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certain, incertain
La réalité ne propose pas de chemin, elle est une multitude de chemins qui s'enchevêtrent. Suivre un chemin est donc du domaine de la volonté, pour avant tout ne pas perdre de vue un tracé choisi. Mais ce n'est pas un chemin que l' on effectue dans une réalité, c'est un déplacement dans l'arbitraire. Que faire une fois que l'on a compris que tout chemin est arbitraire, qu'il n'a rien à voir avec le reel, mais plutôt avec un double que l'on s'invente ? L'errance me paraissait idéale pour pallier le problème, et durant une bonne partie de mon existence j'y ai cru dur comme fer comme si cette dureté qu'elle imposait pouvait représenter la dureté que j'attribuais au réel. Mais là encore je me fourvoyais. Le reel n'est ni dur ni mou, ou bien il est les deux et bien des choses encore. Tout ce que l'on voudra bien imaginer. Autant de choses que l'on voudra déposer dans ce double qui n'est pas lui, qui ne peut être lui. Ainsi l'errance possède sa propre détermination tout comme le fait de choisir un chemin et s' y tenir, le but est grosso modo le même, considérer le réel comme une entité qui nous échappe quoiqu'on veuille faire pour essayer de le saisir. Cette esquive de la réalité entre certain et incertain forme néanmoins une assez touchante histoire. Parfois comique, parfois tragique. D'autres fois encore sans saveur particulière. Peut-être que c'est l'histoire- cette réalité qu'on ne peut dépasser, en tant que double double. Double de la réalité et double de soi-même. Ensuite la difficulté réside dans le fait qu'on ne peut savoir qu'il s'agit seulement, vraiment d'une histoire, que lorsqu'elle celle-ci s'est achevée.|couper{180}
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la joie de créer
heureux celui qui crée par nature, il sera dispensé de la nécessité du gouffre. Pour les autres il faudra s'engouffrer, ramper dans les galeries, remplir leurs poumons de miasmes, d'un air vicié, affronter maints dangers dont le premier comme l'ultime sera toujours le même. Une idée d'importance que l'on désire coûte que coûte sauvegarder. Est-il possible ensuite de ressortir du gouffre puis d'embrasser fraternellement notre propre nature, comme universelle ? de rire de ce périple, d'acquérir ce fameux cœur à l'ouvrage, de surmonter le courage du désespoir... s'il n'y avait qu'une toute petite graine d'espoir à préserver, ne serait-ce pas celle-ci ? créer par joie dans la joie pour la joie, sans autre. Cela peut paraître égoïste bien sur. Un égoïste étant encore, par ces temps dévastés, celui qui ne pense pas à moi, mais aux autres toujours et ce souvent malgré lui.|couper{180}
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à quoi peut bien servir la glande pinéale ?
similaire et identique, toute une histoire ... Tout doit-il servir ? c'est peut-être La question, celle à se poser avant toute autre. Sinon c'est l'utile ou son corollaire, l'inutile qui forgeront toutes les réponses. Par exemple : à quoi donc peut bien servir la glande pinéale ? - Elle est utile pour représenter un hiéroglyphe égyptien, elle est utile pour fabriquer de la D.M.T quand on n'a pas d'ayahuasca sous la main. Elle est incontournable pour se peindre un troisième œil quand les deux autres ne voient pas plus loin que le bout du nez. Elle est essentielle pour s'orienter dans les trous de ver reliant les univers parallèles. Elle peut être utilisée comme talkie walky pour tailler le bout de gras avec la déesse Éris ( selon les adeptes du discordianisme, ce qui ne fait pas vraiment envie, détestant toute discorde) A défaut de toutes ces choses, elle peut aussi remplacer le mou pour le chat. En revanche on ne peut pas la découper en morceaux pour remplacer les pignons de pin dans les salades, on y perdrait beaucoup en saveur. note : D.M.T principe actif de l'ayahuasca, dite aussi diméthyltryptamine, permet de vivre des expériences proches des N.D.E ( near death experiences ) experience de mort imminente. ( d'après Wikipedia ) On peut saluer les indiens d'Amazonie pour avoir réussi cet exploit de trouver la formule pour l'ingérer par voie orale... D'ailleurs il faut plutôt être circonspect avant de s'engager à boire ce breuvage qui nécessite un dosage aux petits oignons, sinon autant aller en forêt et prendre une bouchée de champignon toxique, ça revient au même, si on n'en meurt pas.|couper{180}
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photographies sans intérêt
pour reprendre une idée, celle d'un protocole, prendre des photographies dépourvues d'intérêt. Pour ça il suffit de s'emparer de l' appareil photo, de sortir de l'atelier, de photographier la première chose qu'on voit, ne pas chercher le joli cadrage, une esthétique, à envoyer un message, même pas une émotion. Moins on aura d'intérêt à le faire mieux ça sera. Ce qui, paradoxe, construit immédiatement un but, et donc l'intérêt de vouloir l'atteindre... photographie sans intérêt 1, mai 2023photographie sans intérêt 2, mai 2023photographie sans intérêt 3, mai 2023|couper{180}
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vivons nous dans une simulation ?
Le theme de la simulation est exploré par l'artiste Jeremy Geddes dans ses œuvres photographiques De quelle époque date l’idée que nous puissions vivre dans une simulation ? On pourrait penser que cette idée est récente, aux alentours des années 2000, avec les hypothèses développées par le philosophe Nick Bostrom. Mais cette vision est peut-être une sorte de recyclage opportuniste, lié à la technologie informatique, au progrès des machines, aux prémisses de l’intelligence artificielle. L’idée que la réalité soit une illusion remonte à l’origine de l’humanité. Chez les hindous il existe en sanskrit le terme de Maya pour nommer la réalité matérielle illusoire qui nous entoure. René Descartes au 17eme siècle et Georges Berkeley au 18 ème ont également explorer cette hypothèse en leur temps, non pas qu’il s’agisse directement du terme de simulation mais plutôt un questionnement sur la nature de la réalité, et les limites de notre perception de celle-ci en imaginant une méthode d’investigation, le doute méthodique. Pour George Berkeley (1685-1753) la réalité est subjective, elle n’existe que dans notre esprit, on n’est pas loin de l’idée de simulation, c’est l’idéalisme subjectif. La notion de simulation informatique, dans laquelle nous baignons aujourd’hui, notamment grâce aux bonds prodigieux du développement des jeux vidéo, nous fait imaginer celle-ci sous un angle technologique. Mais cette idée d’illusion date de la naissance de l’humanité, elle n'a jamais cessé de l'accompagner. Quand nos ancêtres s’enfoncent au plus profond des grottes obscures pour aller dessiner des animaux, c’est pour perpétuer l’idée d’une création incessante qui provient des entrailles de la terre. Dans le mythe cosmogonique Hopi mais aussi dans de nombreuses ethnies sur la planète l’idée que l’être humain, ainsi que tous les animaux sont issus des entrailles de la terre est sans doute le mythe cosmogonique encore dominant dans toute l’histoire de l’homme. De même qu’à cette époque la Terre est souvent mâle et le ciel femelle, c'est-à-dire l’inverse de ce que nous avons coutume d’imaginer désormais. L’idée de dessiner, de créer, à seule fin d’entretenir une continuité du mouvement créatif global me plait bien, sonne juste, comme unique but, ou raison quand je regarde les parois de la grotte Chauvet ou le geste inscrit dans l'espace de la toile chez Fabienne Verdier, voire n'importe quel peintre, même débutant. Je veux dire que le talent n'entre pas en ligne de compte dans cette affaire, ça regarde le gout d'une époque, l'air du temps, les sommes d'argents que l'on échange pour acquérir beauté, puissance, renommée, pouvoir, n'entrent pas en ligne de compte. Seul le mouvement créatif depuis la première main sur laquelle on souffle de la poussière d'ocre ou de charbon, cette main posée sur une paroi jusqu'à la meilleure réalisation en 3 D de nos jours me subjugue. C'est cet ensemble, pas une individualité. Et si, désormais, on imagine qu’une civilisation extraterrestre puisse avoir crée cette simulation dans laquelle nous sommes, elle participe tout autant à cet ensemble, elle l'agrandit d'autant. Quel vertige d'imaginer s'étendre aux confins de l'univers, ce foisonnement de fantasmes, d’idées, de rêves ou de cauchemars aliens se mélangeant à notre humanité ... D'un seul coup me vient cette vision que toute créativité se sert de ses créatures pour s’auto entretenir à travers mille média mille supports nous humains, ou extraterrestres potentiels compris. Ce qui est merveilleux c'est de pouvoir admirer cette créativité qui ne s’arrête jamais, qui crée des univers parallèles, des réseaux des couloirs, des tissus, des étoffes bariolés tout en tricotant et détricotant sans relâche son support, repoussant même selon mon intuition ses limites. Mais pas vraiment d'admiration sur toute notion utilitariste. Peu ébloui en somme par le fait que nous humains ou extraterrestres puissions l’employer à quelque fin que ce soit. L’illusion à mon avis est dans le malentendu, la déformation de nos pensées par toute idée de profit, d'intérêt . On ne cesse de penser que quelqu’un ou quelque chose puisse tirer profit de la créativité alors que nous sommes tous à son service, que ses buts dépassent notre compréhension. Et si c'était simplement une enfant, si la créativité n'était qu'un jeu d'enfant sans autre but que celui de s'amuser. Encore faudrait-il faire cet effort d'aller explorer ce qu'est pour nous un amusement, et son contraire le sérieux que nous nous targuons de placer en avant de tout vrai travail ... Maintenant admettons que nous vivions vraiment dans une simulation crée par des entités extraterrestres, des divinités ou je ne sais quoi, admettons-le. Quel serait le but de cette simulation ? Sommes-nous des Sims s' agitant dans la game-boy d’un adolescent alien boutonneux ? Faisons-nous partie d’un spectacle télévisuel diffusé dans une galaxie voisine, chaque soir après le JT de 20h heure locale ? Sommes-nous des rats étudiés dans un laboratoire céleste ? Sommes-nous une expérience ? Une réserve indigène à l’instar de celles protégées d' aborigènes en Australie, ou en Amazonie, Sommes-nous une arche de Noé qui prend l’eau ? Quelque soit ce que nous sommes dans cette simulation nous servons à quelque chose, nous sommes utiles à quelque chose, même si c’est seulement ludique, peu noble, de la variété pour le populo , que ce soit divertissant ou utilitaire, seule notre fierté, notre vanité sera susceptible d'en être vexée, ce qui n'est pas si grave. L’ennui serait que nous ayons été conçus par des intelligences supérieures disparues à jamais depuis des milliers de kalpas, que le sens, les raisons de notre création, de notre existence soient pour toujours oubliés perdus , que nous existions à vide dans le vide intersidéral. Jusqu'au moment où la créativité voudra bien nous amener à nous inventer un sens qui tienne la route. Mais n’est-ce pas là le pire cauchemar de l’individu dit moderne voire aussi de n'importe quel alien singleton qui , comme bon nombre d'entre nous vit dans l'illusion de s’imaginer seul au monde ? La simulation, l’illusion, est certainement bien plus logée dans ce fantasme de solitude que nulle part ailleurs.|couper{180}
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menues choses à régler avant de partir
Pour partir le coeur léger. Pour en finir avec le regret. Pour laisser propre, si possible, derrière soi. A l' impossible nul n'est tenu. Ceux qui n'ont rien compris, on ne leur en voudra pas. On ne s'est pas compris soi-même. Il n'y a peut-être rien à comprendre. La tête ailleurs, tête de cochon ou tête de lard, l'entêtement et l'endettement, l'abus de croyance, les excès de crédits comme de méfiance, tous les excès pour mesurer la dose exacte, sans oublier l'obsession du manque. Le manque d'entrain, le manque de rigueur, le manque à gagner, les occasions manquées, celles surtout de la boucler, la bouche en cœur, le manque de souplesse, de fermeté, le manque d'appétit, le manque de retenue, les heures de colle, les idées noires, les nuits blanches, les petits matins blêmes, les difficultés persistantes, le manque d'argent, le manque de temps, le manque de confiance, le manque d'humilité, le manque d'imagination, le manque de repartie, le manque d' argument, le moule à manque, le manquement à la règle, les réussites et les défaites, les petites combines à deux balles, le plomb dans la cervelle, les mensonges, les omissions, les péchés, les bonnes poires, la queue de cerise dérobée, la pomme croquée, la banane épluchée, les pépins du raisin, l'absurdité des raisons, le ver dans la prune, la ficelle du poulet rôti, la peau des andouilles, la peau du lapin, la papatte du chien, la langue pendante, les pieds sur les deux freins, le pied sur le champignon, toujours le sempiternel refrain, le geste auguste du semeur, le bras d'honneur, le noeud gordien, le foin pour lequel on fait l'âne, le couteau trouvé par la poule, le bonheur des imbeciles, la béatitude des serins, la mélancolie des génies, la messe de minuit, Pâques au tison, un été pourri, une fleur au fusil, le manque de ténacité, l'excès de désinvolture, la cuillerée pour maman, la bouchée pour papa, le yin et le yang, les herbes aromatiques, le goût perdu, le goût retrouvé la longue cohorte des dégoûts, le soupçon de sel, le scrupule en la matière, la tête à Toto, le ventre de Paris, l'araignée au plafond, le lupin des prés, les allers et les retours, les dimanches qui n'en finissent pas, le tour de France. le petit vélo, l'éternel perdant, le second permanent, les virements bancaires, le chèque en bois, les montagnes de toc, les lundis sous la pluie, la montre plaquée, la gourmette qui brille trop, les orifices bouchés, les plaies qui suintent, la musique de supermarché, les caddies qui bouchonnent, la caissière aux lèvres gercées, le patron beat, le coup du père François, celui de Trafalgar, les 400 coups, celui de Jarnac, la botte de Nevers, le lasso de Buffalo Bill, l'herbe de bison dans la bouteille, la vodka trop chaude, le canon trempé dans une barrique de flotte, pour tuer plus et plus vite, le lieu où les Satrapes s'attrapérent, le bras perdu à la victoire de Samothrace, les bras qui tombent vu l'ampleur des dégâts, les maudits trous dans le gruyère, la dent cassée sur une porte claquée, la Fanny des boules, la glace qui fond sur le cornet puis sur les doigts, le temps qui se brouille, la mémoire qui fait défaut, la paille dans la main, la poussière dans l'œil, les poches crevées, la fausse monnaie, le retour à l'envoyeur, le chien de ma chienne, le taureau pris par les cornes, la corrida de Noël, le m'as-tu-vu du samedi soir, le fond du verre, la bouteille à moitié vide, le fond de veau, l'acidité des prunelles, la grenouille qui veut se faire aussi grosse qu'un bœuf, le grenier où elle sèche, la cave où il fait noir, la mère a quatre bras du puit, la chouette crucifiée sur la porte, l'oiseau frappé en plein vol, la dérive des incontinents, le rapprochement des faits, la preuve par neuf, la baignoire qui fuit, le robinet qui coule, le printemps qui revient, les femmes prises pour des truies par des veaux, les vessies prises pour des lanternes, le meunier qui dort, le crocodile qui veille au grain, l'hallali les jours de solde, la course à l'échalote, le pluriel des attentes interminables, le singulier de la foule, l'étrangeté des évidences, la frappe jetée par l' alignement, la propriété c'est le vol, la bêtise la mieux partagée, la raison du plus fort, les yeux qui s,injectent de sang, le carton rouge donné par l'arbitre, la joie simple des gueux, le bon sens des repus, l'affiche rouge, le pull over rouge, le petit livre rouge, les betteraves rouges, l'arrogance des minables, le parfum de l'entourloupe, le monologue incessant, la barre au t, le point sur le i, la cuisson exagérée des carottes, le point à la ligne.|couper{180}
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impressions
Paul Cézanne La sainte Victoire Ce sont les cellules du corps qui se nourrissent d'impressions comme la cervelle de pensées, le ventre de farfalles au pesto. la pensée, le ventre, la langue ne devraient pas chercher a extraire quoique ce soit de l'impression, ce ne sont pas leur domaine. la substantifique moelle de l'impression sera réservée à la cellule seule. l'usage de la métaphore comme dérivation des impressions devrait être interdite par décret, ou mieux encore, l'inscrire dans la constitution. Se sentir affamé, en manque de tout à un tel point, qu'on se rue sur la métaphore. se laisser traverser de part en part par une impression. L'observer sans y toucher, sans la tripoter. Est-ce que tu tripoterais une jolie femme qui passe devant tes yeux ? une vieille femme hideuse ? un crotale ? une fois j'ai levé la main et un billet de 200 francs s'y est collé, j'ai juste eu le temps de voir le chiffre 200 et je l'ai aussitôt fourré dans ma poche de peur que ce ne soit qu'un rêve. Mais ce n'était qu'un rêve dans le rêve évidemment. Quel bénéfice en ai-je tiré ? quelques bières, quelques kebab du côté de Chateau-Rouge, le renouvellement des épices à l'épicerie africaine sous mes fenêtres. Tout est allé au ventre. Si je n'avais pas fermé la main le billet se serait envolé de nouveau vers une autre main, l'idée d'un billet de 200 francs qui vole ainsi de main en main et que personne ne saisit, que chacun laisse s'envoler à nouveau. J'étais peut-être un maillon d'une très longue chaînes de renoncements. Moi j'ai refermé la main sur ce billet. Ai-je failli, comme on fait faillite à ce moment là ? j'ai immédiatement songé que j'avais été choisi par la Providence, bien sûr. Grossière erreur de débutant. Le beau temps n'appartient pas plus à moi qu'à personne d'autre. C'est sans doute pour ça que tout le monde dit il faut beau... pour essayer de partager cette impression qui n'appartient à personne, au lieu de dire quelque chose de concret comme : as-tu pensé à racheter des filtres à café ? Ce qui reste d'une impression lorsque celle-ci a satisfait la cellule, est une scorie que la pensée peut parfois utiliser, mais de façon inconsciente. Que l'art aussi utilisé en toute inconscience. Sachant aussi qu'au dernier niveau de la maîtrise conscience et inconscience s'inversent, que César rend tout au centuple à son peuple. j'ai l'impression qu'il va pleuvoir. Non tu n'as rien du tout, sauf des écailles devant les yeux. Il était impressionnant. C'est à dire que toutes les cellules de mon corps attachèrent leur serviette leur cou et s'emparant de leurs couverts, firent dans mon corps un tintamarre du feu de Dieu. une impression photographique, la persistance rétinienne. Appuyez donc votre menton, rapprochez-vous, regarder le,point vert, ne cillez plus. Un parfait rond violet clair, presque rose, persiste ensuite dans la pénombre du cabinet aux murs verts. FOND DE L'ŒIL. imprécise, l'impression perdure. On s'attarde ainsi plus sur les fonds, en peinture, une fois la précision des premiers plans avalés. La précision marque le gibier, le flou aide le lièvre à se fondre dans les luzernes. une impression peut se relier a une autre, faire une chaîne, un collier, mais pas un os dans le nez. une impression peut emboîter le pas d'une autre impression, mais parvenu devant le tourniquet du métro chacune doit enfiler son propre ticket pour parvenir à quai. La chair de poule n'est pas une impression, elle est seulement la manifestation de ce qui se produit dans une salle de fitness intérieure, lorsque les cellules trop gavées pédalent à en perdre haleine On ne devrait pas dire : j'ai une ou des impressions bizarres , mais plutôt : Je suis traversé en ce moment par quelque chose qui ne s'adresse pas directement à moi. Cela produirait un dédoublement désopilant du je, qui pourrait enfin lacer ses chaussures sans se briser le dos, ou martyriser un siege. Se fier à une impression, de préférence la première , est en contradiction avec ne pas se fier aux apparences, vous l'aurez sûrement remarqué. les peintres impressionnistes au bout d'une assez longue et pénible dévotion, ne m'impressionnèrent plus, et c'est justement à ce moment précis que je pus les apprécier. Paul Cézanne peignit tant de fois la Sainte-Victoire parce qu'il cherchait la nature de l'impression qu'elle lui procurait. Qu'elle procurait surtout aux cellules de ses jambes, de son dos pour pouvoir marcher et trimballer son matériel, à chaque fois, chaque jour, vers cette source de ravitaillement infinie.|couper{180}
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exercice d’écriture, le portrait rapide.
le dispositif serait le suivant : un prénom et la phrase "ce que c'est que..." plus une image inspirée aussitôt par la rencontre, un panoramique de cette image, une sorte de petit épuisement de cet arbitraire- 3 minutes pour écouter, sentir, s'entretenir avec elle ou lui, sur l'être qui porte ce prénom. Sont-ils réel ? imaginaires ? aucune importance. L'arbitraire de ce que cette situation inspire, sera écrit un peu plus tard, en une vingtaine de minutes et ne devrait faire qu'une seule page. d'après une idée de François Bon et de Rémi Checchetto. En lisant les scans envoyés par François, je découvre la bienveillance de Rémi Checchetto envers ses modèles. En effet ces portraits sont ensuite livrés à leurs modèles, mieux vaut être prudent. D'autre part ce qui est écrit ne se base que sur un aperçu lacunaire, ce sont des portraits partiels, des portraits qui ne représentent que l'arbitraire des trois minutes échangées avec la personne, dans un instant donné, et que cet instantané déclenche par la suite dans la vingtaine de minutes d'écriture. Le mode bienveillant. Se mettre en mode bienveillant. Basculer, sombrer, s'élever dans ce mode, en étant plutôt bienveillant. Une préférence pour la bienveillance. Bon enfant. Pas envers la personne finalement, mais avec la notion d'arbitraire. Accueillir l'arbitraire l'esprit ouvert. Rester comme à distance de ce qui vient se recueillir, s'écrire, puis s'en aller. Ce que l'on va choisir d'écrire ne devrait porter préjudice à personne, notamment pas à soi-même. Dans ce soi devenant creuset de cet arbitraire. Un exercice de tournure d'esprit bien plus qu'un simple exercice d'écriture. S'agit pas non plus d'être lénifiant. Comme en peinture il serait bien utile de trouver le ton, ou en musique l'accord qui sonne juste. On pourrait utiliser cet exercice comme outil de récapitulation chamanique. Remonter à certains noeuds dans lesquels une énergie est restée bloquée, colère, jalousie, envie, etc. Renverser les points de vue, changer de point d'assemblage. En profiter pour dénouer. P. 1980 Ce que c'est que d'avoir peur de se faire avoir, une peur à transformer en autre chose, une résistance. Vouloir être indemne, rester indemne, trouver en soi le courage de renoncer à se faire avoir. Agir à partir de ce courage, de cette peur. C'est peut-être le désir de ne pas se faire avoir par la peur d'avoir peur. Par la peur du désir de sombrer et le lieu ici soudain semble essentiel. Le lieu du combat, le lieu du sacrifice, l'autel ou le ring sur lequel se laisser envahir ou combattre la peur. L'ici contre l'ailleurs, la lumière contre l'ombre, la chaleur contre le froid, le soleil contre la nuit, l'indifférence contre l'amour. Une affaire de localisation. La peur d'être localisé définitivement dans l'ici et de rater l'ailleurs. La peur de rater par peur de ce qu'impose le désir d'ailleurs. La peur de devenir trop localisée, de se sentir mal localisée, de ne pas se sentir à l'aise dans un lieu, de vouloir changer de lieu, pas forcément pour se rendre quelque part, mais pour ne pas rester ici terrassée par la peur ou le désir sans rien faire, d'être tétanisée par la peur et le désir et de ne rien savoir qu'en faire. De ne pas savoir que faire de la peur ni du désir. S'énerver, se mettre en colère, s'en prendre à soi-même, se mettre en colère de ne pas pouvoir faire un seul pas en dehors du cercle de cette peur, de ce désir. Pousser la colère et les regrets. Et soudain se lancer, peu importe la maladresse, peu importe les tergiversations, peu importe les avis, peu importe l'opinions des autres, pas même la sienne, lui qui est assez fort, il comprendra, et s'il ne comprend pas tant pis. Ca peut prendre un peu de temps le temps qu'il comprenne. Tant pis ou tant mieux. Il faut voir confiance, il faut se faire confiance. il ne faut pas rester dans le doute, dans l'hésitation, dans la peur, il faut agir maintenant, il faut partir, il faut aller très loin. se délocaliser, devenir indétectable, parce que le lieu et la peur sont devenus trop intimes, parce que le désir et les lieux sont trop liés. Il faut trancher. Il faut lever le pied, lever le camp, faire un pas, sortir de chez soi, plonger dans l'ailleurs, vaincre la peur, vaincre le désir, choisir, être libre P. 1989 Ce que c'est que la méfiance. De devoir la dépasser pour faire confiance. Quand chaque trahison est un morceau d'âme qu'on voit partir, qu'on croit perdre, mais qui ne sont qu'étapes vers la confiance en soi. À venir. Çe que c'est que la méfiance. Un petit bout de glace dans l'œil qui trouble la pureté de l'air. Une poussière dans l'œil qui fait qu'on louche, qu'on devient myope, qu'on se recroqueville sur soi-même. Il faudrait croire en une possibilité d'accueil quand on a été banni, d'autant plus qu'on aura été banni. Il faudrait parvenir à s'élever, à prendre de l'altitude, à sourire de la trahison même. Sourire du manque de confiance des autres en eux-mêmes, pas méchamment, mais comme on observe un moineau voler du pain aux pigeons. En rire. Rire de ses propres méfiances, rire des trahisons à venir, cueillir tout cela comme on accueille le soleil ou la pluie. Récupérer ainsi la force, l'énergie perdu dans les chagrins dans la tristesse, la rancune, parvenir à s'élever au-dessus de tout cela, des pensées surtout, revenir aux impressions, à la sympathie première. au primordial, comme à la solitude essentielle, au lieu exact de toutes les retrouvailles. M. 2023. Ce que c'est qu'une présence que créel'absence. Les ombres coupantes dans une ruelle de Casa, d'un bidonville. Le soleil sur une peau blanche ponctuée de taches de rousseur, des lèvres pâles, un triste sourire, contre mauvaise fortune bon cœur. Les présences aussi créent l'absence, les illusions, la rage, l'envie d'apprendre. Ce que sont présences et absences sous un même ciel, dans cet air qu'on respire cette eau qu'on boit , la nuit qui revient chaque soir, les souvenirs et l'oubli. La gentillesse s'envole soudain comme une palombe, à l'angle d'une rue ; La métaphore ultime recours du dépourvu. La gentillesse ne disparaît que si l'on ne regarde plus le ciel. La gentillesse comme la naïveté que l'on croit perdre et qui revient comme une chatte se frotter contre la joue. Le je n'est plus qu'un jeu, la gravité s'est métamorphosée en légèreté, en odeurs de thym entêtantes, les champs sont bleus lavandes. Sur un coin de table ces oignons épluchés et coupés luisent dangereusement, saliver n'est plus de mise cependant. La frugalité est venue comme une bogue qui choit sur un chemin terreux, le brillant du marron rit, et nous aussi aller. Quelques tentatives, un début. Ce n'est pas encore tout à fait ça, mais comme on dit, un pas après l'autre.|couper{180}
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trois petits travaux
Mal organisé, inquiet, terrorisé parfois, j'essaie de surnager comme je peux. L'enfant têtu ne veut toujours pas couler. Je fais sur la tablette, je vole un peu de temps, de plaisir. Et tant pis s'il n'y a pas de lien, au contraire. trois petits travaux sur Procreate avril 2023.|couper{180}
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Barnett Newman né à Lower East Side.
(Première partie) "… Au lieu d'utiliser des contours, au lieu de faire des formes ou de créer de l'espace, mon dessin déclare l'espace. Au lieu de travailler avec les restes de l'espace, je travaille avec tout l'espace. " Barnett Newman considérait les dessins comme essentiels à sa méthode de travail. Et compte tenu de son penchant pour une seule ligne droite pour façonner l'espace (ce qui a été surnommé le "zip"), il n'est pas clair si l'espace dont il parle est l'espace sur le morceau de papier bidimensionnel, ou un espace plus tridimensionnel. espace. Ou peut-être pensait-il à l'espace qu'impliquent ses dessins. Ou il aurait pu simplement parler de la zone, ou de l'espace, sur un morceau de papier. Beaucoup de questions que se posent les non-artistes finalement. Encore une fois agir n'est pas réfléchir. Déclarer plutôt que tergiverser. Le long de l'East River entre le pont de Manhattan et la 14 ème rue s'étend Lower East Side dont la limite ouest est Brodway. Ce quartier fut longtemps habité par une population ouvrière et défavorisée, il n'avait pas bonne réputation. Beaucoup de juifs venus d'Europe de l'Est y vivaient et y vivent encore. En 1910 on en comptait 540 000 d'après le livre de Paul Johnson, une histoire du peuple juif ( JC Lattes , 1989) C'est dans ce quartier de New York que nait Barnett Newman, le 29 janvier ( tiens comme moi ) mais lui ce fut l'année 1905. En 1905 que se passe t'il aux Etats-Unis d'important ? Les Etats-Unis prennent le contrôle des droits de douanes, par un traité signé avec la République Dominicaine. La création du Rotary Club. Création d'un protectorat qui mettra fin à l'ingérence américaine en République Dominicaine. Le début de l'ère Lochner ( la cour suprême s'oppose systématiquement à toute règlementation favorisant les conditions de travail, notamment les durées de travail et les salaires ) Ce qui entraine un peu plus tard la création d'un syndicat international, le International Workers of the Word à Chicago, dont les participants seront nommés les Wobblies ( deux cents socialistes, anarchistes et syndicalistes radicaux) Ils souhaitent ainsi en réaction à la loi Lochner, rassembler les travailleurs sans discrimination de sexe, de race ou de qualification. Ils prônent l’action directe et l’autodéfense en cas d’agression. Les Noirs se réunissent aux chutes du Niagara sous l'impulsion de William Edward Burghardt Du Bois ( diminutif W.E.B du Bois) Des familles noires s'installent à Harlem. Il se passe toujours quelque chose quelque soit l'année que l'on choisit sur Wikipédia, c'est fascinant. Donc Barnett est d'origine juive. Ses parents viennent de Lomza en Pologne. Le père Abraham gagne sa vie en vendant des pièces détachées de machine à coudre aux ouvriers des usines de vêtements du coin. Est-ce pour la fabrication des jeans qui demande énormément de main d'œuvre et de matière première depuis la découvertes des premiers filons d'or du Klondike quelque années auparavant ? On peut le supposer. Il faudrait effectuer des recherches pour en être vraiment certain. Mais ça ne changerait en rien la vie de Barnett Newman, ni celle de son père Abraham qui grâce à ce commerce permet à la famille de vivre assez confortablement. D'ailleurs, en 1915 ils déménageront dans le Bronx, et Barnett se met au piano, au sport et au sionisme puisqu'il fréquente l'école Hébraïque. ( il aura même des cours particuliers en sus des autres dispensés par de jeunes juifs arrivant eux aussi d'Europe) Entre 1919 et 1923 Barnett fréquente plus le Métropolitan Muséum of Art que l'école. C'est juste à côté de l'école donc forcément beaucoup plus attractif. En 1923 il se met à fond au dessin et décroche un prix pour un dessin intitulé "Much-labored-over" ( beaucoup travaillé) Il fait la rencontre d'Adolph Gottlieb qui revient de Paris et qui est fortement influencé par Cézanne, Matisse et Fernand Leger. Gottlieb dira un jour " Pour moi, certaines abstractions n'ont rien à voir avec l'abstraction. Au contraire, il s'agit du réalisme de notre temps." Ce qui sonne assez juste à mon avis. Il crée en 1935 le groupe The Ten. ( Peut-être un clin d'œil à l'ancien groupe Ten American painters qui fut crée en 1885 pour protester contre le mercantilisme de leurs anciennes expositions et leur ambiance de cirque... ) Ils furent les représentants de l'impressionnisme américain durant une bonne vingtaine d'années. Barnett est aussi copain avec un certain Aaron Siskind, qui deviendra plus tard un photographe assez connu. Mais pas par moi. Dans son travail, Siskind met en avant des détails de nature et d'architecture. Pour lui, ce sont des surfaces lui permettant de créer de nouvelles images totalement indépendantes de leur sujet d'origine. Quelques images d'Adolph Gottlieb et de ses œuvres Quelques images d'Aaron Siskind et de ses œuvres Je m'arrète là pour aujourd'hui. Suspens. L'article complet sera publié sous forme de feuilleton pour ne pas accaparer le temps des lecteurs d'un seul coup.|couper{180}
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Maître et serviteur
"Bien entendu je me suis encore trompé sur toute la ligne". La créature doit se tromper pour que le maître arrive et—normalement— l'extirpe du mauvais pas dans lequel elle s'est fourrée. C'est un jeu, il y a certaines règles, normalement, on devrait se sentir tenu de les respecter. Mais, cette fois le maitre adopte une toute autre tactique, il décide de ne rien faire et la créature se retrouve estropiée. Ce qui ne porte pas chance au maître, puisqu'il doit désormais se débrouiller pour effectuer seul ses corvées quotidiennes. Les forces en présence. toujours la même chose, depuis des lustres, le bon et le méchant, le bien et le mal. C'est la vie comme on dit. Mais que dire de la troisième force dont on ne parle jamais ? Celle crée par le frottement des deux autres ? Où se situe le véritable courage pour la créature ? Est-ce le fait d'affronter perpétuellement le maître, de lui obéir servilement ? Un peu des deux selon la météo ? Rien de tout cela ? Il y a un mystère de la créature comme il y a un mystère du maître. Dites-moi que les deux se valent. Il y a aussi un mystère du spectateur qui regarde se dérouler le roman, le film, sa propre existence. Ensuite bien sur on peut encore dire beaucoup de choses, tripoter tout cela à en vomir d'auto satisfaction, d'ennui ou de dégout...Des maîtres et des serviteurs l'ennui et le dégout, au même titre que l'occupation et l'amour et même l'indifférence. Et aussi, ne pensez-vous pas que, de façon régulière, mettons une fois ou deux par jour , quand ce n'est pas à la minute, les rôles puissent ne pas être figés, qu' ils peuvent s'intervertir, que la créature devienne un instant le maître et vice versa ? C'est un dialogue. Au début, un dialogue de sourd. Puis l'oreille s'ouvre comme s'ouvre une marguerite au beau milieu d'un champ de marguerites. Il n'y a que des marguerites partout et plus personne pour les effeuiller. Elles tournent leurs têtes vers le ciel, vers la lumière ; mais elles ne bronzent pas comme les touristes en août sur les plages. Elles n'ont pas l'air de subir, il est possible qu' elles échangent. quel mystère que ces échanges ! Peut-être que je me suis encore trompé sur toute la ligne oui. Qu'il ne faut rien vouloir construire à partir des impressions. Il faut juste les laisser nous pénétrer pour nourrir quelque chose en soi. La créature boit un café, le maître se laisse pénétrer par l'impression procurée par le gout du café, son odeur, le poids du mug. Et puis une fois la tasse reposée on passe tous les deux à autre chose. Chacun va de son coté On met un temps fou à se laisser pénétrer par cette intuition. Ensuite on ne peut strictement rien en faire. C'est comme ça, c'est la vie. Ce n'est pas triste, pas gai, c'est entre les deux, il s'agit de ne pas trébucher bêtement-se dit-on. Et, évidemment, le simple fait de se le dire nous fait aussitôt trébucher. Tant que l'on veut saisir ce qui se dissimule sous les mystères ce sera toujours ainsi. Ou totalement différent. C'est à chacun de voir. Et une fois que l'on a écrit tout cela est-ce que l'on se sent plus avancé ? Il vaut mieux pas. Cette pensée nous ferait aussitôt reculer de quatre cases sur le jeu de l'Oie.|couper{180}
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Sur la route romantique
Günther Förg est né en 1952 à Füssen, en Allemagne, en Bavière, là où coule le Lecht, sur la route romantique. Romantique parce que construite par les romains. Il y a un château gothique, (Hohes Schloss) , l'un des plus beaux de Souabe. On peut le visiter et y découvrir une jolie collection d'œuvres de la période gothique et de la Renaissance. Un peu plus loin on trouvera le complexe baroque (1697 – 1726) de l'ancien monastère bénédictin de Saint-Magne fondé au viiie siècle. Le baroque c'est au XVII ème siècle la refonte plus rhétorique , plus théâtrale, d'un vocabulaire formel provenant de l'architecture antique, et déjà revisité par la Renaissance. C'est dans cette environnement que Günther Förg est né c'est de là qu'il est parti pour devenir l'un des plus grands artistes de l'abstraction contemporaine. Est-ce étonnant qu'il revisite, lui aussi, dans ses peintures abstraites, le vocabulaire formel de la peinture de ces prédécesseurs notamment : Barnett Newman, Clifford Still, Willem de Kooning ? Pas vraiment quand on réunit ensemble ces quelques informations sur lui et la ville de Füssen. Dans les années 70 il étudie à l'Académie des Beaux-Arts de Munich ( Munchen) et très tôt à partir de 1973 rencontre un succès international. Ce qui l'intéresse c'est la modernité et surtout les signes par lesquels elle se manifeste. Il les traque au travers de ses photographies d'architecture concernant l'époque du Bauhaus, notamment la confrontation des bâtiments avec l'usure du temps Quelques images de ses photographies de l'architecture du Bauhaus : Quelques images de ses peintures abstraites : Peut-être que ce qui choque le public quant à ces œuvres abstraites c'est leur apparente simplicité ou facilité d'exécution. On se dit qu'un enfant pourrait le faire. C'est vrai. En ce qui me concerne je ne trouve pas ça péjoratif. La différence se situe dans l'intention avec laquelle un enfant peut réaliser un tel travail et celle d'un artiste associée à d'autres, en matière de langage formel, et à toute une histoire de l'art traitant de la même volonté , ou curiosité, qui le précède. Quelques œuvres de Barnett Newman ( 1905-1970 ) Quelques œuvres de Clifford Still Quelques œuvres de Willem de Kooning Sur la route romantique on se rend compte en premier lieu que ça vient du romain et non d'un sentiment romantique comme on aurait pu l'imaginer. En second lieu la notion de vocabulaire formel que l'on s'échange, travaille, réinvente de génération en génération à propos d'une thématique quelle qu'elle soit. La modernité n'est pas un champignon qui pousse en une nuit, elle est toujours le fruit d'une histoire, d'une langue, et des être qui prennent le temps de se pencher sur cette histoire.|couper{180}