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résolution
La peinture est une énigme qui propose une énigme comme résolution Cette résolution comment vient t'elle, c'est aussi une énigme. Il est difficile de vouloir conserver le contrôle jusqu'à ce qu'on le perde, au bon moment, jusqu'à ce moment où l'on passe le relais à la vie, à l'être. Peindre c'est peut-être apprendre à sentir ce moment tout simplement.|couper{180}
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il ne serait pas étonnant
Acrylique sur papier 2023 qu'il y ait du soleil qu'il y ait de la pluie qu'il y ait de la neige qu'il fasse beau que le temps soit maussade que le frigo soit vide que le frigo soit plein qu'une saucisse grille qu'une cigarette touche à sa fin que l'enduit se détache partiellement de ce mur que la peinture s'écaille que le poisson rouge baille que l'idiot reçoive un gage que le sage reçoive un hochet que je me remette au bilboquet que je retrouve un pot au lait que la vache devienne impie que l'orange pourrisse que l'aiguille montre son chas qu'un ballon s'envole qu'éclate un rire sonore que coule une larme de rosée que j'arrive en retard que je fasse le pied de grue que je chausse mes gros sabots que j'use mes semelles jusqu'à la corde qu'un OVNI se pose sur la pelouse que je possède une pelouse que je dise en boucle des bêtises que la force cinétique soit avec moi que j'écrive un poème un jour.|couper{180}
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transversales
ce que je vois n'est pas un objet mais un immense réseau d'images appartenant à des domaines considérés comme séparés, étanches les uns des autres. La lettre, j'en reviens au présent à son origine, à la première idée de maison, de taureau, de femme, toutes les strates me sont simultanément et de façon permanente accessibles. Mais c'est un jeu de poupées russes, un jeu qui amuse la pensée, l'intellect. qui fait fuir la raison en se donnant toujours de bonnes raisons. Il s'agit surtout d'un phénomène d'abstraction qui permet de traverser les rêves, les définitions, les frontières, le temps. Ce phénomène est-il cause ou simple conséquence fortuite. aucune idée. Et pourquoi faudrait-il toujours avoir une idée. Je vois les choses toutes reliées les unes aux autres c'est ainsi. La peinture, la maçonnerie, l'électricité, les mille et un job par lesquels je suis passé, et désormais l'écriture. Aucune différence. c'est un apprentissage effectué par transversales. Ensuite l'esprit analogique est relégué dans des sphères considérées avec mépris, Primitif, voilà le mot. c'est pourquoi je n'ai plus rien dit, j'ai tout gardé pour moi. Non par peur, mais parce qu'il s'agit d'une expérience que l'on ne peut pas partager. Ce que j'en dis ici, ce que je pourrais en dire ailleurs, il me semble que ce sera toujours d'une pauvreté affligeante. Aujourd'hui je crois que je m'entendrais mille fois mieux avec un indien d'Amazonie, de plus sans un mot, qu'avec mes voisins. ces derniers ayant jeté aux oubliettes cette notion de transversalité de la connaissance.|couper{180}
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soutien
Se soutenir. Être soutenu. Antienne. Prière en boucle. Mantra. Tuteur et maintien Ce vieux manche de balai dans le c... Observer la nature pour se rendre compte que chaque chose se soutient d'elle-même.Par la torsade, l'asymétrie, créant l'équilibre par une succession de tests, de tâtonnements, de déséquilibres. Et l'on voudrait être soutenu, soutenir quoique que ce soit. Mais c'est entraver l'autre ou soi. Et souvent celles et ceux qui voulaient me soutenir se seront écroulés après mon départ. Je vois tout à fait ce phénomène avec le chèvrefeuille dans la cour ce matin. Il s'agrippe aux branches de l'olivier voisin, bientôt si je laisse faire il l'étouffera. L'olivier en pot n'a pas choisi d'être ici. J'en suis responsable depuis que je l'ai rapporté de la jardinerie. Ce niveau de responsabilité justement s'il fallait un vrai tuteur. Trouver en soi un soutien qui tienne dans une durée. un soutien indéfectible.|couper{180}
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trouve
Le Douro, Porto. l'histoire. un ailleurs. Eldorado. Se souvenir des visages aperçus sur les quais du Douro, à Porto. Visages calmes, paroles mesurées, aucune exubérance. Le retour de Vasco de Gama s'en revenant de son idée d'Eldorado. Il faut partir loin trouver même l'or pour comprendre qu'il n'est qu'illusoire. La terre natale, un Eldorado à l'envers. On se rapproche d'une idée de l'Ici. Elle s'enfuit. Il n'y a donc qu'au présent que le récit trouve sa raison d'être ou sa folie. Dans ce que l'on trouve immédiatement sous la semelle. En évacuant les peut-être les si, les comment, les parce que. Trouve au présent, demain est une abstraction. Trouver plus vite que la pensée.|couper{180}
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ubuesque
note autobiographique d'Alonso Quichano Carnet 2 Février 1982, Cagliari, Sardaigne. ..."Comprenez-moi lui dis-je, il m'est absolument nécessaire de passer par l'ubuesque pour approcher d'environ un kilomètre ou deux la réalité Vincente Guez leva les sourcils très haut, et je notai qu'ils étaient moins épais que je ne l'avais observé quelques minutes auparavant. Enfin elle me prit la main, la serra affectueusement dans la sienne puis colla brusquement ses lèvres sur les miennes. L'odeur de sa peau était noyée dans un parfum familier , je reconnus celui du talc Azura. Mon cœur se mis soudain à battre la chamade. Peut-on s'emballer ainsi juste en respirant un parfum. Mystère. Puis elle me parla de ses projets, elle voulait sauver la planète, devenir médecin pour s'envoler vers les pays du tiers monde, et je ne sais quelle ineptie supplémentaire. Ce qui me remis d'aplomb derechef. Avec un peu de chance et d'habileté je pourrais en finir avec elle le soir même. "|couper{180}
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Mise en page
Illustration, peinture de Bram Van Velde Prendre un texte existant, l'agencer à nouveau en prenant comme unité ( syntaxique ?) la phrase sans tenir compte de sa logique première Désordonner un texte Réordonner un texte chambouler l'ordre premier des paragraphes Modifier la taille des caractères Modifier la graisse des caractères Alterner les blocs entre normal, italique, gras des critères arbitraires Quel serait le but d'écrire un roman, une nouvelle, une fiction à la place de ces chroniques interminables sinon faire une pause dans cette continuité. . Quelle est la raison, l'intérêt qui ne deviendra pas ennui presque aussitôt commencé ? Puis on se heurte rapidement à la coquille, on bute sur celle-ci et l'écriture s'interrompt. Il y a toujours un symptôme, un signe où l'on peut sentir cette interruption, et qui serait comme l'exploration d'un premier cercle de propos, d'idées toutes faites, de ce qui vient naturellement, sans effort, des idées qui planent dans l'air du temps. Car ce symptôme nous indique que l'on est en train de se dissimuler quelque chose d'important à soi-même. Donc quel est ce mouvement sinon celui de partir de ce que tu crois être une réalité mais qui n'est jamais autre chose qu'une coquille dans laquelle tu te découvres enfermé, dont tu défiles le contenu à partir d'un point de vue arbitraire, et que tu tentes ainsi d'épuiser. Cette décision qu'implique-t'elle de si effrayant que tu refuses toujours de la prendre ? Et qui te dédouane par conséquent de toute maladresse ou faute puisque tu trouves toujours une facilité surprenante pour expliquer à chaque fois maladresse et fautes. N'est-ce pas là la fameuse fiction à quoi mène l'exploration forcenée de cette prétendue réalité. Est-ce pour toi si angoissant de faire peur à quelqu'un d'autre qu'à toi-même. Mieux -ou pire encore -que pour toi toute réalité n'est qu'une fiction qui ne veut pas s'avouer comme telle ; puis au bout du compte, l'insolite que tu attendais sans l'attendre, n'est-ce pas cette porte grande ouverte qui donne désormais sur la folie ? C'est ce qui me vient en premier lieu. Inventer une histoire, un ou plusieurs personnages, les mettre en scène, éviter les digressions, s'appuyer essentiellement sur l'action, n'utiliser les descriptions que dans le but de renforcer ces actions et ces personnages, l'histoire Comment surtout ordonner tout cela pour que je ne laisse pas tomber quelques jours après avoir commencé, comme je le fais si souvent. . Dans ce que je comprends de mon intérêt pour les exercices de ces ateliers d'écriture c'est l'usage de la fatigue pour briser une coquille, celle d'un œuf confortable, dans un premier temps, et à l'intérieur duquel on se complaît à écrire au fil de l'eau. Ce qui à la relecture crée une sensation désagréable de déjà-vu, de banalité ; même si la forme dans laquelle ces idées sont exprimées est élégante, précieuse, sophistiquée, etc. N'est-ce pas surtout de ce déjà-vu de cette apparente banalité qu'aussitôt naît l'ennui ? Une porte de sortie sans doute, et que l'on s'obstine à ne pas vouloir voir. un objet insolite qui t'aidera si tu acceptes de le suivre de te rendre vers une porte puis une autre pièce, un autre œuf, un autre texte, totalement différent du précédent en apparence Tu tentes de l'épuiser mais c'est un désir ambigu car tu vois bien que tu t'y accroches dans un même temps, que tu n'oses pas vraiment prendre cette décision de suivre ce qui, insolite, te convie tout à coup à t'en extraire. Est-ce vraiment comme tu aimes le croire de lâcher prise ou, au contraire, d'être tout à coup encore plus vigilant à ce qui s'écrit sous ton nez, dans cette apparente autonomie, dans cette sensation si agréable ou confortable, presque rassurante d'autonomie. Tu serais même soudain tenter de te dire que ce sont ces fautes, cette maladresse la piste à suivre, parce que cette idée sonne juste, parce qu'elle excuse probablement ta réticence viscérale envers tout travail de relecture. A ce point du texte tu as envie de t'arrêter bien sûr, tu corrigerais les fautes qui te semblent les plus grossières, tu essaierais de lisser ton texte, de justifier ce bloc, puis de le publier ainsi que tu as pris l'habitude de le faire chaque matin, tu pourrais te dire assez content de toi que le job est fait, mais quelque chose de lancinant est là, comme un doute, n'aurais-tu pas dévoilé trop d'éléments qui dans le fond ne regardent que toi seul, qui ne seront qu'autant d'arguments pour que l'on se moque de toi, et qu'au bout du bout tu te mettes soudain à rire de concert en t'exclamant avec eux mais oui quel pauvre type je suis vous voyez bien, un pitre, un clown, rien de plus pourquoi auriez vous peur. Toute une économie de moyens à laquelle il faudrait penser en amont de la première phrase, sinon il me semble que ce serait encore refaire la même chose que ce que je fais depuis trop longtemps, c'est à dire vouer l'écriture au hasard. Autrement dit faire un plan, créer des fiches tant pour chaque personnage que pour chaque lieu, se documenter, amasser du matériel afin d'en extraire quelques informations suffisamment précises pour créer un effet, une sensation de réalité, rendre un tel texte crédible ne serait-ce d'abord qu' à soi-même. C'est à dire encore un projet qui m'incitera à conserver un point de vue différent de celui habituel associé au même, à la répétition du même sous toutes ses coutures On devrait s'arrêter d'écrire à partir du moment où ce premier symptôme de fatigue, d'ennui, apparaît, et surtout s'y intéresser. dans l'attente de voir surgir soudain un objet insolite qui t'aidera si tu acceptes de le suivre de te rendre vers une porte puis une autre pièce, un autre œuf, un autre texte, totalement différent du précédent en apparence mais qui traitera certainement d'une seule et même préoccupation, Maintenant, tu peux étudier plus attentivement le mouvement naturel de cette habitude d'écrire, accepter que les 500 premiers caractères ne sont qu'un échauffement pour balayer un champ de vision déjà connu, dans l'attente de voir surgir soudain mais qui traitera certainement d'une seule et même préoccupation, celle que tu ne voulais pas voir au début, que tu recouvrais de lieux communs. Ce qui signifie encore qu'un dieu ne peut faire d'erreur sans intention, chacune de ses intentions-erreurs contiennent-elles un secret, une énigme à déchiffrer. Un dieu qui se confond avec l'auteur qui n'est pas toi, ne peut l'être, ne le sera jamais. Une possession, comme si l'écriture te possédait qu'elle ne t'utilisais que pour exprimer quelque chose que tu ne comprends pas, qu'il n'est pas utile pour toi de comprendre, qu'il te serait au bout du compte interdit de vouloir comprendre, sous peine de l'assécher, de la voir s'évanouir, te laissant soudain irrémédiablement vide et seul, et ce d'une façon ontologique qui serait, d'après toi, au dessus de tes forces. Traduction de ce texte par l'intelligence artificielle avec la nouvelle option bloc AI beta Tu mets de l'ordre dans la mise en page de ta vie, tu déploies ton imaginaire pour chercher sa signification et tu es surpris que ta réalité soit ainsi, inlassablement mise à mal. Tu ne sais pas décider si tout est une infime partie d'un tout et si le tout est une puissante somme de ses Parties.|couper{180}
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Est-ce si dur
de dire aux gens ce qu'ils veulent entendre. Toujours la même chose. Comme on se croise dans la rue on dit bonjour comment ça va par réflexe sans même attendre la réponse. Pourquoi est-ce si dur de dire ce qu'ils attendent par politesse, par convention, pour ne subir aucun dérangement. Mais n'est-ce pas tout aussi dur de vouloir faire autrement. sans doute qu'entre les deux des possibilités de nuances existent, des milliers de gris colorés. Il faut conserver en mémoire cette possibilité, continuer sans abdiquer sans s'achever dans un silence total. dis une connerie, ce qui te passe par la tête. sois con, idiot, gentil méchant cruel faux-cul tout ce que tu dis n'est qu'un des mille bruits formant la clameur du monde, est-ce si dur de n'être rien de plus qu'un bruit parmi tant d'autres. Et si un jour tu pars vers le silence, ce sera aussi un silence comme un autre, rien de plus rien de moins, juste une pause entre deux bruits entre deux notes. Est-ce si dur de l'accepter ou de ne pas l'accepter . De renoncer au choix, de s'effacer ainsi. Tu entres dans la nuit, il ne fait pas froid, tout est désormais tranquille, limpide. L'eau qui s'égoutte des feuilles après la pluie, l'odeur de bois mort, la silhouette d'un oiseau là haut qui dort sur une branche, les ombres viennent à toi en amies, la nuit est claire plus d'inquiétude, le sentier apparaît sous tes pieds. Tu te tais, ce n'est pas dur, il fallait que ça vienne naturellement de ta propre nature.|couper{180}
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La reconnaissance
reconnaissance faciale ... Dans l'entreprise, la dernière où j'ai compris que je n'avais rien à y faire, à part être suspendu à l'attente d'un virement en fin de mois, j'ai découvert une chose qui sera par la suite le pilier d'une incroyable discipline. Cette chose c'est le besoin de reconnaissance. C'est un besoin profondément humain et lorsqu'il n'est pas satisfait il y a de grandes chances pour que le merdier s'installe. Pour je ne sais quelle raison ce besoin reste souvent logé dans une strate inconsciente. On n'y réfléchit peu. On se plaint quand le mal est déjà fait, quand une douleur se manifeste par petits signaux auxquels on ne prend pas garde, comme une dent qui commence à se carrier. Quand la douleur devient insupportable en revanche on serait bien en peine de trouver un dentiste. Le manque de reconnaissance ne bénéficie pas de guérisseurs patentés. Être reconnu en entreprise mais pas seulement, dans la vie de tous les jours, peut même devenir une maladie grave si on fait preuve de négligence, de laisser-aller. C'est pourquoi de plus en plus les entreprises y travaillent ardemment, avec leur logique d'entreprise, c'est à dire dans une perspective de rentabilité. On emballe évidemment ce mot de vivre ensemble ou d'autres substantifs et locutions à la mode, mais dans le fond ça ne modifie en rien le but, maintenant que tu es reconnu, bosses et rapporte. Ce qui crée une ambiance bizarre si, à un moment, on prend un tout petit peu de recul. On s'attarde sur des détails nouveaux, un sourire mécanique, une poignée de main faussement chaleureuse alors qu'on éprouve en même temps sa moiteur, une attention soudaine exagérée à la vie familiale, les enfants vont bien ? quelle classe déjà ? et le petit dernier a t'il fait ses dents ? bref tout un ensemble de questions qui, je livre ici mon humble avis, m'ont toujours parue chiantes et produisent un malaise encore plus grand que le net manque d'attention, de reconnaissance du jour precedent. Peut-être que cela fonctionne pour une majorité de personnes et je m'en réjouis pour elles mais pour moi pas du tout. Reconnaître l'autre ce n'est pas lui déballer tous les signes convenus, stéréotypés d'une idée de reconnaissance. Pas du tout. Cela demande bien plus de créativité que de suivre des templates. Créativité car il n'y a pas deux êtres humains semblables. Même si on a tendance par paresse à catégoriser les gens par groupes en leur collant une étiquette, c'est simplement une facilité due à la paresse, et aussi à un point de vue borgne. Borgne parce que fixé uniquement sur un but : que les choses se passent bien pour qu'on atteigne au résultat, souvent le pognon. Alors que l'on pourrait atteindre ce but de mille façons différentes, et dans une toute autre ambiance que celle crée de toutes pièces par des faux-culs, des handicapés du muscle cardiaque ou privé de la partie droite de leur ciboulot, là où se loge l'intuition, la sensibilité artistique, une appréhension de la durée totalement contraire à ce qu'elle est quand elle suinte du cerveau gauche. La non reconnaissance est très proche d'une reconnaissance standardisée. On fini plus ou moins par éprouver le même manque, la même douleur, la même amertume, le même ressentiment et pour finir la même colère. Et bien sûr on se place suite à cela comme victime. Et bien sûr on trouve des ennemis responsables de ce fait, et ils sont faciles à trouver. Se passer de reconnaissance est-il possible ? ce serait la solution à de nombreux maux. Six mois environ avant mon départ de cette entreprise, la dernière de toutes, j'avais cru trouver une excellente parade au besoin effréné de reconnaissance. J' ai installé un jeu vidéo sur mon ordi au boulot et j'ai commencé à jouer. Au début quelques minutes par ci quelques minutes par là, puis à la fîn toute la journée. C'est à dire que je torchais la charge de travail à faire en à peine une heure, et c'est la plupart du temps tout à fait possible, puis je rentrais dans mon avatar sur le jeu video. Ils sont bien fichus ces jeux. Vous avez là aussi un certains nombres de taches à cocher, mais par contre, au bout de chacune on vous remercie, vous gagnez un nouveau pouvoir, des pieces d'or, des vies supplémentaires etc. Pour un type en manque permanent de reconnaissance ça ne peut pas tomber mieux, c'est le nirvâna. Sauf que la reconnaissance que l'on vous accorde dans le jeu vous y attache tellement que vous ne pouvez plus en sortir. Du coup vous percevez le monde en dehors encore plus lamentable, égoïste, etc etc... et donc vous retournez le plus vite possible, dans votre bulle ludique refaire le plein de reconnaissance, qui rétribuera honnêtement enfin tous vos efforts. Tant que vous payez l'abonnement tous les mois. Tout me fatigue vite, c'est un effet de l'âge, de plus en plus. La connerie, la mienne celle des autres, me fatigue. Parfois je rêve d'un monde autre évidemment. quelques minutes à peine , car je sais que c'est un rêve dont il faudra se réveiller tot ou tard en urgence. La solution fut donc de tout arrêter. Le jeu, le boulot, puis me tirer de là. Prendre le temps de réfléchir. Ce n'est pas venu d'un coup. Il aura encore fallu que je me casse beaucoup de fois les dents avec cette affaire de reconnaissance. Je ne vais pas tout énumérer ici, ce serait beaucoup trop long. Tenter de se passer d'un besoin essentiel n'est pas une petite affaire. Mais avec ténacité, persévérance, on parvient à tout, ou à peu près. Désormais aussitôt que j'éprouve une légère douleur au niveau de mon besoin de reconnaissance, j'y suis attentif. Comme un entomologiste à propos d'une nouvelle espèce de chenille ou de parasite. Je prend ma loupe et examine attentivement tous les tenants et aboutissants de l'histoire que je me serais racontée à moi-même. Et il n'est pas rare que je remonte au faux-pas qui aura entraîné ce trébuchement. À cet instant mentalement je rectifie mon assiette et la douleur étrangement disparaît au même moment. Il n'est pas totalement sot de penser qu'à la fin des fins je pourrai me passer totalement de toute velléité de remerciement comme de reconnaissance, je serai enfin un homme libre et pourrai par conséquence, il faut aussi l'espérer quitter ce monde sans le moindre regret. Ce type est passé nul ne l'a reconnu comme épitaphe svp.|couper{180}
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la planque
note autobiographique d'Alonso Quichano carnet 25 février 1999 ..."La nécessité de ne pas avancer à visage découvert, de toujours éprouver le besoin de se cacher comme un voyou poursuivi par la police. Police dont les effectifs sont bien plus nombreux qu'on le pense. La police est dans chaque regard, elle est la norme, la morale, la cohérence, il s'agit de ne donner aucune indication de distance, celle que l'on aura prise pour se frayer un chemin comme en cavale. D'où la nécessité de la planque, un refuge, un lieu où l'on pourra reprendre son souffle. Mais d'une logistique assez lourde. Nécessitant des fonds. L'idiotie est beaucoup moins coûteuse à mettre en place. L'idiotie excellente planque. Mais il y en a d'autre, la gentillesse têtue, la bienveillance acharnée, l'érudition affichée, la grossièreté voire la vulgarité. Rare que dans ces lieux on viennent me surprendre, me déranger. Une planque ne peut suffire, il est plus intéressant qu'elles deviennent multiples. Tout un réseau de planques comme un maquis. Un roman pourrait-il permettre dans un premier temps d'établir un inventaire de ce réseau. De revisiter chacune de ses planques. les raisons pour lesquelles on les a trouvées, choisies, puis délaissées au profit d'une ou de plusieurs autres, et ce toujours au bord d'être épinglé ? Une cartographie du protagoniste en cavale. Qui nécessite par ricochet cet autre personnage, l'inspecteur, le commissaire, une traductrice en langue française, un auteur qui n'arrive jamais à recoller les morceaux et qui n'avance que par intuition sans jamais prendre le temps de les développer, un écrivain habile qui lui connaît le métier et qui suit peu à peu l'enquête en sachant trier l'utile et le superflu et qui au final damera le pion au voyou incompétent.... " ( petite note sur le personnage de la traductrice ) ..."La traductrice serait espagnole, mais elle connaît le français, elle est parfaitement bilingue. Âgée entre 30 et 40 ans. Divorcée, sans enfant. Elle vient de trouver un travail à Barcelone. Il faudrait que l'action se situe au futur bien après les faits. Le matériel sur lequel elle s'appuie pour progresser dans l'elucidation de l'énigme, des carnets et des cassettes audio fournis par la tante du protagoniste principal. La question centrale qu'elle est elle ? voilà ce qui manque l'énoncé du problème.. Pourquoi ce type tue ces femmes, pourquoi se planque t'il, est-ce que chacun de ces meurtres ne lui sert pas d'élément déclencheur pour sortir d'une planque à la recherche d'une autre, et au bout du compte réduire la possibilité de se planquer quand toutes les planques auront été ainsi détruites, ou mises à jour ?|couper{180}
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Ambiguïté entre ordre et désordre.
Mario Vargas Llosa, écrivain péruvien naturalisé espagnol est devenu immortel le 9 février, et ça ne plait pas à tout le monde. Surtout en raison de ses positions politiques, disons conservatrices, mais aussi parce qu'il fait partie des nombreux transfuges passés du communisme au libéralisme. Que l'on change de veste comme d'opinion est bien évidemment un élément souvent rédhibitoire. La confiance s'en trouve régulièrement meurtrie. Mais pas la littérature en tous cas aux derniers nouvelles ce n'est pas certain. L'ambiguïté caractérise l'homme en général, mais elle semble particulièrement insupportable lorsqu'il s'agit des hommes de lettres. Louis-Ferdinand Céline se serait abstenu d'écrire des pamphlets anti juifs, sa carrière littéraire s'en serait-elle amoindrie ou améliorée ? Et si Borges avait protesté ouvertement contre l'arrivée de Videla au pouvoir en Argentine dans les années 70, serait-il plus lu encore qu'il ne l'est ? Pour ne citer que ces deux auteurs sud-américains pointés du doigt par une bien pensance qui ne se rend pas compte qu'elle l'est devenue à peu de chose semblable à celle contre laquelle elle protestait hier, ou aujourd'hui. En France aussi nous avons nos ambiguïtés. Dans de nombreux domaines d'ailleurs. Je pense encore à ma propre indignation envers Gabriel Matzneff qui décrit dans ses ouvrages autobiographies ses relations intimes avec des enfants des jeunes filles... On se souviendra aussi de Robert Brasillach, de Drieu La Rochelle, de Morand, Biraud, et leur collaboration avec le régime nazi. La plupart condamnés à mort à la libération. Mais leurs ouvrages sont toujours disponibles dans les bibliothèques voire en librairie. Dernier exemple en date dont je me souviens la réédition du livre d'Hitler Mein Kampf, soi-disant à des fins universitaires.Et régulièrement les mêmes tolés. Ce que cela peut vouloir dire, n'est-ce pas tout autant ambiguë qu' humain, c'est que la littérature se situe à un degré supérieur à celui sur lequel se trouvent ceux qui la fabriquent. On peut juger les hommes suivant les époques, les morales de celles-ci certes mais il y a tout de même une entité mystérieuse qui rassemble leurs ouvrages en fin de compte. Est-la culture , le mot me parait court. Je parlerais plutôt d'une compassion, d'une bienveillance, qui est sans doute un reliquat d'un vieil enseignement humaniste. Car imaginons que l'on condamne à disparaître tous ces ouvrages, qu'on ressente soudain l'envie pressante d'un autodafé gigantesque, je crois que nous aurions perdu alors vraiment tout humanisme. Nous serions exactement cette bien pensance nouvelle qui mélange tout à sa guise pour fabriquer une culture lamentable, une culture exsangue, une culture qui ne nourrit plus son homme.|couper{180}
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Résonance
fréquence de résonance (http://meteosat.pessac.free.fr/Cd_elect/perso.wanadoo.fr/f6crp/elec/ca/freqre.htm Note autobiographique d'Alonso Quichano Carnet 24 février 1999 ..."Occupation. Occupation d'une durée. La musique. occupation d'un espace-temps grâce au placement de notes et de silences. Musique contemporaine. Apparent chaos. l'oreille pénètre dans un espace inconnu, essaie de refabriquer une cohérence, Tente par les outils habituels : ressemblance, répétition, résonance de tirer quelque chose du n'importe quoi d'origine. Une sensation. musique contemporaine, meurtre contemporain, une relation dans la recherche d'un nouveau cadre esthétique ? L'oreille ordinaire est assassinée, déroutée soudain parce ce qu'elle nomme de façon habituelle, automatique, musique, ce qui la pénètre porte le même label mais est inédit, la surprend, elle tente de résister, puis vacille, meurt. L'oreille meurt à elle-même. Silence plus ou moins long. Puis elle s'éveille à nouveau extirpée du néant par une résonance. Résonance qui relie l'ancien au nouveau, le connu et l'inconnu. Elle prend appui sur ce phénomène de résonance pour peu à peu s'ouvrir, éclore dans un espace-temps modifié.Tendre l'oreille aux bruits de la ville. tendre l'oreille dans des espace-temps non habituels. Tendre l'oreille durant un meurtre, associer ainsi tous les sons, les silences perçus dans ce même instant. Le meurtre contemporain comme la musique contemporaine, proposent la possibilité de recomposer l'instant d'une manière inédite, et d'être tout autant inédit soi-même.Deux étapes pour la création. un, on est attentif. On repère une nouvelle organisation des rythmes, leur nature, bref, rapide, répétitif, ou au contraire asynchrones, lents, disruptifs. Prendre note de ces impacts sur le souffle global d'une respiration, étudier avec minutie le placement des silences. Ensuite s'interroger sur la sensation générale obtenue. Recommencer l'opération de nombreuses fois comme un chercheur teste une intuition. Une fois prêt, composer soi-même.|couper{180}