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Nouvelle exposition dans le Haut-Jura

Du 30/10/2021 au 28/11/2021 exposition de peintures au Caveau des artistes à Saint-Claude (office de Tourisme) fermé le dimanche Exposition Patrick Blanchon au caveau des artistes de Saint-Claude, Jura|couper{180}

Nouvelle exposition dans le Haut-Jura

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Précision

Il suffit juste que je me mette à me poser cette simple question pour que le vertige m'envahisse. Je veux dire que se passera t'il dans un mois, dans un an, dans 5 ou 10 ? Si je veux m'effrayer un bon coup pour déclencher la dose nécessaire d'adrénaline qui me soulèvera de mon siège pour me propulser jusqu'à la salle de bain, je n'ai qu'à penser à ce genre de chose. Car la plupart du temps je me heurte à une sorte de mur de Planck, au delà du bout de mon nez, le flou semble être la limite qui se confond avec tous les horizons possibles et impossibles. Et à ce moment là je me remémore une phrase que l'on m'avait chuchoté à l'oreille d'une voix douce et suave : Essaye d'imaginer les choses avec un maximum de précision pour qu'elles arrivent. J'ai fait un paquet d'efforts à cette époque dans l'unique but de conserver cette relation avec la propriétaire de la voix. Mais ce n'était pas une raison suffisante visiblement. Je veux dire que je n'étais pas prêt à tout dans le fond pour me lancer dans une velléité de précision dans un but purement égoïste. Je repense à cela aujourd'hui en regardant les tableaux emballés juste avant de partir dans le Jura pour une nouvelle expo. Je ne peux plus les voir en peinture ces tableaux. Je les ai tellement vus et dans de nombreux lieux qu'ils me sortent par les yeux. En phase dépressive enfin c'était à prévoir depuis septembre, me revoici enfin revenu à mon élément de base. Je veux dire cette mélancolie, cette tristesse liée à une sorte d'impuissance, le tout mêlé de regret et de remords et qui tour à tour m'emporte vers une compassion imbécile ou au contraire dans une colère, une rage quasiment incontrôlable. C'est dans cet état pourtant qu'il faut être le plus vigilant et conserver le sourire. C'est là le vrai travail. L'écriture m'aide beaucoup à essayer de préciser tout cela. En le mettant noir sur blanc, au dehors j'aspire à faire place nette tout en n'étant pas dupe non plus. Ce serait trop facile et donc à coté de la plaque comme d'habitude. Non je me dis qu'il faut faire cet effort de précision, sortir de l'obsession de l'urgence, agrandir l'espace et le temps, sans se prendre trop au sérieux non plus. Gommer s'il le faut et recommencer jusqu'à disparaitre totalement dans la pureté d'un trait, dans l'exactitude d'une valeur, dans la précision toute entière. Peintures floues. Patrick Blanchon 2021|couper{180}

Précision

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Perspective

Puisque je suis peintre, que le dessin et la peinture occupent la majeure partie de mes pensées, j'utilise souvent ce que j'arrive à comprendre de mes expériences en ces domaines pour m'aider à me représenter le monde. Si j'utilisais d'autres lunettes, j'en ai fait l'expérience à mes dépens, je ne verrais pas grand chose de celui-ci. Je buvais tranquillement mon café en tentant de mettre un peu d'ordre dans les priorités de la journée en ne sachant toujours pas à plus de 60 ans comment les ordonner correctement lorsque l'idée de perspective surgit soudain de façon totalement impromptue. Je me suis demandé si cette idée que je maîtrise assez bien dans ma pratique sans trop me vanter ne pourrait pas m'aider à mettre un peu de logique dans l'établissement des priorités. Il faut en général installer 3 plans pour percevoir une perspective, une profondeur. Le premier plan est ce qui se trouve le plus proche de l'observateur, il se caractérise pas un contraste fort, et une visibilité nette des détails. Le second n'est pas dénué de contraste mais les valeurs se rapprochent peu à peu, créant ainsi moins de différence de contraste. Quand au troisième il se caractérise souvent pas son aspect flou, sans contour, et les valeurs se confondent et s'épousent gentiment dans ce que l'on peut appeler "le lointain". Ce qui serait le plus proche, le plus contrasté et le plus précis ce sont les milles et unes obligations auxquelles nous devons faire face souvent dans l'urgence. Ainsi par exemple payer la facture d'eau dont la date limite se rapproche dangereusement, surveiller les comptes bancaires pour ne pas atteindre les 15 jours fatidiques de découvert qui déclencheront la ponction d'agios. Aller faire les courses pour pouvoir remplir le frigo lorsque celui ci se trouve vide. Prendre une douche, se brosser les dents, changer de caleçon, et de chaussettes. Puis une fois que tout est fait, préparer la journée à l'atelier, le balayer, le ranger, prévoir les différents cours, réviser les notes, vider les pots d'eau pour les rincer et les remplir à nouveau, afin de recevoir les élèves dans les meilleures conditions. Penser ensuite à des projets que je place sur le plan moyen. Les expositions auxquelles j'ai promis de participer, les différentes commandes en cours, les thèmes personnels, les séries que je me commande à moi seul, noter aussi sur mon carnet de racheter du Gesso, du noir de bougie, du rouge écarlate sitôt que j'aurais le temps de me rendre au magasin lyonnais où je me fournis. Le plan moyen se situe en gros dans la proportion d'un trimestre. Puis viennent les rêveries dans lesquelles l'imaginaire et la réalité se confondront souvent. Ce sont les projets abracadabrant que je conserve au fond de moi depuis l'enfance, comme par exemple me rendre aux Galápagos, en Australie, ou encore au Groenland, participer à un salon international propulsé par une galerie de renom, rencontrer Monica Bellucci, gagner le gros lot au loto, publier un roman non encore écrit, faire du sport pour pouvoir à nouveau grimper aux arbres, terminer un jour tous les travaux de la maison, mourir en plein sommeil sans me rendre compte de rien. Etre enfin un héros qui sauve une ou deux vies, notamment et de préférence celle de Monica Bellucci tant qu'à faire. Dans le fond j'en ris tout seul bêtement. La vérité quand je pense à la perspective c'est que c'est à peu près le même bordel que dans la tentative de mise en place des priorités de cette journée. Il y a quelque chose de fractal qui ne cesse de se développer, une graine de désordre ontologique si je peux dire qui se duplique comme un virus de plan en plan. Un sorte de cancer. J'y pense beaucoup en ce moment en raison de toutes ces cigarettes que je ne cesse pas d'allumer les unes après les autres. En ce moment je les éteints à moitié chemin. Sans doute un paradoxe encore entre cette idée de créer, de vivre, de peindre et tout ce qu'il faut déblayer chaque jour comme merde pour pouvoir ouvrir la porte de l'atelier le cœur léger, l'esprit alerte, en sifflotant pour me rendre jusqu'au chevalet. Juste une perspective brumeuse entre la vie et la mort qui ne cesse de modifier tous les plans les , les miens comme celui de nombreux autres, peut-être aussi ceux de Monica Bellucci elle-même, va savoir. Du coup j'ai tout laissé en plan comme d'habitude et je me suis mis à dessiner sans réfléchir sur ma tablette. Dessin sur tablette avec logiciel Procreate Patrick Blanchon 2021|couper{180}

Perspective

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Le bizarre est-t ’il beau ?

On peut souhaiter la paix, aussi bizarre ce souhait vient-t 'il soudain s'installer ici à la première ligne de cet article. Et en finir avec toutes les guerres réelles ou imaginaires, avec ce ruminement incessant de la rage de la colère et du ressentiment dont il semble que pour beaucoup ce soit désormais le seul mode d'existence. On peut souhaiter le calme, le luxe, la volupté, tout en s'interrogeant sur cette bizarrerie que représente le beau et qui par opposition crée le laid. On peut s'interroger tranquillement sur le bizarre, l'étrangeté, l'insolite, comme autant de refuges pour s'éloigner des mots d'ordre de l'information en continu. On peut aussi se demander pourquoi on associe désormais autant le bizarre à la beauté, une fois que l'on est parvenu à se couper d'à peu près tout du connu. Sans doute parce que l'inconnu désormais se confond avec l'instant, qui est devenu refuge aussi, face à un passé douteux, à un avenir plus qu'incertain. Se tenir accroché solidement au bizarre et à l'instant et, en plissant les yeux comme pour mieux voir la composition du tableau, en gommant les détails superflus, se poser la question du beau. Est ce que ce que je peins est beau ? Est ce que je vis est beau ? Est ce que cet instant est beau ? Et si tout cela ne l'était pas devrait t'on pour autant décider que tout est laid ? Ne pourrait t'on pas trouver un médium, un entre deux ? Alors sans doute reviendrait t'on à ce souhait d'être en paix pour mieux s'approcher du bizarre. Etre en paix c'est à dire avoir résolu la colère en remontant à ses sources vives. Cette colère qui propose l'étrange et l'étranger comme tête de turc. Cette colère et la peur intrinsèquement liée, ce nœud doit il être tranché net avec un je ne sais quoi d'héroïsme ou de témérité, j'allais dire de fougue et de jeunesse... ou bien est il possible de prendre son temps encore au centre de toutes les urgences, de toutes les priorités incessantes, pour s'asseoir dans le calme et le dénouer ? Platon tu disais que le beau était une affaire de proportions d'harmonie, de symétrie et longtemps nous t'avons cru. Nous avons emprunté tes chemins en utilisant un drôle de mot pour toucher au but. Les canons de la beauté. Et je me suis souvent demandé vers qui ces canons devaient être dirigés, était ce vers l'objet ou bien celle ou celui qui s'admire en celui ci ? Aristote toi tu penses et tu es agaçant en cela que la beauté doit être utile. Qu'une femme belle vaut mieux qu'une laide pour parvenir à se perpétuer, à perpétrer l'espèce. Qu'un cheval ne sert qu'à franchir en tête la ligne d'arrivée. Aristote, peut-être était ce raisonnable à ton époque de le penser. On vivait sans doute moins longtemps, on n'avait pas tout ce temps perdre et notre vie à gagner. Mais dans cet instant, à la pointe de la modernité voyez vous mes amis philosophes je vous abandonne pour rejoindre les poètes. Holderlin, Baudelaire, Rimbaud ont ébranlé toutes ces assises sur lequel le beau avait été fondé par de vieilles barbes. Stupeurs et tremblements désormais secouent la scène face au vide affreux que l'on veut nous vendre. On dit que le beau ne sert plus à rien dans l'art qu'il n'est qu'illusion comme à peu près tout le reste. Ainsi on serait revenu de tout pour parvenir à rien. De quoi se cogner la tête contre les murs. J'en reviens à mon souhait de paix. A ma volonté de calme. A cette résistance. Je me souviens de l'instant précis où je quittais une chambre d'hôtel dans laquelle j'ai passé pas loin d'une année toute entière dans une débine magistrale. Je manquais d'à peu près tout, et pourtant dans cette pauvreté j'étais un homme riche. J'étais libre au beau milieu bizarre de la contrainte, de l'enfermement. J'ai eu le temps pour réfléchir. Et aussi celui de regarder que j'avais des mains pour m'en servir. J'ai peins j'ai sculpté avec les moyens du bord. Et tout cela m'a regardé. Comme c'était bizarre que ces choses issues de moi me regardent !. Parfois j'étais emporté, ravi sans comprendre ce qui m'arrivait. J'ai quitté la chambre un jour pour ne jamais plus y revenir. J'ai fait le ménage de fond en comble et pour caller une table bancale j'ai placé un livre sous l'un des pieds. C'était l'étranger de Camus. L'épaisseur du bouquin était juste au poil. Je ne pourrais pas dire que j'ai aimé lire ce bouquin. Il m'a laissé sur ma faim. Tout était sur un seul plan , et je n'y avais trouvé en tant que peintre aucune profondeur. Juste une surface qui me procurait beaucoup de malaise à vrai dire. Quelque années plus tard , j'étais gardien de nuit au siège d'Ibm place Vendôme et je travaillais avec des collègues iraniens. Et j'obtins une toute autre lecture de ce fameux livre. " il n'a pas de lien social c'est pour cela qu'il est étranger" me dit B. qui n'était pas la moitié d'un imbécile, puisqu'il avait fuit l'Iran pour obtenir un diplôme d'architecte chez nous. Cette interprétation en valait bien une autre et je compris aussi à cet instant là que l'on peut vraiment faire dire à un texte mais aussi à une peinture ce que l'on décide de lui faire dire. Que les raisons de l'auteur au bout du compte s'évanouissent aussitôt que l'œuvre est partagée. Ensuite des experts disserteront s'ils le désirent sur le pourquoi et le comment, cela n'a pas vraiment d'importance. J'ai trouvé cela beau, je veux dire cette phrase qui sonnait de façon insolite dans ce lieu étrange, à ce moment de la nuit où nous jouions aux échecs pour nous divertir en bavardant de tout et de rien. On peut souhaiter la paix et y revenir sans relâche à ce souhait et ce au cœur même des batailles et en plein meurtre. Est ce à cause de la lune, des étoiles, de ce sentiment gigantesque de se sentir minuscule face à toute l'immensité de notre ignorance comme autant de prétextes semblables au soleil de Meursault. On peut dans le calme s'interroger dans l'instant sur cet instant où le bizarre et le beau s'épousent juste avant de se séparer de divorcer pour engendrer le laid. Détail huile sur toile Patrick Blanchon 2019|couper{180}

Le bizarre est-t 'il beau ?

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Mensonge et politique

Il y a ce paradoxe, on voudrait bien que les politiques nous disent la vérité alors que nous savons très bien que leur fond de commerce n'est bâti que sur le mensonge. C'est surement le mot "vérité" qui pèche dans cette histoire. Quelle vérité ? sinon celle qui plaira statistiquement à l'audience de chacun... Ainsi l'un propose un programme pour continuer les croisades tandis qu'un autre propose de recycler les déchets, un autre veut bannir toutes les inégalités sociales etc. Du coup, La valse des sondages repart de plus belle sur des sujets de plus en plus anecdotiques. Sondages commandés dans le seul but finalement de créer une opinion plutôt que de la recueillir. Car franchement qu'en avons nous à battre de la couleur d'une cravate ou d'un caleçon ? c'est à peu près de ce niveau là. Le sondage ainsi n'est qu'un mensonge supplémentaire s'ajoutant à toute la chaine. Ainsi par ce jeu de mensonge et vérité la vision de la politique n'est plus perçue que dans une vision grotesque, infantile d'un point de vue d'adulte. Car les enfants auraient de bien meilleures idées c'est évident si on les laissait s'exprimer. Mais nous sommes désormais dans une gigantesque cour d'école où les grands jouent à des jeux très sérieux, ce fameux sérieux qui sert à évincer les petits, les plus faibles, les sans voix. Au bout du compte toutes les institutions finissent par être vides de sens par manque de confiance de la part des petits et des grands. On peut chercher des responsables, des fautifs comme toujours mais je crois que ce sera encore du temps de perdu. Il faudrait sans doute se tourner vers la science et notamment ses avancées dans le domaine du quantique, des particules. Depuis que l'on sait qu'il n'existe pas de mensonge ni plus que de vérité sur ce qu'est une particule et surtout que l'observateur fait partie intégrante de toute expérience, toute observation. Certains en sont venus à s'en aller garder des chèvres, ou planter des choux, à abandonner la scène scientifique ou politique pour bien moins que ça. Limites du désordre 100x100 cm huile sur toile Patrick Blanchon ( accidentée en attente de réparation) Il y a de cela quelques mois je me revois tenter de ranger l'atelier, de lutter contre le désordre en lui opposant un ordre que j'aurais fantasmé immuable. J'avais réalisé cette grande toile un peu comme on crée un totem. Il y a quelques jours elle s'est décrochée lors d'une exposition, la toile est crevée, bien abimée, je l'ai mise de coté dans la remise en prévision d'une réparation à venir. Et en même temps que je pense à cet article sur le mensonge et la politique je me demande dans quel but je devrais la réparer cette toile. Car finalement c'est une forme de réponse que cet accident. Pourquoi devrait il y avoir une limite entre l'ordre et le désordre pas plus qu'entre le mensonge et la vérité ou la politique ? Comment s'y prendre dans ce cas pour en créer ? et à partir de quel arbitraire finalement ?|couper{180}

Mensonge et politique

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Quelque chose et rien

Prendre conscience de l'absurde c'est sortir d'un rêve pour pénétrer dans un autre. C'est par la redondance des multiples messages affichés sur le quai du RER D qu'il eut cette pensée. "agresser verbalement un agent vous coutera 7500 euros d'amende" "voyager sans titre de transport vous coutera 50 euros". Il eut envie de fumer une cigarette et sur le paquet il remarqua comme pour une première fois "fumer tue". Dans le train il remarqua aussi le défilement des messages lumineux qui indiquaient la destination ainsi que toutes les gares qu'il traversait tandis qu'une voix féminine fatiguée répétait inlassablement les mêmes choses. Il remarqua aussi les casques sur la tête, le regard perdu sur les écrans des mobiles, le mouvement de l'index répétitif. Il décrocha en fermant les yeux. Comme c'est étonnant se dit il, je peux porter mon attention sur certaines choses, et m'arrêter juste à l'instant de me faire un avis. C'était comme si son avis n'avait plus vraiment de poids, d'importance et qu'il ne servait à rien d'en avoir un. Ne restait plus que l'attention dont il finit par se débarrasser grâce aux éclairs de lumière traversant par instant ses paupières closes. Il ne fit plus attention qu'aux nuances de rouge que le nerf optique conduisait jusqu'à sa cervelle. Puis il vacilla jusqu'à la presque totalité du rien. Avant de changer de rêve, il voulu faire cet effort encore de maintenir cet état le plus longtemps possible mais même cet effort lui paru absurde, inutile. Tout n'était que filtres produits par la pensée et qu'elle ne cessait de placer au bout d'elle même pour échapper à l'absurdité toute entière Pour tenter de trouver un chemin entre quelque chose et rien.|couper{180}

Quelque chose et rien

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Confusion et séparation

Dessin Bastet autre version Patrick Blanchon 2021 Il y a ce trouble qui rend à la vie par l'effacement soudain des repères, par l'oubli temporaire du confort des clartés, par l'amnésie d'une sécurité bizarre que produit le précis. Cette confusion où tout est mélangé provoque une émotion ancienne, en relation avec la fusion puis, tout de suite, simultanément, une angoisse associée à un besoin vital de s'en extraire, de s'en séparer. C'est ainsi que la pierre surgit du magma par convection, passe un temps infini à vivre l'état de séparée avant d'être absorbée de nouveau, pour rejoindre sous la croute du monde visible, le manteau, puis le noyau. Ainsi sont explorés l'état liquide, solide, gazeux . Sans relâche depuis le commencement des temps. L'immanence de la matière traversant ainsi toutes les métamorphoses, se confondant dans l'informe puis ressurgissant dans la forme. Pourquoi en serait-t-il différent de l'esprit ? De l'Energie électrique qui constitue en grande part ce je que j'énonce à tout bout de champs pour lui conférer une contenance ? Comme si un vase pouvait créer la fleur Le "Je" monolithique comme ces menhirs alignés sous les étoiles les reflétant pour indiquer un haut et un bas, une géographie, une spatialité qui n'aurait de fonction que celle d'être vierge afin d'être envahie. Il y a le même trouble qui rend à la mort tout ce qui l'instant précédent se pensait en vie pour une éternité. Il y a bien une sorte de mouvement qui ne cesse jamais, perpétuel entre la confusion et la séparation. Et pour trouver l'immobile, ce fantasme, nous bâtissons des murs, allumons des feux dans la nuit. Nous murmurons le mot foyer en soufflant sur les braises afin de faire naitre l'Autre. Nous implorons la confusion de nous arracher à la solitude et lorsque cela enfin arrive nous la jetons à terre, en la méprisant pour nous sentir hauts. Nous montrons alors la femme du doigt, recouvrons la d'un voile afin de ne plus être dérangé. Et prenons les armes pour tuer l'autre en nous comme en elle délivrons nous de la raison, oublions nous dans la métaphysique devenons bœuf, aussi gros jusqu'à en exploser d'ivresse. Et c'est ainsi que parle l'insensé qui ne voit plus de sens à rien en même temps que le sage qui trouve un sens à tout. C'est qu'il n'y a pas deux camps dans ce cas Comme il n'y a pas confusion ou séparation mais la même chose toujours qui chemine en quête d'une réalité dont elle ne satisfait jamais.|couper{180}

Confusion et séparation

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Intensité

Intensité dessin sur logiciel Procreate Patrick Blanchon 2021 Intensité de cet instant où l’oubli se juxtapose à la mémoire Où la fin et le début tombent le voile.|couper{180}

Intensité

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Limbes

Dessin sur logiciel Procreate Limbes dessin sur Logiciel Procreate Patrick Blanchon 2021 Regarder en face la confusion comme un soleil pour s’éloigner doucement des clartés Sans fuir La main trouve un chemin|couper{180}

Limbes

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Féline

Dessin sur Procreate Bastet à la tête de lionne.|couper{180}

Féline

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La compassion

N’est- t’elle pas surtout un jeu de miroirs ? Ne fais pas aux autres ce que tu ne voudrais pas que l’on te fasse… Existe t’il une compassion totalement désintéressée, une sorte de posture de la gratuité ? Bien sûr que non puisqu’au bout du bout l’intérêt serait d’enfin trouver la « bonne » posture. Tout est si changeant au dehors comme au dedans. On ne peut se fier qu’à chaque instant au plus près. Et déjà être prêt à voir surgir une différence. Être accueil comme on peut avec ce que l’on est ce que l’on a. Ça ne peut être un sens à donner à une vie, mais une conséquence après tant de tentatives ratées. Exactement comme une peinture qui, au bout du bout finit par totalement nous échapper. Dessin Hercule et l’hydre de Lerne 2021|couper{180}

La compassion

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Interdépendance

Nous ne sommes rien d’autre qu’une relation au monde qui nous entoure si je devais résumer ce que j’éprouve aujourd’hui. Une interdépendance. Le fantasme d’une âme, d’une éternité de conscience, ces derniers jours s’évanouit dans le crépuscule d’automne. Ce ne serait pas justice, voilà ce que je me dis, cet accès perpétuel au tout ne provient que de la même avidité toujours d’en vouloir plus. C’est apaisant finalement après toute la peur. J’ai l’image nette d’un interrupteur électrique position on ou off. Quelque chose intervient pour appuyer sur celui-ci à un moment donné. Cela se produit sans relâche, à chaque instant. Et tous ces instants ont certainement une cause. Même si je l’ignore. Tout au long de cette longue chaîne d’instants j’ai interagi que je le veuille ou pas avec le monde. Même lorsque je ne faisais rien. Visite à l’atelier des lumières Paris le 23/10/2021|couper{180}

Interdépendance