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l’aventure de la joie

L'ennui chez l'enfant c'est qu'il désire être "grand" ce qui signifie mort alors même qu'il l'ignore. L'existence ne s'achève que parce que l'on décide de vouloir cesser de naître, ce qui interrompt simultanément l'aventure de la joie. Certains meurent avant même avoir pris conscience de cette naissance. D'un autre côté, l'aspect joyeux de certains vieillards inquiètent. On pourrait les traiter de fous, si on osait leur adresser la parole, si on se risquait à vouloir leur couper le sifflet.|couper{180}

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Réflexions sur le suspens

en dire assez, mais n’est-ce pas déjà trop, pour créer un suspens, un vide nécessaire à l’éclosion d’un autre dit, un vide créateur, un tout qui ne serait rien sans ce rien,|couper{180}

Réflexions sur le suspens

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un peu de joie au cœur

parmi toutes joies frelatées se fabriquer la sienne en funambule. Un lapin crétin s'assoit à la table de petit dej. Ce doit être un sacré métier d'enfiler cette peau de bête, de pousser des cris bizarres, de se faire photographier du matin au soir. on ne peut pas faire ça longtemps si on ne trouve pas en soi un peu de joie au cœur.|couper{180}

un peu de joie au cœur

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vivre écrire

se livrer au présent comme un colis jeté sur le seuil d'une porte. Subir quelques menues intempéries, parfois de pires, sans trop s'y opposer sauf par force d'inertie. Passer quatre hivers en un, s'asseoir ensuite quelque part, peu importe où et tenter de bourgeonner malgré le gel la chaleur la soif la faim, presque toujours en vain, puis mourir fleurir écrire.|couper{180}

vivre écrire

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Les mots en disent plus long que toi.

Tu es né à Paris, nom d'un héros grec, en France, qui vient de franc, en janvier, qui vient de janus, à l'hôpital Saint-Michel, comme l'archange, rue Olivier de Serres, qui lui est né à Villeneuve de Berg, mais bien plus tôt, en mille cinq cent trente neuf, et qui fut agronome puis qui s'éteignît pile en même lieu qu'il naquit, ce qui ne te seras pas possible, l'hôpital n'existe plus. Tu vécus quatre ans dans le quinzième arrondissement, au numéro trente cinq, septième étage. Depuis le balcon on pouvait voir la tour Eiffel, par beau temps, en penchant la tête en direction de Convention, entre la rue Jobbe Duval patronyme utilisé par une lignée d'artistes bretons, la rue des morillons, qui autrefois fut le nom de ce raisin noir qu'on récoltait à Vaugirard, celle de Dantzig, ville de Prusse et bataille qu'en 1807 François Joseph Lefebvre remporta et qui durant longtemps pour toi ne fut que le nom d'un boulevard. C'est boulevard Lefebvre que tu accompagnais Robert ton grand-père, quand tu venais l'été en vacances. C'est là que tu connus Totor le marchand de pommes de terre, qui voulait te tailler les oreilles en pointes, Mouret le placier, la vieille Houlevigue, Jojo le ara du bistrot qui criait "au secours"pendant que tu sirotais menthes à l'eau, grenadine, demi-panachés, en sécurité entre les hommes du marché dont les vêtements sentent le tabac, la sueur, le sang, l'eau de Cologne, l'essence, la merde et la pisse. Odette venait avec son caniche Lulu, toujours après l'heure de la sieste, pour prendre le café, de la marque Legal dont tu connus un homonyme bien des années plus tard, à la pension Saint Stanislas, tenue par des prêtres polonais tous rescapés d'Auschwitz. Ce Legal que tu giflas cent fois tout le long du chemin bordant le parc menant au petit pont qui enjambe la Viosne dans laquelle on pêche avec un fil et une agrafe des épinoches. Le recteur avait le même nom que ces canaux d'Amsterdam, sonorité quasi imprononçable, mais que nous expulsions de nos bouches comme un crachat. Gracht. Le professeur d'allemand, Monsieur Blavette, venait du Morvan dont il faisait l'éloge en préambule de chacune de ses interventions. Nous apprîmes ainsi, en passant par le Rhin et la Ruhr le mot "hercynien" nom d'un Massif, comme Central ou Armoricain et dont il n'est plus que le seul témoin. Des années plus tard, j'ai dû passer par le Morvan, dont j'ai trouvé que l'aspect général était sombre, austère mais c'était l'hiver et, à l'époque, pressé d'arriver je ne sais où, je n'ai pas quitté la route pour en savoir plus. La route de la Grave, depuis le 38 de la rue Charles Venua jusqu'à l'école communale passe obligatoirement par le carrefour du Lichou, où se trouve encore l' hôtel restaurant tenu par les Bougerolles, dont la fille me colle aux basques. Car mes préférences vont ailleurs, sans doute parce qu' Isabelle est plus facile à prononcer qu'Anne-Marie. Encore que plus tard je me mis à répéter en boucle Jennifer qui restera jusqu'à la fin, le prénom d'une petite américaine indomptable etc, etc, etc|couper{180}

Les mots en disent plus long que toi.

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temps, récit et reprise atelier écriture 07

thérapie par la lecture, prévenir ou guérir par la lecture. Retrouver la notion de temps. ( voir aussi Ricoeur ) « Le vide suspensif-narratif crée une réceptivité qui n’est pas de l’ordre seulement du projet, mais de l’accueil, de l’ouverture qui n’admet aucun a priori, qui, attendant sans s’attendre à quoi que ce soit, se tient ouverte par-delà toute anticipation » « C’est ce que Maldiney nomme la « transpassibilité » : « Et c’est faute de transpassibilité que non seulement la schizophrénie mais la mélancolie s’installent et que commence aussi la dépression. » Extrait de Bibliothérapie. Lire, c'est guérir Marc-Alain Ouaknin Bourbonnais, ancien duché de Bourbon, capitale Moulins, puis le lieu-dit La grave, près Vallon-en-Sully, l'avenue Charles Venuat, le numéro 38, le rez de chaussée, la cuisine, une table, une page ouverte de la Montagne, et, derrière, les lunettes, les petits yeux gris bleus malicieux de l'instituteur Charles Brunet. De l'autre côté du grillage vers le nord, la rivière, l'Aumance, Hérisson, son château, juste à côté du Silo à blé tenu par Monsieur Debord , vivent les retraites Dufresgnes, dont lui est unijambiste depuis une bataille dans les Ardennes alors qu'au au même moment Charles Brunet était dans une autre chez les Turcs, dans le détroit des Dardanelles. Au nord plus loin encore la forêt de Tronçais, ancienne réserve de chênes de Colbert et dont Vauban utilisa le bois pour construire fortifications redoutes et autres forts dont le tout premier fut celui de Brisach en Alsace en 1666 ( il faut dire nouveau Brisach car il existe un Brisach ancien, situé en face, mais en Allemagne . Ceci dû à la présence du Rhin qui coupe l'agglomération en deux parties, devient frontière. Au Sud, de l'autre côté du grillage, vit un pêcheur nommé Dénis, ex ouvrier chez Michelin à Montluçon, avec sa terrible épouse, Muguette, qui, un jour, sous les prunus en fleur, donna un coup de manche à balai sur la tête de Claude, mon père. Puis encore quelques voisins, dont le père Bory autrefois jardinier, Madame Carreau veuve, Les Doignons, maison proprette, jardin soigné. Plus au sud encore, le restaurant le Lichou, le docteur Tocadzé, généraliste, le dentiste dont le nom est difficile à retrouver dans le souvenir, le garage Renard, grand fournisseur de chambres à air de camion, dans lesquelles on taille des holster de cow-boys et des frondes à cause du feuilleton Thierry la Fronde et de Joss Randall. Puis l'épicerie, en face du garage, est tenue par les Berger qui ensuite tiendront la Coop dans le bourg. Un peu plus loin, après le carrefour, dans une petite allée, sur la droite bordée de lilas, il y a Monsieur Pile le coiffeur, un peu plus encore, la scierie Carion, juste avant le grand pont, en face du plombier Mathiot. Ensuite on traverse encore un petit pont, on entre dans le village, Comme je m'en veux d'avoir oublié le nom du tailleur, celui de l'homme qui tient le magasin d'articles de pêche, celui de l'homme du Crédit Agricole, gérant le compte familial, celui de la femme du boulanger, celui du curé auprès de qui je fis pieds et mains pour participer au catéchisme afin de ne pas être isolé des copains. Encore des noms qui reviennent comme pour combler des manques soudain. Peut-être que si je les écris tels qu'ils arrivent ils finiront repus et satisfaits par s'écarter et me laisser accès à ces autres noms oubliés. le Cluzeau , l'Aumance , Hérisson , son château, Le Cher, ses abattoirs, l’allée des Soupirs, le canal du Berry, l'Aumance, la forêt de Troncais, le rond du Trésor, la fontaine de Viljot, Saint-Bonnet de Troncais, l’étang de saint-Bonnet, Epineuil le Fleuriel, Maulnes, l'hôtel du cheval Blanc, Saint-Amant Montrond, Isle et Bardais, le moulin de Monsieur Fabre, Alain Fournier, La chapelle d'Angillon, les quelques ruines d'île et Bardais à nouveau, envahies par la végétation , appartenant au grand-oncle René Brunet rebouteux redresseur de vertèbres, magnétiseur et ingénieur, qui vécu au Puy en Velay et qui y repose désormais. Alors que Charles Brunet lui est à Uriel avec sa défunte épouse, aveugle de son vivant. Comme c'est un exercice étonnant de ne s'appuyer que sur les noms, ceux des lieux, des gens. C'est comme si tout à coup on re fabriquait un temps différent du temps ordinaire. Du coup j'ai encore eu de la chance de relire quelques petits passages de Ricoeur, d'Alain Ouaknin, et de Proust, tous concernant cette histpire de temps et cela en un temps si bref, à peine 24 h en même temps que je voyageais vers la ville de Poitiers, ville de notables d'après les ouïe-dires de mon ami Dominique décelé tardivement autiste Asperger et décédé à la Rochelle il y a désormais trois ans.|couper{180}

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vertiges et affres de la répétition.

Plusieurs fois la petite fille cria je t'aime à l'homme qui lui répondait, un peu gêné, par un sourire triste. Et plus ce sourire s'attristait sur le visage de l'homme, plus la petite fille répétait je t'aime. Ce ne fut qu'à la fin, quand le train s'ébranla, qu'elle ajouta "papa" une dernière fois dans un soupir. C'était comme un jeu dans lequel les participants n'avaient aucune chance raisonnable. j'ai refait plusieurs fois mon sac pour être à peu près sur de n'avoir rien oublié, un sac, une petite valise à roulettes, ensemble plutôt léger. Mais pas tranquille. L'oeil, l'oreille sont aux aguets j'ai plus d'une demie heure d'avance à la gare. On ne prend plus la peine de composter le billet désormais, quelqu'un à collé des bandes larges l'adhésif sur la gueule de la machine qui ne sert plus à rien. -non vous ne pouvez bénéficier d'une réduction, quatorze heure zéro quatre entre dans la plage des heures de pointes. j'attends en écrivant, quelques gouttes de pluies s'accrochent à la plaque vitrée de l'Ipad. Le train pour Lyon arrive avec une bonne dizaine de minutes de retard. Mais tout est prévu d'avance même les retards, le train pour Paris est à 15h38. je repense à cet édito dans connaissance des arts, un film de Ange Leccia et Dominique Gonzalez-Foerster, sur le chanteurs Christophe, l'engouement pour les répétitions, répétitions des tubes remixés, répétions pour certaines images de l'un des cinéastes - vagues ? mer ? vertiges et affres des répétitions Dans le train j'ouvre ce texte de Tesson, " s'abandonner à vivre", bof. Chaque phrase contient un effet qui me fait un drôle d'effet. Je referme l'application Livre, je range l'Ipad dans le sac. Qu'en sais-je personnellement de cet abandon ? Sans réponse, je me laisse bercer par le roulis du petit train. Pourquoi je déteste a priori la répétition, parce qu'elle est presque aussitôt synonyme d'ennui. Autrement dit ce constat sans appel de mon handicap, l'impossibilité de sortir d'une relation figée avec le monde. Et surtout cette conscience aiguë du refus d'en sortir après trop de tentatives d'évasion avortées.|couper{180}

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La bonne excuse

Il est d'une méchanceté peu ordinaire. Oui, mais c'est parce que sa douleur est extraordinaire, elle découle d'une extraordinaire stupidité. J'étais content d'avoir écrit cela, ça m'allait comme un gant. Ensuite je ne su pas vraiment quoi en faire de plus. C'était comme une pensé qui flotte, un détritus qui cherche à s'amalgamer à d'autres , un nuage rapide, probablement rien de plus. Mais assez content d'avoir imaginé un instant tordre le cou à cette saloperie de vieille excuse. Cependant je ne peux tuer ni pensée ni mouche, ce n'est pas ma religion. Peut-être que je me venge de cette impossibilité en me grillant les neurones, mais je m'arrête là , je sens que je vais encore trouver une bonne excuse.|couper{180}

La bonne excuse

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la difficulté de se déplacer

un simple voyage à effectuer me met dans tous mes états et ça m'agace. Je ne vais pas au bout du monde pourtant, à moins que le bout du monde ne soit plus le même qu'autrefois, ; que se rendre à Poitiers soit devenu pour moi la nouvelle extrême... l'ultime, avec tout l'effroi que ce mot signifie évidemment. La vieillesse n'est peut-être pas qu'un état d'esprit ; chacune des cellules du corps engage un débat de normand, peut-être bien que oui ...peut-être bien que non... à propos de la difficulté nouvelle que l'on découvre à se déplacer vers un lieu inconnu. Je ne parle pas des trajets habituels qui sont inclus dans la sphère de la sédentarité ordinaire. Non, ce sont ces voyages vers un ailleurs qui le repeignent d'une façon bizarre et surtout dont on n'avait que faire jadis. C'est que l'on était tellement pris dans la rêverie des toponymies, des illustrations, des images qui nous envahissent à propos de tout , et n'importe quoi, qu'il était facile de faire coïncider un désir avec une pseudo réalité que l'on s'inventait à la hâte, pour satisfaire ce désir. Alors que vieux, on est devenu bien plus méfiant, carrément trouillard, on sait bien à quel point tout est si fragile à commencer surtout par soi. Mon agacement vient de ça, d'être vieux et fragile, de cette vue d'esprit. Mais une fois le cul posė sur la banquette du premier train en partance certainement que je me calmerai, une fois en mouvement on ne pense plus à toutes ces choses désagréable, voire stupides.|couper{180}

la difficulté de se déplacer

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l’increvable

une image surgit, un lapin en peluche qui roule vers un mur et s'y cogne la tête. Risible au début, mais comme la publicité est bien faite, dans sa répétition à vanter ce type de piles, à mettre en avant l'increvable. Puis le rictus se fige, la bouche est suspendue dans une grimace. De quelle année date cette pub... on ne la voit plus sur les écrans, peut-être était-elle éminemment subversive, elle en disait trop de nous à un moment précis. Désormais la limite étant dépassée... qu'y a t'il après l'increvable ?|couper{180}

l'increvable

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Retour du bug des étoiles

Chers lecteurs, chers abonnés, Worpress bug chez moi et de nouveau vous prive d'étoiles. Vous m'en voyez bien chagriné. Espérons que ça s'arrange. En attendant à toutes et tous cette pluie d'étoiles ...|couper{180}

Retour du bug des étoiles

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Raisons pour lesquelles on lit

Lire sans raison est-il possible, tout comme aimer mais si on s'attarde sur chacune de ces raisons on verra qu'elles nous échappent toutes, les unes après les autres. Lire pour apprendre à lire par exemple, qu'elle en est la vraie raison ? Et lire pour passer le temps la réponse est dans la question. Lire pour critiquer, lire pour juger, lire pour jouer au perroquet ? Remonter le fleuve boueux de toutes les bonnes, les mauvaises raisons Et par hasard Parvenir à la limpidité de l'eau de la source. Lire tout simplement. Peindre remplace lire et c'est pareil. Mais quel chemin de défaire ainsi l' une après l'autre chacune de nos raisons|couper{180}

Raisons pour lesquelles on lit