Lovecraft

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Carnets | janvier 2025

13 janvier 2025

Dans le mot résistif, il y a quelque chose de plus actif que dans le simple fait de résister. Il est acceptable, dans ce cas, de dire que je suis plus résistif que résistant. C'est peut-être une discipline yogique : la résistance active. D'ailleurs, je ne m'éparpille pas, focalisé sur l'action de résister sans même me demander à quoi ou contre quoi. On dirait bien que seule la résistance mérite une attention soutenue. C'est comme dire non par réflexe. À partir du moment où l'intonation ressemblerait un tant soit peu à une question : Non ! Ce pourrait être amusant si je n'avais pas déjà l'âme usée jusqu'à la corde. J'ai lu, ou plutôt feuilleté, quelques ouvrages parmi lesquels François 1er de Didier Le Fur et les essais sur les artistes de la Renaissance de Walter Horacio Pater. J'ai même fait traduire à l'IA un ouvrage complet de l'anglais vers le français pour ne pas avoir à l'acheter. Évidemment, ce sont deux visions que l'on pourrait penser opposées : entre froideur et lyrisme, ce qui correspond à ce vieil antagonisme qui loge depuis toujours en moi. J'ai effectué quelques analogies entre le fait que le père de Pater soit né à New York, qu'il ait éprouvé, à un moment de sa vie, l'envie de venir s'installer en Angleterre et qu'il soit mort alors que l'auteur n'avait que deux ans. D'où, peut-être, une légende familiale qu'il aurait tissée autour de la notion de l'éternel retour, d'une Renaissance hypothétique, et donc l'inclination lyrique qui en découle. H.P. Lovecraft, lui, perd son père à huit ans. Faut-il voir une sorte d'affinité entre Pater et Lovecraft à ce sujet ? Et aussi dans le fait que cette époque victorienne, étendue outre-Atlantique, ait causé autant de contradictions chez l'un comme chez l'autre ? Le fait que Swinburne et les préraphaélites aient attiré Pater un temps, puis qu'il s'en soit sans doute éloigné, correspondrait peut-être à la prise de conscience d'une stupidité. Mais laquelle ? La sienne, celle de son époque ? Elles le sont toutes : la stupidité de l'esprit victorien, tout autant que le contre-pouvoir, tout aussi stupide au bout du compte. Ainsi avance donc l'histoire et l'art, en crabe, par cercles concentriques. La stupidité serait à la fois source d'une force centripète et centrifuge. Là où les préraphaélites cherchaient un réalisme intransigeant et une pureté artistique, Pater développe une philosophie plus hédoniste. Il représente une transition entre le préraphaélisme et l'esthétisme britannique. Il prolonge certains aspects de l'art préraphaélite tout en développant une approche plus personnelle et philosophique. Il s'intéresse davantage à la sensation et à la jouissance esthétique qu'au réalisme prôné par les préraphaélites. Sa position peut être vue comme une évolution du préraphaélisme vers une philosophie plus sensuelle et subjective, dépassant les principes initiaux du mouvement pour développer une esthétique plus personnelle et contemplative. J'ai retrouvé, dans un coin de la bibliothèque, un Ruskin sur les maîtres anciens que je ne me souvenais pas avoir lu. Ce que je remarque aussi, c'est cette attirance, depuis plusieurs années, pour le XIXᵉ siècle, peut-être même avant la naissance de la révolution industrielle. D'ailleurs, nous vivons dans une maison bâtie en 1850. Peut-être quelques fantômes rôdent-ils encore et viennent lire par-dessus mon épaule. À ceux-là, je n'ai pas le cœur tant que ça à dire non. Il me semble parfois que je ne suis qu'un fantôme parmi d'autres. C'est aussi se poser la question d'installer une lettre d'information, une newsletter. Je ne sais pas si j'en ai vraiment envie. Là encore, le non domine. Entre le peut-être et le et si, le non tranche. Ce qui, dans un certain sens, est un confort, et dans un autre, la pénibilité de reconnaître qu'il s'agit précisément d'un confort. Le mot ridicule s'estompe par moments pour être remplacé par stupidité. Conserver le courage d'être stupide n'est pas une chose facile. C'est résistif. Je n'ai pas beaucoup avancé sur la refonte du site. Mais je maîtrise de mieux en mieux les boucles dans SPIP et me suis lancé dans Grid sur CSS, histoire de changer un peu de point de vue. J'ai aussi viré Uikit et une grande partie de ce qui était en Flexbox.|couper{180}

Auteurs littéraires Lovecraft oeuvres littéraires

Carnets | janvier 2025

6 janvier 2025

Peinture : Gérard Garouste Le savoir, c’est très bien. Mais désormais, il semble accessible à profusion, partout, tout le temps. Ce qui ne change pas, ce sont les rivalités qu’il suscite. Les vénérations absurdes. Les jalousies. C’est aussi pour ça que je recule devant des expressions comme : "Tu sais", "Moi, je sais", "Comment ? Mais tu ne sais pas ça ?". Elles m’agacent. Elles me fatiguent. F.B., lui, avance. Il s’est lancé dans une entreprise folle : décrypter les carnets de Lovecraft, ces deux lignes quotidiennes, sèches et laconiques autour de quoi il recrée toute une vie et toute une époque en parallèle de la notre 1925-2025. Je regarde ses vidéos, hypnotisé. Lovecraft écrivait peu à chaque fois, mais chaque jour dans ces commonplace books. Deux lignes par jour la plupart du temps. Moi, j’écris beaucoup, souvent pour rien. Je ne dispose pas de la faculté de concision, qui nécessite celle du tri, du rangement, propre à une certaine rigidité d'esprit. Ce qui n'empèche pas le "vouloir écrire" l'aspect obsessif ( j'ai vu qu'on pouvait désormais remplacer obsessionnel par obsessif ) Je repense à ce que disait Daniel Oster, à propos de la façon dont Apollinaire a inventé son nom. Un nom comme un Non. Un refus craché au monde. Combien de fois ai-je rêvé de m’allonger sous un chêne, attendre que les choses invisibles m’appellent par mon vrai nom ? Mais rien n’est venu. Juste quelques cacas d’oiseau. Alors je me fabrique un couvre-chef de brindilles, la tête haute. Lefol, Lepitre tu portes bien ton nom ! crient encore les gamins en riant. Mais moi, je continue d'avancer je suis César, Jésus, ou Saint Jean-Baptiste transpercé de flèches. PORC-ÉPIQUE ensanglanté. Peut-être que c’est ça, écrire : une navigation entre les brindilles et les livres, les épines , la candeur, la lucidité, le silence et le trop-plein. Peut-être que c’est dire non, à chaque fois, tout en cherchant dans ce chaos la vérité d’une seule ligne. Quelque chose qui tienne, donne l'illusion de l'unité, jusqu’au lendemain. À la fin de la journée, au début d’une autre, j’ai toujours l’impression de sortir d’un rêve. Comme d’une vidéo, d’une lecture, d’une séance d’écriture. Un tout petit moment de lucidité, extrêmement douloureux. Comme une agrafe plantée dans le pouce. Ça ne dure pas. Presque aussitôt, après être remonté à la surface, je m’enfonce à nouveau : un somnambulisme obligé pour supporter la déliquescence générale de l’époque.|couper{180}

Auteurs littéraires Autofiction et Introspection Lovecraft Théorie et critique littéraire

Carnets | décembre 2024

10 décembre 2024

H.P. Lovecraft Retour de la permanence à Saint-Donat en écoutant des textes de H.P Lovecraft lus sur la chaine Youtube Tindalos. Plus que l'histoire en elle-même, mon attention est sur la prononciation de chaque phrase. Je me suis amusé à repéré l'accent tonique, à compter le nombre d'adverbes, d'adjectifs destinés à inspirer l'horreur. Il en résulte à la fin une sorte de gaité, de bonne humeur, une euphorie. Notamment cette histoire du Temple, cet Allemand qui reste seul dans son sous-marin après que tout son équipage a perdu la raison et c'est enfui ou noyé, sans doute les deux. Cette rigidité qui revient dans un rythme lancinant en parallèle du récit— Ma volonté allemande, mon intelligence prussienne, ma volonté teutonne, le tout primant sur le simple péquin vivant par hasard au bord du Rhin au bout d'un moment fait rire . Ce mélange d'humour, d'adverbes et d'adjectifs sensés installer la peur tout au contraire me met en joie. C'est que c'est le style justement l'important dans toute cette histoire, un style exagérément gonflé, superfétatoire, dont on ne prend pas la mesure exacte lors des lectures adolescentes de HP Lovecraft. Il faut que je note sur nom J. B, cette peintre qui vit à Bourg de Péage et qui est restée un long moment à me montrer ses tableaux sur son smartphone. J'ai eu peur au début, elle parlait de Notre Dame, que Notre Dame l'avait inspirée. Qu'elle avait commencé à peindre cette série de tableaux ( 12 ) depuis l'incendie de Notre Dame. Heureusement dans ces cas là on attend que ça passe poliment, que ça s'arrète tout seul si on ne relance pas. Et puis je ne sais pas est-ce que l'on se présente aux gens en disant dans les années 77 j'ai beaucoup vendu, c'est tout à fait grossier, c'est même carrément vulgaire. Puis j'apprends qu'elle a traversé toute une cohorte de malheurs, je m'attendris, je compatis. Je n'irais pas mettre un cierge pour autant. Lui ai laissé mon adresse mail au cas ou elle veuille m'inviter à son exposition prochaine. Une demie- heure après mon arrivée à la maison coup de fil de S. qui me hurle dans l'oreille qu'elle est perdue que son GPS ne marche pas qu'elle ne sait pas où elle est. Qu'est-ce que j'y peux ? je monte voir la carte sur l'ordinateur Eysin Pinet tu as le choix entre revenir en arrière vers Pont l'Eveque, ensuite Vienne ou bien te diriger vers cours et Buis et il y aura une route sur ta droite directe pour Vienne. Elle me hurle à nouveau dans l'oreille Je suis perdue , je suis perdue. J'en ai marre —qu'est-ce que j'y peux ? ... on raccroche . Elle me rappelle je suis perdue j'en ai marre etc. Calme toi tu conduis. Je répète. On raccroche encore. Du coup suis énervé aussi maintenant Je suis redescendu pour aller visiter le frigo. Pas grand chose. Je vais faire des pâtes. Il reste un peu de fromage rapé et du beurre. Tout va bien. Je me demande ce que ça pourrait donner si je racontais ça dans le style de Lovecraft. Et tiens bizarre, pas beaucoup de personnages féminins dans ses histoires maintenant que j'y pense.|couper{180}

Auteurs littéraires Autofiction et Introspection Lovecraft

Carnets | novembre 2024

05 novembre 2024

ça part d'une vidéo reçue la veille, du voyage au centre de Pierre Patrolin, de souvenirs de lectures de Jules Vernes et de Lovecraft, d'une couverture de B.D signée Rodolphe et Patrice Le Sourd et bien sûr du quotidien.|couper{180}

Auteurs littéraires Lovecraft rêves

Carnets | Mai 2024

18 mai 2024

Trouvé les deux tomes Pléiade des œuvres complètes de Nerval. Mais le formatage du document numérique n’est pas terrible. J’ai revérifié le document original dans Foliate, il n’était déjà pas terrible, le convertir en Epub via Calibre n’a rien amélioré. Ce qui provoque des efforts de déchiffrage car les lettres de certains mots sont en désordre. Mais pour ce que je veux en faire ça n’a pas trop d’importance. J’utilise le CTRL F et je pioche au hasard. Répéter le mot terrible deux fois, trois avec celle-ci. Il faut un désabusement formidable vis à vis de toute fiction telle qu’elle nous est brandie, avec son cortège d’implémentations moralisatrices, religieuses, philosophiques, scientifiques, raisonnables en fin de compte, tellement raisonnables, pour qu’on ait envie de se détourner de toute fiction de ce tonneau là. Cependant ce que l’on fabrique en désirant la contrer est aussi une fiction à n’en pas douter. Une fiction à notre convenance ? La vérité est une fiction d’une fiction. Ces moments que l’on peut à tort considérer comme du désespoir quand on est jeune ne sont rien à côté de cette sorte d’indifférence envers toute forme de désespoir apportée par l’âge, la déception d’avoir vu une vie s’écouler aussi rapidement que se vide une baignoire. C’est une indifférence nécessaire, car si on commence à s’écouter on sait d’avance qu’on n’entendra plus que ça de la journée. Cela viendra de toutes les bouches de toutes les lèvres, de tous les regards, de tous les murs. Comment vous qui fûtes un dieu immortel, vous vous seriez donc réincarné en humain, mazette, quelle foutue chute, c’est ce que vous disiez hier encore. La chute la seule c’est tout simplement ça. L’orgueil même celui des dieux ne vaut pas tripette pour l’impassible étoile. C’est simplement une affaire de temps. On n’a pas le temps de trop s’appesantir qu’il est déjà temps de repartir. C’est pour cela que les véritables choses il ne faut jamais les dire, pour se donner une chance de futur. Je peux parler en connaissance de cause, j’en ai tellement dit, mais ce n’était rien, un nuage d’encre et pffuittt la pieuvre a déjà déménagée. Lire Nerval est bien charmant comme désuet, comme Lovecraft, comme beaucoup d’autres des temps anciens. C’est l’astuce que l’ironie a trouvée pour qu’on ne les lise pas justement. Leur style nous extirpe d’une facilité de langage comme d’un pensée confortable. Alors que tout est déjà là écrit noir sur blanc. Et, bien sûr on croit qu’on va dire quelque chose de différent, mais c’est la même chose, et souvent accompagné des puanteurs des exhalaisons de l’air du temps. A quel niveau s’abaisser vraiment pour passer sous la mitraille, survivre à cela. Un bon refuge serait la poésie bien sûr. Et soudain j’entends la voix de la doublure de Stephen King évoquant la poésie brumeuse de ses camarades d’université, et bien évidemment, j’ai des frissons dans le dos. On peut s’hypnotiser tout seul avec des mots, puis le réveil sonne, la baignoire est vide.|couper{180}

Lovecraft

Carnets | Mai 2024

3 mai 2024

Déjà la fin du mois. Le début d’un autre. Contre cette accélération du temps j’oppose encore plus d’inertie. Bien que je sache d’avance que ça ne vaudra rien de bon. De s’opposer. Je m’oppose tout de même. Parce que ne pas se laisser faire est plus important que les conséquences déjà archiconnues de ce genre d’opposition. Ce sont d’ailleurs ces conséquences qui font qu’à un certain moment, par usure, par lassitude, par dégoût on ne s’oppose plus. Alors c’est comme si l’on glissait dans un fleuve tumultueux, que le courant nous emporte au loin, très loin de soi. Une vie se déroule la plupart du temps ainsi. Il est peut-être intelligent d’expérimenter les deux versants. Ne pas s’opposer, chanter en chœur, et chanter même assez juste. Puis on s’interrogerait sur toutes les raisons qui font qu’à un moment on se retrouve la bouche en cœur à désirer cette justesse. Qui n’est pas notre justesse, mais une de convenance, une acceptable, une qui ne dérange pas. C’est un éveil inversé. On se lève un matin du pied droit et c’est la même sensation de boule au ventre que lorsqu’on se lève du pied gauche. Et donc c’est par la force des choses, notamment des articulations, des artères que l’on s’oppose après ne s’être opposé à rien. Et parfois c’est aussi tout le contraire on s’est opposé et voilà que tout à coup on ne s’oppose plus. Sauf que nous avons que très rarement le pouvoir ou le discernement nous permettant d’appuyer sur un commutateur cérébral aussi aisément que sur un interrupteur électrique. Encore une élève en moins à C. la raison n’est pas invoquée. Je ne m’attarde pas non plus de trop. C’est comme si quelque chose c’était aussi renforcé, une forme d’acceptation. Ma pédagogie ne plaît pas au plus grand nombre. Sans doute n’avais-je pas assez réfléchi à cette affaire de « grand nombre ». C’est intimidant les grands nombres depuis le tout début de ma fréquentation des chiffres. C’est par la publication de mes billets de blog dans le vide sidéral que je me suis peu à peu confronté au petit nombre et que ma foi j’ai fini par entretenir cette braise. Aperçu l’étrange lanterne dans laquelle on promène la flamme olympique. Ce qui m’a rappelé un texte de Joseph Beuys à propos des braises. De là à songer à la préhistoire telle qu’on veut nous la raconter, à la circulation des connaissances, comme des braises, dans le souci permanent que rien de tout cela ne meurt. Mais ça meurt, ça doit mourir de façon permanente. Sans cela rien ne peut germer. Rien ne peut se renouveler. Sur le trajet vers C. écouté la lecture du Grand Dieu Pan d’Arthur Machen. Retrouvé beaucoup de vocabulaire utilisé par son disciple Lovecraft. Ce qui fait la différence entre les deux auteurs, la croyance dans ce que l’on écrit ou décrit. Arthur Machen est bien plus tiraillé par ses doutes, sa difficulté à choisir un camp que Lovecraft. Dans une certaine mesure Lovecraft serait à rapprocher de Samuel Beckett, même nihilisme. Signe contradictoire d’une spiritualité plus franche. Étrange rapprochement avec ce que je nomme les deux façons d’appréhender un tableau. Soit comme une fenêtre s’ouvrant sur un monde sublimé en bien en mal peu importe, soit comme une surface contre quoi l’œil se cogne au début avant d’en apprécier la richesse, la « réalité ». Comme à chaque fois qu’il pleut un peu trop longtemps nous voici de nouveau inondés. Pris quelques photographies pour envoyer à la mairie. J’ai commencé à écrire une lettre rageuse les menaçant de ne plus payer mes impôts fonciers. Plus de cinq ans que ça dure, qu’ils se renvoient la balle avec la communauté de commune, les services techniques. En fin de compte je n’ai pas imprimé la lettre. J’ai épongé. Voilà comment on ne s’oppose plus à force de s’opposer. Léger désespoir, la même douleur que celle provoquée par un début de carie. On repousse l’échéance. Souffrir pour se sentir un peu en vie.|couper{180}

Lovecraft

Carnets | Avril 2024

29 avril 2024

Je me suis endormi sur le canapé après le dîner. Mes dernières pensées ont dû s’accrocher comme des moules à un îlot sonore constitué des mots « crinoïde, Aklo, Arthur Machen » ; ce qui ne forme pas à proprement parler les prémisses d’une conlang. Ni plus que d’une rêverie agréable voire constructive. Ici il n’est question ni de Klington (1) ni de Dothraki(2) , j’en ai bien peur, mais des conséquences fortuites de l’absorption d’un plat cuisiné de la marque Ranou. Denrée peu coûteuse, facilement accessible dans les rayons médians des supermarchés tout autour de mon domicile,mais à la réflexion encore assez onéreuse pour ce que c’est. Voici encore une dérive de l’âge et d’un laisser aller qui ne manquera pas de trouver sa raison d’être dans un désabusement gastronomique aigu associé à quelques carences dentaires. Le mot crinoïde provient assurément d’une relecture récente d’une nouvelle lovecratienne, nouvelle où il est question de Blake, en hommage à Bloch. » Celui qui hantait les ténêbres ». ( nouvelle écrite par H.P. Lovecraft, faisant partie de son célèbre Mythe de Cthulhu. Cette œuvre, écrite en 1935, est l’une des nombreuses histoires où Lovecraft explore les thèmes de l’horreur cosmique et de l’influence des entités anciennes sur le monde moderne.) je ne me souviens plus dans quel passage exactement le mot crinoïde apparaît. Sans doute trouverait il mieux une place dans un autre récit que celui-ci associé notamment aux Anciens que l’on trouve sous les Montagnes hallucinées ou de la folie. Le fait est qu’en m’étant interrogé sur ce que peut être une population crinoïde, je suis parvenu sur une page wikipédia et ai découvert tout un pan du vocabulaire qui m’était jusque là inconnu. Pour reprendre une technique qui a fait ses preuves, je me suis amusé à constituer une liste de tous ces mots, que je prendrai le temps de relire selon un tempo propre à son acquisition mémorielle. Liste de mots associés à crinoïdes Echinoderme, classe à laquelle appartiennent l’espèce crinoïde. sessile (fixe) vagile ( mobile) pourvu d’un squelette calcaire articulé, d’une sorte de « racine » ( éventuellement placée au bout d’une tige) , et d’un « calice » muni de longs bras flexibles qui leur permette de filtrer dans l’eau le plancton dont ils se nourrissent. Les plus proches parents des crinoïdes dans le monde vivant sont les oursins, les étoiles de mer, les ophiures et les holothuries Les premières traces de crinoïdes remontent à l’Ordovicien, période remontant à 500 millions d’années environ. Peut évoquer le végétal » lys de mer » ( grec krinon lys et eidos, forme) une symétrie pentaradiaire ( symétrie centrale d’ordre 5, en étoile) nom vernaculaire utilisé pour les décrire : chevelure et fleur sont les thèmes récurrents associés à leur image. les crinoïdes s’ancrent sur les fonds marins grâce à une thèque ( pour les sessiles ) la partie inférieure de celle-ci est le « calice » tandis que la face supérieure se nomme le tegmen, c’est du tegmen que s’élancent de longs bras segmentés, articulés, barbulés pouvant ressembler à des plumes ou à des cheveux. On peut également appeler barbules des pinnules. A leur maturité certaines variétés de crinoïdes perdent leur calice qui se transforme alors en griffes mobiles ( cormatules appelées aussi cirrhes) et peuvent ainsi avoir une vie plus mobile et nager. si certains crinoïdes fixes sont bien des survivants de familles mésozoïques, la plupart demeurent en réalité d’apparition « récente » (c’est-à-dire autour de la fin du Crétacé ( -145 à -66 ma) Voilà pour crinoïde ! Passons maintenant à Aklo L’effroyable langue Aklo The Aklo alphabet, according to Alan Moore's comic book Providence The Aklo alphabet, according to Alan Moore’s comic book Providence La langue Aklo est une langue fictive créée dans le contexte de la littérature d’horreur et fantastique. Elle n’est pas une langue développée avec une grammaire ou un vocabulaire complet comme le sont les langues construites (conlangs) telles que le Klingon ou l’Elfe. Au lieu de cela, Aklo sert principalement de dispositif littéraire pour évoquer le mystère et l’occulte. Voici un aperçu plus détaillé sur son origine et son utilisation dans la littérature : Origine Littéraire Arthur Machen : Aklo a été mentionnée pour la première fois par l’écrivain gallois Arthur Machen dans sa nouvelle « The White People », publiée en 1904. Dans cette histoire, Aklo est décrite comme une langue des rituels secrets et anciens, utilisée pour communiquer des connaissances occultes interdites. Adoption par H.P. Lovecraft H.P. Lovecraft : La langue a été ensuite reprise et popularisée par H.P. Lovecraft, un écrivain américain célèbre pour ses histoires d’horreur cosmique. Lovecraft l’a intégrée dans plusieurs de ses œuvres, notamment dans « The Dunwich Horror » et d’autres récits associés au Mythe de Cthulhu. Dans le cadre de l’univers de Lovecraft, Aklo est souvent utilisée pour des incantations ou écrits mystiques, communiquant des concepts qui sont au-delà de la compréhension humaine ordinaire. Caractéristiques et Fonctions Élément de Mystère : Aklo sert à renforcer l’atmosphère de mystère et d’étrangeté dans les récits. Elle est associée à des pratiques anciennes, à des cultes secrets, et à des puissances surnaturelles. Inaccessibilité : Comme avec d’autres éléments de l’œuvre de Lovecraft, la langue est conçue pour sembler ancienne et insondable, soulignant la petitesse et l’isolement de l’humanité dans un univers beaucoup plus vaste et plus ancien. Impact Culturel Influence sur le Genre : L’utilisation de Aklo par Lovecraft a influencé d’autres écrivains et créateurs dans le domaine de la science-fiction et de la fantaisie, incitant à l’utilisation de langues fictives pour ajouter de la profondeur et de l’authenticité à des mondes imaginaires. Limites de Développement Manque de Développement : Contrairement à d’autres langues fictives bien développées, Aklo n’a pas de structure linguistique détaillée connue. Les auteurs qui l’ont utilisée n’ont pas créé de grammaire, de syntaxe, ou de vocabulaire étendu, se concentrant plutôt sur son effet atmosphérique et thématique. En résumé, Aklo est moins une langue dans le sens traditionnel qu’un élément littéraire conçu pour enrichir l’ambiance occulte et mystique de récits spécifiques dans le genre de l’horreur et du fantastique. Elle continue de fasciner les lecteurs et sert d’inspiration pour d’autres œuvres dans des contextes similaires. Mais qui est donc cet Arthur Machen ? Arthur Machen était un écrivain gallois né le 3 mars 1863 et décédé le 15 décembre 1947. Il est surtout connu pour ses œuvres influentes dans le domaine du fantastique, de l’horreur et du surnaturel. Son écriture explore souvent le thème de l’éveil de forces anciennes et mystérieuses qui menacent le monde moderne, une idée qui a profondément influencé des auteurs ultérieurs comme H.P. Lovecraft. Vie et Carrière Jeunesse et Éducation : Né à Caerleon, une ville du sud du Pays de Galles riche en histoire romaine et arthurienne, Machen a développé un intérêt précoce pour les mystères et les légendes. Il a fréquenté le Hereford Cathedral School où il a acquis une solide connaissance des classiques. Débuts littéraires : Après avoir déménagé à Londres, il a travaillé comme journaliste et a commencé à écrire de la fiction. Ses premières œuvres n’ont pas été bien reçues, mais il a continué à développer son style unique, combinant son intérêt pour le mysticisme, la religion, et le folklore. Œuvres Majeures « Le Grand Dieu Pan » (1894) : C’est l’une de ses œuvres les plus célèbres. Ce conte horrifique, qui traite de l’expérimentation scientifique et de ses conséquences horrifiques, a été initialement critiqué pour son contenu jugé choquant, mais est aujourd’hui considéré comme un classique du genre horrifique. « The Hill of Dreams » (1907) : Moins axé sur l’horreur et plus sur le mysticisme, ce roman est souvent considéré comme son chef-d’œuvre, décrivant la vie et les expériences visionnaires d’un jeune écrivain. « The White People » (1904) : Nouvelle qui explore les thèmes de l’occulte et de l’innocence corrompue à travers le journal intime d’une jeune fille attirée par un monde surnaturel. Influence et Héritage Impact sur Lovecraft et Autres : L’influence de Machen sur H.P. Lovecraft et d’autres écrivains de l’horreur et du fantastique est notable. Lovecraft a cité Machen comme une inspiration majeure, en particulier pour son utilisation de l’horreur cosmique et de la révélation graduelle de mondes au-delà de la compréhension humaine. La Guerre et le Surnaturel : Pendant la Première Guerre mondiale, Machen a écrit une nouvelle intitulée « The Bowmen », inspirée par des rapports de soldats anglais secourus par des figures saintes durant la bataille de Mons. Bien que fictive, cette histoire a donné naissance à la légende urbaine des Anges de Mons, prise au sérieux par beaucoup à l’époque. Style et Thématiques Machen a souvent utilisé ses récits pour explorer des thèmes comme la dualité entre la beauté et l’horreur, l’ancien et le moderne, et le sacré et le profane. Son style se caractérise par une prose riche et élaborée, capable d’évoquer des atmosphères envoûtantes et des images terrifiantes. Arthur Machen reste une figure importante de la littérature fantastique, dont les œuvres continuent d’être lues et appréciées pour leur profondeur mystique et leur capacité à horrifier et fasciner. Il est possible qu’un plat cuisiné déclenche un billet de blog bien étrange, en voici la preuve par neuf. Tout en rédigeant ces lignes mon scanner à plat de la marque Epson, modèle antique : Perfection 4490 Photo, s’est mis en route grâce à l’application VueScan, la seule qui permet de scanner des négatifs argentiques sur la distribution Ubuntu dont je dispose ( pour mon plus grand bonheur) Peu à peu je me familiarise avec celle-ci, j’apprécie de plus en plus la ligne de commande que je n’utilisais pratiquement jamais sur Windows. Il s’agit certainement d’un événement à marquer d’une pierre blanche car j’ai la possibilité de scanner tous mes films. Pour le coup il s’agit d’archéologie véritable car ceux-ci datent des années 80 jusqu’à 90 je crois. Après 90 je n’ai plus jamais touché d’appareil photographique argentique, et encore moins développé de film ni tiré d’épreuves barytées. Ce logiciel me coûte un bras. Mais l’exorcisme n’a pas de prix. Après tant d’années je vais pouvoir regarder ces photographies avec un regard neuf. J’ai retrouvé des bandes remontant à l’époque où je travaillais à Bobigny chez Bull comme magasinier, durant la journée et comme gardien de nuit chez Ibm, place Vendôme la nuit. Il faudra que j’effectue un tri, les portraits notamment ne peuvent être publiés sans l’autorisation des personnes, et je les ai bien sûr perdues de vue depuis toutes ces années. Evidemment mes négatifs ne sont ni rangés ni documentés. Ils sont placés dans des pochettes cristal et celles-ci en vrac dans une grosse caisse en bois. Mais cela me donne l’idée de publier quelques photographies sur ce blog dans l’ordre aléatoire où elle seront scannées. Ainsi j’ai dû faire un séjour à Rome en 1979 ou 1980, à cette époque je ne disposais pas encore du Leica M4P que j’achèterai par la suite. J’avais dégoté un vieux Nikormat d’occasion chez Prophot pas très loin de chez nous, à la Bastille. Est-ce durant ce même voyage que nous allâmes à Naples, à Meta di Sorrento, puis à Sferra Cavallo Sicile ? je ne me souviens plus. Avec les années les négatifs se sont un peu abîmés, mais rien que l’on ne puisse améliorer dans Gimp ( le photoshop gratuit de Linux) grâce à l’outil de clonage. Peut-être des billets de blog en perspective, à propos de ces photographies retrouvées… à suivre. (1) Le klingon est une langue construite (conlang) développée pour la franchise de science-fiction « Star Trek ». Créée par Marc Okrand, un linguiste, la langue klingonne a été conçue pour être utilisée par une race extraterrestre guerrière du même nom. Voici un aperçu plus détaillé de cette langue fascinante : Origines et Développement Introduction initiale : La langue klingonne a été introduite dans « Star Trek : The Motion Picture » en 1979, mais c’est avec « Star Trek III : The Search for Spock » en 1984 que la langue a été formellement développée par Marc Okrand. Création par Marc Okrand : Okrand a développé la langue pour qu’elle ait une phonologie, une grammaire et un vocabulaire distincts, en faisant une langue agglutinante et largement suffixée. Il a créé la langue pour sonner étrangère et complexe, avec des caractéristiques uniques telles que l’absence de verbes être « to be » pour l’existence et un ordre de mots Object-Verbe-Sujet (OVS). Caractéristiques Linguistiques Phonétique : Le klingon inclut des sons que l’on ne trouve pas dans la plupart des langues humaines, notamment une série de consonnes occlusives et fricatives uvulaires et vélares. Syntaxe et grammaire : La syntaxe klingonne est notable pour son ordre des mots inhabituel (OVS), et la langue utilise des affixes pour exprimer des relations grammaticales et des modifications de verbes complexes. Vocabulaire : Le vocabulaire du klingon a été étendu au fil des ans par Okrand et comprend désormais des termes couvrant une grande variété de sujets, pas seulement des termes militaires ou technologiques, mais aussi des termes quotidiens. Culture et Communauté Utilisateurs : Bien que créée pour un univers de fiction, le klingon est utilisé par une communauté dévouée de fans à travers le monde. Il existe des cours, des livres, des applications et même des rencontres pour les personnes intéressées par l’apprentissage de la langue. Littérature et Média : Plusieurs œuvres littéraires ont été traduites en klingon, y compris la pièce « Hamlet » de Shakespeare et certaines parties de la Bible. La langue est également présente dans les médias, utilisée dans les films, les séries télévisées de « Star Trek » et les jeux vidéo. Reconnaissance et Usage Reconnaissance culturelle : Le klingon est souvent cité comme un exemple de la richesse des cultures créées pour la science-fiction et de l’impact profond de « Star Trek » sur la culture populaire. Il est également un sujet d’étude intéressant dans le domaine de la linguistique construite. Apprendre le Klingon Ressources : Pour ceux intéressés à apprendre le klingon, des ressources telles que le livre « The Klingon Dictionary » de Marc Okrand, des applications comme Duolingo, et divers sites Internet offrent des leçons et des informations. Le klingon est un excellent exemple de la manière dont une langue construite peut se développer une vie propre, dépassant son rôle initial dans un scénario de film pour devenir une partie intégrante d’une communauté et culture fanatique mondiale. (2) Le dothraki est une langue construite (conlang) développée pour la série télévisée « Game of Thrones », basée sur les livres de la série « A Song of Ice and Fire » de George R.R. Martin. La langue a été créée par David J. Peterson, un linguiste et créateur de langues, pour les Dothrakis, un peuple guerrier nomade de la série. Origines et Développement Commande pour la série télévisée : HBO a engagé David J. Peterson pour développer la langue dothraki afin de l’utiliser dans « Game of Thrones ». La langue a été développée à partir de phrases fragmentaires et de mots isolés que George R.R. Martin avait inclus dans les livres. Processus de création : Peterson a conçu une langue complète avec sa propre grammaire, phonétique, et vocabulaire, en s’inspirant des éléments que Martin avait déjà créés et en les développant pour construire une langue réaliste et fonctionnelle adaptée au peuple dothraki. Caractéristiques Linguistiques Phonétique : La phonétique dothraki inclut plusieurs sons qui ne sont pas communs dans les langues européennes, y compris une série de fricatives et d’affriquées. Elle est conçue pour sonner gutturale et fluide, ce qui reflète la culture nomade et robuste des Dothrakis. Grammaire : Le dothraki utilise une structure de phrase sujet-verbe-objet (SVO), similaire à l’anglais. Il possède un système de conjugaison verbale et des cas nominaux pour marquer des fonctions grammaticales comme le sujet, l’objet direct, et l’objet indirect. Vocabulaire : Le vocabulaire est riche et reflète les aspects culturels importants des Dothrakis, tels que leurs pratiques, leur environnement et leur relation avec les chevaux et la guerre. Culture et Communauté Utilisateurs : Bien que créé pour une série télévisée, le dothraki a acquis un certain nombre de locuteurs amateurs qui apprennent la langue pour le plaisir, pour des performances, ou pour des événements thématiques liés à « Game of Thrones ». Littérature et médias : Le dothraki a été utilisé de manière extensive dans « Game of Thrones », donnant une profondeur culturelle au peuple dothraki dans la série. Il a aussi été mentionné et utilisé dans divers autres médias en relation avec la série. Reconnaissance et Usage Reconnaissance culturelle : Le dothraki, comme le klingon et d’autres langues construites pour la fiction, montre comment des éléments de conception de monde fictifs peuvent enrichir la narration et créer une expérience immersive pour les téléspectateurs et les fans. Apprendre le Dothraki Ressources : Il existe plusieurs ressources pour ceux qui souhaitent apprendre le dothraki, y compris des livres comme « Living Language Dothraki » écrit par David J. Peterson, des sites web éducatifs, et des applications mobiles qui proposent des leçons de langue. Le dothraki illustre l’importance des langues construites dans la création de mondes fictifs crédibles et engageants, et comment une langue peut devenir un élément central d’une culture fictive, renforçant l’immersion et l’identité culturelle d’un groupe fictif. En attendant si j’arrive seulement à écrire en français je m’estimerai heureux.|couper{180}

Lovecraft

Carnets | Avril 2024

28 avril 2024

J’avais écrit un texte effroyable. Encore un. Finalement au dernier moment je l’efface. S’entraîner, lorsqu’on le peut encore, à l’effacement. Ce qui me fait penser à la biographie de Lovecraft par Sunand Tryambak Joshi. Mais, est-ce que l’on documente sa vie au jour le jour à cette seule fin ? Qu’un jour dans le temps quelqu’un vous aime à ce point de perdre une vie entière à recoller vos morceaux ? Deux tomes. J’aurais été bien parti entre 1978-99 avec toute cette collection de carnets. Puis pas loin de 20 ans de silence. Et en à peine 5 ans de 2019 à aujourd’hui des milliers de pages. Tout cela comme antichambre, il faut l’imaginer, à pas grand chose au final Ces dépressions à répétition, ces rages chroniques , cette impuissance congénitale, c’est un héritage encore. Les frais de notaire sont terriblement élevés. Elias. G. démarre tranquillement. J’ai écrit cinq micro nouvelles hier sur le thème des réseaux sociaux. cinq idées toutes aussi terrifiantes les unes que les autres. Et j’ai programmé ainsi leur publication jusqu’au 2 mai. Crée aussi un compte X spécifique pour Elias. quelques vues à peine pour l’instant. Sur ce compte je ne likerai pas, je ne m’abonnerai à rien. Anonymat total. Vue une vidéo de F. hier. encore une fois je me rends compte à quel point je suis décalé si je me risque au moindre commentaire. Et l’on dirait bien que plus l’élan me semble naturel plus c’est pire avec le recul. Dans le fond je reste un pouilleux. Je passe mon temps à gratter mes croûtes. Sans la présence de ces démangeaisons la peur d’être moins que rien. Donc, quand on est rien on peut encore avoir peur d’être moins que rien. Donc la peur aussi sert à une certaine forme d’espérance ou de survie. Le fait de parler de soi devenant absolument tabou, il vaut mieux de pas en rajouter pour aujourd’hui. C’est une vrai page de journal, tout à fait digne de recueillir les épluchures de carottes d’ail et d’oignons. Dans Michaux lu quelques lignes à peine sur ses difficultés à se remémorer les rêves. Ce qui me fait penser que je subis tout l’inverse assez fréquemment, une difficulté à me souvenir des événements se déroulant lorsque je suis éveillé. Je crois que j’invente simultanément une version différente de la réalité lorsqu’elle se présente dans son insipidité absolue. Ma version cependant n’est pas moins insipide. C’est exactement pour cela que je voudrais me rappeler à quel point la lucidité ne sert à rien, à quel point elle est aussi une illusion. En réfléchissant les meilleures pages de mes carnets ( dont je ne peux décidément pas me défaire de leur souvenir obsédant ) étaient des abandons, des incartades dans une zone tout autant mystérieuse que poétique » Sans queue ni tête ». Alors que la lucidité ne provoque que des têtes à queue. Des accidents de la circulation avec gémissements, tôle froissée, sirènes d’ambulances, gyrophares bleutés. Donc on peut tout à fait programmer à l’avance un certain nombre de publications.Les écrire sous le coup de l’excitation, la rage, le désespoir, la folie, puis au dernier moment les effacer et remplacer ces contenus par tout autre chose. Ou du moins se donner encore l’illusion qu’il s’agit de tout autre chose.|couper{180}

Lovecraft

Carnets | Avril 2024

27 avril 2024

Il doit bien y avoir une certaine logique. Dans ces propositions d’écriture. Ou alors si ça se trouve justement non il n’y a aucune logique. Et cela servirait sans doute à débarrasser l’écriture de tout logique. Ce serait un genre de leçon finale. C’est pourquoi je ne m’acharnerai pas. Et dans le fond il faut bien dire que c’est une bonne blague. Je serais venu là dans l’espoir d’acquérir quelques rudiments de logique et je repars avec cette assurance tout neuve vis à vis de mon illogisme congénital. C’est ce qui s’appelle chercher le bâton pour se faire battre. Pas la première fois que ça m’arrive. Il faudrait récapituler. Retrouver une énergie bloquée par la surprise, la déception, l’incompréhension. Et à quoi bon ? Pour s’en tirer à bon compte ? Non je paie rubis sur l’ongle. Je suis beau joueur. ça ne veut évidemment pas dire que je renonce. Me suis repassé tout le podcast France Culture sur Lovecraft. ( Amour du boulot de l’artisanat.. ) En même temps peint un petit tableau sans y penser de manière totalement illogique. Plutôt réussi. Je ne sais si je tiendrai la distance encore de tous les projets que j’ai mis en branle. G. m’invite à exposer au dessus d’Albert ville en octobre prochain. Il a bien aimé notre prestation de l’Arbresle. Convocation à la médecine du travail. Je ne voudrais pas faire plusieurs fois la route pour me rendre en région lyonnaise. Qu’à cela ne tienne, on peut désormais faire des téléconsultations. Grand bien vous fasse. Atteindre le fantastique au travers du réalisme. Il faudrait reprendre les propositions précédentes, relire les textes. Ou ne pas les relire. En écrire d’autres plus courts, plus ramassés sur eux-mêmes. Décrire plutôt que bavarder. L’art de ranger ses livres. En quoi ranger des livres est-il un art ? Franchement j’ai beau chercher, je ne vois pas. Pour paraître quelqu’un que je ne serais pas peut-être. Est-ce que le fait de ranger des livres me range moi ? ai je envie tant que ça d’être rangé ? Le rangement me donne assez rapidement des vertiges, des nausées. A chaque fois que je voulais ranger mes livres c’était en période de dépression profonde. Je crois que je tentais de m’accrocher à une idée de rangement pour aller mieux, mais c’était encore pire. Une fois les livres rangés, je n’osais plus les saisir. J’avais une peur bleue de tout déranger. A la fin j’ai compris que ce n’était pas de la peur, mais du désir. Le désir de ne pas vouloir ranger les choses est il différent de celui de vouloir déranger les choses. Cela m’a souvent dérangé, cette confusion. Histoire de mes librairies. Est-ce que j’ai de quoi en faire toute une histoire ? je ne pense pas à priori. Je pourrais inventer mais c’est fatiguant. j’ai acheté des livres dans des lieux divers et variés. Je suis débarrassé d’un certain romantisme qui voudrait que je les énumère par le menu. Bon, c’est vrai, j’ai eu quelques amis libraires. Mais ce sont des personnes comme vous et moi, pas de quoi en faire tout un plat non plus. Inventaire des choses perdues. Il y aurait beaucoup à dire mais je ne suis pas certain qu’en les inventoriant je les retrouve. Mieux,je ne suis même pas certain d’avoir envie de les retrouver. Quatre stations d’un livre. je pense aussitôt à un chemin de croix, à un calvaire. Peut-être qu’en pratiquant ainsi, par la négative, j’arriverai à voir le côté positif de cette affaire. J’écris cela avant de me coucher en espérant que la nuit porte conseil. Assez curieux de voir ce qui en ressortira demain. En ce moment je suis plongé dans des grottes avec Erich Von Daniken, et j’ai du mal à lire, la mise en page de l’Epub est pourrie, et je soupçonne une traduction à la va vite. Mais c’est suffisant pour être inspiré. Elias Grimshaw aura de quoi se mettre sous la dent. A ce propos il faut que je prenne de l’avance là aussi, que je prépare une semaine de publication supplémentaires pour les blogs. Cela me permettra de me dégager encore un peu de temps pour autre chose. J’arrive à 80 mots par minute. Si tout foire je pourrai me faire embaucher comme dactylo à domicile.|couper{180}

Lovecraft

Carnets | juin 2022

16 juin 2022

Hier, sur la route, cette émission sur Lovecraft, y interviennent François Bon et Michel Houellebecq au micro de Matthieu Garrigou Lagrange https://youtu.be/opu67l6QvpE En fin d'après-midi j'ai le temps durant une pause de prendre connaissance de "boite rouge" publié avant les explications comme la veille par François. Mon esprit se met en branle et atteint au paroxysme de la fébrilité vers les 22h, heure à laquelle j'arrive à la maison. Aussitôt je me mets à écrire à partir de ce texte uniquement et de l'émission écoutée. Sans doute n'est-ce pas dans les clous vraiment mais ça m'a en tous cas bien amusé. Encore une fois, me revient cette pensée, presque une obsession lorsque je tente de comprendre ce qu’est ma vie. Je pourrais très bien dire qu’elle se divise en deux parties, et tout d’abord en premier lieu le refus catégorique de me fier à toutes les cartes, à tous les plans quels qu’ils furent , objets détestables parmi d’autres qu’il convient, la plupart du temps de plier et déplier et qui finit souvent chiffonné dans la boîte à gants quand ce n’est pas sur un talus ou la chaussée, en tous cas l’ennui d’avoir à manipuler ces choses, la plupart du temps d’ailleurs dans le plus grand inconfort. Encore une fois, me revient cette pensée, presque une obsession lorsque je tente de comprendre ce qu’est ma vie. Je pourrais très bien dire qu’elle se divise en deux parties, et tout d’abord il faut que je parle du refus catégorique de me fier à toutes les cartes, à tous les plans quels qu’ils furent , objets détestables parmi d’autres qu’il convient, la plupart du temps de plier et déplier jusqu’à voir naître l’usure quand ce n’est pas la déchirure, le lambeau, l’ordure et qui finit souvent chiffonnée dans la boîte à gants de ces machines diaboliques, les automobiles- quand ce n’est pas jetée sur un talus ou la chaussée. En tous cas au début, à l’origine et dans un premier temps, mon dégoût des cartes ajouté à l’ennui d’avoir à manipuler ces choses effroyables souvent dans le plus grand inconfort, me conduisit à les mépriser. Une telle haine, augmentée de dégoût ne m’est pas venue par hasard. la Providence qui fait toujours les choses effroyablement justes, aura été en outre cette fois d’une implacable ironie. Et vous comprendrez sans doute mieux celle-ci quand je vous aurais appris que toute la seconde partie de mon existence ne fut effectuée que dans la quête fébrile frénétique l’obsession, de récupérer le temps perdu à conspuer les cartes pour ne plus rêver que d’une seule, jour et nuit. Oui on peut tout à fait parler de fièvre , d’une maladie ! car quiconque m’aurait croisé dans ma vie précédente s’y serait repris à deux fois avant d’être certain que ce fut le même homme dans cette seconde partie. Le refus des cartes m’avait dans ma prime jeunesse conduit à une telle arrogance -selon les dires- que l’acceptation subite, soudaine, totale, quasi dévote, à elle seule, prouve que la destinée se rit de nous, qu’elle n’est pas si bienveillante que d’aucuns le prétendent. Quand mes proches virent ce changement s’opérer ils évoquèrent la grâce, le miracle, alors que je n’y vis que le résultat d’une équation, en gros une malédiction fomentée par des forces hostiles, et la plupart du temps invisibles jusqu’au dernier moment où elles se présentent pour jouir de leurs méfaits. Un antiquaire, lointain cousin de ma famille était mort dans des circonstances mystérieuses. le notaire chargé de lui trouver des héritiers me contacta et me confia une coquette somme que je n’attendais pas ainsi qu’une malle remplie de vieux papiers que je ne regardais qu’à peine, tout heureux soudain de voir mes dettes et mes empêchements s’évanouir. Avec l’argent tout est possible et je décidais de partir en voyage dans toutes les capitales, les villes dont les noms à leur seule sonorité, m’évoquaient villégiatures sinécure et farniente. Mais je mis tellement d’ardeur à dépenser mon pécule que bientôt il ne me resta plus rien et que je revins à mon point de départ. en traînant cette vieille malle que j’avais du récupérer du box où mon indifférence, ma négligence l’avait reléguée ; faute de pouvoir en payer le terme. Elle contenait tout un tas de paperasses administratives, en différentes langues que je reconnaissais et d’autres qui m’étaient inconnues, le tout mixé avec des cartes de tout acabit, des guides de voyage écornés, des cartes postales vierges, autant de choses à vous donner des hauts le cœur rien qu’à les toucher car elles représentaient pour moi la somme des mensonges, l’hypocrisie, la trahison des apparences dont se servent les hommes pour brouiller les pistes. Cette prétention à cartographier une réalité dont on ne sait que ce que l’on désire savoir, en ignorant systématiquement tout ce qui nous dérange d’y trouver. C’est en 1917 alors que j’étais jeune lieutenant, que je croyais encore aux cartes, à la justice, et que se battre pour un pays était de la plus grande noblesse, que je découvrais les Dardanelles et aussi cette sale affaire de la péninsule de Gallipoli qui relie la mer Egée à la mer de Marmara, nous nous battions contre les turcs en faveur de la Russie à l’époque. Le contrôle des détroits dans la région peut affamer durant des jours une population, ce qui était le cas pour nos amis russes car à l’époque ils étaient nos alliés et les Ottomans l’ennemi. Pour pouvoir ravitailler cette dernière, le contrôle des Détroits était indispensable mais une tentative alliée pour traverser les Dardanelles échoua le 18 mars en raison des mines qui y avaient été posées. Pour que les dragueurs de mines puissent opérer en sécurité, il était nécessaire de réduire au silence les batteries ottomanes sur les hauteurs du détroit. Un débarquement fut donc organisé le 25 avril au cap Helles et dans la baie ANZAC à l’extrémité sud de la péninsule. Le terrain difficile, l’impréparation alliée et la forte résistance ottomane provoquèrent rapidement l’enlisement du front et les tentatives des deux camps pour débloquer la situation se soldèrent par de sanglants revers. Le 6 août, les Alliés débarquèrent dans la baie de Suvla au nord mais ils ne parvinrent pas non plus à atteindre les hauteurs dominant le détroit au milieu de la péninsule et ce secteur se couvrit également de tranchées. L’impasse de la situation et l’entrée en guerre de la Bulgarie aux côtés des Empires centraux poussèrent les Alliés à évacuer leurs positions en décembre 1915 et en janvier 1916 et les unités furent redéployées en Égypte ou sur le front de Salonique en Grèce. La bataille fut un sérieux revers pour les Alliés et l’un des plus grands succès ottomans durant le conflit. En Turquie, l’affrontement est resté célèbre car il marqua le début de l’ascension de Mustafa Kemal qui devint par la suite un des principaux acteurs de la guerre d’indépendance et le premier président du pays. La campagne fut également un élément fondateur de l’identité nationale turque. Commémorée sous le nom de journée de l’ANZAC, la date du débarquement du 25 avril est la plus importante célébration militaire en Australie et en Nouvelle-Zélande, où elle surpasse le jour du Souvenir du 11 novembre. J’avoue me servir du site Wikipédia dans cette nouvelle vie pour ne pas avoir à relater l’horreur que je vécus là bas de façon à ne pas heurter le lecteur. Mais le fait est que les effets du temps cyclique nous rejoignent à présent , à chaque fois dans la même ignorance et sans doute faut-il faut avoir vécu un nombre considérable d’existences afin de pouvoir distinguer tous les signes les prémisses de l’identique qui s’avance derrière un masque de nouveauté. Mais oublions la guerre, oublions les Dardanelles, la boucherie, le sang les cris, oublions l’horreur qui n’est souvent épouvante qu’ en raison d’une amnésie prétendument salutaire. La malle possédait comme souvent un double fond et c’est là que je découvrais un objet que je pris tout d’abord pour une feuille de cuir, de peau, sans doute une peau de gazelle, roulée finement sur elle-même et attachée par un ruban de rafia. Et en la dépliant je compris qu’il s’agissait d’une carte d’un pays aujourd’hui disparu. La première chose à laquelle je pensais fut à un canular évidemment. Car en pleine dépression, en 1929, on avait déjà fait le coup au monde entier de lui faire croire au merveilleux au fantastique en brandissant soudain une vieille carte, en tous points semblable à celle-ci et qu’on aurait soi disant trouvée au fin fond du Palais Topkapi à Istamboul. Je veux évidemment parler de la Carte de Piri Reis qui tire son nom d’un amiral ottoman l’ayant dessinée en 1513. Il n’aurait été découvert qu’un seul fragment de cette fameuse carte à l’époque, et il me fut facile d’imaginer découvrant cet chose au fond de la malle que je n’étais n’y plus ni moins en présence d’une des parties manquantes de celle-ci. J’engageais donc une grande partie de mes ressources pour tenter d’identifier les lieux indiqués par la fameuse carte, et j’y perdis le sommeil, ma famille, et une grande partie de mes gouts pour les choses futiles. L’obsession de vouloir rendre vrai à mes yeux, à mon esprit ce que montrait ce fragment ne me laissa plus de répit. Evidemment au bout de toutes ces années perdues à errer à la recherche d’une Atlantide engloutie, force est de constater que j’aurais passé ainsi la seconde partie de ma vie à construire un rêve pour m’enfuir de la première, de ce cauchemar qu’aura représenté ma jeunesse et les différentes boucheries que le destin m’aura donné de traverser.|couper{180}

Lovecraft
16 juin 2022

Carnets | Février 2024

20 février 2024

Un voyage à Paris ravive des souvenirs et des critiques, entre promenades urbaines, réflexions politiques et une réalité qui se dérobe. Un texte mêlant nostalgie et dénonciation d’un monde en mutation|couper{180}

Lovecraft

Carnets | janvier 2024

12 janvier 2024

Revenir au début, échelle de gris, sept cases, du noir profond au blanc pur du papier. Puis en finir avec l’empirique. Hachures dans un sens, puis dans un autre, superposez. A la fin on se lance à nouveau dans des bouts de tableau du Caravage, des photographies déchirés de façon aléatoire, en noir et blanc toujours avec l’échelle de gris comme repère. Elles sont enchantées. L’importance des piqures de rappel. On répercute sur tous les ateliers. Janvier de ce coté là sera plus tranquille. Lecture des contrées du rêve, mélanger les impressions fournies par les dessins d’Hugo et les descriptions de HP Lovecraft, confectionner des lanceurs d’idées. "Une imagination débordante" . Aller de plus en plus loin dans l’imagination comme dans un récit lovecraftien. S’enfoncer dans l’imaginaire. En parallèle, la nécessité d’une vie rude. A se demander si on ne choisit pas cette vie difficile matériellement afin de parvenir à rêver de plus en plus loin, pour ne plus être parasité par les illusions de l’état de veille, les petits rêves tellement mesquins. Ecrire de plus en plus ici comme autrefois dans les carnets. Jeter des idées, du chaos, une sorte de cryptographie inaccessible aux touristes. Et de la journée se souvenir avec quelle parcimonie on ouvre le robinet du gaz pour aider la bonbonne à chauffer l’atelier. Sitôt que le groupe part j’éteins. La température plonge. Mais pas si froid qu’on veut nous le faire croire, que les gens finissent pas le croire. Et aussi celle-ci qui m’avertir déjà qu’elle ne pourra pas venir deux fois ce mois-ci, comme elle m’a déjà fait le coup en novembre, et que je te propose de te payer la moitié. Je crois que je vais lui dire de ne plus revenir. Si je n’avais pas besoin même de cette moitié je lui dirais bien. En ai-je tellement besoin ? Parfois entre le besoin et la sérénité… un choix drastique. Les touristes me sont de plus insupportables. Tiens, après pas loin de trois ans de silence, celle là se manifeste— Meilleurs vœux— tout le tralala. S. saute sur l’occasion pour l’inviter à dîner un soir. Franchement je m’en passerais. Et d’aller aussi chez les C. quelle barbe, lui ne pense qu’au pognon, il ne parle que de ça et elle depuis qu’elle est grand-mère nous saoule avec ses anecdotes et surtout les photos qu’elle présente sur son portable dernier cri. Pour les petits formats je peux m’aménager une place dans le bureau d’en haut. Pourquoi je n’y ai pas pensé plus tôt. De même que pour être vraiment aimable à certain moment de ces journées il faut bien être parfaitement exécrable à d’autre. Trouver une sorte d’équilibre, par ces petits déséquilibres. R.D. à la culture, ben voyons, ça complète la bande de malfrats qui nous gouverne. Et l’andouille de C. qui bat des palmes et qui clame à tue tête on la vire du parti. Bouffon. C’est comme si la terre avait plongé dans une dimension différente. Une dimension où tout est devenu complètement con, absurde. Et cependant, tout semble continuer malgré tout comme avant. Je me frotte les yeux, l’impression ne disparait pas, elle persiste.|couper{180}

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