Luz

Lorsque Dieu créa le monde il se servit du pouvoir mystérieux des lettres. On peut en retrouver la trace dans le Zohar où il est dit que celles-ci se déroulèrent devant lui en ordres diverses et sous des figures variées, pour participer à cette création du monde, à sa manifestation, à sa mise en œuvre. ( Zohar I, 204a) Le Très-Haut ordonna que cette mise en œuvre s’achève par la lettre yod qui signifie « main » en hébreu. Puis une fois cet ordre passé, il laissa le pouvoir des lettres agir à sa guise. Or, il se trouva que la lettre tet resta suspendu dans les airs au dessus du lieu auquel serait donné le nom de Luz. La lettre tet signifie lumière de la vie, par conséquent il fut interdit à l’ange exterminateur de franchir les murs de cette nouvelle ville. Lorsque les gens ayant atteint un grand-age désiraient mourir, il ne leur était pas possible de le faire dans l’enceinte de Luz. Alors ils devaient franchir l’une des quatre portes et atteindre le désert afin de satisfaire leur vœu de quitter cette terre. Impossible de mourir en ville. De plus ils mouraient fort paisiblement sans aucune souffrance selon les trois étapes que sont : expirer, mourir et enfin rejoindre ses pères. Trois séquences quoique distinctes se déroulant très rapidement et en douceur. Parfois, ce passage s’effectuait même si rapidement qu’ils ne se rendaient même pas compte qu’ils passaient ainsi de vie à trépas. La raison pour laquelle les gens n’éprouvaient aucune difficulté ni souffrance ni douleur à mourir resta longtemps une énigme. Il fallut que bon nombre d’érudits, de sages se penchent sur le problème ainsi que sur des ouvrages éminemment complexes à l’entendement normal, pour parvenir enfin à obtenir un embryon de piste raisonnable et, grâce à quoi on pourrait enfin résoudre cette énigme. Il fut clairement établi que toute souffrance provenait d’une erreur de compréhension de certaines règles, nécessaires à maintenir la vie dans son abondance. Que tout ce qui empêchait cette abondance vitale pouvait être classé comme péché. Si les habitants de Luz mourraient si aisément en franchissant les portes de la ville c’était tout simplement parce qu’ils ne connaissaient pas le péché. De deux choses l’une soient ils étaient si savants et vertueux dans la connaissance de la vie et la respectait à la lettre, soit ils étaient ignorants du péché mais n’en étaient pour autant aucunement fautifs. C’est à dire que la souffrance leur eut été inutile comme connaissance ou moyen de purifier quoique ce soit de souillé. Les choses changèrent grandement avec la venue de Jacob. Elles changèrent d’ailleurs à un point tel que l’on peut dire sans trop se tromper qu’il y eut un temps « avant Jacob » puis un autre après lui. Essentiellement pour mourir. Jacob était un grand sage et il recueillait ça et là dans la ville certaines observations des habitants concernant les disparitions intempestives. Celles-ci étaient si instantanées que nul ne prenait le temps de dire adieu à leurs proches. La raison probable était que mourir n’était pas vraiment mourir dans la mentalité des habitants de Luz. Mourir n’était pas un anéantissement, le terme même d’anéantissement n’existant pas dans leur langue. mais au contraire un passage vers encore plus de vie. Et surtout rejoindre les vivants des temps anciens, autrement dit des retrouvailles. Qu’ importait alors de dire adieu à des personnes qu’on retrouverait de toutes façons tôt ou tard dans l’autre vie ? aucune de toutes evidence. Ce fut Jacob qui implora le Très-Haut pour que les personnes désirant mourir tombent malades deux jours au moins avant de quitter ce monde pour un autre encore meilleur. Ainsi le futur plus que vivant bénéficierait de tout le temps nécessaire pour dire au revoir à ses proches. Hashem écouta Jacob et comme Il créé le futur, accepta sa requête. N’est-ce pas à partir de là que les cris et les larmes firent naître le mensonge de la mort, le doute nécessaire sur ce qui pouvait advenir après celle-ci. Mensonge qui persiste encore de nos jours mais qui sera certainement dévoilé tôt ou tard, peu importe quand d’ailleurs, puisque le temps n’est qu’un outil, un moyen de compréhension des plus grands mystères de cette terre et de cette vie et de ce que nous nommons Dieu sans bien savoir qui Il fut, est, ou sera.

Note… le mot luz désigne également une vertèbre cervicale, nécessaire selon la légende et utile pour la résurrection des morts. Ce serait à partir de cet os imputrescible que se se reconstitueraient tous les autres os ainsi que la chair

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Faites au mieux

—Faites au mieux… Phonétiquement j’eus un doute. Fête ou faites. Je perdis quelques heures en supputation sans oser demander de précision. Il vaut mieux ne jamais poser de question en réunion. C’est très mal vu. Les jeunes se font avoir régulièrement. Les jeunes posent des questions en réunion. Un ange passe. Les vieux sourient intérieurement. Mais ils ne le montrent pas bien sûr. Avoir un jeune en réunion c’est toujours une attraction à ne pas louper. Chacun doit faire sa petite expérience. Et Au mieux, OMIEUX ? était-ce le nom d’un lieu-dit où la fête se tiendrait si, dans mon incompréhension totale, en tâtonnant je dusse m’y rendre. Je me doutais que ce ne pouvait être si simple, et puis c’était illogique d’envoyer ainsi un employé faire la fête avec tout ce travail encore à faire. Je fis semblant de ne pas avoir entendu ce que je venais de penser et je hochai la tête en silence. Ce fut la réponse attendue. Un ou deux jeunes gens posèrent des questions saugrenues, des anges passèrent et repassèrent, les vieux furent, comme chaque lundi matin, hilares intérieurement. Je sortis mon calepin pour faire des gribouillis destinés à faire baisser la tension nerveuse, pour m'évader tout en étant là, pour être attentif autrement à tout ce qui pourrait se dérouler là. Mais tout de même cela me préoccupa durant quelques heures encore. Car ne faisais-je pas déjà du mieux possible à peu près chaque tâche qui m’incombait. Fallait-il faire encore faire mieux que d’habitude ? Fallait-il faire mieux que mieux, c’est à dire mal au final ? Un étrange doute accompagné de plusieurs soupçons naquirent comme des champignons après les pluies d’octobre, étaient-ils comestibles, toxiques, je me penchais encore des heures sur l’embarras du choix et fit chou blanc comme il se doit. A la fin de la journée je n’avais strictement rien fichu. Le directeur entra en trombe dans la salle, s’approcha du bureau derrière lequel j’étais et il me demanda :— alors c’est fait ? Sans ciller je hochais gravement la tête. Il exhiba un sourire satisfait. Ce qui était une chose excessivement rare pour être marquée d’une pierre blanche. Où allais-je dégotter une pierre blanche à cette heure cependant ? Je l’ignorais. Puis la semaine passa et nous passâmes tous en même temps à toute autre chose. C’est à dire à la semaine suivante. Nous avions tous fait au mieux sans nous appesantir plus qu’à l’ordinaire. Nous serions prêts pour la prochaine réunion hebdomadaire. Aucun incident notoire ne pourrait l’empêcher. A part la fin du monde si elle daignait arriver comme un cheveu sur la soupe. Encore qu’on peut encore avaler la soupe nonobstant le cheveu , quand on n’est pas bien fier, quand on veut faire au mieux, et surtout ne pas se poser de question insoluble.|couper{180}

Faites au mieux

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Se lancer

D'après une idée d'atelier d'écriture où je ne pense pas avoir tout compris du premier coup. Mais, je me lance tout de même Photo découverte sur l'excellent site https://www.michellagarde.com/ dans ses dramagraphies Il faut vous lancer… on ne sait pas comment vous le dire… et sur tous les tons… lancez-vous… Je mis un temps avant de comprendre qu’ils s’adressaient à moi. Ou du moins à eux-mêmes au travers de moi. Car il est extrêmement rare que l’on s’adresse vraiment à moi tel que je suis. Moi-même y parvenant une fois tous les dix ans et encore, assez difficilement Il fallait donc se rendre à l’évidence. Il fallait se lancer aussi dans cette approche. Je n’étais ni plus ni moins qu’un épouvantail, un homme de paille, à moitié Turc. Il insistaient sur la tête. Se lancer… ils me la baillaient belle. On ne se lance pas comme ça sans y penser. Sans y réfléchir. Sans établir de plan en tous cas. Peser le pour et le contre en amont mais aussi en aval. On oublie toujours l’aval. Sans compter qu’il faut en premier lieu une rampe de lancement. Une armée d’ingénieurs, des super calculateurs. Sans oublier la matière première, le béton, l’acier, le fer. Sans oublier la bonne volonté, une quantité très précise de hargne, ajouté à quelques soupçons de naïveté. Et puis c’est tellement trivial de le dire mais il faut tout de même le dire, pour se lancer il faut surtout le nerf de la guerre. Ça ne se trouve pas sous le sabot du premier cheval bai cerise venu. Tout une machinerie à mettre en branle, pour dégotter le fameux nerf. Sans oublier tous ces rencards. Rendez-vous chez le banquier avancez de deux. Rendez-vous à l’Urssaf reculez de trois. Sans oublier l’imprimeur, combien pour une publicité de lancement je vous prie. Et si je ne prends que le recto ? Attendez il me reste peut-être quelques pennies pour une ou deux capitales. C’est bien les Capitales pour lancer une campagne de lancement non. Ne pas être trop bégueule. Voir grand. Un flyer format A5. Avec en gros Demain, JE me lance.. Venez assister au spectacle. Deux francs six sous la place. Et ne croyez pas qu’il s’agit de l’homme Canon. Une vieille resucée de Luna parc. Rien de tout ça. Juste une tentative burlesque, tragique, comique ? Ah ah ah mystère et boule de gomme, vous le saurez si vous achetez le billet. Tarif promotionnel pour les Cents premiers : un francs vingt-cinq centimes seulement pour en prendre, EN AVANT PREMIERE , plein les mirettes. Lancez-vous ! laissez-vous tenter ! Venez nombreux assister au lancement.|couper{180}

Se lancer

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Tendre

travail d'élève, stage "oser, hésiter" mai 2023 Il faut tendre, sans être tendre, c’est à dire, ne pas céder comme le beurre cède au couteau qui rabote la motte ( négligemment le plus souvent) Il faut dire au couteau : Ce n’est pas parce que je compte pour du beurre qu’il faut en profiter ! Il faut tendre l’oreille, sans être dur de la feuille. Ceci étant dit si on tend l’oreille, ce n’est pas ce qu’elle va capter qui nous intéressera en premier lieu, mais plutôt se concentrer sur cette action machinale, vous savez, qui consiste à tendre une oreille. Comment tendre une oreille sans se casser les pieds, ou les casser aux autres, un enjeu de taille. Le placement du corps tout entier doit avoir une importance. Selon que l’on se tient de face ou de profil, on ne peut tendre l’oreille de la même façon. Idem si l’on est assis ou debout, voire allongé, et encore vivant ou mort, à dix-huit mètres de profondeur sous l’eau ou au sommet d’un poteau télégraphique. Le son frappe l’oreille suivent une règle de tangentes assez absconse mais bien réelle. Tendre du linge sur un fil demandera aussi un peu d’attention. Ne pas perdre de vue le fil, tout en tenant d’une main l’épingle, de l’autre la chemise— si c’est bien une chemise ( on peut le vérifier et modifier le mot ça ne changera pas grand chose sauf la phrase). Tendre vers le mieux, s’efforcer vers ça est à prendre avec des pincettes, sachant d’une part que le mieux est l’ennemi du bien et que d’autre part il faut savoir d’où l’on vient avant de prétendre se rendre où que ce soit. Mais si c’est vers un mieux, il y a de grandes chances que l’origine soit Un bien que l’on ne saurait supporter en l'étatUn mal que l’on cherche à renommerUne énigme, on ne sait pas d’où l’on part on se contente simplement d’emboîter le pas du plus grand nombre vers le mieux. Il faut noter les pistes consciencieusement pour ne pas s’égarer inutilement. Tendre vers une certaine précision, mais sans jamais l’atteindre de plein fouet, aucun carambolage n’améliore la précision. Aucun carambolage n’apporte quoique ce soit de bien précis si l’on n’en meurt pas, qu’on ne se retrouve pas hémiplégique, amnésique, amputé, groggy ou même indemne. On a juste assisté à un carambolage, peut-être même avoir endossé un rôle de premier plan, mais il ne vaut mieux pas profiter de l’occasion pour tendre vers la célébrité tout de même, où ce qui est la même chose, vers une idée toute faite. La précision ne s’atteint pas plus que la perfection, elle se rumine seulement, elle se rêve, on peut la désirer certes, la convoiter, mais la posséder serait beaucoup trop grossier. Tendre vers un soupçon de modestie à ce moment là si l'on sent que l’on s’égare, si l'on tend vers l'abus, l'extrême. Dans la tendance moderne d’arriver avant d’être parti, tendre est un verbe oublié. Enterré. Mais dont il faudra tout de même faire l'effort se souvenir pour ne pas sombrer à la fin des fins. Et puis par pitié, ne pas s’attendrir pour autant comme un bifteck sous le plat du couteau du boucher. Ne pas se ramollir. Quand bien même l'adversité produirait autant d' efforts démesurés pour nous nous maintenir dans l'ignorance ou dans l'oubli. Se réveiller le matin et toujours voir en premier inscrit sur un post-it qu’on aura collé sur la table de chevet la veille. TENDRE. En lettres capitales . Maître mot d’un début de journée . Ensuite si besoin est, se détendre en se levant, prendre une douche, un café si c’est absolument nécessaire. si l’on a pris l’habitude de s’imposer ce genre d’habitudes. Ce qui n’empêche nullement de tendre à les réduire voire les supprimer si elles ne vous servent à rien, si ce ne sont que de simples programmes installés dans la cervelle pour nous permettre de ne penser à rien.|couper{180}

Tendre