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Ils
acrylique et feutres Posca 20x20 panneau de bois Ils sont tout ce qui n'est pas toi. Tu as mis longtemps pour établir ce constat. Tu ne voulais surtout pas y penser, tu ne voulais pas le croire. Que tu soies seul à un tel point. Cela t'effrayait. Tu te raccrochais à ton reflet dans leurs regards. Des regards vides. Des regards de machines. Des programmes sans humanité. Mais savais-tu être humain toi-même. N'es-tu pas une machine toi aussi. Une machine dont le programme est un dysfonctionnement nécessaire. L'incident obligé pour que tout baigne dans l'huile. Et d'où vient ce rire d'imaginer une telle implacabilité.|couper{180}
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L’inutile
poser un glacis de bleu pour homogénéiser un tableau qui ne fonctionne pas . Tout recouvrir ou presque. Chaque mot prononcé fait aussitôt surgir son contraire. Ainsi quand tu dis utilec'est surtout l'inutile qui surgit. Tu te sens inutile et tu voudrais éprouver le contraire. Te rendre utile. Ainsi en va t'il de tous les mots, lumière et ombre, bien et mal, aimer et haïr, le jour et la nuit. 0 et 1. le langage binaire d'un programme informatique. Le ça fonctionne ou ça ne fonctionne pas. Voilà donc où tu en es après 63 ans de réflexion. Beau résultat. Inutile complètement. Et ce fameux recul du peintre alors. A quoi te sert-il donc. Servir ou ne pas servir. Parfois tu rêves de formater complètement le disque dur. Tout recommencer. De plus en plus souvent tu rêves. Mourir et renaître. Mais tu sais que cela ne fonctionne pas comme ça. Un temps de bilans pas bien clairs. De noirs bilans. Mourir et renaître. Tu l'as déjà fait cent fois au moins. Ca non plus ne fonctionne pas. Les fichiers cachés, les virus, sont toujours présents. Le constat c'est que tu n'es pas si intelligent que tu pouvais l'imaginer à certains moments de ta vie. Tu es plutôt bête évidemment. Bête comme tout le monde pris dans ce système qui a déjà prévu la moindre de tes tentatives d'évasion. Tout ce que tu dis ou fait est récupéré instantanément. Même si rien. L'industrie du rien s'en empare pour fabriquer du fric. Encore plus de mort. Encore plus de désespoir. Et toi tu voudrais encore croire à l'espoir bien sûr. Même si celui ci est inutile, même si celui-ci ne rapporte rien. Surtout si cet espoir est inutile et ne rapporte rien. Tout ce qui ne brille pas au soleil noir de l'argent, reste tapis dans l'invisible dans lequel tu résides en écarquillant tes yeux d'aveugle obstinément. Tu tournes en rond depuis si longtemps, il doit bien y avoir une raison. Le fait que tu ne la comprennes pas ne signifie pas qu'elle n'existe pas. L'espoir se tient à ce point trouvé de l' ignorance désormais, à cette certitude logée au bout de l'ignorance. Une foi qui dépasserait enfin la simple croyance. Que nécessite d'y plonger que l'on ne nommerait pas folie. Une sagesse évidemment suivant la loi permanente des contraires.|couper{180}
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S’entrainer
peinture Bonnard. S'entraîner à faire quelque chose. Peindre, écrire. Quelle est la raison véritable d'un tel entraînement sinon de s'entraîner dans le vide la plupart du temps. SE PROUVER à soi-même que l'on est capable de réaliser telle ou telle chose. En est-on jamais satisfait vraiment ? pas vraiment car on sait que l'on reste dans une sorte de zone de confort c'est à dire peu risquée et qui est cet entraînement perpétuel. introduire chaque jour ne serait-ce qu'un tout petit risque. serait encore une sorte d'entraînement n'est-ce pas. Donc retour à la case prison. d'où la nécessité d'un but. un but supérieur qui permette d'en finir avec cet obsession de s'entraîner. ce serait quoi ce fameux but supérieur ? la satisfaction personnelle ? En sera t'on jamais satisfait ? cela reste une affaire personnelle. cela n'apporte rien de plus au monde. Et pourquoi voudrais- tu apporter quelque chose de plus au monde ? Depuis quelle position ? sinon encore une fois une position peu claire. le désir d'une reconnaissance quelconque ? ou pire encore un altruisme à la mode du temps. encore ce même manque de confiance en toi, en la vie, tu voudrais contrôler quelque chose mais tu sais désormais que ça ne fonctionne pas comme cela. que cette intention n'est pas bonne. du moins pas suffisante encore pour maintenir l'énergie à son plus haut degré- énergie ou envie de faire les choses, d'être emporté par cette envie. tourner à vide, tourner avide. Alors j'ai réouvert mon Bonnard "l'œuvre d'art, un arrêt du temps" acheté au musée d'art Moderne de la ville de Paris (2006 ?) examine attentivement chaque illustration, chaque tableau chaque esquisse. cet intime, ce presque rien qui saute au visage dans un éclaboussement de couleurs. Impossible de se fier à quoi ce soit dans ces tableaux sinon à une hésitation quasi omniprésente dans la touche. mais c'est justement de cela que vient cette émotion violente qui me met les larmes aux yeux. Comment peindre sans s'accrocher à cette hésitation justement sans que ce ne soit elle qui conduise la main mieux que tout autre élément. pensée, émotion savoir, technique. elle les détrône tous. une flamboyance de l'hésitation. A mettre en relation avec la fausse autorité d'un Bram Van Velde. car cette autorité apparente n'est qu'une autre fréquence une autre façon de négocier avec cette l'hésitation en lui laissant malgré tout le dernier mot. Les agendas de Bonnard avec un croquis l'indication du temps qu'il fait, une phrase par ci par là c'est quoi mon intime. des pots de conserves vides sur la table des pots de pinceaux. Ce n'est pas assez bien n'est-ce pas. Tu aurais voulu autre chose. peut-être cette villa du Cannet. rire. bien sûr que non parce que tu l'as déjà eue et que tu n'en as rien fait. l'intime ce ne sont pas les choses autour de toi. c'est à l'intérieur de toi. c'est ta manière de célébrer ou de dénigrer le peu, le rien. Si justement tu t'intéressais plus à cela, uniquement à cela. Tu pourrais peindre tes pots de métal, tes pinceaux, la nappe de cuisine avec laquelle tu as recouvert les tables ici. T'enfermer là- dedans une bonne fois comme un Morandi. Te dire que ta réalité c'est cela voilà tout. Ne plus papillonner contre les vitres en espérant une liberté une évasion que tu possèdes déjà. Et pour ne plus te réfugier dans l'entraînement te dire que chaque tableau est le dernier. Cela paraît grandiloquent en apparence. mais est-ce vraiment une apparence ou autre chose, à toi de le décider. atelier du samedi aquarelle symétrie & dissymétrie Revisite du même texte le 20 mai 2023 des questions encore des questions toujours des questions. S'entrainer pour obtenir quoi ? Peindre, écrire, pour obtenir quoi ? Faut-il obtenir ? Est-ce que l'entraînement seul ne suffit pas ? S'entrainer à vide, au vide. Vider quelque chose à travers un entrainement. Quoi ? Une résistance qui empêche, qui fait obstacle, qui retient. S'entrainer à ne plus se retenir ? A ne plus rien retenir. Déverser quelque chose. Quoi ? Est-ce que l'on peut designer cette chose ? Est-ce du bon, du mauvais ? Est-ce dans l'intention de s'améliorer à ? A quoi ? D'abord s'entrainer à s'entrainer pour essayer d'y comprendre quelque chose au départ, puis l'oublier en route. Le but, n'importe lequel sera valable. tous les buts sont valables s'ils demandent un entrainement. Mesurer le progrès. Est-ce un but ? Je m'entraine pour mesurer mes progrès. Je tente de me dépasser, de me surpasser. Pourquoi ? PArce que je ne me trouve pas au niveau. Quel niveau ? Et par rapport à qui à quoi ?|couper{180}
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Carnet 31
reprise d'un tableau ajout d'un glacis bleu comme une peur bleue une colère bleue "L’écriture venge, a-t-on lu cette semaine, je ne l’ai jamais perçu comme cela. De toute façon on est écartelé. Comme du désarroi à la colère, comme de se fermer les yeux à ne pas pouvoir fermer les yeux. Comme du bruit qui nous rejoint même les deux mains sur les oreilles. La littérature n’a jamais été un refuge. Pourtant, elle doit lever haut la tête, ne rien voir et marcher quand même. C’est l’importance que j’accorde à L’été 80 de Marguerite Duras : famine, guerre civile, soulèvement de la Pologne, terrorisme aux Jeux olympiques de je ne sais plus où, et on parle de la météo, de la plage. Même si la nuit, faute de pouvoir dormir, il y a cette télé sans le son qui reste allumée. On n’est pas indemne du monde, mais comme c’était plus facile de le dire il y a dix, cinq, voire deux ans, voire dix mois. L’angoisse cogne aux parois sans recours. C’est ça, le monde qu’on laisse ? Ce bruit est partout depuis trente jours dans nos textes. Bien évidemment que dans nos carnets c’est sous-jacent, ça heurte. Banalité dans le journal d’une banque qui en avale une autre, mais pour ces 1500 gars jetés au chômage dans leur ville, quelle part même de bruit dans le bruit général, quand il faudrait ? C’est sous-jacent, mais écrire la colère c’est si rare en littérature. Il y a le mot dans d’Aubigné (« Je parle dans la colère »), le mot fait un titre de Michaux, mais on en fait vite le tour. On ne fait pas littérature avec le constat à blanc de l’état du monde. Il faut une forme, un flux, un cri, un charroi. Il faut distordre. Ou couper le son et ne garder que l’image, comme Duras. Pas besoin chacun de tout dénoncer : on prend chacun son petit lambeau de colère, terreur, désespoir, refus, injustice, et on distord la phrase comme on ferait en musique avec des delays et de la reverb, quitte à ne plus entendre que le bruit. Deviner n’en sera que plus fort. Ou l’image donc, sans le son, à vide (on reviendra tout bientôt sur le mot). Chacun sa bannière et on défile ensemble. Mais une manif de texte. Seulement c’est ça aussi pour nous le drame : pour que ça tienne littérairement, il faut distordre, il faut crier, voire hurler (s’il vous plaît, ce n’est pas en mettant des majuscules partout, c’est dans la syntaxe). Si ça ne tenait qu’à moi –– bon, et donc allez, je le fais, ce n’est pas un texte que je vous demanderais de m’envoyer, mais un bout d’enregistrement sur téléphone ou ce que vous voulez, et vous m’envoyez le mp3 en fichier joint, je fais le montage bout à bout. 480 signes, ça fait quoi, 50 secondes ? à nous toutes et tous, on a demain soir un podcast d’une heure. Mais quel plaisir on aura à le renvoyer faire front à tout le triste état du monde." Proposition 31/40 Atelier d'écriture le grand carnet FB Tierslivre 9:22 divagation à la Jelinek enquêtes téléphoniques et sondages. Tu n'as pas dis le mot exact, tu inventes des mots. continue comme ca tu n'as va pas faire long feu ici. C'est une faute grave. bien sûr on ne va pas te licencier pour ca. on ne t'appellera plus. tu n'aurais plus de mission pendant un mois. c'est un exemple. ce peut aussi bien être une semaine qu'un trimestre. tout dépendra de la charge de travail. on fera appel aux plus dociles. en premier ceux qui lisent servilement le texte inscrit sur leurs écrans. et puis ceux qui ont aussi un résultat évidemment. les deux vont ensemble. les plus efficaces et en même temps les plus serviles. continue à inventer des mots. tu sais ce qui t'attend. angine, donc pas d'audio. Et pour bien démarrer la journée : Pablo NERUDA Et THEODORAKIS je ne m'en lasse pas et ça remplacera mieux ce que j'aurais pu dire dans le micro. https://youtu.be/g0SgthJVbk4|couper{180}
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Carnet 30
"C’est dans notre premier parcours en 40 jours, début de l’été dernier, qu’on a déjà abordé le fait divers, mais en le détournant : chercher sur Tiers Livre « le visiteur du lendemain », à partir du travail du photographe Bruno Serralongue quand, plusieurs mois de suite, il se rendait le lendemain sur les lieux d’un fait divers repéré par Nice Matin, et en photographiait la trace, ou l’absence de trace –– tranchée verticale à même le quotidien le plus ordinaire. Pas de morale, ni même de tragique, mais rien que ce petit grain de destin sans quoi on ne serait pas, et que ça tombe là, juste à côté ou en plein sur vous, aujourd’hui pour écrire on s’occupera plutôt du juste à côté. Il ne s’est rien passé ? Ouvrez le quotidien local. Longtemps que vous ne lisez plus le quotidien local ? Je suis sûr qu’ils ont un site Internet, et que la plupart d’entre eux laissent un ou plusieurs articles en lecture libre. Vous habitez une trop grande ville pour n’avoir affaire qu’aux journaux nationaux ? La chance, s’exclameraient certains ! Mais là où sont vos ancrages familiaux, là où vous allez en vacances, il n’y a pas de quotidien local à feuilleter en ligne ? Les chiens écrasés ont toujours eu leur espace de reconnaissance sociale, et puis après tout débrouillez-vous. C’est du presque rien, peut-être. C’est du tous les jours, peut-être. C’est trois lignes dans le journal du coin, peut-être. Ou bien juste on vous l’a rapporté, et nulle archive collective qui en fasse trace, peut-être. C’est de la tôle froissée ou une cheville en l’air, une menace ou même rien qu’une incivilité ou des cris dans l’escalier, peut-être. Peut-être que la bonne définition, ou ce qui nous intéresserait ici, c’est comment le monde n’arrête pas de tourner pour autant, que tout reste identique à l’habitude à quelques mètres de distance, mais que pour les personnes concernées il y a brisure ou rupture. Il s’agit aussi de la documentation en elle-même : non pas ce qui s’est passé la semaine dernière (et nous a ému, ou juste parce qu’on y repense) mais l’énoncé de ce qu’on peut retrouver comme s’étant passé la journée d’hier. C’est cette contrainte de réel qui va donner hauteur et résonance à nos textes. Ce serait si facile d’imaginer, et personne n’ira vérifier. Mais justement, c’est en quoi la réalité en chaque fait divers est un déni à ce qu’on souhaite d’elle, qui va faire de nos textes une diction humble mais implacable du monde, assemblage d’autant de timbres-poste. L’impossibilité d’écarter cela du bras, justement parce que cela fut, et que c’était ce jour-même. On raconte ? Non, on énonce. Non pas 500 signes, mais 480 maximum. Aujourd’hui on ne déborde pas. Ce travail de transparence intérieur, pour la limitation de l’espace-page. Je compte sur vous !" Proposition d'écriture 30/40 Atelier le grand carnet FB Tierslivre. 6:25 Un homme d’une soixantaine d’année a été retrouvé mort, victime —selon son épouse— d’une "overdose de faits divers" Pour le moment aucune chaine d’information ou rédaction n’est inquiétée. Les enquêteurs évoquent l’hypothèse d’une absence de discernement de la part du mort. 45 carnets petits carreaux sans marge, ont été retrouvés, remplis de listes de mots et d’adjectifs— comptabilité des occurrences les plus utilisées classés par chaines et par tranches horaires. 6:39 Un sexagénaire a été arrêté après avoir tenté d'incendier une annexe de la Société Générale, rue de la République à Roussillon dans l'Isère. La tragédie, évitée à temps par les pompiers, tiendrait son origine — selon les dires du forcené— au gel récent de ses comptes bancaires par l'administration fiscale consécutif à une amende pour stationnement illicite non payée. 6:43 Une femme de quarante ans vient d'être écrouée après avoir assassiné ses deux enfants, une petite fille de 7 ans et son frère de 10 ans par empoisonnement avec somnifères. Le double meurtre aurait été commis suite à une décision du juge des affaires familiales la privant de pouvoir partager Noël avec ses enfants. Suite à la sanction la femme désespérée aurait dit : —dans ce cas, vous êtes prévenus, personne ne les aura pour les fêtes. 6:53 C'est à un véritable carnage que les habitants de la cité des Roses, à Villejuif, ont pu assister cette nuit autour de 23 heures. Pour ceux qui étaient encore debout à cette heure là. Deux bandes rivales se sont affrontées en faisant usage d'armes de guerre et de cocktails Molotov. Cependant lorsque la police est intervenue, les deux parties antagonistes se sont ralliées pour s'attaquer à celle-ci. Trois morts dix blessés un véhicule incendié. Encore une preuve flagrante de l'insécurité en banlieue. 7:15 JE NE POUVAIS PAS VIVRE SANS ELLE Déclare Rodolphe ( costume bleu ) 10 ans à la police qui découvre le corps sans vie de la petite Emma 8 ans ( robe à pois) blessée mortellement de 11 coups de couteau. Encore un drame de l'amour. 7:19 PARCE QU'ELLE LE TROMPE IL LA TUE Drame horrible à l'EPAD de NEUVILLE Sur SAONE. Un homme de 85 ans tue une résidente de 84 ans en l'étouffant avec un oreiller dans la nuit de samedi à dimanche 11 décembre. L'homme découvert en sanglots près de sa victime évoque à la police l'infidélité de celle-ci qui aurait cédé aux avances d'un homme de 77 ans. Bon bon bon... ce ne sera pas une journée à marquer d'une pierre blanche pour l'atelier d'écriture. Je n'ai rien d'un Felix Fénéon. Et d'un autre côté on ne me demande pas de l'être non plus. Ce qui est certain c'est que je bloque vis à vis de cet exercice sur le fait divers. Et donc que c'est pour moi une piste inexplorée. Une jachère. Bien sur je peux revenir à Poe et à Baudelaire, à Maupassant. Mais ce n'est plus d'époque. La théâtralisation du fait divers désormais, son langage, la façon de l'utiliser pour boucher des trous… tout cela serait à creuser. Si j'ai le temps. faits divers à l'atelier un crayon de bois à la mine patibulaire, a tiré un trait définitif sur une pauvre feuille blanche qui ne s'en remet pas. un tableau a été achevé au couteau dans la nuit de la saint-sylvestre. Mais le râle venait de l'assassin, un peintre mal dégrossi aux yeux injectés de sang. Une gomme mie de pain à effacé la bouche dessinée par un bâton de fusain car elle trouvait qu'elle l'ouvrait trop. Trouble dans un pot de diluant, trop de pinceaux ont trempé dans cette sale affaire, le peintre piétine. Titres putaclics relevés sur Youtube à propos de faits divers Une affaire de famille sordide/ un monstre rôde la psychose s'installe/ drame à Nîmes : l'assassin est de la famille / la patronne de cette auberge tuait et humiliait ses clients/ une double vie accablante / la découverte glaçante qui fait trembler l'Ariège/ une fête qui tourne mal / elle manipule son amant pour tuer son mari / scène macabre dans une papeterie/ crime d'honneur : il perd tout pour venger sa fille|couper{180}
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justesse et esthétique
ce qui m'importe ce n'est pas que cela soit beau car je ne sais pas ce que beau signifie. ce qui m'importe c'est que je parvienne à voir sur la toile une coïncidence avec quelque chose que je découvre comme si cela avait toujours été là. huile sur toile 50x40|couper{180}
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Périmètre du privé
atelier adultes / étude de matières Que le privé possède un périmètre est une idée incomplète tant que l'on ne se pose pas la question de la mesure de celui-ci. Cette sensation d'effarouchement sitôt que l'on atteint cette frontière et le risque qu'elle soit enfreinte m'a abandonnée depuis longtemps déjà. Ou je l'ai abandonnée sans même en prendre conscience. Très peu de choses désormais de ma vie m'apparaissent comme étant du domaine privé, je crois que les temps veulent ça. Toutes ces informations que nous livrons à des algorithmes sans meme nous en rendre compte participent qu'on le veuille ou pas à cet effacement d'un périmètre autrefois considéré comme sacré ou evident. Quelque chose se sera estompé malgré nous, un flou désormais entre domaine public et privé. Il y a cette porosité qui a priori peut être effrayante si l'on en est conscient parce que l'imagination ne s'arrête jamais. Au final si je devais établir la liste des éléments biographiques que je désirerais préserver, garder secrets ou sacrés et dont le signal d'une gêne m'inviterait temporairement à les vouloir conserver en cet état, cette liste serait succincte. Peut-être même me connaissant un peu mieux désormais, cette gêne serait-elle un terrain inédit et je relèverais aussitôt les manches pour me mettre en quête de l'explorer, d'en circonscrire les raisons, le pour et le contre, l'écrire et, au final, éprouver ce soulagement de m'en être débarrassée. Maintenant, ce soulagement est-il authentique comme durable, rien n'est moins sûr— une gêne en dissimule souvent plusieurs autres qu'on ne saurait voir si on n'explore pas la première, si on ne tire pas sur ce fil qui dépasse. Et puis il y a aussi cette relation entre le sacré et le profane désormais. L'obsession du scandale, comme une drogue toujours plus forte, le fait aussi de dévaluer peu à peu tout ce qui reste d'humanisme, d'humanité, à les tenir comme des curiosités, participant au pittoresque de la visite d'un zoo. Le fait que le profane ne s'occuper de pas autre autre chose que de profaner le sacré désormais, à seule fin de mettre en place bien sûr autre chose. Autre chose sans quoi il ne peut continuer à être le profane. L'argent, la réussite, la plasticité des formes mécaniques comme humaines, plasticité vide de sens ne faisant appel qu'aux instincts les plus bas. la jalousie, l'envie de posséder de paraître. Une élévation de personnalité toute entière crée souvent que pour la détruire mieux encore par la suite--- justement grâce à un dysfonctionnement relevé dans la sphère intime ou privée. Du sans gêne à un certain degré là aussi. Le but est-il de n'avoir plus aucune gêne. d'être sans gêne si l'on veut. Et ce n'est pas une expression innocente car beaucoup entendue dans mon enfance, dans l'adolescence et dans l'âge adulte. Être sans-gêne relève d'un défaut majeur. On n'apprécie que très peu les personnes sans-gêne. Mais évidemment on parle ici d'autre chose. On parle d'un dérangement. Et la récurrence de cette observation, son souvenir surtout me fait encore froid dans le dos. Si j'ai dérangé des personnes c'est sans doute parce que, de mon point de vue, elles n'étaient pas si bien rangées qu'elle désiraient le montrer. Et qu'en étant sans gêne à ces occasions je pensais certainement faire montre d'altruisme ni plus ni moins. Ce qui ne m'a jamais valu le moindre remerciement ajouterais-je. Mais n'étant pas en quête de gratitude non plus j'ai simplement effectué le constat d'avoir été trop loin parfois, d'avoir pénétré des sphères toutes aussi privées qu'imaginaires. ce qui m'aura permis de les étudier naturellement. Il fallait bien que mon sans gêne, mes erreurs servent à quelque chose sinon quoi. L'amour est le lieu par excellence où toute gêne me semble incongrue. Mais bien sûr, encore faut-il s'entendre sur ce mot, l'amour. Je crois que toute gêne en ce domaine me fut comme le signal d'une corne de brume. La gêne à la fois comme signal de fausseté de tel ou tel amour et comme phare permettant à ma grande faim de liberté de ne pas se saborder. Il y a autant d'interprétations de ce mot amour qu'il y a de personnes sur cette terre. Et chacune tenant souvent sa propre définition comme unique bien évidemment. Au bout du compte force est de constater que personne ne peut vraiment en donner une définition limpide qu'on ne puisse plus remettre en question. Pas même moi, si brave pourtant, à vouloir étudier les définitions. Sans beaucoup de résultat concluant d'ailleurs. Ecrire c'est peut-être uniquement cela, une sorte de résistance naturelle qui consisterait à refuser de consulter un dictionnaire pour accepter sans broncher les définitions gravées dans le marbre de tous ces mots qu'on utilise sans y penser. Il me semble qu'un mot comme tous sont intimement liés à l'expérience, bien plus qu'aux décisions académiques. Être sans gêne vis à vis de cette observation effectuée très tôt dans ma vie, fut une nécessité vitale. Un mot, sa définition commune me gênait-t'elle, aussitôt je la déposais sur l'établi de mes actes, de mes pensées, de mes émotions pour étudier ce qu'elle avait dans le ventre, apprendre enfin si cette définition collait avec mon ressenti. Si sa sonorité surtout n'était pas trompeuse. De tous les mots étudiés j'ai toujours un faible pour le mot amour bien sûr. Ce ne fut pas de tout repos. Explosions en série littéralement des sphères privées. Un dynamitage en règle. Et pour trouver quel filon, sinon la plupart du temps du fer alors qu'on imaginait découvrir de l'or ou des diamants. La répétition réitérée de nombreuses fois prouve à la fois mon obstination mon endurance ma ténacité comme mon idiotie. Sans le savoir, le comprendre, s'attaquer à toute cette gêne correspond à une collaboration involontaire avec ce que je crois détester sans doute le plus désormais c'est à dire le consensus, l'air du temps. Pas de gêne véritable à me confier ainsi sur mon ignorance, mes dérives, ma folie ordinaire. La honte ou la culpabilité ne serait encore qu'un emballage une apparence. il me semble que le privé authentique, l'intime, se trouve bien au-delà de ces apparences que l'on voudrait se dissimuler ou cacher aux autres ou à soi- même. L'intime le privé c'est le sacré à venir et j'imagine que son périmètre englobe déjà l'humanité entière sans même qu'elle n'en soit consciente. Rien d'extraordinaire cependant, rien de miraculeux, pas de sensationnel au sens où les médias interprètent la sensation. Non plutôt une humanité semblable de par son innocence congénitale à tout autre règne finalement. Une humanité nettoyée, une fois qu'elle en aura terminé avec ses hontes ses culpabilités considérées comme des trésors, un capital.|couper{180}
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de l’appétit de rien
atelier adultes / études de matières vivre avec cet appétit est peu commode car parasité sans arrêt par tout un tout en bloc difficile de discerner de quel vide celui-ci est constitué il n'est qu'apparence de quelque chose masquant le vide et c'est à peu près tout ce que l'on peut en dire rien ne rien en dire n'éloigne pas la faim ni la flamme qui continue à brûler à maintenir en vie au contraire ne rien en dire semble aiguiser l'intention de le dire d'une autre façon que facile coulant de source dont on sent bien la fausse note aussitôt que ce genre de propos mécanique surgit en vain une souffrance qui s'accentue d'autant que l'on maintient la plaie vive sachant désormais le danger du soulagement des croutes des cicatrices l'oubli n'est pas le terme d'une souffrance mais une croyance dans la possibilité de l'éloigner de l'enfouir s'en détacher et on invoquera la nécessité du temps autre croyance baume ou pansement facile mais l'appétit du rien revient il revient plus fort encore balaie les châteaux de cartes les édifices les constructions toute la préciosité pour combler un mauvais penchant un écart pour tromper la faim tentative d'avance vouée à la ruine de vouloir couper cette faim comme on coupe un feu sur une peau irradiée comme il faut avoir exploré l'au-delà de l'apparence pour la voir enfin pour ce qu'elle est la voir comme la vie puisque elle est la vie et de savoir toute vanité de l'expliquer comme il faut aussi avoir cru en la culture en avoir été si souvent déçu pour la voir aussi pour ce qu'elle est un voile épousant les formes au plus proche d'un rien qui se meut tendrement sous elle le rien de la vie le rien de la mort mais un rien fécond étonnamment fécond au moment même où l'on abandonne l'idée d'en recueillir d'en posséder quoique ce soit. le risque de se tromper et de confondre l'appétit du rien avec la séduction que propose le néant toujours présent jusqu'à ce qu'il s'évanouisse soudain participe à la création de ce mystère qui n'en est plus un mais qui pour autant n'assure de rien n'offre à saisir que fragilité vulnérabilité abandon plus encore l'appétit du rien pousse à écrire des milliers de phrases vides dans l'espoir qu'une seule enfin ne soit pas vaine pour enfin parvenir à dire tout cela ne fut rien mais ce ne fut pas en vain et quand bien même rien de grave rien de tragique mais une feuille qui tombe au sol un oiseau qui chante à l'aurore le craquement du bois dans la charpente la respiration du chat qui dort la journée qui commence et la sensation bizarre d'être à égalité sur une ligne de départ ni plus ni moins|couper{180}
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Carnet 29
atelier du mercredi avec les ados "Jouons, jouons. Le carnet se plie à toutes nos transmutations, conversions, altérations, transfigurations, mutations ou évolutions. Il les accompagne, ou y résiste. Se rebiffe, ou les consigne et en dresse soigneusement l’inventaire. Un cycle qui soit 40 fois ces mutations symétriques du carnet, tant pis : il y a des cases noires et des cases grises, des cases en couleur, des moments d’euphorie et d’autres de repos, enfin certains où on n’ira qu’en renâclant. Aujourd’hui c’est ça et demain rattrapera. On travaille au rétroviseur : la journée qui vient de s’écouler, ou celle qui va pour nous se dérouler, parce qu’on est très bien capable d’accomplir des choses dont on sait très bien qu’il vaudrait mieux ne pas les faire. I would prefer not to, dit Bartleby, bien sûr vous l’avez lu et relu, mais sinon il y a PDF dans le dossier ressources : Bartleby préfère ne pas accomplir les tâches même modestes qu’on lui demande, et pour lesquelles pourtant il est salarié. Le carnet nous accompagne, dans la poche arrière ou le coin du sac, tout aussi bien dans la journée de travail, les visages du travail, les lieux du travail. On ajoute à Bartleby ce dispositif optique moderne qu’est le rétroviseur : ceci, qu’on a effectué, il aurait mieux valu s’en abstenir. On l’a appris après, à nos dépends ou aux dépends de quelqu’un d’autre. Ou pire : on n’a pas eu à l’apprendre, parce qu’on le savait d’avance, aussi bien pour ce qui concerne ce « à nos dépends » que pour ce qu’on en a infligé aux autres. Et surtout, on ne disserte pas. Ce rythme en 480 caractères et paragraphe monobloc, bien sûr il serait monotone si tout le monde s’y pliait, mais jusqu’ici on n’y a jamais réussi. Cela aussi c’est à vos dépends : écrivez plus long, cela n’induira pas forcément plus de temps de lecture pour celles et ceux qui pourtant vous accueillent de bonne volonté. Aiguisez, c’est tellement mieux. Affûtez. Condensez. Dans une journée, celle qui vient de s’écouler, celle qui va nous accueillir, il y a tant et tant de gestes, paroles, actes, pensées, qu’on n’aurait pas dû. Évidemment, une et une seule, ça complique. Mais c’est le choix même qui permet de préciser les bords, et affûter, condenser, aiguiser ce qui reste. On doit voir au travers, on doit penser la transparence des mots. Ça tombe bien, pour la précédente, donc la #28, c’est exactement le contraire qu’on a fait. Le carnet aujourd’hui s’en va au négatif. Le pas dans « on n’aurait pas ». Et qu’on l’a fait quand même, qu’on ait su par avance ou rétrospectivement seulement, qu’il aurait été tellement préférable de s’abstenir. A contrario, qu’est-ce qu’on a bien fait de lancer ce cycle, et au quotidien. Non ? À vous." 29 ème proposition sur 40 Atelier d'écriture Le grand carnet FB TiersLivre 4h15 Je n'aurais pas dû. Cette dette je m'en serais dispensée que ce ne serait pas plus mal car par avance je le savais bien sur mais il me fallait encore une fois pousser le bouchon déborder contracter ce genre de dette comme on contracte des bestioles des maladies un handicap et voilà ce fut plus fort que moi puisqu' impensable que je ne me flanque pas pareille dette sur le dos la même exactement qu'il y a deux ans jour pour jour et il est au bout du compte fort possible que sans des dettes de ce genre récurrentes comme perpétuelles je vive une vie des plus simples une vie si simple trop simple dont la simplicité m'effraie a un si grand degré qu'il me faille la compliquer par avance avant d'être acculé c'est à dire me retrouver dans une impasse définitive c'est à dire encore empaillé sur le rebord d'une cheminée juste à côté de la sainte-vierge en plâtre d'une boule de cristal et bien évidemment du pot pourri des remords des regrets que je n'aurais pas eus. 4h44 le regret de ce dû qui aurait pu m'échapper si au-delà de toute raison raisonnable je n'avais pas foncé dessus cet intolérable regret dont il m'est impossible de me dispenser toutes les fois où je le vois pointer le bout son nez et que bien sur j'attrape avant qu'il ne sauve c'est la nostalgie quelque sentiment avant-coureur de celle-ci de celui-là de ce regret assurément qui me porte à faire tant de choses que je ne devrais pas, car je ne le devrais pas c'est si évidemment qu'on ne le devrait pas car encore ce qui est dû reste encore à devoir et que ce devoir maintient en vie n'est-ce pas repousse la mort une façon moderne si l'on veut de vivre à crédit puis de se plaindre d'en avoir pour son argent de recevoir la monnaie de sa pièce de rester mécontent d' être mode quoi|couper{180}
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peindre grand écrire court
hier vu un documentaire à propos de l'artiste Julian Schnabel. réflexion à propos de la taille gigantesque de ses tableaux. ça en met plein la vue. déjà relevé cela en photographie lorsque l'on passe d'un format carte postale à une affiche de métro. la démesure comme marque de prestige. comme signe caractéristique de l'œuvre d'art dans le domaine pictural. De nos jours. et à l'inverse et d'après les statistiques aperçues sur mon blog l'intérêt de plus en plus accru des lecteurs pour les textes cours au detriment des plus longs. Donc dans une exposition se perdre dans la vastitude mais pour lire il faut que cela soit bref. Peut-être la raison de l'intérêt des blogs poétiques. l'attention au texte, à une mise en page, à son aération. Surtout pas trop long car aussitôt synonyme de chiant. peut-être aussi puis-je trouver là une sorte de non résistance de ma part, le fait d'être moi-aussi emporté dans la même vitesse pour écrire ces textes, négligent souvent orthographe grammaire et ponctuation. la résistance , le point névralgique de celle-ci serait donc d'apporter la plus minutieuse attention à toutes ces choses, au contraire, tout en les circonscrivant dans des formats brefs. idem pour cette histoire de lecture à haute-voix. lire des textes cours. ne pas s'engager dans du long cours dans un livre entier. il y a aussi une forme de résistance chez le lecteur à ne pas vouloir se faire alpaguer. De désirer en toute liberté choisir son moment. Donc donc donc. c'est encore cette histoire de format qui est reposée sur la table. quel format pour quel type d'utilisation. proposer des formats sans les imposer. pas bien clair. exemple Youtube qui tient compte justement du manque d'attention pour sans cesse proposer de nouveaux contenus pour alpaguer l'auditeur. Dans ce cas encore une fois la nécessité d'un espace privé où les gens seraient libres de choisir à quoi ils désirent accéder. Par la notion d'abonnement redonner une responsabilité à ceux qui en sont finalement dépossédé par tout un système. peut-être qu'en étudiant une telle piste me sentirais-je mieux moins honteux ou coupable de faire payer un abonnement. Il faut que ce soit utile que cela engage une responsabilité de part et d'autre. comme pour les cours de peinture.|couper{180}
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lire à haute voix
divers essais de lecture à haute voix ces derniers jours me laissent sur le flanc quand je mesure à nouveau la quantité de travail à fournir afin que le résultat ne soit pas d'un ridicule achevé. Mais je peux me déclarer au moins content de cette prise de conscience, sans laquelle aucun point de départ digne de ce nom ne serait envisageable. Sans laquelle je continuerais à patauger à l'intérieur de mes propres illusions. Avant de lire à haute voix il apparaît nettement qu'il faille d'abord lire le plus silencieusement possible le texte que l'on désire restituer. Par exemple les premiers mots de la confusion des sentiments-- livre que je ne cesse de lire et relire depuis une bonne semaine désormais — et que je pense comprendre à première lecture mais qui devient de plus en plus retors au fur et à mesure où je reprends chaque page chaque paragraphe chaque phrase et même chacun des mots. C'est bien là le même écart toujours que j'y perçois de la même façon entre les mots que j'écrirais dans un premier jet et leur relecture quelques jours semaines années plus tard. Avec la question lancinante : que cherche vraiment à dire l'auteur, le personnage et ce que j'en comprends vraiment moi-même dans l'immédiateté d'une première lecture : à vrai dire pas grand chose de réel. force est de constater que l'on croit bien plus comprendre que l'on comprend vraiment. et si cela se produit de cette façon pour un livre qu'en est-il de toutes les interactions d'une seule journée. Sans doute que le réflexe ancien qui m'entraîna à noter sur des carnets le récit de mes journées, au fur et à mesure qu'elles s'étaient écoulées doit avoir une relation intime avec le doute d'en avoir saisi quoique ce soit de réel justement. Trouver le ton est une chose mais il en est une seconde, plus insidieuse si on n'y prend pas garde. celle de se trouver en mesure de conserver ce ton durant plusieurs paragraphes, plusieurs pages, un livre entier. Et il semble que ce n'est pas tant une affaire de souffle qu'encore une fois une compréhension intime du texte. Parvenir à retrouver le rythme de l'auteur au moment même où les phrases naissaient dans son esprit s'écrivaient sur le papier. Et donc je peux déjà percevoir qu'il existe deux types de lecture à haute voix. Une qui s'emparerait d'un texte afin de se mettre en avant, une lecture narcissique, et une autre plus humble plus terne plus servile qui se mettrait au service du texte tout simplement sans avoir besoin d'effet, d'en ajouter. Je me suis mis à songer à l'acteur Michael Lonsdale. De mémoire il me semble qu'il fut un des seuls à toujours conserver une intégrité de lui-même quelque soit le texte qu'il lisait et pourtant sans jamais produire le moindre effet, la moindre manifestation d'une interprétation personnelle. comment est-ce possible c'est un grand mystère.|couper{180}
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carnet 28
trouvé sur le net "Pensée qui s’obstine, reste à l’arrière-fond. On ressasse, on rumine, on rabâche. On est dans un échec : rien de brillant, rien qui éclate, rien qu’on puisse noter pour définitivement s’en débarrasser. Mais si c’était justement ça qu’on ouvrait. Un nœud. Un tas. Quelque chose qui se malaxe, sans début ni fin (mais 480 signes, en un bloc et un seul, compact : il suffit pour cela de supprimer la ponctuation interne, ni virgule ni point ni parenthèse ni tiret, la phrase et juste la phrase, rien que la phrase et elle tient pile dans nos 480 signes). Prenez votre temps. Ne la forcez pas à venir, cette pensée. Laissez-vous aller au goût du jour. Ou au goût qu’a le monde là quand on le hume ou l’aspire. Chercher derrière les cloisons, dans l’arrière des yeux, dans ce vague bruit de fond entre les oreilles. Chercher dans ce qui empêche de penser clair, comme il y a un arrière à « écrire clair ». Alors elle sera là, lovée, opaque, revêche, silencieuse, cette phrase sans conclusion, cette phrase contradiction, cette pensée aporie. On entre dans l’indémêlable, le carnet sert à ça. Notre meilleur biais pour y atteindre : eh bien, ce double qu’on a convoqué hier ! Vous n’avez pas la solution ? Sûr qu’elle ou il en dispose, ce double d’hier" Proposition d'écriture le grand carnet atelier d'écriture FB. 4h53 Celui qui écrit et celui qui regarde écrire celui qui écrit au moins deux dans le miroir à essayer de voir ce qui se passe mais aucun des deux ne semble y parvenir il manque un tiers c'est probable comment ne pas y avoir pensé plus tôt des années auparavant quand l'illusion d'avoir encore suffisamment de temps était encore vivace et c'est à ce moment que les deux regards se rencontrent dans le reflet que leurs mines s'allongent et que la bouche béer le sablier le sable le temps les derniers grains prêts a s'écouler et ce mot qui surgit le tiers. plus court l'un qui écrit l'autre qui regarde par-dessus son épaule on sent que ça tourne en boucle à vide que ce n'est pas ça qu'il manque quoi on se le demande l'un le demande à l'autre en boucle sans jamais obtenir de réponse il manque quoi et soudain vient l'idée du tiers et qu'à partir de ce tiers la solution serait peut-être mais rien n'est sûr trouvée la solution l'unique enfin mais où trouver un tiers pareil semblable et pourquoi serait-il donc pareil ou semblable publie donc ça encore plus court moi et mon double tournons en rond excentriques autour d'un axe taré sans trouver de solution valable au temps qui passe on a essayé beaucoup de choses diverses et variées mais ça ne change rien tournons à vide toujours on se demande comme un seul homme comment faire pour arrêter tout ça mais un seul homme n'y peut rien il faudrait un tiers. encore un essai comment s'extraire d'un tel merdier et on ignore ce que veut vraiment dire ce mot cette image on parle de ça lui et moi du matin au soir mais nous tournons en rond peut-être dit-il soudain qu'il faudrait en parler à un tiers mais quel tiers et si on publiait juste cette phrase pour s'offrir une petite chance de le trouver|couper{180}