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et ensuite
trytique. 120x 40 acrylique sur toile Deux inconnus pris dans les mailles d'un même mystère. Peur soulagement joie puis tristesse. souvent la tristesse. Les souvenirs individuels, les apparences. Tout le monde a perdu de vue le mystère. Que se passe t'il ensuite. un coup de vent emporte t'il le voile triste que nous avons posé sur lui. Et ensuite ? Un phrase ressurgit pourtant " Comme il n'y tenait plus, il se mis en route, marcha à sa rencontre".|couper{180}
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le réel en peinture
ce n'est pas peindre la réalité. c'est plutôt modifier et partager une part de réel. comment on s'y prend. arrêter de vouloir créer une illusion de profondeur. s'attacher à la surface uniquement. Il faudrait que cette surface du tableau lorsqu'on le peint s'approche de plus en plus de nous plutôt que l'inverse. c'est le sujet des stages du vendredi, à l'association des peintres de Roussillon jusqu'à la fin de cette année. le dernier stage aura lieu le 16 décembre avec un moment convivial à la fin pour finir cette année de peinture agréablement. thème du dernier stage *la verticalité et le temps.*|couper{180}
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l’envers
Ce qui pousse à enfiler un pull ou une culotte à l'envers, sûrement c'est ce manque d'attention à l'endroit. Ou tout le contraire. saisir d'emblée la valeur que tous attribuent à l'endroit et qui met le cœur a l'envers. Être retourné par une situation, ou lui tourner le dos. Tout est cousu de fil blanc derrière l'apparence lisse des beaux propos. jurons pour exorciser la politesse de ses habituels démons. Ne sois donc pas vulgaire, sois plutôt grossier. c'est le bon roi Dagobert qui a mis sa culotte a l'envers comme pour dire aux gens bons je ne suis pas si bon que vous l'entendez. Imagerie populaire dans laquelle flotte déjà le chant prochain des sans-culottes. Rires jaunes des gens bien, des culottés, des vieux fourneaux. rires gras de ceux qui, a bon droit, se donnent le droit pour ne jamais perdre le Nord. Tandis que les gauches encaissent les droits cognent c'est un peu la loi immuable. Ni prête pas attention, mets ton pull a l'envers. Essuie les quolibets, n'aie pas peur, les derniers seront les premiers et vice versa. Toi tu connais l'envers du décor, la peur toujours de ne pas être là au bon moment au bon endroit. cette peur n'est pas à toi mais elle te procure son envers, le courage d'être là où visiblement il n'y a personne.|couper{180}
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simple
Le simple n'a pas d'attrait quand on vit à loisir dans le compliqué. Mais heureusement il y a la fatigue, le temps, l'âge, la vieillesse. L'enfance retrouvée. La découverte du beau silence dans la musique de Bach. Et cet oiseau qui entonne tous les matins le chant que l'on n'attendait plus. La frêle fleur sauvage que l'on salue soudain en passant sur le chemin. le petit tas de neige qui pèse sur la branche qui ploie sous le poids puis ploc. La femme qui accroche ses draps à la corde à linge. Le cri joyeux des gamins montent de la cour d'école. un petit vent de rien soulève une mèche dans les cheveux. mais tu n'as plus de cheveux, c'est drôle. Le simple est toujours là, et toi où es tu. va il est temps de sortir de la stupéfaction.|couper{180}
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Encore un peu de la poésie.
des notes déposées en y repensant travail d' atelier. strates. Mysticisme et poésie. Deux cheminements à partir du réel. Une seule source : le réel, pas l'imaginaire. Mais, si difficile de l'. exprimer d'une façon rationnelle, voire impossible. Perception que ce réel recouvre une réalité qui sans cesse s'échappe. Qu'il soit en outre naturel qu''elle s'échappe. Puisque sa nature est celle de l'étincelle, du feu follet. Par conséquent, ce n'est pas une propension à la chose mystique OU poétique. Ce n'est pas la bonne conjonction de coordination. C'est ET, c'est-à-dire deux systèmes de perception de l'invisible offerts par le visible. C'est aussi invariablement, l'abstraction que masque le concret. Pour exprimer ces deux choses provenant d'une même source, le système de langage est depuis toujours le même. Le symbole. À savoir cet outil qui sert à relier ce qui, à première vue, divise. Donc pas de dissertation de manière dialectique sur le réel. Pas de nécessite de le cerner. C'est ce que la dialectique se propose comme but erroné. Le préambule a toute mystique comme à toute poésie est sans doute l'abandon d'un tel but. Ensuite,, comment marier les contraires, les opposés auxquels la pensée se heurte, et ainsi se fonde dans le visible, à partir du visible. La métaphore, l'image ne provient pas non plus d'une pensée ni plus que d'un raisonnement. Nécessitée, les trouver bien au-delà de la logique et du discours. Dans le silence. S'abandonner au silence pour que les images s'épousent mutuellement, chacune venant de préférence avec une différence marquée, à priori indéniable dans le visible. La parole mystique comme la parole poétique déclenche alors la déchirure du voile réel recouvrant le réel. L'aveugle recouvre ainsi la vue et ne peut jamais plus la rapporter que par l'intermédiaire du symbole, de l'image. Commence alors un travail d'orfèvre pour assembler ces images en les transcrivant en mots ou en couleurs. La poésie comme la mystique peuvent exprimer leur silence au travers de nombreux gestes artistiques artisanaux, voire quotidiens.|couper{180}
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Se rencontrer
Se rencontrer après tant de rencontres. Une fois la soixantaine passée. Obligé que ce soit different de tout ce que l'on a déjà rencontré. Le capital d'échecs, de déceptions , d'ennuis, la somme des empêchements, le bilan des défaites. Ce terrorisme associé à tout capital. Enfin et simultanément, l'idée du manque, de la faillite, de cette déroute connue, archiconnue. De quelle nature la foi sera-t-elle reconstituée, en une ultime tentative. Impossible de le savoir vraiment sans essayer. Ne serait-ce que pour mieux se convaincre de la persistance obstinée de l'échec porté ou supporté, encore et toujours. À moins que, au contraire, cet échec inspire enfin révolte et résistance. Bien sûr, à ne pas confondre avec une nostalgie dérisoire. Se rencontrer comme partir en quête d'une fontaine de jouvence. Encore un profit déguisé. Peut-être une solution dans le fait d'avancer nu et dans l'oubli de toute quête. En ne pensant à rien cette fois encore. Se sentir suffisamment fort désormais pour pouvoir se dire, on verra bien.|couper{180}
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l’écho du mensonge
Un cabinet de psychologue. Confortable. Bien installé. Un jeune homme assis dans la salle d’attente. La porte s’ouvre. On ne patiente jamais longtemps et nul ne se croise. Apparaît un homme la cinquantaine, un peu chauve, lunettes à montures dorées. —Entrez donc, asseyez-vous, dites-moi. Le silence. Le jeune-homme se tient les mains. Il est recroquevillé sur lui-même. Il cherche ses mots. Puis soudain il les trouve. — tout le monde ment et je crois que le problème ne vient pas du monde mais de moi, de ce que j’entends, c’est comme un écho persistant de mon propre mensonge. Le psychologue se renverse doucement en arrière. Il a l’air soulagé comme s’il s’attendait au pire qui, cette fois encore, ne viendra pas. Il hoche légèrement la tête et dit d’une voix basse et calme : — racontez-moi.|couper{180}
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La condition des mots.
Fragonard, le verrou. Un homme de basse condition, de médiocre extraction, ne peut s’exprimer comme ceux qui le surplombent. Il faut choisir son camp.Ne pas chercher à péter plus haut que son cul. Ne pas mimer qui il n’est pas de génération en génération. D’une façon congénitale. L’aporie d’un langage comme un leg. C’est toujours ainsi. Malgré l’école. Il y a la langue que l’on parle plus ou moins habilement avec les inconnus et celle de tous les jours, une jachère. Même dans une pseudo démocratie. Même quand on nous serine qu’il n’y a plus aujourd’hui de classes. La révolution n’aura été qu’un changement de dorure. La couverture restaurée d’un vieux livre. Tout jours le même. La vieille loi du talion ou du plus fort. Un emballage. L’assurance que possèdent du seul fait d’être nés les bien- nés, si grotesque apparait ce constat, encore et toujours, dans notre époque. Ce qu’implique un langage vaut comme marque de distinction. C’est pourquoi je ne fis jamais d’effort remarquable pour m’exprimer quand je n’avais rien à dire. Et quand j’avais à dire, de le dire le plus directement qu’il m’était possible. Cependant que la plupart du temps, et après mûre réflexion, par révolte pure et simple, je balbutiais, je bégayais, je m’empêtrais consciencieusement dans les mots ; créant ainsi des sons boueux, inaudibles ; destinés à recreuser l’écart qu’un seul moment d’inadvertance- le fameux « mettez-vous donc à l’aise »- m’avait donné l’illusion de combler. Comprenez-vous ce foutoir— lui dis-je— pour que de hautes conditions survivent, il leur en faut de basses qu’elles puissent mépriser. La dame fit mine de comprendre, puis elle agita son éventail comme s’il lui fallait soudain plus d’air. Elle se leva du fauteuil que je lui avais offert dans ma mansarde exiguë. — Je vous croyais beaucoup plus poète que terroriste— me lança t’elle en franchissant la porte. Et bien sûr, je ne la revis jamais. Autre version possible. A ces mots elle se déshabilla, posa un doigt sur mes lèvres et nous repeignîmes, en toute hâte et au goût de l’instant, dans un beau dénuement, la bête à deux dos. De ce jour je compris que la naissance, bonne ou mauvaise, n’avait que peu d’influence sur nos passions désordonnées. surtout lorsque les circonstances étaient favorables au point précis qu’elles puissent s’exprimer. Non sans un merveilleux soulagement. Autre version encore Elle se tenait là dans mon fauteuil, dans ma mansarde, et je la plaçais sur un piédestal qui l’agaçait. Quand va tu m’embrasser idiot me dit-elle soudain et je me mis à bredouiller comme j’ai coutume de le faire quand mon sang-froid m’abandonne. De ce jour je regardais mes mains et ne parvenais plus à compter les occasions que j’avais manquées sottement durant ma vie car je ne possédais comme tout à chacun que dix doigts.|couper{180}
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Carnet 19
Exercice : Interactions d’une journée Le thermomètre questionne le fondement, sonne, puis indique 39. Elle dit aller va reste au pieu bien au chaud. Oui mais non en sueur déjà je dis. mince encore une journée de fichue. Va à la pharmacie elle dit. Oui encore faut il être certain que les tests soient infaillibles. Il pleut tout est moche. Bonjour c’est pour quoi, un test, vous pourriez tout de même venir avec un masque. Merde je pense, oublié. Air penaud. Asseyez vous là-bas on vous appellera. Une cliente. Oh je suis confuse Monsieur, je suis passée avant vous. Non non je dis. Je souris pas sous mon masque prêté. Vu les talons des bottines décorés avec des espèces de perles. Très propres les chaussures. Le monsieur attend pour un test lui dit-on de l’autre côté du plexiglas. vous avez votre carte vitale madame. Non je l’ai oubliée chez moi, mais je viens tous les jours elle dit. Mouchez-vous à fond me dit-on avant de m’enfoncer une tige armée d’un coton dans la narine droite. Puis la gauche. Quelle merde ce truc je pense. Allez vous rasseoir, faut attendre le résultat. Cinq minutes. Négatif. Donc c’est quoi cette fièvre cette toux. On dirait que vous êtes déçu de ne pas l’avoir. Rire des pharmaciennes. Pourtant mon épouse l’a bien eut elle pas plus tard que la semaine passée. Y a pas que le covid comme virus me répondra t’on. Je l’ai pas, je dis en rentrant. Il va falloir consulter un médecin. Oui mais non. Pas envie de me rendre à Lyon comme je suis. Le téléphone sonne. Bonjour monsieur Patrick ravit de vous avoir au téléphone. Je raccroche aussitôt que j’entends le brouhaha de la plate-forme. Tu as pensé à signer la convention d’exposition pour Amberieu. Hummm. Tu as envoyé les visuels pour x et y. Hummm. Fais chier cette fièvre aller je vais peindre, pas se laisser aller, pas s’écouter. Et si je tombe dans les pommes ce sera le pinceau à la main. Grandiloquent. Tiens et si je te flanquais de la terre d’ombre brûlée toi. Et du bleu. Et si je te barbouillais en étudiant ce que c’est de peindre dans la fièvre. 50x50 huile sur toile40x50cm huile sur toile Mon gros livre tout tâché. Celui de l’exposition de Bram et Geer Van Velde au musée des Beaux-Arts de Lyon Je le prends toujours quand ça ne va pas. Il suffit de voir une ou deux toiles de Bram pour reprendre un peu de hargne. A chaque fois je glisse un œil le plus bienveillant possible pour le boulot de Gérard. Mais à chaque fois non, ça ne le fait pas. Trop appliqué, vide de vie. Un peu plus tolérant aujourd’hui malgré tout. Le téléphone encore. Ravi de vous avoir au bout du. Raccroché. Les gens ravis me gonflent le boudin. La touche de pinceau comme une écriture sauvage. Une écriture vivante. Retour à Victor Hugo dans l’après-midi. Admiratif de l’utilisation des virgules et points virgules. « Choses vues » c’est un carnet, un journal. Mais je ne peux le lire que sporadiquement. Ce sont de gros volumes qui appartenaient à mon aïeul. Des reliures en cuir avec à l’intérieur des marbrés. Sans doute des éditions originales. Mais qui pèsent un poids d’âne mort à lire allongé. Il y a toujours une interaction avec un ou deux morts dans la journée, c’est obligé.|couper{180}
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Sans titre
Travail d’élève sur la matière. De quoi a-t’on peur vraiment sinon de perdre quelque chose que l’on considère important. Et si on se demande soudain ce qui est important vraiment, à part vivre, pas grand chose ne se place sur le même plan. Les gens qui disent : « je ne pourrais pas vivre sans une telle un tel, sans ceci ou cela » — ne l’ont pas expérimenté sinon ils ne seraient plus là pour en parler. Ils ne perdraient pas de temps à parler pour ne rien dire. Toujours s’ attendre à ce que tout disparaisse. Le conserver dans un coin de la tête et, en attendant, faire comme on peut pour sourire comme un idiot à toutes les promesses entendues. Rester ainsi « sociable » Ce que l’on possède ou ne possède pas. Mais a-t’on jamais possédé quoique ce soit ou qui que soit. C’est dans les rêves du matin que je peux le mieux voir toute l’illusion d’une vie. Quelques lueurs passent dans la pénombre, vaguement identifiables comme personnes, mais le plus souvent ce sont plus des caractères que des âmes. Et ces caractères ne sont constitués que de leurs non-dits en tant que personnes approchées. La durée de la vie si illusoire aussi dans ces moments étranges où il est possible enfin de percevoir tout ce qui se dissimule sous l’agitation. Chercher la sécurité autant que la détester. Paradoxe qui se résoudra aussi contre toute attente dans ces rêves du matin quand on saisit que l’on n’a pas besoin de ce mot. Une grande douceur, tendresse ? Et qui nous enlace du seul fait de la comprendre. Une sensation de douceur et de tendresse qui vaut tous les discours. Je prononce le mot mort avec un o fermé alors que j’entends certains qui insistent sur cette voyelle, la dramatise. Il y a mort et mort selon l’imagination qu’il nous conviendra d’en broder. S’écouter parler. Air connu. Mais plus encore s’écouter parler de la mort. Des fenêtres s’ouvrent, le froid et l’air frais qui s’engouffrent dans la pièce presque vide. Pas de Maitre pas d’élèves juste des êtres qui dorment plus ou moins profondément.|couper{180}
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Jamais assez bien
L’Everest que représente toujours l’idée du bien. Comment s’y attèle-t-on au tout début ? Quel équipement ? Quel modèle sur lequel copier pour essayer d’y parvenir. Peu arrivent au sommet, on l’apprend vite. Ce sont des héros, ils sont parvenus à vaincre l’Everest. As-tu envie de vaincre une montagne ? Devenir un héros ? Pas réellement. Non. Tu trouves cela absurde dès le début. Peut-être parce que tu sens que cette montagne ainsi évoquée, n’est pas la montagne, qu’elle ne l’a jamais été, qu’elle ne le sera jamais. Que la montagne et l’homme se doivent de conserver une distance respectueuse afin de se percevoir l’un l’autre tels qu’ils sont. Par conséquent, tu le sais d’avance, dès le début, ce ne sera jamais assez bien. Et, si tu gravis avec les autres la pente, tu sais déjà que ce sera en vain. Que tout ce que tu risques d'atteindre, ce sera seulement le gouffre de la déception, de l’insatisfaction perpétuelle. Mais, probablement qu’en les accompagnant ainsi vers l’absurde, te délivras-tu de l’espoir. De ce même espoir qui les anime, les fait s’agiter comme des pantins. Pourtant n’est-ce pas ce manque d’espoir, cette absence de but véritable à atteindre, qui t’a toujours fait avancer, pour rester avec eux, et ce même quand tu étais seul ? Surtout quand tu étais seul. Dans le fond, tu as recherché le bien en sens inverse. Tu ne t’en es pas tant délivré que tu crois. Au bout ce n’est pas la déception qui t’attend, mais un rire encore à franchir. Que peut-il y avoir au-delà ? Un sourire serait inespéré. Et, peut-être parce qu’il est ainsi, justement, inespéré, qu’il surgit. Certains jours tout paraît si simple, si limpide, d’être ce que l’on est. En finir avec les questions incessantes. Ne pas s’habituer à la grâce non plus, elle ne dure jamais bien longtemps. Pas non plus s’attendre au pire, une fois que le meilleur est révoqué cela n’a plus de sens. Puisqu'on a appris un peu de l’utile et de l’illusion des contraires, des opposés.|couper{180}
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si ridicule
si ridicule cela soit-il, comme un obstacle que l'on s'invente pour rester au même endroit. Pour ne pas prendre de risque. Pour ne pas se confronter à la peur, à la mort, à la vie. Si ridicule cela soit-il d'effectuer ce pas, comme de ne pas l'effectuer. L'évidence est à ce prix.|couper{180}