{ "version": "https://jsonfeed.org/version/1.1", "title": "Le dibbouk", "home_page_url": "https:\/\/ledibbouk.net\/", "feed_url": "https:\/\/www.ledibbouk.net\/spip.php?page=feed_json", "language": "fr-FR", "items": [ { "id": "https:\/\/www.ledibbouk.net\/avril-2025-3873.html", "url": "https:\/\/www.ledibbouk.net\/avril-2025-3873.html", "title": "Avril 2025", "date_published": "2025-12-21T22:06:31Z", "date_modified": "2025-12-21T22:33:44Z", "author": {"name": "Patrick Blanchon"}, "content_html": "

1er avril<\/strong> — L’id\u00e9e que le temps ait une \u00e9paisseur. Qu’il ralentisse quand on m\u00e9dite. Ou plut\u00f4t qu’il s’absente. Cette r\u00e9bellion ancienne contre l’oisivet\u00e9, ce refus des injonctions. Quand j’ai tout mon temps, je le gaspille. D\u00e9lib\u00e9r\u00e9ment. Une vengeance d\u00e9risoire qui me blesse autant qu’elle vise. Mais c’est la seule fa\u00e7on de reprendre possession du temps vol\u00e9.<\/p>\n

\u2192 Texte avec triple voix (texte \/ sous-conversation \/ note de travail) sur le temps, l’oisivet\u00e9, le refus<\/em><\/p>\n

2 avril<\/strong> — S’entendre parler, ce frottement insupportable. J’ai commenc\u00e9 \u00e0 enregistrer mes textes. Pour m’irriter mieux. J’ai balis\u00e9 mes lectures : \/\/ pour souffler, \/\/\/ pour sombrer. Ma voix a chang\u00e9 depuis les vid\u00e9os de peinture. L’absence de dents n’aide pas. J’ai \u00e9cout\u00e9 P.A. lire L’Illiade. Deux minutes. Moi, douze minutes sur Mi\u00e9ville. Toujours trop. Cette foutue limite que je ne sens pas. S. revient jeudi. Il faudra r\u00e9int\u00e9grer le monde.<\/p>\n

3 avril<\/strong> — L’\u00e9lite fabrique en m\u00eame temps l’oppression et son opposition. Cette \u00e9vidence a pris un air weird. Le mot culture<\/em>, son autorit\u00e9 tranquille, m’a toujours mis mal \u00e0 l’aise. Le son, surtout. Les voix. Il y avait du faux. Depuis la maternelle. Une oreille morale pr\u00e9coce, intuitive. Comme si le corps savait avant l’intellect.<\/p>\n

\u2192 Texte avec analyse r\u00e9flexive de la m\u00e9thode qui s’auto-analyse : \"Retour sur la m\u00e9thode\"<\/em><\/p>\n

\u2192 R\u00e9f\u00e9rence au Facteur Cheval et son Palais id\u00e9al<\/em><\/p>\n

4 avril<\/strong> — S. de retour. Pas un \u00e9v\u00e9nement. Une sensation rance. L’\u00e9touffement. Le trop. Le rien. Alternance : haine de soi \/ d\u00e9sespoir de soi. Mis X en priv\u00e9. « 40 jours \/ La ville » : nettoyage int\u00e9gral. R\u00e9\u00e9criture de Gor en panne. Nouvelle id\u00e9e : un livre priv\u00e9. Pas pour \u00eatre lu. Pour \u00eatre rang\u00e9. Une bo\u00eete. Un plan. \u00c9crire, ce n’est pas raconter, c’est ranger le chaos.<\/p>\n

6 avril<\/strong> — C’en est fini du travail de r\u00e9\u00e9criture. Cette fatigue blanche, cette limaille dans la t\u00eate. Je devrais faire cela chaque jour, mais il y a ce double \u00e9cueil : le ralentissement d’abord, puis l’empressement. S. me dit que je devrais peindre. Plus elle le dit, moins je peins. Une sourde r\u00e9sistance. Hier, acheter des plantes pour la cour. Un vrai plaisir. Les noms m’ont \u00e9chapp\u00e9 aussit\u00f4t. Puis l’\u00e9puisement est tomb\u00e9 d’un seul coup. Et cette plaque min\u00e9ralogique. Le monde vous retient par des riens. Un soulagement si total qu’il ressemblait \u00e0 une d\u00e9faillance.<\/p>\n

7 avril<\/strong> — Cette nuit, le mot ritournelle<\/em> s’est mis \u00e0 battre. J’ai descendu chercher Mille Plateaux<\/em>. Mais je poss\u00e9dais d\u00e9j\u00e0 le mot, avant toute lecture. Un afflux d’images : marelles, enfants qui sautillent, feuilles mortes, cartes grav\u00e9es dans l’\u00e9corce. Un paysage d’enfance composite. L’odeur de l’automne — humus, bois pourri. Nous \u00e9tions au printemps. Je relis. On dirait presque du Bergounioux. Panique l\u00e9g\u00e8re. \u00c0 quel point suis-je influenc\u00e9 par ce que je lis ? Mais j’ai ma voix. Les mots tenue<\/em> et rel\u00e2chement<\/em> sont arriv\u00e9s comme deux ivrognes dans un bar tranquille. Bergounioux : une langue min\u00e9rale, de s\u00e9dentaire. La mienne : langue de vagabond, d’exil\u00e9 perp\u00e9tuel. Toujours p\u00e2teuse, grasse, fertile mais anarchique.<\/p>\n

8 avril<\/strong> — Parler encore. De ce mot. G\u00e9n\u00e9rosit\u00e9.<\/p>\n

\u2192 Long texte en trois mouvements (\u2042) sur la g\u00e9n\u00e9rosit\u00e9 : le mot us\u00e9, les attentes mill\u00e9naires (ciel, corps, sexe, nature), puis le flux final \"Je donne tout\"<\/em><\/p>\n

\u2192 \"Double Voyage \u2013 Vers un objet litt\u00e9raire\" : notes d’avril sur la r\u00e9\u00e9criture de textes de 2023, structure sous-jacente, motifs r\u00e9currents (figures paternelles, lieux, objets-souvenirs, boucle du d\u00e9part avort\u00e9, m\u00e9lancolie du temps flottant)<\/em><\/p>\n

9 avril<\/strong> —<\/p>\n

\u2192 \"Double voyage\" : dix propositions d’\u00e9criture<\/em><\/p>\n