La liberté, l’art de savoir choisir.

Photo de Abhinav Goswami sur Pexels.com

Tout à l’heure je repars pour une longue journée de stage dans une MJC. Je réfléchis au temps en ce moment, à comment j’utilise mon temps, et dans quel but ?

Comme tout le monde ma priorité est de faire face aux factures évidemment, avec la peur qui accompagne souvent le fait, qu’en tant qu’indépendant, je ne peux jamais vraiment savoir quel chiffre d’affaire je vais réaliser mensuellement.

C’est la raison pour laquelle j’ai conservé un job d’enseignant. En raison de la trouille. Parce que je ne suis jamais certain que le fruit de la vente de mes œuvres me permettra de faire face aux factures.

Et je m’aperçois que c’est à double tranchant évidemment. Car il est difficile de se donner l’espace et le temps nécessaire à la création, à la recherche, à la rêverie et en même temps d’orienter ses pensées vers quelque chose de très pragmatique comme l’enseignement.

J’ai tenté de me dire que c’était juste une organisation à trouver. Un emploi du temps à bien définir. Mais en fait ce n’est pas si simple, l’énergie dépensée dans l’une ou l’autre de mes activités n’est pas inépuisable. Ce qui au bout du compte finit par nuire à tout l’ensemble.

Comme d’habitude j’oscille entre deux états : l’enthousiasme et la dépression.

Je suis enthousiaste lorsque je parviens à dépenser mon énergie dans un sens utile et déprimé lorsque je m’aperçois que je ne suis pas parvenu à le faire.

Si j’analyse d’un peu plus près les véritables raisons qui font surgir l’échec, la déprime, je ne vois qu’un problème de timing, d’organisation en premier lieu. Et surtout je m’accable tout seul, je ne rejette pas le problème sur des conditions externes. Ce qui au bout du compte me renvoie à la notion de responsabilité ou plutôt d’irresponsabilité.

En même temps cela me demande une dose d’abnégation pour suivre sans broncher la moindre "to do list" que je pourrais inventer et qui parfois me gonfle, me fait ruer dans les brancards. Comme si soudain l’ouvrier et le patron, qui sont en fait une seule et même personne, entraient en conflit.

Il est même à craindre que nous ne soyons pas que deux, il y a aussi l’architecte qui a une vision à plus ou moins long terme et qui lui ne se soucie que de rêver l’avenir, d’élaborer un projet à la minute, pour le remettre ensuite à toute l’équipe qui évidemment reste éberluée parce que ce genre de projet, ne tient pas compte de la réalité le plus souvent. Il n’y a pas de marche à suivre, pas d’étapes clairement définie, par d’énumération de moyens, tout est flou, un véritable merdier.

Donc au moins 3 personnes dans cette équipe.

Qui est le foutu patron de cet équipe, c’est la question ?

Si je dis moi je fais rigoler tout le monde. Parce qu’évidemment tout le monde s’appelle moi dans cette équipe.

Et tous ces moi sont enchainés les uns aux autres, ils ne possèdent pas de recul, pas de discernement.

Chacun tire la couverture à lui et parfois elle se déchire.

Donc il faudrait une entité au dessus de tous ces je qui leur attribuerait une casquette de couleur pour mieux pouvoir les identifier dans un premier temps.

Toi l’ouvrier tu seras vert

Toi l’architecte tu seras bleu

et toi le patron tu seras rouge.

—Oui c’est bien joli tout ça dit l’ouvrier mais c’est encore moi qui vais me taper tout le boulot

— euh non tu te trompes dit l’architecte sans moi tu n’es pas grand chose, c’est moi qui te fournit les idées.

— Bon bon calmez vous vous deux... je suis en train de réfléchir, dit le patron.

De quoi vous plaignez-vous en fait ? Que voulez-vous vraiment ?

— On voudrait bien savoir où on va dit l’ouvrier, parce que j’ai aussi une vie, une famille, je n’ai pas envie de passer toute la sainte journée à bosser pour toi, surtout pour ce salaire de misère !

— Moi je déborde d’idées et tu ne me donnes jamais l’occasion de les concrétiser dit l’architecte, c’est un véritable gâchis.

— Ok ok je vous comprends, mais mettez-vous aussi à ma place dit le patron. Moi je dois faire face aux factures, je dois entrer tous les mois suffisamment de commandes, de fric pour que je puisse vous payer, poursuivi par cette angoisse.

—Erreur magistrale , tu devrais courir dans l’autre sens andouille, car Quel est l’objectif de tout ça ? dit Dieu en allumant un feu dans le cendrier à cause d’une clope mal éteinte. Le cendrier ardent, vous noterez qu’il fallait le trouver...Dieu est fier comme un petit banc. Puis il ajoute :

— Ok les gars je vais vous aiguiller, quelqu’un sait faire du café dans cette baraque ? et puis toi tiens file moi donc une tige, ça fait longtemps que je ne me suis pas encrassé les poumons.

Dieu toussote, se racle la gorge, puis dit

—vous êtes divisés parce que votre objectif principal n’est pas clair voilà la vraie raison de tout ce bordel.

Donc la première chose à faire c’est de croire en l’unité, en gros : croire en Moi. Non pas ce moi ci, ce Moi là. Faites confiance arrêtez de vous égarer, de vous disperser, réunissez-vous autour d’une table, tiens celle-ci par exemple, asseyez-vous, il reste du café, et causons.

Causons de la liberté car c’est le synonyme de l’unité qui elle même est issue du choix comme de la cuisse de Jupiter, c’est à dire encore Moi.

Donc primo : chacun d’entre vous doit dire se qu’il veut vraiment à tout le monde. Quelqu’un doit tout noter pêle-mêle.

Secondo trouvez parmi tout ce bazar ce qui vous réunit tous les trois. faite une liste réduite juste avec ça et enfin virez le reste !

Evidemment ça ne fonctionnera que si vous désirez à tout prix rester ensemble dans cette entreprise, sinon vous pourriez aussi vous virer les uns les autres jusqu’à ce qu’il ne reste plus comme toujours que Moi.

Moi je n’ai hélas pas le choix, vu que je suis Dieu et que je suis en permanence la somme de tous les choix.

Post-scriptum

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Faites au mieux

—Faites au mieux… Phonétiquement j’eus un doute. Fête ou faites. Je perdis quelques heures en supputation sans oser demander de précision. Il vaut mieux ne jamais poser de question en réunion. C’est très mal vu. Les jeunes se font avoir régulièrement. Les jeunes posent des questions en réunion. Un ange passe. Les vieux sourient intérieurement. Mais ils ne le montrent pas bien sûr. Avoir un jeune en réunion c’est toujours une attraction à ne pas louper. Chacun doit faire sa petite expérience. Et Au mieux, OMIEUX ? était-ce le nom d’un lieu-dit où la fête se tiendrait si, dans mon incompréhension totale, en tâtonnant je dusse m’y rendre. Je me doutais que ce ne pouvait être si simple, et puis c’était illogique d’envoyer ainsi un employé faire la fête avec tout ce travail encore à faire. Je fis semblant de ne pas avoir entendu ce que je venais de penser et je hochai la tête en silence. Ce fut la réponse attendue. Un ou deux jeunes gens posèrent des questions saugrenues, des anges passèrent et repassèrent, les vieux furent, comme chaque lundi matin, hilares intérieurement. Je sortis mon calepin pour faire des gribouillis destinés à faire baisser la tension nerveuse, pour m'évader tout en étant là, pour être attentif autrement à tout ce qui pourrait se dérouler là. Mais tout de même cela me préoccupa durant quelques heures encore. Car ne faisais-je pas déjà du mieux possible à peu près chaque tâche qui m’incombait. Fallait-il faire encore faire mieux que d’habitude ? Fallait-il faire mieux que mieux, c’est à dire mal au final ? Un étrange doute accompagné de plusieurs soupçons naquirent comme des champignons après les pluies d’octobre, étaient-ils comestibles, toxiques, je me penchais encore des heures sur l’embarras du choix et fit chou blanc comme il se doit. A la fin de la journée je n’avais strictement rien fichu. Le directeur entra en trombe dans la salle, s’approcha du bureau derrière lequel j’étais et il me demanda :— alors c’est fait ? Sans ciller je hochais gravement la tête. Il exhiba un sourire satisfait. Ce qui était une chose excessivement rare pour être marquée d’une pierre blanche. Où allais-je dégotter une pierre blanche à cette heure cependant ? Je l’ignorais. Puis la semaine passa et nous passâmes tous en même temps à toute autre chose. C’est à dire à la semaine suivante. Nous avions tous fait au mieux sans nous appesantir plus qu’à l’ordinaire. Nous serions prêts pour la prochaine réunion hebdomadaire. Aucun incident notoire ne pourrait l’empêcher. A part la fin du monde si elle daignait arriver comme un cheveu sur la soupe. Encore qu’on peut encore avaler la soupe nonobstant le cheveu , quand on n’est pas bien fier, quand on veut faire au mieux, et surtout ne pas se poser de question insoluble.|couper{180}

Faites au mieux

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Se lancer

D'après une idée d'atelier d'écriture où je ne pense pas avoir tout compris du premier coup. Mais, je me lance tout de même Photo découverte sur l'excellent site https://www.michellagarde.com/ dans ses dramagraphies Il faut vous lancer… on ne sait pas comment vous le dire… et sur tous les tons… lancez-vous… Je mis un temps avant de comprendre qu’ils s’adressaient à moi. Ou du moins à eux-mêmes au travers de moi. Car il est extrêmement rare que l’on s’adresse vraiment à moi tel que je suis. Moi-même y parvenant une fois tous les dix ans et encore, assez difficilement Il fallait donc se rendre à l’évidence. Il fallait se lancer aussi dans cette approche. Je n’étais ni plus ni moins qu’un épouvantail, un homme de paille, à moitié Turc. Il insistaient sur la tête. Se lancer… ils me la baillaient belle. On ne se lance pas comme ça sans y penser. Sans y réfléchir. Sans établir de plan en tous cas. Peser le pour et le contre en amont mais aussi en aval. On oublie toujours l’aval. Sans compter qu’il faut en premier lieu une rampe de lancement. Une armée d’ingénieurs, des super calculateurs. Sans oublier la matière première, le béton, l’acier, le fer. Sans oublier la bonne volonté, une quantité très précise de hargne, ajouté à quelques soupçons de naïveté. Et puis c’est tellement trivial de le dire mais il faut tout de même le dire, pour se lancer il faut surtout le nerf de la guerre. Ça ne se trouve pas sous le sabot du premier cheval bai cerise venu. Tout une machinerie à mettre en branle, pour dégotter le fameux nerf. Sans oublier tous ces rencards. Rendez-vous chez le banquier avancez de deux. Rendez-vous à l’Urssaf reculez de trois. Sans oublier l’imprimeur, combien pour une publicité de lancement je vous prie. Et si je ne prends que le recto ? Attendez il me reste peut-être quelques pennies pour une ou deux capitales. C’est bien les Capitales pour lancer une campagne de lancement non. Ne pas être trop bégueule. Voir grand. Un flyer format A5. Avec en gros Demain, JE me lance.. Venez assister au spectacle. Deux francs six sous la place. Et ne croyez pas qu’il s’agit de l’homme Canon. Une vieille resucée de Luna parc. Rien de tout ça. Juste une tentative burlesque, tragique, comique ? Ah ah ah mystère et boule de gomme, vous le saurez si vous achetez le billet. Tarif promotionnel pour les Cents premiers : un francs vingt-cinq centimes seulement pour en prendre, EN AVANT PREMIERE , plein les mirettes. Lancez-vous ! laissez-vous tenter ! Venez nombreux assister au lancement.|couper{180}

Se lancer

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Tendre

travail d'élève, stage "oser, hésiter" mai 2023 Il faut tendre, sans être tendre, c’est à dire, ne pas céder comme le beurre cède au couteau qui rabote la motte ( négligemment le plus souvent) Il faut dire au couteau : Ce n’est pas parce que je compte pour du beurre qu’il faut en profiter ! Il faut tendre l’oreille, sans être dur de la feuille. Ceci étant dit si on tend l’oreille, ce n’est pas ce qu’elle va capter qui nous intéressera en premier lieu, mais plutôt se concentrer sur cette action machinale, vous savez, qui consiste à tendre une oreille. Comment tendre une oreille sans se casser les pieds, ou les casser aux autres, un enjeu de taille. Le placement du corps tout entier doit avoir une importance. Selon que l’on se tient de face ou de profil, on ne peut tendre l’oreille de la même façon. Idem si l’on est assis ou debout, voire allongé, et encore vivant ou mort, à dix-huit mètres de profondeur sous l’eau ou au sommet d’un poteau télégraphique. Le son frappe l’oreille suivent une règle de tangentes assez absconse mais bien réelle. Tendre du linge sur un fil demandera aussi un peu d’attention. Ne pas perdre de vue le fil, tout en tenant d’une main l’épingle, de l’autre la chemise— si c’est bien une chemise ( on peut le vérifier et modifier le mot ça ne changera pas grand chose sauf la phrase). Tendre vers le mieux, s’efforcer vers ça est à prendre avec des pincettes, sachant d’une part que le mieux est l’ennemi du bien et que d’autre part il faut savoir d’où l’on vient avant de prétendre se rendre où que ce soit. Mais si c’est vers un mieux, il y a de grandes chances que l’origine soit Un bien que l’on ne saurait supporter en l'étatUn mal que l’on cherche à renommerUne énigme, on ne sait pas d’où l’on part on se contente simplement d’emboîter le pas du plus grand nombre vers le mieux. Il faut noter les pistes consciencieusement pour ne pas s’égarer inutilement. Tendre vers une certaine précision, mais sans jamais l’atteindre de plein fouet, aucun carambolage n’améliore la précision. Aucun carambolage n’apporte quoique ce soit de bien précis si l’on n’en meurt pas, qu’on ne se retrouve pas hémiplégique, amnésique, amputé, groggy ou même indemne. On a juste assisté à un carambolage, peut-être même avoir endossé un rôle de premier plan, mais il ne vaut mieux pas profiter de l’occasion pour tendre vers la célébrité tout de même, où ce qui est la même chose, vers une idée toute faite. La précision ne s’atteint pas plus que la perfection, elle se rumine seulement, elle se rêve, on peut la désirer certes, la convoiter, mais la posséder serait beaucoup trop grossier. Tendre vers un soupçon de modestie à ce moment là si l'on sent que l’on s’égare, si l'on tend vers l'abus, l'extrême. Dans la tendance moderne d’arriver avant d’être parti, tendre est un verbe oublié. Enterré. Mais dont il faudra tout de même faire l'effort se souvenir pour ne pas sombrer à la fin des fins. Et puis par pitié, ne pas s’attendrir pour autant comme un bifteck sous le plat du couteau du boucher. Ne pas se ramollir. Quand bien même l'adversité produirait autant d' efforts démesurés pour nous nous maintenir dans l'ignorance ou dans l'oubli. Se réveiller le matin et toujours voir en premier inscrit sur un post-it qu’on aura collé sur la table de chevet la veille. TENDRE. En lettres capitales . Maître mot d’un début de journée . Ensuite si besoin est, se détendre en se levant, prendre une douche, un café si c’est absolument nécessaire. si l’on a pris l’habitude de s’imposer ce genre d’habitudes. Ce qui n’empêche nullement de tendre à les réduire voire les supprimer si elles ne vous servent à rien, si ce ne sont que de simples programmes installés dans la cervelle pour nous permettre de ne penser à rien.|couper{180}

Tendre