{ "version": "https://jsonfeed.org/version/1.1", "title": "Le dibbouk", "home_page_url": "https:\/\/ledibbouk.net\/", "feed_url": "https:\/\/www.ledibbouk.net\/spip.php?page=feed_json", "language": "fr-FR", "items": [ { "id": "https:\/\/www.ledibbouk.net\/l-histoire-1073.html", "url": "https:\/\/www.ledibbouk.net\/l-histoire-1073.html", "title": "L'histoire", "date_published": "2021-05-29T04:44:43Z", "date_modified": "2025-11-15T11:24:39Z", "author": {"name": "Auteur"}, "content_html": "

Je crois que nous vivons un temps qui veut se d\u00e9barrasser de l’histoire par la profusion des histoires. Il y a tellement d’histoires d\u00e9sormais et sur tous les tons, qu’il y a de brins d’herbe dans une prairie. On n’y voit que du vert et on dit voil\u00e0 en gros l’histoire. Voil\u00e0 comment on pense l’histoire globalement.<\/p>\n

Ce n’est peut-\u00eatre pas une intention consciente. Bien sur l’histoire est toujours plus ou moins manipul\u00e9e par le pouvoir, par la politique, tout comme nos propres histoires nos histoires personnelles lorsqu’on s’appuie sur celles ci afin de tenter de prouver qui nous sommes. On peut tenter de le prouver au monde comme \u00e0 nous m\u00eames d’ailleurs, je pense qu’il s’agit d’un levier pour tenter de s’extraire de quelque chose qui nous effraie.<\/p>\n

On raconte l’histoire, on raconte des histoires parce que parler est cette tentative d’exister face \u00e0 l’irr\u00e9m\u00e9diable.<\/p>\n

Ce qui est d\u00e9solant c’est que l’on transforme ce miracle en boue la plupart du temps.<\/p>\n

Je pensais \u00e0 tous ces films de science fiction qui commencent bien et dont le sc\u00e9nario devient de plus en plus poussif en son milieu pour finir lamentablement la plupart du temps.<\/p>\n

C’est qu’il s’agit d’une sorte de d\u00e9calque, on suit un squelette de r\u00e9cit \u00e9tablit, le m\u00eame toujours avec quasi les m\u00eames ingr\u00e9dients.<\/p>\n

Je parle de la science fiction mais on peut prendre aujourd’hui tous les genres c’est pareil. L’id\u00e9e g\u00e9n\u00e9rale est de produire des histoires en plus grand nombre pour alimenter les plate formes d’un contenu aussi plat que possible.<\/p>\n

Hormis quelques exceptions \u00e9videmment.<\/p>\n

Il semble que la boue ne soit d’ailleurs l\u00e0 en exc\u00e8s qu’\u00e0 la fa\u00e7on d’un \u00e9crin qui servirait \u00e0 distinguer ce qui tente de s’en \u00e9chapper. Une exag\u00e9ration de salet\u00e9 pour mettre l’accent sur le propre.<\/p>\n

Un peu comme le jeu des 7 erreurs de ce magazine t\u00e9l\u00e9.<\/p>\n

Avons nous besoin de l’histoire, des histoires ? bien sur que oui cela n’est pas \u00e0 remettre en question, seuls les immortels peuvent se passer d’histoire.<\/p>\n

Ils peuvent aussi se passer de penser, d’aimer, de cr\u00e9er.<\/p>\n

Peut-\u00eatre que l’histoire est une fa\u00e7on de tenter de r\u00e9gler le probl\u00e8me d’\u0152dipe, cette admiration et cette haine inconsciente la plupart du temps que nous trimballons de g\u00e9n\u00e9ration en g\u00e9n\u00e9ration via les histoires afin de ne pas l’oublier.<\/p>\n

Comme si cette \u00e9motion nous \u00e9tait n\u00e9cessaire, comme si d\u00e9pourvue de celle ci nous ne serions plus que des robots des zombies.<\/p>\n

Une admiration haine du p\u00e8re. Que ce soit un Dieu , un demi dieu, une star, un homme peu importe dans le fond. C’est bien ce mouvement je t’aime je te hais qui est \u00e0 la source de l’histoire, de toutes les histoires parce que tout simplement ce mouvement d’attirance r\u00e9pulsion est \u00e0 l’origine de notre univers.<\/p>\n

C’est sans doute ce qu’on appelle l’amour, cette colle ce ciment qui fait que la mati\u00e8re soit solide, que les histoires, l’histoire toute enti\u00e8re puisse tenir debout.<\/p>\n

Ou pas.<\/p>\n

Et il est inqui\u00e9tant de voir que de plus en plus ces histoires ne sont plus construites avec cette colle ce ciment mais avec des proc\u00e9d\u00e9s narratifs hollywoodiens eux m\u00eames chip\u00e9s \u00e0 l’ancien Testament qui lui les aura encore piqu\u00e9s \u00e0 l’\u00e9pop\u00e9e de Gilgamesh.<\/p>\n

C’est \u00e0 dire qu’on se trouve d\u00e9sormais face \u00e0 une Histoire dont ne nous int\u00e9resse que le squelette mais pas la substance.<\/p>", "content_text": "Je crois que nous vivons un temps qui veut se d\u00e9barrasser de l'histoire par la profusion des histoires. Il y a tellement d'histoires d\u00e9sormais et sur tous les tons, qu'il y a de brins d'herbe dans une prairie. On n'y voit que du vert et on dit voil\u00e0 en gros l'histoire. Voil\u00e0 comment on pense l'histoire globalement.\n\nCe n'est peut-\u00eatre pas une intention consciente. Bien sur l'histoire est toujours plus ou moins manipul\u00e9e par le pouvoir, par la politique, tout comme nos propres histoires nos histoires personnelles lorsqu'on s'appuie sur celles ci afin de tenter de prouver qui nous sommes. On peut tenter de le prouver au monde comme \u00e0 nous m\u00eames d'ailleurs, je pense qu'il s'agit d'un levier pour tenter de s'extraire de quelque chose qui nous effraie.\n\nOn raconte l'histoire, on raconte des histoires parce que parler est cette tentative d'exister face \u00e0 l'irr\u00e9m\u00e9diable.\n\nCe qui est d\u00e9solant c'est que l'on transforme ce miracle en boue la plupart du temps. \n\nJe pensais \u00e0 tous ces films de science fiction qui commencent bien et dont le sc\u00e9nario devient de plus en plus poussif en son milieu pour finir lamentablement la plupart du temps.\n\nC'est qu'il s'agit d'une sorte de d\u00e9calque, on suit un squelette de r\u00e9cit \u00e9tablit, le m\u00eame toujours avec quasi les m\u00eames ingr\u00e9dients.\n\nJe parle de la science fiction mais on peut prendre aujourd'hui tous les genres c'est pareil. L'id\u00e9e g\u00e9n\u00e9rale est de produire des histoires en plus grand nombre pour alimenter les plate formes d'un contenu aussi plat que possible.\n\nHormis quelques exceptions \u00e9videmment.\n\nIl semble que la boue ne soit d'ailleurs l\u00e0 en exc\u00e8s qu'\u00e0 la fa\u00e7on d'un \u00e9crin qui servirait \u00e0 distinguer ce qui tente de s'en \u00e9chapper. Une exag\u00e9ration de salet\u00e9 pour mettre l'accent sur le propre.\n\nUn peu comme le jeu des 7 erreurs de ce magazine t\u00e9l\u00e9.\n\nAvons nous besoin de l'histoire, des histoires ? bien sur que oui cela n'est pas \u00e0 remettre en question, seuls les immortels peuvent se passer d'histoire.\n\nIls peuvent aussi se passer de penser, d'aimer, de cr\u00e9er.\n\nPeut-\u00eatre que l'histoire est une fa\u00e7on de tenter de r\u00e9gler le probl\u00e8me d'\u0152dipe, cette admiration et cette haine inconsciente la plupart du temps que nous trimballons de g\u00e9n\u00e9ration en g\u00e9n\u00e9ration via les histoires afin de ne pas l'oublier.\n\nComme si cette \u00e9motion nous \u00e9tait n\u00e9cessaire, comme si d\u00e9pourvue de celle ci nous ne serions plus que des robots des zombies.\n\nUne admiration haine du p\u00e8re. Que ce soit un Dieu , un demi dieu, une star, un homme peu importe dans le fond. C'est bien ce mouvement je t'aime je te hais qui est \u00e0 la source de l'histoire, de toutes les histoires parce que tout simplement ce mouvement d'attirance r\u00e9pulsion est \u00e0 l'origine de notre univers.\n\nC'est sans doute ce qu'on appelle l'amour, cette colle ce ciment qui fait que la mati\u00e8re soit solide, que les histoires, l'histoire toute enti\u00e8re puisse tenir debout.\n\nOu pas.\n\nEt il est inqui\u00e9tant de voir que de plus en plus ces histoires ne sont plus construites avec cette colle ce ciment mais avec des proc\u00e9d\u00e9s narratifs hollywoodiens eux m\u00eames chip\u00e9s \u00e0 l'ancien Testament qui lui les aura encore piqu\u00e9s \u00e0 l'\u00e9pop\u00e9e de Gilgamesh.\n\nC'est \u00e0 dire qu'on se trouve d\u00e9sormais face \u00e0 une Histoire dont ne nous int\u00e9resse que le squelette mais pas la substance.", "image": "https:\/\/www.ledibbouk.net\/IMG\/logo\/_mg_2061.jpg?1763205844", "tags": [] } ,{ "id": "https:\/\/www.ledibbouk.net\/la-modernite.html", "url": "https:\/\/www.ledibbouk.net\/la-modernite.html", "title": "La modernit\u00e9", "date_published": "2021-05-29T03:40:15Z", "date_modified": "2025-11-03T14:54:06Z", "author": {"name": "Auteur"}, "content_html": "

Une phrase de Rimbaud reste log\u00e9e quelque part dans le bidonville de la m\u00e9moire.<\/p>\n

Le fameux \"Il faut \u00eatre r\u00e9solument moderne\".<\/p>\n

Dans la cabane recouverte de t\u00f4le ondul\u00e9e juste \u00e0 cot\u00e9 il y a Barthes, Roland Barthes qui tout doucement se d\u00e9sagr\u00e8ge au soleil de Mai en murmurant un je m’en fous pas mal de la modernit\u00e9, c’est \u00e0 dire que cette id\u00e9e me laisse indiff\u00e9rent.<\/p>\n

Et puis Chirac qui rench\u00e9rit en disant \u00e7a m’en touche une sans faire bouger l’autre.<\/p>\n

C’est qu’elle en aura men\u00e9 par le bout du nez cette fameuse modernit\u00e9...<\/p>\n

il n’y a qu’\u00e0 regarder autour de soi, visiblement ce n’est toujours pas termin\u00e9.<\/p>\n

Et en m\u00eame temps on sent bien une fatigue.<\/p>\n

Le nombre des trainards semble augmenter. Je veux dire ceux qui n’arrivent plus \u00e0 courir apr\u00e8s elle tout simplement parce que l’envie, les raisons leur manquent.<\/p>\n

C’est peut-\u00eatre un effet de l’\u00e2ge.<\/p>\n

Il parait que lorsqu’on vieillit on devient de plus en plus conservateur.<\/p>\n

Peut-\u00eatre devient plus lucide sur tous les trompes couillons.<\/p>\n

Derri\u00e8re le fard de la modernit\u00e9 au bout du compte que d\u00e9couvre t’on sinon une vieille dame qui fait ce qu’elle peut pour ne pas sombrer dans la d\u00e9cr\u00e9pitude totale.<\/p>\n

Est ce que cette antiquit\u00e9 poussi\u00e9reuse est cette fameuse modernit\u00e9 ? je n’ose pas \u00eatre malpoli en parlant du fondement de notre soci\u00e9t\u00e9<\/p>\n

Est ce l’ennui et son effroyable r\u00e9p\u00e9tition le carburant de ses mille et une fantaisies ?<\/p>\n

Est ce parce que l’abondance consid\u00e9r\u00e9e comme la vertu sur laquelle semble s’appuyer encore notre id\u00e9e d’\u00e9conomie nous rend ind\u00e9crottables en mati\u00e8re de changement de diversit\u00e9 de nouveaut\u00e9 ? Nous allons abondamment vous faire \u00e9conomiser, trier \u00e9lectriquement...<\/p>\n

La modernit\u00e9 ressemble \u00e0 un vieux tapin mon petit chou et \u00e7a ne pr\u00e9sage rien de bon pour l’avenir.<\/p>\n

Car pas de doute que t\u00f4t ou tard on utilisera sa d\u00e9ch\u00e9ance pour pr\u00f4ner une id\u00e9e toute neuve d’\u00e9ternit\u00e9, de solidit\u00e9, de fiabilit\u00e9 et de fid\u00e9lit\u00e9 et pour finir de propret\u00e9.<\/p>\n

T\u00f4t ou tard c’est visiblement presque d\u00e9j\u00e0 demain.<\/p>\n

Ce ras le bol du zapping, de cette coh\u00e9rence artificielle b\u00e2tie sur l’incoh\u00e9rence absolue en dit d\u00e9j\u00e0 long sur le d\u00e9sir de changement en train de germer dans des cervelles abreuv\u00e9es, irrigu\u00e9es par des poncifs qui sont d’ailleurs comme autant de produits install\u00e9s en t\u00eate de gondole dans le supermarch\u00e9 des id\u00e9es de notre temps.<\/p>\n

Soyons \u00e9colos roulons \u00e9lectrique sur le dos de certaines peuplades dont la jeunesse vive s’\u00e9teint tragiquement \u00e0 extraire du lithium pour nos batteries. Ou encore des m\u00e9taux pr\u00e9cieux pour nos indispensables smartphones.<\/p>\n

Cette civilisation de masse l’est vraiment , \u00e0 la masse.<\/p>\n

Le discernement tire sa r\u00e9v\u00e9rence en m\u00eame temps que la vieille modernit\u00e9.<\/p>\n

On ne voit plus que du veau du bovin de l’ovin un peu partout sans compter sur le cochon qui se d\u00e9bite \u00e0 tous va et pour peu cher.<\/p>\n

Et des bergers invisibles tout l\u00e0 haut dans des tours de verre dont les chiens sont les flics debout sur les chars de ce d\u00e9fil\u00e9 foutraque. Le carnaval perp\u00e9tuel et d\u00e9solant d’une pens\u00e9e politiquement et moralement correcte, une \u00e9rosion bizarre fabrique le d\u00e9sert sur lequel on vend du mirage de l’oasis et pas mal de bombes pour \u00e9gayer divertir d\u00e9tourner l’attention.<\/p>\n

Cette fatigue \u00e9prouv\u00e9e pour la surprise, la nouveaut\u00e9 dissimule \u00e0 peine une faim, une avidit\u00e9 pour le retour au lin\u00e9aire, \u00e0 l’ordre.<\/p>\n

Une fatigue doubl\u00e9e d’un \u00e9nervement et de jugements \u00e0 l’emporte pi\u00e8ce.<\/p>\n

L’\u00e9tranger comme l’\u00e9tranget\u00e9 deviennent saugrenus puis assez rapidement dangereux et hostiles.<\/p>\n

La singularit\u00e9 ne fait m\u00eame plus sourire elle r\u00e9vulse quand on ne fait pas tout pour ne pas la voir, la rendre banale autant dire invisible.<\/p>\n

Mais qu’est ce qui fait que la modernit\u00e9 a remport\u00e9 un tel succ\u00e8s du 18 \u00e8me si\u00e8cle \u00e0 nos jours ? Qu’elle a tant fait tourner le monde dans tous les sens comme dans une lessiveuse ?<\/p>\n

Je dis le 18 \u00e8me parce que c’est \u00e0 partir de cette \u00e9poque qu’on a tent\u00e9 de la mettre vraiment en mots. Il est probable qu’elle vienne de bien plus loin, de la Renaissance Italienne. Et cette derni\u00e8re n’est qu’une resuc\u00e9e d’un ph\u00e9nom\u00e8ne qui prend sa source \u00e0 l’origine m\u00eame de notre humanit\u00e9.<\/p>\n

Je veux dire n’est ce pas r\u00e9solument moderne de descendre des arbres pour aller se balader dans la savane et devenir la proie de toutes les bestioles affam\u00e9es qui trainent sur cette terre ?<\/p>\n

Il y a du pour et du contre toujours.<\/p>\n

Le mieux serait de se tenir au milieu de ne pas montrer d’avis trop tranch\u00e9 , signe d’extr\u00e9miste \u00e9videmment honni de nos jours pourrait t’on encore penser mais non.<\/p>\n

Justement le milieu aussi semble \u00eatre devenu aussi une position intenable.<\/p>\n

Il faut trancher citoyen \u00e7a commence comme \u00e7a et ce n’est pas bien nouveau. On croit juste que c’est moderne parce qu’on nous le vend ainsi. Question d’emballage, de marketing rien que du copywriting.<\/p>\n

D’ailleurs on peut bien nous vendre tout et son contraire nous nous en fichons bien le seul truc qui nous int\u00e9resse d\u00e9sormais c’est de ne pas crever trop vite, de ne pas souffrir trop, d’\u00eatre tranquille , pas malade si possible, de ne pas \u00eatre d\u00e9rang\u00e9 par n’importe qui n’importe quoi<\/p>\n

Essayer de remettre un peu d’ordre dans sa t\u00eate, dans sa maison, dans son jardin ce n’est d\u00e9j\u00e0 pas une sin\u00e9cure alors s’il vous plait madame la modernit\u00e9 eut \u00e9gard \u00e0 votre grand \u00e2ge et au fait que malgr\u00e9 tant de vicissitudes vous soyez encore admirablement bien conserv\u00e9e, amusez nous dans le poste \u00e0 l’heure du caf\u00e9 si vous voulez, mais pour le reste faites nous donc pas suer.<\/p>\n

Ces arguments \u00e9videmment en valent d’autres que d’aucuns ne tarderont pas \u00e0 \u00e9largir bien au del\u00e0 des murs du jardin, de la maison.<\/p>\n

Cette mondialisation effrayante qui peut d’un coup faire surgir dans la salle \u00e0 manger un pygm\u00e9e, un aborig\u00e8ne, un breton et m\u00eame un portugais d\u00e9sormais ! Trop c’est trop !<\/p>\n

On nous revendra la France aux Fran\u00e7ais \u00e0 rire larigot sur tous les tons et en argot.<\/p>\n

Vous verrez ce que je dis si c’est pas vrai.<\/p>\n

Peut-\u00eatre que dans le fond c’est juste une fa\u00e7on d’exorciser et rien de plus je veux parler bien sur de mon texte matinal .<\/p>\n

Je nous le souhaite autant que je nous plains.<\/p>\n

\n<\/p>", "content_text": "Une phrase de Rimbaud reste log\u00e9e quelque part dans le bidonville de la m\u00e9moire. \n\nLe fameux \"Il faut \u00eatre r\u00e9solument moderne\".\n\nDans la cabane recouverte de t\u00f4le ondul\u00e9e juste \u00e0 cot\u00e9 il y a Barthes, Roland Barthes qui tout doucement se d\u00e9sagr\u00e8ge au soleil de Mai en murmurant un je m'en fous pas mal de la modernit\u00e9, c'est \u00e0 dire que cette id\u00e9e me laisse indiff\u00e9rent.\n\nEt puis Chirac qui rench\u00e9rit en disant \u00e7a m'en touche une sans faire bouger l'autre.\n\nC'est qu'elle en aura men\u00e9 par le bout du nez cette fameuse modernit\u00e9...\n\nil n'y a qu'\u00e0 regarder autour de soi, visiblement ce n'est toujours pas termin\u00e9. \n\nEt en m\u00eame temps on sent bien une fatigue. \n\nLe nombre des trainards semble augmenter. Je veux dire ceux qui n'arrivent plus \u00e0 courir apr\u00e8s elle tout simplement parce que l'envie, les raisons leur manquent.\n\nC'est peut-\u00eatre un effet de l'\u00e2ge.\n\nIl parait que lorsqu'on vieillit on devient de plus en plus conservateur.\n\nPeut-\u00eatre devient plus lucide sur tous les trompes couillons. \n\nDerri\u00e8re le fard de la modernit\u00e9 au bout du compte que d\u00e9couvre t'on sinon une vieille dame qui fait ce qu'elle peut pour ne pas sombrer dans la d\u00e9cr\u00e9pitude totale.\n\nEst ce que cette antiquit\u00e9 poussi\u00e9reuse est cette fameuse modernit\u00e9 ? je n'ose pas \u00eatre malpoli en parlant du fondement de notre soci\u00e9t\u00e9 \n\nEst ce l'ennui et son effroyable r\u00e9p\u00e9tition le carburant de ses mille et une fantaisies ?\n\nEst ce parce que l'abondance consid\u00e9r\u00e9e comme la vertu sur laquelle semble s'appuyer encore notre id\u00e9e d'\u00e9conomie nous rend ind\u00e9crottables en mati\u00e8re de changement de diversit\u00e9 de nouveaut\u00e9 ? Nous allons abondamment vous faire \u00e9conomiser, trier \u00e9lectriquement...\n\nLa modernit\u00e9 ressemble \u00e0 un vieux tapin mon petit chou et \u00e7a ne pr\u00e9sage rien de bon pour l'avenir.\n\nCar pas de doute que t\u00f4t ou tard on utilisera sa d\u00e9ch\u00e9ance pour pr\u00f4ner une id\u00e9e toute neuve d'\u00e9ternit\u00e9, de solidit\u00e9, de fiabilit\u00e9 et de fid\u00e9lit\u00e9 et pour finir de propret\u00e9.\n\nT\u00f4t ou tard c'est visiblement presque d\u00e9j\u00e0 demain.\n\nCe ras le bol du zapping, de cette coh\u00e9rence artificielle b\u00e2tie sur l'incoh\u00e9rence absolue en dit d\u00e9j\u00e0 long sur le d\u00e9sir de changement en train de germer dans des cervelles abreuv\u00e9es, irrigu\u00e9es par des poncifs qui sont d'ailleurs comme autant de produits install\u00e9s en t\u00eate de gondole dans le supermarch\u00e9 des id\u00e9es de notre temps.\n\nSoyons \u00e9colos roulons \u00e9lectrique sur le dos de certaines peuplades dont la jeunesse vive s'\u00e9teint tragiquement \u00e0 extraire du lithium pour nos batteries. Ou encore des m\u00e9taux pr\u00e9cieux pour nos indispensables smartphones.\n\nCette civilisation de masse l'est vraiment , \u00e0 la masse.\n\nLe discernement tire sa r\u00e9v\u00e9rence en m\u00eame temps que la vieille modernit\u00e9. \n\nOn ne voit plus que du veau du bovin de l'ovin un peu partout sans compter sur le cochon qui se d\u00e9bite \u00e0 tous va et pour peu cher.\n\nEt des bergers invisibles tout l\u00e0 haut dans des tours de verre dont les chiens sont les flics debout sur les chars de ce d\u00e9fil\u00e9 foutraque. Le carnaval perp\u00e9tuel et d\u00e9solant d'une pens\u00e9e politiquement et moralement correcte, une \u00e9rosion bizarre fabrique le d\u00e9sert sur lequel on vend du mirage de l'oasis et pas mal de bombes pour \u00e9gayer divertir d\u00e9tourner l'attention.\n\nCette fatigue \u00e9prouv\u00e9e pour la surprise, la nouveaut\u00e9 dissimule \u00e0 peine une faim, une avidit\u00e9 pour le retour au lin\u00e9aire, \u00e0 l'ordre.\n\nUne fatigue doubl\u00e9e d'un \u00e9nervement et de jugements \u00e0 l'emporte pi\u00e8ce.\n\nL'\u00e9tranger comme l'\u00e9tranget\u00e9 deviennent saugrenus puis assez rapidement dangereux et hostiles.\n\nLa singularit\u00e9 ne fait m\u00eame plus sourire elle r\u00e9vulse quand on ne fait pas tout pour ne pas la voir, la rendre banale autant dire invisible.\n\nMais qu'est ce qui fait que la modernit\u00e9 a remport\u00e9 un tel succ\u00e8s du 18 \u00e8me si\u00e8cle \u00e0 nos jours ? Qu'elle a tant fait tourner le monde dans tous les sens comme dans une lessiveuse ?\n\nJe dis le 18 \u00e8me parce que c'est \u00e0 partir de cette \u00e9poque qu'on a tent\u00e9 de la mettre vraiment en mots. Il est probable qu'elle vienne de bien plus loin, de la Renaissance Italienne. Et cette derni\u00e8re n'est qu'une resuc\u00e9e d'un ph\u00e9nom\u00e8ne qui prend sa source \u00e0 l'origine m\u00eame de notre humanit\u00e9.\n\nJe veux dire n'est ce pas r\u00e9solument moderne de descendre des arbres pour aller se balader dans la savane et devenir la proie de toutes les bestioles affam\u00e9es qui trainent sur cette terre ?\n\nIl y a du pour et du contre toujours.\n\nLe mieux serait de se tenir au milieu de ne pas montrer d'avis trop tranch\u00e9 , signe d'extr\u00e9miste \u00e9videmment honni de nos jours pourrait t'on encore penser mais non.\n\nJustement le milieu aussi semble \u00eatre devenu aussi une position intenable.\n\nIl faut trancher citoyen \u00e7a commence comme \u00e7a et ce n'est pas bien nouveau. On croit juste que c'est moderne parce qu'on nous le vend ainsi. Question d'emballage, de marketing rien que du copywriting.\n\nD'ailleurs on peut bien nous vendre tout et son contraire nous nous en fichons bien le seul truc qui nous int\u00e9resse d\u00e9sormais c'est de ne pas crever trop vite, de ne pas souffrir trop, d'\u00eatre tranquille , pas malade si possible, de ne pas \u00eatre d\u00e9rang\u00e9 par n'importe qui n'importe quoi \n\nEssayer de remettre un peu d'ordre dans sa t\u00eate, dans sa maison, dans son jardin ce n'est d\u00e9j\u00e0 pas une sin\u00e9cure alors s'il vous plait madame la modernit\u00e9 eut \u00e9gard \u00e0 votre grand \u00e2ge et au fait que malgr\u00e9 tant de vicissitudes vous soyez encore admirablement bien conserv\u00e9e, amusez nous dans le poste \u00e0 l'heure du caf\u00e9 si vous voulez, mais pour le reste faites nous donc pas suer.\n\nCes arguments \u00e9videmment en valent d'autres que d'aucuns ne tarderont pas \u00e0 \u00e9largir bien au del\u00e0 des murs du jardin, de la maison.\n\nCette mondialisation effrayante qui peut d'un coup faire surgir dans la salle \u00e0 manger un pygm\u00e9e, un aborig\u00e8ne, un breton et m\u00eame un portugais d\u00e9sormais ! Trop c'est trop !\n\nOn nous revendra la France aux Fran\u00e7ais \u00e0 rire larigot sur tous les tons et en argot.\n\nVous verrez ce que je dis si c'est pas vrai.\n\nPeut-\u00eatre que dans le fond c'est juste une fa\u00e7on d'exorciser et rien de plus je veux parler bien sur de mon texte matinal . \n\nJe nous le souhaite autant que je nous plains.", "image": "", "tags": [] } ,{ "id": "https:\/\/www.ledibbouk.net\/exigence.html", "url": "https:\/\/www.ledibbouk.net\/exigence.html", "title": "Exigence", "date_published": "2021-05-28T05:06:13Z", "date_modified": "2025-11-15T11:20:16Z", "author": {"name": "Auteur"}, "content_html": "

Derri\u00e8re toutes tes pri\u00e8res<\/p>\n

l’exigence se traine pr\u00eate \u00e0 bondir<\/p>\n

pour un oui<\/p>\n

pour un non<\/p>\n

pas d’issue.<\/p>\n

Je sais que tu as essay\u00e9 de la piquer<\/p>\n

l’euthanasier, l’amadouer, la ligoter<\/p>\n

l’entortiller, la soudoyer, l’hypnotiser,<\/p>\n

la saouler, la renverser, la bourrer, la tromper,<\/p>\n

la baiser, l’endormir, l’assouvir, la saisir, la retenir,<\/p>\n

la bousculer, l’agiter, la secouer<\/p>\n

En vain.<\/p>\n

Chez toi l’exigence est ce moyeu d’o\u00f9 sourd la lumi\u00e8re<\/p>\n

et l’ombre<\/p>\n

j’en connais chaque rayon de ce beau paon qui fait la roue<\/p>\n

en criant L\u00e9on par ci L\u00e9on par l\u00e0<\/p>\n

Tu n’as pas assez fait ceci<\/p>\n

tu as beaucoup trop fait cela.<\/p>\n

Je te regarde et je me tais<\/p>\n

Tu restes encore si belle malgr\u00e9 toutes les ann\u00e9es<\/p>\n

malgr\u00e9 les rides et les crevasses<\/p>\n

ta peau frip\u00e9e tes cheveux filasses.<\/p>\n

Mon bel \u00e9lan d’amour.<\/p>\n

Quand je te regarde j’ai toujours 20 ans.<\/p>\n

Et je dis merde au temps qui passe<\/p>\n

merde \u00e0 l’\u00e9ternit\u00e9 merde \u00e0 la mort<\/p>\n

je d\u00e9bouche une bouteille et nous trinquons<\/p>\n

en nous d\u00e9gottant des bourrades<\/p>\n

jouant des coudes<\/p>\n

les arpions en \u00e9ventail.<\/p>\n

Est ce que tu m’aimes<\/p>\n

Est ce que je t’aime ?<\/p>\n

En sommes nous toujours l\u00e0 ?<\/p>\n

Sommes nous en dessous ou en de\u00e7\u00e0 ?<\/p>\n

On doit bien avoir explor\u00e9 tout le kamasutra...<\/p>\n

ne sommes nous pas repus ?<\/p>\n

allong\u00e9s en sueur sur de beaux draps<\/p>\n

on attend<\/p>\n

on prie<\/p>\n

et c’est toujours toi qui la premi\u00e8re<\/p>\n

d\u00e9cide<\/p>\n

exige<\/p>\n

de remettre \u00e7a.<\/p>\n

Moi c’est bien connu<\/p>\n

je ne suis qu’un malgr\u00e9 moi.<\/p>", "content_text": "Derri\u00e8re toutes tes pri\u00e8res\n\nl'exigence se traine pr\u00eate \u00e0 bondir \n\npour un oui \n\npour un non \n\npas d'issue.\n\nJe sais que tu as essay\u00e9 de la piquer\n\nl'euthanasier, l'amadouer, la ligoter \n\nl'entortiller, la soudoyer, l'hypnotiser, \n\nla saouler, la renverser, la bourrer, la tromper,\n\nla baiser, l'endormir, l'assouvir, la saisir, la retenir, \n\nla bousculer, l'agiter, la secouer\n\nEn vain.\n\nChez toi l'exigence est ce moyeu d'o\u00f9 sourd la lumi\u00e8re \n\net l'ombre \n\nj'en connais chaque rayon de ce beau paon qui fait la roue\n\nen criant L\u00e9on par ci L\u00e9on par l\u00e0\n\nTu n'as pas assez fait ceci \n\ntu as beaucoup trop fait cela.\n\nJe te regarde et je me tais\n\nTu restes encore si belle malgr\u00e9 toutes les ann\u00e9es\n\nmalgr\u00e9 les rides et les crevasses \n\nta peau frip\u00e9e tes cheveux filasses.\n\nMon bel \u00e9lan d'amour.\n\nQuand je te regarde j'ai toujours 20 ans.\n\nEt je dis merde au temps qui passe \n\nmerde \u00e0 l'\u00e9ternit\u00e9 merde \u00e0 la mort \n\nje d\u00e9bouche une bouteille et nous trinquons \n\nen nous d\u00e9gottant des bourrades \n\njouant des coudes \n\nles arpions en \u00e9ventail.\n\nEst ce que tu m'aimes \n\nEst ce que je t'aime ?\n\nEn sommes nous toujours l\u00e0 ?\n\nSommes nous en dessous ou en de\u00e7\u00e0 ?\n\nOn doit bien avoir explor\u00e9 tout le kamasutra...\n\nne sommes nous pas repus ? \n\nallong\u00e9s en sueur sur de beaux draps \n\non attend \n\non prie \n\net c'est toujours toi qui la premi\u00e8re \n\nd\u00e9cide \n\nexige \n\nde remettre \u00e7a.\n\nMoi c'est bien connu \n\nje ne suis qu'un malgr\u00e9 moi.", "image": "https:\/\/www.ledibbouk.net\/IMG\/logo\/_mg_2039.jpg?1763205581", "tags": [] } ,{ "id": "https:\/\/www.ledibbouk.net\/bonne-sante.html", "url": "https:\/\/www.ledibbouk.net\/bonne-sante.html", "title": "Bonne sant\u00e9", "date_published": "2021-05-28T02:17:00Z", "date_modified": "2025-11-15T10:40:03Z", "author": {"name": "Auteur"}, "content_html": "

La d\u00e9pression est le signe d’une sant\u00e9 de fer<\/p>\n

surtout si on la laisse ainsi revenir comme une fatalit\u00e9 de poussi\u00e8re<\/p>\n

pertinemment utile n\u00e9cessaire \u00e0 toute vell\u00e9it\u00e9 de propret\u00e9.<\/p>\n

\u00f4 une joie f\u00e9roce d’agiter le plumeau<\/p>\n

\u00e0 s’enfiler des cachetons \u00e0 gogo<\/p>\n

n’en doute pas.<\/p>\n

Sans la nuit point de jour et vice versa<\/p>\n

d\u00e9clare doctement<\/p>\n

le bonhomme de neige tout sage qui fond lentement<\/p>\n

au fond de je ne sais plus quelle nuit<\/p>\n

de je ne sais quel r\u00eave<\/p>\n

ou cauchemar.<\/p>\n

Tout \u00e7a c’est du poncif mon cher !<\/p>\n

m’a dit Gerda en \u00e9cartant les cuisses<\/p>\n

pour attiser mon vice<\/p>\n

tripotant son calice, clin d’\u0153il de malice.<\/p>\n

Mon dieu c’est au poil<\/p>\n

Tant qu’on peu encore se frotter la panse<\/p>\n

quelle chance profitons.<\/p>\n

Un peu de doigt\u00e9 quand m\u00eame<\/p>\n

nous ne sommes pas des sauvages<\/p>\n

l\u00e2che le contr\u00f4leur contr\u00f4lant mon billet.<\/p>\n

alors que je tentais de lui ficher bien profond dans le fion.<\/p>\n

Petit rigolo m’a vomi le conducteur du train<\/p>\n

vous croyez tout pouvoir faire d\u00e9railler comme \u00e7a ?<\/p>\n

Vous vous flanquez les doigts dans le nez<\/p>\n

J’ai bien regard\u00e9 Gerda<\/p>\n

et c’est vrai, elle avait du nez.<\/p>\n

Un nez l\u00e9g\u00e8rement pointu avec des narines palpitantes<\/p>\n

comme des an\u00e9mones de mer<\/p>\n

Tout mon sang s’est mis \u00e0 refluer<\/p>\n

je me suis assis sur la moleskine<\/p>\n

cul nu \u00e7a collait un peu<\/p>\n

et puis ce bruit obsc\u00e8ne mon biquet<\/p>\n

Avez vous encore du feu jeune homme ?<\/p>\n

M’a t’elle demand\u00e9<\/p>\n

Et tout a encore recommenc\u00e9<\/p>\n

Le train s’est \u00e0 nouveau \u00e9branl\u00e9<\/p>\n

j’ai regard\u00e9 par la fen\u00eatre<\/p>\n

tout bougeait tout gazait<\/p>\n

quelle sant\u00e9 !!<\/p>\n

\n<\/p>", "content_text": "La d\u00e9pression est le signe d'une sant\u00e9 de fer \n\nsurtout si on la laisse ainsi revenir comme une fatalit\u00e9 de poussi\u00e8re\n\npertinemment utile n\u00e9cessaire \u00e0 toute vell\u00e9it\u00e9 de propret\u00e9.\n\n\u00f4 une joie f\u00e9roce d'agiter le plumeau \n\n\u00e0 s'enfiler des cachetons \u00e0 gogo \n\nn'en doute pas. \n\nSans la nuit point de jour et vice versa \n\nd\u00e9clare doctement \n\nle bonhomme de neige tout sage qui fond lentement \n\nau fond de je ne sais plus quelle nuit \n\nde je ne sais quel r\u00eave \n\nou cauchemar.\n\nTout \u00e7a c'est du poncif mon cher !\n\nm'a dit Gerda en \u00e9cartant les cuisses \n\npour attiser mon vice \n\ntripotant son calice, clin d'\u0153il de malice.\n\nMon dieu c'est au poil \n\nTant qu'on peu encore se frotter la panse \n\nquelle chance profitons.\n\nUn peu de doigt\u00e9 quand m\u00eame\n\nnous ne sommes pas des sauvages \n\nl\u00e2che le contr\u00f4leur contr\u00f4lant mon billet.\n\nalors que je tentais de lui ficher bien profond dans le fion.\n\nPetit rigolo m'a vomi le conducteur du train \n\nvous croyez tout pouvoir faire d\u00e9railler comme \u00e7a ?\n\nVous vous flanquez les doigts dans le nez \n\nJ'ai bien regard\u00e9 Gerda \n\net c'est vrai, elle avait du nez.\n\nUn nez l\u00e9g\u00e8rement pointu avec des narines palpitantes\n\ncomme des an\u00e9mones de mer\n\nTout mon sang s'est mis \u00e0 refluer \n\nje me suis assis sur la moleskine \n\ncul nu \u00e7a collait un peu \n\net puis ce bruit obsc\u00e8ne mon biquet \n\nAvez vous encore du feu jeune homme ?\n\nM'a t'elle demand\u00e9\n\nEt tout a encore recommenc\u00e9 \n\nLe train s'est \u00e0 nouveau \u00e9branl\u00e9 \n\nj'ai regard\u00e9 par la fen\u00eatre \n\ntout bougeait tout gazait \n\nquelle sant\u00e9 !!", "image": "", "tags": [] } ,{ "id": "https:\/\/www.ledibbouk.net\/pour-gaston.html", "url": "https:\/\/www.ledibbouk.net\/pour-gaston.html", "title": "Pour Gaston.", "date_published": "2021-05-27T06:24:32Z", "date_modified": "2025-11-15T08:53:47Z", "author": {"name": "Auteur"}, "content_html": "

Cette violence, la pens\u00e9e voulant la dompter est pire.<\/p>\n

supplice de la d\u00e9licatesse de l’\u00e9l\u00e9gance.<\/p>\n

J’ai saisi tout d’un coup la brutalit\u00e9<\/p>\n

comme une beaut\u00e9<\/p>\n

dans une pierre tach\u00e9e de couleur<\/p>\n

laiss\u00e9e derri\u00e8re lui par Gaston.<\/p>\n

Une sainte horreur des mani\u00e8res<\/p>\n

me monte aux l\u00e8vres<\/p>\n

comme un effroi<\/p>\n

me rend muet.<\/p>", "content_text": "Cette violence, la pens\u00e9e voulant la dompter est pire.\n\nsupplice de la d\u00e9licatesse de l'\u00e9l\u00e9gance.\n\nJ'ai saisi tout d'un coup la brutalit\u00e9 \n\ncomme une beaut\u00e9 \n\ndans une pierre tach\u00e9e de couleur \n\nlaiss\u00e9e derri\u00e8re lui par Gaston.\n\nUne sainte horreur des mani\u00e8res \n\nme monte aux l\u00e8vres \n\ncomme un effroi \n\nme rend muet.", "image": "https:\/\/www.ledibbouk.net\/IMG\/logo\/img_1737.jpg?1763196699", "tags": ["po\u00e9sie du quotidien"] } ,{ "id": "https:\/\/www.ledibbouk.net\/retrait.html", "url": "https:\/\/www.ledibbouk.net\/retrait.html", "title": "Retrait", "date_published": "2021-05-27T05:58:58Z", "date_modified": "2025-11-15T08:50:26Z", "author": {"name": "Auteur"}, "content_html": "

Il y a ressentir et puis le retrait.<\/p>\n

Un concert dans un kiosque au bord du soir,<\/p>\n

quelques chaises d\u00e9sordonn\u00e9es dans le jardin du Luxembourg.<\/p>\n

Leurs cris de fer sous le ciel vaste<\/p>\n

lorsqu’on les arrache soudain \u00e0 l’attente.<\/p>\n

Ressentir tout cela des ann\u00e9es apr\u00e8s<\/p>\n

comme si tout \u00e9tait l\u00e0 pr\u00e9sent.<\/p>\n

Une douleur ou une joie<\/p>\n

si je me leurrais encore sur la douleur la joie.<\/p>\n

j’\u00e9coute le vent dans les feuillages.<\/p>\n

J’essaie d’apercevoir la musique.<\/p>\n

de sentir tout cela au plus juste<\/p>\n

\u00e0 l’instant du retrait.<\/p>\n

Pour tracer un trait neuf.<\/p>", "content_text": "Il y a ressentir et puis le retrait. \n\nUn concert dans un kiosque au bord du soir,\n\nquelques chaises d\u00e9sordonn\u00e9es dans le jardin du Luxembourg.\n\nLeurs cris de fer sous le ciel vaste\n\nlorsqu'on les arrache soudain \u00e0 l'attente.\n\nRessentir tout cela des ann\u00e9es apr\u00e8s\n\ncomme si tout \u00e9tait l\u00e0 pr\u00e9sent. \n\nUne douleur ou une joie \n\nsi je me leurrais encore sur la douleur la joie.\n\nj'\u00e9coute le vent dans les feuillages.\n\nJ'essaie d'apercevoir la musique.\n\nde sentir tout cela au plus juste \n\n\u00e0 l'instant du retrait.\n\nPour tracer un trait neuf.", "image": "https:\/\/www.ledibbouk.net\/IMG\/logo\/img_1739.jpg?1763196579", "tags": ["po\u00e9sie du quotidien"] } ,{ "id": "https:\/\/www.ledibbouk.net\/pouvoir-et-pensee.html", "url": "https:\/\/www.ledibbouk.net\/pouvoir-et-pensee.html", "title": "Pouvoir et pens\u00e9e", "date_published": "2021-05-25T03:18:27Z", "date_modified": "2025-11-14T16:50:34Z", "author": {"name": "Auteur"}, "content_html": "

La pens\u00e9e peut-\u00eatre est une forme d’art.<\/p>\n

Un art du cirque, de l’acrobatie.<\/p>\n

J’ai envie de dire \u00e7a<\/p>\n

parce que je fus acrobate.<\/p>\n

Je sais comme il faut s’entrainer beaucoup avant de commencer \u00e0 pouvoir approcher de la souplesse.<\/p>\n

de cette souplesse l\u00e0.<\/p>\n

Cela va avec une id\u00e9e de la jeunesse.<\/p>\n

Et aussi avec le pouvoir.<\/p>\n

le besoin de puissance.<\/p>\n

Pens\u00e9e puissance pouvoir<\/p>\n

Et puis un jour on se loupe,<\/p>\n

on chute.<\/p>\n

parfois de haut.<\/p>\n

On d\u00e9couvre la douleur, la vraie.<\/p>\n

On comprend qu’elle soutient la pens\u00e9e.<\/p>\n

que la pens\u00e9e panse.<\/p>\n

Qu’il faut aller encore plus en dessous<\/p>\n

en de\u00e7a.<\/p>\n

Accepter de n’\u00eatre que le silence d’une sensation.<\/p>\n

pour \u00e9couter le c\u0153ur.<\/p>\n

Des digues, un barrage alors s’\u00e9vanouissent<\/p>\n

L’enfance le retour au d\u00e9muni<\/p>\n

au l\u00e9ger soudain d’une plume<\/p>\n

\u00e0 l’intime du tout<\/p>\n

pour rien.<\/p>", "content_text": "La pens\u00e9e peut-\u00eatre est une forme d'art.\n\nUn art du cirque, de l'acrobatie.\n\nJ'ai envie de dire \u00e7a \n\nparce que je fus acrobate. \n\nJe sais comme il faut s'entrainer beaucoup avant de commencer \u00e0 pouvoir approcher de la souplesse.\n\nde cette souplesse l\u00e0.\n\nCela va avec une id\u00e9e de la jeunesse.\n\nEt aussi avec le pouvoir.\n\nle besoin de puissance.\n\nPens\u00e9e puissance pouvoir \n\nEt puis un jour on se loupe, \n\non chute.\n\nparfois de haut.\n\nOn d\u00e9couvre la douleur, la vraie.\n\nOn comprend qu'elle soutient la pens\u00e9e.\n\nque la pens\u00e9e panse.\n\nQu'il faut aller encore plus en dessous \n\nen de\u00e7a.\n\nAccepter de n'\u00eatre que le silence d'une sensation.\n\npour \u00e9couter le c\u0153ur.\n\nDes digues, un barrage alors s'\u00e9vanouissent \n\nL'enfance le retour au d\u00e9muni\n\nau l\u00e9ger soudain d'une plume \n\n\u00e0 l'intime du tout \n\npour rien. ", "image": "https:\/\/www.ledibbouk.net\/IMG\/logo\/img_1742_1_.jpg?1763139012", "tags": [] } ,{ "id": "https:\/\/www.ledibbouk.net\/c-est-trop-beau.html", "url": "https:\/\/www.ledibbouk.net\/c-est-trop-beau.html", "title": "C'est trop beau !", "date_published": "2021-05-24T00:45:46Z", "date_modified": "2025-11-14T16:48:39Z", "author": {"name": "Auteur"}, "content_html": "

C’est l’expression que j’entends lorsque les enfants voient un dessin ou une peinture qui leur procurent une \u00e9motion particuli\u00e8re. Quand ils ne savent pas vraiment quoi dire et qu’ils sont touch\u00e9s, ils disent \"c’est trop beau<\/em>\"<\/p>\n

Ce n’est pas tr\u00e8s diff\u00e9rent finalement de ce que peuvent exprimer les adultes que je rencontre dans mes expositions.<\/p>\n

Ces derniers utilisent le \"comme c’est beau<\/em>\" le \"j’aime beaucoup<\/em>\", le \"comme c’est int\u00e9ressant<\/em>\" ce qui revient \u00e0 la m\u00eame chose que ce que disent les enfants lorsque qu’ils veulent surtout marquer le fait qu’ils ont \u00e9prouv\u00e9 quelque chose sans pouvoir vraiment en parler mais qu’ils veulent tout de m\u00eame le faire savoir.<\/p>\n

Je me suis parfois senti frustr\u00e9 de rencontrer toujours ces m\u00eames expressions je l’avoue. Une sorte de fatigue directement reli\u00e9e \u00e0 ce probl\u00e8me de reconnaissance qui se d\u00e9clare lorsqu’on se d\u00e9couvre en manque de celle-ci.<\/p>\n

On d\u00e9sirerait des expressions moins \"bateaux\" , quelque chose qui vient vraiment de la personne qui est en train de nous dire ces mots que l’on sent emprunt\u00e9s \u00e0 une multitude.<\/p>\n

Mais c’est d\u00e9j\u00e0 tellement lorsqu’on y pense.<\/p>\n

Au moins il y a cet effort de l’autre de tenter de nous avertir qu’il \u00e9prouve des sensations, une \u00e9motion vis \u00e0 vis de ce qu’on lui montre. Pourquoi aller chercher plus loin finalement me direz vous ?<\/p>\n

Est ce que l’on peint pour obtenir cette fameuse reconnaissance ? Je ne l’ai jamais vraiment cru. Dans mon for int\u00e9rieur quelque chose de bien plus important que ce besoin de reconnaissance \u00e9tait en mouvement : L’envie de m’exprimer pour savoir qui j’\u00e9tais avant toute chose.<\/p>\n

Pour m’extraire de la formule convenue. Pour surtout savoir si je pouvais exister, si j’en \u00e9tais capable, ou viable, en dehors de toute formule convenue. Sous entendue une peur lancinante qui me poussait jusqu’au fin fond de mes cauchemars \u00e0 refuser cette forme d’ob\u00e9issance que propage un programme \u00e9ducatif comme un virus dans tous les neurones de notre cervelle. Je ne voulais pas devenir un robot. C’\u00e9tait cette peur affreuse qui me poussait \u00e0 ne rien accepter que je ne puisse comprendre par moi-m\u00eame.<\/p>\n

Pour ne pas me dire \u00e0 moi-m\u00eame ce fameux \"c’est trop beau<\/em>\" qui dans le fond cl\u00f4t toute conversation possible avec les autres ou avec soi-m\u00eame.<\/p>\n

Sans doute suis-je trop exigeant mais c’est surement pour cela que j’ai choisi cette carri\u00e8re d’artiste peintre, c’est cette exigence \u00e0 ne pas me reposer dans la formule toute faite qui m’y aura pouss\u00e9 en grande partie.<\/p>\n

Au d\u00e9but on pourrait confondre cet \u00e9lan avec de la vanit\u00e9, de la pr\u00e9tention et s’en est toujours en grande partie. Comment lucidement pourrait on faire autrement ?<\/p>\n

Je me souviens de ces dessins que j’effectuais en classe et sur lesquels je repr\u00e9sentais mes camarades, au d\u00e9but c’\u00e9tait surtout des caricatures pour attirer leur attention. J’avais du mal \u00e0 me faire des amis, \u00e0 la v\u00e9rit\u00e9 je ne savais pas du tout comment m’y prendre.<\/p>\n

Je d\u00e9testais le football, la plupart des sports collectifs d’ailleurs, tout ce qui au final obligeait \u00e0 faire cet effort de respecter un certain nombre de r\u00e8gles sans prendre le temps de se pencher sur celles ci, de les comprendre.<\/p>\n

Ce n’\u00e9tait pas tant de la r\u00e9bellion lorsque j’y repense qu’une sorte d’incompr\u00e9hension, un \u00e9tonnement de voir que je ne pouvais pas pratiquer une activit\u00e9 sans en saisir tous les tenants et aboutissants. Je n’arrivais pas \u00e0 faire confiance aveugl\u00e9ment comme le faisaient mes camarades. Et cet aveuglement me les rendait \u00e0 la fois h\u00e9ro\u00efques comme suspects.<\/p>\n

Il y a longtemps eu chez moi ce doute d’\u00eatre en m\u00eame temps une sorte de g\u00e9nie et un parfait idiot. Ce fut terriblement difficile de parvenir \u00e0 trouver l’\u00e9quilibre entre le trop et le pas assez.<\/p>\n

Aujourd’hui je sais que je ne suis ni l’un ni l’autre. Pas tout \u00e0 fait l’un ou l’autre ce qui est apaisant, tranquille, et surtout cela me permet de plaisanter, de prendre du recul sur ma propre vanit\u00e9 comme sur celles qui animent la plupart d’entre nous.<\/p>\n

Dans le fond la vanit\u00e9 est un peu comme une formule toute faite, une sorte de \"c’est trop beau\".<\/p>\n

Elle fait \u00e0 la fois peur et elle intrigue aussi.<\/p>\n

Elle n’est peut-\u00eatre qu’un passage oblig\u00e9 pour prendre confiance en soi. Cependant qu’une fois cette confiance acquise elle ne sert plus \u00e0 grand chose, on devrait la laisser s’\u00e9loigner comme les fus\u00e9es laissent certains \u00e9tages aller se dissoudre dans l’atmosph\u00e8re afin de s’all\u00e9ger, prendre de la vitesse et s’\u00e9lancer afin de percer les myst\u00e8res de l’espace intersid\u00e9ral.<\/p>\n

Il y a beaucoup \u00e0 dire sur ce \"c’est trop beau<\/em>\" et finalement lorsque je me souviens des premi\u00e8res fois o\u00f9 je me suis mis \u00e0 regarder les filles, et plus tard ensuite les femmes je n’ai jamais \u00e9t\u00e9 bien \u00e9loign\u00e9 d’une formule toute faite pour exprimer les \u00e9motions que ces rencontres d\u00e9clenchaient.<\/p>\n

Entre le trivial, le grossier, le vulgaire et les tentatives na\u00efves d’\u00e9voquer po\u00e9tiquement le sublime de ces \u00e9motions.<\/p>\n

Car finalement ces formules toutes faites ne se soucient t’elles pas que de cela bien plus souvent que de l’objet lui-m\u00eame qui la d\u00e9clenche ?<\/p>\n

Dans le fond il y a aussi dans ces formules toutes faites une certaine violence qui m’a toujours atterr\u00e9 comme j’imagine un homme une femme peuvent l’\u00eatre si on ne les d\u00e9finit qu’\u00e0 la fa\u00e7on d’un tableau, d’un miroir.<\/p>\n

\"C’est trop beau\" je ne te fais exister que pour te rel\u00e9guer presque aussit\u00f4t ou simultan\u00e9ment dans la cat\u00e9gorie des objets qui me servent \u00e0 imposer \u00e0 moi et aux autres l’image de moi qui me convient. Une pure invention qui se refl\u00e8te dans toute invention.<\/p>\n

Le \"c’est trop beau\" c’est un peu l’exclamation de Narcisse d\u00e9couvrant son image \u00e0 la surface tranquille de l’eau et qui en tombe \u00e9perdument amoureux jusqu’\u00e0 se noyer dedans \u00e0 la fin.<\/p>\n

C’est aussi le risque de l’artiste, des protagonistes d’un couple une fois la passion ou la fusion amoureuse d\u00e9pass\u00e9e.<\/p>\n

Quelque chose se perd pour laisser place \u00e0 un vide n\u00e9cessaire et qu’il s’agira de remplir d\u00e9sormais avec la plus grande attention, l’amour de tous les jours.<\/p>\n

Ce weekend les petits enfants et leur p\u00e8re sont venus chez nous et nous avons fait de la peinture. Je leur ai montr\u00e9 un truc ou deux. Prendre une feuille de papier et la tacher progressivement de jaune, de rouge puis de bleu en utilisant de l’eau puis en tamponnant \u00e7a et l\u00e0 avec de l’essuie tout.<\/p>\n

Une fois s\u00e8che on peut dessiner par dessus avec des feutres de diff\u00e9rentes \u00e9paisseurs. Gros trait, moyens traits, tout petits traits. On peut aussi s’amuser \u00e0 cr\u00e9er des hachures, des petits ronds ou des points de diff\u00e9rentes tailles pour apporter \u00e7a et l\u00e0 du rythme. Ce fut un bon moment pass\u00e9 et puis \u00e0 la fin nous avons fait des photos<\/p>\n

Et on a tous dit ensemble : \"c’est trop beau !\" En riant.<\/p>\n