{ "version": "https://jsonfeed.org/version/1.1", "title": "Le dibbouk", "home_page_url": "https:\/\/ledibbouk.net\/", "feed_url": "https:\/\/www.ledibbouk.net\/spip.php?page=feed_json", "language": "fr-FR", "items": [ { "id": "https:\/\/www.ledibbouk.net\/disparitions-2763.html", "url": "https:\/\/www.ledibbouk.net\/disparitions-2763.html", "title": "Disparitions", "date_published": "2023-05-31T06:11:44Z", "date_modified": "2025-05-24T07:11:15Z", "author": {"name": "Auteur"}, "content_html": "
Je relis de vieux articles, pas fameux. Tout en bas, une ou deux personnes semblent s\u2019y \u00eatre arr\u00eat\u00e9es. Je clique sur leur avatar, curieux de voir ce qu\u2019ils font sur WordPress. Et je tombe sur :<\/p>\n
L\u2019auteur a effac\u00e9 son site.<\/p>\n
\u00c9videmment, \u00e7a m\u2019embarque dans les all\u00e9es d\u2019un vieux cimeti\u00e8re, peut-\u00eatre celui du P\u00e8re Lachaise. Il y a les tombes c\u00e9l\u00e8bres, les visites oblig\u00e9es. Mais ce que je garde en m\u00e9moire, c\u2019est l\u2019\u00e9motion particuli\u00e8re face \u00e0 une s\u00e9pulture anonyme. Une dalle fendue, un nom presque effac\u00e9. Parfois, juste une nuance de terre signale qu\u2019un corps repose l\u00e0.<\/p>\n
Voir un site “effac\u00e9 par son auteur” provoque un trouble semblable.<\/p>\n
Je pense \u00e0 septembre, au blog que je n\u2019ai plus envie de renouveler. Trop cher pour ma modeste bourse.<\/p>\n
Comment quitter la table avec \u00e9l\u00e9gance ?<\/p>\n
J\u2019ai tout sauvegard\u00e9, au cas o\u00f9 WordPress d\u00e9cide de tout effacer \u00e0 l\u2019\u00e9ch\u00e9ance. Peut-\u00eatre que je remettrai tout en ligne ailleurs, chez un h\u00e9bergeur plus abordable.<\/p>\n
Ou peut-\u00eatre qu\u2019il faut accepter de tourner la derni\u00e8re page, pour pouvoir en ouvrir une autre.<\/p>\n
Ou peut-\u00eatre que je ne toucherai \u00e0 rien. Et je verrai bien ce qui se passe.<\/p>\n
C\u2019est plut\u00f4t \u00e7a, mon style : faire avec.<\/p>\n
<\/a>\n<\/figure>\n<\/div>",
"content_text": " Je relis de vieux articles, pas fameux. Tout en bas, une ou deux personnes semblent s\u2019y \u00eatre arr\u00eat\u00e9es. Je clique sur leur avatar, curieux de voir ce qu\u2019ils font sur WordPress. Et je tombe sur : L\u2019auteur a effac\u00e9 son site. \u00c9videmment, \u00e7a m\u2019embarque dans les all\u00e9es d\u2019un vieux cimeti\u00e8re, peut-\u00eatre celui du P\u00e8re Lachaise. Il y a les tombes c\u00e9l\u00e8bres, les visites oblig\u00e9es. Mais ce que je garde en m\u00e9moire, c\u2019est l\u2019\u00e9motion particuli\u00e8re face \u00e0 une s\u00e9pulture anonyme. Une dalle fendue, un nom presque effac\u00e9. Parfois, juste une nuance de terre signale qu\u2019un corps repose l\u00e0. Voir un site \u201ceffac\u00e9 par son auteur\u201d provoque un trouble semblable. Je pense \u00e0 septembre, au blog que je n\u2019ai plus envie de renouveler. Trop cher pour ma modeste bourse. Comment quitter la table avec \u00e9l\u00e9gance ? J\u2019ai tout sauvegard\u00e9, au cas o\u00f9 WordPress d\u00e9cide de tout effacer \u00e0 l\u2019\u00e9ch\u00e9ance. Peut-\u00eatre que je remettrai tout en ligne ailleurs, chez un h\u00e9bergeur plus abordable. Ou peut-\u00eatre qu\u2019il faut accepter de tourner la derni\u00e8re page, pour pouvoir en ouvrir une autre. Ou peut-\u00eatre que je ne toucherai \u00e0 rien. Et je verrai bien ce qui se passe. C\u2019est plut\u00f4t \u00e7a, mon style : faire avec. ",
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"id": "https:\/\/www.ledibbouk.net\/31052023.html",
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"title": "31052023",
"date_published": "2023-05-31T05:50:00Z",
"date_modified": "2025-11-08T14:40:06Z",
"author": {"name": "Auteur"},
"content_html": "Une chose est importante quand on veut raconter des histoires, c’est de ne pas perdre le fil de celle-ci. Tous les menteurs savent le risque de se couper<\/em> ainsi qu’il est d’usage d’employer ce mot.<\/p>\n Mais si l’on utilise ce risque comme ressort de l’histoire, que se passe t’il ?<\/p>\n Admettons un \u00e9crivain qui perd la m\u00e9moire de son histoire, qui du jour au lendemain ne se souvienne plus du nom de ses personnages, de leurs biographies fictives et qui passe son temps \u00e0 tout modifier... non par malice bien s\u00fbr, mais parce qu’il ne peut faire autrement d\u00e9sormais.<\/p>\n Comme en peinture le doute et l’h\u00e9sitation provoqueraient un flop \u00e0 coup sur. Donc c’est en assumant totalement cette perte de m\u00e9moire, en y allant \u00e0 fond que \u00e7a risque d’\u00eatre vraiment attrayant. En tous cas au moins pour celui qui \u00e9crira cette histoire.<\/p>\n A part \u00e7a je suis pass\u00e9 \u00e0 la clinique hier, quelques coups de laser dans chaque \u0153il et un \u00e9blouissement fameux \u00e0 la sortie. Heureusement, mon \u00e9pouse m’a pr\u00eat\u00e9 ses lunettes de soleil. Il y avait un protocole \u00e0 suivre avant l’op\u00e9ration que j’ai compl\u00e8tement zapp\u00e9 \u00e9videmment. Il fallait prendre une s\u00e9rie de gouttes quelques jours avant et je fus penaud d’avouer au toubib que j’avais fait l’impasse. A un moment j’ai cru qu’il allait reporter le RDV au moins suivant. Mais non, restez l\u00e0 je reviens, il m’a flanqu\u00e9 des gouttes \u00e0 lui dans chaque \u0153il j’ai eu l’impression de passer un portail. tout est devenu supersensible, y compris les d\u00e9faillances d’un spot du plafond que je n’avais pas remarqu\u00e9es auparavant. Ensuite une vingtaine de minutes d’attente pour laisser le temps \u00e0 la pupille de se dilater et hop.<\/p>\n Aucune douleur. Juste des \u00e9blouissements r\u00e9p\u00e9t\u00e9s. Fixez mon oreille gauche me disait le toubib... je ne voyais rien du tout, il fallait inventer, estimer une distance, une t\u00eate, une oreille et fixer l’\u0153il sur cette cr\u00e9ation parfaitement imaginaire.<\/p>\n \"— juste un peu plus bas si vous pouviez\" ajoutait-il parfois.<\/p>",
"content_text": "Une chose est importante quand on veut raconter des histoires, c'est de ne pas perdre le fil de celle-ci. Tous les menteurs savent le risque de se couper ainsi qu'il est d'usage d'employer ce mot.\n\nMais si l'on utilise ce risque comme ressort de l'histoire, que se passe t'il ?\n\nAdmettons un \u00e9crivain qui perd la m\u00e9moire de son histoire, qui du jour au lendemain ne se souvienne plus du nom de ses personnages, de leurs biographies fictives et qui passe son temps \u00e0 tout modifier... non par malice bien s\u00fbr, mais parce qu'il ne peut faire autrement d\u00e9sormais.\n\nComme en peinture le doute et l'h\u00e9sitation provoqueraient un flop \u00e0 coup sur. Donc c'est en assumant totalement cette perte de m\u00e9moire, en y allant \u00e0 fond que \u00e7a risque d'\u00eatre vraiment attrayant. En tous cas au moins pour celui qui \u00e9crira cette histoire.\n\nA part \u00e7a je suis pass\u00e9 \u00e0 la clinique hier, quelques coups de laser dans chaque \u0153il et un \u00e9blouissement fameux \u00e0 la sortie. Heureusement, mon \u00e9pouse m'a pr\u00eat\u00e9 ses lunettes de soleil. Il y avait un protocole \u00e0 suivre avant l'op\u00e9ration que j'ai compl\u00e8tement zapp\u00e9 \u00e9videmment. Il fallait prendre une s\u00e9rie de gouttes quelques jours avant et je fus penaud d'avouer au toubib que j'avais fait l'impasse. A un moment j'ai cru qu'il allait reporter le RDV au moins suivant. Mais non, restez l\u00e0 je reviens, il m'a flanqu\u00e9 des gouttes \u00e0 lui dans chaque \u0153il j'ai eu l'impression de passer un portail. tout est devenu supersensible, y compris les d\u00e9faillances d'un spot du plafond que je n'avais pas remarqu\u00e9es auparavant. Ensuite une vingtaine de minutes d'attente pour laisser le temps \u00e0 la pupille de se dilater et hop.\n\nAucune douleur. Juste des \u00e9blouissements r\u00e9p\u00e9t\u00e9s. Fixez mon oreille gauche me disait le toubib... je ne voyais rien du tout, il fallait inventer, estimer une distance, une t\u00eate, une oreille et fixer l'\u0153il sur cette cr\u00e9ation parfaitement imaginaire.\n\n\"\u2014 juste un peu plus bas si vous pouviez\" ajoutait-il parfois.",
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"tags": ["Autofiction et Introspection"]
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"title": "Assemblage",
"date_published": "2023-05-31T04:21:04Z",
"date_modified": "2025-11-08T14:40:32Z",
"author": {"name": "Auteur"},
"content_html": " Lire avec attention, mais en conservant du recul. Noter au fur et \u00e0 mesure des groupes de mots qui paraissent d\u00e9j\u00e0 vus, bizarres, plats, comiques, illogiques. Et les mettre les uns derri\u00e8re les autres \u00e0 la queue leu leu. voir ensuite ce que \u00e7a fait.<\/code><\/p>\n<\/pre>\n Grand mythe fondateur. Symbole de vie. Puissance magique. Dispensateur de bienfaits. \u0152uvre d’art comme telle. Savez-vous que. A travers. Vous apprendrez. D\u00e9couvrez le lien. D\u00e9couvrez enfin. Comment [...] pour mieux. Enregistrez ce produit. Partagez votre achat avec vos amis. A d\u00e9faut de pr\u00e9tendre. Pour aller vers le r\u00e9el. Les obstacles auxquels il se heurte. Dans le cadre de. Son vrai titre. Le garant du syst\u00e8me. Conduire une politique. Repr\u00e9senter l’institution. A double-titre. Un organe de presse. Nombreux d\u00e9placements. Le c\u00f4t\u00e9 professionnel. Inciter les citoyens. Lire la presse \u00e9crite. Corriger les in\u00e9galit\u00e9s. Un regard collectif. Nous ferons le n\u00e9cessaire. Dans ce style qui le d\u00e9finit si bien. Un r\u00e9cit passionnant. Dont on ignore encore tant de choses. Accabl\u00e9 de chagrin. Il s’est retir\u00e9 dans la solitude. Il commen\u00e7a \u00e0 se dire qu’une nouvelle vie \u00e9tait possible. Retrouvant ses reflexes. Une tragique pollution. Prot\u00e9ger des malversations. En laissant courir les rumeurs. Une mal\u00e9diction p\u00e8serait sur la ville. Une r\u00e9alit\u00e9 objective. Commentaire autoris\u00e9 et d\u00e9cryptage. Si l’on doit caract\u00e9riser. Un angle mort. Un policier abat un jeune homme. Toute une population. Le contr\u00f4le au facies. Positiver le n\u00e9gatif. C’est une simple bavure. Un plan social. Une affaire de m\u0153urs. La l\u00e9gitime d\u00e9fense. la tyrannie du politiquement correct. Un lynchage m\u00e9diatique. Un quartier sensible. Coller \u00e0 son \u00e9poque. Des instances de m\u00e9diation. La voix de son ma\u00eetre.<\/p>",
"content_text": "Lire avec attention, mais en conservant du recul. Noter au fur et \u00e0 mesure des groupes de mots qui paraissent d\u00e9j\u00e0 vus, bizarres, plats, comiques, illogiques. Et les mettre les uns derri\u00e8re les autres \u00e0 la queue leu leu. voir ensuite ce que \u00e7a fait.\n\nGrand mythe fondateur. Symbole de vie. Puissance magique. Dispensateur de bienfaits. \u0152uvre d'art comme telle. Savez-vous que. A travers. Vous apprendrez. D\u00e9couvrez le lien. D\u00e9couvrez enfin. Comment [...] pour mieux. Enregistrez ce produit. Partagez votre achat avec vos amis. A d\u00e9faut de pr\u00e9tendre. Pour aller vers le r\u00e9el. Les obstacles auxquels il se heurte. Dans le cadre de. Son vrai titre. Le garant du syst\u00e8me. Conduire une politique. Repr\u00e9senter l'institution. A double-titre. Un organe de presse. Nombreux d\u00e9placements. Le c\u00f4t\u00e9 professionnel. Inciter les citoyens. Lire la presse \u00e9crite. Corriger les in\u00e9galit\u00e9s. Un regard collectif. Nous ferons le n\u00e9cessaire. Dans ce style qui le d\u00e9finit si bien. Un r\u00e9cit passionnant. Dont on ignore encore tant de choses. Accabl\u00e9 de chagrin. Il s'est retir\u00e9 dans la solitude. Il commen\u00e7a \u00e0 se dire qu'une nouvelle vie \u00e9tait possible. Retrouvant ses reflexes. Une tragique pollution. Prot\u00e9ger des malversations. En laissant courir les rumeurs. Une mal\u00e9diction p\u00e8serait sur la ville. Une r\u00e9alit\u00e9 objective. Commentaire autoris\u00e9 et d\u00e9cryptage. Si l'on doit caract\u00e9riser. Un angle mort. Un policier abat un jeune homme. Toute une population. Le contr\u00f4le au facies. Positiver le n\u00e9gatif. C'est une simple bavure. Un plan social. Une affaire de m\u0153urs. La l\u00e9gitime d\u00e9fense. la tyrannie du politiquement correct. Un lynchage m\u00e9diatique. Un quartier sensible. Coller \u00e0 son \u00e9poque. Des instances de m\u00e9diation. La voix de son ma\u00eetre.",
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"tags": ["Autofiction et Introspection"]
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"id": "https:\/\/www.ledibbouk.net\/comme-un-jour-de-plus.html",
"url": "https:\/\/www.ledibbouk.net\/comme-un-jour-de-plus.html",
"title": "Comme un jour de plus",
"date_published": "2023-05-30T17:06:12Z",
"date_modified": "2025-11-08T14:38:29Z",
"author": {"name": "Auteur"},
"content_html": " Toujours le m\u00eame exercice pour ceux qui suivent...<\/p>\n Comme quoi\u2026 comme un cochon\u2026 comme un excentrique autour d\u2019un axe tar\u00e9\u2026 comme un jour sans pain\u2026 comme une moule claqu\u00e9e \u2026. Comme trente-six chandelles\u2026. Comme un coup de Sirocco\u2026 comme tu dis\u2026 comme elle est bien roul\u00e9e celle-l\u00e0\u2026 comme elle tu sais bien, machine \u2026 comme trois coups de cuill\u00e8re \u00e0 pot\u2026 comme un os dans le p\u00e2t\u00e9\u2026 comme de l\u2019\u00e9lectricit\u00e9 dans l\u2019air \u2026 comme \u00e7a ne mange pas de pain\u2026 comme ce n\u2019est pas press\u00e9\u2026 comme il a dit le M\u00f4ssieur\u2026 comme il est mignon le KIKI \u2026 comme chez vous, faites\u2026 comme nous l\u2019avons \u00e9crit nous le faisons\u2026 comme des \u0153ufs au plat\u2026 comme une limande\u2026 comme un \u00e2ne en rut\u2026 Comme si \u00e7a ne suffisait pas d\u00e9j\u00e0\u2026 comme dans du beurre.. Comme un coq en p\u00e2te\u2026 comme papa dans maman\u2026 comme un blanc\u2026 comme un gros rouge qui t\u00e2che\u2026 comme un bourrin\u2026 comme une p\u00e9dale\u2026 comme une danseuse\u2026 Comme un coup de trique\u2026 comme un r\u00eave\u2026 comme un air de reviens-y\u2026 comme dans le temps\u2026 comme (\u00e0 la guerre comme) \u2026 comme un seul homme\u2026 comme un troupeau de moutons\u2026 comme une frayeur\u2026 comme une \u00e9tincelle\u2026comme du pipi de chat\u2026 comme un gros blaireau\u2026 comme un castor\u2026 comme un ouragan\u2026 comme une andouille\u2026 comme une fleur\u2026 comme un poisson dans l\u2019eau\u2026 comme une fausse note\u2026 comme un ange qui passe\u2026 comme un train qui peut en cacher un autre\u2026 comme type tu te poses l\u00e0\u2026 comme on boit sans soif\u2026 comme on rit sans les yeux\u2026 comme on pleure des larmes de crocodile\u2026 comme se range des carrioles\u2026 comme on p\u00e8te dans la soie\u2026 comme qui dirait\u2026 comme la lune pas le doigt\u2026 comme des oignons align\u00e9s\u2026 comme un petit vent frais\u2026 comme un gros coup de pompe\u2026 Comme elle est venue elle est repartie\u2026 Comme quoi j\u2019avais bien raison\u2026 comme une cerise sur le g\u00e2teau\u2026 comme une parenth\u00e8se\u2026 comme une d\u00e9bandade\u2026 comme un coup de grisou.. Comme une maison ( gros ) \u2026 comme une chatte sur un toit br\u00fblant\u2026 comme un film au ralenti\u2026 comme un film \u00e0 l\u2019acc\u00e9l\u00e9r\u00e9\u2026 comme la mer et les poissons\u2026 comme du vent dans les voiles\u2026 comme un avion sans aile\u2026 comme une fourmi sans sucre\u2026 comme une mouche sans coche\u2026 comme un fleuve ass\u00e9ch\u00e9 \u2026 comme un lapin de la derni\u00e8re couv\u00e9e\u2026 comme un chien de ma chienne\u2026 comme une dent contre l\u2019autre\u2026 comme un nez au milieu de la figure\u2026 comme des rats\u2026 comme des sardines\u2026 comme aux heures de pointe\u2026 Comme chien et chat\u2026 comme de l\u2019eau de roche\u2026 Comme un mot de trop\u2026 Comme un aveu\u2026 comme un ciel de plomb\u2026 comme une plume\u2026 comme des pattes de mouche\u2026 comme un porc\u2026 comme une truie\u2026 comme un monstre\u2026 comme s\u2019il fallait remettre encore \u00e7a\u2026 comme j\u2019aurais voulu voir \u00e7a\u2026 Comme il perd rien pour attendre\u2026 comme une odeur de caoutchouc br\u00fbl\u00e9\u2026comme \u00e7a pue \u2026 comme une cr\u00eape\u2026 comme une orange\u2026 comme une pipe\u2026 comme une \u00e9claircie\u2026 comme le bout du tunnel\u2026 comme un coup de trop\u2026 comme de la petite bi\u00e8re\u2026 comme une ville d\u00e9serte\u2026 comme un coin paum\u00e9\u2026 comme un ch\u00e2teau de cartes\u2026 Comme des empreintes de doigt\u2026 comme une preuve par neuf\u2026 comme il fait chaud.. Comme il fait peur\u2026 comme il m\u2019emmerde\u2026 comme il parle pour ne rien dire\u2026 comme il ne dira strictement rien\u2026 comme des veaux\u2026 comme un b\u0153uf \u00e0 l\u2019abattoir\u2026 comme une fl\u00e8che en plein c\u0153ur \u2026 comme une machine dans ma t\u00eate\u2026 comme il est beau mon l\u00e9gionnaire\u2026 comme le loup le renard et la belette\u2026comme un air d\u2019accord\u00e9on\u2026 comme une chanson de Mac Orlan\u2026 comme un po\u00e8me de Pr\u00e9vert\u2026 comme une rue qui s\u2019\u00e9veille\u2026 comme une gr\u00e8ve de poubelle\u2026 comme une lettre \u00e0 la poste\u2026 comme une marque sur le front\u2026 comme un juif, un noir, un arabe\u2026 comme un gland\u2026 comme une pute\u2026 comme un peu de ros\u00e9e\u2026Comme une petite pointe d\u2019ail et de persil\u2026 comme un zeste de citron\u2026 comme c\u2019est alambiqu\u00e9 ton truc mon biquet\u2026 comme elle nous bassine\u2026 comme elle nous retourne\u2026 comme elle nous ach\u00e8ve\u2026 comme elle suce\u2026 comme elle fait les cent pas\u2026 comme elle fait le trottoir\u2026 comme il est con comme un balai\u2026 comme quoi d\u00e9j\u00e0 ?\u2026 Comme un cochon ! Comme l\u2019occasion fait le larron\u2026 comme un air de fandango\u2026comme un loir\u2026 comme une grue\u2026 comme une poule\u2026 comme un pou\u2026 comme des animaux\u2026 comme dans une bauge\u2026 comme un asticot\u2026 comme le ver dans la pomme\u2026 comme une roue voil\u00e9e\u2026 comme une trace de freinage\u2026 comme un oubli\u2026 comme un pet de travers\u2026 comme un coup foireux\u2026 comme en quarante\u2026 comme au boxon\u2026 comme \u00e0 l\u2019\u00e9cole\u2026 Comme \u00e0 la cantine\u2026 comme du papier \u00e0 cigarette\u2026 comme une injonction\u2026 comme une r\u00e9sistance\u2026 comme un n\u0153ud dans la gorge\u2026 comme un truc dans le nez\u2026 comme un sale go\u00fbt dans la bouche\u2026comme des queues de pelles\u2026 comme un manche\u2026 comme une t\u00eate de pioche\u2026 comme un r\u00e2teau\u2026 comme une initiation\u2026 comme une d\u00e9faite cuisante\u2026 comme le passage sous les fourches caudines\u2026 comme un peu de rouge au front.. Comme un \u0153il au beurre noir\u2026 comme une page arrach\u00e9e\u2026 comme des signes n\u00e9fastes\u2026 comme des routes qui ne se croisent jamais\u2026 comme un cerf qui brame\u2026 comme un vol de gerfauts \u2026 comme une ombre\u2026 comme une lueur d\u2019espoir\u2026 comme une pr\u00e9monition \u2026 comme un torticolis \u2026 comme une jambe de bois\u2026 comme un point \u00e0 l\u2019horizon\u2026 comme la fin d\u2019une belle histoire.<\/p>",
"content_text": "Toujours le m\u00eame exercice pour ceux qui suivent...\n\nComme quoi\u2026 comme un cochon\u2026 comme un excentrique autour d\u2019un axe tar\u00e9\u2026 comme un jour sans pain\u2026 comme une moule claqu\u00e9e \u2026. Comme trente-six chandelles\u2026. Comme un coup de Sirocco\u2026 comme tu dis\u2026 comme elle est bien roul\u00e9e celle-l\u00e0\u2026 comme elle tu sais bien, machine \u2026 comme trois coups de cuill\u00e8re \u00e0 pot\u2026 comme un os dans le p\u00e2t\u00e9\u2026 comme de l\u2019\u00e9lectricit\u00e9 dans l\u2019air \u2026 comme \u00e7a ne mange pas de pain\u2026 comme ce n\u2019est pas press\u00e9\u2026 comme il a dit le M\u00f4ssieur\u2026 comme il est mignon le KIKI \u2026 comme chez vous, faites\u2026 comme nous l\u2019avons \u00e9crit nous le faisons\u2026 comme des \u0153ufs au plat\u2026 comme une limande\u2026 comme un \u00e2ne en rut\u2026 Comme si \u00e7a ne suffisait pas d\u00e9j\u00e0\u2026 comme dans du beurre.. Comme un coq en p\u00e2te\u2026 comme papa dans maman\u2026 comme un blanc\u2026 comme un gros rouge qui t\u00e2che\u2026 comme un bourrin\u2026 comme une p\u00e9dale\u2026 comme une danseuse\u2026 Comme un coup de trique\u2026 comme un r\u00eave\u2026 comme un air de reviens-y\u2026 comme dans le temps\u2026 comme (\u00e0 la guerre comme) \u2026 comme un seul homme\u2026 comme un troupeau de moutons\u2026 comme une frayeur\u2026 comme une \u00e9tincelle\u2026comme du pipi de chat\u2026 comme un gros blaireau\u2026 comme un castor\u2026 comme un ouragan\u2026 comme une andouille\u2026 comme une fleur\u2026 comme un poisson dans l\u2019eau\u2026 comme une fausse note\u2026 comme un ange qui passe\u2026 comme un train qui peut en cacher un autre\u2026 comme type tu te poses l\u00e0\u2026 comme on boit sans soif\u2026 comme on rit sans les yeux\u2026 comme on pleure des larmes de crocodile\u2026 comme se range des carrioles\u2026 comme on p\u00e8te dans la soie\u2026 comme qui dirait\u2026 comme la lune pas le doigt\u2026 comme des oignons align\u00e9s\u2026 comme un petit vent frais\u2026 comme un gros coup de pompe\u2026 Comme elle est venue elle est repartie\u2026 Comme quoi j\u2019avais bien raison\u2026 comme une cerise sur le g\u00e2teau\u2026 comme une parenth\u00e8se\u2026 comme une d\u00e9bandade\u2026 comme un coup de grisou.. Comme une maison ( gros ) \u2026 comme une chatte sur un toit br\u00fblant\u2026 comme un film au ralenti\u2026 comme un film \u00e0 l\u2019acc\u00e9l\u00e9r\u00e9\u2026 comme la mer et les poissons\u2026 comme du vent dans les voiles\u2026 comme un avion sans aile\u2026 comme une fourmi sans sucre\u2026 comme une mouche sans coche\u2026 comme un fleuve ass\u00e9ch\u00e9 \u2026 comme un lapin de la derni\u00e8re couv\u00e9e\u2026 comme un chien de ma chienne\u2026 comme une dent contre l\u2019autre\u2026 comme un nez au milieu de la figure\u2026 comme des rats\u2026 comme des sardines\u2026 comme aux heures de pointe\u2026 Comme chien et chat\u2026 comme de l\u2019eau de roche\u2026 Comme un mot de trop\u2026 Comme un aveu\u2026 comme un ciel de plomb\u2026 comme une plume\u2026 comme des pattes de mouche\u2026 comme un porc\u2026 comme une truie\u2026 comme un monstre\u2026 comme s\u2019il fallait remettre encore \u00e7a\u2026 comme j\u2019aurais voulu voir \u00e7a\u2026 Comme il perd rien pour attendre\u2026 comme une odeur de caoutchouc br\u00fbl\u00e9\u2026comme \u00e7a pue \u2026 comme une cr\u00eape\u2026 comme une orange\u2026 comme une pipe\u2026 comme une \u00e9claircie\u2026 comme le bout du tunnel\u2026 comme un coup de trop\u2026 comme de la petite bi\u00e8re\u2026 comme une ville d\u00e9serte\u2026 comme un coin paum\u00e9\u2026 comme un ch\u00e2teau de cartes\u2026 Comme des empreintes de doigt\u2026 comme une preuve par neuf\u2026 comme il fait chaud.. Comme il fait peur\u2026 comme il m\u2019emmerde\u2026 comme il parle pour ne rien dire\u2026 comme il ne dira strictement rien\u2026 comme des veaux\u2026 comme un b\u0153uf \u00e0 l\u2019abattoir\u2026 comme une fl\u00e8che en plein c\u0153ur \u2026 comme une machine dans ma t\u00eate\u2026 comme il est beau mon l\u00e9gionnaire\u2026 comme le loup le renard et la belette\u2026comme un air d\u2019accord\u00e9on\u2026 comme une chanson de Mac Orlan\u2026 comme un po\u00e8me de Pr\u00e9vert\u2026 comme une rue qui s\u2019\u00e9veille\u2026 comme une gr\u00e8ve de poubelle\u2026 comme une lettre \u00e0 la poste\u2026 comme une marque sur le front\u2026 comme un juif, un noir, un arabe\u2026 comme un gland\u2026 comme une pute\u2026 comme un peu de ros\u00e9e\u2026Comme une petite pointe d\u2019ail et de persil\u2026 comme un zeste de citron\u2026 comme c\u2019est alambiqu\u00e9 ton truc mon biquet\u2026 comme elle nous bassine\u2026 comme elle nous retourne\u2026 comme elle nous ach\u00e8ve\u2026 comme elle suce\u2026 comme elle fait les cent pas\u2026 comme elle fait le trottoir\u2026 comme il est con comme un balai\u2026 comme quoi d\u00e9j\u00e0 ?\u2026 Comme un cochon ! Comme l\u2019occasion fait le larron\u2026 comme un air de fandango\u2026comme un loir\u2026 comme une grue\u2026 comme une poule\u2026 comme un pou\u2026 comme des animaux\u2026 comme dans une bauge\u2026 comme un asticot\u2026 comme le ver dans la pomme\u2026 comme une roue voil\u00e9e\u2026 comme une trace de freinage\u2026 comme un oubli\u2026 comme un pet de travers\u2026 comme un coup foireux\u2026 comme en quarante\u2026 comme au boxon\u2026 comme \u00e0 l\u2019\u00e9cole\u2026 Comme \u00e0 la cantine\u2026 comme du papier \u00e0 cigarette\u2026 comme une injonction\u2026 comme une r\u00e9sistance\u2026 comme un n\u0153ud dans la gorge\u2026 comme un truc dans le nez\u2026 comme un sale go\u00fbt dans la bouche\u2026comme des queues de pelles\u2026 comme un manche\u2026 comme une t\u00eate de pioche\u2026 comme un r\u00e2teau\u2026 comme une initiation\u2026 comme une d\u00e9faite cuisante\u2026 comme le passage sous les fourches caudines\u2026 comme un peu de rouge au front.. Comme un \u0153il au beurre noir\u2026 comme une page arrach\u00e9e\u2026 comme des signes n\u00e9fastes\u2026 comme des routes qui ne se croisent jamais\u2026 comme un cerf qui brame\u2026 comme un vol de gerfauts \u2026 comme une ombre\u2026 comme une lueur d\u2019espoir\u2026 comme une pr\u00e9monition \u2026 comme un torticolis \u2026 comme une jambe de bois\u2026 comme un point \u00e0 l\u2019horizon\u2026 comme la fin d\u2019une belle histoire.",
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"tags": ["Autofiction et Introspection", "Narration et Exp\u00e9rimentation"]
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,{
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"title": "Comme si",
"date_published": "2023-05-30T08:06:04Z",
"date_modified": "2025-10-17T16:13:33Z",
"author": {"name": "Auteur"},
"content_html": " c\u2019est comme si [c\u00e9comci]<\/p>\n Une condition pour qu\u2019il y ait du similaire, du semblable, sinon \u00e7a reste monstrueux. Si c\u2019est presque emblable<\/em>, le comme<\/em> tombe comme un cheveu dans la soupe. Le comme devient alors insens\u00e9.\nJustement, plong\u00e9e dans l\u2019insens\u00e9.<\/p>\n Comme si de vieilles lunes, d\u00e9j\u00e0, \u00e9taient mille fois tomb\u00e9es sur Terre, emportant dans leurs d\u00e9bris les vivants d\u2019autrefois, surpris en plein r\u00eave.<\/p>\n Comme si, dans les r\u00e9cits r\u00e9dig\u00e9s en sanskrit, on ne racontait pas des histoires pour enfants sages, mais de vraies histoires cruelles et sanglantes, et o\u00f9 le mal d\u00e9j\u00e0 montrait le vilain bout de son nez.<\/p>\n Comme si les dieux \u00e9taient des \u00eatres de chair et de sang vraiment, tout aussi impitoyables et col\u00e9riques que nous le sommes envers nous-m\u00eames. Comme si leur image n\u2019\u00e9tait pas pur effet de style. Comme si l\u2019\u00e9ternit\u00e9 dont nous r\u00eavons, la rose ne la r\u00eavait pas aussi, mais la vivait d\u00e9sormais comme nous ne la vivons plus.<\/p>\n Comme si la rose la vivait d\u2019autant plus fort que nous ne la r\u00eavons plus, pour compenser le manque et redresser un \u00e9quilibre oubli\u00e9, d\u00e9faillant.<\/p>\n Comme si les ours avaient enseign\u00e9 \u00e0 nos anc\u00eatres, il y a 300 000 ans, \u00e0 utiliser les anfractuosit\u00e9s de la roche pour faire na\u00eetre le vivant au travers de la magie du dessin, en utilisant du bois br\u00fbl\u00e9, de la terre d\u2019ocre.<\/p>\n Comme si ridicule est ce milliardaire qui se bourre de g\u00e9lules pour garder une peau de b\u00e9b\u00e9, que cet autre, plein aux as, r\u00eavait de conqu\u00e9rir Mars la rouge, qui fut jadis probablement notre origine.<\/p>\n Comme si les choses s\u2019acc\u00e9l\u00e8rent d\u00e9sormais, \u00e0 un point de non-retour tel que rien ne pourrait plus \u00eatre arr\u00eat\u00e9, sauf par un miracle ou un cataclysme.<\/p>\n Comme si l\u2019arriv\u00e9e des flottes extraterrestres allait compenser la fuite fiscale des consortiums qui, sur notre dos, se sont tant gav\u00e9s.<\/p>\n Comme si la voiture \u00e9lectrique, le robot aspirateur \u00e9lectrique, la vitre \u00e9lectrique, le vibromasseur \u00e9lectrique allaient fournir la moindre impulsion \u00e9lectrique \u00e0 nos c\u0153urs \u00e9teints.<\/p>\n Comme si l\u2019enc\u00e9phalogramme plat allait bondir \u00e0 nouveau vers une orgie de synapses.<\/p>\n Comme si les bruits de bottes allaient \u00eatre \u00e9touff\u00e9s par les spots publicitaires \u00e0 gogo, les trois pour le prix d\u2019un, les promos.<\/p>\n C\u2019est comme si Rome, Ath\u00e8nes tombaient encore et encore, en direct au journal de 20 h, et que nous en restions indiff\u00e9rents, d\u00e9c\u00e9r\u00e9br\u00e9s. Comme si la seule sensation valide \u00e9tait encore celle du pouce zappant sur les boutons des cha\u00eenes de nos t\u00e9l\u00e9commandes.<\/p>\n C\u2019est comme si mai tournait en eau de boudin, que le printemps, jadis si gai, devenait tout \u00e0 coup, comme tout le reste, poussif en nos t\u00eates et c\u0153urs.<\/p>\n C\u2019est comme si, dans le ciel, les oiseaux se fichaient de nos tourments de riches, d\u2019opulents, et qu\u2019ils partent encore \u00e0 la qu\u00eate de leurs r\u00eaves de nids, de prog\u00e9niture, en s\u2019en moquant.<\/p>",
"content_text": " c\u2019est comme si [c\u00e9comci] Une condition pour qu\u2019il y ait du similaire, du semblable, sinon \u00e7a reste monstrueux. Si c\u2019est *presque emblable*, le *comme* tombe comme un cheveu dans la soupe. Le comme devient alors insens\u00e9. Justement, plong\u00e9e dans l\u2019insens\u00e9. Comme si de vieilles lunes, d\u00e9j\u00e0, \u00e9taient mille fois tomb\u00e9es sur Terre, emportant dans leurs d\u00e9bris les vivants d\u2019autrefois, surpris en plein r\u00eave. Comme si, dans les r\u00e9cits r\u00e9dig\u00e9s en sanskrit, on ne racontait pas des histoires pour enfants sages, mais de vraies histoires cruelles et sanglantes, et o\u00f9 le mal d\u00e9j\u00e0 montrait le vilain bout de son nez. Comme si les dieux \u00e9taient des \u00eatres de chair et de sang vraiment, tout aussi impitoyables et col\u00e9riques que nous le sommes envers nous-m\u00eames. Comme si leur image n\u2019\u00e9tait pas pur effet de style. Comme si l\u2019\u00e9ternit\u00e9 dont nous r\u00eavons, la rose ne la r\u00eavait pas aussi, mais la vivait d\u00e9sormais comme nous ne la vivons plus. Comme si la rose la vivait d\u2019autant plus fort que nous ne la r\u00eavons plus, pour compenser le manque et redresser un \u00e9quilibre oubli\u00e9, d\u00e9faillant. Comme si les ours avaient enseign\u00e9 \u00e0 nos anc\u00eatres, il y a 300 000 ans, \u00e0 utiliser les anfractuosit\u00e9s de la roche pour faire na\u00eetre le vivant au travers de la magie du dessin, en utilisant du bois br\u00fbl\u00e9, de la terre d\u2019ocre. Comme si ridicule est ce milliardaire qui se bourre de g\u00e9lules pour garder une peau de b\u00e9b\u00e9, que cet autre, plein aux as, r\u00eavait de conqu\u00e9rir Mars la rouge, qui fut jadis probablement notre origine. Comme si les choses s\u2019acc\u00e9l\u00e8rent d\u00e9sormais, \u00e0 un point de non-retour tel que rien ne pourrait plus \u00eatre arr\u00eat\u00e9, sauf par un miracle ou un cataclysme. Comme si l\u2019arriv\u00e9e des flottes extraterrestres allait compenser la fuite fiscale des consortiums qui, sur notre dos, se sont tant gav\u00e9s. Comme si la voiture \u00e9lectrique, le robot aspirateur \u00e9lectrique, la vitre \u00e9lectrique, le vibromasseur \u00e9lectrique allaient fournir la moindre impulsion \u00e9lectrique \u00e0 nos c\u0153urs \u00e9teints. Comme si l\u2019enc\u00e9phalogramme plat allait bondir \u00e0 nouveau vers une orgie de synapses. Comme si les bruits de bottes allaient \u00eatre \u00e9touff\u00e9s par les spots publicitaires \u00e0 gogo, les trois pour le prix d\u2019un, les promos. C\u2019est comme si Rome, Ath\u00e8nes tombaient encore et encore, en direct au journal de 20 h, et que nous en restions indiff\u00e9rents, d\u00e9c\u00e9r\u00e9br\u00e9s. Comme si la seule sensation valide \u00e9tait encore celle du pouce zappant sur les boutons des cha\u00eenes de nos t\u00e9l\u00e9commandes. C\u2019est comme si mai tournait en eau de boudin, que le printemps, jadis si gai, devenait tout \u00e0 coup, comme tout le reste, poussif en nos t\u00eates et c\u0153urs. C\u2019est comme si, dans le ciel, les oiseaux se fichaient de nos tourments de riches, d\u2019opulents, et qu\u2019ils partent encore \u00e0 la qu\u00eate de leurs r\u00eaves de nids, de prog\u00e9niture, en s\u2019en moquant. ",
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,{
"id": "https:\/\/www.ledibbouk.net\/pessoa-comme-lautreamont.html",
"url": "https:\/\/www.ledibbouk.net\/pessoa-comme-lautreamont.html",
"title": "Pessoa comme Lautr\u00e9amont",
"date_published": "2023-05-30T07:35:49Z",
"date_modified": "2025-10-23T07:44:44Z",
"author": {"name": "Auteur"},
"content_html": " Je l’avais lu t\u00f4t, l’intranquillit\u00e9 de Pessoa r\u00e9sonnait tellement bien avec la mienne. Trop t\u00f4t peut-\u00eatre, j’aurais pu encore jouir un peu de la jeunesse si je l’avais lu vers la quarantaine. Mais cette phrase<\/p>\n \"vivre cela n’est rien, naviguer est pr\u00e9cieux\" ou encore celle-ci, \"je ne suis rien mais en moi il y a tous les r\u00eaves du monde...\"<\/p>\n Elle auront achev\u00e9 une grande partie de mes doutes sur le fait de vouloir \u00eatre quelqu’un et certainement avant m\u00eame que je commence \u00e0 en prendre conscience.<\/p>\n Pas \u00e9tonnant de voir que Lautr\u00e9amont \u00e9voque \u00e9galement cette n\u00e9cessit\u00e9 d’an\u00e9antissement de l’auteur.<\/p>\n Pessoa comme Lautr\u00e9amont comme on pourrait dire \u00e9toile comme fleur.<\/p>\n L’utilisation d’un comme n\u00e9cessite une disparition, d’abattre certaines cloisons.<\/p>\n Il ne s’agit plus de m\u00e9taphore au sens o\u00f9 on utilise la m\u00e9taphore par d\u00e9faut ou par facilit\u00e9.<\/p>\n Tout au contraire. On use du comme comme d’une gomme.<\/p>\n Maintenant concernant la conscience que l’on peut continuer \u00e0 entretenir durant la mort comme<\/em> de son vivant, il s’agit probablement de la m\u00eame chose, c’est \u00e0 dire se r\u00e9soudre \u00e0 passer par le goulot \u00e9troit de cet an\u00e9antissement. De mettre fin \u00e0 une fiction. Cette fiction qui, pour exister, aurait besoin d’une r\u00e9alit\u00e9.<\/p>\n Une absence parce que les mots viennent mieux ainsi, ils ne sont plus frein\u00e9s.<\/p>\n Les mots sont comme des bolides qui traversent l’espace int\u00e9rieur, et partant rendent compte de l’existence d’un tel espace. Qu’on puisse les projeter ensuite vers l’ext\u00e9rieur n\u00e9cessite l’invention d’un ext\u00e9rieur \u00e9galement.<\/p>\n On pourrait dire alors l’int\u00e9rieur comme<\/em> l’ext\u00e9rieur.<\/p>\n J’ai souvent pens\u00e9 non pas \u00e0 la mort mais \u00e0 qui j’\u00e9tais avant de venir au monde. Avant de naitre et apr\u00e8s-vivre, n’est-ce pas tout comme<\/em>, abstraction faite de toutes les p\u00e9rip\u00e9ties.<\/p>\n tr\u00e8s m\u00e9taphysique ce mardi.<\/p>",
"content_text": "Je l'avais lu t\u00f4t, l'intranquillit\u00e9 de Pessoa r\u00e9sonnait tellement bien avec la mienne. Trop t\u00f4t peut-\u00eatre, j'aurais pu encore jouir un peu de la jeunesse si je l'avais lu vers la quarantaine. Mais cette phrase \n\n\"vivre cela n'est rien, naviguer est pr\u00e9cieux\" ou encore celle-ci, \"je ne suis rien mais en moi il y a tous les r\u00eaves du monde...\" \n\nElle auront achev\u00e9 une grande partie de mes doutes sur le fait de vouloir \u00eatre quelqu'un et certainement avant m\u00eame que je commence \u00e0 en prendre conscience.\n\nPas \u00e9tonnant de voir que Lautr\u00e9amont \u00e9voque \u00e9galement cette n\u00e9cessit\u00e9 d'an\u00e9antissement de l'auteur.\n\nPessoa comme Lautr\u00e9amont comme on pourrait dire \u00e9toile comme fleur.\n\nL'utilisation d'un comme n\u00e9cessite une disparition, d'abattre certaines cloisons.\n\nIl ne s'agit plus de m\u00e9taphore au sens o\u00f9 on utilise la m\u00e9taphore par d\u00e9faut ou par facilit\u00e9.\n\nTout au contraire. On use du comme comme d'une gomme.\n\nMaintenant concernant la conscience que l'on peut continuer \u00e0 entretenir durant la mort comme de son vivant, il s'agit probablement de la m\u00eame chose, c'est \u00e0 dire se r\u00e9soudre \u00e0 passer par le goulot \u00e9troit de cet an\u00e9antissement. De mettre fin \u00e0 une fiction. Cette fiction qui, pour exister, aurait besoin d'une r\u00e9alit\u00e9.\n\nUne absence parce que les mots viennent mieux ainsi, ils ne sont plus frein\u00e9s.\n\nLes mots sont comme des bolides qui traversent l'espace int\u00e9rieur, et partant rendent compte de l'existence d'un tel espace. Qu'on puisse les projeter ensuite vers l'ext\u00e9rieur n\u00e9cessite l'invention d'un ext\u00e9rieur \u00e9galement.\n\nOn pourrait dire alors l'int\u00e9rieur comme l'ext\u00e9rieur. \n\nJ'ai souvent pens\u00e9 non pas \u00e0 la mort mais \u00e0 qui j'\u00e9tais avant de venir au monde. Avant de naitre et apr\u00e8s-vivre, n'est-ce pas tout comme, abstraction faite de toutes les p\u00e9rip\u00e9ties.\n\ntr\u00e8s m\u00e9taphysique ce mardi.",
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"tags": ["Auteurs litt\u00e9raires"]
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"id": "https:\/\/www.ledibbouk.net\/l-imaginaire.html",
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"title": "L'imaginaire",
"date_published": "2023-05-30T06:54:41Z",
"date_modified": "2025-11-08T14:41:51Z",
"author": {"name": "Auteur"},
"content_html": " Il faut \u00eatre dans le plus dur du dur de la r\u00e9alit\u00e9 pour d\u00e9couvrir l’immense potentiel de l’imaginaire. Les gens qui vivent dans un certain confort<\/em> ne savent pas \u00e0 cot\u00e9 de quoi ils passent. Je me faisais cette r\u00e9flexion hier encore en inventant une histoire d’enl\u00e8vement par les extraterrestres, en direct, face \u00e0 mon beau-fr\u00e8re. En prenant le ton le plus s\u00e9rieux qu’il soit, et en fournissant suffisamment de d\u00e9tails mais pas trop non plus, l’ellipse est essentielle dans ce genre de narration, je vis son visage s’allonger, son regard chercher un appui sur le mur du fond derri\u00e8re moi.<\/p>\n \"— Est-il devenu cingl\u00e9 ?\" semblait demander au mur ce regard.<\/p>\n Evidemment je me mis \u00e0 sourire pour le rassurer.<\/p>\n \"— je plaisantais, bien s\u00fbr...\"<\/p>\n Il en fut \u00e0 la fois soulag\u00e9 et un peu triste je crois bien.<\/p>\n Mais le fait est qu’on ne devrait pas raconter \u00e0 n’importe qui tout ce qui se passe dans notre vie. M\u00eame avec les meilleures intentions du monde. Comme par exemple tenter de r\u00e9veiller un peu l’imagination de nos proches qui souvent parait bien endormie.<\/p>\n Je racontais \u00e7a au pilote de la soucoupe qui se gondola, si tant est qu’un \u00eatre m\u00e9tamorphe puisse se gondoler comme nous autres humains, bien s\u00fbr. Le voyage est assez long jusqu’\u00e0 Alpha du Centaure, il faut bien parler de quelque chose, m\u00eame si dans le fond, on n’a pas grand chose \u00e0 dire.<\/p>",
"content_text": "Il faut \u00eatre dans le plus dur du dur de la r\u00e9alit\u00e9 pour d\u00e9couvrir l'immense potentiel de l'imaginaire. Les gens qui vivent dans un certain confort ne savent pas \u00e0 cot\u00e9 de quoi ils passent. Je me faisais cette r\u00e9flexion hier encore en inventant une histoire d'enl\u00e8vement par les extraterrestres, en direct, face \u00e0 mon beau-fr\u00e8re. En prenant le ton le plus s\u00e9rieux qu'il soit, et en fournissant suffisamment de d\u00e9tails mais pas trop non plus, l'ellipse est essentielle dans ce genre de narration, je vis son visage s'allonger, son regard chercher un appui sur le mur du fond derri\u00e8re moi.\n\n\"\u2014 Est-il devenu cingl\u00e9 ?\" semblait demander au mur ce regard.\n\nEvidemment je me mis \u00e0 sourire pour le rassurer. \n\n\"\u2014 je plaisantais, bien s\u00fbr...\"\n\nIl en fut \u00e0 la fois soulag\u00e9 et un peu triste je crois bien.\n\nMais le fait est qu'on ne devrait pas raconter \u00e0 n'importe qui tout ce qui se passe dans notre vie. M\u00eame avec les meilleures intentions du monde. Comme par exemple tenter de r\u00e9veiller un peu l'imagination de nos proches qui souvent parait bien endormie.\n\nJe racontais \u00e7a au pilote de la soucoupe qui se gondola, si tant est qu'un \u00eatre m\u00e9tamorphe puisse se gondoler comme nous autres humains, bien s\u00fbr. Le voyage est assez long jusqu'\u00e0 Alpha du Centaure, il faut bien parler de quelque chose, m\u00eame si dans le fond, on n'a pas grand chose \u00e0 dire.",
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"tags": ["Autofiction et Introspection"]
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"id": "https:\/\/www.ledibbouk.net\/comme-un-chant.html",
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"title": "Comme un chant",
"date_published": "2023-05-30T06:39:19Z",
"date_modified": "2025-11-08T14:43:23Z",
"author": {"name": "Auteur"},
"content_html": " ( suite de l’exercice d’\u00e9criture d’un atelier de FB \u00e0 partir de l’adverbe Comme et de Marcelin Pleynet, de Lautr\u00e9amont.) <\/code><\/p>\n<\/pre>\n comme j’allais \u00e0 rebours, effeuillant page \u00e0 page, feuille \u00e0 feuille, la fausse m\u00e9moire de ma fausse vie, je d\u00e9couvris soudain un vide log\u00e9 dans la reliure qui m’intrigua et dans lequel je p\u00e9n\u00e9trai, non sans quelques difficult\u00e9s, car j’avais, dans l’op\u00e9ration pr\u00e9c\u00e9dente d\u00e9j\u00e0, perdu \u00e9norm\u00e9ment de mon ancienne souplesse.<\/p>\n comme j’atteignais l’obscurit\u00e9 totale je n’avais aucune indication concernant la taille de l’excavation. \u00c9tait-elle de la taille d’une boite \u00e0 g\u00e2teaux, d’une tombe, d’un continent noir, cette question me servi un instant de b\u00e9quille pour m’installer au calme dans la nuit.<\/p>\n comme j’\u00e9tais l\u00e0 depuis un moment, \u00e9tait-ce des minutes, des heures, des si\u00e8cles, difficile \u00e0 dire, mes yeux peu \u00e0 peu s’habitu\u00e8rent et commenc\u00e8rent \u00e0 distinguer les contours d’une terre immense, sorte de paysage marin, peut-\u00eatre une grande baie bord\u00e9e de part et d’autres par de prodigieuses falaises.<\/p>\n Comme je m’interrogeais sur la hauteur de ces falaises j’aper\u00e7us soudain dans le ciel des milliers d’\u00e9toiles dont les lueurs brillaient faiblement mais suffisamment pour que je puisse me faire une id\u00e9e assez juste de l’innombrable.<\/p>\n comme j’\u00e9tais allong\u00e9 sur le sol l’id\u00e9e me pris de me relever et de me d\u00e9gourdir les jambes, j’y voyais d\u00e9sormais suffisamment pour rejoindre une grande plage o\u00f9 la p\u00e2leur semblait indiquer qu’elle \u00e9tait constitu\u00e9 de sable clair.<\/p>\n comme j’\u00e9tais entr\u00e9 pieds nus dans cet \u00e9trange pays, je fus heureux de constater que je retrouvais de vieilles sensations oubli\u00e9es, comme celle de marcher sur une herbe mouill\u00e9e, puis sur le sable, et m\u00eame parfois de sentir sous la plante la duret\u00e9 tout \u00e0 fait agr\u00e9able d’une pierre, d’un rocher.<\/p>\n comme je m’interrogeais sur le diff\u00e9rence appr\u00e9ciable entre ces sensations que j’appelais nouvelles faute de mieux et celles habituelles quand dans la vie de tous les jours on marche pieds nus sur de l’herbe ou du sable ou des rochers, l’id\u00e9e suivante et qui parut \u00e0 ce moment \u00e9minemment logique \u00e9tait celle qu’en passant \u00e0 travers la reliure du faux livre de ma fausse vie j’\u00e9tais mort.<\/p>\n comme je r\u00e9fl\u00e9chissais \u00e0 la nature de cette mort, et que je d\u00e9sirais pousser la logique vers ses extr\u00e9mit\u00e9s les plus extr\u00eames je d\u00e9couvris soudain que j’\u00e9tais encore plus vivant que jamais je ne l’avais jusque l\u00e0 \u00e9t\u00e9.<\/p>\n comme j’en \u00e9tais content, j’ouvris la bouche et sans la moindre volont\u00e9 de ma part quelque chose en sorti et qui r\u00e9flexion faite, avait l’air d’\u00eatre un chant.<\/p>\n De quoi a t’on besoin pour \u00e9crire ? des sons essentiellement. Peut-\u00eatre qu’on se fabrique ainsi, sans le savoir, une gigantesque biblioth\u00e8que de sons et qu’\u00e0 un moment ne sachant quoi vraiment en faire, on se met \u00e0 les \u00e9crire.<\/p>\n Ensuite quelle intention se cache encore derri\u00e8re le fait de les faire \u00e9couter \u00e0 d’autres ?<\/p>\n Il faut peut-\u00eatre rester ferme vis \u00e0 vis de nos curiosit\u00e9s, ne pas les \u00e9couter.<\/p>\n Ecouter n’est pas savoir, et probable que c’est aussi cela savoir<\/em>.<\/p>",
"content_text": "De quoi a t'on besoin pour \u00e9crire ? des sons essentiellement. Peut-\u00eatre qu'on se fabrique ainsi, sans le savoir, une gigantesque biblioth\u00e8que de sons et qu'\u00e0 un moment ne sachant quoi vraiment en faire, on se met \u00e0 les \u00e9crire.\n\nEnsuite quelle intention se cache encore derri\u00e8re le fait de les faire \u00e9couter \u00e0 d'autres ?\n\nIl faut peut-\u00eatre rester ferme vis \u00e0 vis de nos curiosit\u00e9s, ne pas les \u00e9couter.\n\nEcouter n'est pas savoir, et probable que c'est aussi cela savoir.",
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"id": "https:\/\/www.ledibbouk.net\/des-raisons-de-refuser.html",
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"title": "Des raisons de refuser",
"date_published": "2023-05-30T05:43:53Z",
"date_modified": "2025-11-03T14:19:10Z",
"author": {"name": "Auteur"},
"content_html": " soudain cette phrase qui parait sortir de la page :<\/p>\n \"Il y avait, je crois, des choses qu’il ne voulait pas comprendre pour ne rien perdre de ses antipathies et de ses d\u00e9dains.\"<\/em><\/p>",
"content_text": "soudain cette phrase qui parait sortir de la page :\n\n\"Il y avait, je crois, des choses qu'il ne voulait pas comprendre pour ne rien perdre de ses antipathies et de ses d\u00e9dains.\"",
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"id": "https:\/\/www.ledibbouk.net\/komme.html",
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"title": "Komme",
"date_published": "2023-05-30T05:31:58Z",
"date_modified": "2025-11-08T14:44:18Z",
"author": {"name": "Auteur"},
"content_html": " Ils sont dans la p\u00e9nombre de ce que j’imagine \u00eatre un wagon \u00e0 bestiaux, dans un train, ils ne se parlent pas, ils se regardent, et l\u00e0, elle Romy dit<\/p>\n \"—komme\"<\/p>\n \u00e0 Jean-Louis.<\/p>\n Sauf qu’elle n’est pas Romy mais Anna et lui n’est pas Jean-Louis mais Julien.<\/p>\n Que le wagon \u00e0 bestiaux est en fait un fourgon selon la page Wikip\u00e9dia du film.<\/p>\n Mais peu importe les pr\u00e9noms, les mots, l’\u00e9poque, les diff\u00e9rents caract\u00e8res qui surgissent \u00e0 l’int\u00e9rieur de de cette sc\u00e8ne,<\/p>\n Soudain un portail s’ouvre entre le r\u00e9el et l’imaginaire.<\/p>\n Est-ce que \u00e7a change grand-chose que ce soit en allemand ou en fran\u00e7ais ?<\/p>\n \"— komme, viens...\"<\/p>\n C’est bien possible.<\/p>\n \"—Viens\" aurait un tout autre effet, peut-\u00eatre de l’ordre du trivial, un mot qui appartient plus au vocabulaire de la prostitu\u00e9e pr\u00e9sente dans le wagon ( R\u00e9gine)<\/p>\n Ce komme<\/em> cr\u00e9e une sacr\u00e9e diff\u00e9rence, comme un saut quantique.<\/p>\n C’est comme un livre de litt\u00e9rature classique qu’on ouvre, comment lit-on aujourd’hui au XXI \u00e8me si\u00e8cle un tel texte ? Quelle est la r\u00e9ception actuelle d’un texte de Cervantes, de Montaigne, de Rabelais ?<\/p>\n Se prendre un livre de litt\u00e9rature classique de plein fouet sans avoir \u00e9t\u00e9 pr\u00e9venu comme on peut se prendre un poteau, un autobus.<\/p>\n Le texte comme le dialogue d’un film reste immuable, intemporel. La lecture est du temps, elle est du temps dans le temps. Lire c’est peut-\u00eatre amortir. Amortissement pas forc\u00e9ment un mot de comptable.<\/p>\n la chute d’une feuille, un \u00e9clat de voix, le temps que prend une nouvelle pour nous parvenir.<\/p>\n La lecture et son lent d\u00e9ploiement, ses ramifications, ses affluents.<\/p>\n S’y avancer nu tout en restant attentif \u00e0 ce qui nous touche est essentiel.<\/p>\n Ensevelir un texte sous des r\u00e9f\u00e9rences historiques, universitaires peut le rendre impressionnant bien s\u00fbr mais ce sera tout de m\u00eame l’\u00e9motion \u00e9prouv\u00e9e qui nous aidera \u00e0 en conserver le souvenir, la trace.<\/p>\n Un livre peut dire \"—komme\"<\/p>\n un lecteur peut dire \"— j’arrive\" sans prononcer le moindre mot.<\/p>",
"content_text": "Ils sont dans la p\u00e9nombre de ce que j'imagine \u00eatre un wagon \u00e0 bestiaux, dans un train, ils ne se parlent pas, ils se regardent, et l\u00e0, elle Romy dit \n\n\"\u2014komme\" \n\n\u00e0 Jean-Louis. \n\nSauf qu'elle n'est pas Romy mais Anna et lui n'est pas Jean-Louis mais Julien.\n\nQue le wagon \u00e0 bestiaux est en fait un fourgon selon la page Wikip\u00e9dia du film.\n\nMais peu importe les pr\u00e9noms, les mots, l'\u00e9poque, les diff\u00e9rents caract\u00e8res qui surgissent \u00e0 l'int\u00e9rieur de de cette sc\u00e8ne, \n\nSoudain un portail s'ouvre entre le r\u00e9el et l'imaginaire.\n\nEst-ce que \u00e7a change grand-chose que ce soit en allemand ou en fran\u00e7ais ?\n\n\"\u2014 komme, viens...\" \n\nC'est bien possible. \n\n\"\u2014Viens\" aurait un tout autre effet, peut-\u00eatre de l'ordre du trivial, un mot qui appartient plus au vocabulaire de la prostitu\u00e9e pr\u00e9sente dans le wagon ( R\u00e9gine) \n\nCe komme cr\u00e9e une sacr\u00e9e diff\u00e9rence, comme un saut quantique.\n\nC'est comme un livre de litt\u00e9rature classique qu'on ouvre, comment lit-on aujourd'hui au XXI \u00e8me si\u00e8cle un tel texte ? Quelle est la r\u00e9ception actuelle d'un texte de Cervantes, de Montaigne, de Rabelais ?\n\nSe prendre un livre de litt\u00e9rature classique de plein fouet sans avoir \u00e9t\u00e9 pr\u00e9venu comme on peut se prendre un poteau, un autobus.\n\nLe texte comme le dialogue d'un film reste immuable, intemporel. La lecture est du temps, elle est du temps dans le temps. Lire c'est peut-\u00eatre amortir. Amortissement pas forc\u00e9ment un mot de comptable.\n\nla chute d'une feuille, un \u00e9clat de voix, le temps que prend une nouvelle pour nous parvenir. \n\nLa lecture et son lent d\u00e9ploiement, ses ramifications, ses affluents.\n\nS'y avancer nu tout en restant attentif \u00e0 ce qui nous touche est essentiel. \n\nEnsevelir un texte sous des r\u00e9f\u00e9rences historiques, universitaires peut le rendre impressionnant bien s\u00fbr mais ce sera tout de m\u00eame l'\u00e9motion \u00e9prouv\u00e9e qui nous aidera \u00e0 en conserver le souvenir, la trace.\n\nUn livre peut dire \"\u2014komme\"\n\nun lecteur peut dire \"\u2014 j'arrive\" sans prononcer le moindre mot.",
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"id": "https:\/\/www.ledibbouk.net\/30052023.html",
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"title": "30052023",
"date_published": "2023-05-30T04:19:22Z",
"date_modified": "2025-11-08T14:45:33Z",
"author": {"name": "Auteur"},
"content_html": " R\u00e9ception des ambassadeurs siamois par l’Empereur Napol\u00e9on III au palais de Fontainebleau, 27 juin 1861\u00a9 RMN-GP (Ch\u00e2teau de Versailles) \/ Droits r\u00e9serv\u00e9s<\/p>\n \u00c7a y est mai se termine. Je n\u2019ai pas compt\u00e9 le nombre de textes \u00e9crits ce mois-ci. Il doit y en avoir un bon paquet. Minimum deux par jour en moyenne. Et d\u2019ailleurs quelle importance de compter. Tu ne vas pas t\u2019y mettre aujourd\u2019hui. Est-il possible d\u2019admirer qui que ce soit sans que cette admiration nous propose un reflet de nous-m\u00eames, de qui nous f\u00fbmes, de qui nous r\u00eavions d\u2019\u00eatre dans le temps ? Pleynet d\u00e9bute son livre avec des t\u00e9moignages concernant la jeunesse de Lautr\u00e9amont ( je pr\u00e9f\u00e8re dire Lautr\u00e9amont que Ducasse finalement ) Sorte d\u2019image refuge pour la plupart. De m\u00eame que le r\u00e9cit de la vie scolaire est toujours celui d\u2019un \u00eatre qui semble perdu, dans sa bulle et qui n’est visiblement pas tr\u00e8s dou\u00e9 pour la po\u00e9sie voire qui la r\u00e9fute telle qu\u2019elle est enseign\u00e9e. Ca les ennuie surtout. Encore que je ne fasse encore que parler de moi bien sur. De ce moi \u00e0 l\u2019\u00e2ge des \u00e9tudiants d\u2019un lyc\u00e9e d\u2019autrefois, dans les ann\u00e9es 70. Alors qu\u2019il y avait tant de choses \u00e0 \u00e9tudier d\u2019autre, notamment cette libert\u00e9 sexuelle, grande nouveaut\u00e9 s\u2019il en est.<\/p>\n A moins que justement les t\u00eates pensantes de l\u2019Acad\u00e9mie imaginent le placer dans le programme pour tenter de canaliser une libido d\u00e9bordante. Car un psychologue ne verrait dans ce texte des Chants qu\u2019une resuc\u00e9e de ce que lui a enseign\u00e9 Sigmund, que le sexe est \u00e0 l\u2019origine de tout, y compris des chants de Maldoror, surtout de ce genre de textes.<\/p>\n Alors que si l\u2019on lit ce qu\u2019en dit l\u2019auteur c\u2019est tout le contraire, c\u2019est l\u2019an\u00e9antissement par d\u2019autres moyens, par tout autre moyen, notamment celui de l\u2019exercice de la langue, une remont\u00e9e \u00e0 ses origines, \u00e0 son incoh\u00e9rence fondamentale.<\/p>\n A l\u2019incoh\u00e9rence fondamentale de l\u2019\u00e9go tout autant que de tout narrateur, tout personnage et m\u00eame de toute histoire, notamment celle litt\u00e9raire.<\/p>\n En quoi tout cela m\u2019int\u00e9resse t\u2019il soudain ? Assez modestement quant \u00e0 la r\u00e9daction de ce blog dont les enjeux sont \u00e0 peu pr\u00e8s les m\u00eames, y compris cette n\u00e9cessit\u00e9 d\u2019an\u00e9antissement.<\/p>\n Cet an\u00e9antissement ce n\u2019est pas celui de l\u2019\u00eatre cependant mais de cet ensemble de couches mensong\u00e8res que la notion d\u2019avoir, de poss\u00e9der ; de ma\u00eetriser, aura enseveli Parall\u00e8lement je reviens sur le fait d\u2019avoir perdu ma voix il y a deux semaines et qui prend un sens symbolique tout \u00e0 coup Troquer une immaturit\u00e9 pr\u00e9tendue contre une autre av\u00e9r\u00e9e alors qu’on sait d’avance qu’av\u00e9r\u00e9e est synonyme d’impos\u00e9e, c’est un supplice.<\/p>\n De l\u00e0 tous ces ph\u00e9nom\u00e8nes d\u2019identification, ce besoin de mod\u00e8les, ces admirations etc etc.<\/p>\n Il y a aussi une envie de renoncement tr\u00e8s forte \u00e0 ce monde dit adulte mais que je consid\u00e8re totalement cingl\u00e9.<\/p>\n Bien sur je ne le peux pas. Je ne peux pas renoncer compl\u00e8tement.<\/p>\n Mais \u00e9crire une histoire f\u00e9erique m\u2019attire beaucoup. Revenir \u00e0 des arch\u00e9types essentiels. A une relation binaire bien et mal serait reposant, voire m\u00eame roboratif. Quand je repense aux textes d\u2019Elie Faure sur la d\u00e9cadence de l\u2019art chez les grecs, c\u2019est, dit-il par l\u2019exc\u00e8s de d\u00e9tails, de drap\u00e9 surtout, par l\u2019abondance de nuances que la d\u00e9cr\u00e9pitude s\u2019installe.<\/p>\n Et du coup si je poursuis ce raisonnement je ne peux pas faire l’impasse sur ce qui est en train de se produire en Espagne comme un peu partout d\u00e9sormais en Europe. La mont\u00e9e de l’extr\u00eame droite qui justement pr\u00e9tend proposer une vision binaire du monde, du bien et du mal, de revenir \u00e0 des valeurs claires, bien tranch\u00e9es dans le vif, rassurantes.<\/p>\n Une sorte d’outrance comme on peut trouver dans les phrases \u00e0 rallonge, bourr\u00e9es d’images de m\u00e9taphores en regard d’une autre outrance qui elle ass\u00e8ne \u00e0 coups de bottes et d’armes lourdes l’imp\u00e9ratif de la sobri\u00e9t\u00e9.<\/p>",
"content_text": "R\u00e9ception des ambassadeurs siamois par l'Empereur Napol\u00e9on III au palais de Fontainebleau, 27 juin 1861\u00a9 RMN-GP (Ch\u00e2teau de Versailles) \/ Droits r\u00e9serv\u00e9s\n\n\u00c7a y est mai se termine. Je n\u2019ai pas compt\u00e9 le nombre de textes \u00e9crits ce mois-ci. Il doit y en avoir un bon paquet. Minimum deux par jour en moyenne. Et d\u2019ailleurs quelle importance de compter. Tu ne vas pas t\u2019y mettre aujourd\u2019hui.\n\nLu hier soir un peu du Lautr\u00e9amont de Marcelin Pleynet. Que de supputations de part et d\u2019autre. Un peu \u00e9tonn\u00e9 par les avis de Bachelard concernant la biographie du jeune Ducasse et surtout toutes ces interpr\u00e9tations qui seront extraites de si de peu de chose finalement.\n\nQue la litt\u00e9rature soit le fruit d\u2019un r\u00e8glement de compte, d\u2019une revanche, d\u2019un complexe d\u2019inf\u00e9riorit\u00e9 ou de sup\u00e9riorit\u00e9 la place dans le camp des psychologues et des universitaires qui cherchent toujours des raisons \u00e0 tout. D\u2019ailleurs ceux qui prendront Lautr\u00e9amont pour un doux dingue sont souvent dans l\u2019enseignement. Ce sont les serviteurs d\u2019une certaine vision de la litt\u00e9rature au m\u00eame titre qu'on retrouvera les m\u00eames en peinture. Chaque art institutionnalis\u00e9 poss\u00e8de ses serviteurs z\u00e9l\u00e9s pour entretenir les \u00e9chafaudages branlants de la culture telle qu\u2019on veut nous l\u2019imposer.\n\nIl y a une g\u00e8ne \u00e0 penser que Lautr\u00e9amont ou Ducasse soit mort jeune. Et qu'on profite ainsi de sa disparition pr\u00e9coce. Qu'on l'\u00e9l\u00e8ve ainsi \u00e0 une position d'\u00e9toile presque naturellement. Car dans le fond, Que sait-on vraiment de l\u2019existence \u00e0 25 ans ? Et surtout possible que nombre de vieux barbons ayant renonc\u00e9 \u00e0 la fulgurance du g\u00e9nie de leur jeunesse en soient non pas admiratifs chez l\u2019autre mais fondamentalement jaloux. Cette jalousie se dissimulant dans de gros livres bourr\u00e9s de propos pr\u00e9tendus s\u00e9rieux ou savants.\n\nCe dont se moque \u00e9perdument le g\u00e9nie de la jeunesse qui d'ailleurs ne sait m\u00eame pas qu'il est g\u00e9nie.\n\nEst-il possible d\u2019admirer qui que ce soit sans que cette admiration nous propose un reflet de nous-m\u00eames, de qui nous f\u00fbmes, de qui nous r\u00eavions d\u2019\u00eatre dans le temps ?\n\nC\u2019est le fameux ph\u00e9nom\u00e8ne d\u2019identification sur lequel on nous interroge avec inqui\u00e9tude tout au long de notre scolarit\u00e9.\n\n\u201c\u2014Va t\u2019il enfin pouvoir s\u2019identifier \u00e0 quelqu\u2019un ? \u00c7a nous soulagerait bien, et nous serions tranquilles un moment\u201d\n\nComprendre ce ph\u00e9nom\u00e8ne de reflet trop jeune est une mal\u00e9diction car on ne peut que se m\u00e9fier alors de toute admiration.\n\nToute admiration pr\u00e9tendument spontan\u00e9e fini par \u00eatre pollu\u00e9e par l\u2019introspection.\n\nC\u2019est un long processus de passer de l\u2019admiration \u00e0 l\u2019amour. Et encore il faudra se farcir toutes les strates pour parvenir \u00e0 s\u2019an\u00e9antir proprement face \u00e0 l\u2019\u00e9v\u00e9nement d\u2019aimer, face \u00e0 son authenticit\u00e9 surtout si on y acc\u00e8de apr\u00e8s avoir rumin\u00e9 longuement le mot authentique.\n\n\n\nPleynet d\u00e9bute son livre avec des t\u00e9moignages concernant la jeunesse de Lautr\u00e9amont ( je pr\u00e9f\u00e8re dire Lautr\u00e9amont que Ducasse finalement )\n\nC\u2019est toujours la m\u00eame sc\u00e8ne qui est reprise de t\u00e9moignage en t\u00e9moignage. Un jeune homme efflanqu\u00e9 assis devant un piano dans une chambre d\u2019h\u00f4tel et qui, au fur et \u00e0 mesure qu\u2019il \u00e9crit plaque des accords au grand d\u00e9sespoir de ses voisins.\n\nSorte d\u2019image refuge pour la plupart. De m\u00eame que le r\u00e9cit de la vie scolaire est toujours celui d\u2019un \u00eatre qui semble perdu, dans sa bulle et qui n'est visiblement pas tr\u00e8s dou\u00e9 pour la po\u00e9sie voire qui la r\u00e9fute telle qu\u2019elle est enseign\u00e9e.\n\nOn pourra dire ce que l\u2019on voudra, \u00e9tudier Lautr\u00e9amont au lyc\u00e9e est une ineptie. D\u00e9j\u00e0 parce que les enseignants ne font que r\u00e9p\u00e9ter ce que d\u2019autres leur ont appris de l\u2019\u0153uvre la plupart du temps et que de plus les phrases \u00e0 rallonge n\u2019offrent que peu d\u2019int\u00e9r\u00eat aux \u00e9tudiants de cet \u00e2ge.\n\nCa les ennuie surtout. Encore que je ne fasse encore que parler de moi bien sur. De ce moi \u00e0 l\u2019\u00e2ge des \u00e9tudiants d\u2019un lyc\u00e9e d\u2019autrefois, dans les ann\u00e9es 70. Alors qu\u2019il y avait tant de choses \u00e0 \u00e9tudier d\u2019autre, notamment cette libert\u00e9 sexuelle, grande nouveaut\u00e9 s\u2019il en est.\n\n\n\nA moins que justement les t\u00eates pensantes de l\u2019Acad\u00e9mie imaginent le placer dans le programme pour tenter de canaliser une libido d\u00e9bordante. Car un psychologue ne verrait dans ce texte des Chants qu\u2019une resuc\u00e9e de ce que lui a enseign\u00e9 Sigmund, que le sexe est \u00e0 l\u2019origine de tout, y compris des chants de Maldoror, surtout de ce genre de textes.\n\n\n\nAlors que si l\u2019on lit ce qu\u2019en dit l\u2019auteur c\u2019est tout le contraire, c\u2019est l\u2019an\u00e9antissement par d\u2019autres moyens, par tout autre moyen, notamment celui de l\u2019exercice de la langue, une remont\u00e9e \u00e0 ses origines, \u00e0 son incoh\u00e9rence fondamentale.\n\n\n\nA l\u2019incoh\u00e9rence fondamentale de l\u2019\u00e9go tout autant que de tout narrateur, tout personnage et m\u00eame de toute histoire, notamment celle litt\u00e9raire.\n\nEn quoi tout cela m\u2019int\u00e9resse t\u2019il soudain ? Assez modestement quant \u00e0 la r\u00e9daction de ce blog dont les enjeux sont \u00e0 peu pr\u00e8s les m\u00eames, y compris cette n\u00e9cessit\u00e9 d\u2019an\u00e9antissement.\n\n\n\nCet an\u00e9antissement ce n\u2019est pas celui de l\u2019\u00eatre cependant mais de cet ensemble de couches mensong\u00e8res que la notion d\u2019avoir, de poss\u00e9der; de ma\u00eetriser, aura enseveli\n\nComment en finir avec ce mensonge, en le montrant, en le d\u00e9signant sous toutes ses formes, en l\u2019\u00e9puisant, ce qui n\u2019est pas une mince affaire.\n\n\n\nParall\u00e8lement je reviens sur le fait d\u2019avoir perdu ma voix il y a deux semaines et qui prend un sens symbolique tout \u00e0 coup\n\nPerdre sa voix ce n\u2019est pas rien.\n\nJe suis all\u00e9 consulter et je m\u2019en suis tir\u00e9 avec une semaine d\u2019antibiotique. Ma voix est revenue. Mais un petit doute subsiste. Si ma voix physique est revenue, quelque chose s\u2019est produit dans l\u2019invisible. Une mue.\n\nCe qui provoque un certain nombre de r\u00eaveries tout droit surgies de l\u2019enfance, comme si perdre ma voix d\u2019adulte me ramenait illico \u00e0 une p\u00e9riode de pubert\u00e9. A cette charni\u00e8re o\u00f9 l\u2019on voit s\u2019\u00e9vanouir sa voix d\u2019enfant, mais pas seulement, tout un monde que l\u2019on porte en soi et dont l\u2019abandon sonne le glas de cette enfance.\n\nComme si l\u2019on se sentait pouss\u00e9 par des forces mal\u00e9fiques \u00e0 troquer son enfance; et tout ce qui nous est de plus cher, contre des compromis m\u00e9diocres afin de p\u00e9n\u00e9trer dans l'\u00e2ge adulte. Avec surtout cette obsession, cette obstination \u00e0 \u00eatre accept\u00e9 comme tel.\n\nTroquer une immaturit\u00e9 pr\u00e9tendue contre une autre av\u00e9r\u00e9e alors qu'on sait d'avance qu'av\u00e9r\u00e9e est synonyme d'impos\u00e9e, c'est un supplice.\n\n\n\nDe l\u00e0 tous ces ph\u00e9nom\u00e8nes d\u2019identification, ce besoin de mod\u00e8les, ces admirations etc etc.\n\n\n\nIl y a aussi une envie de renoncement tr\u00e8s forte \u00e0 ce monde dit adulte mais que je consid\u00e8re totalement cingl\u00e9.\n\nBien sur je ne le peux pas. Je ne peux pas renoncer compl\u00e8tement.\n\n\n\nMais \u00e9crire une histoire f\u00e9erique m\u2019attire beaucoup. Revenir \u00e0 des arch\u00e9types essentiels. A une relation binaire bien et mal serait reposant, voire m\u00eame roboratif. Quand je repense aux textes d\u2019Elie Faure sur la d\u00e9cadence de l\u2019art chez les grecs, c\u2019est, dit-il par l\u2019exc\u00e8s de d\u00e9tails, de drap\u00e9 surtout, par l\u2019abondance de nuances que la d\u00e9cr\u00e9pitude s\u2019installe.\n\nEt du coup si je poursuis ce raisonnement je ne peux pas faire l'impasse sur ce qui est en train de se produire en Espagne comme un peu partout d\u00e9sormais en Europe. La mont\u00e9e de l'extr\u00eame droite qui justement pr\u00e9tend proposer une vision binaire du monde, du bien et du mal, de revenir \u00e0 des valeurs claires, bien tranch\u00e9es dans le vif, rassurantes.\n\n\n\nEt pour revenir \u00e0 Lautr\u00e9amont et \u00e0 cette p\u00e9riode sinistre dans laquelle il a v\u00e9cu il est difficile de ne pas faire un rapprochement avec la notre. Napol\u00e9on III et la naissance du capitalisme, la naissance de l\u2019horreur et puis cette p\u00e9riode dans laquelle nous sommes, son agonie, ses sursauts effroyables encore \u00e0 venir certainement du monstre qui sent bien qu\u2019il est en train de crever. Possible que le d\u00e9sir d'ordre, de dictature soit l'accompagnement r\u00e9current de l'an\u00e9antissement d'un ph\u00e9nom\u00e8ne \u00e9conomique d\u00e9faillant. \n\nUne sorte d'outrance comme on peut trouver dans les phrases \u00e0 rallonge, bourr\u00e9es d'images de m\u00e9taphores en regard d'une autre outrance qui elle ass\u00e8ne \u00e0 coups de bottes et d'armes lourdes l'imp\u00e9ratif de la sobri\u00e9t\u00e9. ",
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"tags": ["Autofiction et Introspection"]
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"title": "R\u00e9cit en cours de r\u00e9daction",
"date_published": "2023-05-29T17:32:31Z",
"date_modified": "2025-11-08T14:47:03Z",
"author": {"name": "Auteur"},
"content_html": " Ordre chronologique des textes comme ils arrivent.<\/p>\nNB. Il est possible de supprimer la toute premi\u00e8re phrase, ou de la sauter, elle ne sert \u00e0 rien sauf \u00e0 commencer.<\/code><\/pre>",
"content_text": "( suite de l'exercice d'\u00e9criture d'un atelier de FB \u00e0 partir de l'adverbe Comme et de Marcelin Pleynet, de Lautr\u00e9amont.) \n\ncomme j'allais \u00e0 rebours, effeuillant page \u00e0 page, feuille \u00e0 feuille, la fausse m\u00e9moire de ma fausse vie, je d\u00e9couvris soudain un vide log\u00e9 dans la reliure qui m'intrigua et dans lequel je p\u00e9n\u00e9trai, non sans quelques difficult\u00e9s, car j'avais, dans l'op\u00e9ration pr\u00e9c\u00e9dente d\u00e9j\u00e0, perdu \u00e9norm\u00e9ment de mon ancienne souplesse. \n\ncomme j'atteignais l'obscurit\u00e9 totale je n'avais aucune indication concernant la taille de l'excavation. \u00c9tait-elle de la taille d'une boite \u00e0 g\u00e2teaux, d'une tombe, d'un continent noir, cette question me servi un instant de b\u00e9quille pour m'installer au calme dans la nuit.\n\ncomme j'\u00e9tais l\u00e0 depuis un moment, \u00e9tait-ce des minutes, des heures, des si\u00e8cles, difficile \u00e0 dire, mes yeux peu \u00e0 peu s'habitu\u00e8rent et commenc\u00e8rent \u00e0 distinguer les contours d'une terre immense, sorte de paysage marin, peut-\u00eatre une grande baie bord\u00e9e de part et d'autres par de prodigieuses falaises.\n\nComme je m'interrogeais sur la hauteur de ces falaises j'aper\u00e7us soudain dans le ciel des milliers d'\u00e9toiles dont les lueurs brillaient faiblement mais suffisamment pour que je puisse me faire une id\u00e9e assez juste de l'innombrable.\n\ncomme j'\u00e9tais allong\u00e9 sur le sol l'id\u00e9e me pris de me relever et de me d\u00e9gourdir les jambes, j'y voyais d\u00e9sormais suffisamment pour rejoindre une grande plage o\u00f9 la p\u00e2leur semblait indiquer qu'elle \u00e9tait constitu\u00e9 de sable clair. \n\ncomme j'\u00e9tais entr\u00e9 pieds nus dans cet \u00e9trange pays, je fus heureux de constater que je retrouvais de vieilles sensations oubli\u00e9es, comme celle de marcher sur une herbe mouill\u00e9e, puis sur le sable, et m\u00eame parfois de sentir sous la plante la duret\u00e9 tout \u00e0 fait agr\u00e9able d'une pierre, d'un rocher. \n\ncomme je m'interrogeais sur le diff\u00e9rence appr\u00e9ciable entre ces sensations que j'appelais nouvelles faute de mieux et celles habituelles quand dans la vie de tous les jours on marche pieds nus sur de l'herbe ou du sable ou des rochers, l'id\u00e9e suivante et qui parut \u00e0 ce moment \u00e9minemment logique \u00e9tait celle qu'en passant \u00e0 travers la reliure du faux livre de ma fausse vie j'\u00e9tais mort.\n\ncomme je r\u00e9fl\u00e9chissais \u00e0 la nature de cette mort, et que je d\u00e9sirais pousser la logique vers ses extr\u00e9mit\u00e9s les plus extr\u00eames je d\u00e9couvris soudain que j'\u00e9tais encore plus vivant que jamais je ne l'avais jusque l\u00e0 \u00e9t\u00e9.\n\ncomme j'en \u00e9tais content, j'ouvris la bouche et sans la moindre volont\u00e9 de ma part quelque chose en sorti et qui r\u00e9flexion faite, avait l'air d'\u00eatre un chant.NB. Il est possible de supprimer la toute premi\u00e8re phrase, ou de la sauter, elle ne sert \u00e0 rien sauf \u00e0 commencer.",
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"title": "Biblioth\u00e8que de sons",
"date_published": "2023-05-30T06:15:00Z",
"date_modified": "2025-11-03T14:21:12Z",
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Lu hier soir un peu du Lautr\u00e9amont de Marcelin Pleynet. Que de supputations de part et d\u2019autre. Un peu \u00e9tonn\u00e9 par les avis de Bachelard concernant la biographie du jeune Ducasse et surtout toutes ces interpr\u00e9tations qui seront extraites de si de peu de chose finalement.
Que la litt\u00e9rature soit le fruit d\u2019un r\u00e8glement de compte, d\u2019une revanche, d\u2019un complexe d\u2019inf\u00e9riorit\u00e9 ou de sup\u00e9riorit\u00e9 la place dans le camp des psychologues et des universitaires qui cherchent toujours des raisons \u00e0 tout. D\u2019ailleurs ceux qui prendront Lautr\u00e9amont pour un doux dingue sont souvent dans l\u2019enseignement. Ce sont les serviteurs d\u2019une certaine vision de la litt\u00e9rature au m\u00eame titre qu’on retrouvera les m\u00eames en peinture. Chaque art institutionnalis\u00e9 poss\u00e8de ses serviteurs z\u00e9l\u00e9s pour entretenir les \u00e9chafaudages branlants de la culture telle qu\u2019on veut nous l\u2019imposer.
Il y a une g\u00e8ne \u00e0 penser que Lautr\u00e9amont ou Ducasse soit mort jeune. Et qu’on profite ainsi de sa disparition pr\u00e9coce. Qu’on l’\u00e9l\u00e8ve ainsi \u00e0 une position d’\u00e9toile presque naturellement. Car dans le fond, Que sait-on vraiment de l\u2019existence \u00e0 25 ans ? Et surtout possible que nombre de vieux barbons ayant renonc\u00e9 \u00e0 la fulgurance du g\u00e9nie de leur jeunesse en soient non pas admiratifs chez l\u2019autre mais fondamentalement jaloux. Cette jalousie se dissimulant dans de gros livres bourr\u00e9s de propos pr\u00e9tendus s\u00e9rieux ou savants.
Ce dont se moque \u00e9perdument le g\u00e9nie de la jeunesse qui d’ailleurs ne sait m\u00eame pas qu’il est g\u00e9nie.<\/p>\n
C\u2019est le fameux ph\u00e9nom\u00e8ne d\u2019identification sur lequel on nous interroge avec inqui\u00e9tude tout au long de notre scolarit\u00e9.
“—Va t\u2019il enfin pouvoir s\u2019identifier \u00e0 quelqu\u2019un ? \u00c7a nous soulagerait bien, et nous serions tranquilles un moment”
Comprendre ce ph\u00e9nom\u00e8ne de reflet trop jeune est une mal\u00e9diction car on ne peut que se m\u00e9fier alors de toute admiration.
Toute admiration pr\u00e9tendument spontan\u00e9e<\/em> fini par \u00eatre pollu\u00e9e par l\u2019introspection.
C\u2019est un long processus de passer de l\u2019admiration \u00e0 l\u2019amour. Et encore il faudra se farcir toutes les strates pour parvenir \u00e0 s\u2019an\u00e9antir proprement face \u00e0 l\u2019\u00e9v\u00e9nement d\u2019aimer, face \u00e0 son authenticit\u00e9 surtout si on y acc\u00e8de apr\u00e8s avoir rumin\u00e9 longuement le mot authentique.<\/p>\n
C\u2019est toujours la m\u00eame sc\u00e8ne qui est reprise de t\u00e9moignage en t\u00e9moignage. Un jeune homme efflanqu\u00e9 assis devant un piano dans une chambre d\u2019h\u00f4tel et qui, au fur et \u00e0 mesure qu\u2019il \u00e9crit plaque des accords au grand d\u00e9sespoir de ses voisins.<\/p>\n
On pourra dire ce que l\u2019on voudra, \u00e9tudier Lautr\u00e9amont au lyc\u00e9e est une ineptie. D\u00e9j\u00e0 parce que les enseignants ne font que r\u00e9p\u00e9ter ce que d\u2019autres leur ont appris de l\u2019\u0153uvre la plupart du temps et que de plus les phrases \u00e0 rallonge n\u2019offrent que peu d\u2019int\u00e9r\u00eat aux \u00e9tudiants de cet \u00e2ge.<\/p>\n
Comment en finir avec ce mensonge, en le montrant, en le d\u00e9signant sous toutes ses formes, en l\u2019\u00e9puisant, ce qui n\u2019est pas une mince affaire.<\/p>\n
Perdre sa voix ce n\u2019est pas rien.
Je suis all\u00e9 consulter et je m\u2019en suis tir\u00e9 avec une semaine d\u2019antibiotique. Ma voix est revenue. Mais un petit doute subsiste. Si ma voix physique est revenue, quelque chose s\u2019est produit dans l\u2019invisible. Une mue.
Ce qui provoque un certain nombre de r\u00eaveries tout droit surgies de l\u2019enfance, comme si perdre ma voix d\u2019adulte me ramenait illico \u00e0 une p\u00e9riode de pubert\u00e9. A cette charni\u00e8re o\u00f9 l\u2019on voit s\u2019\u00e9vanouir sa voix d\u2019enfant, mais pas seulement, tout un monde que l\u2019on porte en soi et dont l\u2019abandon sonne le glas de cette enfance.
Comme si l\u2019on se sentait pouss\u00e9 par des forces mal\u00e9fiques \u00e0 troquer son enfance ; et tout ce qui nous est de plus cher, contre des compromis m\u00e9diocres afin de p\u00e9n\u00e9trer dans l’\u00e2ge adulte. Avec surtout cette obsession, cette obstination \u00e0 \u00eatre accept\u00e9 comme tel.<\/p>\n
Et pour revenir \u00e0 Lautr\u00e9amont et \u00e0 cette p\u00e9riode sinistre dans laquelle il a v\u00e9cu il est difficile de ne pas faire un rapprochement avec la notre. Napol\u00e9on III et la naissance du capitalisme, la naissance de l\u2019horreur et puis cette p\u00e9riode dans laquelle nous sommes, son agonie, ses sursauts effroyables encore \u00e0 venir certainement du monstre qui sent bien qu\u2019il est en train de crever. Possible que le d\u00e9sir d’ordre, de dictature soit l’accompagnement r\u00e9current de l’an\u00e9antissement d’un ph\u00e9nom\u00e8ne \u00e9conomique d\u00e9faillant.<\/p>\n