Le Dibbouk

Explorations Littéraires • Carnets • Fictions • Réflexions

"Explorations littéraires. Une lecture critique et créative de la littérature contemporaine."

L'Éditorial du moment

Novembre 2025, en guise de lettre d’information

**Édito — Novembre 2025** Si je dis que je travaille, pas sûr que ce soit le bon mot. Ce travail ne nourrit pas son homme. La fierté non plus. Enfin à ce que je sache. Qu’est-ce qui nourrit l’homme dans ce cas ? Le rêve de nourriture n’a jamais été de la nourriture. Est-ce pour autant qu’il (…)

Fictions

Et pour finir

** et pour finir** Et pour finir la chaise épouse le fondement, bois sans coussin. Et pour finir le livre posé sur (…)

Dans la langue de l’autre

Józef avait huit ans quand son père se mit à traduire Shakespeare. C’était à Vologda, dans cette ville du nord de la (…)

Carnets

Novembre 2025 : synthèse du mois.

>synthèse du mois. Pour lire les entrées de carnet entières vous pouvez suivre les liens 1er novembre*(https://ledibbouk.net/01-novembre-2025.html) - Lecture d’un entretien de Juan Asensio. (…)

Septembre 2025

**[1er septembre](https://ledibbouk.net/1-septembre-2025.html)** — J’écris pour fabriquer un (…)

Art

Giacometti disait

Pour sortir de la masse de mes journaux de veille — 190 Mo de doutes, de sueur et de peinture accumulés sur le (…)

début, milieu, fin

Ce matin, une phrase m’est venue devant un pot à cuillères : la beauté change avec la lumière, et je ne sais pas (…)

Le prix de la clarté

Je crois que ce qui m’obsède dans les films de mafia, surtout chez Scorsese et dans cette zone des années 1950 où (…)

16 décembre 2025

Cette nuit je rêve que je suis nu au milieu d’une pièce blanche. Je suis en position fœtale, plaqué au sol dans une (…)

Flux récent

Carnets | décembre 2025

27 décembre 2025

Rêve étonnant, qui pourrait être décevant si je m’étais attendu à autre chose qu’à être, une fois de plus, déçu en rêve. Enfin, c’est bien la seule fois que je verrai un hippopotame noir, c’est à espérer. Ce bruit horrible de ferraille qui me suit alors que je cours devant me reste au petit matin. Bien avancé sur l’Atlas Mnémosyne. J’ai réalisé plusieurs « planches », c’est-à-dire des prélèvements, des carottages dans la matière du site, et j’ai tenté de les organiser. Au début, les fichiers d’export en Markdown étaient imposants. La difficulté était de choisir peu de choses, mais qui fonctionnent. Le problème à résoudre est celui des images. Il va falloir aller puiser dans la boîte en fer, ressortir les photographies, les cartes postales, et, comme toujours, n’en sélectionner que quelques-unes. Et aussi scanner celles qui sont écrites au dos en estonien. Je ne sais pas combien de temps va durer ce projet. Tant de projets commencés en parallèle, et aucun n’a abouti encore. Est-ce que je travaille vraiment, ou est-ce que je me donne l’impression de travailler ? Encore une matinée où je ne pourrai pas m’enfoncer, où il faudra rester le menton hors de l’eau. Deux heures de cours sans boire la tasse. Ensuite, tout l’après-midi devant soi et la grande journée du dimanche. Ce qui ne veut d’ailleurs strictement rien dire puisque j’ai beau avoir tout le temps devant moi, il arrive que je n’en fiche rien du tout. Je n’ose pas gâcher ce genre de plénitude. illustration Gemini Flash|couper{180}

atlas

Fatigue

Planche 8 — Fatigue

Planche 8 — Fatigue Note : La Fatigue n'est pas ici une faiblesse, mais un état de vérité. C'est le moment où les masques tombent, où l'on cesse de "faire le malin". Elle est le lest qui ramène au réel. I. La Fatigue Saine (Le Dépouillement) La fatigue qui nettoie, qui débarrasse du superflu et de la prétention. 2 mai 2022 — Notule 33 Je retrouve une saine fatigue enfin. Celle qui me guide depuis toujours à me débarrasser de tout ce qui ne convient pas, de ce qui m’entrave pour voir... 4 juillet 2019 Ce détachement-là n’a rien de mystique [...] c’est surtout une fatigue de juger tout le monde, y compris soi. 26 novembre 2021 La fatigue est un voile qui s’estompe pour laisser place à d’autres. II. La Fatigue de l'Espèce (L'Histoire) La lassitude devant la répétition de la bêtise ou de la violence humaine. 14 février 2019 — Père Kolbe ...je sens une fatigue noire me tomber sur les épaules, pas une fatigue du film, une fatigue de l’espèce ; je me dis qu’on a été capables de planifier la destruction... 11 mars 2019 Il a suivi du regard la gorge, la naissance de la poitrine, puis la honte l’a rattrapé avec sa fatigue... III. La Fatigue du Père (L'Effondrement) L'homme fort qui craque, le "champion" qui devient cruel par usure. 7 janvier 2019 ...courait après ce modèle avec une obstination dont je ne voyais que les effets secondaires : fatigue, impatience, colère. 12 septembre 2019 Le “champion” sélectionné parmi des milliards peut être cruel par fatigue. La responsabilité n’est pas dans la grandeur, mais dans ces moments-là. IV. L'Épuisement (Le Bout de la Route) Quand il n'y a plus rien à ajouter. 2 janvier 2024 — Nuit d’insomnie Il se dit que l’épuisement arrive toujours par surprise, au moment où l’on s’y attend le moins. 15 avril 2019 ...une joie simple : je pouvais créer. J’aurais pu rester longtemps dans cette liberté — la térébenthine, la fatigue, l’impression d’être vivant...|couper{180}

souffle

Planche 5 — Souffle

Planche 5 — Souffle Note : Le Souffle apparaît ici comme le point de jonction entre le corps (la survie) et l'esprit (l'inspiration). C'est l'outil le plus primitif ("dérisoire") et le plus puissant pour creuser les murs ou rouvrir l'espace. I. L'Outil Dérisoire : Creuser et Survivre Le souffle comme technique de survie, outil minimal pour "réduire les battements du cœur" ou tenir face à l'oppression. Recueil Disparitions — La chambre Le lit est un espace de travail, un lieu où tu creuses. Là, tu t'allonges et tu te concentres sur ton souffle, cet outil si dérisoire et pourtant essentiel. Avec lui, tu apprends à ralentir le rythme [...] C'est un exercice étrange, épuisant, presque chamanique. 13 janvier 2019 — Cri pour vivre Je vais vivre. À coups d’ongles d’abord, parce que c’est avec ça que je suis là, les mains, la peau, le souffle... 5 janvier 2019 — Petit train Alors il faut attendre que ça passe. Attendre que les pensées se fanent. Attendre que le souffle se vide et se remplisse. 12 septembre 2019 Tu es le champion. Celui qui a tenu. Tous ceux que tu croises sont des champions comme toi – cicatrices aux genoux, souffle court, mais debout. II. L'Inspiration et la Bête : L'Élan Créateur Le souffle n'est plus seulement survie, il devient le moteur de la création, la "bête" qui attend derrière la cloison. 22 avril 2019 On ne sait pas très bien d’où l’on part ni où l’on va, mais on entend, tout près, le souffle chaud de la bête qui attend qu’on ouvre la porte. 9 mars 2019 — L'éveil ...en se racontant qu’un jour quelque chose s’ouvrirait d’un coup, avec du souffle et des étoiles. 13 juillet 2022 — Second souffle Est-ce seulement un second souffle… combien de temps cela durera… il faudrait juste en profiter, courir pour distancer la méfiance... 25 septembre 2021 La dernière étape est de repousser la pensée pour laisser le souffle aller. III. La Matière du Vent : Le Dehors Le souffle n'est pas seulement dedans, il est le mouvement du monde (le vent) qui traverse le sujet. 19 février 2019 — Le vent ...derrière toi, un vélo renversé contre un banc, et ce geste dans l’air depuis, rouvert par le souffle. [...] Tout sur ce souffle : parfois large, parfois coupant ; marche dedans tant qu’il passe. 23 janvier 2019 Alors, dans cette stupeur, je bats des mains encore une fois, presque contre moi-même, et le souffle revient. Le vent repart. IV. Le Rythme du Texte : La Voix Haute Lire ou écrire, c'est avant tout une question de respiration. 10 janvier 2023 — Lire Pierre Bergounioux Dés le début il m’est nécessaire de le lire à haute voix pour apprendre à connaître son souffle, sa respiration, sinon quasiment impossible de le lire en silence. Manuscrit — Écriture v2 Danielle Collobert : écrire au bord du souffle. 7 décembre 2022 — lire à haute voix Et il semble que ce n’est pas tant une affaire de souffle qu’encore une fois une compréhension intime du texte. Parvenir à retrouver le rythme de l’auteur...|couper{180}

Silence

Planche 7 — Silence

Planche 7 — Silence Note : Le Silence est la clé de voûte de l'Atlas. Il n'est pas le vide, mais le plein (la "nigredo", l'origine). Il est ce qui reste quand le bavardage du monde (et du moi) s'épuise. I. Le Silence Originel (La Nigredo) Le silence d'avant le Big Bang, la matrice noire où tout se forme. 11 août 2019 ...se taire profondément pour remonter les âges jusqu’au creuset du dé à coudre où tout était tassé, condensé dans un mutisme au bord de l’explosion. Juste avant le Big Bang, ce formidable silence. 30 septembre 2018 Englués encore dans la noirceur qu’il faut dissoudre jusqu’à la lie nous hurlons, pleurons, rions [...] alors que le silence nous couve de ses grands yeux sombres et brillants. 17 décembre 2018 Alors pourquoi pas le silence / Total assourdissant comme un arbre qui tombe / Et laisse derrière lui le blanc d’une trouée... II. Le Silence-Refuge (La Fuite et l'Atelier) Se retirer du monde pour entendre sa propre fréquence. 5 janvier 2023 — Rejoindre le lit Rejoindre le lit mais non pour y dormir. Pour creuser les murs d’acier et de béton avec l’outil à l’apparence si dérisoire du souffle... 19 août 2019 — L'Atelier C’est le moment où, dans l’atelier, un silence se fait. Plus personne ne commente, ne s’excuse, ne compare. [...] Ce silence-là n’a rien de muet ; il est plein de décisions... 8 octobre 2021 Le silence, car c’est souvent en m’extrayant du brouhaha de la pensée, comme du quotidien, au creux de la nuit que j’écris... III. Le Silence Écrasant (L'Échec et le Père) Le silence qui tombe comme une punition ou une fin. 7 janvier 2019 Après le licenciement, le silence est tombé sur lui comme un couvercle. Son idée de la victoire s’écroulait... 10 janvier 2019 — L'art difficile de disparaître Son silence, qu’il espérait comme un refuge, devint un cri. Le pire, c’était peut-être ça. Le bruit. Ce bruit insupportable qui naissait de son silence. 26 février 2019 Il s’enfonça un peu plus dans son silence, parce que c’était le seul endroit où, pour l’instant, il tenait encore. IV. Le Silence et la Vérité Le silence comme réponse ultime, au-delà des mots. 1 septembre 2019 « Ce que vous appelez le silence, c’est la vie et l’amour, en fait. » 24 janvier 2019 À la fin il ne reste pas une morale, ni un système, mais un silence net, sans adjectif, parce qu’il est déjà tout ce qu’il faut pour dire ce qui a été vrai et ce qui a menti.|couper{180}