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Aller droit, en zigzag

Hier soir encore sur la route, j'écoute un sage de Youtube. Il dit que si l'on mettait bout à bout toute l'énergie dépensée en se dispersant pour n'arriver à rien ça ferait drôle de voir ça. Et qu'il vaut mieux concentrer toute son énergie sur une seule chose évidemment. Tout à fait le genre de sagesse qui me passe au-dessus. Je crois que j'ai toujours aimé errer en zigzag, comme on peint à la gouache un grand zig, un petit zag. Ensuite le but de tout ça, aller droit, en zigzag, tout ça revient au même j'imagine. Illustration gouache de Bram Van Velde|couper{180}

Aller droit, en zigzag

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les éphémères

Il faudrait faire des recherches pour le savoir. La période des éphémères, du temps où il y en avait encore la nuit qui s'agglutinaient autour des réverbères. Les réverbères du pont. Le pont de Vallon-en-Sully, qui s'élance au dessus du Cher. Est-ce le matin ou le soir, tu les vois là-haut, danser autour des lumières et , au sol, le tapis blanchâtre, l'accumulation, on dirait de la neige, mais ce n'en est pas, c'est fait de tout ce qui tombe, de tous les petits corps sans vie. Ils se seront épuisés jusqu'au bout à voltiger autour des réverbères. Tu te rends à l'école ou tu en reviens tu ne sais plus très bien A la hauteur du pont tu marches sur le tapis blanc, ça craque sous la semelle. L'eau du Cher est noire , tout près il y a les abattoirs. C'est la nuit, tu ne te souviens plus très bien, est-ce la nuit du matin ou celle du soir Et si c'est le soir pourquoi marches-tu seul si tard.|couper{180}

les éphémères

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Fugace

Il lâche le volant d'une main, claque des doigts puis dit la vie ce n'est pas plus long que ça. Je lui en ai beaucoup voulu pour ça. J'avais quoi six ans à peine. Pourquoi dire ça à un gamin de six ans, quel intérêt. J'ai senti l'intention de faire mal de déranger. J'ai dépassé l'âge que tu avais ce jour là depuis longtemps. Souvent ces derniers jours je te revois claquer des doigts en lâchant le volant Tu voulais dire quelque chose peut-être parce que tu étais effaré à la fois par la rapidité des choses et par mon insouciance tu voulais m'avertir d'un danger m'extraire d'une illusion d'éternité. Tu lâches le volant d'une main tu tournes ton visage vers lui tu claques des doigts et ajoutes la vie ça dure pas plus longtemps que ça Tu es un bon père tu veux avertir ton gosse que quelque chose cloche quelque chose que tu as découvert, que tu ne peux garder pour toi.|couper{180}

Fugace

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Une présentation

on me demande de me présenter pour animer un nouveau cours de peinture. C'est toujours difficile de se présenter à des gens que l'on ne connaît pas . On n'arrive pas vraiment à imaginer ce qu'ils imaginent trouver dans une présentation. Quel est le but pour ces personnes qu'on leur présente ainsi les êtres et les choses ? n'est-ce pas que c'est pour être rassuré en amont d'une présentation véritable ? ce moment où quelqu'un surgit dans une pièce, n'est-ce pas déjà une présentation, mais effrayante car on ne sait ce que ce quelqu'un quelconque veut. Et comme on ne le sait pas on imagine tout un tas de choses évidemment. Le pire la plupart du temps. Le cerveau est ainsi fait n'est-ce pas. Il en va de la survie. Il faut s'attendre en premier lieu au pire puis se réjouir d'y échapper. On souffle on expire ouf on l'a échappé belle. Mais pas trop vite quand même, on reste encore un peu sur ses gardes, car ce n'est pas parce que quelqu'un se présentera qu'on va croire illico tout ce qu'il dit. On a l'habitude, on est rodé, on ne nous la fait pas comme ça ... Voilà pourquoi c'est si difficile de se présenter, parce que d'abord ça ne sert pas à grand chose. Ce qui compte ce sont les actes, c'est de se mettre au travail avec cette personne. Il dit qu'il est prof, qu'il est peintre, la belle affaire, nous ce qu'on veut ce sont des preuves. Des preuves nous rassureraient. On se sentirait soulagés si des preuves étaient exhibées. Si une histoire plausible nous était contée. Malheureusement c'est bien difficile aussi de faire croire à du plausible quand rien au bout du compte ne l'est. Peut-être que le plus honnête serait de se présenter par la négative. Ça en boucherait un coin. Il y aurait des oh et des ah. peut-être aussi des rires. Des rires voilà qui serait bien, sensationnel, inespéré. Donc je me présente je ne suis pas professeur de peinture, je ne possède aucune technique, aucun savoir, je ne suis même pas peintre ni artiste. ôtez-vous donc tout de suite de l'esprit ces idées. Ça y est c'est fait ? Et bien maintenant nous allons donc pouvoir enfin travailler. Par exemple connaissez- vous vos couleurs ? Savez-vous les fabriquer, les mélanger. Moi non plus à vrai dire, mais je vous propose d'explorer ensemble tout cela, et on verra bien.|couper{180}

Une présentation

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Langue-monde

Babel par Brueghel Parler pour ne rien dire est une sorte de malédiction qui se sera posée sur le monde. Volontaire ou involontaire on ne le sait, mais sans doute pour dissimuler une langue trop claire et très rapide, une langue-monde, télépathique, ou tout à chacun n'a pas besoin de dire pour être entendu cinq sur cinq. C'est de cette trop grande limpidité sans doute que la parole pour ne rien dire est née. Un aveuglement en chasse un autre.|couper{180}

Langue-monde

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Transe

rire de Gargantua Il y a le mur, la frontière, l'obstacle et le passage. Une paroi plus ou moins poreuse selon l'individu et qui s'élève entre une réalité quotidienne et ce que nous nommons l'au-delà, le surnaturel, la fameuse séparation arbitraire entre l' ici et l'ailleurs Pour traverser la paroi il est possible d'utiliser un état cognitif particulier que l'on appelle la transe. La transe est cet état dont nous sommes la plupart du temps inconscients et qui peut revenir à plusieurs moments de la journée. Il est pourtant possible d'y prêter une attention -peut-être doit-on sacrifier un peu de ce temps si précieux pour cela- afin de se mettre en état de mieux repérer les moments où nous sommes en transe. Il est possible d'induire la transe seul. La transe est souvent associée au chamanisme, mais elle le précède en tant qu'état partagé par tous les êtres vivants. Il serait nécessaire de développer la fonction de ce que nous nommons le rêve, d'en comprendre l'utilité, la nécessité pour tout organisme et qui semble être une façon de traiter la masse d'informations dont le flux est ininterrompu. Par l'entremise du rêve ou de la transe il est possible qu'une partie de nous-même - qu'on nomme inconsciente, à mon avis parfois à tort, de trier, de réorganiser différemment les informations reçues, de leur trouver des sens inédits. Ce tri fournirait alors de nouveaux assemblages d'images ou de sens à notre partie ( soi-disant) consciente. Mais cela n'échappera à personne que la séparation entre conscient et inconscient est tout aussi arbitraire qu'entre les termes d'ici et d'ailleurs. Surtout à notre époque et les progrès de la physique des particules. Car nous savons aujourd'hui que nous pouvons être ici et ailleurs dans un même temps- qui d'ailleurs n'existerait pas ailleurs que dans notre imagination. Certaines personnes sont plus souvent que d'autres en état de transe car celle-ci leur sert de protection, de médiation. Leur sensibilité exacerbée détecte des informations parallèles à tout échange dit normal. Il serait de mise de considérer ces personnes comme déficientes dans nos sociétés actuelles où la normalité est devenue un standard. Une norme standard ayant autant de réalité que l'heure universelle. Il est rassurant de nommer artiste une personne dont la majeure partie de l' existence se déroule dans la transe. Il le sera un peu moins de le nommer sorcier, chamane ou carrément cinglé. Il y a donc des cases toutes prêtes pour accueillir la singularité, elles sont de plus en plus nombreuses, ce qui n'est pas bon signe. Une démultiplication des boites de rangement relève à l'instar de ce blog, par son excès de catégories, un chaos, une confusion qu'on ne cherche plus à arrêter. En cela ce blog n'est peut-être rien d'autre qu'un miroir du chaos ambiant. Admettons qu'autrefois la singularité fut mieux accueillie ; disons avant que le rationalisme prenne les commandes de notre civilisation. Était-ce si différent d'aujourd'hui ? la probabilité d'être singulier n'était-elle pas déjà prise en compte par la forge, la sorcellerie, l'aristocratie, les serfs, la bouffonnerie. Il me semble que ce classement des singularités était plus réduit ; , les mailles du tamis plus larges et peut-être que cela permettait de jeter à la marge moins de scories. Si l'on prend par exemple la catégorie des sorciers et magiciens, il ne s'agit que d'un terme générique regroupant de nombreux rôles, le chamane était évidemment sorcier et magicien mais aussi guérisseur, apothicaire, poète, peintre, voyageur etc. Quand on aperçoit désormais tous les mots pour caractériser un marginal, on s'aperçoit qu'il faut ingurgiter autant de traités d'anatomie, de chimie, que de psychologie, psychiatrie pour se rassurer d'un diagnostic à poser sur son cas. On se retrouve donc face à l'embarras du choix propre à nos sociétés malades de l'idée d'abondance. comment entrer de plain-pied en état de transe, je ne crois pas qu'il faille lire des livres , regarder des vidéos, chercher un maître pour cela. Il suffit d'être attentif à ce qui se produit tout au long d'une seule journée simplement en soi. Car si l'on parvient à repérer les moments spéciaux où notre conscience est altérée, on sera sur une bonne piste pour travailler sur ceux-ci, et même avec régularité et patience, les developper. Écrire est probablement un état de conscience chamanique, au moins dans la spontanéité d'un premier jet. ( D'un premier "je") Écrire ainsi est une transe, un voyage. Il semble que dans le candomblé du Brésil on est chevauché par quelque chose, quelqu'un- esprit, daemon, ancêtre, défunt, de la même façon et peu importe de vouloir vraiment découvrir le nom de cette entité, de vouloir s'en effrayer comme s'en rassurer. On n'est plus tout à fait soi-même durant un laps de temps, l'écriture rend autre. Et toute la difficulté est l'acceptation sans doute d'être en même temps autre et soi. Vue de cette manière la transe est dangereuse bien sûr quand on la pratique seul, quand on n'est pas averti. La difficulté principale est de se voir passer par différents états dans une durée assez brève. ( parce que la durée possède encore une signification dont on ne se sera pas délivrée.) La notion d'identité est ébranlée. Il faut souvent un moment pour s'en remettre ensuite. Ma façon d'aborder le problème est d'écrire plusieurs textes les uns à la suite des autres sans qu'ils n'aient de relation entre eux de prime abord. C'est à dire essayer de doser le flux au travers de plusieurs contenants plutôt qu'un. Il me semble que cela ouvre des perspectives inédites, ( pour moi ) que l'on peut observer à l'intérieur même de ce flux. Car une question se représente sans cesse en rapport avec le début et la fin. L'incessant n'est pas saucissonable. Le fait de multiplier les textes est peut-être une sorte de caricature d'un "saucisson âge" un écho renvoyé ainsi jusqu'à l'insupportable, un choc provoquant l'éveil, c.est à dire un rire sain et espoir un peu fou, communicable.|couper{180}

Transe

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Écriture et dépendance

La dive bouteille de Rabelais. Reçu hier un e-mail bizarre, mais qu'est-ce qui ne l'est pas dans ces mondes virtuels. Le compagnon d'une abonnée me demandant fort poliment d'ailleurs de bien vouloir faire le nécessaire pour qu'elle ne reçoive plus mes billets dans sa boîte à lettres. Elle n'irait pas très bien, et toute source d'excitation devant être évitée. notamment tout ce qui touche aux ateliers d'écriture, l'en préserver. Du coup cela me fait réfléchir ce matin sur les dépendances, car on peut tout autant évoquer celles-ci pour la plupart des activités produites en état de transe, et dont le but premier serait l'évasion dans une satisfaction rapide, souvent désolante. personnellement je serais assez tenté de placer l'écriture au meme degré que l'alcool, le tabac, la masturbation, la pratique compulsive du sexe, celle-ci valant tout autant que la marche effrénée sans oublier la lecture. Pour avoir pratiqué le plus assidûment tout cela jusqu'au dégoût de soi et des autres il me semble honnête de déclarer que je suis parmi tous les hommes l'un des plus à même d'en parler sans passion excessive, d'une façon mesurée. Maintenant si c'est une chose de comprendre la dépendance, c'est autre chose d'en faire quelque chose d'utile. Le terme dépendance indique qu'on perd le discernement en même temps qu'une idée de liberté. Mais de quel discernement, de quelle liberté est-il question. Il me semble qu'on entre en dépendance comme jadis les chevaliers de la table ronde entraient dans une quête du Graal. C'est une initiation ni plus ni moins. Sur la route on y rencontrera autant de sorciers, de mages, de dragons que dans les vieux contes ; le happy-end n'est pas si souvent happy que ça il vaut mieux le savoir ; on y perd beaucoup plus qu'on y gagne selon les critères du siècle en matière de gain et de perte évidemment. car sous l'idée de toute dépendance se dissimule un combat inégal la plupart du temps, à proportion de l'orgueil, de l'obstination de celle ou celui qui s'y engage puis s'y livre corps et âme. Il faut parfois aller jusqu'à l'âme pour bien comprendre, pour sentir toute l'ineptie qui fonde cette quête absurde, vue de l'extérieur. Cette dépendance n'est qu'un instrument, un véhicule destiné à conduire vers l'espoir d'épuisement du désir autant que celui-ci est perpétuellement insatisfait, et de plus, approcherait-on ne serait-ce qu'un peu de la peur d'être satisfait, que l'on s'en détournerait aussitôt en s'engouffrant, par la répétition d'un processus , repris quasi systématiquement depuis sa propre origine, c'est à dire par la réinstallation des éléments d'un rituel. C'est à dire aussi par une négation du temps profane. s'imposer en douce un temps sacré. Encore que sacré et profane sont des termes ronflants désormais, mais j'imagine que ce sont les plus proches de l'idée que je désire développer. Ce n'est sans doute ni l'écriture, ni les livres, pas plus que la bouteille, le tabac, le phallus ou la vulve les responsables des dépendances dans lesquelles on s'engage, mais simplement cette volonté de s'engager quand toute autre volonté nous aura abandonné. De s'engager dans l'inconnu par fatigue de ce que l'on croit toujours connaître ou re connaître et dont la meilleure définition s'approche de celle de l'ennui. La dépendance et l'ennui, crées par la prétention, l'orgueil, en tant que maladies, nous auront entraîné à circonscrire le monde ou la réalité dans une collection d'objets de désirs dont il ne reste plus que ruines. A ce titre la ruine symbolise néanmoins une présence indéfinissable. L'indéfinissable surgit de façon propice au moment même où la ruine devient évidente, ou l'absence se retrouve soudain en pleine lumière dépourvue d'écrin. Épuiser la dépendance, épuiser la manie, épuiser l'obsession, la prétention, l'orgueil, l'ineptie, la bêtise, n'est donc pas si fou que cela puisse paraître de prime abord. C'est fastidieux, c'est surtout en cela que beaucoup y renonceront. C'est à dire que pour chasser un type d'ennui il faudra le remplacer par de nombreux autres jusqu'au moment où l'on comprendra que tous les ennuis n'ont qu'une seule et même source, un désir insatiable dont on ne peut tirer aucun plaisir véritable- au sens bien sûr du mot plaisir de l'époque et qui se confond avec jouissance et, avec cette torsion évidemment, que sont l'intérêt et le profit. La dépendance en fin de course n'est-elle pas contre toute attente un acte de résistance inédit. Toute une geste au sens de ces vieux récits d'autrefois qui lutte contre une définition obsolète du plaisir -Le fameux dragon- liée à l'hypocrisie de nos sociétés déshumanisées. Je fais semblant de me le demander.|couper{180}

Écriture et dépendance

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500 millions ce serait bien

Plutôt que 8 milliards d'individus, de je, de moi moi moi, 500 millions ce serait nettement mieux. C'est ce que se disent les enfoirés de la haute en aparté dans leurs congrès très secrets en même temps qu'ils font de la luge ou du ski ou violent un ou deux gamins roumains. Ah oui mince, j'exagère encore bien sûr, pardon. Peut-être que désormais tout ne vient plus de Roumanie. Donc pour ce faire tous les coups sont permis. Ils ont concocté un plan. On n'imagine pas des gens si occupés à faire du pognon du matin au soir sans plan, bien sûr. Donc on pourrait penser que tous les coups sont permis pour réduire la voilure pour faire crever un maximum de terriens en un temps record. Parce qu'ils n'ont évidemment pas toute la vie, ils sont tout aussi soumis à l'entropie que le moindre intouchable dans les rues de Dehli. Ils vont crever comme tout le monde un de ces jours. Alors derrière de jolies façades philanthropiques ils concoctent Des puces à te greffer dans le ciboulot, de la bouffe à base de merde de mouche et de spore de champignons, des virus et des vaccins qui ne valent pas mieux, des lois pour repousser au plus loin l'âge de la retraite, ils relaient des mots d'ordre mortifères via les média main Stream qui te les débitent sur des prompteurs avec des sourires bienveillants. Crevez tous avec le sourire aller, soyez braves. Mais peut-être que ça ne se passera pas tout à fait comme ils le pensent. Même les hologrammes de vaisseaux extraterrestres qu'ils ont encore dans leurs tiroirs pour nous faire croire à la fin des temps, à la remontée des anges déchus, et tout le tintouin, ça ne marchera même pas. Peut-être qu'on en a déjà tellement marre de leurs connerie qu'on a déjà trouvé un Eldorado bien planqué, un qu'il ne coloniseront pas celui-là. Peut-être que quitte à crever, ou crever pour crever, pas mal de gens ont déjà dégagé leur petit je leur égo dans l'urgence et qu'ils entrainent d'autres à s'en passer. Je ne paie plus d'impot je ne travaille plus je ne traverse plus sur les clous je ne fume plus je ne bois plus je ne conduis plus je ne consomme plus toutes ces conneries j'ai jeté la télé par la fenêtre etc. "Vous n'aurez plus rien et vous serez heureux " Et si on les prenait vraiment au mot hein ? Des nouveaux pauvres d'un nouveau genre. Ah ça ils l'auront bien cherché. Ce qui nous fera quoi 7,5 milliards d'ascètes, de sadu, d'ermites contre 500 millions de faillites, peut-être qu'à partir de là on pourra commencer à discuter. A moins que ça ne se passe pas tout à fait comme je l'imagine, c'est possible. Alors ce sera une nouvelle boucherie, une folie généralisée, on s'entretuera tous et ils auront gagné. Les survivants emprunterons nos voix, nos visages, créerons des avatars qui nous ressemblent pour jouer au punchingball sur nos gueules dans le grand métavers.|couper{180}

500 millions ce serait bien

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Les gens qui disent

Les gens qui disent devraient l'écrire ce qu'ils disent, il verraient alors que ce qu'ils disent ne tient pas souvent debout. Encore que je n'ai rien contre les choses assises ou couchées, mais je les préfères écrites sur le blanc d'un traitement de texte comme autrefois sur le blanc du papier. Les gens qui disent me disent des choses qui entrent par une oreille et ressortent aussitôt par l'autre c'est comme cela depuis toujours je crois, depuis qu'on a commencé à vouloir me dire tout un tas de choses. Ce qui se passe entre les deux oreilles est une énigme évidemment car parfois les choses ressortent une seconde fois mais en bouillie, à force d'avoir été ruminées, mâchées, remâchées à la fois par ma cervelle, ma mémoire, mes actions, les circonstances, le temps qu'il fait et le gout du vin ou de l'eau. Ce qui ressort est une bouillie qui nourrit ce qui s'écrit ensuite sur le blanc du papier ou plutôt le traitement de texte car je n'écris plus sur du papier ( ce qui est dommage, j'écrivais plus lentement, je choisissais mes mots, j'essayais de tout bien faire comme il faut ) Les gens qui disent tu devrais t'arrêter tu vois bien que ça ne marche pas, ce sont les mêmes qui te disent aussi tu ne vas jamais y arriver. Ils disent ça surtout parce que ça les emmerderaient profondément que quelqu'un arrive à faire un truc qu'eux, les gens qui disent n'arrivent pas à faire. Ils ont souvent essayé mais ça n'a pas marché, alors les gens qui disent disent c'est la vie, c'est comme ça, pas de pièce à y remettre. Mais moi les gens qui disent je les laisse dire ce qu'ils veulent, j'ai compris cette histoire depuis belle lurette. Je les écoute par politesse, je ne suis pas vache complètement, suis même assez tolérant jusqu'à un certain point où je considère que ce serait de la connerie d'aller plus loin, de perdre tout ce temps à écouter ces gens qui disent en gros toujours la même chose qu'ils disent depuis belle lurette. Belle lurette est le point d'origine d'où partent tous les mots, ceux des gens qui disent ceux des gens qui écrivent. Mais c'est plus facile de fermer un fenêtre un livre que de fermer le clapet des gens qui disent. Ensuite attention certain ont pigé qu'il y a des modes. Certains qui ont l'habitude de dire peuvent la boucler tout simplement par mode. Pour faire croire qu'ils auraient encore beaucoup de choses intelligentes à dire alors que pas du tout c'est juste un effet de mode. Personnellement je ne suis pas les modes, je me fiche des modes, je n'ai pas la capacité de suivre la moindre mode, ni financièrement, ni docilement, ni prétentieusement. Je suis résolu contre toute mode sauf celle accolée au bœuf quand on ne veut pas dire daube ou mironton ou bourguignon, Maintenant je ne m'énerve pas non plus contre les gens qui disent, je crois qu'il faut prendre aussi ça comme un phénomène météorologique. Des fois y a des gens qui disent d'autres fois y a des gens qui ne veulent pas montrer qu'ils disent en se taisant, d'autres fois encore y a des gens qui sont vraiment silencieux et ce n'est pas toujours parce qu'ils n' auraient rien à dire mais ils ne trouvent aucune raison valable de le laisser s'échapper à l'air libre. Les gens qui disent m'auront en tous cas appris le discernement avec le temps et je ne peux que les remercier, parce que c'est vachement bien le discernement. Comme quoi à la fin tout sert même les épluchures quand on traverse des temps de chien.|couper{180}

Les gens qui disent

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Qu’est ce qui est réel

Je lis Suttree de Cormac MacCarthy, un long déploiement de phrases de paragraphes avec des mots, je ne vous dis pas les mots, pas de ceux qu'on emploie tous les jours en tous cas pas moi. Je me demandais si autant de descriptions et avec autant de mots choisis pouvaient aider le lecteur à prendre connaissance du réel, à trouver réel un tel récit. Et la conclusion à laquelle j'arrive c'est qu'il est réel en même temps qu'il ne l'est pas. On est bien avancé avec ça n'est-ce pas. Il est réel dans l'écriture, et cette réalité est aussi difficile d'accès que la réalité toute entière. C'est à dire que si tu veux comprendre la phrase tu dois en comprendre chaque mot, tu ne peux pas te contenter d'un à peu près. J'ai fait l'expérience avec les quelques vocables utilisés pour décrire une yole et ses environs. Et voici une liste de mots que je me suis forcé à rechercher dans le dictionnaire car leurs sens m'échappaient soudain, je n'en étais plus si sûr : morte-eau, palis, strobes, pseudomorphe, trématode, tolet, erseaux, vandoise, sprue, grège. Et ce ne sont que les mots de la courte lecture de ce matin. Donc, qu'est-ce qui est réel, est-ce que ce sont les phrases que je n'arrive pas à lire parce que je ne connais pas les mots qui la composent ? est-ce mon ignorance de ces mots ? Et une fois la connaissance acquise de ceux-ci est-ce plus réel qu'avant ? Est-ce que j'ai la sensation d'en savoir un peu plus sur la réalité de cette écriture ? A quelle point elle se distingue d'une autre par exemple. Est-ce qu'une réalité peut se distinguer d'une autre réalité d'ailleurs ? Sans doute tant que l'on s'appuie sur un tel mot pour parler de la réalité. Je crois que ce sont plutôt des sous-réalités. Que l'indéfinissable restera l'apanage de ce qui se cache derrière ce mot de réalité. Il y a un risque à prendre les vessies pour des lanternes que je connais par cœur et qui se nomme la confusion. Mais si on tient bon, si on continue à croire, (à espérer ? ) que l'indéfinissable caractérisera toujours la réalité sous le masque de ses apparences , il y a un grand soulagement et même une certaine clarté qui arrivent tous deux comme un applaudissement. Cela nous libère d'un doute si je puis dire, de celui là en tous cas car évidemment il y a toujours d'autres doutes qui attendent, tapis dans l'ombre, la moindre certitude à venir, pour se jeter sur elle. Comme quoi lire peut parfois mener à un genre d'illumination- encore que ce mot ne soit qu'un mot bien évidemment.|couper{180}

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Ménage de printemps

Suite à une demande de désabonnement, j'ai été faire un tour dans la liste et en ai profité pour faire un ménage de printemps. Si vous désirez vous désabonner et que vous n'y parvenez pas faites moi signe soit en commentaire sur un post, soit en m'envoyant un email : patrick.blanchon@gmail.com et je me ferai un plaisir de vous ôter de la liste. Je n'ai pas encore terminé ( il y a beaucoup d'abonnés fantômes :-) ) Mais en y retournant un peu plus souvent que je ne le fais j'espère bien rendre l'opération à première vue assez fastidieuse un peu plus ludique et surtout rapide.|couper{180}

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Passer à côté de la vie

« Si tu as le sentiment de passer à côté de la vie je peux te dire où la trouver. Dans les tribunaux, dans les affaires, au gouvernement. Rien ne se passe dans les rues. Rien d’autre qu’une pantomime de miséreux et d’incapables. » Extrait de Suttree Cormac McCarthy|couper{180}

Passer à côté de la vie