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Ulysse détaché

Ulysse regarde les sirenes se jeter dans la mer Ligoté au mat de son navire Ulysse observe le rivage qui se rapproche en même temps que le chant des sirènes. De quoi est donc constitué ce chant si beau, et surtout que dissimule t'il. Ulysse le rusé ne peut s'empêcher de voir la ruse partout. Et c'est à cet instant que la situation bascule. Le chant s'arrête net. Là-bas sur les rochers des silhouettes s'agitent puis s'immobilisent. Enfin elles disparaissent. Un silence étrange recouvre alors le clapotis des vagues, l'étrave du navire qui fend les flots, les cris des oiseaux marins. Tout est devenu si lointain. A peine audible la voix des hommes d'équipage étourdis encore par l’aventure. Ils se réjouissent, s'embrassent alors qu' Ulysse encore sonné ne les reconnait plus. Ils viennent le détacher, le félicitent, l'acclament mais dans une langue qui lui est devenue étrangère. Ulysse ne dit rien, il reprend son périple vers Ithaque. Il est silencieux. La première chose qu'il fera en arrivant enfin sur l'île sera de trouver une librairie, un carnet, un stylo, un feutre à pointe fine. Puis il écrira d'une façon serrée ces quelques lignes : "L'écriture quotidienne pour s'attacher à un axe et explorer ainsi l'incohérence fondamentale de tout chant. Chaque jour s'attacher à entrer en relation avec cette incohérence pour tenter d' en extraire quelque chose, une bribe, un fragment. Un acte qui permet d'en témoigner à soi-même surtout. Le but serait de s'y habituer en premier lieu. Et peut-être ensuite mieux appréhender ou accepter l' incohérence générale insupportable lorsque on est habité par un fantasme tellement préoccupant de cohérence".|couper{180}

Ulysse détaché

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prendre du temps

grappiller un peu de ce temps qui ne se rattrape jamais, soit pour écrire une petite note, oh parfois pas grand chose, ou réaliser un dessin d'observation, qui n'est pas un produit à vendre. Je ne sais pas si c'est vraiment un acte de résistance. mais c'est de plus en plus un petit plaisir que l'on se fait. techniques mixtes sur papier format 10x15.|couper{180}

prendre du temps

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En prévision

Pour tous mes ateliers, à la rentrée de janvier 2023, glissement de l'abstrait vers un peu plus de figuratif... Donc le prof prépare le boulot... Ici je me suis inspiré d'un grand format de Jenny Saville pour réaliser un petit format 10x10 cm sur papier. Et encore j'ai résumé le traitement. Mais suffisant pour saisir l'esprit je crois. techniques mixtes d'après Jenny Saville format 10x10cm sur papier|couper{180}

En prévision

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Carnet 39

Pour l'antépénultième, un secret. Conversation entre Wittgenstein et Derrida « Ce qu'on ne peut pas dire, il ne faut surtout pas le taire, mais il faut l'écrire. » ( proposition complète à voir sur le site du Tierslivre.) Dans cette proposition une phrase attire plus mon attention que toutes les autres. "Le secret serait ce qui nous permet de rester vivant dans l'espace total que constituent nos relations et de résister à ce qu'elles accaparent de nous." Drôle de phrase. J'aurais souvent pensé que c'était exactement le contraire. Que le secret entrainait la mort dans cet espace relationnel. Quant à la peur d'être accaparé par ces relations un simple non, formulé ou pas, suffit souvent pour y résister. Et puis que peut-il encore y avoir de secret à préserver de nos jours alors que toute notre vie est étalée, en pâture à des groupes des individus dont nous ignorons tout des intentions. Des secrets terriblement banals, ordinaires finalement. Des secrets de Polichinelles. Des routines de secrets, des algorithmes de secrets. Cependant il y a un secret qui résiste à toutes les définitions habituelles du mot. Le cœur de l'oignon une fois qu'on aura ôté toutes les couches d' épluchures. La plupart n'y verront qu'un simple germe, voire rien. C'est là le grand secret à partir de quoi un légume comme n'importe quel être vivant se constitue. Un germe ou un vide selon le point de vue que l'on voudra bien adopter. Il faudrait faire l'inventaire de ces secrets de Polichinelle. Dépiauter toutes les couches de l'oignon. Observer toutes ces hontes, ces culpabilités , ces remords et regrets comme tous les actes minuscules de bravoure quotidiens dont on a oublié souvent de s'enorgueillir parce que l'on considérait cela comme normal, ordinaire, banal justement. Le secret c'est que nous sommes chacun au fond de nous-mêmes : uniques. Ce secret exige de posséder une langue unique également. Une seule langue mais inutilisable et avec laquelle il nous est extrêmement difficile d''échanger, c'est pourquoi nous devons sans relâche la traduire, ce qui n'est pas toujours heureux pour la plupart d'entre nous. D'autres encore préfèreront se taire à l'appui de l'à quoi bon. Sans doute que l'écriture est ce domaine où s'élabore en continue le projet de dire ce secret, souvent en vain. Toujours en vain. On peut en faire des livres bien sur, des blogs, des articles de blog. Le secret du secret est que pour durer on ne puisse jamais être en mesure d'en parler réellement, mais qu'il est une impossibilité heureuse, nécessaire à toute construction du possible. Aucune peur de dire l'ensemble de mes vices et vertus sous cet éclairage. Car cela ne regarde que le personnage obligé naviguant dans le social, produit en grande partie par celui-ci. Et puis je ne m'accroche pas tant aux relations que je doive leur plaire, les séduire, négocier, marchander. Avec l'âge on me prend comme je suis ou on ne me prend pas du tout, cela ne m'entame plus comme autrefois. Sinon l'auteur reste secret par nature. Même "moi" n'entretiens avec lui que des relations d'usage, sans véritable intimité. D'ailleurs je ne lui demande pas ce copinage, cette familiarité, j'apprécie qu'il reste secret ce qui me permet à moi de ne pas l'être du tout. Pour illustrer l'article et un peu l'état d'esprit du moment quelques images réalisées au crayon de couleur ou au pastel de tous petits formats avec un minimum de moyens alors que parallèlement je rêve d'un lieu immense où créer des femmes gigantesques ( rire )|couper{180}

Carnet 39

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Monumental

Deux idées se chevauchent en ce moment. Peindre la femme et réaliser de très grands formats. Un désir de monumental. Et puis cette exposition que je dois monter justement pour 2023 en mars, l'année de la femme. le désir d'allier femmes et grandes toiles... tenter le monumental et je suis attiré par cette sensation étrange face à celui-ci. C'est à dire de me retrouver soudain à une toute autre échelle. Je ne suis pas sûr que tout petit serait la meilleure expression mais c'est en partie l'idée. Le monumental écrase, impressionne, rend humble ? Encore que cette humilité demanderait réflexion. Se souvenir de l'architecture nazie ou mussolinienne, dont le but est plus d'imposer une puissance que de vouloir partager une quelconque idée de modestie. Je me suis souvent méfié du monumental à ce titre. Toujours en raison de l'intention qui le produit. En naviguant sur Pinterest je tombe en arrêt devant les toiles monumentales de Jenny Saville. Elles réunissent les deux idées de départ, la femme et le monumental. Un travail pictural qui m'émeut d'autant que la femme n'y est pas représentée comme d'habitude, suivant une vision "politiquement correcte" la chair, le,muscle y sont peints avec un traitement proche de l'abstraction à l'intérieur d'un cadre très réaliste. On ne perd pas de vue qu'il s'agit de femmes peintes et qui ne sont pas à leur avantage. Ce qui les rend d'autant plus émouvantes justement. En tous cas pour moi. Dans la même lignée que les œuvres de Soutine, Bacon et Freud|couper{180}

Monumental

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phrases bizarres

stage matières et surfaces travail d'élève Prouve-moi que les choses ne sont pas fausses au point exact (latitude et longitude appréciées ) où toi tu as oublié qu'elles l'étaient. Dans quelle mesure peut-on douter d'une sensation quand on n'y prête jamais la moindre attention ? Se boucher les oreilles permet-il vraiment de mieux entendre ce qu'on n'ose jamais dire ? Si ce qui est en haut est comme ce qui est en bas, par contre qu'en est-il des à côtés ? comment une coupe absolument vide peut-elle soudain se mettre à déborder ? Et quand on dit la coupe est pleine pourquoi s'obstiner à vouloir en rajouter ? Si le temps n'existe pas comment pourrait-on en gagner ou en perdre ? Si le temps existe c'est que je n'existe pas.|couper{180}

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Carnet 38

proposition 38/40 atelier d'écriture stage matières et surfaces travail d'élève. Disons que je choisis exprès un titre-étagère. Un titre qui ne veut rien dire en lui-même, mais qui indiquerait qu’ici s’écrivent, de façon composite et plurielle, les différents vecteurs qui nous relient à l’art de rêver. Parce que bien sûr, « moi je ne rêve pas » diront certaines et certains, et on sait bien que c’est faut : le rêve est lié organiquement à notre activité mentale dans les différentes phases de sommeil, y compris les techniques de sommeil fractionné si fréquentes en littérature. De même, il fait partie du rêve qu’il tende à nous effacer son propre souvenir, d’où la permanente nécessité de ces exercices du rêve, aller voir dans les Manifestes du surréalisme pour quelques solides exemples, mais toute une liste d’astuces ressassées, s’endormir avec la volonté d’être attentif à ses rêves (et garantie obligée qu’au bout de trois jours vous vous rêverez en train de recopier avec précision et netteté votre rêve pour découvrir au réveil la page vierge du carnet posé tout auprès du lit), l’astreinte, sur une période déterminée, de noter ce qui reste des rêves, même lacunaire, même bribes disloquées, avant tout autre activité matinale (le café n’en sera que meilleur, pour le thé je ne sais pas, ce n’est pas mon univers). Puis les exercices qu’on décide aussi au moment de s’endormir : arrêter le rêve et tourner le regard à la perpendiculaire pour voir ce qu’il y a sur le côté, oui c’est première étape facile. Être capable de discerner ses mains dans son rêve, c’est autrement difficile – bien plus que voir son visage dans miroirs ou reflets – mais certes on y arrivera. Si vous travaillez en classe sur les problématiques du rêve, sur vingt visages au moins deux voire trois qui commencent leur rêve par se voir dormir, se voir du dehors. Le caractère indispensable de la Traumdeutung de Freud, c’est que le premier tiers du gros ouvrage est uniquement consacré aux différentes approches du rêve dans l’histoire (de notre propre civilisation, on n’est pas chez le merveilleux Cataneda, qui en propose bien d’autres, d’exercices), et que le deuxième tiers de l’ouvrage soit une tentative de catégoriser l’ensemble des archétypes du rêve. Pour chaque archétype ici décrit (rêves de vol contre rêves de chute, rêves récurrents, rêves de paralysie ou poursuite, rêves avec morts : quel âge les visages qu’on voit dans son rêve ?) reviendront, flottants et impalpables, des souvenirs de notre propre art du rêve – on pourra ainsi commencer le travail. Des rêves dont la relation produirait une œuvre littéraire majeure ? Bien tristes, les compilations de rêves, et pourtant quelle importance de les traverser : de Swedenborg à Jean-Paul Richter, avant La boutique obscure de Georges Perec, et même cherchez donc sur le web le site « les rêves de Leda » (il y en a d’autres). Par contre, et c’est le caractère impératif de la présence de cette proposition dans notre cycle : quelle œuvre littéraire, dans sa gestation, n’utilise pas le rêve comme médiation de l’accès à elle-même ? Relire les deux premières pages de la Recherche. Mais quel journal d’auteur ne comporterait pas de ces bribes ou seulement malaises, ou quand même émerveillements, ou terreurs, rapportés des rêves ? On sait probablement chacun retrouver la dizaine de rêves inscrits par Kafka dans son Journal : quelle relation entre cette crispation de son bras sur son visage, lors d’une brève méridienne d’après la compagnie d’assurances, sur son canapé, et le rêve d’une patte de chien posée sur son visage, et à peine quelques jours plus tard l’écriture à grands traits de la Métamorphose ? Plus curieux Baudelaire : une bonne douzaine de rêves, et plusieurs poèmes (« rêve de cristal », « la chambre double ») installant narrativement le rêve comme contexte et contenu, mais le corpus de ses rêves c’est dans la correspondance – on est troublé par un rêve, alors on l’écrit mais surtout on s’en sépare, on l’expédie à un interlocuteur (ou interlocutrice : sa mère) pour qui ce fatras n’aura pas d’importance, mais permettra, un bon siècle plus tard, que Michel Butor écrive ce livre qui nous concerne, quant aux fonctionnements de tout cela : Histoire extraordinaire, essai sur un rêve de Baudelaire, quel plaisir de simplement en recopier le titre. Et moi je vous laisse avec ce petit montage issu d’un texte fondateur d’Henri Michaux : Le rideau des rêves. Parce que, pour Michaux, il ne s’agit pas de proposer un récit de rêve (s’il vous plaît, je vous en supplie même sachant que je n’y arriverai pas : n’allez pas nous raconter un rêve, gardez ça pour vous), mais de rassembler comme une sorte de dictionnaire des éléments qui interviennent pour lui dans le rêve : couleur ou noir et blanc ? animaux, lesquels ? habillé, comment ? discours ou musiques ? Et l’oubli, et l’effacement ? Alors, pour cette journée « rêve » de notre « grand carnet », et si chacune et chacun ne traitait que d’un seul thème, mais qui pour elle ou lui a importance particulière : noter ou pas, en quelle période et comment pourquoi ? Rêves récurrents, rêves qu’on sait avoir déjà rêvés ? Villes et lieux reconnus dans les rêves ? Bribes séparées de tout mais qui nous ont laissé rémanence matérielle ? Les dents, les serpents ? Rêves où on écrit ? Qu’on choisisse un petit timbre-poste dans la gigantesque complexité du rêve, et qu’on s’astreigne à ne traiter que de ce petit timbre-poste. Il fallait absolument, tout au sommet de la course, ce chapeau à notre travail. Aujourd’hui on travaille du bonnet (et de ce qu’il y a dessous). techniques du rêve. Important de comprendre intuitivement le moment—quand on passe la frontière. Divers indices à collecter. -concernant notre aspect physique aucune certitude que l'on soit ce que l'on croit être dans le rêve. l'aspect physique du rêveur est souvent différent de l'aspect physique en état de veille. Mais connaît on vraiment notre aspect physique dans l'une ou l'autre de ces catégories. Nous n'en avons qu'une vague idée dans les deux cas. Nous avons un ressenti intérieur qui diffère souvent du reflet que nous renvoient les glaces les miroirs ou les autres. -concernant la conscience de soi et des autres Aussi trouble que dans l'état de veille. Car qui peut dire sans que ce soit ridicule j'ai conscience de moi-même. À la rigueur on peut tenter parfois même avec succès de prendre conscience d'être plus ou moins doté d'une conscience. Ce qui n'est déjà pas si mal. -concernant le décor globalement l'attention au décor sera la même que dans un état de veille. Mais cela ne signifie pas que notre attention au décor en état de veille soit meilleure ou pire que dans un rêve. Cependant en exerçant son attention durant la veille il est possible qu'une amélioration surgisse dans la vie onirique. Ou encore si l'on n'est attentif à peu de choses en état de veille le rêve au contraire nous incitera à porter une attention exagérée, sorte de caricature de notre attention habituelle. Pour mettre probablement l'accent sur cette carence. -concernant les sons même chose que pour le décor une affaire d'attention si vous n'avez pas du tout l'oreille musicale fort possible qu'en rêve vous soyez touché par la musique des sphères. une musique extraordinaire. mais à cette seule fin que vous ayez envie de vous pencher sur son absence en état de veille. -concernant les odeurs à débattre avec d'autres rêveurs fumeurs et non fumeurs. Le fait d'inhiber tout un monde d'odeurs est sans doute un des nombreux buts cachés de la cigarette. pas étonnant que les odeurs reviennent soudain à la charge dans les rêves. Sauf si même en rêve on ne peut se retenir de s'en griller une petite. -concernant l'atmosphere, la couleur générale, le contraste noter les différences qui peuvent surgir pour soudain contredire une impression renvoyée habituellement en état de veille. Ce qui permet de remettre en question une relation avec la couleur. il peut arriver qu'une couleur vienne plaider sa defense en rêve, une couleur délaissée, et qu'ainsi les relations avec celle-ci s'améliore en état de veille. Ou tout le contraire. -concernant l'empreinte générale que laisse le rêve au réveil. redoubler d'attention à la sensation laissée par le rêve permet de découvrir par cette sensation justement ce que nous n'atteignons pas par la pensée. une sorte d'intuition. d'ailleurs si on examine régulièrement cette sensation elle est souvent la même qu'elle soit agréable ou désagréable elle se re présente jusqu'à ce qu'un déclic- une prise de conscience s'opère. Souvent on en finit avec cette représentation par l'humour qui est une forme de détachement assez usuelle. Lois du rêve -loi une : Le rêve peut surgir à tout moment, un entraînement (plus ou moins long, douloureux etc.) est nécessaire pour se souvenir de cette première loi. -loi deux. ce n'est pas le récit du rêve qui est important c'est l'interprétation personnelle de celui-ci. -loi trois : le récit d'un rêve n'est pas le rêve.Il peut arriver que ce récit soit un nouveau rêve issu du précédent ou n'ayant que très peu de relation avec celui-ci. -loi quatre : Le souvenir d'un rêve est une forme de récit, un réarrangement du rêve. Ce souvenir n'est pas le rêve non plus.|couper{180}

Carnet 38

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c’est quoi une phrase poétique ?

dessin d'enfants durant les cours une phrase véritablement poétique est une phrase qui détachée de son contexte continue à ne rien vouloir dire d'autre que ce qu'elle dit. Le malentendu vis à vis d'une telle phrase ne peut jamais provenir que du lecteur qui ne l'entend pas comme telle. Par conséquent, le coton-tige est une arme de poésie massive ! De plus il serait urgent que tout le monde mange à sa faim. La poésie ne s'en ressentirait que mieux puisque l'on sait depuis belle lurette que ventre affamé n'a pas d'oreille.|couper{180}

c'est quoi une phrase poétique ?

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trouver sa limite

En principe on n'utilise pas de modèle à l'atelier. pourquoi parce qu'on ne ferait que peu de tableaux, parce qu'on serait hypnotisé par beaucoup trop de paramètres... ressemblance, but à atteindre, perfection, illusion d'avoir réalisé un tableau alors qu'on a seulement imité. Mais parfois pour le fun et aussi pour d'autres raisons comme indiquer une limite à ce qui parait à première vue illimité ... il arrive contradiction qu'on s'y colle. Ne pas aller au bout du bout par lassitude, par la prise de conscience d'un manque... pour tout ce que l'on voudra se donner comme excuse. n'empêche que l'aspect inachevé ne manque pas de chien. On pourrait presque l'aimer mieux que l'original. mais il faut être siphonné comme l'auteur de ces lignes pour ça très certainement.|couper{180}

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Ta culture

grand dessin d'enfant Reviens à toi. Oublie la culture qui n'est qu'illusion, instrument de domination, fausses nouvelles fausses vérités. Dresse un autel simple à l'imagination. Marche dans la ville ou la campagne et que les yeux enfin se rejoignent avec tes pieds. Écoute le chant du vent dans les branches du chêne, oublie la langue vulgaire pour parvenir à bien entendre l'unique langue commune. Fuis cette folie qu'ils nomment raison. Reviens à toi et ouvre en grand ta mémoire ses couloirs ses caves, ses cachots. Laisse respirer l'oiseau transi, accompagne en son rêve l'ours le loire la taupe. Et n'aies pas peur de ce que tu y trouveras. C'est là ta vraie culture et déjà la veine des troncs crée des lettres et des mots, devient lecture comme l'onde dévalant la pente des collines un chant. Retrouve ici et là tout ce qu'on s'est acharné à effacer. réapprends à lire dans les plus petites choses que nul autre ne voit que toi. C'est cela ta culture véritable en tous temps et lieux, débarrasse-toi du reste et vois : déjà tes pieds tes mains prendre racine dans le rien qui n'est pas rien.|couper{180}

Ta culture

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souvenir

acrylique sur papier Toute l'éternité dans un seul souvenir. Puis l'oublier pour se tenir ici ou là , en cette vie. Accepte encore de croire dans l'illusion du temps. Rien de grave de dramatique. juste— se souvenir que l'infini se nourrit du fini. c'est la loi de l'éternel. Les Nephilims sont ici depuis si longtemps. Ils envahissent le monde peu à peu et en silence. Personne n'y croit mais ils écartent au loin très loin la vieille humanité. Ils ont toujours cette haine pour les enfants de Mu de Lémuriens, contre l'Esprit. oh le poison inoculé de longue date, si l'on imagine le temps qu'il a fallu. De la lune à la terre pour que le serpent parvienne encore et toujours à renouveler son vieux programme son dessein. Tout ce qui est humain désormais doit rester caché. Agir en secret, dans l'anonymat. Revisiter tous les faux buts les gloires mensongères, les traquenards. Redonner au cœur puissance dans la légèreté et le fragile. Se méfier des modes qui prônent une fausse idée du féminin. du masculin. L'orgueil cyclopéen se tient comme un gardien qui tâte le dos de ses moutons. Seul rester seul résolument pour aller quérir l'humain perdu dans le dedans. Tu as déjà vécu cela maintes fois cette guerre contre l'esprit serpent tu la connais de toute éternité. chaque souvenir te la rappelle et l'actualité dans l'aujourd'hui mensonger. quatre injections et tu es toujours en vie. Ta résistance c'est ta raison d'être et rien ne peut l'abattre. La moisson laissera suffisamment de grain au sol pour que le printemps agisse. Dans l'ombre générale tes yeux s'habituent à voir et ta bouche à rester close. L'acte prévaut et déchire l'immobile. Danseur lève toi et danse c'est ton heure à présent.|couper{180}

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Carnet 36

Inventaire. Mais de quoi. Pas tout compris. Pas trop court pas trop long en tous cas. Pied. Gauche. Droit. RAB. 4 ou 5m. ouvrir porte, la refermer. Doucement. 4-5m arrêt pipi. Regarder la couleur. Tirer chasse. Marche arrière. Descendre doucement les escaliers. Allumer l’éclairage sous la hotte. Suffisant. Filtre. Pot de café à moitié plein. Optimisme. Verser café dans le filtre. Mettre de l’eau pour 6 tasses. Ne pas oublier d’appuyer sur le bouton. Attendre. Attraper la tablette. Ouvrir l’appli mail. Lecture des titres uniquement. Rien d’important. Rien n’est plus si important. Refermer l’appli mail. Ouvrir Ulysses. Regarder dans la boite à tout. Juste les premières lignes. Pas plus. Ouvrir nouvelle feuille. Taper titre : Carnet 36. Et écrire : "pied. Gauche. Droit. RAB. Etc". Suffisant pour que le café passe. Attraper tasse. Un quart de morceau de sucre. Petite cuillère. Touiller. Avaler. Cul sec. Ouvrir porte de la cuisine. Traverser la cour. Regarder le temps. Froid. Humide. Ouvrir porte atelier. Allumer lumière. Allumer chauffage. Allumer clope. parler à la chatte. Croquettes, eau, plantes, chatte. Caresse. S'asseoir sur tabouret. Souffler une bouffée vers le plafond. Prendre un air inspiré. Continuer à écrire sur Ulysses. 8h. On referme tout. Puis tourner en rond un certain nombre de fois. Préparer les couleurs. Vérifier pinceaux. Palette. Pots. Prendre un air inspiré. Reposer tout et se rasseoir. Rouvrir Ulysses et écrire complètement autre chose. Un truc qui passe. Allumer une clope. Fumer deux bouffées. L’éteindre. Journée normale sans drame particulier. Une journée comme les autres.|couper{180}

Carnet 36