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va chercher va trouver
va chercher quelque chose qui soit vraiment à toi dans tout ça n'importe quoi cherche bon chien remue la queue dresse les oreilles bave va chercher la baballe rapporte à ton maître quel maître quel chien tel chien tel maître va trouver n'importe quoi plutôt c'est toi c'est toujours toi et ce ne l'est ne l'est pas. va chercher va trouver le tout dans tout le rien dans rien puis rendors toi. pauvre fou|couper{180}
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voir la gêne, s’absenter
50x50 huile sur toile sans titre voir la gêne et qu'en faire en jouir ou partir si si en jouir c'est du vécu mais le plus souvent partir c'est le résultat final. Parce que le malaise de jouir au beau milieu de la gêne n'offre qu'un mince plaisir. On le voudrait débarrasser de toute scorie le plaisir, un plaisir pur, un plaisir soi-disant d'enfant, on omet vite le pipi caca. Un plaisir pur ce serait quoi d'ailleurs, un pur plaisir débarrassé de toute gêne, ce serait quoi cette gêne et ce plaisir et cette pureté soi disant. c'est pour cela que c'est devenu chez toi un réflexe : voir la gêne, s'absenter. pas forcément ouvrir la porte et sortir d'une pièce. On peut s'absenter de mille façons, il suffit de prendre l'absence comme muse, puis de laisser aller la créativité.|couper{180}
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jamais assez
c'est jamais assez, jamais assez bien, ça n'arrive jamais que ce soit simplement bien comme ça, alors tentons l'autre côté le mal, est-ce assez mal, faut-il encore aller vers pire, y parvenir. Et au final toute une vie passe qu'en reste t'il. Mais même tard qu'est ce que c'est bien de s'en foutre des jamais des toujours du meilleur et du pire. mais t'en fiches tu vraiment, t'en fiches tu assez ?|couper{180}
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consommer
miam miam ça donne envie ! il va falloir reprogrammer les neurones sommes-nous sommés d'être cons, ou nous assommons-nous, nous saoulons-nous pour oublier qu'on n'est plus grand chose sans consommer sans arrêt. La plus belle des révolutions serait celle où l'on tournerait en rond mais pour de vrai cette fois, rien qu'une, rien que pour voir un cercle parfait, au lieu des ronds de cuirs ordinaires, sans parler des yeux ronds que fait l'œil de bœuf, et ceux informés dans la soupe à la grimace. un beau rond tout rond sans gueule d'ellipse, sans trompe-couillon et sans couvercle. Sans parler des ronds de jambe ni des dos ronds. Bientôt et c'est hélas déjà fait on mangera du caca d'insecte, zigouillé au champignon, des bidules en poudre à saupoudrer un peu partout, consommez consommez avec de belles pub à la clef avec des chouettes filles souriantes de chez Colgate et faux-culs. De l'infecte pâtée que renieraient même les chiens ou les cochons. Et mazette tout ce fric, cette manne provenant de Chine et de Petaouchnoc, chiez-en plus et par tombereaux du manger de crotte à base de hannetons de fourmis de larves ! Que plein-pot tourne la grande usine à merde - est-ce que ce sera bon pour la santé on ne sait pas, c'est suffisant que ce soit bon pour la bourse surtout. C'est l'hallali plus mieux encore qu'halal et cacher, consommez consommez et surtout vite crevez y a trop de monde sur terre, voilà le pourquoi du comment. Les riches ont peur d'être à l'étroit Et pour les survivants, s'il y en a, le grand laboratoire nazi se frotte déjà les mains en pensant à de nouveaux vaccins. sous la surface des choses le mycelium continue sa route et se fiche bien de qui s'empiffre de sporophore. on co- évolue ainsi depuis des millénaires, y a souvent des morts, des vies consumées c'est la dure loi de la consommation. Ensuite on peut se nourrir d'amour et d'eau fraîche, mais ça ne dure pas bien longtemps. C'est un choix à ruminer comme disent les vaches sous le cognassier. coccinelle colonisée par un champignon|couper{180}
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s’en tirer
pour s'en tirer, il faudra être ok afin de renoncer à une vieille idée de beauté. La beauté du diable. Le clinquant, l'esbroufe, le trompe couillon. Tout en ne basculant pas-et c'est certainement le plus ardu -dans l'austérité affectée des pisse-froid. Alors quoi, un nouvel humanis me sera t'il possible pour contrecarrer le mensonge total... un rêve à conserver comme une braise pour se la passer en cas de pénurie d'espoir, un peu comme ces jours-ci. S'en tirer mais pas comme les marrons du feu, pas à profit, et donc probablement plus à perte. S'en tirer à grands renforts de paradoxes. Pourquoi nouveau ? C'est écrit que Camelot même détruite vit toujours au fond du cœur.|couper{180}
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ton bruit
se flanquer un index dans l'oreille puis faire de même pour l'autre et inventer un bruit. Le faire avec la bouche ou le cul en se bouchant les oreilles. C'est ton bruit. C'est comme ton odeur. J'ai vécu une vie entière à vouloir imiter des bruits qui n'étaient pas les miens. J'ai fumé des milliers de cigarettes pour ne pas sentir ma propre odeur. aujourd'hui c'est terminé. Je fais mon propre bruit je renifle mon odeur et tout va très bien ainsi. C'est peut-être une révolution, à moins que ce ne soit encore une mode, l'autonomie quoi.|couper{180}
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ex-voto
ex-voto au musée de Laon Avril et pas encore d'outardes en ma Gaspésie. Il faut fermer les yeux plus fort pour les faire venir, peut-être en mai comme il se dit dans la chanson. La fin est toujours là, fidèle depuis le tout début, ces deux comme larrons en foire, amants épris d'un amour infini. On dit qu'un jour on va mourir alors qu'on meurt à chaque instant sans y penser. Je n'aimerais pas finir sur un regret à venir en songeant trop et mal à mon passé. De quoi suis-je vraiment responsable que d'avoir eu la prétention ou l'orgueil de trop l' être et sous tant de formes tant de circonstances que ce soir j'en ris de bon cœur. Cela ne dit pas pour autant le contraire qu'on serait délivré en n'étant responsable de rien. Comme dans le mélange des couleurs le plus difficile n'est pas la couleurs mais de trouver la mesure, la justesse, le dosage. La fin ne devrait pas être triste. Elle ne l'est pas en réalité.|couper{180}
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T’as peur de quoi
De quoi t'as peur, t'as peur de quoi. L'image voilà c'est ça, c'est toujours ça. Mais nom de Dieu ce que tu loupes. Si tu disais le quart du tiers de tout ce que tu voudrais dire et que tu ne dis pas, quelle tranche de rire. Bon l'image partirait en quenouille évidemment, elle se racornirait comme une comptabilité truquée dans le foyer d'un poêle, d'une cheminée à l'arrivée de la police, qu'on entend toujours arriver à temps pour faire bien propre, avoir l'air. Mais avoir l'air sans les paroles, se faire des nœuds à la cervelle , aux intestins, t'y gagnes quoi ? Je pourrais tout à fait dépasser les bornes. Dire tout haut qu'Eléonore Condor fut de toutes, la plus grande et belle salope que j'ai jamais connue de ma vie. Encore qu'elle soit totalement inventée pour la circonstance évidemment. ( Désolé par avance si tout rapprochement homonymie ou ressemblance, etc.) Car on sait désormais qu'on ne dit pas impunément n'importe quoi qui nous passe par la tête. On risque des problèmes, d'aller en prison mais pas encore d'être écartelé comme autrefois en place publique. Peut-être que ça reviendra si on y pense, si on est maint et maints à se donner la main pour y songer, à ce point qu'on en fabrique une forme-pensée, un égrégore. Je veux dire si la peur du désordre nous oblige à trouver des responsables de toute urgence pour remettre de l'ordre. Créer un halte là. Ecarteler son prochain marque l'esprit pour une durée indéterminée ( comme les contrats de travail après quoi longtemps on courre sans les trouver.) Démembré par quatre chevaux et à partir de quatre points cardinaux quelle sensation sensationnelle ( à partir ou vers ? 'ai soudain un doute ) Osiris et Seth toujours en chamailleries. Et Isis, que fait Isis surtout si elle s'appelle en la circonstance Eléonore Condor hein ? J'ai donc une sacrée salope dans la tête et qui ne me lâche pas. En ai-je peur, est-ce que ce ne serait pas de ça surtout que j'ai grand peur ? C'est que les femmes désormais ne sont plus tout à fait autant les femmes d'hier. Tout comme les hommes d'ailleurs. Héraclite le dit dans un beau livre qu'il n'a jamais écrit mais que l'on cite à qui mieux mieux - L'idiot est celui qui croit qu'il se baigne dans la même baignoire tous les jours que Dieu fait. De là à dire salope à chaque fois qu'on n'est pas d'accord avec une, ou des, n'est-ce pas une preuve à ajouter encore au dossier, un manque criant de vocabulaire. Encore que salope c'est assez joli à prononcer comme varlope, patafiole, épinette, bucolique, vespéral, bourrique, écouvillon, pis que pendre, œcuménique Si on faisait une assemblée œcuménique pour discuter du rapport entre le son et le sens des mots on ne serait pas couché de sitôt. Surtout en France. On pourrait faire un grand méchoui au clair de lune, boire un bon vin du Rhône, faire ripaille en devisant. Serait-il possible qu'on affublasse ainsi de noms d'oiseaux ses congénères juste en raison d'une sonorité d'iceux , et surtout du sacré plaisir physique qu'on en retirerait en abondance, un plaisir de la langue, du palais, de la gorge, du ventre et des deux tympans voire même des couilles puisque il en faut parfois le dit-on pour aborder certains sujets tabous. Et que soudain tout le monde tombe d'accord pour s'exclamer que de la signification des mots du dictionnaire on s'en cogne comme de l'an 40 ou du Coran ou de la Bible. Que la définition défini tant et tant et bien abusivement qu'elle dépasse les limites qu'on en soupe et qu'on se trisse. T'as peur de quoi ne le disant pas. Qu'on te prenne pour un voyou, un fou, un niais, la belle affaire, laisse faire, ils font d'abord les étagères puis ils s'adonnent à les remplir. C'est leur passe-temps. Ecartelé - joli mot à dire- ça doit pas être banal, comme crucifié. Encore qu'il suffise de pas grand chose hier comme aujourd'hui pour crucifier qui que ce soit, juste deux planches et quelques clous. Tu dis que t'as peur d'être le Christ (des fois) , mais rassure-toi t'as bien déjà tout fait pour pas pouvoir y arriver.|couper{180}
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T’y es pour rien
Cimetière des Rois Je sens que je me déshumanise. Je l’éprouve et ça m’éprouve. Je lutte contre en le disant. J’essaie de le dire un petit peu tous les jours. Comme avec l’huile de foie de morue. Il y avait aussi le phenergan, une cuillérée pour papa une autre pour maman, pour dormir, à ne pas oublier. Mais j’ai vécu quand même plus vieux que Baudelaire. Mince récompense quand j’y pense. Et c’est à se demander si c’est mieux d’être un vieil arbre dont le tronc tout écorcé par les piverts sonne de plus en plus creux, ou un véloce météore qui, en combustant de tous côtés, s’éclate, atmosphère chaleureuse, en écornant quelques vélociraptors en tenue de camouflage, mâchant du chewing gum, causant fort de tout et rien. Un chat étique traverse une rue dans ma tête. Je le suis des yeux, à c’t’heure tout est bien pathétique d’être suivi du regard. Et même proche de sympathique voire de poétique. J’ai sauté une ligne pour ne pas le déranger. Ce n’est pas un sourire qui flotte dans l’air, ici pas de chat du Cheshire, seulement un vieux matou qui miaule dans les toutes premières pages d’un livre qui se traine, qui ne s’achèvera pas d’aujourd’hui, ni peut-être demain, désolé pour Cormac McCarthy Plus les jours passent moins je suis humain je le sens, ce n’est plus tout à fait comme avant, alors à quoi bon s’en prendre aux arbres pour tâcher noircir du papier. Quelqu'un ou Quelque chose me dit : t’y es pour rien Mais je sais bien que c'est pas vrai, on y est tous un peu pour tout, un petit peu chacun, et ça dure depuis la Saint Glinglin, ou sans exagérer le calendrier liturgique, au moins ça pour se repérer. Autant dire que ça ne présage pas de lendemains qui chantent. Ce qui tombe bien, surtout quand ils chantent faux la plupart du temps. A moins que du côté de l'ouïe ça se dégrade aussi. Et que pour cette raison si simple comme souvent, on n'apprécie plus la musique tout à fait comme avant. C'est pas gai tout ça m'a dit un homme sans qualité particulière qui passait, ça m'a bien fait plaisir qu'il dise au moins ça, je l'avais pris au départ pour un somnambule croisé dans un autre livre. Encore qu'on puisse dire et faire tant de choses durant notre sommeil, peut-être même plus que durant nos veilles. En 2010 en Avignon ( je vais chaque année en Avignon pour voir des pestacles de théâtre- et des fois je ne m'endors pas ) Donc en 2010 Guy Cassier avait adapté un premier morceau de l'Homme sans qualité de Musil. ( je me souviens de Dominique Frot ... était-elle accompagnée sur les tréteaux, seule ? mais pas important. Vois comme ça te revient quand t'y pense pas. Et comme ça devient flou sitôt que tu t'accroches à une pensée . La tentative d'une synthèse entre toutes les contradictions des personnages dont le seul point commun est leur aveuglement face au désastre qui va s'abattre sur le monde ( L'Histoire se passe en 1913 ) Une phrase fut relevée qui se régurgite soudain va savoir pourquoi comment : « la perte de l’unité de l’être et la fragmentation de la réalité en milliards de petits morceaux qui n’ont plus de liens ». Est-ce qu'on y est vraiment pour rien. Est-ce que ce n'est pas beaucoup plus fatiguant de se dire ça tout le temps. Mais au delà de ce constat navrant, une rapidité de diction m'avait réjouit et tenu en haleine. Un débit d'enfer, mais calme en même temps pour régurgiter tant de mots à la seconde. Le fameux grand calme au beau milieu de la tempête surement. Ce que je retrouve soudain en ce dimanche, lisant à voix haute Rabelais dans la petite pièce que tantôt on appelle bibliothèque, bureau, chambre selon les circonstances qui nous entourent. Est-ce que j'ai l'air bête ? bien sûr, et c'est aussi ( mais je m'illusionne sans doute encore ) un acte de résistance formidable , par les temps qui courent ( où donc ?) de ne pas avoir peur d'avoir l'air bête. Et bon d'accord je me suis dit ces deux monuments ont un petit je ne sais quoi qui les rapproche dans ma tête et j'ai aussi eu une sacrée envie de me retrouver au Père Lachaise, à Paris, refaire tout le chemin à pied depuis la Bastille en passant par la Roquette, et rue du Chemin Vert.|couper{180}
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Où t’en es
Est-ce que tu sais où t'en es. Où t'en es de quoi, qu'est ce que c'est que ce quoi dont tu ne sais pas s'il est loin d'où t'es. Mais de même avec qui. Tout aussi loin. Est-ce que tu sais où t'en es avec qui et quoi. C'est une question. Il faut bien un quoi ou un qui, peut-être les deux. Est-ce que tu veux vraiment savoir où t'en es avec qui ou quoi ou avec qui et quoi ? Et comment que tu le sauras comment que tu peux le savoir, est-ce que tu veux vraiment le savoir, où t'en es de qui de quoi. C'est pas seulement en le disant, en se posant la question que ça devient une vraie question. Tu le sais ça. Tu sais que tu pourrais très bien lancer une question en l'air sans en avoir rien à faire. Et vite repartir entre les pluies de réponses qui tombent. Est-ce que ça va bien t'avancer pour savoir où t'en es, pour savoir de qui ou de quoi. T'es ici, t'es là, tu le vois bien, alors pourquoi que tu demandes où t'en es. Peut-être que t u voudrais que quelqu'un s'amène et te réponde, qu'il te dise t'es ici t'es là comme un pot sur cette étagère, cet arbre dans ce champs, c'est pas comme si toi tu ne le savais pas. Peut-être alors que c'est pour que t'en sois sûr . Tout à fait certain, certain à devenir fou. Mais pourquoi pas devenir fous pourquoi vouloir jamais être sûr toute la question est peut-être ici ou là comme dans qui ou quoi. Peut-être que c'est pour ne pas devenir fou. Et peut-être qu'à force tu l'es vraiment devenu. Et si des fois t'en sais rien qu'est ce que ça peut bien faire, si ça se trouve c'est comme ça qu'on sait où en en est c'est quand on arrête de se le demander. Quelqu'un s'amène et te demande alors où t'en es, tu réponds je sais pas, suis ici ou là , ici et là , voilà tout.|couper{180}
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Décalage
View of a Businessman in front of a wallwith clocks of different country - Jetlag concept Je viens de renouveler quelques abonnements en ligne, tous mes prélèvements mensuels via PayPal ayant été refusés suite à une méchante arnaque. Les banques pour ça n'ont pas fait de chichi à croire qu'elles sont rodées à ce genre d'exercice, opposition carte, dossier de remboursement, nouvelle carte en quelques jours à peine. Du coup j'ai désormais un doute quant à Paypal qui ne m'a même pas répondu quand j'ai repéré le pot aux roses, des prélèvements sauvages sur mon compte pro et mon compte perso. Heureusement que l'on n'a pas encore la fameuse puce électronique directement fichée dans l'œil ou la cervelle, je me demande comment il faudrait ensuite modifié ce moyen de paiement en cas de pépin, de piratage. Une opération chirurgicale à chaque fois pour tout remettre d'aplomb ? On semble bien parti vers ça. Mais j'imagine qu'ils pourront reconfigurer les puces à distance, les hackers aussi, bref, ça promet. Je me sens de plus en plus décalé avec ce monde, j'attribue ce phénomène à l'âge, à une forme de fatigue de la répétition, une répugnance de plus en plus aigüe vis à vis de la bêtise sous toutes ses formes. Surtout quand abasourdi je comprends qu'elle provient de moi surtout. toujours une certaine naïveté qui est je crois une rançon à payer pour je ne sais quoi- cet enthousiasme obstiné- par exemple. Je suis décalé presque totalement mais enthousiaste voire béat. Ce que j'ai vu arriver comme nouveauté en une vie est phénoménal, toutes ces inventions, cette technologie, ce saut quantique réalisé par l'espèce en quoi 60 ans à peine, alors que durant des millénaires nous fûmes dotés de moyens rudimentaires, enfin, d'après la version officielle d'une histoire qu'on veut bien nous livrer. Hier au dîner nous recevions M et C et la conversation s'est portée sur notre vision commune de ce bond technologique. Encore que nous n'arrivions pas à nous décider pour savoir si c'était une si bonne chose que ça. Pas vraiment à voir l'isolement de nombreuses personnes de nos entourages respectifs connectés à leurs écrans. D'ailleurs nous le sommes aussi d'une certaine façon aussi, le mot Youtube est revenu plusieurs fois dans nos conversations soit à propos de peinture, de civilisations englouties, de science, et de danse. Nous sommes finalement tout autant asservis que n'importe qui d'autre Ce qui me fait réfléchir beaucoup à ce qui se passerait si soudain une panne électrique générale nous privait de toutes ces facilités. J'y pense relativement souvent je m'en rends compte, comme si quelque part je l'attendais cette panne générale comme une libération. Ce qui me conduit régulièrement à penser à ces périodes austères traversées jadis. Des périodes qu'à l'époque j'ai pu considérer comme sombres et qui aujourd'hui se nimbent à la fois de nostalgie et de l'idée d'une perte, celle d'une simplicité lumineuse. Ne presque rien posséder que l'essentiel et faire avec créait une sensation de liberté extraordinaire en contrepartie de ce qu'on nomme pauvreté. C'est de cela surtout dont j'éprouve des bouffées de nostalgie, pas vraiment d'une jeunesse passée ou d'un "c'était mieux avant". C'est comme si j'avais eu la chance de vivre en côtoyant à un moment de mon existence l'essentiel et que pour des raisons qui n'en sont pas je l'eusse abandonné, voire trahi. Au profit de quoi sinon d'une sécurité toute illusoire , un asservissement par cercles successifs et qui affermi son étreinte de plus en plus étroitement avec les années. Une sensation de défaite ou d'échec est souvent lié à ce constat. Mais je ne vois souvent que le coté négatif dans ces circonstances, j'écarte tout de l'aventure fabuleuse traversée qui est cette vie. Peut-être une résistance obstinée et trop frontale en même temps qu'une fausse servilité dans laquelle je me serais embourbé victime des habitudes. Toujours le paradoxe, le cul entre deux chaises. Et en même temps des bouffées d'enthousiasme et de béatitude effrayantes, un genre de folie douce qu'on pourrait appeler contemplation, émerveillement. Assez rare de rencontrer ces facultés chez mes proches comme mes contemporains en général. Ce qui fait que je ne les exhibe pas, cette considération miraculeuse du monde je la conserve par devers moi. Mais peut-être ressort-elle via la peinture, cependant que j'en suis toujours déçu car le résultat en est toujours désespérément éloigné. C'est depuis toujours cette marche en crabe entre lumière et ombre qui m'aura conduit dans de formidables imbroglios avec autrui et au final seul avec moi-même. Mais aucun regret c'est assumé. Il arrive pourtant qu'on perde la mémoire comme on perd aujourd'hui ses moyens de paiement, on se retrouve soudain nu et apeuré comme un petit enfant, dans un oubli total de tout ce que l'on croit avoir amassé comme discernement, sagesse, bon sens. Peut-être est-ce voulu par notre inconscient. On peut tellement se retrouver fat d'une lamentable prétention, sitôt qu'on pense tenir quoique ce soit. A ces moment là où la bêtise véritable nous guette , un programme de survie se met en branle. On redevient idiot, ou simple d'esprit, on se retrouve dans cet étonnant décalage avec les êtres, les choses, et surtout soi-même.|couper{180}
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Atelier d’écriture, revisite 05 double tu.
Gregory Derenne peinture Toi œuvre à venir Projet projection projetée à partir de qui de quoi qui es tu ? sinon un rêve, mieux encore rêvé d'un ou de milliers de rêves multiples arbre à maintes branches et racines quelle est ta taille, ton épaisseur ton encombrement, ton essence ton emplacement au sein de la grande de l'immense forêt des œuvres déjà faites, de celles à venir ? Est-ce toi qui m' impose d'aller à ta rencontre ou la petite mélodie de l'air du temps Et si je me bouche un instant les oreilles perdrais-je alors la chanson ou bien est-elle déjà là inscrite depuis toujours tout au fond de moi, dans l'élucubration due à mes insomnies ? Mais alors dans quel moi vraiment te tiens-tu et qui m'échappe sitôt que j'effectue par distraction le moindre pas au dehors dans la rue n'es-tu pas pure distraction qui m'oblige à m'enfuir dans d'autres toujours si décevantes pour revenir vers toi ? Toi peintre imposteur Tu es peintre, tu dis que tu es peintre et cela te semble si ridicule de vouloir ainsi te définir au regard d'autrui. Peut-être que c'est pour qu'on te flanque la paix, qu'on cesse de t'ennuyer avec ce fameux qui es-tu. Tu t'es inventé un rôle, une fonction, mais non par vocation vraiment, pas par désir, par obligation serait plutôt le mot. De là toutes ces difficultés, parmi lesquelles celle surtout de rester face à ton chevalet alors qu'en fait tu préférerais mille fois aller marcher dans la campagne, voir leurs formes leurs couleurs leurs mouvements, en être sans éprouver le moins du monde le besoin de l'exprimer. Toi tu dis que tu es peintre mais tu ne peins pas tant que ça, tu donnes seulement l'impression que tu peins ce qui passe de moins en moins inaperçu à des regards avertis, à tes yeux à toi tout au moins. Ce qui te fait songer à cette vieille cette profonde résistance à tout engagement de ta part sinon pour pallier au plus pressé toujours à l' urgence, aux factures, à l'argent, à tout ce qui est bien loin d'être poétique ou romantique. Tu dis que tu es peintre pour faire le malin, l'avocat du diable, tourner en dérision un mythe, peut-être ce mythe de l'œuvre à venir et qui ne vient jamais, car comme le disent les punks :" no futur" mon petit vieux, tout au présent sont les êtres les choses les vérités comme les illusions. Et tu pourrais en être désespéré si tu ne trouvais pas tout ça si drôle si bizarre, si beau, mais d'une fréquence dure à tenir pour s'en souvenir.|couper{180}