Les relations entre les gens
( d’après un texte de Christophe Tarkos sur l’argent) toujours des notes que j’écris dans le cadre de l’atelier d’écriture bien sur )
Elles ne sont pas très bonnes les relations entre les gens, on ne sait jamais vraiment sur quel pied danser avec les gens, et d’ailleurs au bout d’un moment ça dégoute de danser franchement, c’est pourquoi je préfère marcher dans les rues et souvent seul. Un pas après l’autre dans un déséquilibre qui me convient plutôt que tous les pas de danse déjà essayés en vain. Non j’ai beau chercher avec ma lanterne c’est très rare, c’est impossible de croiser une ou un indifférent vraiment il y a toujours un petit intérêt qui vient flanquer la zizanie, un couac, appelons ça l’argent même si contre toute apparence ce n’a pas l’air d’être pas ça, ça finit toujours plus ou moins par le devenir. Pas seulement des pièces sonnantes et trébuchantes, non ce serait si simple, ce n’est pas cela tout de suite mais quand on s’aperçoit qu’on y est, il suffit de remonter peu à peu le fil des circonstances, des mots, des échanges on verra bien que tôt ou tard la seule valeur de tout ça c’est le fric le flouze l’argent plus ou moins directement. Il faut n’en avoir rien à foutre pour dire ça, ne plus avoir aucune sorte de pitié surtout, être débarrassé de cette pitié de merde qui ressemble à de la colle et qui nous englue sans arrêt dans les mots, les expressions toutes faites le réchauffé qui pue, les gestes les échanges qui ne servent qu’à éviter de parler de la vraie valeur des choses désormais celle qui mesure tous les échanges que l’on soit d’accord ou pas, conscient ou pas de cette valeur monétaire, fiduciaire, de tout échange tôt ou tard.
Bien sur que tout est à mettre au conditionnel qu’avec des si et des donc on prendrait moins de gants de pincettes bien sûr on va dire que ça ne se passe pas comme ça il faut être beaucoup plus rusé ou poli ou faire l’innocent le benêt.
Mais la peur d’être découvert n’a jamais éloigné le danger d’être intéressé, ça se saurait.
Elles ne sont vraiment pas bonnes les relations entre les gens désormais il suffit de regarder d’observer ne serait ce que dans les mots que l’on échange il y a les bons mots et puis les mauvais, les bons mots rapportent de l’argent ; les mauvais ne rapportent rien. Comment ça vous ne me croyez pas, essayez vous verrez, si vous n’essayez pas vous ne pouvez pas savoir jusqu’où ça peut aller. Il faut vraiment se rendre compte jusqu’au bout. Je répète : les bons mots rapportent gros, les mauvais rien. Et ça passe bien sur par tout un tas d’intermédiaires, par la politesse de rigueur, pas tout un tas d’entourloupettes quasi scientifiques désormais, des gens savants font des études spéciales sur le sujet, comment mieux baiser les gens comment mieux en profiter pour gagner de l’argent. Il n’y a que l’argent qui compte tout le reste ne compte plus, le reste dépense sans compter et forcément cela mène au désastre, à des déceptions, beaucoup de déceptions et de l’amertume au final. Alors que l’argent au contraire ça te redonne le moral, avec l’argent tout va toujours très bien, il ne fait évidemment toujours pas le bonheur mais sûr qu’il y contribue grandement. Il n’y a qu’à voir tous ces gens perpétuellement dans la plainte parce qu’ils n’ont pas d’argent, parce qu’ils n’ont pas d’ami, parce qu’ils n’ont pas de voiture, de chien, de cafetière, de réfrigérateur, de machine à laver la vaisselle, ils n’ont pas réussi à faire d’économie pour les vacances c’est un drame, ils ne pourront pas réserver en Espagne, en Corse, et à Pétaouchnok non plus, ils se plaignent ils n’ont pas suffisamment d’argent, et bien sur le monde entier s’est ligué contre eux, ils enragent ils en voudraient de l’argent, ils seraient prêts à tout d’ailleurs pour en avoir et ils disent "suffisamment" en mentant de façon vulgaire, éhontée. Est ce que suffisamment peut suffire à tous ces gens qui ne basent leur vie que sur l’argent ? Surement pas, jamais de la vie. La vérité c’est que s’ils en obtiennent suffisamment ça n’ira toujours pas ils en voudront toujours un peu plus, parce qu’ils n’ont pas le dernier modèle d ’IPhone, le dernier Mac le dernier pantalon troué aux genoux qui coute un bras, le dernier chien de race qui bave partout , la dernière bagnole décapotable pour faire le tour du rond point et tout est comme ça, c’est pour ça que les relations entre les gens ne sont pas bonnes, elles sont mauvaises les relations entre les gens. Et je ne parle pas d’une partie de la population je parle de tout le monde, même des artistes, surtout d’eux, ils jouent sans arrêt avec les émotions les sentiments les artistes, ils ont tellement l’habitude de se mentir à eux-mêmes et aussi ils ont tellement appris de tous ceux qui leur ont menti qu’ils finissent par embobiner un paquet de monde, c’est carrément pour eux devenu un réflexe, ils n’y pensent même plus . J’en connais pas mal des artistes j’ai vu les dégâts, les relations entre les artistes d’ailleurs ne sont pas très bonnes non plus elles sont souvent très mauvaises, la jalousie les étouffe quand ce n’est pas l’envie, en tous cas l’intérêt est toujours plus ou moins là bien présent, ce sont de sacrés joueurs d’échecs et les pires sont ceux qui font semblant de ne pas savoir jouer aux échecs. Ce sont les pires de tous, ils jouent à un autre jeu en parallèle je les ai vu faire et vous ne le savez pas car vous chercher un jeu classique, un jeu d’échecs or eux sont déjà passés maitres dans d’autres jeux dont le plus fameux de tous le jeu de go.
Elles ne sont pas bonnes les relations entre les gens, aux échecs au go on croit qu’il n’y a pas d’enjeu d’argent mais on se trompe évidemment l’argent est toujours là il est partout. Il faut vraiment être un imbécile pour ne pas s’en rendre compte. D’ailleurs je préfère mille fois être un imbécile et ne pas vouloir me rendre compte, ça me fatigue trop, tellement de toujours me rendre compte que parfois je me réfugie dans l’imbécilité totale, il n’y a que là qu’on peut être tranquille à présent.
Post-scriptum
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Faites au mieux
—Faites au mieux… Phonétiquement j’eus un doute. Fête ou faites. Je perdis quelques heures en supputation sans oser demander de précision. Il vaut mieux ne jamais poser de question en réunion. C’est très mal vu. Les jeunes se font avoir régulièrement. Les jeunes posent des questions en réunion. Un ange passe. Les vieux sourient intérieurement. Mais ils ne le montrent pas bien sûr. Avoir un jeune en réunion c’est toujours une attraction à ne pas louper. Chacun doit faire sa petite expérience. Et Au mieux, OMIEUX ? était-ce le nom d’un lieu-dit où la fête se tiendrait si, dans mon incompréhension totale, en tâtonnant je dusse m’y rendre. Je me doutais que ce ne pouvait être si simple, et puis c’était illogique d’envoyer ainsi un employé faire la fête avec tout ce travail encore à faire. Je fis semblant de ne pas avoir entendu ce que je venais de penser et je hochai la tête en silence. Ce fut la réponse attendue. Un ou deux jeunes gens posèrent des questions saugrenues, des anges passèrent et repassèrent, les vieux furent, comme chaque lundi matin, hilares intérieurement. Je sortis mon calepin pour faire des gribouillis destinés à faire baisser la tension nerveuse, pour m'évader tout en étant là, pour être attentif autrement à tout ce qui pourrait se dérouler là. Mais tout de même cela me préoccupa durant quelques heures encore. Car ne faisais-je pas déjà du mieux possible à peu près chaque tâche qui m’incombait. Fallait-il faire encore faire mieux que d’habitude ? Fallait-il faire mieux que mieux, c’est à dire mal au final ? Un étrange doute accompagné de plusieurs soupçons naquirent comme des champignons après les pluies d’octobre, étaient-ils comestibles, toxiques, je me penchais encore des heures sur l’embarras du choix et fit chou blanc comme il se doit. A la fin de la journée je n’avais strictement rien fichu. Le directeur entra en trombe dans la salle, s’approcha du bureau derrière lequel j’étais et il me demanda :— alors c’est fait ? Sans ciller je hochais gravement la tête. Il exhiba un sourire satisfait. Ce qui était une chose excessivement rare pour être marquée d’une pierre blanche. Où allais-je dégotter une pierre blanche à cette heure cependant ? Je l’ignorais. Puis la semaine passa et nous passâmes tous en même temps à toute autre chose. C’est à dire à la semaine suivante. Nous avions tous fait au mieux sans nous appesantir plus qu’à l’ordinaire. Nous serions prêts pour la prochaine réunion hebdomadaire. Aucun incident notoire ne pourrait l’empêcher. A part la fin du monde si elle daignait arriver comme un cheveu sur la soupe. Encore qu’on peut encore avaler la soupe nonobstant le cheveu , quand on n’est pas bien fier, quand on veut faire au mieux, et surtout ne pas se poser de question insoluble.|couper{180}
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Se lancer
D'après une idée d'atelier d'écriture où je ne pense pas avoir tout compris du premier coup. Mais, je me lance tout de même Photo découverte sur l'excellent site https://www.michellagarde.com/ dans ses dramagraphies Il faut vous lancer… on ne sait pas comment vous le dire… et sur tous les tons… lancez-vous… Je mis un temps avant de comprendre qu’ils s’adressaient à moi. Ou du moins à eux-mêmes au travers de moi. Car il est extrêmement rare que l’on s’adresse vraiment à moi tel que je suis. Moi-même y parvenant une fois tous les dix ans et encore, assez difficilement Il fallait donc se rendre à l’évidence. Il fallait se lancer aussi dans cette approche. Je n’étais ni plus ni moins qu’un épouvantail, un homme de paille, à moitié Turc. Il insistaient sur la tête. Se lancer… ils me la baillaient belle. On ne se lance pas comme ça sans y penser. Sans y réfléchir. Sans établir de plan en tous cas. Peser le pour et le contre en amont mais aussi en aval. On oublie toujours l’aval. Sans compter qu’il faut en premier lieu une rampe de lancement. Une armée d’ingénieurs, des super calculateurs. Sans oublier la matière première, le béton, l’acier, le fer. Sans oublier la bonne volonté, une quantité très précise de hargne, ajouté à quelques soupçons de naïveté. Et puis c’est tellement trivial de le dire mais il faut tout de même le dire, pour se lancer il faut surtout le nerf de la guerre. Ça ne se trouve pas sous le sabot du premier cheval bai cerise venu. Tout une machinerie à mettre en branle, pour dégotter le fameux nerf. Sans oublier tous ces rencards. Rendez-vous chez le banquier avancez de deux. Rendez-vous à l’Urssaf reculez de trois. Sans oublier l’imprimeur, combien pour une publicité de lancement je vous prie. Et si je ne prends que le recto ? Attendez il me reste peut-être quelques pennies pour une ou deux capitales. C’est bien les Capitales pour lancer une campagne de lancement non. Ne pas être trop bégueule. Voir grand. Un flyer format A5. Avec en gros Demain, JE me lance.. Venez assister au spectacle. Deux francs six sous la place. Et ne croyez pas qu’il s’agit de l’homme Canon. Une vieille resucée de Luna parc. Rien de tout ça. Juste une tentative burlesque, tragique, comique ? Ah ah ah mystère et boule de gomme, vous le saurez si vous achetez le billet. Tarif promotionnel pour les Cents premiers : un francs vingt-cinq centimes seulement pour en prendre, EN AVANT PREMIERE , plein les mirettes. Lancez-vous ! laissez-vous tenter ! Venez nombreux assister au lancement.|couper{180}
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Tendre
travail d'élève, stage "oser, hésiter" mai 2023 Il faut tendre, sans être tendre, c’est à dire, ne pas céder comme le beurre cède au couteau qui rabote la motte ( négligemment le plus souvent) Il faut dire au couteau : Ce n’est pas parce que je compte pour du beurre qu’il faut en profiter ! Il faut tendre l’oreille, sans être dur de la feuille. Ceci étant dit si on tend l’oreille, ce n’est pas ce qu’elle va capter qui nous intéressera en premier lieu, mais plutôt se concentrer sur cette action machinale, vous savez, qui consiste à tendre une oreille. Comment tendre une oreille sans se casser les pieds, ou les casser aux autres, un enjeu de taille. Le placement du corps tout entier doit avoir une importance. Selon que l’on se tient de face ou de profil, on ne peut tendre l’oreille de la même façon. Idem si l’on est assis ou debout, voire allongé, et encore vivant ou mort, à dix-huit mètres de profondeur sous l’eau ou au sommet d’un poteau télégraphique. Le son frappe l’oreille suivent une règle de tangentes assez absconse mais bien réelle. Tendre du linge sur un fil demandera aussi un peu d’attention. Ne pas perdre de vue le fil, tout en tenant d’une main l’épingle, de l’autre la chemise— si c’est bien une chemise ( on peut le vérifier et modifier le mot ça ne changera pas grand chose sauf la phrase). Tendre vers le mieux, s’efforcer vers ça est à prendre avec des pincettes, sachant d’une part que le mieux est l’ennemi du bien et que d’autre part il faut savoir d’où l’on vient avant de prétendre se rendre où que ce soit. Mais si c’est vers un mieux, il y a de grandes chances que l’origine soit Un bien que l’on ne saurait supporter en l'étatUn mal que l’on cherche à renommerUne énigme, on ne sait pas d’où l’on part on se contente simplement d’emboîter le pas du plus grand nombre vers le mieux. Il faut noter les pistes consciencieusement pour ne pas s’égarer inutilement. Tendre vers une certaine précision, mais sans jamais l’atteindre de plein fouet, aucun carambolage n’améliore la précision. Aucun carambolage n’apporte quoique ce soit de bien précis si l’on n’en meurt pas, qu’on ne se retrouve pas hémiplégique, amnésique, amputé, groggy ou même indemne. On a juste assisté à un carambolage, peut-être même avoir endossé un rôle de premier plan, mais il ne vaut mieux pas profiter de l’occasion pour tendre vers la célébrité tout de même, où ce qui est la même chose, vers une idée toute faite. La précision ne s’atteint pas plus que la perfection, elle se rumine seulement, elle se rêve, on peut la désirer certes, la convoiter, mais la posséder serait beaucoup trop grossier. Tendre vers un soupçon de modestie à ce moment là si l'on sent que l’on s’égare, si l'on tend vers l'abus, l'extrême. Dans la tendance moderne d’arriver avant d’être parti, tendre est un verbe oublié. Enterré. Mais dont il faudra tout de même faire l'effort se souvenir pour ne pas sombrer à la fin des fins. Et puis par pitié, ne pas s’attendrir pour autant comme un bifteck sous le plat du couteau du boucher. Ne pas se ramollir. Quand bien même l'adversité produirait autant d' efforts démesurés pour nous nous maintenir dans l'ignorance ou dans l'oubli. Se réveiller le matin et toujours voir en premier inscrit sur un post-it qu’on aura collé sur la table de chevet la veille. TENDRE. En lettres capitales . Maître mot d’un début de journée . Ensuite si besoin est, se détendre en se levant, prendre une douche, un café si c’est absolument nécessaire. si l’on a pris l’habitude de s’imposer ce genre d’habitudes. Ce qui n’empêche nullement de tendre à les réduire voire les supprimer si elles ne vous servent à rien, si ce ne sont que de simples programmes installés dans la cervelle pour nous permettre de ne penser à rien.|couper{180}