Droit devant

Notes d’atelier

Deux manières d’aller d’un point A vers B

Soit tout droit on défonce tout ( cris d’horreur à chaque porte éclatée chaque mur chaque haie …)

Ou bien on regarde le défilé latéralement des différentes strates qui composent la ville. Radial

Références

https://youtu.be/fczK7nw86Pghttps://youtu.be/YVeUSxLG4NE

Livres

  • le jardin des plantes de Claude Simon
  • Les sources du Nil. Jacques Salgon

Le but ? Aller tout droit grâce à l’écriture, peut déboucher sur du fantastique

Tentative 1.

Moteur qu’est ce qui donne l’élan ? On s’en fout mais

Peur , colère, profit, amour

sans hiérarchie

La peur de mourir le fait courir au devant de la mort.Tanatophobie. course folle, suractivité, frénésie, pas de limite, Lord Byron et son poème Don Juan, il passe outre la censure les recommandations de son éditeur pour aller jusqu’au bout.Byron lui même l’inverse de la figure de Don Juan est plus séduit que séducteur … aller jusqu’au bout de la soumission.

Tentative 2 trahison

Il se sentit trahi alors il partit. C’était plus fort que lui, irrépressible, comme si une blessure ancienne s’était réouverte instantanément. Ainsi donc il ne pouvait faire confiance à personne, absolument personne, il ne prit même pas le temps d’emporter ses affaires il sorti de l’appartement dévala les sept étages traversa le couloir puis ouvrit la lourde porte menant directement dans le coeur battant de la ville.

Devant lui la place de la Bastille avec son ballet incessant de véhicules effectuant des cercles idiots, le génie doré de la liberté tout en haut de sa colonne complice lui fit comme un clin d’œil, il traversa la place en ligne droite sans même se préoccuper des véhicules qui pilaient et klaxonnaient rageusement. Il atteignit l’autre côté de la place par on ne sait quel miracle jeta un coup d’œil aux cinémas que des bulldozers étaient en train de démolir en vue de construire un nouvel Opéra puis il s’engagea dans la rue du faubourg Saint Antoine , en constatant au fur et à mesure des pancartes à louer, à vendre accrochées aux façades signe de décrépitude qui s’ajoutait encore à la sienne . Il accéléra encore plus le pas le paysage changeait c’était des perpendiculaires tranquilles des immeubles à tailles modestes aux façades lépreuses, des hôtels borgnes, derniers vestige de ce Paris qui l’avait tant fait fantasmé.

Puis ses pas , sa rage et sa nostalgie le conduisirent quelques instants plus tard à Nation.

Il coupa la grande place même façon, en ligne droite . rien ne pouvait plus l’arrêter. Bientôt ce serait Vincennes, le bois de Vincennes.

C’est seulement lorsqu’il atteignit le lac qu’il s’effondra sur un banc et souffla. La vision des cygnes glissant à la surface de l’eau l’apaisèrent et durant quelques instant il eut les larmes aux yeux.

Puis il éclata de rire soudainement car il venait de comprendre soudain à quel point le fait qu’elle l’eut trahi le soulageait d’un fardeau insoutenable qu’il s’était flanqué tout seul sur les épaules.

Bientôt il reprendrait sa course éperdue il reviendrait vers la ville et s’en serait bien finit des lacs et des forêts de ce Paris de pacotille qu’il s’était inventé , en un mot de tout ce romantisme, cette naïveté enfantine. Non ! jamais plus il n’emprunterait la peau de Lord Byron, Tout au contraire il serait Don Juan son modèle désormais. Il était parti de la Bastille comme un enfant désormais c’était un loup que le bois de Vincennes recrachait vers la ville.

En marchant de quartier en quartier suivant son progrès social il arriva ainsi assez vite dans le 8eme puis dans le 16eme, de femme en femme , il poussait ainsi son investigation des bassesses de l’âme humaine de plus en plus loin, jusque dans les plus belles apparences et leurs misérables recoins faciles désormais à deviner.

Peu à peu sa vision s’éclaircit et contre toute attente il découvrit que parmi les valeurs qui lui étaient le plus chères l’amour passait loin derrière le respect. D’ailleurs n’était il pas à l’aise partout désormais dans les beaux quartier comme dans les banlieues les plus reculées de la grande ville et tous ses mensonges incessants.

Peu à peu aussi il sympathisa avec des individus louches, les bourgeois aimant s’encanailler , sauf que les voyous avaient pour le respect qu’on leur devait une opinion aussi élevée qu’il l’avait désormais envers lui même.

Car c’était bien sur ce mot et uniquement celui-ci que tous les misérables se reconnaissaient.

Tentative 3

Comment regarder le monde quand on avance, quand on a décidé de se rendre au bord de celui-ci, comment est-ce que l’œil se fixe sur un point de l’horizon, un horizon qui recule tout le temps ou bien on peut aussi regarder sans s’arrêter de trop sur les détails latéralement en tournant la tête de chaque côté comme un spectateur assistant à un match de ping-pong

Peut être qu’on pourrait faire un compromis regarder à la fois un minuscule point sur l’horizon et en même temps de chaque côté, oui s’entraîner à voir comme les mouches, avoir une vision périphérique.

Les indiens Hopi en connaissent un rayon sur la vision lorsqu’ils marchent dans la jungle, jamais ils ne fixe rien trop longtemps, fixer quelque chose c’est risquer de mourir presque instantanément.

Mais quand on est en ville et qui plus est au cœur de la ville l’horizon est quasiment à chaque coin de rue, il se joue de nous comme dans une partie de cache cache. bien sûr on pourrait vouloir se dire soies Hopi avance et ne fixe rien… mais nous ne sommes pas dans la jungle ici nous sommes dans cette ville il est 12h30 pas un rond en poche et la faim commence sérieusement à réclamer son dû.

Aller dans le 15eme ce restau ou l’on mange un vrai repas pour 5 francs voilà l’urgence. En attendant d’arriver la bas il aurait bien le temps d’emprunter à quelques passant la somme requise. Et peut être si les ciel était de son côté trouverait il un billet par terre c’était déjà arrivé et pas qu’une fois.

Mais à peine avait il effectué quelques pas que les rues s’étaient mises à changer comme à l’accélérer, de façon saccadée, un film de Charlot et ça allait vite, si vite que la couleur des choses devenait de plus en plus indéfinissable.

Sa faim rendait floues ou extrêmement précis le contour des choses. Et il savait d’expérience qu’il fallait continuer à marcher, en évitant de trop s’attacher aux contours quelqu’ils soient, bientôt le fait le transformerait en serpent il ne pourrait plus se fier qu’au sol, à toutes les aspérités les vibrations du sol et il pourrait alors filer en ligne droite depuis l’Odeon remonter Vaugirard et atteindre directement au but.

Alors sa vitesse serait incommensurable, il pourrait même s’il le désirait oublier la faim, oublier ce prétexte, oublier l’argent et les restaurants bon marché, oui il filerait plutôt ainsi au travers des façades, des murs, il sortirait de la ville traverserait la banlieue, puis les champs, les forêts les gouffres et les monts le regard, son regard de serpent accroché désormais sur un unique but voir enfin le bord du monde.

Post-scriptum

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Pour continuer

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Faites au mieux

—Faites au mieux… Phonétiquement j’eus un doute. Fête ou faites. Je perdis quelques heures en supputation sans oser demander de précision. Il vaut mieux ne jamais poser de question en réunion. C’est très mal vu. Les jeunes se font avoir régulièrement. Les jeunes posent des questions en réunion. Un ange passe. Les vieux sourient intérieurement. Mais ils ne le montrent pas bien sûr. Avoir un jeune en réunion c’est toujours une attraction à ne pas louper. Chacun doit faire sa petite expérience. Et Au mieux, OMIEUX ? était-ce le nom d’un lieu-dit où la fête se tiendrait si, dans mon incompréhension totale, en tâtonnant je dusse m’y rendre. Je me doutais que ce ne pouvait être si simple, et puis c’était illogique d’envoyer ainsi un employé faire la fête avec tout ce travail encore à faire. Je fis semblant de ne pas avoir entendu ce que je venais de penser et je hochai la tête en silence. Ce fut la réponse attendue. Un ou deux jeunes gens posèrent des questions saugrenues, des anges passèrent et repassèrent, les vieux furent, comme chaque lundi matin, hilares intérieurement. Je sortis mon calepin pour faire des gribouillis destinés à faire baisser la tension nerveuse, pour m'évader tout en étant là, pour être attentif autrement à tout ce qui pourrait se dérouler là. Mais tout de même cela me préoccupa durant quelques heures encore. Car ne faisais-je pas déjà du mieux possible à peu près chaque tâche qui m’incombait. Fallait-il faire encore faire mieux que d’habitude ? Fallait-il faire mieux que mieux, c’est à dire mal au final ? Un étrange doute accompagné de plusieurs soupçons naquirent comme des champignons après les pluies d’octobre, étaient-ils comestibles, toxiques, je me penchais encore des heures sur l’embarras du choix et fit chou blanc comme il se doit. A la fin de la journée je n’avais strictement rien fichu. Le directeur entra en trombe dans la salle, s’approcha du bureau derrière lequel j’étais et il me demanda :— alors c’est fait ? Sans ciller je hochais gravement la tête. Il exhiba un sourire satisfait. Ce qui était une chose excessivement rare pour être marquée d’une pierre blanche. Où allais-je dégotter une pierre blanche à cette heure cependant ? Je l’ignorais. Puis la semaine passa et nous passâmes tous en même temps à toute autre chose. C’est à dire à la semaine suivante. Nous avions tous fait au mieux sans nous appesantir plus qu’à l’ordinaire. Nous serions prêts pour la prochaine réunion hebdomadaire. Aucun incident notoire ne pourrait l’empêcher. A part la fin du monde si elle daignait arriver comme un cheveu sur la soupe. Encore qu’on peut encore avaler la soupe nonobstant le cheveu , quand on n’est pas bien fier, quand on veut faire au mieux, et surtout ne pas se poser de question insoluble.|couper{180}

Faites au mieux

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Se lancer

D'après une idée d'atelier d'écriture où je ne pense pas avoir tout compris du premier coup. Mais, je me lance tout de même Photo découverte sur l'excellent site https://www.michellagarde.com/ dans ses dramagraphies Il faut vous lancer… on ne sait pas comment vous le dire… et sur tous les tons… lancez-vous… Je mis un temps avant de comprendre qu’ils s’adressaient à moi. Ou du moins à eux-mêmes au travers de moi. Car il est extrêmement rare que l’on s’adresse vraiment à moi tel que je suis. Moi-même y parvenant une fois tous les dix ans et encore, assez difficilement Il fallait donc se rendre à l’évidence. Il fallait se lancer aussi dans cette approche. Je n’étais ni plus ni moins qu’un épouvantail, un homme de paille, à moitié Turc. Il insistaient sur la tête. Se lancer… ils me la baillaient belle. On ne se lance pas comme ça sans y penser. Sans y réfléchir. Sans établir de plan en tous cas. Peser le pour et le contre en amont mais aussi en aval. On oublie toujours l’aval. Sans compter qu’il faut en premier lieu une rampe de lancement. Une armée d’ingénieurs, des super calculateurs. Sans oublier la matière première, le béton, l’acier, le fer. Sans oublier la bonne volonté, une quantité très précise de hargne, ajouté à quelques soupçons de naïveté. Et puis c’est tellement trivial de le dire mais il faut tout de même le dire, pour se lancer il faut surtout le nerf de la guerre. Ça ne se trouve pas sous le sabot du premier cheval bai cerise venu. Tout une machinerie à mettre en branle, pour dégotter le fameux nerf. Sans oublier tous ces rencards. Rendez-vous chez le banquier avancez de deux. Rendez-vous à l’Urssaf reculez de trois. Sans oublier l’imprimeur, combien pour une publicité de lancement je vous prie. Et si je ne prends que le recto ? Attendez il me reste peut-être quelques pennies pour une ou deux capitales. C’est bien les Capitales pour lancer une campagne de lancement non. Ne pas être trop bégueule. Voir grand. Un flyer format A5. Avec en gros Demain, JE me lance.. Venez assister au spectacle. Deux francs six sous la place. Et ne croyez pas qu’il s’agit de l’homme Canon. Une vieille resucée de Luna parc. Rien de tout ça. Juste une tentative burlesque, tragique, comique ? Ah ah ah mystère et boule de gomme, vous le saurez si vous achetez le billet. Tarif promotionnel pour les Cents premiers : un francs vingt-cinq centimes seulement pour en prendre, EN AVANT PREMIERE , plein les mirettes. Lancez-vous ! laissez-vous tenter ! Venez nombreux assister au lancement.|couper{180}

Se lancer

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Tendre

travail d'élève, stage "oser, hésiter" mai 2023 Il faut tendre, sans être tendre, c’est à dire, ne pas céder comme le beurre cède au couteau qui rabote la motte ( négligemment le plus souvent) Il faut dire au couteau : Ce n’est pas parce que je compte pour du beurre qu’il faut en profiter ! Il faut tendre l’oreille, sans être dur de la feuille. Ceci étant dit si on tend l’oreille, ce n’est pas ce qu’elle va capter qui nous intéressera en premier lieu, mais plutôt se concentrer sur cette action machinale, vous savez, qui consiste à tendre une oreille. Comment tendre une oreille sans se casser les pieds, ou les casser aux autres, un enjeu de taille. Le placement du corps tout entier doit avoir une importance. Selon que l’on se tient de face ou de profil, on ne peut tendre l’oreille de la même façon. Idem si l’on est assis ou debout, voire allongé, et encore vivant ou mort, à dix-huit mètres de profondeur sous l’eau ou au sommet d’un poteau télégraphique. Le son frappe l’oreille suivent une règle de tangentes assez absconse mais bien réelle. Tendre du linge sur un fil demandera aussi un peu d’attention. Ne pas perdre de vue le fil, tout en tenant d’une main l’épingle, de l’autre la chemise— si c’est bien une chemise ( on peut le vérifier et modifier le mot ça ne changera pas grand chose sauf la phrase). Tendre vers le mieux, s’efforcer vers ça est à prendre avec des pincettes, sachant d’une part que le mieux est l’ennemi du bien et que d’autre part il faut savoir d’où l’on vient avant de prétendre se rendre où que ce soit. Mais si c’est vers un mieux, il y a de grandes chances que l’origine soit Un bien que l’on ne saurait supporter en l'étatUn mal que l’on cherche à renommerUne énigme, on ne sait pas d’où l’on part on se contente simplement d’emboîter le pas du plus grand nombre vers le mieux. Il faut noter les pistes consciencieusement pour ne pas s’égarer inutilement. Tendre vers une certaine précision, mais sans jamais l’atteindre de plein fouet, aucun carambolage n’améliore la précision. Aucun carambolage n’apporte quoique ce soit de bien précis si l’on n’en meurt pas, qu’on ne se retrouve pas hémiplégique, amnésique, amputé, groggy ou même indemne. On a juste assisté à un carambolage, peut-être même avoir endossé un rôle de premier plan, mais il ne vaut mieux pas profiter de l’occasion pour tendre vers la célébrité tout de même, où ce qui est la même chose, vers une idée toute faite. La précision ne s’atteint pas plus que la perfection, elle se rumine seulement, elle se rêve, on peut la désirer certes, la convoiter, mais la posséder serait beaucoup trop grossier. Tendre vers un soupçon de modestie à ce moment là si l'on sent que l’on s’égare, si l'on tend vers l'abus, l'extrême. Dans la tendance moderne d’arriver avant d’être parti, tendre est un verbe oublié. Enterré. Mais dont il faudra tout de même faire l'effort se souvenir pour ne pas sombrer à la fin des fins. Et puis par pitié, ne pas s’attendrir pour autant comme un bifteck sous le plat du couteau du boucher. Ne pas se ramollir. Quand bien même l'adversité produirait autant d' efforts démesurés pour nous nous maintenir dans l'ignorance ou dans l'oubli. Se réveiller le matin et toujours voir en premier inscrit sur un post-it qu’on aura collé sur la table de chevet la veille. TENDRE. En lettres capitales . Maître mot d’un début de journée . Ensuite si besoin est, se détendre en se levant, prendre une douche, un café si c’est absolument nécessaire. si l’on a pris l’habitude de s’imposer ce genre d’habitudes. Ce qui n’empêche nullement de tendre à les réduire voire les supprimer si elles ne vous servent à rien, si ce ne sont que de simples programmes installés dans la cervelle pour nous permettre de ne penser à rien.|couper{180}

Tendre