longue trituration de la peinture que l’on commence à appréhender la forme qu’elle nous invite, nous impose, à lui donner. Huile sur toile 40x30cm|couper{180}

Carnet 12