Un rêve tellement réel

un rêve te réveille au petit matin, regarde cette phrase un rêve te réveille au petit matin pourquoi petit il est 5 heures c’est le matin et le coq chante tu l’entends la pluie est tombée mais moins qu’on l’espérait parce qu’on espère à présent la pluie comme autrefois on espérait de grandes choses et la chatte a trouvé encore le moyen d’arriver sur le toit, en grimpant au tronc de l’olivier qui touche le toit impossible par contre de modifier l’orientation de l’olivier le pot est gigantesque et lourd et tu te sens vieux et que peut être tu l’es vraiment vieux et faible un rêve donc tu disais il parlait de quoi ce rêve tu avais oublié un petit chien quelque part dans une banlieue mais ce n’était pas ton chien, c’était le chien de toute une bande une famille apparemment que tu fréquentais et c’était si réel que la possibilité souvent imaginée que tu puisses vivre sur plusieurs strates, sur des mondes parallèles s’est à nouveau représentée il y avait ce petit chien mais tu avais une bagnole comme ici une vieille Twingo bleue dont le tapis de sol est déchiré pareil par endroit et dont la portière coté conducteur pareillement ferme mal est ce à cause du bleu de la Twingo que ce rêve est arrivé en tout cas il y avait cette femme et vous vous étiez à nouveau rencontrés comme dans d’autres rêves cela te revient à présent mais qu’est ce que toute cette smala venait foutre là et ce petit chien que je connaissais que vaguement et qui avait été oublié par inadvertance quelque part dans une banlieue je crois que c’est vers Bron ou saint Priest dans un parking quelque chose comme ça peut être Ikea en tous cas un bâtiment immense et il fallait de toute urgence y retourner pour retrouver le chien la nuit et par intermittence tu essayais au sein même du rêve de te souvenir de quelque chose de plus précis à propos du chien pourquoi tu voyais cette femme revenir mais pas dans le même lieu c’était en Espagne peut-être on se rencontrait dans l’ allée bordée de lauriers roses d’une résidence et on faisait mine de s’étonner de se retrouver là soudain par hasard c’était codé comme du théâtre No oh c’était assez drôle ou comique mais en dessous si grave si ce n’était pas à l’intérieur du rêve grave vraiment solennel au début elle est une inconnue puis on se souvient puis tout revient tous les souvenirs de ces moments passés ensemble une rencontre à rebours et tu n’étais pas fier mais elle ne disait rien et comme elle ne disait rien tu espérais tu devais espérer que vous vous comprendriez enfin vous enlaceriez enfin peut-être pour sceller une bonne fois quelque chose mais ça ne se fait pas ça ne se fait jamais à un moment elle passe et tout parait sur le point d’arriver comme vaguement espéré finalement puis l’instant d’après vous revoici parfaits étrangers en tous cas si tu es entouré ce n’est pas par elle c’est par d’autres personnes et ça la stoppe net alors que peut-être déjà elle allait s’élancer vers toi non du coup elle ne s’approche pas elle met des lunettes noires et elle disparait et tu restes avec dans la bouche un gout bizarre et c’est là qu’on te demande si tu as pensé au chien tu ne savais pas que tu avais aussi à penser à ça en plus mais pour continuer à rester là peut-être pour rester avec eux tu montais dans la voiture et partais dans la nuit du coté de Bron ou Saint Priest dans un coin reculé obscur qui lorsque tu t’en souviens maintenant t’évoque vaguement un magasin Ikea un magasin de bricolage avec son cheminement préparé pour les chalands un chemin implacable et cette obligation une fois que l’on s’y est engagé d’aller jusqu’au bout jusqu’aux caisses jusqu’à la sortie du magasin il est tout à fait improbable que tu retrouves un chien un petit chien que tu ne connais presque pas comme il est improbable tu le sens à présent que cette femme et toi vous vous recroisiez encore il est probable que ces deux improbables veuille dire une certaine chose sur l’improbable car ce sont deux improbables dans cette réalité mais laquelle celle de tous les jours ici ou celle du rêve là bas ce rêve qui est tellement réel que ton cœur en reste lourd qu’encore une fois tu te sens encore coupable de ne pas avoir su faire tel ou tel bon choix encore une fois sans savoir de quoi et triste au réveil à moins que que cette ambiguïté entre rêve et réalité n’est là seulement pour t’indiquer que tu peux aussi être triste en t’endormant dans un autre rêve une autre réalité que tu nommes un rêve comme dans ce rêve là qui te rend triste à ce que tu nommes ton réveil dans le matin et tu ajoutes petit pour amoindrir le fait qu’il s’agit d’un matin où le coq chante à travers le temps extrêmement bizarrement

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Faites au mieux

—Faites au mieux… Phonétiquement j’eus un doute. Fête ou faites. Je perdis quelques heures en supputation sans oser demander de précision. Il vaut mieux ne jamais poser de question en réunion. C’est très mal vu. Les jeunes se font avoir régulièrement. Les jeunes posent des questions en réunion. Un ange passe. Les vieux sourient intérieurement. Mais ils ne le montrent pas bien sûr. Avoir un jeune en réunion c’est toujours une attraction à ne pas louper. Chacun doit faire sa petite expérience. Et Au mieux, OMIEUX ? était-ce le nom d’un lieu-dit où la fête se tiendrait si, dans mon incompréhension totale, en tâtonnant je dusse m’y rendre. Je me doutais que ce ne pouvait être si simple, et puis c’était illogique d’envoyer ainsi un employé faire la fête avec tout ce travail encore à faire. Je fis semblant de ne pas avoir entendu ce que je venais de penser et je hochai la tête en silence. Ce fut la réponse attendue. Un ou deux jeunes gens posèrent des questions saugrenues, des anges passèrent et repassèrent, les vieux furent, comme chaque lundi matin, hilares intérieurement. Je sortis mon calepin pour faire des gribouillis destinés à faire baisser la tension nerveuse, pour m'évader tout en étant là, pour être attentif autrement à tout ce qui pourrait se dérouler là. Mais tout de même cela me préoccupa durant quelques heures encore. Car ne faisais-je pas déjà du mieux possible à peu près chaque tâche qui m’incombait. Fallait-il faire encore faire mieux que d’habitude ? Fallait-il faire mieux que mieux, c’est à dire mal au final ? Un étrange doute accompagné de plusieurs soupçons naquirent comme des champignons après les pluies d’octobre, étaient-ils comestibles, toxiques, je me penchais encore des heures sur l’embarras du choix et fit chou blanc comme il se doit. A la fin de la journée je n’avais strictement rien fichu. Le directeur entra en trombe dans la salle, s’approcha du bureau derrière lequel j’étais et il me demanda :— alors c’est fait ? Sans ciller je hochais gravement la tête. Il exhiba un sourire satisfait. Ce qui était une chose excessivement rare pour être marquée d’une pierre blanche. Où allais-je dégotter une pierre blanche à cette heure cependant ? Je l’ignorais. Puis la semaine passa et nous passâmes tous en même temps à toute autre chose. C’est à dire à la semaine suivante. Nous avions tous fait au mieux sans nous appesantir plus qu’à l’ordinaire. Nous serions prêts pour la prochaine réunion hebdomadaire. Aucun incident notoire ne pourrait l’empêcher. A part la fin du monde si elle daignait arriver comme un cheveu sur la soupe. Encore qu’on peut encore avaler la soupe nonobstant le cheveu , quand on n’est pas bien fier, quand on veut faire au mieux, et surtout ne pas se poser de question insoluble.|couper{180}

Faites au mieux

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Se lancer

D'après une idée d'atelier d'écriture où je ne pense pas avoir tout compris du premier coup. Mais, je me lance tout de même Photo découverte sur l'excellent site https://www.michellagarde.com/ dans ses dramagraphies Il faut vous lancer… on ne sait pas comment vous le dire… et sur tous les tons… lancez-vous… Je mis un temps avant de comprendre qu’ils s’adressaient à moi. Ou du moins à eux-mêmes au travers de moi. Car il est extrêmement rare que l’on s’adresse vraiment à moi tel que je suis. Moi-même y parvenant une fois tous les dix ans et encore, assez difficilement Il fallait donc se rendre à l’évidence. Il fallait se lancer aussi dans cette approche. Je n’étais ni plus ni moins qu’un épouvantail, un homme de paille, à moitié Turc. Il insistaient sur la tête. Se lancer… ils me la baillaient belle. On ne se lance pas comme ça sans y penser. Sans y réfléchir. Sans établir de plan en tous cas. Peser le pour et le contre en amont mais aussi en aval. On oublie toujours l’aval. Sans compter qu’il faut en premier lieu une rampe de lancement. Une armée d’ingénieurs, des super calculateurs. Sans oublier la matière première, le béton, l’acier, le fer. Sans oublier la bonne volonté, une quantité très précise de hargne, ajouté à quelques soupçons de naïveté. Et puis c’est tellement trivial de le dire mais il faut tout de même le dire, pour se lancer il faut surtout le nerf de la guerre. Ça ne se trouve pas sous le sabot du premier cheval bai cerise venu. Tout une machinerie à mettre en branle, pour dégotter le fameux nerf. Sans oublier tous ces rencards. Rendez-vous chez le banquier avancez de deux. Rendez-vous à l’Urssaf reculez de trois. Sans oublier l’imprimeur, combien pour une publicité de lancement je vous prie. Et si je ne prends que le recto ? Attendez il me reste peut-être quelques pennies pour une ou deux capitales. C’est bien les Capitales pour lancer une campagne de lancement non. Ne pas être trop bégueule. Voir grand. Un flyer format A5. Avec en gros Demain, JE me lance.. Venez assister au spectacle. Deux francs six sous la place. Et ne croyez pas qu’il s’agit de l’homme Canon. Une vieille resucée de Luna parc. Rien de tout ça. Juste une tentative burlesque, tragique, comique ? Ah ah ah mystère et boule de gomme, vous le saurez si vous achetez le billet. Tarif promotionnel pour les Cents premiers : un francs vingt-cinq centimes seulement pour en prendre, EN AVANT PREMIERE , plein les mirettes. Lancez-vous ! laissez-vous tenter ! Venez nombreux assister au lancement.|couper{180}

Se lancer

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Tendre

travail d'élève, stage "oser, hésiter" mai 2023 Il faut tendre, sans être tendre, c’est à dire, ne pas céder comme le beurre cède au couteau qui rabote la motte ( négligemment le plus souvent) Il faut dire au couteau : Ce n’est pas parce que je compte pour du beurre qu’il faut en profiter ! Il faut tendre l’oreille, sans être dur de la feuille. Ceci étant dit si on tend l’oreille, ce n’est pas ce qu’elle va capter qui nous intéressera en premier lieu, mais plutôt se concentrer sur cette action machinale, vous savez, qui consiste à tendre une oreille. Comment tendre une oreille sans se casser les pieds, ou les casser aux autres, un enjeu de taille. Le placement du corps tout entier doit avoir une importance. Selon que l’on se tient de face ou de profil, on ne peut tendre l’oreille de la même façon. Idem si l’on est assis ou debout, voire allongé, et encore vivant ou mort, à dix-huit mètres de profondeur sous l’eau ou au sommet d’un poteau télégraphique. Le son frappe l’oreille suivent une règle de tangentes assez absconse mais bien réelle. Tendre du linge sur un fil demandera aussi un peu d’attention. Ne pas perdre de vue le fil, tout en tenant d’une main l’épingle, de l’autre la chemise— si c’est bien une chemise ( on peut le vérifier et modifier le mot ça ne changera pas grand chose sauf la phrase). Tendre vers le mieux, s’efforcer vers ça est à prendre avec des pincettes, sachant d’une part que le mieux est l’ennemi du bien et que d’autre part il faut savoir d’où l’on vient avant de prétendre se rendre où que ce soit. Mais si c’est vers un mieux, il y a de grandes chances que l’origine soit Un bien que l’on ne saurait supporter en l'étatUn mal que l’on cherche à renommerUne énigme, on ne sait pas d’où l’on part on se contente simplement d’emboîter le pas du plus grand nombre vers le mieux. Il faut noter les pistes consciencieusement pour ne pas s’égarer inutilement. Tendre vers une certaine précision, mais sans jamais l’atteindre de plein fouet, aucun carambolage n’améliore la précision. Aucun carambolage n’apporte quoique ce soit de bien précis si l’on n’en meurt pas, qu’on ne se retrouve pas hémiplégique, amnésique, amputé, groggy ou même indemne. On a juste assisté à un carambolage, peut-être même avoir endossé un rôle de premier plan, mais il ne vaut mieux pas profiter de l’occasion pour tendre vers la célébrité tout de même, où ce qui est la même chose, vers une idée toute faite. La précision ne s’atteint pas plus que la perfection, elle se rumine seulement, elle se rêve, on peut la désirer certes, la convoiter, mais la posséder serait beaucoup trop grossier. Tendre vers un soupçon de modestie à ce moment là si l'on sent que l’on s’égare, si l'on tend vers l'abus, l'extrême. Dans la tendance moderne d’arriver avant d’être parti, tendre est un verbe oublié. Enterré. Mais dont il faudra tout de même faire l'effort se souvenir pour ne pas sombrer à la fin des fins. Et puis par pitié, ne pas s’attendrir pour autant comme un bifteck sous le plat du couteau du boucher. Ne pas se ramollir. Quand bien même l'adversité produirait autant d' efforts démesurés pour nous nous maintenir dans l'ignorance ou dans l'oubli. Se réveiller le matin et toujours voir en premier inscrit sur un post-it qu’on aura collé sur la table de chevet la veille. TENDRE. En lettres capitales . Maître mot d’un début de journée . Ensuite si besoin est, se détendre en se levant, prendre une douche, un café si c’est absolument nécessaire. si l’on a pris l’habitude de s’imposer ce genre d’habitudes. Ce qui n’empêche nullement de tendre à les réduire voire les supprimer si elles ne vous servent à rien, si ce ne sont que de simples programmes installés dans la cervelle pour nous permettre de ne penser à rien.|couper{180}

Tendre