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Quelque chose

Quelque chose 70x70 huile sur toile j'étais parti de n'importe quoi mais j'avais encore trop d'espoir d'arriver à quelque chose. c'est l'histoire des croyances, la fameuse martingale. Si tu fais ça plus ça y a des chances que tu gagnes le gros lot... pourtant je sais que ça ne fonctionne pas. pour moi jamais. Et pourtant je m'obstine à continuer. Pour évacuer toute cette putain de couche de quelque chose qui jaillit en premier, toujours en premier, comme le marc de café quand un sac poubelle lâche sur la route de la poubelle. Ensuite, tu te baisses ( encore décidément tu te seras baissé aujourd'hui) tu prends ta petite pelle, ta balayette, un sac neuf et tu nettoies. Ou pas. Tu laisses la voirie faire le sale boulot. Mais c'est lâche. très lâche. Ce quelque chose qui tombe en tout premier tu le mets au fond d'un sac neuf, il sera calé au fond. Ensuite patienter un peu voir ce qui tombe après le premier jet ... c'est cela le plus dur pour les nerfs la patience, surtout quand la fin du mois est commencée depuis le 5.|couper{180}

Quelque chose

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forme

c'est quand la savonnette glisse des doigts sous la douche qu'on doit se baisser pour la ramasser que l'idée surgit. C'est toujours comme ça. Donc aussitôt sec je chope la tablette et je note. Un roman talmud. C'est à cause ou grâce à Claro, un post sur Twitter où il dit que le roman est pour lui une forme trop restreinte, que lui il préfère la poésie. Il remue un truc, un paquet de doutes et d'hésitations. Il m'emmerde. Gentiment mais il m'emmerde. Alors que j'étais bien parti avec mon polar voici que le doute m'habite. Du coup je résiste, la savonnette saute, je frôle le lumbago et toc le mot vient. Talmud fiction ou Talmud roman ... Il est aussi question de la mise en page de la maison des feuilles que j'ai du apercevoir dans une vidéo de Fb. En fait c'est cela c'est la mise en page la piste. Créer des colonnes, des liens des ancres de l'hypertexte comme possibilité d'évasion à chaque instant. Le numérique s'y prête. Rendre cette navigation sur papier demande de retrancher énormément sans doute, une page possède ses limites comme l'œil du lecteur, jusqu'à quelle graisse, à réfléchir.|couper{180}

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Délire

La peinture , l'écriture sont des espaces sans limite. Ou qui ne possèderaient comme seule limite que celle de mon imagination. J'hésite à utiliser le mot limite au singulier ou au pluriel. Peut-être parce que ce mot pour moi les contient toutes. A la fois la et les, une ou des, la et les, une et des. Toutes les possibilités de limitations sans exception. Prenons les choses autrement, un espace sans limite est-il concevable par l'imagination. J'essaie, plus j'avance plus la ligne d'horizon recule, comment veux-tu que je trucule... mais elle est toujours là. Soudain un gros ballon blanc pope de la pelouse et me poursuit. Un ballon chinois ?|couper{180}

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de n’importe quoi à quelque chose

Étape 1 N'importe quoi - huile sur toile réalisée en 10 minutes chrono .Format 70x70 cm On me demande un thème pour intervenir dans une nouvelle association. Du coup je propose ce titre sibyllin. C'est risqué. Mais qui ne risque rien n'a rien. Surtout que ce n'est pas si facile qu'on l'imagine de faire n'importe quoi.|couper{180}

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se souvenir des règles

Dans son article "lois de la narration policière" en 1933 dans le quotidien argentin La Nacion Jorge Luis Bieges énonce quelques règles, 19 précisément à propos du polar peut-être est-il intéressant de les noter et de vérifier si je m'en écarte involontairement. Ou si volontairement j'ai au contraire une excellente raison pour ne pas en vouloir en tenir compte. A noter aussi selon les propos de l'auteur que ces conventions ne visent pas à élucider les difficultés mais plutôt à les imposer. peu de personnages mais très bien définis en revanche. La téméraire infraction à cette loi est responsable de la confusion et de l’ennui fastidieux de tous les films policiers. »uMettre toutes les cartes sur la table. Ne pas planquer une carte importante dans sa manche que l'on sortira par magie au dernier moment. Le lecteur ainsi aura tout le nécessaire pour trouver lui-même la réponse à sa plus grande satisfaction. Se méfier de l'utilisation souvent abusive de particules de cendres que découvre Holmes dans le dos du lecteur. Encore plus rédhibitoire, faire surgir un total inconnu comme coupable.avarice ou économie de moyens... utiliser les éléments déjà trouvés pour configurer le ressort de l'histoire, ne pas multiplier ses éléments à l'infini, se méfier du don d'ubiquité. La solution doit être claire et nette et pouvoir se déduire des ressources déjà mis en jeu. Il s'agit simplement de les réorganiser d'une autre façon pour le solution devienne évidence.insister plus sur le comment que sur le qui. Autrement dit pas la peine à chercher un nom de personnage qui claque on s'en fout, ce qui compte c'est le nouvel ordre logique que l'on découvre à partir de ces ressources restreintes et qui tout à coup confère au récit une nouvelle clarté .la mort comme une ouverture au jeu d'échec. Pas la peine d'en faire des tonnes, de fournir des descriptions morbides avec force d'hémoglobine de couinements de hurlements. Laissons cela aux américains qui adorent l'exagération et les pieds dans le plat. Se souvenir plutôt de cette phrase « Les pompes de la mort n’ont pas leur place dans la narration policière dont les muses glaciales sont l’hygiène, l’imposture et l’ordre ». On notera une transgression toutefois dans le Noël d'Hercule Poirotd'Agatha Christie qui pour relever un défi utilisé le cri terrifiant, le sang qui coule abondamment , la scène brutale du meurtre comme clés a l'élucidation du récit.Nécessite et merveilleux de la solution. Ce qui signifie en même temps une seule réponse possible, mais qui surprendra totalement le lecteur, l'émerveillera... ( émerveiller doit dater d'une époque lointaine 1933, c'est très lointain) De ces règles je n'ai pris la peine de n'en relever que les 6 plus importantes. Suivent ensuite des considérations mineures par rapport aux précédents. -le dédain du risque physique... pas besoin de cascades. Le véritable récit policier repousse – ai-je besoin de le préciser – avec le même dédain les risques physiques et la justice distributive. Il fait abstraction, avec sérénité, des cachots, des escaliers secrets, des remords, de la voltige, des barbes postiches, de l’escrime, des chauves-souris, de Charles Baudelaire et même du hasard. ( sur ce point dommage pour moi j'aime bien voir surgir Charles Baudelaire à tous les coins de rue) -Renoncer aux jugements et considérations moraux sauf si c'est pour promouvoir une nouvelle législation et que l'on sera payé dans ce but expressément ( si possible d'avance ) Le hasard ne sert qu'à l'auteur, il ne doit pas servir ou tromper trop abusivement le lecteur. Autrement dit se souvenir que la crédulité de celui-ci est extensible jusqu'à ce que l'élastique pète. Personne n'aime sentir sa culotte tomber sur ses genoux. Nul intérêt non plus de s'étendre sur la vie privée de l'enquêteur tout le monde sait qu'il ou elle est divorcé et amoueux(se) de l acteur(trice) principal(e). voilà, yapluka imprimer ça et le coller sur le mur ; puis le lire pour tenter le plus souvent possible de le contredire évidemment .|couper{180}

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la seconde partie du Quichotte

Miguel Cervantes, je l'imagine écrire dans la fougue toute la première partie du Quichotte. Puis il se relit. C'est de cette relecture que naîtra l'amertume et la seconde partie de l'œuvre. Non parce qu'elle n'est pas un chef d'œuvre. Mais parce qu'il a creusé si loin dans la dent qu'il a découvert le nerf, que la trouvaille résoudra l'homme en poudre au bout de la douleur. Ensuite le vent balaye les rues, de nouveaux homoncules poussent dans l'humus, et tout recommence à la fois de la même façon et en même temps différemment. L'apparence nous sauve en même temps qu'elle nous tue les uns après les autres.|couper{180}

la seconde partie du Quichotte

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l’horrible et le merveilleux

Le merveilleux, sa fonction, sa nature, me fit douter très tôt. Bien que je n'ai pu poser des mots sur mes doutes à l'époque. Les contes de fée m'attiraient. J'ai du en lire des dizaines en boucles dans l'enfance. Ils me faisaient pénétrer dans un univers simple, la magie n'était rien d'autre qu'un outil pour aider à construire cette simplicité. Mais je n'aurais pu avoir un tel élan vers le merveilleux sans l'horrible que je traversais au quotidien. Un père colérique et violent, une mère inconsistante, un chien qui ne faisait la fête que pour obtenir des croquettes, une institutrice mal baisée qui déversait sa frustration sur nos charmantes têtes blondes, un instituteur qui prenait plaisir à nous taper sur les doigts avec une règle en fer, j'ai baigné dans cette violence toute mon enfance et les rares moment d'apaisement que je trouvais c'était dans ces livres, ces contes de fée que je lisais à la lampe de poche au fond de mon lit. Le héros finissait toujours par s'en sortir, et par un phénomène mystérieux de capillarité l'espoir que je puisse aussi m'en sortir renaissait régulièrement du plus profond de mon désespoir. Je crois que sans ces lectures j'aurais pu encore plus mal tourner que je ne l'ai fait. J'aurais même pu me pendre ou me jeter du haut du pont qui relie La Grâce ce quartier où nous habitions du bourg de Vallon en sully. mais la morale ou une certaine forme de sagesse populaire, ancestrale que j'avalais comme une pilule contre les parasites émiettée dans une assiette d'épinards me sauva, du moins provisoirement. Peut-être qu'à la fin je me suis réfugié à ce point dans les contes que je finis par adopter leur point de vue totalement. Que quelques soient les écueils les épreuves rencontrées et à cette époque elles étaient légion, tout finirait bien. Happy end comme on dit désormais. Ce que je ne savais pas c'est que l'on développe cette capacité à s'évader dans le merveilleux qu'à fortiori on baigne dans l'horreur. C'est très équilibré, au scrupule ou soupçon près. Ainsi ceux qui vivent des vies normales n'ont pas cette propension à vouloir s'en inventer d'autres. Ils sont normaux et ils ne songent pas un seul instant à s'écarter de cette norme. J'en ai souvent été étonné, mais plus souvent encore meurtri. Je découvrais la différence provenant de l'éducation, de la situation sociale, d'une chaîne interminable de conséquences à la fois historiques économiques' et sociales, ensemble de paramètres qu'un gamin ne peut qu'ignoré par définition. Mais qui constitue néanmoins un obstacle parfaitement réel, solide, suffisant pour se casser le nez. Walt Disney n'était pas encore ce pourri qui fricotait avec les nazis, on pouvait pénétrer dans ses films en toute innocence. Cette innocence qui nourrit les perversions les plus crasses de ce type d'individus et toute la clique de ses semblables. Le merveilleux de Walt Disney m'est devenu insupportable à voir et je ne dis rien quand je vois mes petits enfants regarder un de ses films à la télévision,. Ils ne seraient pas en mesure de le comprendre bien sûr. Sans oublier que mon épouse me tomberait dessus en déclarant que je vois tout en noir. La notion de l'horrible et du merveilleux sépare les êtres suivant leurs relations à ces deux mots, à l'histoire qu'ils auront bâtie grâce ou à cause d'eux. Parfois il n'est pas rare que l'on me dise que j'ai trop d'imagination, on me l'a toujours dit d'ailleurs, et au bout du bout le doute m'est venu, j'ai aussi fini par l'accepter ou le croire aussi. C'est que cette solitude dans laquelle m'aura placé ma propre expérience ne peut se dire directement et à voix haute et j'ai passé ma vie entière à tenter de trouver des subterfuges pour tenter de dire cette expérience tout simplement parce qu'elle est insupportable. C'est cependant un poids beaucoup trop lourd pour d'autres épaules que les miennes je l'ai compris aussi désormais. On ne peut pas transmettre ainsi les choses ; qu'elles appartiennent au domaine de l'horrible comme du merveilleux, il faut passer par des médiations.|couper{180}

l'horrible et le merveilleux

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Bulle

N'importe qui, n'importe quoi peut être un maître à condition que l'on se place dans la situation d'être élève. Hier j'ouvre Twitter et je tombe sur le fil d'actualité. Une chose me gêne presque aussitôt c'est de voir toujours les mêmes publications, les mêmes personnes, le même contenu avec peu de variation. Me vient l'image d'un bocal dans lequel nage un poisson rouge. Un petit bocal, un gros poisson qui tente de nager mais se heurte aux parois de verre.Un poisson rouge qui devient cinglé quand il comprend qu'il se tient enfermé dans un bocal exigu. Une bulle. Comme l'expression chacun dans sa bulle. Bien sur les spécialistes des réseaux le savent, nous fabriquons nous-mêmes cette bulle. Il suffit de liker un compte voire de s'attarder quelques instants sur son contenu pour que l'algorithme comprenne que nous sommes attirés et qu'il ne cesse ensuite de nous représenter tous les contenus postés par tel ou tel compte ; ou des contenus se rapprochant de celui-ci. A terme ce sont nos élans, notre intérêt, nos actions sous forme de clic, de like, de commentaires qui constituent cette prison qu'est le fil d'actualité. Pourtant j'ai bien tenté d'épurer au début, de ne pas m'abonner par exemple à trop de comptes traitant de sujets variés. Je me suis cantonné à la littérature et à la peinture. En privilégiant surtout la littérature. Et donc j'ai les mêmes personnes qui tournent en boucle sans relâche sur ce fil d'actualité. Un éditeur grognon qui incite à lire les bouquins qu'il traduit ou publie. Un poète qui alterne caviardages et phrases stylées pour nourrir un Hashtag. François Bon et ses vidéos d'une minute où il invente des morceaux de biographie d'écrivains, quelques participants à l'atelier d'écriture dirigé par lui, Et puis quelques autres encore éditeurs, écrivains, littérateurs, blogueurs comme Thierry Crouzet, Arnaud Maisetti etc. Ces derniers jours j'ai perdu le contrôle en m'abonnant à un groupe d'artistes qui tente de vendre des NFT, aussi suis-je envahi par ces bidules désormais qui tournent eux-aussi en boucle dans ce fil d'actualité. Bref la même chose exactement que j'avais déjà constaté sur Facebook, sur Instagram et même ici sur Wordpress. On ne reste jamais que dans ce que l'on a soi-disant choisi de voir. Ce qui provoque chez moi une angoisse. Et cette angoisse m'entraîne souvent à vouloir fermer les écoutilles, à ne plus vouloir me connecter à quoique ce soit. Je dois donc faire cet effort de me connecter en dépassant cette angoisse comme cette certitude de toujours tomber sur la même chose cette bulle cette prison. Ensuite je me dis que c'est un point de vue personnel lié à une histoire personnelle. Je repense encore à ce rêve que je faisais vers l'âge de 4 ou 5 ans après que nous ayons déménagés de Paris pour La Grave. Ce cauchemar affligeant dans lequel je me retrouvais terrassé au sol par une multitude de gnomes affreux et grimaçants. A ce moment là je leur disais que je savais que j'étais dans un rêve et que je pouvais me réveiller quand je le désirais. Et effectivement quand la situation devenait trop pénible, ennuyeuse surtout, je me réveillais, me tournais sur le côté opposé et me rendormais pour visiter d'autres rêves plus attrayants. Il y a un lien entre ce rêve et ce que je constate aujourd'hui vis à vis des algorithmes. impression d'être poursuivi, cloué au sol, ligoté par des boucles de programmes invisibles mais que je peux interpréter ou traduire comme étant ces gnomes affreux et grimaçants. Maintenant pourquoi un tel point de vue... pourquoi une telle angoisse... il s'est forcément passé autre chose avant qui aura déclenché tout cela, pour que j'adopte ce point de vue et pas un autre. Du coup sueur, malaise, j'ai déjà fumé cinq cigarettes à la suite avant de me mettre au boulot ce matin. l'effroi m'atterre totalement de penser que ce point de vue est une construction purement imaginaire, qu'à l'extérieur de moi n'existe aucun ennemi, que tout vient de ma putain d'imagination qui sécrète sans relâche un nuage d'encre et de folie pour tenter de panser une plaie sur laquelle je ne peux jamais poser le doigt.|couper{180}

Bulle

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notes sur l’égarement.

L'idée d'un roman ne peut être précise, tout comme l'idée d'une peinture, je pense à cela après avoir écrit ces deux textes ce matin. C'est une réflexion qui remonte à loin je crois, dès la petite enfance. Il suffit de remplacer le mot roman par journée, par avenir, par amour. Ce refus de précision comme le dégoût pour tout plan préalable. C'était sans doute puéril, ce l'est toujours, mais au delà de ce jugement hâtif pour tenter de rejoindre une norme, je sens qu'il y a autre chose que de la puérilité. que cette puérilité n'est qu'un mot facile pour n'indiquer qu'une surface. Une bille d'argile dont on ne voit jamais que sa rotondité et quelques imperfections parce qu'on l'aura utilisée tant de fois qu'elle s'abîme avec le temps. A l'intérieur de cette bille il y a quelque chose de très précieux, c'est précieux en raison de la matière même dont elle est constituée, cet argile, cette matière que l'on trouve partout et dont on fabrique des pots des vases des réceptacles en tout genre. Mais je ne vois pas un vase, je vois une bille. C'est à dire quelque chose que le temps, les intempéries auront poussée à prendre la forme d'une sphère pour se survivre, pour résister à sa propre idée de disparition. Ou pour la retarder le plus longtemps possible. Une matière chose, un corps, s'est mis en boule et n'offre plus aux regards que courbes et texture lisse. Avec peu de traces de défauts mais un minimum tout de même, suffisant pour passer inaperçu. Et je dis puérilité avec toutes les bouches, les voix du monde. Alors qu'il s'agit au contraire d'une sagesse fondamentale de la matière. Une bille d'argile ne peut-elle pas être un amour, une journée, une vie, un roman... La puérilité vue ainsi certainement aussi. L'égarement d'un mot vers un autre est-il un hasard. Et si je laisse tomber tout but toute idée préconçue de roman, d'histoire, que vais-je encore découvrir... Tout ce qui serait écarté comme cette bille qui s'écarte de plus en plus, qui continue de rouler au sol en filant droit son chemin, jusqu'à toute bifurcation qu'elle rencontrera.|couper{180}

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ce qu’ils regardent

huile sur toile 100x100 2023 Séisme, incendie, guerre , manif et moi je peins des têtes dans mon atelier, je voudrais faire comme si la vie continuait, parce que je crois qu'elle continue qu'elle ne peut s'arrêter. Je peins des têtes avec des grands yeux ouverts mais je ne sais pas ce qu'ils regardent, Je n'arrive pas à le savoir, et je crois que ce n'est pas important ce qu'ils regardent, ça me regarde de ne pas vouloir le savoir.|couper{180}

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patauger au bord de l’histoire.

N'en sommes nous pas tous là, nous ne cessons de patauger au bord de l'Histoire. Que celle-ci soit notre propre histoire, l'histoire d'une époque passée ou actuelle, l'histoire nécessaire à un roman, une nouvelle. Et que l'on cherche ou pas à en comprendre les tenants et aboutissants nous barbotons. C'est à dire que nous ne nous décidons pas à naviguer réellement vers le grand large. Peut-être parce que l'on sent aussitôt que c'en sera alors définitivement fini de nous, qu'une fois que nous appartiendrons de façon volontaire à une histoire qu'elle quelle soit elle nous avalera , conduira vers un dénouement, une sorte de trou du cul monstrueux qui nous rejettera comme excrément ou engrais. une fin qui est toujours toujours la même et qui se confond avec notre mort. Ainsi l'histoire nous attire comme une sirène dans les histoires d'Homére par ses chants poignants mais nous savons très bien que si nous n'y succombons nous n'aurons aucune chance de retrouver Ithaque. Donc patauger ou barboter cela peut être une ruse pour approcher de façon imperceptible, concentrique un vortex en se laissant toujours une possibilité d'y échapper. C'est humain.|couper{180}

patauger au bord de l'histoire.

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Opacité

Ce dont on est conscient est entouré de parois opaques, et c'est de cette opacité que la conscience naît et tente de se survivre sinon de progresser. Cette opacité est une nécessité de la conscience comme la conscience est le fantasme de toute opacité. Opacité et conscience sont ainsi liées comme des jumeaux. Il est déraisonnable de vouloir que l'une prenne le dessus sur l'autre. Plus la conscience progresse, plus l'opacité devient opaque, ainsi sont les choses. S'il existe un Dieu il est certainement constitué ainsi : opaque et conscient à la fois depuis toujours et à jamais. Peut-être est-il seulement ce souhait de l'esprit humain, le souhait d'un espace, d'un lieu sans aucune frontière. Cet endroit qui nous installe dans son envers à notre échelle et où ce qui nous apparaît absurde et contraire est rêvé, transmuté, pour ne plus faire qu'un. En attendant la réponse définitive à cette question nous n'avons que notre conscience pour tenter de résoudre du mieux que nous le pouvons, et à condition que nous en ayons le désir, des opacités à notre mesure. Comme par exemple finir le mois alors qu'il vient à peine de commencer. Je me suis branché sur James Ellroy toute la journée d'hier pendant que je peignais. Lui aussi considérais l'opacité, de l'histoire américaine et plus particulièrement celle de sa ville, Los Angeles. Il réécrivait celle-ci à l'appui de nombreux documents qu'il ne cessait jamais d'étudier de ruminer, jusqu'à ce qu'il puisse les faire entrer par un moyen ou un autre dans ses histoires. Il serait absurde de considérer les romans d'Ellroy comme des livres historiques, ce sont vraiment des romans c'est à dire que tout y est inventé, mais si bien que l'on peut parfois éprouver un doute, et l'on serait tenté croire que c'est la réalité. Notamment quand il met en scène de vraies personnes comme les Kennedy. Il les peint de façon si crédible à l'appui de la documentation étudiée qu'ils peuvent être réels ou faire douter de ce que nous croyons être réel. Un bel exercice où il joue avec l'opacité et la transparence, la lucidité ou la conscience, tout en les renvoyant au bout du compte dos à dos. Par contre son leitmotiv sur la redemption confère à l'ensemble de son travail un aspect naïf inattendu quand on se souvient de la lucidité avec quoi ses personnages, l'histoire comme cadre à l'histoire, sont décrits. Une autre manie est à la,fois de se tenir à des phrases simples sujet verbe complément et en même temps cette profusion de vocabulaire incroyable qu'il va pêcher dans de nombreux domaines y compris son affection prononcée pour les abréviations, les sigles. En fin de compte Ellroy est un sale petit morveux d'une intelligence insupportable. Probablement insupportable au point qu'il veuille la ruiner avec sa connerie de rédemption. Encore ce double effet opacité conscience, ou intelligence - connerie. Pourquoi aurais-je l'obligation de dire que je m'y reconnais.|couper{180}

Opacité