L’oeil du cyclone

3h

la journée commence, café, cigarette, caresse sur la tête de la chatte, rien d’extraordinaire sauf la banalité de la répétition. Et pourquoi répéter toujours les mêmes gestes dans le même ordre, pourquoi s’attacher à ce genre d’extraordinaire là alors que l’on pourrait se coiffer d’un chapeau et utiliser un extraordinaire latéral.

exemples d’extraordinaires latéraux

  • Bien choisir la couleur du chapeau que l’on va poser sur son crâne avant toute chose. Ce qui nécessite une bonne organisation, que les chapeaux soient accessibles facilement sitôt le pied posé hors du lit. Ce qui nécessite d’avoir pensé à installer un dressing dans la chambre à coucher en premier lieu, puis d’avoir imaginé qu’un jour nous aurions besoin de porter un chapeau. Ce qui nécessite aussi d’avoir réfléchi au genre de chapeau que l’on achètera, à sa forme, à sa couleur, à son utilité. Par exemple si je décide de porter un chapeau blanc toutes mes pensées sitôt que je bondis du lit vont se diriger vers une seule direction, par exemple l’information la plus précise et exhaustive sur un seul sujet qui traverse mon esprit au moment même où je bondis du lit. À cet instant je règle une bonne partie du problème de l’embarras du choix. Et pourquoi pas chercher le plus d’information sur la façon d’écrire avec un chapeau blanc sur la tête. Donc il me faut évidemment un chapeau blanc facilement accessible sitôt que le désir de l’attraper me vient, donc une étagère dans un dressing que j’aurais préalablement construits et qui évidemment ne se situerait qu’à une distance raisonnable du lit pour qu’en effectuant le bref parcours du lit vers le chapeau je ne perde pas le fil de mes idées.
  • Trop tard, je me suis trompé de chapeau, j’ai pris le noir au lieu du blanc. mais pas grave l’idée me vient de changer de direction complètement et de me mettre à l’apprentissage du latin.
  • Mon chapeau noir sur la tête exige que je change de chapeau pour trouver le jaune. Avec le jaune je deviendrai plus optimiste je ne verrai plus les choses en noir, ce qui est profitable pour étudier une langue morte, et notamment le fameux morceau de ses déclinaisons, sans parler des enclaves, il vaut mieux être coiffé du chapeau jaune pour arrondir les angles et sauter comme un cabri joyeux par dessus les difficultés.
  • le nominatif est d’une facilité assez déconcertante à comprendre il suffit de dire que c’est le sujet comme il est aussi facile de comprendre que l’accusatif est l’objet, évitons de trop nous vautrer dans l’angoisse du complément pour l’instant, trop de trous comme dans un gruyère à ce propos.
  • trois cas pour aujourd’hui suffisent et tu peux en être heureux. nominatif accusatif et le datif si l’objet n’est pas directement relié au sujet
  • Retour du chapeau noir je trouve que le noir me va mieux au teint ce matin. Et bien sûr changement total de direction. Le site Spip. du coup pour avancer sur ce projet le chapeau blanc s’impose : de l’information rien que de l’information et encore de l’information rien que ça pour le moment
  • Allons sur ce site que j’admire et que je jalouse et oublions l’émotion, reste froid comme un lézard en plein hiver. appuie sur le bouton inspecter et observe la structure de la page d’accueil. Ainsi donc il y a une page index sous forme d’un tableau et toute la navigation part des boutons alignés juste sous la bannière. Ils sont gros, peut-être qu’il existe une possibilité de faire moins gros, noter ça. cela semble simple pour l’instant et on aurait pas besoin d’un spip pour faire ce genre de page. d’ailleurs observe l’absence des deux boutons *espace privé* et *recalculer la page* ce n’est pas pour des prunes que c’est construit ainsi. D’ailleurs cela répond à une question que tu t’es posée il y a moins d’une semaine : comment faire pour ne pas voir ces fichus boutons sur la page d’accueil ?
  • problème pas complètement résolu mais de bonnes pistes de bonnes informations glanées pour y parvenir en fait il suffit d’avoir un ensemble de pages html destinées au public qui vont aller piocher les diverses informations dans les rubriques et articles de spip. Le tout relié par des liens, un maillage. Une information en découle naturellement, réfléchir en amont à la fabrication de ce maillage, imaginer une arborescence, et pour ça plusieurs solutions
  • un crayon et du papier
  • un schéma heuristique genre mind map
  • une liste à puces.
  • possibilité ouverte d’en trouver d’autres en cours de route.
  • il faudra observer encore comment ces pages html utilisent les squelettes natif ou bien si elles transitent par des squelettes personnalisés ...

Ce qui fait que je n’ai pas écrit de texte ce matin comme tous les jours entre 3h et 8h du matin. mission accomplie en partie grâce aux chapeaux totalement imaginaires d’ailleurs. j’ai fait une petite incartade dans un extraordinaire latéral.

et maintenant il est 10h27 et je me sens étrangement vide la tête nue, pourtant tout semble calme comme au centre d’un cyclone.

Post-scriptum

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Faites au mieux

—Faites au mieux… Phonétiquement j’eus un doute. Fête ou faites. Je perdis quelques heures en supputation sans oser demander de précision. Il vaut mieux ne jamais poser de question en réunion. C’est très mal vu. Les jeunes se font avoir régulièrement. Les jeunes posent des questions en réunion. Un ange passe. Les vieux sourient intérieurement. Mais ils ne le montrent pas bien sûr. Avoir un jeune en réunion c’est toujours une attraction à ne pas louper. Chacun doit faire sa petite expérience. Et Au mieux, OMIEUX ? était-ce le nom d’un lieu-dit où la fête se tiendrait si, dans mon incompréhension totale, en tâtonnant je dusse m’y rendre. Je me doutais que ce ne pouvait être si simple, et puis c’était illogique d’envoyer ainsi un employé faire la fête avec tout ce travail encore à faire. Je fis semblant de ne pas avoir entendu ce que je venais de penser et je hochai la tête en silence. Ce fut la réponse attendue. Un ou deux jeunes gens posèrent des questions saugrenues, des anges passèrent et repassèrent, les vieux furent, comme chaque lundi matin, hilares intérieurement. Je sortis mon calepin pour faire des gribouillis destinés à faire baisser la tension nerveuse, pour m'évader tout en étant là, pour être attentif autrement à tout ce qui pourrait se dérouler là. Mais tout de même cela me préoccupa durant quelques heures encore. Car ne faisais-je pas déjà du mieux possible à peu près chaque tâche qui m’incombait. Fallait-il faire encore faire mieux que d’habitude ? Fallait-il faire mieux que mieux, c’est à dire mal au final ? Un étrange doute accompagné de plusieurs soupçons naquirent comme des champignons après les pluies d’octobre, étaient-ils comestibles, toxiques, je me penchais encore des heures sur l’embarras du choix et fit chou blanc comme il se doit. A la fin de la journée je n’avais strictement rien fichu. Le directeur entra en trombe dans la salle, s’approcha du bureau derrière lequel j’étais et il me demanda :— alors c’est fait ? Sans ciller je hochais gravement la tête. Il exhiba un sourire satisfait. Ce qui était une chose excessivement rare pour être marquée d’une pierre blanche. Où allais-je dégotter une pierre blanche à cette heure cependant ? Je l’ignorais. Puis la semaine passa et nous passâmes tous en même temps à toute autre chose. C’est à dire à la semaine suivante. Nous avions tous fait au mieux sans nous appesantir plus qu’à l’ordinaire. Nous serions prêts pour la prochaine réunion hebdomadaire. Aucun incident notoire ne pourrait l’empêcher. A part la fin du monde si elle daignait arriver comme un cheveu sur la soupe. Encore qu’on peut encore avaler la soupe nonobstant le cheveu , quand on n’est pas bien fier, quand on veut faire au mieux, et surtout ne pas se poser de question insoluble.|couper{180}

Faites au mieux

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Se lancer

D'après une idée d'atelier d'écriture où je ne pense pas avoir tout compris du premier coup. Mais, je me lance tout de même Photo découverte sur l'excellent site https://www.michellagarde.com/ dans ses dramagraphies Il faut vous lancer… on ne sait pas comment vous le dire… et sur tous les tons… lancez-vous… Je mis un temps avant de comprendre qu’ils s’adressaient à moi. Ou du moins à eux-mêmes au travers de moi. Car il est extrêmement rare que l’on s’adresse vraiment à moi tel que je suis. Moi-même y parvenant une fois tous les dix ans et encore, assez difficilement Il fallait donc se rendre à l’évidence. Il fallait se lancer aussi dans cette approche. Je n’étais ni plus ni moins qu’un épouvantail, un homme de paille, à moitié Turc. Il insistaient sur la tête. Se lancer… ils me la baillaient belle. On ne se lance pas comme ça sans y penser. Sans y réfléchir. Sans établir de plan en tous cas. Peser le pour et le contre en amont mais aussi en aval. On oublie toujours l’aval. Sans compter qu’il faut en premier lieu une rampe de lancement. Une armée d’ingénieurs, des super calculateurs. Sans oublier la matière première, le béton, l’acier, le fer. Sans oublier la bonne volonté, une quantité très précise de hargne, ajouté à quelques soupçons de naïveté. Et puis c’est tellement trivial de le dire mais il faut tout de même le dire, pour se lancer il faut surtout le nerf de la guerre. Ça ne se trouve pas sous le sabot du premier cheval bai cerise venu. Tout une machinerie à mettre en branle, pour dégotter le fameux nerf. Sans oublier tous ces rencards. Rendez-vous chez le banquier avancez de deux. Rendez-vous à l’Urssaf reculez de trois. Sans oublier l’imprimeur, combien pour une publicité de lancement je vous prie. Et si je ne prends que le recto ? Attendez il me reste peut-être quelques pennies pour une ou deux capitales. C’est bien les Capitales pour lancer une campagne de lancement non. Ne pas être trop bégueule. Voir grand. Un flyer format A5. Avec en gros Demain, JE me lance.. Venez assister au spectacle. Deux francs six sous la place. Et ne croyez pas qu’il s’agit de l’homme Canon. Une vieille resucée de Luna parc. Rien de tout ça. Juste une tentative burlesque, tragique, comique ? Ah ah ah mystère et boule de gomme, vous le saurez si vous achetez le billet. Tarif promotionnel pour les Cents premiers : un francs vingt-cinq centimes seulement pour en prendre, EN AVANT PREMIERE , plein les mirettes. Lancez-vous ! laissez-vous tenter ! Venez nombreux assister au lancement.|couper{180}

Se lancer

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Tendre

travail d'élève, stage "oser, hésiter" mai 2023 Il faut tendre, sans être tendre, c’est à dire, ne pas céder comme le beurre cède au couteau qui rabote la motte ( négligemment le plus souvent) Il faut dire au couteau : Ce n’est pas parce que je compte pour du beurre qu’il faut en profiter ! Il faut tendre l’oreille, sans être dur de la feuille. Ceci étant dit si on tend l’oreille, ce n’est pas ce qu’elle va capter qui nous intéressera en premier lieu, mais plutôt se concentrer sur cette action machinale, vous savez, qui consiste à tendre une oreille. Comment tendre une oreille sans se casser les pieds, ou les casser aux autres, un enjeu de taille. Le placement du corps tout entier doit avoir une importance. Selon que l’on se tient de face ou de profil, on ne peut tendre l’oreille de la même façon. Idem si l’on est assis ou debout, voire allongé, et encore vivant ou mort, à dix-huit mètres de profondeur sous l’eau ou au sommet d’un poteau télégraphique. Le son frappe l’oreille suivent une règle de tangentes assez absconse mais bien réelle. Tendre du linge sur un fil demandera aussi un peu d’attention. Ne pas perdre de vue le fil, tout en tenant d’une main l’épingle, de l’autre la chemise— si c’est bien une chemise ( on peut le vérifier et modifier le mot ça ne changera pas grand chose sauf la phrase). Tendre vers le mieux, s’efforcer vers ça est à prendre avec des pincettes, sachant d’une part que le mieux est l’ennemi du bien et que d’autre part il faut savoir d’où l’on vient avant de prétendre se rendre où que ce soit. Mais si c’est vers un mieux, il y a de grandes chances que l’origine soit Un bien que l’on ne saurait supporter en l'étatUn mal que l’on cherche à renommerUne énigme, on ne sait pas d’où l’on part on se contente simplement d’emboîter le pas du plus grand nombre vers le mieux. Il faut noter les pistes consciencieusement pour ne pas s’égarer inutilement. Tendre vers une certaine précision, mais sans jamais l’atteindre de plein fouet, aucun carambolage n’améliore la précision. Aucun carambolage n’apporte quoique ce soit de bien précis si l’on n’en meurt pas, qu’on ne se retrouve pas hémiplégique, amnésique, amputé, groggy ou même indemne. On a juste assisté à un carambolage, peut-être même avoir endossé un rôle de premier plan, mais il ne vaut mieux pas profiter de l’occasion pour tendre vers la célébrité tout de même, où ce qui est la même chose, vers une idée toute faite. La précision ne s’atteint pas plus que la perfection, elle se rumine seulement, elle se rêve, on peut la désirer certes, la convoiter, mais la posséder serait beaucoup trop grossier. Tendre vers un soupçon de modestie à ce moment là si l'on sent que l’on s’égare, si l'on tend vers l'abus, l'extrême. Dans la tendance moderne d’arriver avant d’être parti, tendre est un verbe oublié. Enterré. Mais dont il faudra tout de même faire l'effort se souvenir pour ne pas sombrer à la fin des fins. Et puis par pitié, ne pas s’attendrir pour autant comme un bifteck sous le plat du couteau du boucher. Ne pas se ramollir. Quand bien même l'adversité produirait autant d' efforts démesurés pour nous nous maintenir dans l'ignorance ou dans l'oubli. Se réveiller le matin et toujours voir en premier inscrit sur un post-it qu’on aura collé sur la table de chevet la veille. TENDRE. En lettres capitales . Maître mot d’un début de journée . Ensuite si besoin est, se détendre en se levant, prendre une douche, un café si c’est absolument nécessaire. si l’on a pris l’habitude de s’imposer ce genre d’habitudes. Ce qui n’empêche nullement de tendre à les réduire voire les supprimer si elles ne vous servent à rien, si ce ne sont que de simples programmes installés dans la cervelle pour nous permettre de ne penser à rien.|couper{180}

Tendre