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L’utile
Utile et outil. Le rêve de posséder un deuxième cerveau, déconnecté du premier mais auquel on finirait par être dépendant de plus en plus jusqu'à oublier que l'on possède à l'origine un cerveau qui nous appartient. Encore ce matin tu t'adresses à l'intelligence artificielle via ChatGPT parce que tu as un doute sur la rédaction d'une page HTML. Et plutôt que d'essayer d'effectuer des modifications grâce à quelques tests, à ta propre logique, par paresse tu tapes ta requête. Si tu lis la réponse que te propose la machine tu ne découvres rien d'extraordinaire, et si tu es honnête ce code tu aurais pu l'écrire seul. Sauf que tu aurais du prendre un peu plus de temps, tâtonner, effectuer des tests et peut-être que dans ce cheminement tu aurais découvert, par surprise, accident, des éléments qui te sont de base inconnus ou incompris. Ce que supprime l'AI c'est exactement cela, le hasard en plus du temps passé à bien vouloir s'y livrer. Et qu'est ce que le hasard sinon la vie, la poésie, le drame, le tragique, la comédie. Toutes ces ruses qui sont , elles aussi les outils de ce grand jeu entre nous et le hasard.|couper{180}
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l’oral et l’écrit
Un doute sur la façon dont tu t'exprimes à l'oral et qui n'est pas la même qu'à l'écrit. D'où vient la différence. Et surtout qui est le vrai toi puisque le doute naît. Mais s'entend t'on parler et se lit-on soi-même comme les autres nous écoutent nous lisent... parviennent-ils même à détecter cette différence. Autre chose, si tu parles c'est que tu t'adresses à quelqu'un selon ce que tu imagines de son entendement, de son intelligence, de sa capacité d'écoute. Et le mode d'expression peut varier selon que tu discutes avec un collègue de travail, un proche, un groupe d'élèves, le représentant d'une institution. Quand tu écris tu ne sais rien du lecteur. Et de plus tu ne perds pas de temps à l'imaginer. Question : ne serait-ce pas une manière de s'entraîner à une intégrité, dans ce que tu imagines qu'une intégrité puisse être, si tu t'efforçais de t'exprimer de la même façon à l'oral qu'à l'écrit et ce avec n'importe quel interlocuteur... Et si cela parfois te semble ridicule, d'où provient ce sentiment de ridicule ? Sans doute qu'il faut vraiment remonter très loin pour en retrouver l'origine. Encore une fois dans ton enfance. Tu écoutais tout à chacun si attentivement que tu t'introduisais dans leur mode d'expression pour ne pas utiliser le tien. Parce que déjà tu avais essayé de l'utiliser et soit nul ne t'écoutait, soit on s'en moquait. Et la question n'est pas de savoir si ce souvenir est vrai ou imaginaire, c'est ce qui surgit sitôt que tu t'en souviens l'important. En tous cas tu en ressortais blessé et pour ne plus subir cette douleur répétée tu te seras mis à parler comme tout à chacun, dans une langue réduite à un vocabulaire familier, une langue usuelle, fonctionnelle, mais qui ne fut jamais loquace ni sur les sentiments ni sur les idées philosophiques, les nombreux mystères auxquels tu te heurtais c'était une langue de surface d'apparence simple avec des silences entre les phrases courtes, des silences bien plus longs que ces phrases. Il y a aussi beaucoup trop d'enjeux de pouvoir de domination dans le langage parlé. Une hypnose. C'est aussi une raison valable pour utiliser un vocable minimaliste, des phrases simples, sans mot trop compliqué, des mots passe-partout. Souvent bonjour, bonsoir, bonne journée. Une façon qui pourrait être considérée méprisante par certaines oreilles averties. De ces personnes qui s'approchent, curieuses d'en savoir plus, et qui aussitôt s'enfuient la plupart du temps en te traitant d'ours. C'est aussi qu'avec le temps, la politesse ou l'orgueil auront été remplacés par une nécessité de justesse qui surgit de manière assez brusque. Brusque parce que tu ne cherches pas à contrôler cette propension à la justesse, et que sitôt que la sensation de faux t'agace tu ne fais plus le moindre effort pour la supporter. Une autre stratégie dont tu as usée, abusée lorsque tu détectais la fausseté fut de pénétrer toi aussi dans celle-ci comme pour présenter un miroir, mais quelle énergie et temps perdu. L'écriture ne pose pas moins de problèmes que le langage parlé, mais ce ne sont pas les mêmes. Le temps et le lieu surtout sont d'une singularité que l'on ne peut ou dont il est préférable de ne pas s'apercevoir dans l'immédiateté de la parole. Alors que l'écrit te semble t'il, ne provient que de cette attention au lieu et au moment justement. L'écriture possède ce pouvoir d'agrandir à l'infini ces deux concepts ou parfois tout l'inverse. L'écriture dilate et contracte ces deux notions.|couper{180}
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filtres
Tu fumes des cigarettes sans filtre. Moins cher penses-tu. Plus près d'une réalité ? d'une forme d'aridité, de pauvreté, voire d'imbécilité. Et puis tu retrouves des scans que tu avais effectués de négatifs anciens, en noir et blanc. Banales images que tu as vues et revues le pense-tu encore. Soudain tu t'aperçois qu'en modifiant les réglages de Photoshop tu peux passer les images en RVB, et utiliser un filtre de couleur. Ce que ça produit est étrange, un autre point de vue inédit sur ces vieilles images. Et coïncidence ce numéro de téléphone qu'un élève te donne pour aller voir un rebouteux qui paraît-il en t'écrasant de long en large avec ses coudes et ses 130 kg te stoppera c'est sur toute envie de fumer.|couper{180}
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Lecture de Laurent Mauvignier
Maintenant que Laurent Mauvignier l'a dit, et pas qu'une fois, tu considères ses romans comme des autobiographies. Ce qui te donne du grain à moudre puisque tu prends le contre courant évidemment. C'est à dire faire de l'autobiographie une fiction. Là où l' on se rejoint c'est l'inconscience quasi totale dans les deux cas, probablement nécessaire dans un premier temps, comme pour écrire un premier jet, pour ne pas savoir dès le début le fin mot de cette histoire de roman ou d'autobiographie. Et une fois averti, ce que ça oblige d'effectuer comme dissociation ...|couper{180}
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Autorité
Hafez de Chiraz. poète persan. L'autorité, ce que tu fabriques avec ce mot dans l'insupportable, lorsqu'elle s'avance conquérante, écrasante, c'est elle l'ennemie à abattre. Sauf que plutôt de l'affronter tu ruses tu louvoies. Ton arme est l'irrespect. Non verbalement, mais en actes. Tu ne réponds pas à la requête, tu esquives, tu plonges dans l'inconscience comme une autruche plante sa tête dans le sable. Tu attends que ça passe, et souvent le risque est que ça passe vraiment. Ça passe durant un temps indéfinissable. Puis ça te rattrape. Et là il faut que tu éprouves la sensation- délicieuse par la gêne qu'elle te procure, d'injustice afin de te permettre d'ôter tes oripeaux et montrer qui tu es vraiment. Mais paradoxe lorsque cette autorité tu la découvres dans toute sa vulnérabilité son doute son hésitation. Humaine tellement. Celle-ci par pur instinct sans réfléchir tu lui obéis.|couper{180}
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Nos amies les bêtes
Il y avait cette émission, la vie des animaux ou nos amies les bêtes, je ne suis plus sûr du titre. Je la regardais quand j'étais gamin. C'était du voyeurisme en quelque sorte. Et puis l'anthropocentrisme sans que je ne connaisse le mot à l'époque me procurait une excitation trouble. Et J'aimais cette sensation portée par la voix de Frédéric Rossif. Il y avait un non-dit magistral bien que je ne connusse pas non plus ce terme à l'époque. Mais je parvenais tout de même à détecter son essence. La famille réunie autour du téléviseur noir et blanc, les bêtes, le petit écran et la voix radiophonique de Frédéric Rossif. On s'attendrissait forcément sur l'œil humide d'un castor filmé en gros plan, et maman ne loupait pas de commenter avec des sous-entendus que je ne comprenais pas, l'animal qui construit sa maison avec sa queue. Elle en riait toute seule. Papa ne la regardait même pas, il devait être plongé dans ses pensées sur sa propre vie. Je ne crois pas qu'il fut attentif vraiment à ce genre d'émission. Anthropocentrique il l'avait toujours été de nature, il n'y avait qu'à écouter comme il parlait à la chienne, aux oiseaux pour comprendre qu'il interprétait tout ce qui rampe vole ou cavale d'un point de vue humain. Humain dans ce qui l'arrangeait que ce le fusse. Car envers les humains qui l'entouraient et nous par conséquent il ne fut jamais tendre, je crois qu'il préférait les animaux au bout du compte. Il interprétait leur langues leurs comportements comme une réalité dont on sentait bien le regret enfantin. Mais pas question cependant de le contredire, d'exprimer une réserve sur sa traduction. Il se braquait, entrait dans une colère soudaine, démesurée et que nous ne comprenions pas , qui nous effrayait mon frère ma mère et moi, nous tétanisait. Ma mère lui faisait front de temps à autre mais à quel prix. une énergie colossale lui devait être nécessaire. Mon frère se planquait derrière son enfance, il était mon cadet et on avait fini par le considérer comme un handicapé mental ce qui l'arrangeait assez bien. Et moi je me vengeais régulièrement de tout ce que je subissais par un statut de cancre patiemment élaboré dès les classes maternelles, et aussi en prenant un malin plaisir à emmêler les fils de ses cannes à pêche, de flanquer le feu au poulailler, à fuguer, à m'esquinter par tous les moyens possibles et imaginables. Je n'ai jamais sur ce point manqué d'imagination. Et bien sur nous nous aimions, c'était obligé. Et lorsqu'on voulait trouver des excuses à tout à chacun on se souvenait de la voix radiophonique de Frédéric Rossif, ça venait comme ça presque comme un réflexe, on pouvait s'excuser ainsi les uns les autres comme si on évoquait la vie des bêtes, cette sorte de paradis où les castors n'ont besoin que de leurs queues pour construire des foyers.|couper{180}
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Projets en cours. ( tentative)
Peu enclin à parler de résolutions en début d'année, il est tout de même nécessaire de mettre à plat tous les projets, ou embryons de projets qui s'accumulent ces derniers temps. Ces derniers temps avant la fin des temps. Drôle. Donc en peinture, toutes ces expositions qui mènent déjà le travail jusqu'à 2024. Il ne reste plus qu'à continuer sur la lancée et voir les thèmes qui vont en surgir, au fur et à mesure. Mais déjà, le rapprochement avec l'écriture devient plus clair. Disons que les possibles s'amenuisent tout à coup en raison de l'autorité de certaines obsessions qui durent un peu plus longtemps que d'ordinaire désormais. La notion de milieu. La relation entre l'être humain et le milieu, de la langue avec le milieu, de la langue, l'écriture, comme bateau pour naviguer entre les différents milieux. Prendre appui sur les films de Nurith Aviv par exemple, sur les écrits d'Augustin Berque, et dommage que je ne lise pas le japonais sinon Tetsuro Watsuji serait à lire dans ces domaines aussi. Mais pas de traduction à part Fudo, le milieu humain d'Augustin Berque. J'avais pensé reprendre une symbolique, mais en revisitant les livres de Chagall, et récemment les tableaux de Garouste, le risque d'être parlé plus que parlant m'effraie. Il convient donc de repartir toujours à zéro à chaque fois en utilisant mon propre langage plastique, mon propre langage tout court. Ce qui requiert encore d'aller creuser dans les profondeurs, bref de travailler sans être déranger ou me déranger moi-même, pas de dispersion inutile. Ce n'est pas inventer une symbolique c'est surtout en témoigner telle que je la comprends intimement. Mais est-ce que je la comprends ou la connais... voilà une bonne question à se poser régulièrement et ne pas avoir peur de dire je ne sais pas ou tiens mais il y a aussi ça et ça que je n'avais pas vu. La peinture est une expression de tout ce que je traverse de ce dont je suis du matin au soir imbibé, donc normalement, ( drôle ) je n'ai pas même à y réfléchir, juste peindre et les choses se mettront bien en place à leur façon habituelle. Concernant l'écriture là aussi un fourmillement d'idées mais dont je me méfie car souvent cette agitation indique un vide, une crainte, une angoisse. Le fourmillement n'est qu'un pansement. En tous cas continuer à écrire sur le blog est une discipline à poursuivre dans le sens où j'ai appris cette année passée de nouvelles choses sur la publication. Un détachement surtout quant à la réception potentielle de ces textes. Je m'en suis détaché presque complètement. Presque ça empêche de se mentir de trop bien sur. Le fait que ce blog devienne de plus en plus un carnet ouvert, étrangement me permet d'aller encore plus loin dans un creusement personnel, de faire sauter des entraves, de dynamiter des gènes, une fausse pudeur ( y en a t'il de vraies ?) De parler ma langue. Et surtout de pouvoir être au premier rang tout aussi étrangement pour la lire. D'ailleurs l'important n'est-ce pas cela pour un apprenti, un étudiant, apprendre à se relire pour mieux se familiariser avec ses fautes, ses écarts vis à vis d'une norme, d'une doxa , et par là même s'en écartant créer la sienne. ( j'exagère ? non ) Pour, cette langue, la commenter ainsi de textes en textes. Que faire de tout cela ensuite, cette ritournelle, n'est pas important. Un carnet comme un blog reste un carnet et un blog , ce n'est pas une œuvre littéraire. ( et c'est sans doute parce que ce n'en est pas une que c'en est une) Mais ces moments que je prends pour m'écrire m'est devenu une nécessité. Et au moment où l'on doit se passer de tant de choses, nécessaires elles-aussi, être tenu par une nécessité qui ne nous assomme pas mais au contraire nous tient en éveil serait plutôt de l'ordre de l'aubaine. Sur un plan plus sombre la notion de bateau pourrait aussi être celle de la boite, du cercueil, d'une autre navigation. Une navigation qui se tient toujours là, en parallèle, et qui parfois me rassure, en tous cas relativise agréablement tout ce que je pourrais trop prendre au sérieux. A conserver aussi, même si parfois elle me fait passer de foutus quart d'heures, des cap Horn à la chaine, mais impression que l'humour en ressort à chaque fois plus fort, plus fin, bref moins méchant. Etudier aussi cet étrange phénomène d'inertie qui nait à contre courant souvent de toute situation dite normale ou obligée contre mon propre désir aussi quand ce désir justement n'est pas si propre que cela, quand c'est du désir emprunté à fort taux d'intérêt à l'instar des prêts bancaires, prêts à la consommation , ce genre qui mène à l'endettement ou l'asservissement. L'inertie qui y met un holà un bon tamis pour chercher l'or de la rivière. Donc rien n'est encore fini comme je le pensais dans un creux il y a deux jours ou hier. C'est fini et en même temps ça ne cesse de recommencer, drôle aussi. https://youtu.be/NA50DcC34G4Fond musical qui m'accompagne en ce moment à l'atelier.|couper{180}
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Torsion
peinture Gérard Garouste Tu peux tout tordre, afin de modifier le sens commun et décider de ton sens à toi, modestement bien sûr, sans crier à tue-tête regardez comme j'ai bien tordu ceci ou cela.Sans pour autant te rendre dans le monumental, ce que tu détectes d'impossibilité pour le moment à l'intérieur de ce désir. D'une part parce qu'il te faut rester accroché comme l'âne à la terre au sol à l'idée d'une matière, le fric, l'espace. De l'autre l'énergie, le temps pour réaliser ce désir qui t'accaparerait sur un moindre nombre de pièces alors que tu as tant à fournir pour les prochaines expositions. Mais l'acceptation de cette torsion quand même ce n'est pas rien pour aujourd'hui. Non pas que tu ne la pratiques pas depuis longtemps mais, jusque là, ce moment même,tu ignorais tout de sa raison d'être. C'est grâce au commentaire que tu détestes tellement d'ordinaire que le sens te vient soudain. Par ce lieu cet espace qui se crée dans la friction des commentaires et les trouées que l'herméneutique y fore et dynamite. Et de l'écrire en même temps que de le trouver, de sentir comme cette justesse a de l'aplomb.|couper{180}
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incantation aux voyages
image:Lukas Bischoff Rien de pire que de perdre, par inadvertance, le désir de voyage, le désir d'aller vers l'ailleurs et à la rencontre des autres. En ce temps là, tu avais déjà fais dix fois le tour du monde, et tu t'étais lassé de toi, qui n'y voyait goutte. Les gens là-bas achevaient régulièrement tes espoirs de nouveauté et devenaient ainsi aussi semblables que les gens d'ici. Plus rien ne te faisait rêver, et tu t'enfonçais dans l'indolence de parcours minuscules, effectués depuis ta chambre parisienne jusqu'aux lieux d'activités périphériques, alimentaires, servant à en payer ton terme. A peine un écart ou deux, en fin de semaine, pour te rendre dans l'immense bibliothèque du centre ville ou acheter chez des marchands africains, à quelques pas de ton gourbi, au marché de Château-Rouge, le nécessaire pour substituer. Et pour ne pas crever comme un chien, tu t'inventas cent disciplines. Parmi toutes celles , plus ou moins efficaces , ratées ou réussies, la plus roborative était l'incantation au désir, l'incantation aux voyages. Mais comment t'y prenais-tu, t'en souviens-tu encore ? Comme préambule, à l'aube, face aux façades rosies que tu apercevais au-delà de la fenêtre, un nom de ville te revenait en bouche avec son goût de cendre si particulier, un peu salé, comme celui du sang : Samarcande, Alger, ou Zanzibar. Et le fait de les prononcer à haute voix, d'écouter le son rebondir contre les murs de l'étroite pièce pour revenir comme un boomerang vers ta poitrine et au-dedans ton cœur, provoquait ce léger vacillement de toi-même sur toi-même. Alors, mécaniquement tu déployais les bras, et te mettais à tourner autour d'un axe imaginaire, tu devenais une hélice humaine, un excentrique tournant autour de son axe taré, en quête de cette ivresse bien connue en Orient, qu'offre la transe et le tournis. Ensuite au bout d'un bon quart d'heure à jouer ainsi les derviches tu allais t'allonger sur le lit puis tu fermais les yeux. C'est à ce moment là, précisément, que tu pouvais voyager dans ton propre temps. Tu pouvais examiner toutes tes erreurs d'appréciation, déposer un instant tes lourdes œillères, les écailles si permanentes sur tes paupières, souviens-toi, et refaire les mêmes voyages encore une nouvelle fois mais cette fois d'une façon inédite. Puis, tu te réveillais- était-ce des rêves ou des inventions conscientes, des constructions aussi imaginaires que bizarres, quelle importance... Tu avais regonflé tes batteries suffisamment pour aller jusqu'au bout de la journée, jusqu'à la nuit, et cela en ce temps là te suffisait.|couper{180}
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Deux états du livre.
travail d'élève. Voici deux livres. L'un est gras comme une terre fertile, l'autre est sec comme un coup de trique. Et pourtant ils sont sensés tous deux être le même livre. Comme c'est étrange. Mais, si tu te souviens bien du parcours de chacun de ces livres, l'un vient de Babylone, l'autre de Jérusalem. Le premier s'enrichît de la fréquentation des autres tandis que l'autre n'est constitué que par l'entre soi . Et c'est vrai, tu peux bien le penser, que l'un te parle de la vie et l'autre de la mort. Si penser sert encore, dans telle ou telle circonstance , à quelque chose.|couper{180}
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rêve
Peut-on rêver d'un bruit, un bruit si particulier qu'on le reconnaît aussitôt entre mille. Chtonk ! un son ni aiguë ni grave, c'est le bruit de la gangue qui choit sur un chemin de terre, un chemin forestier. Et dans ce son une déchirure. Et tiens, tend encore plus l'oreille dans le rêve, même la brillance du fruit se dévoile, est audible.|couper{180}
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Exil
photographie dans le Sinaï ( Memphistours.com) Un peuple né sous le joug, un peuple sans terre mère, voilà ton peuple. L'exil alors c'est ton histoire, ce n'est pas un accident. C'est aussi l'élan, vers la femme. Alors chasse la mère, et saisi-toi de ses petits. Avance N'est-il pas temps que ta langue articule enfin libre la parole d'amour. Souviens-toi sans cesse de ton avenir. La terre promise, elle est là, dans les mots, elle ne connaît pas la peur. Mais pour autant, n'imagine pas qu'elle t'attende. Car l'attente demande encore bien plus que courage et patience. Elle est aussi cruelle.|couper{180}