\n\t\t
<\/a>\n<\/figure>\n<\/div>\nFonds sur panneaux de bois 20x20 cm , acrylique<\/em><\/p>",
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"date_published": "2022-10-21T04:05:51Z",
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"content_html": "Si le but est cet objet \u00e0 atteindre pour s\u2019en emparer et ainsi devenir autre, l\u2019int\u00e9r\u00eat m\u2019\u00e9chappe. Et non seulement je ne sais que faire de cet int\u00e9r\u00eat mais j\u2019\u00e9prouve le besoin presque aussit\u00f4t de m\u2019en d\u00e9barrasser. Ainsi l\u2019argent. Ce but apparent et qui est \u00e0 l\u2019origine de tant d\u2019agitation. M\u00eame s\u2019il n\u2019est qu\u2019un moyen de toute \u00e9vidence, et qu\u2019il se confond dans le concept de but par d\u00e9faut tant que l\u2019on n\u2019a pas d\u2019autre objectif que celui d\u2019en obtenir pour contrer l\u2019inqui\u00e9tude. Ainsi travailler pour gagner de l\u2019argent se r\u00e9sume \u00e0 gagner de l\u2019argent pour vivre, et ce pour la plupart d\u2019entre nous. J\u2019ai toujours \u00e9t\u00e9 r\u00e9tif \u00e0 cette logique. C\u2019est sans doute la raison pour laquelle j\u2019ai pu supporter tant de travaux dits subalternes. Car quelque soit la t\u00e2che qui m\u2019incombait, je l\u2019examinais attentivement sous divers points de vue et finissais par faire du travail le but principal de chaque journ\u00e9e. C\u2019est \u00e0 dire \u00e0 y trouver \u00e0 la fois des raisons qui puissent me convenir d\u2019\u00eatre dans un lieu particulier, \u00e0 une heure particuli\u00e8re en train d\u2019effectuer une t\u00e2che particuli\u00e8re. Et c\u2019est exactement ainsi, m\u2019astreignant \u00e0 y d\u00e9couvrir co\u00fbte que co\u00fbte des raisons, que je finissais r\u00e9guli\u00e8rement par en \u00e9prouver satisfaction et plaisir. M\u00eame si cela peut para\u00eetre exag\u00e9r\u00e9 c\u2019est pourtant une v\u00e9rit\u00e9 que j\u2019ai ainsi d\u00e9couverte pour moi-m\u00eame. Il s\u2019agit certainement d\u2019un r\u00e9cit que j\u2019inventais depuis l\u2019aube jusqu\u2019au soir, qui ne s\u2019achevait qu\u2019au terme de chaque journ\u00e9e lorsque je posais ma t\u00eate sur l\u2019oreiller et m\u2019endormais ainsi du sommeil du juste. Ma journ\u00e9e avait trouv\u00e9 son explication, il me paraissait inutile de remettre en question l\u2019explication ou le r\u00e9cit ainsi invent\u00e9 par moi seul pour moi seul et tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes. C\u2019\u00e9tait avec le recul une \u00e9poque heureuse car quelque soit la difficult\u00e9 rencontr\u00e9e elle participait \u00e0 part enti\u00e8re \u00e0 l\u2019\u00e9laboration de ce r\u00e9cit journalier, c\u2019\u00e9tait ni plus ni moins un rebondissement utile, n\u00e9cessaire m\u00eame \u00e0 conf\u00e9rer un relief \u00e0 mon existence de travailleur et d\u2019\u00e9crivain en herbe. Sans doute maintenant que j\u2019y pense, \u00e9tais-je \u00e0 cette \u00e9poque lointaine, d\u00e9j\u00e0 \u00e9crivain avant m\u00eame d\u2019avoir pens\u00e9, imagin\u00e9, tent\u00e9 d\u2019\u00e9crire la moindre ligne. D\u2019ailleurs sur quoi aurais-je pu me convaincre vraiment pour l\u2019\u00eatre. Les souvenirs scolaires, notamment en fran\u00e7ais ne me procuraient que peu ou pas du tout d\u2019espoir de caresser ce type de projet . M\u00eame si souvent j\u2019avais \u00e9prouv\u00e9 en recevant le r\u00e9sultat de mes dissertations une amertume certaine d\u2019y d\u00e9couvrir la note m\u00e9diocre obtenue. Et simultan\u00e9ment le doute que ma copie fut lue par le correcteur dans son enti\u00e8ret\u00e9 comme dans sa profondeur. J\u2019imagine que ces r\u00e9actions \u00e9taient dues \u00e0 ma tr\u00e8s haute opinion de l\u2019\u00e9tat dans lequel je me plongeais quand je r\u00e9digeais ces dissertations. N\u2019\u00e9tait-il pas le lieu extraordinaire dans lequel les id\u00e9es venaient si ais\u00e9ment et s\u2019enfilaient comme autant de perles sur le fil du r\u00e9cit. Sauf qu\u2019une dissertation n\u2019est pas vraiment un r\u00e9cit. Qu\u2019il faut, pour en r\u00e9diger une qui tienne debout dans la r\u00e9alit\u00e9 scolaire, suivre un plan tout \u00e0 fait ennuyeux. La question \u00e0 d\u00e9battre, le pour et le contre puis enfin la conclusion sous forme de synth\u00e8se. Exercice qui ne sert au demeurant qu\u2019\u00e0 prouver que l\u2019on a compris la n\u00e9cessit\u00e9 de ce plan, que l\u2019on a fait suffisamment de recherches pour documenter chacune de ses parties, pour valider l\u2019id\u00e9e que l\u2019on soit normal dans un univers normal en produisant un r\u00e9sultat standard \u00e9videmment, normal lui aussi. Je ne sais pas ce qui, \u00e0 l\u2019origine, m\u2019aura fait d\u00e9vier de la volont\u00e9 normale, je veux dire celle qui procure normalement l\u2019envie d\u2019 accueillir bras grands ouverts cette norme, au demeurant tellement confortable. Pourquoi me suis-je mis autant de b\u00e2tons dans les roues pour l\u2019esquiver syst\u00e9matiquement. Je ne crois pas en avoir \u00e9t\u00e9 vraiment conscient. Je veux dire que je ne me suis pas \u00e9loign\u00e9 sciemment de cette norme. C\u2019\u00e9tait plus fort que moi. Je ne parvenais pas \u00e0 m\u2019y contraindre. Et d\u2019ailleurs, plus je tentais de m\u2019appliquer \u00e0 y p\u00e9n\u00e9trer, plus c\u2019\u00e9tait d\u00e9sastreux. C\u2019est \u00e0 dire que j\u2019appliquais tout bien comme il faut \u00e0 la lettre mais ensuite lorsque je r\u00e9cup\u00e9rais le r\u00e9sultat, j\u2019avais droit \u00e0 une observation \u00e9crite en rouge, le reproche de n\u2019avoir \u00e9crit qu\u2019une suite ennuyeuse de clich\u00e9s. Dans le devoir \u00e0 faire<\/em> je d\u00e9couvris une ambivalence, un doute, pour r\u00e9sumer autant de part de la fameuse pulsion de vie que celle de mort ou encore un \u00e9quilibre myst\u00e9rieux mais implacable entre amour et haine. Si j\u2019\u00e9crivais ma pens\u00e9e elle se transmutait en r\u00e9cit \u00e0 dormir d\u00e9bout, si je recueillais les informations scolaires attendues elles se muaient en un ramassis de choses sans int\u00e9r\u00eat. J\u2019\u00e9tais coinc\u00e9 entre ces deux p\u00f4les tout autant que dans d\u2019autres zones, extra-scolaires, autant dire que j\u2019\u00e9tais perp\u00e9tuellement coinc\u00e9 partout. Que ce soit dans ma famille, avec les filles, avec mes camarades, mon ambivalence, c\u2019est \u00e0 dire au bout du compte mon abdication chronique \u00e0 tenter de choisir si l\u2019imaginaire ou la r\u00e9alit\u00e9 devait \u00eatre prioritaire pour s\u2019exprimer vis \u00e0 vis des autres, me plongeait dans une sorte de catatonie permanente. Pour que \u00e7a ne se voient pas je singeais un comportement normal. J\u2019avais r\u00e9ussi tout de m\u00eame \u00e0 recueillir suffisamment de signes, d\u2019indices, peut-\u00eatre m\u00eame de r\u00e9flexes, au bout du compte , \u00e0 force de r\u00e9p\u00e9tition, pour parvenir \u00e0 imiter ce que j\u2019imaginais \u00eatre un comportement normal. Ce qui fut, apr\u00e8s la chance, la satisfaction, le bonheur m\u00eame que m\u2019offrit ce plagiat la pire des mal\u00e9dictions ensuite. Car non seulement je tombais dans une sorte de puit de solitude sans fin mais de surcro\u00eet je me retrouvais sans but. Je ne pouvais pas avoir en plus l\u2019outrecuidance de croire \u00e0 la notion de but que j\u2019associais \u00e0 une na\u00efvet\u00e9 d\u00e9sesp\u00e9rante, probablement par d\u00e9pit une fois le pot aux roses d\u00e9couvert en moi que j\u2019en \u00e9tais irr\u00e9m\u00e9diablement d\u00e9poss\u00e9d\u00e9 , lorsque je la percevais chez n\u2019importe qui y compris les plus chers de mes contemporains.<\/p>\nEt aujourd\u2019hui les choses ont-elles chang\u00e9es, je ne le crois pas. C\u2019est \u00e0 dire qu\u2019aussit\u00f4t qu\u2019un but se pr\u00e9sente \u00e0 mon esprit je ne cesse de l\u2019examiner en tout sens comme s\u2019il s\u2019agissait d\u2019un insecte et que je cherche dans ma m\u00e9moire \u00e0 quelle esp\u00e8ce, quelle cat\u00e9gorie du d\u00e9j\u00e0-vu il appartient. Puis une fois l\u2019esp\u00e8ce, la cat\u00e9gorie identifi\u00e9e je me contente de le coller dans un texte comme celui-ci par exemple avec son titre. Une mani\u00e8re de r\u00e9aliser un herbier quotidien avec mes doutes, ma fameuse *ambivalence*, mon inaptitude chronique \u00e0 m\u2019installer \u00e0 une place \u00e9quidistante, confortable, entre le doute, l\u2019imaginaire, la r\u00e9alit\u00e9 et les certitudes.<\/p>",
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N\u2019\u00e9tait-il pas le lieu extraordinaire dans lequel les id\u00e9es venaient si ais\u00e9ment et s\u2019enfilaient comme autant de perles sur le fil du r\u00e9cit. Sauf qu\u2019une dissertation n\u2019est pas vraiment un r\u00e9cit. Qu\u2019il faut, pour en r\u00e9diger une qui tienne debout dans la r\u00e9alit\u00e9 scolaire, suivre un plan tout \u00e0 fait ennuyeux. La question \u00e0 d\u00e9battre, le pour et le contre puis enfin la conclusion sous forme de synth\u00e8se. Exercice qui ne sert au demeurant qu\u2019\u00e0 prouver que l\u2019on a compris la n\u00e9cessit\u00e9 de ce plan, que l\u2019on a fait suffisamment de recherches pour documenter chacune de ses parties, pour valider l\u2019id\u00e9e que l\u2019on soit normal dans un univers normal en produisant un r\u00e9sultat standard \u00e9videmment, normal lui aussi. 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Une mani\u00e8re de r\u00e9aliser un herbier quotidien avec mes doutes, ma fameuse *ambivalence*, mon inaptitude chronique \u00e0 m\u2019installer \u00e0 une place \u00e9quidistante, confortable, entre le doute, l\u2019imaginaire, la r\u00e9alit\u00e9 et les certitudes.",
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Symbolique, balayer le sol de l\u2019atelier. Pas de r\u00e9gularit\u00e9 vraiment. Quand \u00e7a me prend, cela peut se produire un peu avant l\u2019arriv\u00e9e des \u00e9l\u00e8ves, ou bien soudain en pleine nuit. Pour rien. Sans doute que cela participe d\u2019un rituel, d\u2019une forme personnelle de la pri\u00e8re. Faire ce genre de chose sans \u00eatre vu, tr\u00e8s important. Est-ce pour moi, pour qui, pour rien, aucune importance de la savoir. Semble contrebalancer tout ce que l\u2019on fabrique justement pour « on ne sait quoi » si souvent.<\/p>",
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"date_published": "2022-10-19T06:04:01Z",
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M\u00eame mot pour le lieu du feu, de la flamme , de la maison et anciennement de la femme au. La femme \u00e9tant chair, vie, mouvement pour sa plus grande part, l\u2019id\u00e9e qu\u2019un foyer puisse la stabiliser qu\u2019elle y recr\u00e9e de l\u2019axe de l\u2019os. C\u2019est \u00e0 partir de l\u00e0 que la flamme s\u2019\u00e9panouit dans l\u2019imaginaire, qu\u2019elle chauffe, cuit, rassure. Tandis qu\u2019\u00e0 l\u2019ext\u00e9rieur elle se confond, se consume en incendies. Inspire en creux l\u2019impuissance masculine \u00e0 ma\u00eetriser le feu, son inaptitude non seulement \u00e0 le faire et de savoir qu\u2019en faire sinon faire feu<\/em> sur ses semblables ou bien se donner bonne contenance devant un barbecue.<\/p>",
"content_text": "M\u00eame mot pour le lieu du feu, de la flamme , de la maison et anciennement de la femme au. La femme \u00e9tant chair, vie, mouvement pour sa plus grande part, l\u2019id\u00e9e qu\u2019un foyer puisse la stabiliser qu\u2019elle y recr\u00e9e de l\u2019axe de l\u2019os. C\u2019est \u00e0 partir de l\u00e0 que la flamme s\u2019\u00e9panouit dans l\u2019imaginaire, qu\u2019elle chauffe, cuit, rassure. Tandis qu\u2019\u00e0 l\u2019ext\u00e9rieur elle se confond, se consume en incendies. Inspire en creux l\u2019impuissance masculine \u00e0 ma\u00eetriser le feu, son inaptitude non seulement \u00e0 le faire et de savoir qu\u2019en faire sinon faire feu sur ses semblables ou bien se donner bonne contenance devant un barbecue. ",
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"title": "Fatigue",
"date_published": "2022-10-19T05:50:51Z",
"date_modified": "2025-11-04T09:35:56Z",
"author": {"name": "Auteur"},
"content_html": "Abstraction tout droit issue d\u2019une croyance habilement entretenue. Illusion renfor\u00e7ant une autre, l\u2019\u00e9nergie. Manquer d\u2019\u00e9nergie, ne pas avoir assez d\u2019\u00e9nergie, p\u00e9nurie \u00e9nerg\u00e9tique. Billeves\u00e9e. Insulte \u00e0 Lavoisier.<\/p>",
"content_text": "Abstraction tout droit issue d\u2019une croyance habilement entretenue. Illusion renfor\u00e7ant une autre, l\u2019\u00e9nergie. Manquer d\u2019\u00e9nergie, ne pas avoir assez d\u2019\u00e9nergie, p\u00e9nurie \u00e9nerg\u00e9tique. Billeves\u00e9e. Insulte \u00e0 Lavoisier. ",
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"title": "plaisir, volupt\u00e9, mati\u00e8re, c\u0153ur, esprit et autre.",
"date_published": "2022-10-19T03:49:49Z",
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Explorer une id\u00e9e, oser aller jusqu\u2019\u00e0 une limite, la d\u00e9passer si possible, il ne s\u2019agit l\u00e0 encore comme en peinture que d\u2019effectuer un exercice, ne surtout pas imaginer \u00e9crire quelque chose d\u2019original et encore moins de la litt\u00e9rature. ( contrainte 1500 mots minimum) <\/em><\/p>\n
Il faut croire \u00e0 la mati\u00e8re en premier lieu afin d\u2019en extraire les rudiments du plaisir. T\u00e9ter le sein maternel, apr\u00e8s la chute hors du paradis dont l\u2019espace temps dure approximativement neuf mois, une \u00e9ternit\u00e9. t\u00e9ter, sucer, su\u00e7oter, l\u00e9cher, savourer, avec les l\u00e8vres la bouche les quenottes la langue se relier ainsi d\u2019une certaine fa\u00e7on \u00e0 cet autre perdu puis retrouv\u00e9 par l\u2019organe de la parole. mais ne pouvant rien en dire encore, recueil ou retrouvaille d\u2019impressions qui imprimeront certainement dans la cervelle, la chair, le c\u0153ur et pourquoi pas l\u2019esprit et l\u2019\u00e2me, des traces des empreintes des directions invisibles mais in\u00e9luctables. Pr\u00e9matur\u00e9 et ayant atterri dans une couveuse \u00e0 l\u2019h\u00f4pital de Montlu\u00e7on dans l\u2019Allier je fus dispens\u00e9 du sein maternel et ai certainement d\u00fb trouver mon plaisir autrement que dans le go\u00fbt du plastique, des tuyaux et autres tubes de diverses sections que l\u2019on me colla dans la bouche essentiellement pour m\u2019alimenter, afin que je survive. A moins qu\u2019\u00e9videmment la notion de plaisir se trouve dispens\u00e9e \u00e0 son origine, sur un plan de l\u2019univers qui nous reste invisible comme insensible, de tout objet r\u00e9el, mat\u00e9riel, qu\u2019elle n\u2019exista deja au paradis comme id\u00e9e ou principe. La mati\u00e8re dont la chair et le sein font parties n\u2019\u00e9tant que pr\u00e9texte \u00e0 retrouvailles puis d\u00e9veloppement du dit plaisir, lui permettant de s\u2019incarner d\u2019\u00eatre explor\u00e9 et pourquoi pas ensuite exprim\u00e9, partag\u00e9 et ce sous diverses facettes, le temps bref d\u2019une vie. Que la premi\u00e8re sensation de bien-\u00eatre, de volupt\u00e9 nous parvienne par la bouche, on peut imaginer le parcours ensuite avec la parole qui sans doute n\u2019est qu\u2019une recherche, une qu\u00eate incessante de r\u00e9actualiser cette m\u00eame volupt\u00e9 une fois le sein retir\u00e9, la frustration v\u00e9cue, le sevrage. Nostalgie \u00e9trange d\u2019un sein qu\u2019on n\u2019a jamais tenu. Le babil prend ainsi le relais du plaisir et si on acc\u00e9l\u00e8re le temps si on parcourt en un clin d\u2019\u0153il les ann\u00e9es probablement qu\u2019\u00e9crire aussi participe de cette qu\u00eate incessante de plaisir labial. Cette fameuse voix dont on ne prend pas conscience imm\u00e9diatement et qui prononce presque toujours \u00e0 notre insu les phrases que la main \u00e9crit. C\u2019est tardivement que je me suis aper\u00e7u de cette prononciation parall\u00e8le des mots que j\u2019\u00e9crivais. Elle ne m\u2019a pas saut\u00e9 aux yeux d\u00e8s le d\u00e9but. Parce que mes yeux \u00e9taient occup\u00e9s \u00e0 toute autre chose justement. N\u2019ayant pas b\u00e9n\u00e9fici\u00e9 du plaisir du sein il se sera report\u00e9 sur d\u2019autres sens d\u2019autres organes. L\u2019\u0153il principalement. La fascination de voir occultant finalement toutes les autres fascinations possibles. l\u2019\u0153il comme chef d\u2019orchestre imposant aux autres musiciens son propre rythme son propre souffle, sa respiration son id\u00e9e de plus en plus pr\u00e9cise, exigeante de l\u2019harmonie, finalement impossible \u00e0 atteindre comme il se doit, puisqu\u2019elle ouvre simultan\u00e9ment cette qu\u00eate comme une fen\u00eatre sur l\u2019infini. Mais suffisante malgr\u00e9 tout pour d\u00e9l\u00e9guer peu \u00e0 peu \u00e0 d\u2019autres parties du corps le m\u00eame go\u00fbt de cette recherche, trouver ainsi un mot le prononcer \u00e0 haute voix peut se rapprocher d\u2019un joli colombin, de pr\u00e9f\u00e9rence assez long et solide que l\u2019on d\u00e9f\u00e8que par cet autre orifice dou\u00e9 lui aussi pour la qu\u00eate de plaisir, l\u2019anus. Trouver ainsi une relation \u00e9troite entre parole et excr\u00e9ment, verbe et merde, peut choquer \u00e9videmment bon nombre de personnes je l\u2019imagine par avance mais je ne pr\u00e9senterai aucune excuse pour des raisons \u00e9thiques ou autres qui ne seraient que billeves\u00e9es sur le plan que je suis en ce moment m\u00eame en train d\u2019\u00e9voquer. C\u2019est \u00e0 dire un plan immat\u00e9riel justement. Que notre bouche soit reli\u00e9e directement \u00e0 notre anus n\u2019est pas une invention n\u2019est-ce pas. C\u2019est prouv\u00e9 scientifiquement depuis belle lurette. Et s\u2019il fallait plus de preuves aux septiques endurcis, il n\u2019y a qu\u2019\u00e0 \u00e9couter les locutions de nos contemporains qui ne go\u00fbtent pas tel ou tel ouvrage, article, voire discours en r\u00e9sumant leur d\u00e9ception par un spontan\u00e9 « c\u2019est de la merde ! ». Ce qui me permet une transition logique, facile avec l\u2019ou\u00efe. Le plaisir, la volupt\u00e9 que ce sens est tout \u00e0 fait apte \u00e0 recr\u00e9e. Notamment en se concentrant sur la musique au sens le plus large : celle naturelle et qui provient de toutes les interactions des \u00e9l\u00e9ments naturels entre eux, comme celle fabriqu\u00e9e par l\u2019esprit humain. Pourquoi effectuer ici encore une s\u00e9paration. Et allons encore plus loin, franchissons la fronti\u00e8re de ce que l\u2019on nomme le go\u00fbt, la mode, la norme, possible qu\u2019une ou\u00efe rompue \u00e0 reconnaitre partout la musique et le plaisir qu\u2019elle peut lui apporter le trouve m\u00eame dans le bruit d\u2019un marteau-piqueur, dans le froissement de la t\u00f4le lors d\u2019un accident routier ou ferroviaire, dans les cris d\u2019effroi d\u2019un enfant que l\u2019on bat, comme dans l\u2019inqui\u00e9tant silence qui suivra chacun de ces \u00e9v\u00e9nements. Encore une fois la moralit\u00e9 n\u2019a rien \u00e0 voir avec le plaisir de l\u2019ou\u00efe, sauf le contraindre \u00e0 ne rester que sur une fr\u00e9quence r\u00e9duite. Fr\u00e9quence constitu\u00e9e artificiellement par l\u2019\u00e9ducation, puis plus tard le go\u00fbt, l\u2019opinion de tout \u00e0 chacun en mati\u00e8re de musicalit\u00e9. Comme si chacun pouvait vraiment poss\u00e9der une opinion personnelle ce dont on peut \u00e9videmment douter En ayant travaill\u00e9 dans des instituts de sondages qui sont charg\u00e9s non pas de recueillir une opinion mais plut\u00f4t d\u2019en cr\u00e9er une, on peut \u00e9videmment douter de la solidit\u00e9 de tout fondement quant \u00e0 ces opinions dites personnelles. Ce que je veux dire plus simplement c\u2019est que le plaisir est soumis \u00e0 autorisation et interdit bien plus qu\u2019on puisse d\u00e9cemment l\u2019imaginer encore au vingt et uni\u00e8me si\u00e8cle. Peut-\u00eatre m\u00eame plus conditionn\u00e9 dans nos temps dits modernes<\/em> qu\u2019au Moyen-Age, dont on se fait \u00e9galement une id\u00e9e effroyablement erron\u00e9e. ( \u00e0 d\u00e9velopper dans un autre billet) que presque toutes les religions d\u00e9cident pour nous de r\u00e8gles \u00e0 ne pas franchir, vestiges des anciens tabous c\u2019est parce qu\u2019elles veulent nous entra\u00eener dans la crainte de la dissolution. Nulle soci\u00e9t\u00e9 ne pourrait fonctionner pas plus qu\u2019aucune \u00e9glise s\u2019il n\u2019y avait pas cette invention monstrueuse, c\u2019est \u00e0 dire la contrainte de canaliser toutes les \u00e9nergies vers un but tr\u00e8s pr\u00e9cis pour elles qui est de se maintenir et de nous gouverner. Cependant qu\u2019on peut tout \u00e0 fait leur reconna\u00eetre un certain g\u00e9nie pour y parvenir comme une b\u00eatise crasse chez la plupart des contemporains de ces \u00e9poques. Ab\u00eatissement cr\u00e9e et entretenu par la crainte comme par des enfantillages que sont croire, esp\u00e9rer, profiter. Autant de termes que l\u2019on peut r\u00e9unir aussi dans les mots effort, abn\u00e9gation, travail, r\u00e9compense, reconnaissance. Bref des billeves\u00e9es encore. On peut dire sans trop plaisanter que ces t\u00eates pensantes ne m\u00e9nagent pas leur plaisir de toujours enfumer leurs ouailles, et je reste urbain dans l\u2019expression enfumer. Et si jadis leurs p\u00e8res savaient si bien contr\u00f4ler tout ce qui peut sortir par la bouche, ils se seront am\u00e9lior\u00e9s avec le temps en laissant les bouches dire ce qu\u2019elles veulent dire puisqu\u2019aussi bien la r\u00e9gulation est d\u00e9j\u00e0 pr\u00e9vue math\u00e9matiquement par les nouveaux outils que sont les algorithmes. Si Giordano Bruno par exemple disait aujourd\u2019hui ce qu\u2019il a dit nagu\u00e8re, il ne serait plus br\u00fbl\u00e9, mais tout simplement ignor\u00e9, on ferait tout pour qu\u2019il ne b\u00e9n\u00e9ficie que d\u2019une audience minime. Et si malgr\u00e9 cela sa parole franchissait la ligne du p\u00e9rim\u00e8tre que la bien pesante lui aura trac\u00e9e, une arm\u00e9e d\u2019experts de tous poils lui tomberait aussit\u00f4t dessus afin de la tourner en ridicule. Le fameux ridicule dont on maintient la croyance qu\u2019il peut lui aussi rendre caduque n\u2019importe quel individu, le rendre insignifiant. Le pouvoir ne change pas au travers du temps il am\u00e9liore ses outils ses strat\u00e9gies. Et s\u2019il s\u2019acharne \u00e0 le faire c\u2019est qu\u2019il y trouve du plaisir \u00e0 identifier chez la foule, le peuple, les masses toujours la m\u00eame b\u00eatise. C\u2019est \u00e0 dire cette volont\u00e9 \u00e9trange de toujours vouloir suivre des ordres que l\u2019on dictera pour elles, ne cherchant que tr\u00e8s partiellement exceptionnellement \u00e0 penser par elle-m\u00eame. Tout simplement parce que la foule, le peuple, la masse sont des termes abstraits totalement invent\u00e9s, qu\u2019en r\u00e9alit\u00e9 il n\u2019y a que des solitudes individuelles qui ne cherchent la plupart du temps \u00e0 fuir leurs solitudes comme s\u2019il s\u2019agissait d\u2019une malediction. Se rassembler est probablement un plaisir on peut le constater les jours de noces, d\u2019enterrement, de grande manifestations sportives, \u00e0 No\u00ebl, au quatorze juillet, un plaisir populaire, tout \u00e0 fait \u00e9tonnant, voire perturbant sachant que le peuple n\u2019existe plus, qu\u2019il n\u2019y a plus d\u00e9sormais que des consommateurs, des clients, des michetons oserais-je pr\u00e9ciser. Quel plaisir peut-on bien trouver \u00e0 beugler de concert ou \u00e0 s\u2019\u00e9craser mutuellement les pieds. C\u2019est justement la part du feu pr\u00e9vu pour qu\u2019aucun incendie ne se d\u00e9clare et emporte le pouvoir ad p\u00e2tres. Des plaisirs de pacotille pour un peuple de pacotille cr\u00e9e par un pouvoir de pacotille.<\/p>\nAlors que parall\u00e8lement un autre monde existe. Sans torture, sans morale, sans pouvoir ni oppression. Un monde o\u00f9 seul le plaisir sa recherche sans fin \u00e9duquerait l\u2019humanit\u00e9, l\u2019entra\u00eenerait vers une cr\u00e9ativit\u00e9 incessante, o\u00f9 les relations humaines seraient d\u2019autant plus simples qu\u2019elles ne se borneraient pas uniquement \u00e0 la seule position de la levrette, position naturelle et animale. Oui il faudrait repartir de l\u00e0, de cette violence naturelle commise la plupart du temps honteusement douloureusement, l\u2019accepter en tout premier lieu comme brique premi\u00e8re, puis s\u2019am\u00e9liorer peu \u00e0 peu revisiter le kamasutra, les vieux traites tantriques et bien s\u00fbr en cr\u00e9er de nouveaux adapt\u00e9s aux temps nouveaux recr\u00e9er ainsi l\u2019illusion d\u2019un progr\u00e8s pour flatter l\u2019esprit, et avec un peu de chance enfin effleurer l\u2019\u00e2me, la chatouiller plaisamment, lui offrir enfin une chance d\u2019exp\u00e9rimenter l\u2019orgasme ou comme on disait jadis la b\u00e9atitude.<\/p>",
"content_text": "Explorer une id\u00e9e, oser aller jusqu\u2019\u00e0 une limite, la d\u00e9passer si possible, il ne s\u2019agit l\u00e0 encore comme en peinture que d\u2019effectuer un exercice, ne surtout pas imaginer \u00e9crire quelque chose d\u2019original et encore moins de la litt\u00e9rature. ( contrainte 1500 mots minimum) \n\nIl faut croire \u00e0 la mati\u00e8re en premier lieu afin d\u2019en extraire les rudiments du plaisir. 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Pr\u00e9matur\u00e9 et ayant atterri dans une couveuse \u00e0 l\u2019h\u00f4pital de Montlu\u00e7on dans l\u2019Allier je fus dispens\u00e9 du sein maternel et ai certainement d\u00fb trouver mon plaisir autrement que dans le go\u00fbt du plastique, des tuyaux et autres tubes de diverses sections que l\u2019on me colla dans la bouche essentiellement pour m\u2019alimenter, afin que je survive. A moins qu\u2019\u00e9videmment la notion de plaisir se trouve dispens\u00e9e \u00e0 son origine, sur un plan de l\u2019univers qui nous reste invisible comme insensible, de tout objet r\u00e9el, mat\u00e9riel, qu\u2019elle n\u2019exista deja au paradis comme id\u00e9e ou principe. 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Cette fameuse voix dont on ne prend pas conscience imm\u00e9diatement et qui prononce presque toujours \u00e0 notre insu les phrases que la main \u00e9crit. C\u2019est tardivement que je me suis aper\u00e7u de cette prononciation parall\u00e8le des mots que j\u2019\u00e9crivais. Elle ne m\u2019a pas saut\u00e9 aux yeux d\u00e8s le d\u00e9but. Parce que mes yeux \u00e9taient occup\u00e9s \u00e0 toute autre chose justement. N\u2019ayant pas b\u00e9n\u00e9fici\u00e9 du plaisir du sein il se sera report\u00e9 sur d\u2019autres sens d\u2019autres organes. L\u2019\u0153il principalement. La fascination de voir occultant finalement toutes les autres fascinations possibles. l\u2019\u0153il comme chef d\u2019orchestre imposant aux autres musiciens son propre rythme son propre souffle, sa respiration son id\u00e9e de plus en plus pr\u00e9cise, exigeante de l\u2019harmonie, finalement impossible \u00e0 atteindre comme il se doit, puisqu\u2019elle ouvre simultan\u00e9ment cette qu\u00eate comme une fen\u00eatre sur l\u2019infini. Mais suffisante malgr\u00e9 tout pour d\u00e9l\u00e9guer peu \u00e0 peu \u00e0 d\u2019autres parties du corps le m\u00eame go\u00fbt de cette recherche, trouver ainsi un mot le prononcer \u00e0 haute voix peut se rapprocher d\u2019un joli colombin, de pr\u00e9f\u00e9rence assez long et solide que l\u2019on d\u00e9f\u00e8que par cet autre orifice dou\u00e9 lui aussi pour la qu\u00eate de plaisir, l\u2019anus. Trouver ainsi une relation \u00e9troite entre parole et excr\u00e9ment, verbe et merde, peut choquer \u00e9videmment bon nombre de personnes je l\u2019imagine par avance mais je ne pr\u00e9senterai aucune excuse pour des raisons \u00e9thiques ou autres qui ne seraient que billeves\u00e9es sur le plan que je suis en ce moment m\u00eame en train d\u2019\u00e9voquer. C\u2019est \u00e0 dire un plan immat\u00e9riel justement. Que notre bouche soit reli\u00e9e directement \u00e0 notre anus n\u2019est pas une invention n\u2019est-ce pas. C\u2019est prouv\u00e9 scientifiquement depuis belle lurette. Et s\u2019il fallait plus de preuves aux septiques endurcis, il n\u2019y a qu\u2019\u00e0 \u00e9couter les locutions de nos contemporains qui ne go\u00fbtent pas tel ou tel ouvrage, article, voire discours en r\u00e9sumant leur d\u00e9ception par un spontan\u00e9 \u00ab c\u2019est de la merde! \u00bb. Ce qui me permet une transition logique, facile avec l\u2019ou\u00efe. Le plaisir, la volupt\u00e9 que ce sens est tout \u00e0 fait apte \u00e0 recr\u00e9e. Notamment en se concentrant sur la musique au sens le plus large: celle naturelle et qui provient de toutes les interactions des \u00e9l\u00e9ments naturels entre eux, comme celle fabriqu\u00e9e par l\u2019esprit humain. Pourquoi effectuer ici encore une s\u00e9paration. Et allons encore plus loin, franchissons la fronti\u00e8re de ce que l\u2019on nomme le go\u00fbt, la mode, la norme, possible qu\u2019une ou\u00efe rompue \u00e0 reconnaitre partout la musique et le plaisir qu\u2019elle peut lui apporter le trouve m\u00eame dans le bruit d\u2019un marteau-piqueur, dans le froissement de la t\u00f4le lors d\u2019un accident routier ou ferroviaire, dans les cris d\u2019effroi d\u2019un enfant que l\u2019on bat, comme dans l\u2019inqui\u00e9tant silence qui suivra chacun de ces \u00e9v\u00e9nements. Encore une fois la moralit\u00e9 n\u2019a rien \u00e0 voir avec le plaisir de l\u2019ou\u00efe, sauf le contraindre \u00e0 ne rester que sur une fr\u00e9quence r\u00e9duite. Fr\u00e9quence constitu\u00e9e artificiellement par l\u2019\u00e9ducation, puis plus tard le go\u00fbt, l\u2019opinion de tout \u00e0 chacun en mati\u00e8re de musicalit\u00e9. Comme si chacun pouvait vraiment poss\u00e9der une opinion personnelle ce dont on peut \u00e9videmment douter En ayant travaill\u00e9 dans des instituts de sondages qui sont charg\u00e9s non pas de recueillir une opinion mais plut\u00f4t d\u2019en cr\u00e9er une, on peut \u00e9videmment douter de la solidit\u00e9 de tout fondement quant \u00e0 ces opinions dites personnelles. Ce que je veux dire plus simplement c\u2019est que le plaisir est soumis \u00e0 autorisation et interdit bien plus qu\u2019on puisse d\u00e9cemment l\u2019imaginer encore au vingt et uni\u00e8me si\u00e8cle. Peut-\u00eatre m\u00eame plus conditionn\u00e9 dans nos temps dits modernes qu\u2019au Moyen-Age, dont on se fait \u00e9galement une id\u00e9e effroyablement erron\u00e9e. ( \u00e0 d\u00e9velopper dans un autre billet) que presque toutes les religions d\u00e9cident pour nous de r\u00e8gles \u00e0 ne pas franchir, vestiges des anciens tabous c\u2019est parce qu\u2019elles veulent nous entra\u00eener dans la crainte de la dissolution. Nulle soci\u00e9t\u00e9 ne pourrait fonctionner pas plus qu\u2019aucune \u00e9glise s\u2019il n\u2019y avait pas cette invention monstrueuse, c\u2019est \u00e0 dire la contrainte de canaliser toutes les \u00e9nergies vers un but tr\u00e8s pr\u00e9cis pour elles qui est de se maintenir et de nous gouverner. Cependant qu\u2019on peut tout \u00e0 fait leur reconna\u00eetre un certain g\u00e9nie pour y parvenir comme une b\u00eatise crasse chez la plupart des contemporains de ces \u00e9poques. Ab\u00eatissement cr\u00e9e et entretenu par la crainte comme par des enfantillages que sont croire, esp\u00e9rer, profiter. Autant de termes que l\u2019on peut r\u00e9unir aussi dans les mots effort, abn\u00e9gation, travail, r\u00e9compense, reconnaissance. Bref des billeves\u00e9es encore. On peut dire sans trop plaisanter que ces t\u00eates pensantes ne m\u00e9nagent pas leur plaisir de toujours enfumer leurs ouailles, et je reste urbain dans l\u2019expression enfumer. Et si jadis leurs p\u00e8res savaient si bien contr\u00f4ler tout ce qui peut sortir par la bouche, ils se seront am\u00e9lior\u00e9s avec le temps en laissant les bouches dire ce qu\u2019elles veulent dire puisqu\u2019aussi bien la r\u00e9gulation est d\u00e9j\u00e0 pr\u00e9vue math\u00e9matiquement par les nouveaux outils que sont les algorithmes. Si Giordano Bruno par exemple disait aujourd\u2019hui ce qu\u2019il a dit nagu\u00e8re, il ne serait plus br\u00fbl\u00e9, mais tout simplement ignor\u00e9, on ferait tout pour qu\u2019il ne b\u00e9n\u00e9ficie que d\u2019une audience minime. Et si malgr\u00e9 cela sa parole franchissait la ligne du p\u00e9rim\u00e8tre que la bien pesante lui aura trac\u00e9e, une arm\u00e9e d\u2019experts de tous poils lui tomberait aussit\u00f4t dessus afin de la tourner en ridicule. Le fameux ridicule dont on maintient la croyance qu\u2019il peut lui aussi rendre caduque n\u2019importe quel individu, le rendre insignifiant. Le pouvoir ne change pas au travers du temps il am\u00e9liore ses outils ses strat\u00e9gies. Et s\u2019il s\u2019acharne \u00e0 le faire c\u2019est qu\u2019il y trouve du plaisir \u00e0 identifier chez la foule, le peuple, les masses toujours la m\u00eame b\u00eatise. C\u2019est \u00e0 dire cette volont\u00e9 \u00e9trange de toujours vouloir suivre des ordres que l\u2019on dictera pour elles, ne cherchant que tr\u00e8s partiellement exceptionnellement \u00e0 penser par elle-m\u00eame. Tout simplement parce que la foule, le peuple, la masse sont des termes abstraits totalement invent\u00e9s, qu\u2019en r\u00e9alit\u00e9 il n\u2019y a que des solitudes individuelles qui ne cherchent la plupart du temps \u00e0 fuir leurs solitudes comme s\u2019il s\u2019agissait d\u2019une malediction. Se rassembler est probablement un plaisir on peut le constater les jours de noces, d\u2019enterrement, de grande manifestations sportives, \u00e0 No\u00ebl, au quatorze juillet, un plaisir populaire, tout \u00e0 fait \u00e9tonnant, voire perturbant sachant que le peuple n\u2019existe plus, qu\u2019il n\u2019y a plus d\u00e9sormais que des consommateurs, des clients, des michetons oserais-je pr\u00e9ciser. Quel plaisir peut-on bien trouver \u00e0 beugler de concert ou \u00e0 s\u2019\u00e9craser mutuellement les pieds. C\u2019est justement la part du feu pr\u00e9vu pour qu\u2019aucun incendie ne se d\u00e9clare et emporte le pouvoir ad p\u00e2tres. Des plaisirs de pacotille pour un peuple de pacotille cr\u00e9e par un pouvoir de pacotille. \n\nAlors que parall\u00e8lement un autre monde existe. Sans torture, sans morale, sans pouvoir ni oppression. Un monde o\u00f9 seul le plaisir sa recherche sans fin \u00e9duquerait l\u2019humanit\u00e9, l\u2019entra\u00eenerait vers une cr\u00e9ativit\u00e9 incessante, o\u00f9 les relations humaines seraient d\u2019autant plus simples qu\u2019elles ne se borneraient pas uniquement \u00e0 la seule position de la levrette, position naturelle et animale. Oui il faudrait repartir de l\u00e0, de cette violence naturelle commise la plupart du temps honteusement douloureusement, l\u2019accepter en tout premier lieu comme brique premi\u00e8re, puis s\u2019am\u00e9liorer peu \u00e0 peu revisiter le kamasutra, les vieux traites tantriques et bien s\u00fbr en cr\u00e9er de nouveaux adapt\u00e9s aux temps nouveaux recr\u00e9er ainsi l\u2019illusion d\u2019un progr\u00e8s pour flatter l\u2019esprit, et avec un peu de chance enfin effleurer l\u2019\u00e2me, la chatouiller plaisamment, lui offrir enfin une chance d\u2019exp\u00e9rimenter l\u2019orgasme ou comme on disait jadis la b\u00e9atitude.",
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"title": "L\u2019 ange gougnafier",
"date_published": "2022-10-18T14:50:49Z",
"date_modified": "2025-11-04T09:37:31Z",
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Il y a des anges qui, tout anges qu\u2019ils sont, sont des bons \u00e0 rien. Ce sont les anges gougnafiers. Peu de textes les \u00e9voquent. Et encore c\u2019est toujours \u00e0 mi-mot, dans l\u2019interligne. De l\u2019\u00e9tude des anges, l\u2019ang\u00e9lologie, et ce quelque soit l\u2019une de ses trois sources, le juda\u00efsme, le christianisme, l\u2019islam , on ne recueillera que tr\u00e8s peu d\u2019information sur les anges gougnafiers. Et encore avec beaucoup de peine. Alors peut-\u00eatre faut-il se rendre en Perse pour en retrouver trace dans le zoroastrisme. Encore faut-il pour cela ma\u00eetriser les langues archa\u00efques, comprendre chaque \u00e9tymologie, et m\u00eame la raison, l\u2019emploi de chaque lettre pour commencer \u00e0 \u00e9prouver le picotement li\u00e9 \u00e0 l\u2019intuition. D\u00e9sensevelir le concept sans quoi l\u2019ang\u00e9lologie toute enti\u00e8re s\u2019effondrerait irr\u00e9m\u00e9diablement. A quoi peut bien servir comme part de l\u2019agr\u00e9gat, participant \u00e0 la fondation des hi\u00e9rarchies, cet ange qui de toute \u00e9vidence ne sert \u00e0 rien. M\u00eame si on l\u2019ignore il convient cependant d\u2019accepter qu\u2019il n\u2019est pas l\u00e0 pour rien. Qu\u2019il poss\u00e8de autant que tous les autres y compris les archanges sa raison d\u2019\u00eatre et qu\u2019entre tous, d\u2019apr\u00e8s ce que j\u2019ai pu recueillir derni\u00e8rement, il serait d\u00e8s l\u2019origine \u00e9minemment respect\u00e9 par tous ses pairs.<\/p>",
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"id": "https:\/\/www.ledibbouk.net\/neuf.html",
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"title": "Neuf",
"date_published": "2022-10-18T05:20:17Z",
"date_modified": "2025-11-04T09:39:27Z",
"author": {"name": "Auteur"},
"content_html": "
Neuf possibilit\u00e9s de relations dans le couple. Et une port\u00e9e de trois lignes. Un peu de silence entre les notes. Nature, intellect, reconnaissance de l\u2019autre en tant que personne et donc de soi. Rare que cela s\u2019accorde dans l\u2019imm\u00e9diatet\u00e9 par paire exacte. Encore tout un cheminement dans la nuit avant d\u2019atteindre l\u2019aube.<\/p>",
"content_text": "Neuf possibilit\u00e9s de relations dans le couple. Et une port\u00e9e de trois lignes. Un peu de silence entre les notes. Nature, intellect, reconnaissance de l\u2019autre en tant que personne et donc de soi. Rare que cela s\u2019accorde dans l\u2019imm\u00e9diatet\u00e9 par paire exacte. Encore tout un cheminement dans la nuit avant d\u2019atteindre l\u2019aube. ",
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"title": "les beaux parleurs",
"date_published": "2022-10-16T11:43:59Z",
"date_modified": "2025-11-04T10:20:29Z",
"author": {"name": "Auteur"},
"content_html": "
Parfois un pas de c\u00f4t\u00e9, de face passer sur le flanc, et \u00e9couter, lire , les beaux parleurs. Pour quelle raison parlent-ils si bien, \u00e0 qui s\u2019adressent-t\u2019ils. Se soucient-ils v\u00e9ritablement d\u2019\u00eatre compris lorsqu\u2019ils utilisent des mots qu\u2019on n\u2019utilise jamais dans la vie ordinaire, la vie de tous les jours, on c\u2019est \u00e0 dire nous les taiseux, nous \u00e9conomes de mots, les buveurs de silence Rien dans la nature ne leur ressemble, ils sont une esp\u00e8ce \u00e0 part. une anomalie dans le paysage. Pour un peu on comprendrait l\u2019engouement que certains puissent entretenir de les \u00e9couter durant des heures. Pendant qu\u2019on les \u00e9coute on ne pense \u00e0 rien, on essaie de se rapprocher d\u2019un ph\u00e9nom\u00e8ne naturel auquel nous pourrions nous habituer. Certains essaient m\u00eame de les imiter pour savoir ce que \u00e7a peut faire d\u2019\u00eatre beau parleur. Ils reviennent ensuite encore plus muets que jamais.<\/p>",
"content_text": "Parfois un pas de c\u00f4t\u00e9, de face passer sur le flanc, et \u00e9couter, lire , les beaux parleurs. Pour quelle raison parlent-ils si bien, \u00e0 qui s\u2019adressent-t\u2019ils. Se soucient-ils v\u00e9ritablement d\u2019\u00eatre compris lorsqu\u2019ils utilisent des mots qu\u2019on n\u2019utilise jamais dans la vie ordinaire, la vie de tous les jours, on c\u2019est \u00e0 dire nous les taiseux, nous \u00e9conomes de mots, les buveurs de silence Rien dans la nature ne leur ressemble, ils sont une esp\u00e8ce \u00e0 part. une anomalie dans le paysage. Pour un peu on comprendrait l\u2019engouement que certains puissent entretenir de les \u00e9couter durant des heures. Pendant qu\u2019on les \u00e9coute on ne pense \u00e0 rien, on essaie de se rapprocher d\u2019un ph\u00e9nom\u00e8ne naturel auquel nous pourrions nous habituer. Certains essaient m\u00eame de les imiter pour savoir ce que \u00e7a peut faire d\u2019\u00eatre beau parleur. Ils reviennent ensuite encore plus muets que jamais.",
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"tags": ["R\u00e9p\u00e9tition quotidienne"]
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"id": "https:\/\/www.ledibbouk.net\/de-la-rage-dans-l-ecriture.html",
"url": "https:\/\/www.ledibbouk.net\/de-la-rage-dans-l-ecriture.html",
"title": "de la rage dans l\u2019\u00e9criture",
"date_published": "2022-10-16T10:29:37Z",
"date_modified": "2025-11-04T09:45:00Z",
"author": {"name": "Auteur"},
"content_html": "
Y a t\u2019il une p\u00e9riode pour exprimer sa rage au travers l\u2019\u00e9criture.cette question apr\u00e8s avoir \u00e9cout\u00e9 le texte de D. Lui qui dit sa rage \u00e0 voix haute ou \u00e9touff\u00e9e, entrecoup\u00e9e de rafales de vent quelques part sur le bord de mer. Concernant son enfance, son adolescence. La rage. Une \u00e9poque aussi pour son accueil. Peut-\u00eatre dans les ann\u00e9es 80, ou en tous cas bien avant la quarantaine. Ensuite la rage n\u2019est sans doute plus qu\u2019un bruit de fond, quelque chose qui ne nous apprend rien de plus que ce qu\u2019on sait d\u00e9j\u00e0. M\u00eame accompagn\u00e9e de belles images, de processus technologiques habiles, en vid\u00e9o, d\u2019une autre fa\u00e7on, in\u00e9dite voire m\u00eame po\u00e9tique. Tout cela ne fait que rejaillir soudain en soi, ce lieu cet espace battu par les vents, ces terres froides inhospitali\u00e8res qu\u2019on n\u2019a gu\u00e8re envie de retrouver. Et ensuite \u00e0 quoi bon ces relents compassion sterile au bout du chemin.<\/p>\n
Peut-\u00eatre une impossibilit\u00e9 de livrer compassion d\u2019autant. Vis \u00e0 vis de la rage une fois qu\u2019il est si tard, qu\u2019elle est bien plus le pr\u00e9texte de dire regarde j\u2019existe, quand on ne se d\u00e9livre pas de l\u2019autre. La rage pour attirer l\u2019autre dans un imaginaire qui ne sera d\u2019ailleurs jamais le sien. Un artefact un filet \u00e0 papillon.<\/p>\n
Un jour vient le temps o\u00f9 l\u2019autre et le papillon ne s\u2019attrapent plus. La lassitude ou l\u2019absence d\u2019envie.. Peut-\u00eatre alors ne reste t\u2019il que soi comme \u00e9tranger et la m\u00e9canique de chercher \u00e0 se convaincre seul pour mieux dissoudre le familier. Et avec lui la rage famili\u00e8re.<\/p>\n
J\u2019envie ceux qui se sont dit \u00e0 20 ou 30 ans il est temps de s\u2019y mettre et qui parce qu\u2019ils y ont cru ont fait quelque chose de leur rage. Moi beaucoup trop poli, comme toujours, jamais voulu l\u2019exploiter comme une esclave qui aurait, par ricochet fait de moi, un ma\u00eetre. juste retour de b\u00e2ton ou de manivelle, elle se sera transform\u00e9e en courtisane ouvrant ses cuisses au tout venant. L\u00e0 aussi quel manque d\u2019\u00e0 propos de d\u00e9daigner \u00e9pouser le r\u00f4le de maquereau.<\/p>\n
illustration<\/strong> :Une courtisane, vers 1830 \u00b7 Qajar School<\/p>",
"content_text": "Y a t\u2019il une p\u00e9riode pour exprimer sa rage au travers l\u2019\u00e9criture.cette question apr\u00e8s avoir \u00e9cout\u00e9 le texte de D. Lui qui dit sa rage \u00e0 voix haute ou \u00e9touff\u00e9e, entrecoup\u00e9e de rafales de vent quelques part sur le bord de mer. Concernant son enfance, son adolescence. La rage. Une \u00e9poque aussi pour son accueil. Peut-\u00eatre dans les ann\u00e9es 80, ou en tous cas bien avant la quarantaine. Ensuite la rage n\u2019est sans doute plus qu\u2019un bruit de fond, quelque chose qui ne nous apprend rien de plus que ce qu\u2019on sait d\u00e9j\u00e0. M\u00eame accompagn\u00e9e de belles images, de processus technologiques habiles, en vid\u00e9o, d\u2019une autre fa\u00e7on, in\u00e9dite voire m\u00eame po\u00e9tique. Tout cela ne fait que rejaillir soudain en soi, ce lieu cet espace battu par les vents, ces terres froides inhospitali\u00e8res qu\u2019on n\u2019a gu\u00e8re envie de retrouver. Et ensuite \u00e0 quoi bon ces relents compassion sterile au bout du chemin.\n\nPeut-\u00eatre une impossibilit\u00e9 de livrer compassion d\u2019autant. Vis \u00e0 vis de la rage une fois qu\u2019il est si tard, qu\u2019elle est bien plus le pr\u00e9texte de dire regarde j\u2019existe, quand on ne se d\u00e9livre pas de l\u2019autre. La rage pour attirer l\u2019autre dans un imaginaire qui ne sera d\u2019ailleurs jamais le sien. Un artefact un filet \u00e0 papillon. \n\nUn jour vient le temps o\u00f9 l\u2019autre et le papillon ne s\u2019attrapent plus. La lassitude ou l\u2019absence d\u2019envie.. Peut-\u00eatre alors ne reste t\u2019il que soi comme \u00e9tranger et la m\u00e9canique de chercher \u00e0 se convaincre seul pour mieux dissoudre le familier. Et avec lui la rage famili\u00e8re. \n\nJ\u2019envie ceux qui se sont dit \u00e0 20 ou 30 ans il est temps de s\u2019y mettre et qui parce qu\u2019ils y ont cru ont fait quelque chose de leur rage. Moi beaucoup trop poli, comme toujours, jamais voulu l\u2019exploiter comme une esclave qui aurait, par ricochet fait de moi, un ma\u00eetre. juste retour de b\u00e2ton ou de manivelle, elle se sera transform\u00e9e en courtisane ouvrant ses cuisses au tout venant. L\u00e0 aussi quel manque d\u2019\u00e0 propos de d\u00e9daigner \u00e9pouser le r\u00f4le de maquereau. **illustration** :Une courtisane, vers 1830 \u00b7 Qajar School",
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"title": "Blocage",
"date_published": "2022-10-16T09:58:30Z",
"date_modified": "2025-11-04T10:24:22Z",
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"content_html": "Se bloquer, se braquer, \u00e0 ban donner, saut poser, se rat masser, se re croque vriller, s\u2019enfouir, fuite, fuguer, ne plus rien vouloir savoir, d\u00e9tourner le regard, panser autre chose que \u00e7a l\u2019impensable, paniquer, aller dans tous les sens \u00e0 partir du point d\u2019impact, circonvolutions alambiqu\u00e9es, l\u2019esprit bat la campagne sans autre but que de battre la campagne, diverger, \u00eatre paralys\u00e9 simultan\u00e9ment le corps ici ou l\u00e0, la t\u00eate ailleurs, faire attention impossible, humiliation \u00e9prouv\u00e9e aussi comme r\u00e9flexe, impression d\u2019\u00eatre idiot, de ne pas valoir tripette, s\u2019en vouloir de ne pas \u00eatre comme les autres qui comprennent au quart de tour, les d\u00e9tester pour exister tout de m\u00eame, les r\u00e9inventer pires encore qu\u2019ils sont, et se r\u00e9inventer en creux par la m\u00eame occasion, se distraire pour oublier. Encha\u00eener les \u00e9checs. Perdre confiance, se m\u00e9sestimer, se ha\u00efr, s\u2019isoler, vouloir mourir. Manquer d\u2019humilit\u00e9. \u00catre orgueilleux, pr\u00e9tentieux, vaniteux. Marcher \u00e0 c\u00f4t\u00e9 de ses pompes. Ne pas vouloir rentrer dans le moule.<\/p>\n
Math\u00e9matiques. Changement brusque de l\u2019arithm\u00e9tique vers l\u2019alg\u00e8bre. Tant d\u2019efforts effectu\u00e9s et puis soudain plus rien, tout cela ne servait \u00e0 rien. Blocage. Impossible de se r\u00e9soudre \u00e0 l\u2019alg\u00e8bre. Une idiotie absolue et si soudaine. Une claque dans la figure encore. Pas la m\u00eame que d\u2019habitude. Pas pr\u00e9par\u00e9 pour ce genre de claque. Celle-ci te met au ban. Te ridiculise. Ton orgueil en prend un coup. Tu ne peux pas montrer ta col\u00e8re alors tu montres ta capacit\u00e9 \u00e0 \u00eatre idiot, une caricature de l\u2019idiotie. Tu ne veux rien comprendre \u00e0 l\u2019alg\u00e8bre d\u2019autant que tu per\u00e7ois qu\u2019elle est un outil de tri, de s\u00e9lection. Les intelligents d\u2019un c\u00f4t\u00e9, la plupart du temps des gosses de riches, de l\u2019autre les boulets fils ou filles de paysans ou d\u2019ouvriers. Eux avaient encore une chance d\u2019apprendre \u00e0 compter, mais plonger ainsi dans l\u2019abstraction alg\u00e9brique ne fait pas partie de leur monde. Dans quel camps choisis-tu d\u2019\u00eatre, pas dans celui des riches. Tout leur est d\u00fb, la facilit\u00e9 en premier. Leur arrogance t\u2019horripile. Leur na\u00efvet\u00e9 aussi. Un ressentiment qui remonte \u00e0 loin et qui surgit soudain en classe vers l\u2019\u00e2ge de 10 ans. Le refus de l\u2019alg\u00e8bre te permet de te ranger dans le camps des pauvres gens. Ce blocage d\u00e9bloque, m\u00eame si tu n\u2019en es pas conscient, un embryon de conscience politique. Tu ne peux pas g\u00e9n\u00e9raliser comme \u00e7a non plus, c\u2019est plus subtil. Certains appartenant aux camps des pauvres poss\u00e8dent plus de rage que tu n\u2019en as, ils s\u2019accrochent, ils croient en la possibilit\u00e9 de devenir des transfuges. Peut-\u00eatre se rab\u00e2chent-ils un d\u00e9sir qui lui aussi remonte \u00e0 loin. Le d\u00e9sir de leurs parents, grand-parents, anc\u00eatres qui eux aussi cr\u00fbrent \u00e0 l\u2019\u00e9cole comme vertu r\u00e9publicaine. Comme vecteur d\u2019ascension sociale. Ils sont pires que les riches, des tra\u00eetres mais d\u00e9j\u00e0 tu comprends leurs raisons leurs motivations. Simplement toi tu ne veux pas trahir. Tu veux rester soud\u00e9 \u00e0 une id\u00e9e d\u2019injustice que tu ne cesses pas d\u2019entretenir car trop proche de l\u2019injustice qu\u2019est ton quotidien. C\u2019est l\u2019\u00e9poque o\u00f9 tu lis la case de l\u2019oncle Tom. C\u2019est l\u2019\u00e2ge ou tu acquiert tes valeurs par les livres uniquement. Tu ne crois d\u00e9j\u00e0 plus \u00e0 celles de la famille, de l\u2019\u00e9cole, de la soci\u00e9t\u00e9 toute enti\u00e8re. Partout o\u00f9 se pose ton regard tu ne per\u00e7ois qu\u2019hypocrisie, mensonges, trahisons, injustice. L\u00e2chet\u00e9s et fourberies. Alors le recours aux blocages en maintes occasions, et toujours l\u2019idiotie. Tu finis par te dissimuler derri\u00e8re cette strat\u00e9gie pour finir par ne plus savoir qui tu es sauf cet idiot. C\u2019est la primo cr\u00e9ation d\u2019un personnage. L\u2019idiot qui te permet d\u2019observer encore plus attentivement la violence sans \u00eatre touch\u00e9e par celle-ci de plein fouet. Puis pour survivre malgr\u00e9 tout l\u2019invention d\u2019un second personnage, l\u2019imitateur. Parvenir \u00e0 imiter \u00e0 la perfection le normal que tout le monde s\u2019attend \u00e0 voir. R\u00f4le souvent intenable mais tu sers les dents et tu tiens. Face au monde tu tiens bon, quitte parfois \u00e0 avoir recours \u00e0 l\u2019idiotie quand les choses se mettent \u00e0 d\u00e9railler. Quand tu devines qu\u2019ils devinent que tu n\u2019es pas si normal qu\u2019ils le voudraient. Dans la cour de r\u00e9cr\u00e9ation le jeu de chat, les gendarmes et les voleurs, les cow-boys et les indiens. Toujours du c\u00f4t\u00e9 mineur. L\u2019image de l\u2019opprim\u00e9 qui renforce celle du fort. Et le m\u00e9pris creuse de plus en plus profond son sillon en toi.<\/p>\n
Avec les filles d\u2019abord puis les femmes plus tard memes blocages. L\u2019amour et les contingences ne font pas bon m\u00e9nage. Tu es horrifi\u00e9 lorsque le maquillage d\u00e9gouline, que leurs masques tombent et qu\u2019elles ne cessent d\u2019avoir \u00e0 la bouche elles aussi le mot normal. Ce n\u2019est pas normal le plus souvent. Une autre plan\u00e8te alors que tu pensais \u00e0 chaque fois toucher la terre natale. L\u2019inqui\u00e9tude, la peur, depuis lesquelles toutes leurs actions et leurs pens\u00e9es se tissent sans parler du confort qu\u2019elles ne cessent de briguer comme les araign\u00e9es les mouches captivent de leurs filet. L\u2019amour ce n\u2019est donc que cela, une aptitude \u00e0 accepter les contingences pour rendre l\u2019autre heureuse, paisible, \u00e9panouie parce qu\u2019entour\u00e9e de gadgets, par la chaleur d\u2019un foyer, par tous les symboles d\u2019une vie dite normale ? Toi tu r\u00eavais de passion, d\u2019\u00e9treintes, d\u2019\u00e9tancher de si vieilles soifs, regarde un peu ou tu en fus tout \u00e0 coup pour essayer \u00e0 chaque fois dans d\u2019ineptes g\u00e9om\u00e9tries de recomposer tes r\u00eaves\u2026 comme les fleurs la passion des femmes, que viennent l\u2019abeille puis le bourdon, que le pollen voyage et c\u2019est \u00e0 peu pr\u00e8s tout. quant \u00e0 leur conscience politique elle s\u2019arr\u00eatait souvent en ouvrant la porte d\u2019un r\u00e9frig\u00e9rateur vide. Aux factures impayables, et ces sourires qui se dessinaient sur leurs visages pour attendrir les huissiers. N\u2019as tu pas prononc\u00e9 le mot chienne dans ton for int\u00e9rieur \u00e0 ces moments l\u00e0, n\u2019as tu pas aussi \u00e9t\u00e9 \u00e9branl\u00e9 de toutes ces fragilit\u00e9s humaines. pourtant blocage encore. Malgr\u00e9 cela tu n\u2019as pas obtemp\u00e9r\u00e9. Tu as souvent pr\u00e9f\u00e9r\u00e9 partir quand tu les voyais si malheureuses de vivre avec toi. Alors bien s\u00fbr l\u2019idiot prenait la place de l\u2019imitateur. Et dans l\u2019idiot tu d\u00e9couvrais aussi un autre personnage qui s\u2019y dissimulait, le cruel, l\u2019irascible, le t\u00eatu. En cas de trag\u00e9die ultime, quand il ne restait gu\u00e8re plus que ruines. Et tu en \u00e9prouvais un indicible soulagement \u00e0 chaque fois. Comme si dans ces affaire de duo de couples tu t\u2019\u00e9tais \u00e9gar\u00e9 par faiblesse et que trag\u00e9dies, drames, cris et pleurs n\u2019avaient eu de cesse que de redessiner finalement ton chemin. Peut-\u00eatre pas encore assez nettement puisque tu as recommenc\u00e9 de nombreuses fois la m\u00eame com\u00e9die.<\/p>\n
Devenir le paria, assez proche dans ton esprit de l\u2019ange d\u00e9chu. revisite encore une fois l\u2019image et l\u2019id\u00e9e. Ce blocage vis \u00e0 vis d\u2019une autorit\u00e9 quasi divine qui ne voudrait installer ici-bas que le meilleur des mondes mais qui ne se b\u00e2tit que gr\u00e2ce \u00e0 la violence, au d\u00e9sespoir, au profit et dans le meurtre. S\u2019\u00e9carter de cette mise en sc\u00e8ne d\u00e9bile , cette com\u00e9die souvent burlesque \u00e0 force de ne plus pouvoir en vomir ou d\u2019en pleurer. Paria par amour d\u2019une autre possibilit\u00e9 d\u2019humanit\u00e9 comme d\u2019une autre possibilit\u00e9 d\u2019acc\u00e9der \u00e0 la po\u00e9sie math\u00e9matique. Cela te semble bien na\u00eff d\u00e9sormais. Une fois toutes les na\u00efvet\u00e9s travers\u00e9es surtout que reste t\u2019il encore comme possible sinon l\u2019invention d\u2019une na\u00efvet\u00e9 encore plus grande que te propose l\u2019\u00e9criture. Une na\u00efvet\u00e9 qui ne d\u00e9rangera personne. Car r\u00e9p\u00e8te-le sans rel\u00e2che : qui accorderait de l\u2019int\u00e9r\u00eat de l\u2019importance \u00e0 ces textes qui pour toi sont devenus ta respiration. La na\u00efvet\u00e9 et la respiration d\u2019un mort enfin conscient d\u2019\u00eatre mort parmi les morts.<\/p>",
"content_text": "Se bloquer, se braquer, \u00e0 ban donner, saut poser, se rat masser, se re croque vriller, s\u2019enfouir, fuite, fuguer, ne plus rien vouloir savoir, d\u00e9tourner le regard, panser autre chose que \u00e7a l\u2019impensable, paniquer, aller dans tous les sens \u00e0 partir du point d\u2019impact, circonvolutions alambiqu\u00e9es, l\u2019esprit bat la campagne sans autre but que de battre la campagne, diverger, \u00eatre paralys\u00e9 simultan\u00e9ment le corps ici ou l\u00e0, la t\u00eate ailleurs, faire attention impossible, humiliation \u00e9prouv\u00e9e aussi comme r\u00e9flexe, impression d\u2019\u00eatre idiot, de ne pas valoir tripette, s\u2019en vouloir de ne pas \u00eatre comme les autres qui comprennent au quart de tour, les d\u00e9tester pour exister tout de m\u00eame, les r\u00e9inventer pires encore qu\u2019ils sont, et se r\u00e9inventer en creux par la m\u00eame occasion, se distraire pour oublier. Encha\u00eener les \u00e9checs. Perdre confiance, se m\u00e9sestimer, se ha\u00efr, s\u2019isoler, vouloir mourir. Manquer d\u2019humilit\u00e9. \u00catre orgueilleux, pr\u00e9tentieux, vaniteux. Marcher \u00e0 c\u00f4t\u00e9 de ses pompes. Ne pas vouloir rentrer dans le moule. \n\nMath\u00e9matiques. Changement brusque de l\u2019arithm\u00e9tique vers l\u2019alg\u00e8bre. Tant d\u2019efforts effectu\u00e9s et puis soudain plus rien, tout cela ne servait \u00e0 rien. Blocage. Impossible de se r\u00e9soudre \u00e0 l\u2019alg\u00e8bre. Une idiotie absolue et si soudaine. Une claque dans la figure encore. Pas la m\u00eame que d\u2019habitude. Pas pr\u00e9par\u00e9 pour ce genre de claque. Celle-ci te met au ban. Te ridiculise. Ton orgueil en prend un coup. Tu ne peux pas montrer ta col\u00e8re alors tu montres ta capacit\u00e9 \u00e0 \u00eatre idiot, une caricature de l\u2019idiotie. Tu ne veux rien comprendre \u00e0 l\u2019alg\u00e8bre d\u2019autant que tu per\u00e7ois qu\u2019elle est un outil de tri, de s\u00e9lection. Les intelligents d\u2019un c\u00f4t\u00e9, la plupart du temps des gosses de riches, de l\u2019autre les boulets fils ou filles de paysans ou d\u2019ouvriers. Eux avaient encore une chance d\u2019apprendre \u00e0 compter, mais plonger ainsi dans l\u2019abstraction alg\u00e9brique ne fait pas partie de leur monde. Dans quel camps choisis-tu d\u2019\u00eatre, pas dans celui des riches. Tout leur est d\u00fb, la facilit\u00e9 en premier. Leur arrogance t\u2019horripile. Leur na\u00efvet\u00e9 aussi. Un ressentiment qui remonte \u00e0 loin et qui surgit soudain en classe vers l\u2019\u00e2ge de 10 ans. Le refus de l\u2019alg\u00e8bre te permet de te ranger dans le camps des pauvres gens. Ce blocage d\u00e9bloque, m\u00eame si tu n\u2019en es pas conscient, un embryon de conscience politique. Tu ne peux pas g\u00e9n\u00e9raliser comme \u00e7a non plus, c\u2019est plus subtil. Certains appartenant aux camps des pauvres poss\u00e8dent plus de rage que tu n\u2019en as, ils s\u2019accrochent, ils croient en la possibilit\u00e9 de devenir des transfuges. Peut-\u00eatre se rab\u00e2chent-ils un d\u00e9sir qui lui aussi remonte \u00e0 loin. Le d\u00e9sir de leurs parents, grand-parents, anc\u00eatres qui eux aussi cr\u00fbrent \u00e0 l\u2019\u00e9cole comme vertu r\u00e9publicaine. Comme vecteur d\u2019ascension sociale. Ils sont pires que les riches, des tra\u00eetres mais d\u00e9j\u00e0 tu comprends leurs raisons leurs motivations. Simplement toi tu ne veux pas trahir. Tu veux rester soud\u00e9 \u00e0 une id\u00e9e d\u2019injustice que tu ne cesses pas d\u2019entretenir car trop proche de l\u2019injustice qu\u2019est ton quotidien. C\u2019est l\u2019\u00e9poque o\u00f9 tu lis la case de l\u2019oncle Tom. C\u2019est l\u2019\u00e2ge ou tu acquiert tes valeurs par les livres uniquement. Tu ne crois d\u00e9j\u00e0 plus \u00e0 celles de la famille, de l\u2019\u00e9cole, de la soci\u00e9t\u00e9 toute enti\u00e8re. Partout o\u00f9 se pose ton regard tu ne per\u00e7ois qu\u2019hypocrisie, mensonges, trahisons, injustice. L\u00e2chet\u00e9s et fourberies. Alors le recours aux blocages en maintes occasions, et toujours l\u2019idiotie. Tu finis par te dissimuler derri\u00e8re cette strat\u00e9gie pour finir par ne plus savoir qui tu es sauf cet idiot. C\u2019est la primo cr\u00e9ation d\u2019un personnage. L\u2019idiot qui te permet d\u2019observer encore plus attentivement la violence sans \u00eatre touch\u00e9e par celle-ci de plein fouet. Puis pour survivre malgr\u00e9 tout l\u2019invention d\u2019un second personnage, l\u2019imitateur. Parvenir \u00e0 imiter \u00e0 la perfection le normal que tout le monde s\u2019attend \u00e0 voir. R\u00f4le souvent intenable mais tu sers les dents et tu tiens. Face au monde tu tiens bon, quitte parfois \u00e0 avoir recours \u00e0 l\u2019idiotie quand les choses se mettent \u00e0 d\u00e9railler. Quand tu devines qu\u2019ils devinent que tu n\u2019es pas si normal qu\u2019ils le voudraient. Dans la cour de r\u00e9cr\u00e9ation le jeu de chat, les gendarmes et les voleurs, les cow-boys et les indiens. Toujours du c\u00f4t\u00e9 mineur. L\u2019image de l\u2019opprim\u00e9 qui renforce celle du fort. Et le m\u00e9pris creuse de plus en plus profond son sillon en toi.\n\nAvec les filles d\u2019abord puis les femmes plus tard memes blocages. L\u2019amour et les contingences ne font pas bon m\u00e9nage. Tu es horrifi\u00e9 lorsque le maquillage d\u00e9gouline, que leurs masques tombent et qu\u2019elles ne cessent d\u2019avoir \u00e0 la bouche elles aussi le mot normal. Ce n\u2019est pas normal le plus souvent. Une autre plan\u00e8te alors que tu pensais \u00e0 chaque fois toucher la terre natale. L\u2019inqui\u00e9tude, la peur, depuis lesquelles toutes leurs actions et leurs pens\u00e9es se tissent sans parler du confort qu\u2019elles ne cessent de briguer comme les araign\u00e9es les mouches captivent de leurs filet. L\u2019amour ce n\u2019est donc que cela, une aptitude \u00e0 accepter les contingences pour rendre l\u2019autre heureuse, paisible, \u00e9panouie parce qu\u2019entour\u00e9e de gadgets, par la chaleur d\u2019un foyer, par tous les symboles d\u2019une vie dite normale ? Toi tu r\u00eavais de passion, d\u2019\u00e9treintes, d\u2019\u00e9tancher de si vieilles soifs, regarde un peu ou tu en fus tout \u00e0 coup pour essayer \u00e0 chaque fois dans d\u2019ineptes g\u00e9om\u00e9tries de recomposer tes r\u00eaves\u2026 comme les fleurs la passion des femmes, que viennent l\u2019abeille puis le bourdon, que le pollen voyage et c\u2019est \u00e0 peu pr\u00e8s tout. quant \u00e0 leur conscience politique elle s\u2019arr\u00eatait souvent en ouvrant la porte d\u2019un r\u00e9frig\u00e9rateur vide. Aux factures impayables, et ces sourires qui se dessinaient sur leurs visages pour attendrir les huissiers. N\u2019as tu pas prononc\u00e9 le mot chienne dans ton for int\u00e9rieur \u00e0 ces moments l\u00e0, n\u2019as tu pas aussi \u00e9t\u00e9 \u00e9branl\u00e9 de toutes ces fragilit\u00e9s humaines. pourtant blocage encore. Malgr\u00e9 cela tu n\u2019as pas obtemp\u00e9r\u00e9. Tu as souvent pr\u00e9f\u00e9r\u00e9 partir quand tu les voyais si malheureuses de vivre avec toi. Alors bien s\u00fbr l\u2019idiot prenait la place de l\u2019imitateur. Et dans l\u2019idiot tu d\u00e9couvrais aussi un autre personnage qui s\u2019y dissimulait, le cruel, l\u2019irascible, le t\u00eatu. En cas de trag\u00e9die ultime, quand il ne restait gu\u00e8re plus que ruines. Et tu en \u00e9prouvais un indicible soulagement \u00e0 chaque fois. Comme si dans ces affaire de duo de couples tu t\u2019\u00e9tais \u00e9gar\u00e9 par faiblesse et que trag\u00e9dies, drames, cris et pleurs n\u2019avaient eu de cesse que de redessiner finalement ton chemin. Peut-\u00eatre pas encore assez nettement puisque tu as recommenc\u00e9 de nombreuses fois la m\u00eame com\u00e9die.\n\nDevenir le paria, assez proche dans ton esprit de l\u2019ange d\u00e9chu. revisite encore une fois l\u2019image et l\u2019id\u00e9e. Ce blocage vis \u00e0 vis d\u2019une autorit\u00e9 quasi divine qui ne voudrait installer ici-bas que le meilleur des mondes mais qui ne se b\u00e2tit que gr\u00e2ce \u00e0 la violence, au d\u00e9sespoir, au profit et dans le meurtre. S\u2019\u00e9carter de cette mise en sc\u00e8ne d\u00e9bile , cette com\u00e9die souvent burlesque \u00e0 force de ne plus pouvoir en vomir ou d\u2019en pleurer. Paria par amour d\u2019une autre possibilit\u00e9 d\u2019humanit\u00e9 comme d\u2019une autre possibilit\u00e9 d\u2019acc\u00e9der \u00e0 la po\u00e9sie math\u00e9matique. Cela te semble bien na\u00eff d\u00e9sormais. Une fois toutes les na\u00efvet\u00e9s travers\u00e9es surtout que reste t\u2019il encore comme possible sinon l\u2019invention d\u2019une na\u00efvet\u00e9 encore plus grande que te propose l\u2019\u00e9criture. Une na\u00efvet\u00e9 qui ne d\u00e9rangera personne. Car r\u00e9p\u00e8te-le sans rel\u00e2che : qui accorderait de l\u2019int\u00e9r\u00eat de l\u2019importance \u00e0 ces textes qui pour toi sont devenus ta respiration. La na\u00efvet\u00e9 et la respiration d\u2019un mort enfin conscient d\u2019\u00eatre mort parmi les morts.",
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"title": "La loi",
"date_published": "2022-10-14T07:41:19Z",
"date_modified": "2025-11-04T10:29:37Z",
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Depuis l\u2019enfance et les cours d\u2019histoire auxquels je me suis int\u00e9ress\u00e9 j\u2019ai toujours \u00e9t\u00e9 r\u00e9volt\u00e9 par l\u2019arbitraire que je ne cessais de d\u00e9celer dans le mot loi. D\u2019ailleurs la faire respecter n\u00e9cessite encore et toujours le b\u00e2ton ou la carotte, rien n\u2019a vraiment chang\u00e9 depuis les premiers temps de l\u2019humanit\u00e9, m\u00eame si parfois sous pr\u00e9texte de gouvernement justement, de d\u00e9mocratie, on enrobe ce processus binaire d\u2019un tas de fioritures. Respecter la loi par crainte d\u2019\u00eatre puni, ou au contraire pour obtenir la r\u00e9compense de vivre en paix. Cela se limite en gros \u00e0 cela. Ensuite que ces lois puissent prot\u00e9ger les plus faibles ressemble \u00e0 un simple argument de r\u00e9clame. Les dictatures de tout poil si critiquables soient-elles poss\u00e8dent au moins une vertu. Le b\u00e2ton appara\u00eet presque imm\u00e9diatement sit\u00f4t qu\u2019on franchit la ligne. Peut-\u00eatre ont-elles d\u2019ailleurs le vent en poupe plus que jamais \u00e0 cause de cela uniquement. Pour retracer un syst\u00e8me de d\u00e9marcation net sur la chauss\u00e9e afin que chacun puisse bien voir la ligne et prendre en compte le risque. Le flou d\u00e9mocratique autant qu\u2019artistique peut fatiguer les yeux, \u00e9reinter les meilleures volont\u00e9s. on imagine alors que la nettet\u00e9 surgira de la pr\u00e9cision comme de la maintenance d\u2019un ordre venu d\u2019en haut et dont les sbires se chargeront de propager sans tra\u00eener le mode d\u2019emploi. Ce qui cr\u00e9e des situations forc\u00e9ment aussi ridicules que par la voie parlementaire. Je veux dire que l\u2019\u00eatre humain sit\u00f4t qu\u2019il devient foule \u00e0 qui l\u2019on donne la parole b\u00eale ou beugle \u00e0 l\u2019envie. Est-ce grotesque, tragique ? Peu importe. C\u2019est \u00e0 peu pr\u00e8s tout ce qu\u2019il sait faire. La loi v\u00e9ritable celle \u00e0 laquelle on ob\u00e9irait par intelligence, par amour, on ne l\u2019a trouve plus gu\u00e8re que dans des configurations religieuses, litt\u00e9raires, artistiques. Mais ici aussi gare aux gurus aux dictateurs et proph\u00e8tes de tout acabit. M\u00eame les paysans, les ouvriers sont parvenus \u00e0 un tel \u00e9tat d\u2019isolement d\u2019ext\u00e9nuation, que les syndicats ne sont plus que des coquilles vides. Sans parler de certains petits arrangements que j\u2019ai pu d\u00e9couvrir non sans d\u00e9go\u00fbt entre les responsables de certaines de ces factions et les patrons, et ce encore une fois par pur int\u00e9r\u00eat personnel. Comment croire \u00e0 la loi, \u00e0 l\u2019imp\u00f4t, aux charges, \u00e0 la soi- disante collectivit\u00e9 une fois qu\u2019on est frapp\u00e9 de lucidit\u00e9 apr\u00e8s tout cela. Et bien justement on n\u2019y croit plus vraiment. Il arrive m\u00eame que l\u2019on fasse \u00e0 peu pr\u00e8s tout consciemment ou pas afin de s\u2019y opposer. Surtout lorsqu\u2019on a compris que pour certains le passe-temps principal est de toujours chercher \u00e0 la contourner. Quand la loi devient cette chose si ridicule au m\u00eame titre que les institutions sens\u00e9es la d\u00e9fendre que reste t\u2019il alors ? La violence et rien d\u2019autre, voil\u00e0 tout ce qu\u2019il reste. Les loups tuent quelques moutons et on repose l\u2019ordre sur son pi\u00e9destal t\u00f4t ou tard pour que tout recommence comme si rien ne s\u2019\u00e9tait pass\u00e9. La crainte des coups est remise \u00e0 la mode, voil\u00e0 la paix reformul\u00e9e.<\/p>",
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