blockchain

Esprit végétal huile sur toile format 40x40 Année de réalisation 2018Esprit végétal Huile sur toile format 40x40cm Patrick Blanchon

.

Ce qui est remis en question dans la création des diverses blockchain c’est le paradigme de l’autorité de contrôle qui décide ou pas de valider une information. C’est un pouvoir centralisé qui se dissémine, se distribue à tous les utilisateurs de la blockchain, chacun se posant comme garant de la validité d’une information, la certifiant et donc créant de la confiance dans le cadre de cette chaîne. Appliquez ça à la finance si vous voulez, et vous comprendrez mieux ce qu’est le bitcoin par exemple, cette monnaie internet qui n’est gérée par aucune autorité centralisatrice mais par tous les "propriétaires de porte monnaies virtuels "en même temps pour résumer. L’idée que je retiendrais de cela ce n’est pas celle d’ une catastrophe financière possible, elle est déjà certaine. Mais la naissance d’un nouveau paradigme qui peut soit améliorer notablement nos sociétés humaines soit le détruire complètement. Entendez par détruire, la propension maladive que l’humain possède en lui de vouloir toujours plus avec moins d’effort. Cette propension a pourtant du bon car elle permet à certains plus malins que d’autres de trouver des solutions pour accélérer cette dérive congénitale. De façons tout à fait inconsciente comme les scientifiques qui ont inventé la bombe H les petits génies du code informatique ne savent pas ce qu’ils font et c’est ma foi tant mieux, ceci entre dans l’ordre des choses. Cet ordre des choses c’est celui de la nature. Depuis mon enfance je me pose la question de savoir si une mobylette crée par l’homme est un objet aussi naturel qu’une boulette d’excréments produite par un bousier, qu’une maçonnerie complexe produite par un groupe de termites, et bien d’autres artefacts communément appelés "naturels". Cet arrogance extraordinaire ou pathétique- mais naturelle- que possède l’homme à considérer qu’il est le seul créateur sur la planète après m’avoir longtemps agacé me devient désormais indifférente ou provoque les meilleurs jours, un mince sourire sur mes lèvres gercées. Mais revenons à l’idée de chaîne, d’informations distribuées par l’ensemble d’un groupe qui les valide sans autorité centrale et regardons la nature.. elle ne produit que cela. Peu à peu on découvre des interactions entre les choses qu’on n’avait plus pensé depuis des centaines d’années peut-être même des centaines de milliers d’années. La forêt récemment nous livre de plus en plus de secrets sur les interactions de tous ses membres dans une simultanéité d’intentions- qui rappelle la magie de notre enfance, celle en laquelle nous étions prêts à croire sans argument, sans démonstration, d’une façon spontanée. Concernant les propriétés cryptographiques elle est évidente dans le sens ou chaque espèce, chaque essence, est sur une fréquence particulière. Et que nous autres humains ne sommes pas en mesure de comprendre dans une totalité. A la fois de dépendance comme de conséquences Comme une clef à multiples caractères nous nous retrouvons bras ballants à considérer le code de la nature et nous tentons encore de le balbutier comme des enfants. Chaque itération valide la confiance de tous par la mise à jour régulière de registres, chaque nouvelle opération impacte un effet sur la base de données simultanément accessible à tous. Une confiance qui se duplique ainsi à l’infini et pourrait agir sur l’écologie entière d’un système. Cette chaîne de blocs je la retrouve dans n’importe quel objet sur lequel mon attention se porterait. Car dans le fond pourquoi une forme reste t’elle stable, pourquoi ne se dissout elle pas au gré de sa volonté .. si tant est qu’on puisse lui accorder une volonté. Pourquoi les atomes restent-ils groupés de façon fidèle autour d’un même projet, d’un même consensus ? Alors que nous savons désormais que tout est constitué de 99,999 de vide entre les atomes ? Et si on regarde, de la même manière, tout ce vide qui ne manque pas de se trouver entre toutes les opérations d’une base de données, c’est à dire le temps que met chaque information à se propager d’un utilisateur l’autre , cette somme globale de temps "perdu", ce vide qui tient désormais à un cheveu, celui de la nano seconde et tend vers une apparente l’immédiateté. Fantasme aussi que cette immédiateté. Car c’est aussi un avantage ou un désavantage que de voir la centralisation du contrôle abolir peu à peu le temps. Magie blanche ou noire ? Ce qui est à interroger encore une fois, c’est la nature du temps, sa raison d’être .. il y a notamment une raison pour que toute action produite, si elle peut donner un résultat immédiat, ne présente pas toutes les conséquences que peut entraîner ce résultat. C’est que l’avenir est déjà là et entretient avec notre présence les mêmes relations que les membres d’une blockchain, copiant-collant les informations quelles qu’elles soient et les dupliquant à l’infini. Le problème d’une blockchain vue au travers du regard humain, c’est quelle ne véhicule qu’un seul type de données. en faisant ainsi le choix d’un certain type d’informations, elle renonce à toutes les autres. Fonctionnement qui n’est pas celui de la nature qui elle tient compte de la totalité des données existantes à un instant T, le présent mais probablement aussi depuis l’avenir en réemployant les informations pertinentes, dans le passé. Cette singularité agit sur le moment, en déclenchant des synchronicités, c’est à dire une duplication intense de données dans le présent qui agissent sur la construction du futur. ( des données de même type ) Cela me porte à conclure que tout ce que nous vivons ( ce que nous nommons bon ou mauvais d’une façon binaire) ne serait qu’une expérience de l’éternité. Une volonté d’agrandir sa conscience d’être. Ainsi l’éternité, le non temps produit-elle son contraire, son double.

Le terme dont j’ai parlé le moins dans mon propos est celui de la confiance, paramètre apparemment incontournable de la chaine de blocks. c’est la distribution et la validation  par tous les membres distincts du système qui la fait naître puis l’entretient. Ce qui implique immédiatement que si la confiance disparaît pour une raison ou une autre c’est toute la chaîne qui s’effondre. Cela ne se produit jamais dans la nature. La notion de confiance lui est étrangère car elle ignore cette peur. Ou plutôt la nature semble utiliser la confiance et la peur comme deux manières de biper d’une information , un code binaire dont elle tient compte durant ses duplications, en créant de l’asymétrie ou de la symétrie pour corriger la tendance. On peut alors s’interroger sur le phénomène de l’entropie, du vieillissement comme un phénomène qui ne serait pas forcément inéluctable. Qu’est ce qui crée de l’entropie ? quel est le facteur ou les différents paramètres entraînant la dégradation progressive d’un système. Peut-être est ce juste l’écologie naturelle qui ne produit aucun déchet. Ce que nous nommons "déchet" serait utilisé comme engrais-nouveau type d’information- dont elle extrait la meilleure substance pour s’élancer vers l’avenir. S’il n’y a pas de temps dans l’absolu, quels seraient alors les marqueurs qui infléchissent le phénomène et l’entraîne vers sa dissolution ?

Post-scriptum

haut

Pour continuer

import

Faites au mieux

—Faites au mieux… Phonétiquement j’eus un doute. Fête ou faites. Je perdis quelques heures en supputation sans oser demander de précision. Il vaut mieux ne jamais poser de question en réunion. C’est très mal vu. Les jeunes se font avoir régulièrement. Les jeunes posent des questions en réunion. Un ange passe. Les vieux sourient intérieurement. Mais ils ne le montrent pas bien sûr. Avoir un jeune en réunion c’est toujours une attraction à ne pas louper. Chacun doit faire sa petite expérience. Et Au mieux, OMIEUX ? était-ce le nom d’un lieu-dit où la fête se tiendrait si, dans mon incompréhension totale, en tâtonnant je dusse m’y rendre. Je me doutais que ce ne pouvait être si simple, et puis c’était illogique d’envoyer ainsi un employé faire la fête avec tout ce travail encore à faire. Je fis semblant de ne pas avoir entendu ce que je venais de penser et je hochai la tête en silence. Ce fut la réponse attendue. Un ou deux jeunes gens posèrent des questions saugrenues, des anges passèrent et repassèrent, les vieux furent, comme chaque lundi matin, hilares intérieurement. Je sortis mon calepin pour faire des gribouillis destinés à faire baisser la tension nerveuse, pour m'évader tout en étant là, pour être attentif autrement à tout ce qui pourrait se dérouler là. Mais tout de même cela me préoccupa durant quelques heures encore. Car ne faisais-je pas déjà du mieux possible à peu près chaque tâche qui m’incombait. Fallait-il faire encore faire mieux que d’habitude ? Fallait-il faire mieux que mieux, c’est à dire mal au final ? Un étrange doute accompagné de plusieurs soupçons naquirent comme des champignons après les pluies d’octobre, étaient-ils comestibles, toxiques, je me penchais encore des heures sur l’embarras du choix et fit chou blanc comme il se doit. A la fin de la journée je n’avais strictement rien fichu. Le directeur entra en trombe dans la salle, s’approcha du bureau derrière lequel j’étais et il me demanda :— alors c’est fait ? Sans ciller je hochais gravement la tête. Il exhiba un sourire satisfait. Ce qui était une chose excessivement rare pour être marquée d’une pierre blanche. Où allais-je dégotter une pierre blanche à cette heure cependant ? Je l’ignorais. Puis la semaine passa et nous passâmes tous en même temps à toute autre chose. C’est à dire à la semaine suivante. Nous avions tous fait au mieux sans nous appesantir plus qu’à l’ordinaire. Nous serions prêts pour la prochaine réunion hebdomadaire. Aucun incident notoire ne pourrait l’empêcher. A part la fin du monde si elle daignait arriver comme un cheveu sur la soupe. Encore qu’on peut encore avaler la soupe nonobstant le cheveu , quand on n’est pas bien fier, quand on veut faire au mieux, et surtout ne pas se poser de question insoluble.|couper{180}

Faites au mieux

import

Se lancer

D'après une idée d'atelier d'écriture où je ne pense pas avoir tout compris du premier coup. Mais, je me lance tout de même Photo découverte sur l'excellent site https://www.michellagarde.com/ dans ses dramagraphies Il faut vous lancer… on ne sait pas comment vous le dire… et sur tous les tons… lancez-vous… Je mis un temps avant de comprendre qu’ils s’adressaient à moi. Ou du moins à eux-mêmes au travers de moi. Car il est extrêmement rare que l’on s’adresse vraiment à moi tel que je suis. Moi-même y parvenant une fois tous les dix ans et encore, assez difficilement Il fallait donc se rendre à l’évidence. Il fallait se lancer aussi dans cette approche. Je n’étais ni plus ni moins qu’un épouvantail, un homme de paille, à moitié Turc. Il insistaient sur la tête. Se lancer… ils me la baillaient belle. On ne se lance pas comme ça sans y penser. Sans y réfléchir. Sans établir de plan en tous cas. Peser le pour et le contre en amont mais aussi en aval. On oublie toujours l’aval. Sans compter qu’il faut en premier lieu une rampe de lancement. Une armée d’ingénieurs, des super calculateurs. Sans oublier la matière première, le béton, l’acier, le fer. Sans oublier la bonne volonté, une quantité très précise de hargne, ajouté à quelques soupçons de naïveté. Et puis c’est tellement trivial de le dire mais il faut tout de même le dire, pour se lancer il faut surtout le nerf de la guerre. Ça ne se trouve pas sous le sabot du premier cheval bai cerise venu. Tout une machinerie à mettre en branle, pour dégotter le fameux nerf. Sans oublier tous ces rencards. Rendez-vous chez le banquier avancez de deux. Rendez-vous à l’Urssaf reculez de trois. Sans oublier l’imprimeur, combien pour une publicité de lancement je vous prie. Et si je ne prends que le recto ? Attendez il me reste peut-être quelques pennies pour une ou deux capitales. C’est bien les Capitales pour lancer une campagne de lancement non. Ne pas être trop bégueule. Voir grand. Un flyer format A5. Avec en gros Demain, JE me lance.. Venez assister au spectacle. Deux francs six sous la place. Et ne croyez pas qu’il s’agit de l’homme Canon. Une vieille resucée de Luna parc. Rien de tout ça. Juste une tentative burlesque, tragique, comique ? Ah ah ah mystère et boule de gomme, vous le saurez si vous achetez le billet. Tarif promotionnel pour les Cents premiers : un francs vingt-cinq centimes seulement pour en prendre, EN AVANT PREMIERE , plein les mirettes. Lancez-vous ! laissez-vous tenter ! Venez nombreux assister au lancement.|couper{180}

Se lancer

import

Tendre

travail d'élève, stage "oser, hésiter" mai 2023 Il faut tendre, sans être tendre, c’est à dire, ne pas céder comme le beurre cède au couteau qui rabote la motte ( négligemment le plus souvent) Il faut dire au couteau : Ce n’est pas parce que je compte pour du beurre qu’il faut en profiter ! Il faut tendre l’oreille, sans être dur de la feuille. Ceci étant dit si on tend l’oreille, ce n’est pas ce qu’elle va capter qui nous intéressera en premier lieu, mais plutôt se concentrer sur cette action machinale, vous savez, qui consiste à tendre une oreille. Comment tendre une oreille sans se casser les pieds, ou les casser aux autres, un enjeu de taille. Le placement du corps tout entier doit avoir une importance. Selon que l’on se tient de face ou de profil, on ne peut tendre l’oreille de la même façon. Idem si l’on est assis ou debout, voire allongé, et encore vivant ou mort, à dix-huit mètres de profondeur sous l’eau ou au sommet d’un poteau télégraphique. Le son frappe l’oreille suivent une règle de tangentes assez absconse mais bien réelle. Tendre du linge sur un fil demandera aussi un peu d’attention. Ne pas perdre de vue le fil, tout en tenant d’une main l’épingle, de l’autre la chemise— si c’est bien une chemise ( on peut le vérifier et modifier le mot ça ne changera pas grand chose sauf la phrase). Tendre vers le mieux, s’efforcer vers ça est à prendre avec des pincettes, sachant d’une part que le mieux est l’ennemi du bien et que d’autre part il faut savoir d’où l’on vient avant de prétendre se rendre où que ce soit. Mais si c’est vers un mieux, il y a de grandes chances que l’origine soit Un bien que l’on ne saurait supporter en l'étatUn mal que l’on cherche à renommerUne énigme, on ne sait pas d’où l’on part on se contente simplement d’emboîter le pas du plus grand nombre vers le mieux. Il faut noter les pistes consciencieusement pour ne pas s’égarer inutilement. Tendre vers une certaine précision, mais sans jamais l’atteindre de plein fouet, aucun carambolage n’améliore la précision. Aucun carambolage n’apporte quoique ce soit de bien précis si l’on n’en meurt pas, qu’on ne se retrouve pas hémiplégique, amnésique, amputé, groggy ou même indemne. On a juste assisté à un carambolage, peut-être même avoir endossé un rôle de premier plan, mais il ne vaut mieux pas profiter de l’occasion pour tendre vers la célébrité tout de même, où ce qui est la même chose, vers une idée toute faite. La précision ne s’atteint pas plus que la perfection, elle se rumine seulement, elle se rêve, on peut la désirer certes, la convoiter, mais la posséder serait beaucoup trop grossier. Tendre vers un soupçon de modestie à ce moment là si l'on sent que l’on s’égare, si l'on tend vers l'abus, l'extrême. Dans la tendance moderne d’arriver avant d’être parti, tendre est un verbe oublié. Enterré. Mais dont il faudra tout de même faire l'effort se souvenir pour ne pas sombrer à la fin des fins. Et puis par pitié, ne pas s’attendrir pour autant comme un bifteck sous le plat du couteau du boucher. Ne pas se ramollir. Quand bien même l'adversité produirait autant d' efforts démesurés pour nous nous maintenir dans l'ignorance ou dans l'oubli. Se réveiller le matin et toujours voir en premier inscrit sur un post-it qu’on aura collé sur la table de chevet la veille. TENDRE. En lettres capitales . Maître mot d’un début de journée . Ensuite si besoin est, se détendre en se levant, prendre une douche, un café si c’est absolument nécessaire. si l’on a pris l’habitude de s’imposer ce genre d’habitudes. Ce qui n’empêche nullement de tendre à les réduire voire les supprimer si elles ne vous servent à rien, si ce ne sont que de simples programmes installés dans la cervelle pour nous permettre de ne penser à rien.|couper{180}

Tendre