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En France la politique

Au cul la balayette, ou au chiottes selon les avis compétents, rien n'a changé depuis mes premières lectures d'Astérix le gaulois en 1966 ou à peu près. En France, la politique se pratique toujours à dos d'homme on place les chefs sur des boucliers, on soulève hi han et hop c'est parti, leurs épouses marchent à pied à côté, ou leur maris car désormais, fait extraordinaire, même les femmes prétendent aux affaires, comme si ça ne leur suffisait pas déjà de vouloir se mêler de tout, et il faut supporter en plus tout ce cinéma à période calendaire, supporter dans tous les sens du terme certains le font même avec des vidéos, des articles, des éditos, vu que le métier de crieur public s'est fait assez rare lui aussi. Il faut supporter sans boules Quies, ce qui ne serait pas de jeu, le monologue, l'imprécation, la menace, l'exhortation, l'autosatisfecit et le mea culpa (encore que ce dernier soit devenu un effet de manche has been, démodé, rare, délaissé, enfin peu usité. Ce qui n'empêche pas de dormir la rhétorique, sur ses deux oreilles, elle qui a déjà, comme on le sait, tellement de cordes à son arc pour convaincre, entourlouper, manipuler, suggérer, influencer, rallier et railler tout azimuts. De plus le virus du marketing issu d'un croisement surnaturel autant qu'hybride entre le protestantisme outre atlantique, le puritanisme écossais et l'appât du gain ajoute encore plus d'insipidité à toute cette affaire. Ce qui fait, qu'en gros et désormais, faire campagne pour une botte de radis ou un programme politique c'est du pareil au même. La condition sine qua non est d'avoir l'intonation, après le reste...tout le monde s'en fiche comme de l'an 40. Du coup je remarque moi personnellement qu'aucun candidat ne représente mes idées, flute alors. Mes idées, vous allez me demander qu'elles sont elles ? ( remarquez l'emprunt à un ex président dans la formule vous allez me demander) Et bien je vais vous le dire (nouvel emprunt, que je ne compte pas rembourser d'ailleurs) Revenir d'urgence à l'âge des cavernes sans éclairage électrique trop puissant, retrouver ainsi un peu de chaleur animal ou humaine sans avoir trop à être regardant sur l'esthétique de tout à chacune ou chacune. Travailler la langue à fond pour la réduire au borborisme minimal exprimant le plaisir et la douleur, plus de littérature, de philosophie, de religion, d'art contemporain, et bien sur plus de politique du tout ! rien de toutes ces choses qui sont comme des insectes xylophages qui nous pompent la sève et le nœud. Je serais assez pour sortir de temps en temps pour aller choper une banane, une pomme ou des noisettes en local, sans polluer la planète avec tous ces transports de denrées saugrenues. Puis retourner vite dessiner sur les parois de ma grotte en priant les grands dieux qu'on ne me les brise pas menues pour sortir les poubelles ou autre billevesées comme on en voit tellement ces jours derniers, dans les foyers et à la télé. Les femmes ne nous imposeraient plus de bouffer des brocolis ou des épinards parce qu'elles suivent des régimes. On interdirait les surgelés et de travailler de septembre à avril, ce qui nous laisserait suffisamment de temps pour nous émerveiller du silence et de la musque des sphères. D'ailleurs la preuve quand on regarde la sculpture des temps jadis on en apprend énormément, les femmes étaient encore généreuses en ce temps béni, et elles gardaient leurs bras derrière le dos, elle ne les levaient pas au ciel pour un oui ou pour un non, comme la mode semble l'exiger de nos jours. https://youtu.be/s1AcjNpKFCI|couper{180}

En France la politique

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Limer ou sublimer

Des fois je me dis telle ou telle fenêtre possède des barreaux qu'il faudrait limer pour s'évader. Faut juste trouver la lime. D'autres ont trouvé la combine, ils subliment. J'ai essayé maintes fois en autodidacte et forcément les blocages se sont accumulés. Je n'arrive à sublimer que très moyennement. D'autres par contre sont prêts pour les jeux Olympiques. Sublimer les choses à un tel point mériterait une médaille. La question est de savoir ce que l'on fait une fois qu'on a reçu une médaille. Certains ne s'arrêtent même pas là, ils sont drogués à un point tel que ce qui les motive ça doit juste être d'avoir leur dose quotidienne d'adrénaline. Je ne parle pas que des coureurs à pieds, j'ai vu de ces drogués là parmi les artistes aussi. A mon avis s'ils limaient de façon tout à fait modeste les mêmes barreaux que j'ai aperçus à mes fenêtres ils n'auraient pas cette propension à sublimer de façon compulsive. Le pire, attendez, c'est que l'on imagine qu'il y a des barreaux aux fenêtres, mais en fait il n'y en a pas, il n'y a même pas de fenêtre en vrai. Un autre truc que j'ai découvert. Admettons que malgré tous les efforts on continue à désirer des barreaux aux fenêtres pour un simple souci de sécurité, on peut avoir un peu de gout et essayer de les rendre jolis non ?|couper{180}

Limer ou sublimer

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On et off

Jean Rivière est déchainé en ce moment, il enchaîne les vidéos pour placer ses formations payantes. Jean Rivière est un être hybride à mi-chemin entre le chien truffier et Jean-Claude Van Damme. Sauf que JCV effectue un grand écart physiquement ( quoiqu'à son âge je sais pas s'il peut encore) alors que chez JR c'est neuronal essentiellement Et là il m'apprend que l'on peut réaliser tout le travail d'une semaine en seulement 1 heure ou à peu près. A condition d'acheter sa formation. Sinon je n'aurais pas accès à tous les outils que pratiquement personne ne connait A ces templates A ses combines mirifiques qu'il a mis 10 ans à créer en suant sang et eaux. Et là évidemment je me dis que c'est tentant. Imagine que tu puisses faire autre chose que travailler comme par exemple t'occuper de ta famille, sortir ton chien, aller à la poste pour poster tes colis, faire les magasins, ramasser des champignons, aller aux putes, cumuler les deux. C'est tentant mais bon. Moi ça m'angoisse de pas travailler. Il suffit que l'on prononce le mot "vacances" pour que j'éprouve un vide sous mes pieds. Pourtant il a raison sur un plan. Je dis que je travaille mais je n'en glande pas une en vérité. Et tout s'explique comme d'habitude chez Jean Rivière en une phrase simple et efficace sous la forme d'une métaphore. Le bouton on et off. Quand tu veux travailler vraiment il faut que tu sois en position on, pas le cul entre on et off. J'ai l'impression que c'est ma fête en ce moment. Car je suis toujours entre on et off personnellement. En fait je ne fabrique pas de frontière entre les deux comme un couillon. C'est pour ça que je réussis pas dans ma vie. C'est pour ça que je suis pauvre comme job C'est pour ça que tout un tas de choses désagréables m'arrivent. Je ne suis pas une machine c'est surement pour ça. Il y en a de plus en plus des formateurs à la noix de ce genre là. Leur mot d'ordre c'est le plan, la structure, l'efficacité oups pardon l'efficience et évidemment le pognon. gagner plein de pognon le plus facilement possible En te prenant pour une andouille c'est évident. Et le pire c'est que souvent ça marche. Mais pas aujourd'hui, ça me gave aujourd'hui Aujourd'hui je prône le temps perdu le temps où l'on ne fait rien du tout sans culpabilité et je crois que je l'ai bien gagné et de haute lutte ce temps là. Si tu veux c'est un genre de réussite qui en vaut bien un autre. J'ai rien contre Jean Rivière, tout le monde a le droit de gagner sa vie comme il le peut. Comme j'ai le droit de dire aussi que tout ça ce ne sont que des conneries. On a le droit encore profitons ! Mettons tout ça sur off ! Image internet "efficience"|couper{180}

On et off

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Humilité

Je n'arrive pas à trouver un autre mot. J'ai essayé modestie mais ce n'était pas assez fort pour le propos. Pour cette formidable découverte que je viens de faire. Le tiret cadratin. Et là je tombe des nues. Je croyais que dans les dialogues il suffisait de placer un - alors que pas du tout il faut un — Bon après on peut discuter le bout de gras sur la longueur du tiret cadratin, prendre un air docte et dire qu'il en existe des courts et des longs, palabrer sur l'espace ou le double espace que l'on placera après cette merveille typographique. Moi je dis faut surtout être humble dans la vie. Ce qui vient de se produire avec le tiret cadratin doit se produire dans des milliers de domaines. On croit que l'on sait tout un tas de choses mais sait-on jamais comment faire un tiret cadratin hein ? et bien je vais vous le dire si vous ne le savez pas encore il suffit d'appuyer sur ALT et d'enchainer la suite numérique 0151 et là regardez le petit oiseau sortir ! N'est-ce pas magique l'humilité ? Pousse tende sortant du goudron, image internet|couper{180}

Humilité

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Cafard

Dans ma jeunesse J'ai vécu avec les cafards tellement longtemps que ça ne me fait plus grand-chose d'en croiser un au sens propre comme au figuré. Je me découvre mithridatisé ( du roi Mithridate qui s'empoisonnait un petit peu tous les jours parce qu'il avait peur d'être empoisonné). Et c'est vrai que je ne supporte pas beaucoup la tristesse, la déprime surtout chez autrui, car à partir de là je suis capable de me transformer séance tenante en bon samaritain chiant comme la pluie. Heureusement que je n'arrive pas à le faire pour moi-même sinon ce serait la double peine. Non, sérieusement, quand j'ai le cafard je m'assois dedans et j'observe. Une part de moi observe ce que les autres parties fabriquent. J'ai toujours eu cette possibilité depuis l'enfance. Une sorte de dédoublement qui parvenu à l'âge adulte aura occasionné pas mal de sueurs froides. Car je me pensais frappé d'anomalie mentale, j'étais probablement schizophrène, j'allais très mal finir, emmailloté dans une camisole et gavé d'anti dépresseurs et autres anxiolytiques. En fait non je n'étais dangereux pour personne d'autre que moi seul, et puis j'étais responsable je ne m'accrochais pas au déni. Toujours cette propension à fuir la facilité. Dans mes piaules insalubres les cafards cavalaient sur le papier peint des murs. Au tout début j'ai éprouvé un trouble, comme une salissure profonde, quelque chose qui attaque l'âme. Puis je me suis demandé si j'avais réellement une âme, et à quoi cela pouvait bien ressembler. J'ai assez vite réglé le fantasme de la pureté d'âme qui allait me mener à une sorte d'hallucination fascisante de la réalité. En mettant de coté le noir et le blanc comme seules bornes à cette fameuse entité qu'on appelle l'âme, la nuance est venue à moi. Et avec la nuance mes premières peintures véritables. Comment expliquer ça aux gens c'est quasiment impossible. On ne vous écoute même pas. On vous rit au nez et on tourne les talons. Quel chiant celui là avec son âme ! C'était pareil avec les voyages j'ai remarqué. Essayez de ramener un DVD de vos photos de voyages à un repas et demandez à la maitresse de maison de le diffuser sur la télé. Vous allez voir sa moue déconfite aussi sec. Quand on est avec les gens on ne parle pas d'âme, pas de voyage, et on la boucle sur les cafards. Il reste tout un tas de choses sur lesquelles échanger et on peut y aller de bon cœur sans crainte. — Il fait beau t'as vu — Tu as fait quoi de bon pour midi — Tiens la facture d'eau est arrivée. —Si on allait faire les courses ? Des phrases bateau toutes faites voilà ce qu'il est louable d'échanger avec ses contemporains. Vous allez dire que c'est facile, ça l'est peut-être pour beaucoup. Mais imaginez la somme d'efforts pour quelqu'un qui ne trouve absolument rien de facile ici-Bas. J'ai du faire énormément d'efforts pour simplement dire bonjour déjà, que je vous fait grâce du reste. La jeunesse et la folie d'Hercule 100x100 cm Acrylique sur toile 2021 Patrick Blanchon|couper{180}

Cafard

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Médium

En tant que peintre j’utilise pas mal de médium pour l’huile notamment. En tant que blogueur de plus en plus populaire, j’observe aussi une augmentation du nombre de médium et autres marabouts dans la liste de mes abonnés… Bonjour et bienvenue donc à tous les magiciens, les vrais et les moins vrais ! Y a d’la place pour tout le monde tant que j’ai pas à sortir mon porte monnaie ;)|couper{180}

Médium

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Point de vue

Le soleil est déjà haut dans le ciel comme dans un roman de Christian Jack. Sauf que je n'irai probablement jamais en Egypte. D'ailleurs qu'irais-je y faire ? Pour l'instant j'essaie de voir la route et je regrette d'avoir oublié mes lunettes de soleil. Je roule à 60 sur la petite départementale en direction de Saint-Donat. Mon épouse et moi sommes invités chez des amis pour un déjeuner dominical. Le pare soleil de la Dacia d'occasion qui affiche ses 244 000 kilomètres au compteur est une gène supplémentaire pour conduire. J'ai tenté d'allumer la radio pour prendre appui sur quelque chose de bien trivial, histoire de ne pas trop rêvasser, mais ma chérie a dit oh non pas ça et elle a appuyé presque aussitôt sur le bouton. C'est tout de même incroyable que tu aies ce besoin d'allumer cette radio quand je suis à coté de toi en voiture. Tu es de plus en plus comme ton père, personnel, égoïste, tu n'en a vraiment rien à ficher des autres. Elle est un peu nerveuse ces derniers jours ma moitié. Des problèmes familiaux. J'essaie de blaguer pour la taquiner. " Un égoïste c'est quelqu'un qui ne pense pas à moi" je lui dis. J'aurais pas dû. Elle se renfrogne agacée. La vie normale d'un couple on ne peut plus normal. On arrive enfin non sans avoir tourné un peu en rond comme d'habitude en raison d'une déviation. C'est dingue comme ces petits patelins de la Drôme ont le chic pour créer des animations le dimanche. Un jour c'est la kermesse à la saucisse, un autre la cérémonie des choux farcis , sans omettre l'ovation à la bugne, à la tarte aux pralines, tout ça à grand renfort de vin chaud. On arrive et Gaston nous accueille les bras grands ouverts. Très sympa Gaston. Il faut juste ne pas le brancher sur ses soucis de santé parce que là on est fichu. Mais pour le reste vraiment sympa. Cela ne fait pas bien longtemps que nous nous sommes revus , juste après les multiples confinements dûs au Corona virus. Nous nous sommes retrouvés Il y a une quinzaine de jours durant une exposition de peinture. Venez donc déjeuner ça nous fera plaisir. Ca devait bien faire deux ans que nous ne nous étions pas revus et j'avais trouvé que son travail avait évolué, je lui ai même réservé une petite œuvre que je dois d'ailleurs lui régler. Et puis son épouse Michèle et la mienne s'entendent bien, elles sont amies de longue date. Moi je suis comment dire, une pièce rapportée puisque je suis le second mari de ma femme. Le vin blanc ne me disait pas grand chose, je crains toujours les acidités d'estomac en ces périodes de fin d'année. Et puis pas la peine de risquer l'énervement pour rien, j'ai dit ok pour le Martini blanc. Finalement on est tous passés au Martini blanc sauf Michèle qui ne jure que par le pastis. L'apéro se déroule de façon classique. On papote de tout de rien, on se plaint un peu du temps qui passe si vite ( pas trop attention, la santé en général vient tout de suite après, normalement) Au bout du second Martini Gaston a déjà effectué quelques tentatives en évoquant subrepticement quelques soucis gastriques sur lesquels personne ne semble vouloir s'arrêter. Michèle, vous ne fumez pas dans la maison je dis, je vais en griller une dehors. Je t'accompagne elle dit. Ben, leur mâtin espagnol vient à notre rencontre. Je ne me souvenais plus qu'il était aussi énorme ce clebs et je dis wow belle bête. Il est gentil comme tout dit Michèle, il est trouillard par contre. Il faut dire que son ancien propriétaire le battait comme plâtre, il lui faut du temps pour faire confiance à des inconnus. Tu as vu ce salaud lui a coupé la queue. Et effectivement tout à coup je remarque que le chien s'achève par un pompon ridicule pour sa stature. J'adore les animaux. Je leur fait des mimiques imbéciles généralement. Sauf aux chats que je considère d'une intelligence au dessus de la moyenne. Le but étant généralement d'attendrir les animaux en leur offrant l'image la plus ridicule que je peux afin qu'ils ne me fasse pas de mal. J'ai fait des cailles pour midi j'espère que vous aimez ça me dit Mimi en éteignant sa cigarette. Des cailles aux marrons avec un gratin de cardons elle ajoute. Je tend la main au chien, je refais un peu le clown pour qu'il s'approche mais il reste à bonne distance. Super j'adore les cailles je salive déjà je dis. Le repas commence bien, on parle de tout et rien, du vaccin et bien sur des opposants à la vaccination. Il y a un petit restau au village, ils ne portent plus de masque pour servir du coup on n'y met plus les pieds dit Gaston. Un peu de politique, du léger parce qu'on ne se souvient plus trop de quel bord nous sommes les uns et les autres. A un moment je tente un " je voterai pas pour Macron", mauvaise pioche car du coup on me rappelle son bilan, tout semble s'améliorer en France. A quel prix j'allais dire mais je me suis retenu. Michèle apporte les cailles à ce moment là et la conversation dérive sur le club de seniors dont elle s'occupe qui n'a pas eu de subvention cette année, parce qu'en 2020 ils n'ont rien dépensé. Logique implacable de l'administration. Je ne sais plus comment nous en sommes venus à parler de voyage. Sans doute parce que mon épouse était toute contente d'annoncer que nous partirions en Grèce cet été. Et bim Gaston trouve enfin une ouverture. Moi je ne peux plus prendre l'avion. Et d'y aller sur le dernier vol qu'ils ont pris pour la Tunisie et le fameux trou d'air où il a cru ( encore une fois) qu'il allait mourir. Et de nous narrer toute la scène dans le menu. Mais si on prévenait les gens que les bip bip qu'on entend ne sont en fin de compte que des échanges entre l'hôtesse et la cabine pour obtenir plus de plateaux repas ou je ne sais quoi , mais pense tu. On ne nous dit rien. Moi je crois qu'il me faudrait un stage pour apprendre à ne plus avoir peur en avion. Par contre c'est pas donné, 800 euros au minimum. Oui et en plus je ne crois pas que ce genre de stage soit pour ne plus avoir peur, c'est plutôt un genre de simulation de vol ajoute mon épouse. Gaston ne se démonte pas, il entreprend pour la énième fois de revivre en direct l'aventure du trou d'air en se palpant de toutes parts. Puis d'enclencher sur toutes les maladies qu'il a déjà traversées et surtout sur son angoisse, son obsession de la mort. Je suis des séances d'art thérapie il dit tout à coup et depuis ça va beaucoup mieux. Et là il nous décrit tout ce qu'il s'oblige à faire en cas de montée intempestive d'angoisse. Je ventile et en ventilant ça se calme c'est génial. Tu veux ma caille et sans attendre la réponse ma moitié me la flanque dans l'assiette. Je vais me rabattre sur le gratin de cardons elle ajoute. Il est bon ce petit vin je dis pour essayer de reporter la conversation sur autre chose, un peu gêné vis à vis la maitresse de maison. Pas si facile de préparer d'excellentes cailles comme elle le fait. Elles fondent dans la bouche ces cailles ajoute Gaston. Par contre j'ai arreté tous les plats en sauce avec vin rouge ça me flanque des turbulences gastriques horribles. J'ai vu mon médecin et il m'a dit de ne pas me retenir quand ça m'arrive. C'est évidemment pas très élégant mais quand je sens que j'ai besoin de roter je rote. Et de feindre un faux rot sous les yeux écarquillés de mon épouse en face de lui. Gaston a eu de multiples cancers, il a déjà frôlé une bonne dizaine de fois la mort. Il faut le savoir. Si on ne le sait pas on ne peut pas rester 5 minutes sous son emprise lorsqu'il commence à énumérer tous les risques physiologiques que le simple fait de vivre peut entrainer. Et lorsque je parle d'emprise je n'exagère pas. Quand il vous parle de ses maladies il plante son regard dans le votre et vous n'avez pas intérêt à regarder ailleurs. Il vous rattrapera de toutes les façons possibles, en faisant de grands gestes tel un sémaphore. Je crois même qu'il peut vous prendre en grippe si vous êtes sujet à ces moments là à la moindre distraction. J'avais oublié cette particularité de Gaston. C'est drôle parce qu'il y a de cela quelques années cela m'agaçait prodigieusement de l'écouter raconter tous ses soucis de santé, son interminable trouille de crever. Aujourd'hui ça ne me fait plus tant d'effet. j'ai dû vieillir, je m'attendris. J'en souris même intérieurement. Tu devrais écrire tout ça je lui dis, ça te ferait surement du bien. Je ne sais pas écrire il dit. Et puis je fais déjà du Chikongue. J'ai eu un mal de chien à comprendre ce qu'était la boule d'énergie qu'il faut sentir entre les mains ( et là il mime) et à la faire descendre vers le plexus. Maintenant je la sens l'énergie. Et si en plus je ventile je ne te dis pas. Je suis totalement Zen. Je jette un coup d'œil à Michèle et à mon épouse. Elles ont un visage grave mais je comprends qu'elles se retiennent de rigoler. Comment prendre les choses à ce point du repas ? Je n'en suis qu'à ma première caille, et il y aura ensuite fromage dessert et café... il me faut une stratégie. Oui écrire ou dessiner tout ça je dis. Une BD tiens, Gaston prend l'avion, Gaston et la boule d'Energie, Gaston et la libération des flatulences. Je crois que ce serait extrêmement salutaire. Sans doute encore plus que l'art thérapie et le chikongue additionnés je dis. Les deux femmes explosent de rire. Gaston commence à l'avoir mauvaise. Je vois son oeil noir soudain me scruter. Je ris mais ce n'est pas méchant Gaston. Faut vite temporiser. Ventile ventile. Tout s'est bien terminé au final lorsque nous sommes sorti dans le jardin il y avait toujours du soleil. Il parait que ça va durer pendant toute la période de Noël a dit Michèle. Ben le chien avec qui j'ai sympathisé en lui refilant des petits bouts de caille et de fromage est venu se frotter contre ma jambe. On a repris une date pour dans quelques semaines. La route était moins pénible au retour car on avait le soleil dans le dos. On était silencieux dans la voiture je n'ai pas essayé d'allumer la radio cette fois ci. Tout de même claquer 800 euros pour un stage afin de ne plus avoir peur en avion j'ai dit. Je ne savais pas que ce genre de truc existait j'ai ajouté. On a rigolé et je me suis demandé si à ce moment là c'était de la cruauté ou de la peur. J'avais le choix entre ces deux points de vue soudain mais je n'avais aucune envie de choisir comme d'habitude. On s'est pris la main et on est resté silencieux ensuite tout le reste de la route.|couper{180}

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Deux visages de Samsara

Ce visage n’est pas aussi serein que le précédent et puis l’orientation du crâne est légèrement différente, c’est presque ça mais ce n’est pas ça. On ne peut pas se mentir en peinture Demain je recommencerai Deux visages de Samsara|couper{180}

Deux visages de Samsara

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Refaire

Je ne sais pas où j’ai fichu ce tableau… cela fait plusieurs jours que je fouille, en vain. Mais heureusement j’ai conservé une photographie de celui ci… Refaire n’est pas ma tasse de thé Mais justement, pour une fois je me dis aller petit challenge ! La première image est la photographie originale et les autres le tableau en cours de réalisation|couper{180}

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Jusqu’où peut aller le mysticisme ?

Reprise du 17 décembre 2020|couper{180}

Jusqu'où peut aller le mysticisme ?

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Prendre un café à Fiesole

Inspiré par un voyage à Florence, par la lecture de Sophie Chauveau sur les peintres de la Renaissance, par le village de Fiesole et les ombres de Fillipo Lippi et de Fra Angelico. octobre 2019 ( reprise)|couper{180}

Prendre un café à Fiesole

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La fulgurance de l’hésitation

Une phrase de Nicolas de Staël tourne dans ma tête depuis l'aube concernant l'idée de la fulgurance en peinture. Il parle de la fulgurance de l'autorité et de la fulgurance de l'hésitation à propos de la peinture, et il me semble qu'il les place sur le même plan, comme deux chemins menant à une seule et même destination. Quelle est cette force qui sitôt qu'une certitude se présente m'oblige à pénétrer dans le doute, dans l'hésitation ? En surface elle ne me culpabilise que pour détourner mon esprit de sa véritable fonction. Ne pas accorder de confiance à la certitude. Repousser le moment d'être certain de quoi que ce soit. On peut aussi bien voir les choses ainsi n'est-ce pas ? On devrait en être au moins un peu conscient, juste ce qu'il faut. Que cela s'achève par une tragédie dans le cas de De Staël n'est probablement pas dû à la peinture. Plutôt à ce qui le poussait à peindre. Et aussi à préférer les amours impossibles. Il est mort jeune, 41 ans... Que sait on à 41 ans ? Sans doute pas moins qu'à 62. Et cette pensée m'attriste en même temps qu'elle me redonne un regain d'espoir. Se dire qu'on ne sait jamais rien, avec certitude, laisse apparaitre une sorte de palimpseste à la surface des peaux de chagrin. Quelque chose qui se révèle par l'hésitation, la biffure et la rature le tout accompagné d'un parfum de citron acide. Scène de rue, 2010 Acrylique sur toile 60x80 Patrick Blanchon|couper{180}

La fulgurance de l'hésitation