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Mettre en confiance
Je n'ai jamais vraiment aimé cette expression. Sans doute parce que "mettre" fait penser à maîtrise phonétiquement, et pour les esprits tordus encore bien d'autres choses. Faire confiance non plus ne m'a jamais convenu. Ce fer dans le faire je présume. Toutes ces propositions auxquelles on accole la confiance nécessitent une action. Et je pense que la confiance ne nait pas de l'action mais d'un état. Chat de Sara 6 ans Si je me sens bien dans ma peau, je n'ai pas peur de grand chose, alors la confiance vient naturellement sans effort. C'est sur ce postulat que je communique avec les groupes d'enfants auprès desquels j'interviens. Je suis ce que je suis avec eux comme je le suis en général. Je fournis des pistes de travail, des suggestions afin qu'ils dessinent et peignent dans une atmosphère calme et paisible le plus souvent possible. Il n'y a pas d'enjeu autre que celui de passer ensemble un bon moment. Cela fait des années que j'ai mis en place cette manière de faire. Ce n'est pas venu tout seul mais avec le temps, l'expérience. C'est grâce à une intuition qui m'a permis de sortir du train train, d'une zone de confort que peu à peu la pensée, appuyée par l'observation des résultats, que j'ai pu créer ces espaces temps propices à la créativité enfantine. Comme n'importe qui d'entre nous un enfant a besoin que l'on reconnaisse son importance, qu'on lui accorde une attention. C'est la seule chose véritable à faire que de parvenir à prêter une attention à chacun d'eux lors de ces séances récréatives. Les laisser s'exprimer oralement en premier lieu et ce même si, parfois leurs propos cherchent à sortir du cadre, d'une convention habituelle, des règles ordinaires qu'un professeur se hâte d'installer pour ne pas se laisser déborder. Cette crainte d'être débordé est délicieuse car elle m'indique régulièrement que je ne fais pas suffisamment attention. Elle m'est très utile et je ne cherche pas à m'en préserver tout au contraire je l'entretiens comme un petit monstre toujours affamé au fond de moi , c'est un enfant comme tous les autres. Et ce même lorsque soudain la petite Chloé 7 ans vient me trouver pour raconter à voix haute tous ses rêves dans lesquels des animaux formidables se jettent sur elle pour la dévorer. Ou bien lorsque c'est elle qui se met à manger les autres, ce qui n'est qu'une variation sur le même thème. Quand la petite Sara 6 ans m'énonce toute la liste des animaux qu'elle a envie de dessiner avec force détails verbaux plus ou moins ragoutants, je patiente jusqu'à ce que la liste se termine. Je regarde les commissures de sa bouche qui doucement s'élèvent vers le haut marquant la satisfaction qu'elle éprouve à cet instant d'être écoutée. Quand la petite Manon se renfrogne mystérieusement suite à un conseil que je formule sur son dessin, je n'insiste pas non plus, je lève un pouce et je dis : je te demande de bien vouloir m'excuser ce que je viens de dire n'est rien d'autre qu'une sale habitude d'artiste qui désire toujours changer ou améliorer les choses. Et elle le comprend tout à fait, elle se rengorge, tourne les talons et parvenue à sa place je la vois s'absorber de nouveau sur son dessin et sa peinture comme si je lui avais donné une clef précieuse. Je me suis excusé et je lui ai donné l'importance qui convenait à cet instant là précisément. Je lui ai montré que le principal ne venait que d'elle et que les jugements extérieurs étaient susceptibles de ne pas être forcément les meilleurs. Ces petits moments ne durent qu'une heure en moyenne, et je les trouve toujours trop courts. Cependant cela suffit amplement pour qu'ils puissent maintenir la concentration dont ils auront besoin. En général tout le monde fait deux ou trois dessins par séances avec ajouts de peinture. Il en ressort souvent des choses magnifiques, non pas selon les critères artistiques classiques qui définissent le beau ou le laid, cela nous nous en fichons je crois. Non ce qui est important c'est qu'ils découvrent peu à peu la liberté de tracer la ligne qu'ils désirent sans se retenir. Ou du moins, car à cet âge il la possède encore cette liberté, qu'ils puissent l'associer au plus grand nombre de souvenirs positifs pour la conserver le plus longtemps possible. Je ne suis que le servant à la fois vigilant et bienveillant de leur liberté d'enfant. Les chats de Rose 6 ans|couper{180}
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Excitation et apaisement
Il a fallu du temps pour que je parvienne enfin à renoncer à tout effort. Cet effort pour s'exciter, cet effort pour s'apaiser. Dans le fond des choses y en a t'il d'autres ? Le pire est que je ne savais même pas que je faisais un effort à chaque fois. Impossible de dire comment . Juste que le temps est important. Le reste demanderait des efforts inutiles. Il ne reste tout au plus qu'un peu de nostalgie et d'espoir, un tout petit amalgame. Une gratuité. Un cadeau que l'on ne se sent pas tenu de rembourser. Ocre et bleu Huile sur toile 60x60 cm Patrick Blanchon 2020|couper{180}
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ok et à part la crucifixion, c’est quoi ton vrai métier ?
On avait bien rigolé ce jour là. Elle était intelligente, sensible, et sa révolte était maitrisée, elle en avait fabriqué quelque chose qui l'illuminait de l'intérieur. D'ailleurs je n'arrêtais pas de contempler le grain de sa peau, et son œil vif semblait lié à la fraicheur apéritive des beaux poissons que les pécheurs avaient étalés sur des lits d'algues, de varech. On avait raconté nos vies à une vitesse supersonique, pour jouer le jeu des points communs. Pour se tester aussi , afin de savoir si l'autre savait bien ses règles. Et nous nous étions interrompus bien sur avant l'adolescence. Il y a toujours tellement à dire sur l'enfance. Et déjà les points communs que nous avions voulu absolument trouver semblaient au complet. C'est là qu'elle avait mis son doigt sur ses lèvres pour m'intimer le silence. On était resté un bon moment comme ça face à la mer à regarder les bateaux qui partaient et d'autres qui revenaient. Et puis elle avait posé la tête sur mon épaule et sans me regarder elle avait dit : Ok et à part la crucifixion, c'est quoi ton vrai métier ? Et c'est juste après ça que nous nous sommes embrassés. Avec une foutue gravité qui m'avait flanqué des sueurs froides dans le dos. Des sueurs froides, en été, en Sicile, entre 35 et 40° fallait le faire. Après je ne sais plus ce qui s'est passé. Je ne me rappelle pas si j'ai marché sur l'eau, si j'ai lévité ou si quelqu'un ou quelque chose m'a une nouvelle fois crucifié. Je me suis dit bon, fini les vacances et j'ai du rentrer sur Paris cette année là tout simplement, je n'allais pas en faire une religion. Collage et acrylique format 24x30 cm Patrick Blanchon 2021|couper{180}
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Le blogging, la peinture, l’hydre de Lerne annuelle
Tous les ans c'est la même histoire, les bonnes résolutions reviennent par vagues pour m'envahir la caboche et il me faut vraiment me ramasser sur moi-même, m'arcbouter farouchement pour tenter de leur résister. Mais parfois certaines sont plus virulentes que d'autres et il me faut encore ajouter à la résistance un petit quelque chose en plus. Mettons du bon sens, ou du discernement. En tant que peintre la plus belle partie du travail est évidemment de peindre. Alors donc, une fois l'an, en janvier, tout me rappelle que ça ne suffit pas et ce d'une façon encore plus insistante que tous les autres mois. Je commence à m'accabler, à me juger férocement, à me chercher des poux dans ce qu'il me reste de cheveux et tout cela tourne autour des termes "stratégies, visibilité, notoriété, et évidemment "pépettes". Il faut faire tellement d'autres choses que de peindre quand on veut vivre de sa peinture vraiment que je l'avoue systématiquement les bras m'en tombent. Ce qui est un inconvénient majeur pour ma profession on en conviendra. Du coup je passe par une période bizarre où un tas d'idées biscornues, de désirs troubles, montant de je ne sais quel lieu mercantile de ma psyché, finissent par m'assaillir et me prendre de façon obsédante, la tête. A chaque tête qu'Hercule coupe, il en pousse deux autres, o quelle saleté que cette hydre de Lerne ! Faut-il améliorer le site web, afin de le rendre plus joli, plus " responsive" , plus pro, et ainsi obtenir les faveurs Googolesques en matière de référencement ? Faut il enfin sérieusement s'intéresser au fonctionnement ésotérique de ce putain d'autorépondeur auquel je ne pige que couic et que je paye pourtant chaque mois pour pas grand chose ? Faut il s'intéresser à la création d'une boutique ? Et dans ce cas changer de CMS, troquer Wordpress contre un Prestashop ? Et puis commence alors aussi tout une batteries de tests, d'essais, pas vraiment concluants je l'avoue. Evidemment rien n'est simple lorsqu'on bidouille, un morceau de code par là, une classe CSS par ci. Je finis généralement par m'embrouiller copieusement dans toutes les ID Du coup des heures et des heures de visionnages de tutos sur YouTube à s'en faire pleurer les yeux sur des sujets tellement éloignés de la peinture dans le fond que la confusion finit par envahir à peu près tout, et surtout elle érode largement le plaisir simple de se retrouver devant son chevalet et peindre de bon cœur. Dans le fond c'est un peu la même chose dans la peinture elle-même, sauf que je l'avais oublié. Au début on se trouve tellement dépourvu de tout ce que l'on imagine comme savoir, expérience, que l'on passe des heures innombrables à chercher en dehors de soi, des astuces techniques, des savoir faire, que ce soit sous forme de cours, de tutos, de formations et de stages, si ce n'est pas une école d'art. On croit que toutes ces choses extérieures sont absolument nécessaires, que sans elles on sera condamné à ne rester qu'au niveau de l'amateur. C'est sans doute vrai en partie, mais pas complètement. Toute cette confusion d'où vient-elle vraiment finalement ? Peut-être du fait qu'on n'arrive pas vraiment à savoir ce que l'on veut, ni dans le blogging ni dans la peinture. Et si on n'y parvient pas, je dirais en ce qui me concerne que je m'y refuse même, car "savoir ce que l'on veut" dirige généralement vers un seul objectif désormais qui est de "faire du pognon". Bon je n'ai rien contre le fait d'en gagner, j'ai même passé la plus grande partie de ma vie dans ce but lorsque je travaillais en entreprise. C'est d'ailleurs en raison de cette absurdité que j'en suis finalement parti. Alors évidemment c'est difficile après tant d'émerveillement, de liberté, en choisissant tous les aléas d'une vie de peintre de revenir à nouveau vers ce questionnement et de redéfinir des stratégies que je connais au demeurant assez bien finalement. Même si les outils changent, si je ne suis pas tout à fait à la page, le contenu est toujours le même : Promettre, faire saliver, répondre à l'avance aux objections de ne pas acheter, promettre encore, faire saliver à nouveau, au moins 7 fois si possible à la queue leu leu pour que ça pénètre les cervelles et puis balancer une urgence, accompagné d'un "call to action". Vendre des tableaux comme ça, j'avoue que je suis tenté une fois l'an, généralement en Janvier. C'est assez perturbant et à la fin j'arrive même à en rigoler tout seul. Peut-on vraiment diviser à ce point son état d'esprit pour être à la fois peintre, camelot, et technicien en informatique ? C'est une colle encore pour moi. Même si je vois parfois des personnes qui y parviennent et qui même ont l'air de remporter un franc succès, je me demande bien l'impact que peut avoir cette sorte de schizophrénie, globalement sur la justesse de leur art... Peut-être suis je encore trop naïf, trop bohème, mais ce que je sais c'est ce que je ne veux pas surtout. Je veux rester peintre et n'ai pas vraiment envie de me transformer en homme d'affaire, ni en crack de la SEO, et surtout pas rester les trois quarts de la journée les yeux fixés sur des écrans à contempler des graphiques et des courbes pour me rassurer sur mon talent, sur ma sécurité et tirer je ne sais quelle fausse gloriole de toute forme de reconnaissance. La question tout de même, importante à se poser à partir de là c'est pourquoi je continue à blogguer ou à peindre ? Pour le plaisir de m'exprimer évidemment, et par les temps qui courent, sans doute que cela peut paraitre égoïste, inefficace absolument comme pas du tout rentable, je m'en fiche pas mal au fond. On m'a déjà fait le coup avec le temps, avec le genre de conneries telles que " le temps c'est de l'argent" ou encore le temps perdu ne se rattrape jamais" … je connais la musique et surtout le silence comme d'habitude entre les notes. Chaque année il y a un héros antique qui use son arc ses flèches et tout un tas de stratégies pour occire le monstre du marais. En vain du 1er de l'an à la fin janvier, après ça se calme une fois que toutes les têtes du monstre ont été calcinées méticuleusement..|couper{180}
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Le taureau qui pète
Quand j'étais jeunot j'habitais dans une chambre de bonne, au 7ème d'un immeuble cossu, sis Place de la Bastille. Au troisième logeait la famille Laraison, dont le père était le directeur de la Banque de France. Le tapis rouge que l'on pouvait voir dès le rez de chaussée s'arrêtait à leur étage mystérieusement. Sans doute eut on installé un ascenseur qu'il n'eut pas été plus haut non plus. Lorsque je descendais de mon 7ème quatre à quatre, je les croisais parfois. Monsieur Laraison était un homme de taille moyenne, ni gros ni maigre, vêtu de gris. Sa femme semblait fort attachée à lui car elle se cachait toujours derrière jusqu'à devenir son ombre exacte lorsque je passais devant eux en leur glissant un "bonjour" feutré. Quant à leurs marmots, ils étaient joufflus avec des regards en biais qui n'inspiraient aucune sorte de compassion pour le jeune homme que j'étais. Le mardi les Laraison recevaient. Leurs invités arrivaient vers 20 h et souvent comme je remontais vers ma piaule à cette heure là je découvrais dans l'escalier des fragrances de parfums inconnus. Puis lorsque je parvenais au 3ème je collais l'oreille contre leur porte et j'entendais des rires et des exclamations tranquilles comme ont l'art d'en produire les bons bourgeois de cette ville. J'en parlais à Pauline une fois que nous avions fait l'amour en guise de dîner et nous en riions en les imaginant festoyant autour de leur belle nappe blanche, s'agrippant à leurs verres en cristal de bohème, remplis de Toquay. Imagine si l'un d'entre eux soudain est victime d'une flatulence ou d'une éructation intempestive... imagine cette bonne madame Laraison en train de péter entre le hors d'Œuvre et la truite saumonnée... Nous riions et cela était bon, mon Dieu que c'était bon. Cela nous rassurait aussi de les imaginer humains au bout du compte, du moins nous l'espérions comme on espère à 20 ans. Le jour où j'ai perdu Pauline, j'ai laissé la piaule et je me suis barré de la Bastille. J'ai perdu de vue les Laraison aussi par dessus le marché. Parfois comme aujourd'hui ça m'arrive d'y repenser, je colle mon oreille à la porte de mes souvenirs, je revois Pauline et son corps éblouissant et puis j'entends un pet sonore soudain qui monte d'un 3ème pour fendre l'air. Et je me mets à rire, à rire, mon Dieu comme c'est bon ! Je me suis mis à penser à ça en voyant une œuvre de l'artiste Chinois Chen Wenling " Le taureau qui pète". En fait le vrai titre de cette œuvre est "What You see Might Not Be Real" en français :ce que vous voyez pourrait ne pas être réel. D'après les critiques il s'agit en fait d'une critique originale de la crise financière mondiale actuelle. Elle mets en scène un taureau qui représente Wall Street, propulsé par un pet surpuissant, et écrasant contre un mur un personnage mi-homme mi-démon qui n'est autre que Bernie Madoff, le plus grand escroc de l'histoire de la finance. Le taureau qui pète "What You see Might Not Be Real" Chen Wenling|couper{180}
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La potion magique pour artiste
En cette fin d'année, j'ai fouillé dans mes vieux grimoires pour retrouver la vieille formule d'une potion magique. Le temps et les intempéries dues aux nombreux déménagements ont un peu abimé les pages, j'ai essayé de combler les trous, et puis je l'ai testée cette potion. Bon elle n'est peut-être "magique" que pour moi. Du coup pour voir, j'ai envie de la partager, dans une émission de podcast Si tu ne l'as pas encore fait du peux même t'abonner pour recevoir les prochaines notifications, en attendant je te souhaite le meilleur en cette fin d' année un peu étrange qu'est 2020. https://youtu.be/CwIiJspsI3I|couper{180}
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100 abonnés
Je viens de recevoir une médaille de la part de WordPress pour avoir franchi la barre des 100 abonnés. Bon. Je me sens obligé de remercier toutes les personnes qui me suivent tout en précisant que ce n'est pas forcément parce qu'elles se seront abonnées à ce blog que cela m'engagera à lire tout ce qu'elles publient ou publieront. D'abord parce que je n'ai pas le temps. Et puis qu'au final ce système de like me bassine comme tout un tas de choses d'ailleurs qui me sautent aux yeux sur les réseaux sociaux en général. De plus j'ai le sentiment que ces like sont souvent déposés rapidement sans même avoir lu les textes ... alors à quoi donc cela sert-il ? mystère et boule de gomme. Donc merci WordPress pour ta médaille, merci à ceux qui me suivent et qui me "like" en toute sincérité et pour les autres ma foi je ne sais guère quoi leur dire de plus sinon bonne journée parce que dans le fond je ne suis pas chien.|couper{180}
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Today ...pas grand chose à dire de plus.
https://youtu.be/LWjY2hyczqc|couper{180}
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Pourquoi ouvrir un blog ? ( si ce n’est pas pour expérimenter l’échec ?)
Introduction J'écris sur ce blog depuis maintenant deux années, et ces derniers jours il faut me rendre à l'évidence, quelque chose cloche entre ce que j'imaginais qui allait se produire et la réalité actuelle. Si je place des termes plus précis sur l'expression "j'imaginais ce qui allait se produire", je ne vois au final, après avoir passé au tamis tous les mots et et les idées qu'un besoin fondamental à satisfaire, c'est le "mieux être". d'aller mieux avec moi-même surtout. Quand je regarde en arrière et que je vois tout ce temps passé, tout ce travail fourni je me dis que je n'ai pas du réaliser les choses correctement. La confusion est toujours présente et parfois il arrive qu'elle devient si aigue qu'elle n'est jamais bien loin de déclencher "la panique". Cette panique qui d'un coup me ferait lâcher tous les repères de ce que je peux considérer comme critères constituant de l "humain" afin de m'évader dans une sorte d'état "sauvage". Cet état sauvage bannit alors toute pondération, toute recherche d'équilibre, tout altruisme, c'est un état effrayant et à la fois rassurant dans le sens où toute pensée en serait mise à l'écart, bannie, pour ne plus laisser que la pulsion prendre le contrôle de tous mes faits et gestes. D'une certaine manière ce blog, comme les toiles que j'ai pu peindre jusqu'à ce jour ne sont rien d'autre que des intercesseurs, résidant dans un no man's land entre deux frontières, celle de la raison et celle de la folie. Ces deux pôles cristallisent les pulsions tout en les pesant, les examinant, pour tenter de les ordonner, toujours en vain, dans des mots et des tâches. Du coup cela fait plusieurs semaines que j'ai identifié ce problème et que je cherche des solutions. Le but de cet article est de te livrer mes découvertes si tu es dans la même situation ou si tu as pour projet d'ouvrir un blog toi-même. Dans le fond cet article me servira sans doute d'abord à moi-même afin de pointer le doigt sur les difficultés, les identifier et ne pas rester au niveau de l'émotion, de la déconvenue que la réalité me renvoie. A l'origine comme je l'ai écrit sur la page à propos de ce site, j'ai démarré ce blog parce que j'avais envie d'écrire ce qui me passait par la tète au jour le jour. Je ne me fixais pas d'autre objectif que de rédiger et de publier un texte ou deux quotidiennement. C'était la plupart du temps des "chroniques" dont le sujet était en relation avec mon expérience de peintre. Lien vers l'article de ma page "A propos" qui est aussi la page d'accueil du site si tu ne l'as pas encore lue :https://peinturechamanique.blog/2019/03/31/pourquoi-jai-ouvert-ce-blog/ Puis je me suis aperçu de plus en plus que ces textes allaient chercher leur source dans ma vie toute entière. Je partais d'un mot et j'allais chercher une définition, puis la rencontre avec cette définition écrite noire sur blanc, provoquait de temps en temps, puis assez rapidement, TOUT LE TEMPS toute une série de souvenirs, d'analogies, et il en résultait un texte, parfois plusieurs, suivant le temps que j'acceptais de passer quotidiennement sur l'éditeur de ce blog. Je crois qu'une sorte d'addiction peu à peu s'est installée, où une habitude, et dont je n'ai plus réussi à me passer. Il y a quelque chose de profondément puéril également et qui sans doute vient directement de Wordpress, c'est cette petite notification qui tombe régulièrement lorsqu'on publie jour après et qui nous informe sous forme de récompense, une petite médaille, de notre célérité comme de notre régularité. " vous avez publié 10 jours de suite, bravo, continuez comme ça"... Au bout de 30 jours à ce rythme, je m'étais crée cette habitude d'écrire le matin de bonne heure et je ne pouvais plus m'en passer. C'était une sorte de drogue. J'avais remarqué que lorsque j'étais parvenu à rédigé ainsi un texte ou deux et à le publier, il me semblait avoir accompli une sorte de "contrat" envers moi-même, et que ma journée ensuite se déroulerait bien mieux que si j'attaquais le travail à l'atelier directement sans passer par ce "sas" de l'écriture. Ce moment passé avec moi-même m'était devenu si cher, si précieux, que j'avais demandé à mon épouse de ne pas me déranger durant ce laps de temps où je devais écrire le matin. Je buvais rapidement mon café, et j'allais m'installer devant mon écran et j'écrivais, j'écrivais comme un fou tout ce qui me passait par la tête, j'avais vraiment cette sensation de me libérer d'un poids qui avait entravé ma vie jusque là. Dans le fond écrire ainsi m'était devenu aussi, je l'ai pensé, comme une sorte d'auto thérapie. Le fait de publier mes textes, mes articles, m’excitait aussi terriblement, il me semblait que l'acte de publier achevait puissamment le processus. En rendant "universels" ces fragments, il ne m'appartenaient plus vraiment, je n'avais plus à m'en soucier dans mon for intérieur, j'étais soulagé. Lorsque j'ai commencé à obtenir des abonnés des appréciations, des commentaires, j'ai été agréablement étonné. Oh ça ne se bouscule pas vraiment, en deux ans j'ai toujours moins d'une centaine d'abonnés. Mais il faut avouer que je n'ai absolument rien fait non plus pour attirer les gens sur ce blog. Dans le fond je ne pensais pas aux lecteurs éventuels, et encore moins à ce qu'ils puissent réagir, nourrir des sympathies, commenter mes articles favorablement la plupart du temps. J'ai jusque là tenu ces réactions comme sympathiques sans plus. D'ailleurs pendant très longtemps je n'allais même pas voir qui étaient ces personnes qui s'abonnaient à mon contenu. Je ne cherchais pas à me faire des amis, mais plutôt à assouvir mon manque personnel, à écrire tout simplement. Ecrire, publier et sentir que j'avais déposé un paquet pour mieux apprécier la journée qui s'étendait ensuite devant moi. Dans le fond si j'analyse les choses correctement je n'ai pas fait autrement avec mon activité de peintre. J'ai peint durant des années des tableaux pour me libérer de quelque chose de puissant, de lourd, d'impérieux dont je ne pouvais me libérer autrement qu'en peignant. Quand j'ai commencé à exposer j'ai ressenti exactement la même chose qu'en publiant, je me débarrassais vraiment de ce poids en moi quand mes toiles naissaient véritablement par et dans le regard des autres. Peindre de façon automatique, comme une addiction encore une fois, partir dans tous les sens, avec des œuvres aussi hétéroclites que les textes de ce blog ce fut pour moi je crois une façon d'aborder mon désordre intérieur sous un angle différent et sans doute aussi que le fait d'exposer comme celui de publier me donnait l'espoir inconsciemment d'en finir avec l'éternel panique que provoque ce désordre en moi. Dans le fond le mot qui me vient en pensant à tous ces textes, tous ces tableaux c'est "brouillon". Je n'ai jamais pensé que c'était ni de la littérature, ni véritablement de l'art. Dans le fond je me le suis interdit. Mon manque de confiance en moi est certainement une des sources de ce désordre et de cet aspect "brouillon" inachevé de tout ce que j'ai pu faire ou à peu près dans mon existence. En creux, bien sur tu me diras que je suis doté d'une exigence délirante, j'en suis parfaitement conscient aussi bien sur. Et j'ajouterai aussi d'un orgueil terrifiant, qui n'est rien d'autre que le reflet de ce manque tout autant terrifiant de confiance en soi. Je ne sais plus quel savant se targuant d'analyser les besoins humains, ainsi que les compétences avait crée cette échelle dont le premier degrés était la prise de conscience de son incompétence. Effectivement si non ne mesure pas sa propre incompétence, si on l'ignore, si on ne subit pas la déflagration de l'évidence, comment pourrait-t'on progresser par la suite ? comment ne pas se retrouver à errer d'un chemin à l'autre et ce toujours sur un plan horizontal, un marécage. C'est donc l'incompétence qu'il faut viser aujourd'hui sans avoir peur ou honte, cependant qu'il sera nécessaire d’arrêter de penser "à vide" et de passer à l'action. On peut avoir les meilleures pensées, les plus beaux rêves, ce ne seront toujours que des pensées et des rêves si on n'établit pas de plan d'action pour les mettre en oeuvre, pour les réaliser. J'ai donc décidé de mettre en place des actions que je te propose de partager pour rester tout de même dans la philosophie de mon blog dont les valeurs sont avant tout le partage, l'humain, et une certaine audace envers la gratuité. Finalement en étudiant tous les contenus sur le marketing je m'aperçois que l'hameçon souvent utilisé par les personnes qui veulent se vendre ou vendre leurs produit n'est rien d'autre que l'empathie, l'émotionnel. Le risque majeur que je vois tout de suite c'est que peu à peu nous nous programmions à nous méfier aussitôt que l'émotion surgit d'un contenu dans un article de blog quel qu’il soit. Comment faire la part des choses entre l'authentique et le calculé, le don et la manipulation, comment conserver le discernement face à la destruction progressive des valeurs que pour mon compte je considère importantes sinon essentielles pour mieux vivre entre nous ? c'est également l'un des sujets de réflexion qui me préoccupe aujourd'hui. Quelque soit ta façon de bloguer je crois qu'il est malgré tout important d'avoir quelques informations utiles sur ce qu'est un blog, comment tu peux obtenir du trafic vers celui ci, tout en maintenant une éthique. 1. Pourquoi ouvrir un blog ? Je crois que ça vaut vraiment la peine de s'interroger sur ce point. Pourquoi veux tu ouvrir un blog ? quel besoin as tu vraiment de vouloir absolument en ouvrir un ? Aujourd'hui le blogging est un sujet important sur internet, il suffit de taper quelques mots clefs en relation avec les mots blog, blogueur, article de blog,et toute une flopée de pages internet va s'empiler sous ta requête. De plus en plus le blog est associé à l'entreprise, et bien sur au fait de gagner de l'argent à travers les ventes de formations, de produits. C'est certainement valable pour beaucoup de personnes qui cherchent une solution pour gagner leur vie. A condition de s'y prendre correctement et de trier correctement le nombre d'informations, parfois contradictoires que tu pourras trouver sur la toile. Mais tout de même je crois que quelque soit l'objectif que tu te fixeras pour ouvrir un blog il faudra avant tout te poser la question essentielle : Quels sont, puis quel est ton besoin, et si je place les mots en partant du pluriel vers le singulier ce n'est pas pour rien. tu peux imagine avoir bien des raisons pour ouvrir ton blog. Besoin d'argent,besoin de t'exprimer, besoin de promouvoir un produit, besoin de notoriété, etc ... mais si tu réfléchis vraiment toutes ces expressions ne sont que des conséquences que d'un besoin fondamental que tu n'arrives peut être pas à identifier. C'est exactement comme cela aussi, en restant sur des besoins "vagues" que tu pourras facilement perdre ta motivation après de nombreux efforts, des heures, des jours des mois de travail acharné. C'est en suivant le contenu d'un excellent blog tenu par André Dubois, "traficmania" dont le contenu tourne autour du webmarketing et plus spécifiquement du blogging que j'en suis arrivé à cette conclusion. Lien vers le site d'André Dubois "Traficmania"https://traficmania.com/ Les miroirs aux alouettes sont légion sur le net, tout le monde en est conscient, mais ça n’empêche personne de tomber dans les pièges. Et le premier piège c'est d'avoir un désir qui ne nous appartient pas. Quand on observe la façon de se présenter de quelques blogueurs dans le domaine du développement personnel, du web-marketing, on peut vite tomber dans le panneau. Penser que c'est facile d’ouvrir un blog, de vendre des formations, et de gagner beaucoup d'argent très très vite. Dans le fond c'est bien là ce que j'appelle emprunter le désir de quelqu'un d'autre. Et c'est tout à fait normal car tout est dans le fond construit pour cela. Pour que tu fantasmes sur la vie révée de ces gens qui n'ont de cesse de se déplacer entre l'Asie et les Etats Unis, avec de temps en temps une petite pause à Hawaï ou en Polynésie. Tu regardes leurs vidéos et là tu baves gentiment en admirant la vue magnifique sur laquelle la fenêtre de leur chambre d’hôtel donne. Tout est propre et net depuis la surface immaculée de la table sur laquelle ils posent leur micro jusqu'à la racine des ongles de leurs doigts qu'ils utilisent dans de beaux gestes emphatiques pour appuyer leurs discours souvent dogmatiques malgré le bel emballage cadeau derrière lequel il le dissimule à peine. Ils sont vraiment très fort et si tu es dans une posture fragile quand tu tombes sur ce genre de contenu, si ton banquier ne cesse de te harceler, si ton manque d'argent est chronique et t’obsède sans relâche, tu vas vite imaginer que tu as une chance inouïe d'avoir rencontré ces personnes ( sur le net ) et tu vas aussi te dire très vite aussi "pourquoi pas moi ?" Toi aussi tu aimerais surement te retrouver je ne sais où plutôt que là ou tu es n'est ce pas, parce que "là où tu ne sais où" tu imagines qu'il n'y a plus de problème. L'herbe est toujours plus tendre ailleurs, c'est bien connu. Ces personnes dans le fond ont raison. Elles sont fondamentalement en accord avec un besoin essentiel, celui qui est de vouloir être autonome et ont été capable de résoudre toutes les entraves à de nombreux principes, de nombreux handicaps dont elles ont pris conscience à l'origine, pour les transformer en contenu, pour les transformer en machine de guerre, en machine à sous. Elles ont raison aussi de jouer sur ta vulnérabilité, ta fragilité, tes manques, ton ignorance, ta paresse. Tout ce qu'elles ont pu faire, tu peux aussi le faire c'est le message qui revient le plus souvent. Sauf que... Tu n'est pas ces personnes. Tu n'as peut-être pas la même endurance, les mêmes traumatismes, la même volonté, et pour finir le même besoin de pouvoir, de contrôle sur ta vie, le même besoin de régler des comptes avec la vie. Et même si Oui même si tu avait les mêmes besoin finalement, tu serais la cible idéale alors, et tu te dirais alors il faut que je participe à ce séminaire, il faut que je m’achète telle ou telle formation, c'est à dire qu'en fait tu t'en remettrais à un système pré mâché qui te dispensera d'inventer le tien. Je crois vraiment que c'est une bonne chose de vraiment prendre le temps qu'il te faudra pour analyser le besoin fondamental de cette action, de ce passage à l'acte, le pourquoi authentique, indéboulonnable, celui qui va te permettre de maintenir aussi dans la durée ton effort, et ce quelque soit les échecs à traverser, car des échecs il y en a souvent bien plus que des victoires, en tous cas au début. Prends une feuille papier, sépare la en deux Liste les pour et les contre Réduit ensuite cette liste qui peut être longue et désordonnée au début à seulement 4 ou 5 mots. Enfin conserve uniquement celui qui identifie vraiment ton besoin, celui qui matche à fond. Celui qui une semaine, un mois, 6 moins un an après quand tu le relira sera toujours aussi puissant et vraiment important pour toi et qui te procurera la force d'aller encore plus loin. 2 Si ton envie est d'écrire seulement des chroniques, des articles sur ta vie, sur ton expérience, est ce que cela vaut la peine vraiment d'ouvrir un blog ? Ok tu peux partir comme je l'ai fait d'une sensation de trop vide ou de trop plein et te mettre à écrire des heures et des heures sur ta vie c'est une excellente chose. Mais pourquoi ne pas le faire alors dans un cahier et à l'abri des regards indiscrets ? Peut-être que si tu réalises cette simple opération dont je t'ai parlé de lister le pour et le contre dont je t'ai parlé plus haut, tu verras vers quel plateau penche vraiment la balance. Peut-être pensera tu finalement que ce n'est pas le meilleur moyen pour toi de construire un blog uniquement sur ce genre de contenu si tu désires vraiment qu'il soit lu. Objectif : "je veux être lu" d'accord mais ça répond à quel besoin profond en moi ? Si je peux te donner un conseil sur cette notion de besoin, ne censure rien. Liste tout comme ça vient. Que ce soit un besoin de sortir de la solitude, un besoin de reconnaissance, un besoin de te prouver quelque chose à toi-même ... liste tout ça sans retenue, sans réserve, tout ce que tu mettras de coté prendra une importance dont tu ne sais pas les conséquences par la suite, autant être super clair avec cela. L'objectif final ne sera viable que si tu as fait ce boulot. Si tu découvres des besoins qui ne te semblent pas très "nobles" ce n'est vraiment pas grave et ce n'est pas une bonne raison pour t’arrêter non plus. Bien au contraire. Le fait de découvrir des désirs coupables si je puis dire te permettra surement de mieux remonter à l'origine, à la source de Ton besoin fondamental. En tous cas si tu ne fais pas ce boulot, tes lecteurs finiront par le faire à ta place, ils ne te liront plus tout bonnement car ils ne trouveront rien qui leur conviendra à se mettre sous la dent. 3 Ce qu'il ne faut pas perdre de vue dans cette aventure du blogging c'est que si tu publies tu seras lu. Et oui, tu n'y avais peut-être pas vraiment pensé en profondeur... Une fois ton article publié dans le vaste monde, n'importe qui y aura accès. la plupart du temps ce seront des personnes que tu ne connais pas, il peut aussi y avoir des gens que tu connais ou que tu as connu durant ta vie. C'est sans doute un écueil pour toi si tu as décidé de rédiger ton blog comme un journal intime. tu te dis ok mais si une telle ou un tel lis ça ... que va t'il penser de moi. Ce que va t'il penser de moi est l'une des sources principales d'échec pour écrire tout court. Comment peux tu être authentique si tu penses sans arrêt à ce genre de chose ? tu vas toujours essayer de ménager la chèvre et le chou, et tu n'iras jamais jusqu'au bout de tes ressentis, de tes idées de peur qu'ils ne dévoilent Ta vraie personnalité... Quelle tarte à la crème ! Ta vraie personnalité, qui donc la connaîtrait alors que tu tentes par l'écriture de la cerner la plupart du temps dans ce genre d'exercices ? Ce que la plupart des personnes pensent de toi leur appartient en fait, tu pourrais aussi bien marquer comme je l'ai fait "récits de fiction"... car dans le fond n'est ce pas cela ce qui s'est passé , une simple interprétation de leur part sur une portion réduite de ton existence ? Ce qu'ils en ont déduit leur appartient. Mais certainement pas à toi. Crois en mon expérience. Cette notion de décalage entre ce que tout le monde appelle la réalité et l'interprétation de celle ci ouvre un champs prodigieux d'inspiration et de liberté, si tu as le temps pense vraiment à ça. 4 Mais qui donc rédige cet article ? Si l'on reste sur l'aspect de l'écriture seule pour le moment, une chose importante que j'ai comprise c'est de se demander qui écrit véritablement les lignes dans une chronique, dans un article, dans une histoire de fiction. Ce n'est absolument pas parce que tu vas commencer ton texte par "je" que c'est vraiment toi. Ce n'est généralement qu'un personnage qui empreinte le temps du texte le matériel de ta mémoire, de ton expérience, de ta vie. Mais ce n'est pas toi vraiment. Plus précisément ça l'est et ce ne l'est pas ... c'est du domaine quantique si l'on veut. Du coup ça pourrait devenir vraiment une piste pour ne pas trop t'attarder sur la culpabilité la honte, à livrer certaines choses te concernant parfois, ni non plus t'enthousiasmer de trop quand tu penses que ce qu'écrit le narrateur est génial. Et oui cela va dans les deux sens. 5 Faut il penser à une lectrice à un lecteur quand tu écris ? Il est d'un usage désormais répandu un peu partout par le web marketing de trouver un client type, ce qu'on appelle le client parfait la persona ... pour savoir comment orienter le plus précisément possible ton contenu. C'est une question que je ne m'étais pas vraiment posé à l'ouverture de ce blog non plus. Je n'avais rien de particulier à vendre, donc je ne cherchais pas non plus de "client" Pourtant si tu veux réaliser un blog sur l 'écriture de textes littéraires ou pas ce pourrait être une bonne question à se poser lors de la construction d'un blog. Je ne parle pas du contenu vraiment, mais plutôt de l'organisation de celui-ci. Au début je n'avais aucune notion de classement sur ce blog, j'écrivais mes textes à la file sans catégorie, sans mot clef, sans étiquette. Ce qui sans doute m'explique aujourd'hui le peu d'abonnés qui se seront inscrits la première année. Lorsque j'ai réfléchi à cela, à cette audience quasi nulle, j'ai d'abord pensé que mes textes n’intéressaient personne. qu'ils étaient vraiment mal écrits, et que les gens qui tombaient dessus s'enfuyaient probablement très vite en découvrant leur indigence, et leur maladresse. Mon coté masochiste sans doute me proposait cela en priorité. Mais en le faisant taire, je me suis aussi demandé si ce n'était pas une question de présentation, d'organisation, de classement. Il fallait que je mette un peu d'ordre dans ce que j'estimais être une "pagaille". J'ai donc commencé à crée des catégories à tire larigot, à placer des mots clefs, des étiquettes. Dans mon idée sans ces éléments essentiels , aucun moteur de recherche ne pouvait me trouver, et bien sur aucun lecteur non plus. Et là malgré mon manque de connaissance, j'ai commencé à voir des abonnés s'inscrire à mon blog. Donc j'ai simplement classé la pagaille en catégories et en sous catégories pour que le lecteur éventuel puisse un peu s'orienter. Mon organisation n'est pas encore vraiment au point. mais elle m'aide moi même déjà bien plus à m'y retrouver. J'avais découvert tout à coup un besoin d'ordre, une nécessité d'ordre, et je peux dire que cette découverte soudain s'est propagée comme une traînée de poudre à l'ensemble de mes activités désormais. Je ne dis pas que je suis au top, mais je vois mieux comment progresser dans cette affaire d'organisation, de classement d'orientation. et, avec cela je découvre aussi une chose très importante c'est la notion de sens, et de congruence. Ces deux termes je les ai croisés bien des fois dans ma vie. Comme toi j'imagine. Et c'est là que s'établit une vraie différence entre ce que l'on croit savoir, la découverte soudaine de sa propre incompétence, et puis la mise en place d'action et finalement une meilleure connaissance "connaissance" c'est véritablement "naître avec" , c'est à dire qu'au fur et à mesure que ces actions se réalisent, elles me construisent, et mieux encore elle me font vraiment éprouver ma présence, qui je suis. C'est un peu métaphysique surement mais j'avais envie de l'ajouter à ce paragraphe comme une découverte majeure. tout ce que j'avais appris jusque là, toute mon éducation, tout l'enseignement scolaire, universitaire ne m'auront jamais parlé d'autre chose que de savoir, et ce savoir n'a jamais cessé de m'écarter de moi-même. Ce savoir a brandi devant mon nez ahuri des désirs qui ne m'appartiennent pas dans le fond, et dont j'ai passé une grande partie de ma vie à vouloir m'emparer. En vain évidemment puisque dans mon for intérieur je ne les réclamais pas, je n'en avais pas besoin. Conclusion. J'avais envie d'écrire cet article depuis un moment, il n'est peut-être pas encore aussi complet que je le désirerais et sans doute le reprendrais je ultérieurement. La raison profonde de cette interrogation sur le blogging, vient sans doute de mon besoin d'utilité, d'être utile à moi même comme aux autres. Dans les actions que je suis en ce moment en train de poser dans mon activité professionnelle de peintre je vois les échos venir également résonner dans les lignes des textes que je rédige sur ce blog. Quelque chose se met en place peu à peu, une notion toute personnelle d'ordre, d'organisation, s'établit, et aussi un besoin d'efficacité au service de cette utilité s'impose de plus en plus. Ce qui au départ était comme un loisir, un passe temps a prit de plus en plus d'importance au fur et à mesure des mois. Et cette inflation est certainement dûe à mon coté passionné, j'en suis conscient aussi, je n'arrive pas à faire les choses à moitié. Même si je prend beaucoup de temps pour les réaliser car j'ai besoin de me perdre pour retrouver le chemin assez régulièrement. Je ne sais vraiment pas quoi penser de cet article qui comme le reste de mes textes est une sorte de "channel". Si tu as un moment et l'envie, tu peux sans doute m'en dire une ou deux choses et si tu ne dis rien ce n'est pas grave non plus. Le voici au monde désormais accessible à qui le voudra.|couper{180}
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Monétiser
Depuis que je m’intéresse à l'évolution de ce blog, je me renseigne sur les milles et unes façons de m'améliorer ( il y a certainement encore beaucoup à faire ) et donc je vais visiter tout un tas de sites où de doctes individus livrent leur savoir afin de rendre les bloggers moins ignorants à défaut de plus efficaces. Dans le fond je ne renie pas la multitude d'informations utiles que je glane par ci par là et en même temps je comprends que l'intention principale qui est souvent mise en avant c'est de faire du fric, faire du pognon, s'enrichir, et tout cela finit par être remplacé par un mot nouveau à l'apparence aussi lisse, gentille que pudique c'est "monétiser". Il y a un gout de fer gelé et qui me colle à la langue et au palais dans ce mot qui me déplaît je te l'avoue et je vais tenter de m'expliquer pourquoi au travers de ces lignes. Quand j'ai eut l'idée de créer ce blog c'était pour écrire comme je l'ai dit ce qui me passe par la tète chaque jour ou presque et le partager avec les autres. Mon but était surtout de me créer une discipline d'écriture, une régularité avant tout. Je ne cherchais pas à gagner de l'argent avec ce blog. Si je me réfère à ce que j'ai compris de toutes mes recherches récentes, je suis complètement à coté de la plaque en ce qui concerne ce blog car : Je n'ai pas fait d'étude de marché pour trouver une cible particulière à qui m'adresser. Mes thématiques sortent de la normale dans le sens où je ne traite pas directement de l'argent, du bonheur, de la santé et du sexe, c'est à dire ce que recherchent la majeure partie des internautes. Je n'ai rien de particulier à vendre hormis mes tableaux éventuellement, mais je ne compte pas sérieusement sur ce blog pour le faire non plus. Je n'ai rien de particulier à monétiser sauf éventuellement à un moment donné recueillir tous ces textes et en fabriquer un ouvrage réel tangible, un livre. Je ne suis pas non plus naïf au point de penser que cette discipline que je me donne d'écrire et de partager chaque jour mes textes appartiennent à la catégorie des actes gratuits. Fédérer une audience, si petite soit-elle autour de mes idées m'encourage énormément à continuer et c'est déjà énorme. Parfois il peut me passer par la tète de créer des formations en peinture et de les proposer sur ce blog mais après avoir regardé la concurrence éventuelle que j'ai trouvée sur le net je me dis que je ne pourrais pas apporter grand chose de plus à ce que tous mes collègues dans ce domaine proposent. Sur le plan purement technique il existe d'excellents site pour n'en citer qu'un celui d'Antony Chambaud notamment qui vend ses formations dans un format sérieux autant que professionnel, et dont je donne le lien du site principal pour celles ou ceux que cela intéresse.. https://www.cours-de-peinture.net/ Si je devais quant à moi proposer des formations ce serait plus sur la philosophie de l'art, sur le "pourquoi on peint", sur tout ce qui se passe à l'intérieur du peintre plus que sur la toile. Cela me traverse parfois et je me dis en même temps mais qui donc cela pourrait il intéresser vraiment ? Quel genre de formation proposer dans cette thématique ? Est ce que ce serait du texte ? de la vidéo genre conférence ? un mixte des deux avec une partie généraliste gratuite qui attirerait le chaland vers un lien payant ? Cela me rebute car alors ce serait une toute autre façon d'envisager ce blog, il n'y aurait plus cette liberté de dire chaque matin tout ce qui me passe par la tête, je commencerais à réfléchir sur des objectifs à atteindre, une audience à atteindre, des plans et des tarifs... bref tout un désordre soudain qui apparaîtrait en plus de celui que j'ai coutume de côtoyer et que je suis déjà parvenu à domestiquer non sans peine. Non tout cela n'est pas pour moi en ce moment où j'écris ces lignes, cela poserait trop de contraintes, trop de difficultés, je me perdrais surement. Cependant si tu lis ces lignes , si tu as les mêmes questionnements par rapport à ton blog je suis tout à fait ouvert à la discussion ;-) Dans le fond on pourrait penser que ce blog finalement est du temps perdu aussi, qu'il n'apporte rien d’intéressant à personne d'autre que moi-même et sans doute ne suis je pas non plus le seul à penser à cela certains jours.|couper{180}
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Les poissons de Fautrier
Des yeux vides et noirs sur un espace gris clair, sans plat, sans assiette autre que leur horizontalité parfois oblique, celui ci tout au bout cerné d'ombres. Ce ne sont que des tâches presque informes à peine si une ligne de contour évoque le poisson. Et pourtant ils sont tellement vivant quelque part dans la profondeur de la toile. Je suis resté longtemps devant les poissons de Jean Fautrier au Musée de Grenoble. Et puis j'ai réussi à m'évader enfin pour rejoindre la journée.|couper{180}
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Intrications quantiques
Très récemment, des savants auraient réussis à transférer de l'information entre deux puces électroniques sans qu'elles ne soient reliées de façon classique par des câbles des fils. Selon ce que j'en comprends bien sur car je suis profane dans ce domaine, l'information serait passée par un canal nommé "l'intrication quantique". Cette découverte évidemment permet déjà d'entrevoir un monde nouveau dans lequel la vitesse de transfert des informations nécessiterait un coût logistique bien moindre et ce quelque soit la distance séparant l’émetteur du récepteur, puis dans le domaine quantique le temps comme l'espace n'ont plus la même valeur que dans notre réalité de tous les jours. Le temps et l'espace n'aurait plus d'importance. J'étais avec cette ritournelle dans ma petite tête en me rendant à Grenoble hier matin. Ce sont les derniers jours d'une formidable exposition au Musée de Grenoble, place de Lavalette qui relate le travail de Picasso durant la période de la guerre 39-45. Il faisait un temps d'hiver évidemment, et j'ai traversé de grandes étendues toutes embrouillassées au volant de la Twingo bleue de mon épouse. Cette histoire d'intrication me taraudait et je repensais une fois de plus à l'art, j'y pense toujours d'ailleurs et à la naissance du feu dans le monde. Il semble que la découverte du feu ne se soit pas produite en un seul point de la planète mais dans de nombreux et de façon simultanée.N'est ce pas là déjà quelque chose qui aurait un rapport avec l'intrication quantique ? Quand une idée est dans l'air elle établit d'emblée un faisceau de connections invisibles qui s'étend à la rapidité de l'éclair dans tout un système. Je pensais à l'art, au feu, à tous ces incendies de ces derniers jours un peu partout dans notre monde, à cette appréhension perpétuelle aussi de la fin de celui ci face à l'avenir incertain qui nous préoccupe tous. Enfin, j'arrive à ce Musée de Grenoble que je ne connaissais pas. Un beau lieu, vaste et aéré par les fenêtres duquel on a un joli point de vue sur L'Isère et les collines qui la bordent. Enfin voici cette fameuse expo et j'abandonne mes élucubrations quantiques pour pénétrer dans l'oeuvre du maître... Et là tout de suite je me dis que tout le monde dit que Picasso est un artiste peintre... mais moi je ne vois pas de peinture vraiment, je ne vois que du dessin. Dessins et gravures de Picasso études de femme assises. Du dessin, du dessin et de temps en temps un peu de peinture avec. Ensuite c'est très sombre et je me suis demandé si c'était l'effet du siccatif, le peu de moyen qui devait lui imposer de travailler à la fois vite et avec peu de médium, sans doute un peu de diluant et guère d'huile. Bref à de très rares exceptions je n'ai vu que des toiles sombres, sourdes, mais comme c'est dans le cadre d'une période particulière, une période triste, une période de vaches enragées ... Pourtant les petites études réalisées pour l'Aubade sont très colorées, violemment colorées avec tout ce qu'il pouvait trouver comme moyen, pastel, feutres, et autres. Quand on voit le résultat final on se demande bien ce qui a pu se produire... de la joie créatrice l'empoisonnement de la guerre aura terni toutes les belles couleurs pour donner un grand tableau à la fois sombre, obscène et mélancolique. L'aubade de Picasso , mais la photo est bien plus colorée que l'original Mais revenons au dessin. Le véritable talent de Picasso est là, dans l'ingurgitation ogresque de tout ce qui l'entoure et qu'il restitue ensuite à sa façon dans une liberté inouïe. Ce que j'en ai compris c'est qu'il ne faut pas hésiter à regarder autour de soi, les casseroles et les peintres car ce n'est pas si différent des arbres qu'on admire en promenade, ou des pierres ou des plantes. Il faut se laisser imbiber par l'environ, le proche comme le lointain, resté ouvert, pas forcément aux aguets. Ensuite lorsque ce que nous nommons "liberté" en dessin s'exerce, lorsque nous autorisons la main à s'emparer du crayon et à se mouvoir sur l'espace, la tête ne sert de rien, tout est là comme les deux puces dont je parlais au début. Par des canaux invisibles mais bien réels qui existent depuis la nuit des temps mais que nous avons probablement perdu durant longtemps, l'information ne cesse de se propager. En continuant ma visite du Musée de Grenoble je suis tombé sur la collection permanente et j'ai éprouvé une vraie joie à voir des Soutine, des Pascin, des Van Dongen qui pour moi sont des peintres bien plus important que Picasso. Soutine "Boeuf écorché" détail, Pascin Femme, Fautrier Poissons D'ailleurs je revois un petit Braque avec si peu de choses dessus, des poires !, que l'émotion me revient intacte aussi présente que si j'étais encore devant ! Braque tellement pillé à mon avis par Pablo...mais c'est une toute autre histoire En tous cas on parle beaucoup de synchronicité de nos jours un peu à tort et à travers, on cherche comme aux jeux des martingales mais la fortune ne sert à rien en art, le but n'est pas d'obtenir le pactole, le but est de s'effacer toujours un peu plus chaque jour pour que l'essence des choses et des êtres nous traversant guide en toute liberté notre main à l'exprimer.|couper{180}