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rectangle 130x97 cm Acrylique

rectangle 130x97 acrylique sur toile avril 2023|couper{180}

rectangle 130x97 cm Acrylique

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cerné par les misères.

( tentative d' épitaphe ) Bien qu'en plus grande part ne soit concerné la lectrice et le lecteur qui, tant bien que mal, tente, comme on peut de suivre les chroniques désastreuses, grotesques, absurdes, absconses et ridicules de ce blog très décousu, sans queue ni tête, et, finalement, désolant, l'obstination pugnace de son auteur- peut-être est-elle d'ailleurs l'unique personnage digne de cette appellation- l'obstination dis-je donc, parvient enfin à sa limite ou l'invente ou la crée (elle n'en est plus à cela près) pour ses besoins quand elle en éprouve , soudain, l'impérieux besoin d'en avoir besoin. Cernée par la misère ambiante elle résista vaillamment, l'obstination, ( Hourras, bravos ici ) aussi valeureusement n'en doutez que Durandal au bras de Roland à Roncevaux, qui, après voir donné du cor, fut débordé de toutes parts par les belliqueux maures, autrement dits aussi inflation, taxes, décrets, charges de tout acabit, tandis qu'au même instant Anne, la sœur Anne, appuyée sur ses créneaux, du haut de son donjon, dodelinant du cou, (joli port de tête en passant) se lamente encore et toujours de ne rien voir venir, c'est normal, il fait nuit. Ainsi donc par les maures, par la misère, par la nuit, par Toutatis et Parmesan, ne reste que peu de chose sinon rien que les mots à lire, à dire, à explorer, à expérimenter , pour jouer, pour rire, pour ne pas trop vite rendre son tablier, plier bagages, mettre un point sur le i, une barre au t, un terme au terme, tirer le rideau, murmurer nada ou basta , s'enfoncer dans le sol, se faire tout petit, s'enterrer, se pendre, aller se faire voir ailleurs, déguerpir, prendre les jambes à son cou, se crever les yeux, tirer une dernière fois la langue, faire la nique ã la lune, roter, péter, fienter, pisser, être à jeun, se doucher se raser, s'ėpiler, s'épouiller , s'habiller- l'urgence ennemie, ainsi tenue à distance, on prendra bien le temps - attaché, ligoté, pieds et poings liés au bûcher des vanités, de relever le menton, de garder tête haute, et, d'un œil borgne ( aussi nommé royal en ce royaume aveugle), voir, une dernière fois, ce qui nous entoure, l'environnement catastrophique, toute cette misère qui ne vient pas que de l'intériorité, qui n'est pas qu'inventée, mais que, en grande partie sinon la principale , on aura laissée pénétrer, soit par générosité, soit par crainte, par solitude, soit par inadvertance, soit par ignorance, ou bien par bêtise tout bonnement. L'artiste, le poète, le marginal, le gueux, le laissé pour compte, le dépossédé, doit vivre régulièrement , comme à tempérament, l'écartèlement, la question, le bûcher, la crucifixion, c'est ainsi, et la modernité ni changera rien qui n'est qu'un trompe-couillon, un voile que l'on serait sot de qualifier de pudique tant il est devenu lâcheté, férocité larvée, tromperie, iniquité. Quoi, qu'un individu ne chante pas le même air que ses contemporains est-il donc toujours intolérable à notre époque qu'à celle de François Villon, même si , bien sûr , c'en est fini du gibet de Montfaucon, du guet qu'on rosse au coin des rues, des joyeuses beuveries sans modération. Mais bien sûr, qui donc a dit qu'en changeant de téléphone on changerait de nature, quelle mocque ! Si la merde n'est plus dans le sillon des ruelles elle est belle et bien dans l'égout crée par toutes les normes, notamment de pensée et d'hygiène, dans le bien vivre ensemble si hypocritement nommé, tout comme la pensée nommée pensée, qui n'est rien désormais qu'une suite d'ennuyeux poncifs, des clameurs, des rumeurs, ânonnés par des perroquets (dont l'auteur comme tout à chacun ici- bas fait partie qui en douterait ? ) Si le grain ne meurt rien ne peut sortir de lui, sans doute est-ce à cause ou grâce à de telles phrases qu'on construit, d'une façon adroite ou bancale une vie, ou un blog, une entreprise, un pays, un livre. Le résultat final, le produit, n'est que d'un intérêt fort limité, c'est plutôt le voyage, les aventures, les émois, les lieux et les êtres rencontrés sur le trajet, la joie qui demeure et que l'on retrouve au terme, débarrassée de toutes les peines, les chagrins comme autant d' illusions, la joie et elle-l'obstination- qui, pour finir ne font qu'une seule et qui d'une seule voix, claire, entonne, écoute-la, lectrice lecteur, le bel adieu.|couper{180}

cerné par les misères.

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Suite de mots et phrases creux et creuses

(exercice de chauffe) la croche, la croix, la cruche, la croûte, le cru, l'écrevisse, l'écru, la crise, l'incruste, l'incroyable, le credo, le crédule, le cri, la crue, les crocs, la craie, la créature, la créatine, le crétin, le croûton, le crottin, le crevard, la croyance, le crevant, la crêpure, la crevasse, la crécelle, l'écrémage, le crémant, le crémier, le croc-en-jambe, le croupier, la croupe, le cran, la crosse, le crevé, le créneau, les crudités, la crasse, les cris, l'écriture, l'acrostiche, l'acrimonie, la crabesse, les crabites, le crachat, le crack, le cradingue, les craillement, le crain, la crémaillère, les crambites, le crayon, le crambé, les cramignoles, une cramine, le cramoisi, la cramouille, la crampette, les crânes, les crapauds, la crapaudine, les crapules, le crassin, la crapouille, le craquelin, le craquant, les croquants, la crasane, le croulant, craspec, crassulescent, la cravache, la crête, les crétules, crevindieu, le crépu, les crépitophiles, les crépuscules, la crapodaille crépodaille et créponaille, le crépitonome, la créole, les créophages, la crevarde, le crédit, la crécelle, les crédirentiers, la crébillonnerie, le crébillonnage, les créophages , le créationnisme, le crève la faim, le crèvecoeur, la crèque en le créquier. Le créa accroché au créât sans écrou dans l'écurie. La cryptouille des cryptouilleuses cryptuaires est plutôt crevante à décrypter. Crénom ! une crâlée de crevettes crânait devant un crabe écrevisse qui lisait le Grévisse, son bréviaire. Le cryptoprocte de Madagascar ne pousse pas le cri du fausset car c'est un faussa. "En Afrique un crâneur crée des crosses de pape en cryptosépale, qui, sous les tropiques prend la couleur brun rouge des cisalpiniciées" dit-elle cramoisie après un pt'it verre d'ambroisie.|couper{180}

Suite de mots et phrases creux et creuses

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le bas et le haut

"Dans la vie il faut surmonter les hauts et repriser les bas" ( Jacques Chirac ) si le bas n'existait pas il n'y aurait pas de haut, et vice versa. Mais selon l'expérience, la loi de la pesanteur existant, provoquant inexorablement un mouvement vers le sol, il est plus facile d'y obéir que de vouloir aller à rebours de celle-ci. S'élever coûte. De plus, tout ce qui s'élève possède une fâcheuse tendance à retomber, C'est un peu la même chose avec la poussière, on époussete mais elle revient. Le mythe de Sisyphe qui pousse le même rocher sur une même pente chaque jour, puis qui retombe. Parfois on est tout à fait en droit de s'insurger contre la loi de la pesanteur, on peut même le faire, ( personnellement je le fais au moins deux ou trois fois par jour ) cependant, d'expérience aussi, j'ai pu observer que de s'insurger ne change rien, En revanche si l'on inverse intérieurement les choses , ce dont nous avons en même temps liberté et pouvoir, si nous plaçons le bas en haut et vice versa, que l'on se plaigne et se réjouisse ainsi à l'envers de l'endroit, on obtient alors une agréable sensation de variété, et on s'aperçoit que l'on peut tromper l'ennui ainsi, et passer le temps autrement.|couper{180}

le bas et le haut

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Cirque et paysage

cirque Quel cirque, en faire tout un cirque, se donner en spectacle, faire le clown, le pitre, se tenir sous les feux de la rampe, être en piste, être ébloui par les feux de la rampe, cligner des yeux, se frotter les yeux , ouvrir les yeux, vite les refermer, gagner le cocotier, le pompon, grimper sur un podium, être mis à l'honneur, au tableau d'honneur, tomber au champs d'honneur, se relever, d'épousseter, prendre un air auguste , recommencer. Paysage Être paysage policé et sage, anglais, ou anarchique et sauvage, barbare, maure, français, Choisir d'être son propre paysage, s'inventer des douceurs de collines, une confusion de maïs, une haleine de forêt, la tristesse d'une bergerie abandonnée, la souplesse des roseaux, le calme d'un étang sur lequel glissant silencieusement quelques cygnes blancs dodelinant de leurs longs cous se saluent gentiment. entrer en paysage comme en cérémonie, sans bruit, en retenant son souffle, sa parole, ses regards, avisant par ci par là un point focal, un arbre, une demeure, une grange, un pic, une vache, puis, en plissant légèrement les yeux , devinant par vision périphérique les alentours en restant bien immobile sur le seuil, être voir un paysage, puis faire un pas de côté tout gommer, recommencer.|couper{180}

Cirque et paysage

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Que :

sonne l'heure, s'étire le jour, cesse le reproche, se remplisse le verre, se vide le fiel, s'envole le duvet, se dore la pilule, se dépote le pot, s'enhardisse le timide, s'évertue l'andouille, se cabre l'escargot, se brouille l'œuf, se taise le paon, s'oxygène le manque, s'aère l'ermite, se secoue la puce, se perce le bouton, blanchisse le point noir, flotte la marmite, s'éclaire le drapeau noir, s'ébouriffe le chauve, se plante le marteau, la feuille ratisse le râteau, la marguerite effeuille l'amoureux, se déplace l'immobile, s'interrompe l'incessant, soupe le poireau, fleurisse le chou-fleur, rougisse la carotte, se dessale le salsifis, se creuse le pic, se paie l'impayable, s'enchante l'aveugle, s'ourdisse le complet, tombe à pic le veston, se taille la grolle, baille l'éveillé, cesse le pied de n'être pas cassé.|couper{180}

Que :

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Exercice d’écriture , le sentiment

( d'après Christophe Tarkos) Le sentiment d’avaler l’air l’extérieur en dedans, l’air vient du dehors et s’introduit dans un dedans, il y a un mouvement qui va du dehors vers le dedans il y a une volonté du dedans de se remplir d’air du dehors, il y a une volonté du dehors de venir occuper un instant le dedans, il y a un dedans et un dehors, il y a de l’air, il y a le sentiment d’avaler l’air et il y a le sentiment d’expulser l’air du dedans vers le dehors l’air entre par le nez, par la bouche, par la peau, par les mains, par les yeux, par les oreilles, le corps tout entier avale de l’air extérieur, le corps est baigné tout entier dans l’air ambiant, l’air extérieur entoure le corps tout entier, on pense que l’on avale de l’air par la bouche, par le nez, on ne pense pas l’avaler par les yeux, les oreilles, les pores du corps entier, c’est un vieux sentiment, on s’y est habitué, on n’y fait peu attention, le sentiment d’avaler de l’air et de l’expulser, C’est vital de consommer de l’air sans trop y penser, si on commence à y penser on ne peut plus s’arrêter, on est hypnotisé par l’air qu’on avale et qu’on recrache, on est hypnotisé par cette réalité, mais si on y fait attention ça devient un sentiment, c’est le sentiment d’avaler l’air comme on avale la réalité sans y prêter trop d’attention sinon on ne ferait plus que ça, d’être dans le sentiment d’avaler et recracher quelque chose d’invisible, on serait dans le même sentiment qu’éprouve peut-être les premières bactéries, elles ne font peut-être que ça les bactéries, elles avalent quelque chose, de l’air et elles le recrachent, avant que ça ne soit de l’air c’était autre chose, quand les bactéries sont nées, il n’y avait pas le même air, c’était un autre élément, un élément que nous humains n’aurions pu avaler pour vivre, c’est un élément qui a été transformé par les bactéries, c’est à dire que si aujourd’hui on avale et on recrache de l’air, si aujourd’hui on a le sentiment d’être en vie on le doit pour une grande part aux bactéries, et peut-être que nous participons aussi à la création d’une autre espèce à venir en avalant et en recrachant de l’air, peut-être que tout ça créera un autre sentiment dans quelques milliers d’années, une nouvelle créature qui sera consciente d’avaler quelque chose et de le recracher, une nouvelle créature qui éprouvera un sentiment, qui peut-être éprouvera un sentiment de reconnaissance envers les êtres précédents qui avant elle ont avalé et recraché de l’air, peut-être que ça ne se produira pas de la même manière, peut-être que la réalité de cette créature nouvelle sera une nouvelle réalité, peut-être que le sentiment d’avaler et de recracher de l’air sera perceptible autrement, mais que ça ne changera pas vraiment la nature du sentiment, ni celle de la reconnaissance qui sera éprouvée dans quelques milliers d’années, il faut reconnaître qu’on en peut pas se prononcer sur l’avenir vraiment, mais on peut y penser de temps en temps, on peut faire autre chose que d’avaler et recracher de l’air sans y penser, on peut y penser et en même temps éprouver du sentiment, penser à ce sentiment ou ne pas y penser, ça ne changera sans doute pas grand chose à l’avenir mais si on y pense en même temps qu’on éprouve ce genre de sentiment on peut éprouver le sentiment de servir un peu à quelque chose. Le sentiment de servir à quelque chose met en joie, la joie de servir à quelque chose, simple, nécessite peu de moyens si on y pense, et une fois qu’on y pense le sentiment peut venir et alors on peut se remplir du sentiment de servir à quelque chose, ça nous remplit, ça nous occupe, ça peut aussi nous envahir, ça peut tellement nous envahir qu’on passe son temps à vouloir à tout prix servir à quelque chose pour éprouver toujours le même sentiment qui nous met en joie, on voudrait toujours être en joie de servir à quelque chose, et quand ça n’arrive pas on éprouve le sentiment d’avoir raté quelque chose, c’est un autre sentiment qui nous envahit, un sentiment de tristesse infinie, le sentiment de ne servir à rien nous vide, la tristesse crée le vide, le désert, l’inutilité, l’envie de mourir, c’est le sentiment inverse que l’on éprouve, le sentiment de ne servir à rien, le sentiment d’avoir perdu la joie de servir à quelque chose, le sentiment du regret du remord de n’avoir pas pu servir à quoique ce soit à qui que ce soit, c’est un sentiment désagréable parce que servir à quelque chose est agréable on le sait, on l’a déjà éprouvé, on s’en souvient, on voudrait remettre ça, recommencer, mais quelque chose nous en empêche, malgré tous nos efforts on ne parvient plus à servir à grand chose, on découvre alors le sentiment de nostalgie d’avoir servi à quelque chose et de ne plus servir à rien. Le sentiment de courir au ralenti dans le rêve est peu agréable, il arrive au moment où on voudrait prendre les jambes à son cou, mais on se rend bien compte dans le rêve qu’on fait du sur place. Le sentiment de courir au ralenti dans un rêve est une gène, on ne peut dire que c’est un cauchemar, parce que le sentiment du cauchemar est beaucoup plus aigu que le sentiment de courir au ralenti en faisant du sur place, c’est pénible de faire du sur place, on peut s’en rendre compte à l’intérieur du rêve mais ça ne fait pas peur comme le sentiment d’être en plein cauchemar, c’est un mauvais moment à passer, on a le sentiment que ça ne va pas toujours durer, qu’on va se réveiller et qu’on pourra avancer, mais parfois on oublie que c’est un sentiment que l’on éprouve dans un rêve, on croit que c’est une réalité de courir en faisant du sur place. Le sentiment de la cerise qu’on vole sur un cerisier appartenant au voisin, le sentiment du vol de la cerise qu’on met dans sa bouche, ressemble au sentiment de la mure qu’on cueille dans les haies bordant les champs l’été, mais il est nettement plus ardent, il brûle les yeux, il brûle les doigts, il brûle le corps, surtout les genoux que l’on écorche pour grimper sur le cerisier du voisin, mais on ne sent rien, ça brûle mais le désir de la cerise qu’on mettra dans sa bouche est plus intense, plus fort, que les brûlures des genoux, le sentiment de la cerise qui éclate sous la pression des dents dans la bouche, le sentiment du vol, de l’interdit, et de ce fruit qui explose en bouche est supérieur au sentiment de la mure qu’on cueille sur les haies des chemins et que l’on sent fondre mollement dans la bouche. Le sentiment de l’arête de poisson qui se coince dans la gorge est tout à fait désagréable, Il est désagréable pour plusieurs raisons auxquelles on ne pense pas quand une arête de poisson se coince dans la gorge, on n’y pense pas parce qu’on avale une bouchée de la chair du poisson sans la mâcher, sans prendre le temps de goûter le goût de la chair du poisson, parce qu’on consomme du poisson sans y penser comme on consomme de l’air sans y penser, parce qu’on consomme tout sans y penser parce qu’on a le sentiment d’avaler le monde et de ne pas être rassasié, parce que le monde n’a pas de goût ou bien on ne veut pas savoir le goût on ne veut pas l’explorer, on en a peut-être peur, on en est dégoûté, on avale le monde sans le mâcher tout rond et tout à coup panique on tombe sur une arête qui se coince dans la gorge, on a le sentiment que c’est la fin du monde, qu’on va crever à table en mangeant du poisson ou du monde devant tout le monde , l'arête qui se coince dans la gorge nous expulse illico presto du monde , c’est insupportable comme sentiment, effrayant bien sûr mais pas seulement c’est surtout honteux d'être en train d'éprouver le sentiment de crever en ayant avalé une arête de poisson, et paf voilà le sentiment de la honte qui se mélange au sentiment de la peur de mourir, au sentiment d’être un incorrigible glouton qui veut avaler le poisson et le monde sans prendre le temps de le goûter de le mâcher de le savourer un tant soit peu. Le sentiment de perdre son temps quand on est vieux est inversement supportable au sentiment de perdre son temps lorsqu’on est jeune mais c’est une simple affaire d’habitude, plus on sera habitué à éprouver le sentiment de perdre son temps plus on sera armé afin de le supporter, sauf quand on décidera d’être vieux, parce qu’à ce moment là, précisément, on ne voudra plus du tout éprouver le sentiment de perdre son temps, au contraire on se dira le temps presse, on essaiera de gagner du temps au contraire, après en avoir beaucoup perdu, ce qui est tout aussi idiot si on y pense, le sentiment de gagner du temps d’après certaines expériences relatées par des tiers n’est satisfaisant que quelques minutes à peine, c’est le même sentiment que celui qu’on peut éprouver lors d’un déjeuner de soleil.|couper{180}

Exercice d'écriture , le sentiment

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Ici et là-bas

Grande différence entre être ici et là-bas. C’est le changement de mode, du passif à l’actif. Vouloir rester ici, désirer se rendre là-bas. L’ici étant l’étant, là-bas une potentialité nécessitant une ou plusieurs actions. Exister c’est s’éloigner de l’ici. s’éloigner de l’ici est déjà un mouvement fondamental. Consciemment ou pas une force nous invite à nous inventer là-bas. Est-ce l’ailleurs, difficile à dire. peut-être que la notion d’ailleurs ne sert qu’à obtenir conscience de la présence de l’ici. Est-il souhaitable de définir ce lieu que représente là-bas, de le rêver et ce avec moult détails, mots, odeurs, sons, images à seule fin de l’inventer avant même d’y être parvenu. comment saurais-je être arrivé là-bas si je n’en possède aucune idée préalable ? C’est pourquoi l’ici est si rassurant et que souvent on s’y tient. Aucune surprise bonne ou mauvaise, on y étouffe de plus en plus savamment l’espoir comme tous les rêves, les cauchemars, tous autant les uns que les autres jugés vains.|couper{180}

Ici et là-bas

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misère et splendeur de l’adjectif

Lire un texte où chaque mot est qualifié par un adjectif crée une tension narrative à la limite de l'insupportable. Puis, que soudain, dans le même texte , les adjectifs s'évanouissent ne laissant plus que les substantifs dénudés, crée un soulagement, un apaisement. C'est à dire qu'il nous est tout à coup offert de qualifier les choses à notre guise, de découvrir une liberté de vêtir les mots selon notre goût notre envie, mais ce n'est possible seulement parce qu'au préalable on était oppressé, enfermé. Il s'agit d'en être conscient. Pas toujours facile. Si c'est effectué consciemment par un auteur on peut dire que c'est de l'art, la manipulation étant bien sûr un très vilain mot.|couper{180}

misère et splendeur de l'adjectif

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s’éloigner de la peinture

La peinture est un cercle. Difficile d'en sortir, ne serait-ce que pour comprendre qu'elle est un cercle. S'en éloigner en utilisant le biais de l'écriture, mais c'est un nouveau cercle, on serait fou d'en douter. L'image de deux cellules qui entrent en contact par l'entremise d'une membrane. Et aussi, simultanément, l'image d'une cellule qui seule se divise par scissiparité. Le symbole de l'œuf omniprésent dans toute l'histoire humaine. L'œuf cosmique, le point d'où jaillissent une infinité d'univers. Ensuite cette tâche que l'on se donne de vouloir les peindre ou les nommer n'est-elle pas. incroyablement absurde. Pour quel lecteur quel spectateur ? s'éloigner pour ne plus voir, peindre ni écrire , pour parvenir à cette origine du je et ainsi la découvrant maintenir cet espoir fou aussi de l'anéantir. Cependant si une chose est là si on veut la détruire quel est vraiment le but ? Ce serait dommage qu'il ne soit qu'une simple gêne. Encore que même un dommage, la moindre collision puisse avoir des implications dont on ne sera en rien capable de mesurer toutes les conséquences. Ainsi sans la collision qui créa la lune, pas de saison, pas d'humanité, juste un œuf projeté à grande vitesse dans le vide sidéral et qui attend toujours son éclosion.|couper{180}

s'éloigner de la peinture

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vocabulaire

avoir du vocabulaire, avoir de quoi, ce n'est pas la même chose qu'être au fait des mots, explorer à chaque instant toutes leurs significations, au sens propre comme au figuré. Être dans le mot comme dans une embarcation en pleine mer, par tout temps que ceux-ci soient calmes ou agités. Ainsi le mot "vocabulaire"peut-il donner du fil à tordre sans même y penser vraiment, créer des gènes, des prétentions, des extravagances comme des excès de scrupules. L'obsession du vocabulaire revient parfois par bouffées ou averses. A ces moments là, relever le col de la veste, ne pas se laisser effrayer ni distraire, continuer son chemin, faire avec ce que l'on a. Ce qui n'empêche pas de rester curieux envers les inconnus, de visiter les dictionnaires. Absorber un nouveau mot exige un minimum de circonspection, ne pas décider trop vite qu'il nous appartient, mais tenter de remonter son âge, comprendre son étymologie, sa raison d'être, sa constitution en premier lieu. Le prononcer en pensée, à voix basse, puis un peu plus fort, pour écouter s'il nous va comme peut aller une chaussure au pied. Si c'est douloureux, bizarre, décalé, ne pas essayer de modifier ses pieds, de faire semblant d'avoir l'air, demander une autre taille, une autre paire, un autre modèle, peut-être moins "chic" mais plus confortable, s'y retrouver pour poursuivre la marche. Amasser du vocabulaire comme on amasse une fortune, puis tenir chaque pièce, chaque billet, chaque nombre aligné en colonne dans une indifférence à terme parce qu'on n'a pas produit d'effort pour les obtenir autre que celui de les récolter. procure une forme d'ennui, un enfermement, un quant à soi. C'est de ce lieu circulaire que fusent les jugements comme autant de barricades pour sécuriser l'endroit. Ceux qui n'ont pas autant de vocabulaire, de panache, de fortune, deviennent les gueux dont nous tirerons notre sentiment de richesse, et toute la tristesse qui va bien avec. Plus jeune on s'invente parfois des super pouvoirs. Par exemple celui de déceler les mots qui ne conviennent pas dans une bouche. On s'invente tellement de choses quand on est jeune, très peu survivent avec le temps, et c'est de tous ces cadavres, ces fantômes que tire sa substance une forme, de plus en plus rigide sans même qu'on s'en rende compte, que l'on nomme par bravade, la sérénité.|couper{180}

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Marées.

La premiere consiste en une pulsion de vouloir sortir du monde, sortir de l'ennui, sortir de soi. La seconde est le risque d'un gant retourné, tout vouloir pénétrer, remplir du vide de soi. Marées du temps individuel, marées du temps collectif. Se tenir dans l'entre-deux, comme au spectacle, oblige à une forme de cruauté, dont l'essentiel peut se résumer dans le mot passivité, ou contemplation. mais qui contemple... l'océan, la mer peuvent-ils se contempler ainsi seulement et ainsi n'être jamais que ce qu'ils sont ?|couper{180}

Marées.